Sur la rive nord (Elvir + ouvert )

18 Octÿn de l'an 2856 après affrontement

Il était tôt, une autre journée s’annonçait pour être ensoleillée. Près du rivage, juste a l’orée du bois, Rannveig était assise devant son feu de camp, vêtue d’une chemise de nuit blanche, peignant ses long cheveux blonds. Elle venait tout juste de se baigner sous sa forme véritable et voler au dessus des plaines, suffisamment haut pour éviter d’effrayer les paysans, plongeant dans le lac d’un fracas incroyable duquel elle sortit sous forme humaine. C’était tout un spectacle pour qui voulait s’y adonner. De retour au rivage, elle se dépêchait de revêtir un vêtement puis reprenait ses activités normales dans son campement.

Le calme de l’endroit l’apaisait. Plus que sa dernière aventure parmi les humains, elle s’était résignée à rester loin des centres urbains. Voulant bien faire la semaine d’avant, elle s’était installée en plein marché avec chaudron de ragoût, distribuant à ceux qui tendaient la main. Ce qui ne fit pas le bonheur de tous, surtout pas des nobles qui, outrés par ce fait, en avertirent la garde. Malgré une altercation très bruyante avec un de ces humains, elle ne réussit pas à gagner son point. Refusant de quitter, ce fut la garde qui du intervenir. Rare sont les occasions ou ses paroles ne sont pas écoutées, mais cette fois en était une qui allait vraisemblablement lui faire péter les plombs. Elle avait alors souhaité, lorsqu’elle fut attrapée par le bras par un garde, que Crépuscule exerce sa vengeance sur cet homme qui, par son orgueil mal placé, voulait voir disparaître ceux qui étaient le baume de ces pauvres gens. On l’escorta jusqu’au poste de garde, où elle du répondre a un long et pénible questionnaire. Ces humains exagèrent tellement! Ce fut qu’à la fin de la journée qu’elle pu récupérer son chaudron, renversé au préalable par un de ces gardes, puis saisi. Décidément, faire le bien parmi les hommes requérait une patience incroyable, ainsi qu’une retenue digne de la plus grande montagne. Elle se jura de revenir, mieux préparée cette fois, élaborant un plan plus concret et mieux adapté à cette « ville ». Cela lui prendrait quelques années peut-être. Pour le moment, elle retournerait à son nomadisme, arpentant les routes et marchant de villages en villages.

La marmite bouillait sur le feu, laissant échapper l’odeur d’un ragoût épicé de cerf, avec des pommes de terre et des oignons. Y plongeant une cuillère, elle remua le bouillon tout chaud qui libéra un divin fumet d'estragon et de thym.

Elvir se baladait le sourire aux lèvres, heureux de vivre, n'ayant trouvé que peu de choses pour entaché ce bonheur. Il marchait sur les rives du Lac Armony, se remémorant les souvenirs des moments qu'il avait passés ici, les gens qu'il avait rencontrés.

*C'est vrai que ça fait longtemps qu'on a pas vu Fënyl et Luz...*

*Je ne sais pas si on les verra de nouveau... Mais ce n'est pas grave, ça nous fera plaisir de les revoir.*

Elvir se stoppa, une odeur d'estragon et de thym lui ouvrir l'appétit instantanément.

"Du ragoût... de.... cerf... épicé comme il faut..."

Elvir suivit son nez comme il put et tomba sur un campement. Il ralentit son allure et observa le propriétaire dudit campement.
Une jeune fille en chemise blanche s'occupait de son repas : le ragoût en question. Elvir s'avança les mains en évidence, son estomac l'ayant trahi par un grondement sourd et caractéristique.

"Bonjour..."

Rannveig leva les yeux en entendant le bruissement des feuilles et des herbes longues frottant contre les vêtements du nouvel arrivant. Elle se doutait bien que son ragoût attirerait des gourmands qu’ils soient bipèdes ou quadrupèdes. Souriant au jeune homme, elle se leva pour l’accueillir.

- Bonjour! Asseyez vous je vous en prie, il est agréable d’avoir un visiteur a son campement! Je vous sers un bol de ragoût?

Ayant entendu le gargouillement de l’estomac du jeune homme, sa faim était difficile a cacher. Elle sortit un bol de son sac et lui en servit deux pleines louches. Tendant le bol ainsi qu'une fourchette, elle ajouta.

- Voila. Attention c’est chaud. Il est infiniment tendre, vous allez vous régaler.

S’en servant une portion par la même occasion, elle regarda l’horizon avant de revenir a son invité.

- Qu’est-ce qui vous amène par ici? Oh! Mais où sont mes manières… je m’appelle Rannveig et vous?

Elvir s'assit, il fut brièvement surpris, quelqu'un qui aidait les gens sans chercher à leur faire du mal, c'était rare. Il prit le bol que lui tendait la jeune fille.

"Qu’est-ce qui vous amène par ici? Oh! Mais où sont mes manières… je m’appelle Rannveig et vous?"

"Bonjour Rannveig, je m'appelle Elvir, et pour la raison qui m’amène ici, je me balade simplement à travers les terres à la recherche d'endroit ou de gens qui pourrait avoir besoin de moi."

*Et tu cherches des compagnons...*

*Oui aussi... C'est vrai.*

Elvir goûta le ragoût, il était excellent, il en mangea un fourchetée.

"Et vous ? Que faites vous dans ces belles contrées ?"

"Et vous ? Que faites vous dans ces belles contrées ?"

Rannveig hocha la tête, réfléchissant à sa réponse. Ce n’était pas tous les humains qui avaient ce désir de nuire et de détruire, majorité d’entre eux payaient le prix pour ceux dont le portrait était dépeint comme des abrutis. Mais elle n’avait nul le désir de revivre les évènements de la semaine précédente. Elle sourit à Elvir

- Enchantée, Elvir. Je voyage beaucoup. En fait, je n’ai plus de chez moi alors je fais du monde ma nouvelle maison, et des inconnus ma nouvelle famille. Parfois je chante dans les auberges sur les routes, c’est amusant et ça égaie les cœurs

En entendant Elvir dire qu’il était à la recherche de gens ou d’endroits ayant besoin de lui, cela piqua sa curiosité. Peut-être n’était-elle pas seule dans sa quête finalement, mais qu’elle n’avait pas encore rencontré les bonnes personnes.

- C’est très noble de votre part. Il est rare de rencontrer des gens qui veulent bien donner sans recevoir. Vous avez un grand cœur.

Elle se leva et brassa un coup dans le ragoût. Entre deux arbres étaient pendue des herbes par les tiges, séchant au gré du vent. Rannveig cueilla quelques feuilles bien sèches

- Vous désirez une tisane?

Elvir avaient fini son ragoût. Il s'était régalé. Il se leva, et alla rincer le bol dans le lac. Puis il le rendit à Rannveig.

"Merci pour le compliment."

Elvir souriait toujours, il avait trouvé un bon repas, chose qu'il n'avait pas vu depuis un bon moment, et cette jeune personne était charmante.

"Non merci, pas de tisane pour moi, toutefois ne vous gênez pas pour en prendre une."

Elvir s'installa un peu mieux sur sa place et étendit ses jambes devant lui.

"Avez vous depuis que vous voyagez rencontré des gens agréable et gentil qui vous rendait la pareil ? Parce que comme vous le savez nos pairs ne sont pas des plus chaleureux quand quelqu'un sort un peu du lot, surtout s'il n'est pas riche et connu."

Rannveig laissa s’échapper un petit rire. Elle ne voulait pas parler contre les humains : ses souvenirs étaient emplis de bons moments et d’autres qu’elle aimerait mieux oublier. Elle se rappellait les sages paroles d’un des siens qu’elle avait eu la chance de rencontrer dans le lointain passé « Les humains sont une nature destructrice, ils détruisent ce qu’ils construisent, ils s’entretuent, se laissent mourir de faim, tout cela a cause de l’avarice qui les habite ainsi que le désir de se hisser en haut de leur hiérarchie sociale et d’y rester ». Ces paroles venaient d’un dragon d’ombre... Et il avait raison.
Ce qui ne l’empêcherait pas de faire ce que sa mère et son père lui avaient enseigné; si elle réussissait à faire taire a l’intérieur de certains cette « variable » destructrice, peut-être aurait elle achevé ce que les hommes de paix eux même n’ont pas réussi. Mais il y aura toujours la guerre, la souffrance, la mort. Les humains sont comme les animaux, ils ont besoin de faire la guerre, besoin de protéger leur territoire, ils ont des impulsions, choses qui sont difficiles à comprendre pour une créature posée comme un dragon.
Elle revint au feu, prenant une carafe de métal et y déchiquetant les feuilles sèches entre ses deux doigts.

- Malheureusement non… les gens dans le besoin sont gentils mais ceux qui croient tout avoir eux… c’est a se demander si ils ont une âme. J’ai vu des hommes cracher sur des mendiants, d’autre refuser d’aider des pauvres fermiers dont la charrette avait perdue une roue et un aubergiste égoïste jeter dehors une pauvre jeune bardesse en plein hiver. Tout ce que je souhaite c’est qu’ils réalisent a quel point lorsqu’ils seront dans le besoin ils se sentiront seuls et négligés, afin de vivre ce qu’ils ont fait subir a ces gens qu’ils ont ignoré si bêtement.

Se dirigeant vers le lac avec la carafe, elle la remplit d’eau et la déposa près des flammes, sur une pierre plate chaude.

- Et vous? Avez vous voyagé très loin? Avez-vous eu des mauvaises expériences par le passé lors de vos voyages?

Elle s’arrêta, attendant une réponse en fixant les flammes. Profitant d’une petite pause, elle a jouta

- Vous pouvez passer la nuit ici si vous voulez, reposez vous l’endroit est parfait pour cela.

La réponse de Rannveig le fit sourire, oui les humains étaient tout autant cruels qu'ils étaient riches et puissants. Il repensa à toutes les personnes qu'il avait croisées, bien peu des gens avec qui il s'était attachés avaient été humaines. Il ne failli pas entendre la question de Rannveig, ses pensées voletant vers Fubuki, et d'autre.

"Et vous? Avez vous voyagé très loin? Avez-vous eu des mauvaises expériences par le passé lors de vos voyages?"

"Oui, j'ai voyagé un peu partout, j'ai rencontré plein de personnes, m'en suis fait des amis pour certains et certaines, et pour les autres... bah nous n'avions pas les mêmes désirs vis à vis du monde."

Elvir sourit, il accepterait sans doute l'invitation de la jeune fille.

*Je veux me dégourdir les ailes, je te préviens, ça fait dix minutes que je te le demande...*

*Oui ne t'inquiètes pas*

Elvir se leva, s'étira.

"J'accepte ton invitation... Désolé... la nature m'appelle..."

Elvir espérait que Rannveig comprendrait que c'était juste sa vessie qui l'appellait à l'aide.
Une fois qu'il fut hors de vision il toucha son médaillon, Ilmidya apparut dans une lumière jaune et s'envola haut dans le ciel. Il revint vers Rannveig et le campement. Il se rassit en face de Rannveig comme si de rien n'était, ne se doutant pas que la lumière avait justement fait plus de lumière qu'Elvir le pensait.

Rannveig sourit. C’était mignon comme excuse, elle ne l’avait jamais entendue auparavant. Elle le regarda brèvement s’éloigner et en profita pour aller revêtir un pantalon et un bustier dans sa tente juste derrière. Replaçant sa chevelure rapidement en se regardant dans un petit miroir, elle aperçu la vive lumière qui ne dura qu’un clin d’œil. Cet homme était peut-être un sorcier, qui sait? Elle retourna s’asseoir au feu, lute en main, tout de même curieuse de la provenance de ce soudain « flash ».

Elle lui sourit

- Venez vous asseoir, je m’apprêtais justement à répéter.

Jouant quelques notes pour accorder l’instrument d’abord, enchaînant par la suite une douce mélodie d’ambiance.
Après quelques minutes elle leva les yeux vers Elvir toujours en souriant

- Et vous, quels sont vos talents? Marchand? Saltimbanque? Sorcier peut-être?

Elvir s'assit aussi confortablement que possible sur le sol, adossé contre un arbre. Il écouta la mélodie de Rannveig.

"Et vous, quels sont vos talents? Marchand? Saltimbanque? Sorcier peut-être?"

Elvir sourit, il tendit les bras en croix comme pour se montrer.

"Je ne suis qu'un simple voyageur de ce monde, je marche là où me mènent mes pas."

*T'éloignes pas trop quand même...*

*Ne t'inquiètes pas !*

"Et vous, vous êtes bardesse. Cette mélodie est agréable à écouter."

Il sourit, il ne lui avait pas menti, mais ne lui avait pas tout dit. Comment ne pas croire un homme qui n'avait aucune armes, et juste une sacoche comme seul possession, si on oublie le médaillon en forme de faucon qui pulsait d'une douce lumière jaune avant qu'il aille 'se vider' et maintenant qui ne pulsait plus.

"Je ne suis qu'un simple voyageur de ce monde, je marche là où me mènent mes pas."
Rannveig lui sourit. Ce n’était pas rare de voir des gens aller d’un endroit à l’autre. Durant toutes ces années, elle en avait vu des centaines et c’est peu dire! Continuant sa mélodie, elle se permit de lui demander

- Quelle sera votre prochaine destination?

Un compagnon de voyage ne serait pas de refus. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas vécu en compagnie de quelqu’un, ce qui serait agréable. Elle tenta de ne pas trop fixer le médaillon qui semblait la regarder, scintillant étrangement : comme si le soleil aurait frappé dessus, sauf qu’ils étaient a couvert sous la voûte feuillue. Qui risque rien n’a rien, se dit elle

- Votre pendentif, il est bien joli. C’est un héritage? Un cadeau peut-être? Je n’en ai jamais vu de tels.

"Quelle sera votre prochaine destination?"

Elvir sembla réfléchir, il fit mine de ne pas voir le regard de Rannveig se poser sur son médaillon qui pulsait au rythme des battements d'Ilmidya. Il sourit toutefois quand elle lui demanda :
"Votre pendentif, il est bien joli. C’est un héritage? Un cadeau peut-être? Je n’en ai jamais vu de tels."

"C'est un peu des deux,... Oui... Un peu des deux. Pour ce qui est de ma prochaine destination, je ne suis pas encore fixé, je n'ai personne qui m'attende."

Elvir était un peu pensif, il semblait comme presque plongé dans ses souvenirs. Il se rappelait le moment où il avait rencontré Ilmidya.

[hrp : Ça va mieux ?]

Elvir termina sa phrase au même moment que la mélodie prit fin, sur un accord bien simple. Rannveig se retourna vers le lac, humant l'air humide en provenant, avant de revenir a Elvir, pensif. Elle attendit quelques secondes, ne voulant pas le tirer de sa rêverie avant de parler

- Nous sommes deux étrangers l'un de l'autre, si le coeur vous en dit de vous confier a moi, je serai ravie d'alléger votre conscience.

Elle lui sourit doucement. Ce ne serait pas la première fois qu'un étranger se confie à elle. Cela faisait partie de sa curiosité dragonne : les tourments humains. Parfois bien complexe mais souvent trop simples. Les mortels s'en font trop avec la recherche de l'idéal existentiel. Si d'en parler pouvait leur faire du bien, elle se portait volontaire à l'écouter.

[hrp : Ça va aller]

Elvir la regarda un peu surpris, le sourire toujours accroché à ses lèvres.

"Alléger ma conscience ? Mais ma conscience est aussi légère que le vent... Je me rappelais juste quelques doux souvenirs, désolé."

Elvir regarda Rannveig, il ne la regardait pas intensément, mais ses paroles lui rappelait quelques amis qu'il avait rencontré, il s'était avéré qu'ils n'étaient pas humain.
Il n'oserait sans doute pas lui demander, mais, il esperait qu'elle lui dirait bien un jour, sinon... et bien il resterait sans savoir (logique implacable).

*Tu dois avoir raison, c'en est une.*

*On est jamais sur de rien, et puis de toute façon, ça fait quoi ?*

*Rien, c'est juste que... ouais bah non en fait ça change rien.*

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Sur la rive nord (Elvir + ouvert )

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