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 On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]

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Niddrölf
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Barde


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MessageSujet: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyMer 8 Sep - 16:16

Fin Autÿn, début Octÿn..
Fin de mâtiné, début d'après midi...
Que m'importe? Je n'étais pas pressé.


-Votre nom c'est.. Drölf c'est bien ça?

Drölf oui.. Le nom que j'avais choisis pour ma forme humaine.. C'est fou ce qu'on se sentais a l'étroit la dedans quand on en avait perdu l'habitude..
Dire qu'il y avait a peine 5 ou 6 heures, je volais encore librement dans Nivery..
Mais bon, ce qui était fait était fait. J'avais, tôt ce matin, bouclé le peu d'affaires que je possédais et pris une petite heure pour rejoindre la plus proche bourgade elfe en volant, y entrant sous la forme du plus banal des humains. J'avais cependant pris le luxe de temps que de prendre un bain. Déjà parce que même en dormant, 800 ans a ne recevoir que la pluie sur l'écaille, ça fait pas forcément de bons résultats, ensuite parce que voyager en humain avec une infime odeur draconienne sur soit, c'était pas le meilleurs moyen pour passer pour le plus banal des bardes. Et aussi courant que soit ma race sur ces terres, y'avait toujours des petits rigolos qui trouvaient a s'extasier avec un air crétin devant les reptiles que nous sommes.
Donc, après des ablutions totales et minutieuses, j'entrais dans ce village. En fait, je ne m'y arrêtais que pour monnayer un peu de nourriture et un âne contre quelques histoires que seule les plus de 2000ans pouvaient connaitre. L'excuse "Tradition de père en fils" se révélait alors un bon échappatoire aux questions.. potentiellement vexantes, dirons nous.

Puis, j'avais pris la route, ou plutôt Le Sentier, me laissant guider par mes pieds vers Ra'Sibe. Je portais dans le dos un long paquet étouffé dans une toile bleu foncée, et avais chargé mon âne d'un petit sac de nourriture, et d'un grand nombre de parchemins parlant de ci et de ça dans des langages divers, et souvent dépassés (Pas de commentaires..).
Quand a moi, je voyageais sous un cape de voyage, capuche rabattue et une écharpe remontant jusqu'à mon nez, lequel, aquilin, était la seule chose qui dépassais de l'ombre de mon visage. Non pas pour quelques soucis d'anonymat -je n'avais pas revêtue cette forme ces 800 dernières années..- mais parce que ma métamorphose en humain avait un énorme inconvénient: une sensibilité ciblée au froid. En effet, la moindre des bises rendaient mon nez et mes oreilles rouges, et au bout de la 3ème, je terminais enrhumer et reniflant, si je n'étais pas bien couvert.
Autant un rhume humain, c'était pas trop gênant, autant quand on éternuait en lâchant une bordée de flamme, c'était déjà plus problématique..
Soyons honnêtes, a 2000ans, un humain même physiquement jeune, n'a pas forcément les même défenses immunitaires qu'a son jeune âge, mais ce n'est surement qu'un détail. Et, soyons claire, les quelques cheveux blancs de ma longue crinière qui dépassaient de ma capuche étaient le fruit d'un état: être albinos, et non pas de la vieillesse.

Bref, toujours est-il que je marchais depuis 2 ou 3 heures lorsque j'aperçus une caravane a l'arrêt, en pause sensiblement.
Non par crainte de quelques grands bandits (Tss qu'ils y viennent, eh!), mais parce que le silence était une chose que je n'appréciais pas particulièrement, je me dis que faire le voyage a leurs cotés n'était pas forcément une mauvaise idée. D'autant que les "Hi Han" de mon âne commençaient a me taper sur les nerfs..
J'allais donc me présenter au meneur de la caravane...


-Drölf, oui, c'est mon nom. Barde ambulant en route vers Ra'Sibe. J'ai a mes frais toutes les modalités de voyages, je n'ai juste besoin que de quoi rompre la monotonie de la route..

Après donc, le repos des bêtes -et un oeillade noire vers la mienne- nous reprîmes la route, de concert, rythmant le pas de marche par des "Atchaaa!" précédant chaque coups de vent annonçant Autölis

Alors que tous avançaient, je ralentis le pas, laissant passer devant moi toute la caravane pour prendre la place en queue. Je profitais de cela pour passer en revue toute l'assemblée. Des chevaux de trait, de bats, des carioles, des gens silencieux marchant tête basse ou discutant a peine.. Et, entre deux négociants de la normalité la plus effrayante, je remarquais une fausse note dans ce cortège presque funèbre a mon gout. Un cheval, couleur pie, grand et fin, monté par une (Jeune?) femme, aux cheveux remarquablement identiques a la flamme draconienne. J'haussais, sans bruit, un sourcil, et repris la marche tranquillement, revoyant en baillant quelques classiques de la littérature
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyVen 10 Sep - 21:10

L'aurore avait brillé de mille feux, ce matin là. Et Luz était partit, lorsque l'horizon s'était parsemé de fils d'or, mouvant le paysage d'ombres fauves... A Ra'sibe, rien ne l'attendait. Rien que des maisons aux tuiles rouges et aux murs délavés que le soleil avait arrosé de sa lumière tapante des siècles durant. Rien que des gens, encore et toujours, leurs voix rauques de tant d'hiver se réverbérant à l'infini dans la petite capitale, brisant la candeur de la nuit qui ne parvenait pas à éteindre la lueur des foyers. Ra'sibe était une vie. Faisant battre tant d'autres au rythme des saisons, dans un cycle excluant tous désirs de voyages. Mais c'était libre que Luz avait désiré vivre, au jour de sa mise au monde, contre cette fine paroi d'œuf chaud qui s'était brisé sur un monde de couleurs. Les dragons le savaient mieux que quiconque, les combats n'auraient jamais de fin puisqu'ils semblaient faire partis du cycle de la nature... Mais cela, c'était une autre histoire, un récit parlant d'Hommes-animaux et d'Humains égarés.
Vent Ardent n'avait pas protesté. Qu'aurait-il pu dire, lui qui ressentait l'appel des grandes plaines bien mieux que sa maitresse ? Ces étendues de verts et de bruns, se déclinant dans un panel de teintes prenant parfois la couleur ocre de la terre... Son grand cœur d'étalon courageux réclamait à fouler ce sol, avait soif de ces grands vents glissant dans les cheveux et faisant rire les yeux. Et sans un bruit, une ombre souple sur son dos, il s'était glissé hors de l'étable, retenant avec peine l'énergie qui le poussait à courir là-bas, toujours plus loin. Ils avaient galoper à bride abattue à la poursuite du soleil qui poussait faiblement droit devant, donnant au monde sa jeunesse journalière. Un fin nuage de poussières laissait une trainée ondoyante derrière eux, soulevé sans mal par les solides sabots du grand cheval. Et ils avaient rencontrés cette caravane, grise et terne, absorbant les couleurs le long des chemins.
Un homme fluet, ses pieds manquant de s'arracher du sol à chaque poussée de vent, vint aussitôt à leur rencontre. Sa peau semblait de craie, aurait laissé sur les doigts de la dragonne une légère trace blanche si celle-ci avait eu l'étrange idée de désirer le toucher. Elle se contenta de souligner les longues cernes violacées, d'en découvrir le regard argent métallique fort remarquable qui s'y cachait... Quel long chemin cette caravane sans vie avait-elle fait, dans son morne quotidien ? Les gens périssaient d'ennuis, par chez eux. Les rares maraudeurs courant les chemins ne se seraient pas approchés, de crainte d'attraper cette étrange maladie des sans-couleur...
Dans un soupir, presque un râle, l'homme récita :

- Ceci est une caravane en partance pour Ra'sibe, veuillez décliner votre identité si vous ne voulez pas être considéré comme une ennemie...

Léger regard au train de marchandises. Pas un seul mercenaire, pas une personne sur laquelle le soleil aurait pu refléter un éclat acier. Logique. Ils s'étaient sûrement déjà tous suicidés, au vu de la langueur saisissante s'échappant en remugle du convois. Ils ne devaient plus rester grand chose que des cuillères de bois et de grandes marmites en fonte pour une éventuelle mise à mort... Les rênes de Vent Ardent dans une main, elle sauta de selle sans bruit, arc et flèches sur la croupe de sa monture. Le beau pelage pie, l'écume du galop encore noyé au velours de sa peau, s'agitait au rythme des respirations haletantes de l'étalon...
Luz passa une main distraite dans ses longs cheveux en bataille, amenant l'empreinte du vent dans les mouvements de sa silhouette. Si l'autre était de craie, elle était mouvements. Gestuelle.


« Luz Vincën, rôdeuse. Je voyage. »

Elle lui sourit peu à peu, sans brusquerie, par peur sans doute qu'il ne s'envole dans ce paysage trop grand, qu'il ne s'effondre en poussière minérale dans un simple souffle. Elle désigna la caravane, englobant les visages et les bêtes, les armatures de bois grinçantes et les objets de valeurs qu'elles protégeaient.

« Je ne vais pas à Ra'sibe, mais l'ami qui me porte sur son dos a besoin d'un peu d'eau et de repos. Si vous n'êtes pas contre quelques cristallis en plus et quelques denrées en moins, alors je ferai partie de votre errance. Pour une moitié de chemin sans conséquence. »

L'homme ne parla pas, se contenta de réunir son être sous lui pour revenir sur ses pas, ne pas s'égarer. Elle le suivit sans un mot, abandonnant son monde de couleurs pour le gris noir et blanc qui semblait s'être logé jusque dans le regard des gens. Mais elle s'en fichait. La grisaille peinait devant la flamme de ses cheveux, le vert de son regard, le cuivre de sa peau. Il se heurtait aux teintes bicolores de son cheval, venait se perdre dans sa crinière... Il n'avait pas de prise sur ce qui venait de l'extérieur, de ces grands paysages pavés de forêts et de montagnes aux eaux turquoises.
Du temps passa. Peut-être un peu, peut-être beaucoup. Luz parla à de rares interlocuteurs, échangeant quelques phrases arrachées avec peine au morne silence. Elle rencontra le chef de caravane, homme trapu et courbé que les chemins semblaient avoir sculptés à leur effigie, impriment avec force leur mouvement dans ce corps osseux. Il ne lui posa aucune question, se contentant de répondre aux siennes, son regard fuyant toujours les couleurs trop vives que la dragonne apportaient avec elle, lui blessant les yeux. Alors elle se lassa de la compagnie de ce qui vivait, et laissa Vent Ardent prendre du retard sur le reste de la troupe. Ce ne fut que lorsque l'avant dernière des charrettes passa près d'elle qu'elle opta pour ce petit coin de bois libre, coincé entre deux négociants à l'aspect blafard. Qui ne prêtèrent pas la plus petite attention à sa présence. Mais quelqu'un d'autre passa son regard sur elle. Se surprit du rouge flamboyant foutant la frousse à ces variations de gris-morts. Elle tourna son regard vers lui, détaillant à son tour cet être si étrange qu'elle connaissait pourtant bien mieux que les humains qui l'entouraient...
Une longue écharpe cachait son visage à la lumière du soleil, soulignée d'une capuche rabattue. Manière de se démontrer des autres ? Probable. La toile bleue qu'il portait dans le dos ainsi que l'âne chargé de nourriture à ses côtés parlaient d'un grand voyage. Pas d'une promenade de santé. Luz le sentit encore trop pleins des couleurs du dehors pour qu'il puisse faire véritablement partie de cette caravane, le marron et le bleu ciel l'entourant toujours de leur doux éclat. Enfin quelqu'un qui n'était pas mort !
Incapable de discerner les yeux de l'inconnu de sa position, elle fit tourner bride à sa monture et l'emmena au petit trot rejoindre cet être qui l'intriguait. Se posant des questions sur sa nature.


« Pour quelle raison venir perdre sa joie dans le morne quotidien de cette caravane ? »

Sa voix avait fusée, seule, dans le silence des bêtes en marche. Hélant cet homme étrange que toute sa curiosité mêlée de volonté désirait à présent connaître.
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptySam 11 Sep - 15:36

Tandis que je tachais de me remémorer les us et coutumes bipèdes, je me sentis observer. Une impression qui, pour une fois, avec un connotation flatteuse. Ce pour la simple raison que cela voulait dire que j'étais un peu plus que ces marchand a l'âme morte.
Intrigué, je relevais le nez, cherchant celui ou celle qui me détaillait de la sorte. Et sans grand surprise, je tombais sur le regard de cette singulière jeune femme. Qui oserait détourner son regard du vide, dans cette caravane, sinon elle?
Soudain, un courant d'air passa sous mon nez levé, et immédiatement, je baissais la tête, éternuant au sol.
Je voyais la un moyen de rester courtois. Fixer une personne n'avait rien de bien civil, et je mettais cette oeillade sur le compte de l'identification réciproque. Un bref moment rompant la monotonie du trajet pour y replonger plus durement.
Ciel, que je me trompais; dieux, que j'étais heureux de me tromper.

En effet, alors même que je relevais les yeux, j'entendis quelque murmures outrés. Pas besoin d'en chercher la cause bien loin : Elle avait tourné bride.
Non seulement elle brisait le ton sobre de couleurs par ses cheveux son cheval, par tout son être en fait, mais en plus elle osait aller a contre courant, se retourner pour simplement aller vers l'arrière. Pour ici, quel exploit impudent c'était !

Autant dire qu'elle me plaisait déjà.
Et la, surprise, ce n'était pas pour combler une envie soudaine d'indépendance, de piquer un galop ou de chanter un coup, mais simplement de m'adresser la parole.
J'accusais le coup. Non pas parce qu'elle m'avait parler, mais a cause de sa voix. Oh, certes, elle n'avait peu être rien de véritablement miraculeux, mais c'était sa présence qui comptait. En effet, forte, elle dominait d'une flagrante autorité le silence et les mornes rumeurs. Elle planait dans l'air, sans réponse ou sans rivales, comme un échos, et s’étendait de toute sa force sur un terrain désert, tel une armé victorieuse. Une unique phrase avait briser le charme et percé la toile grise qui assombrissait le paysage.

Un sourire naquit sur mes lèvres alors que je pensais seulement maintenant a écouter sa question et non seulement sa voix.
Je ris doucement. D'une voix légère et enjouée, je répondis a son interrogation que je trouvais des plus amusante, alors qu'elle même jurait bien plus que moi, par toute ses couleurs et toute sa vie, dans cette atmosphère moribonde.


-Nécessité fait loi, Dame. Et ces bougres n'ont rien de mauvais au fond. Ils ont juste besoin d'être secoués pour devenir un peu plus gaillards. Et puis..

Je suspendis ma phrase une courte seconde, fixant la cavalière qui était l'image même de ce que j'allais dire.

-On apprécie d'autant plus la couleur lorsqu'elle jaillit depuis le gris, tel un rayon de lumière éblouissant depuis les ténèbres. On en prend plein la vue, et on se rappel pourquoi on aime tant la vie, la joie et la couleur. En vérité, Dame, c'est grand plaisir de vous voir et de vous parler.

Je pris ensuite le partit de prouver respect a ma manière. Je passais une main derrière mon dos et poussais doucement le paquet emmitouflé dans la soie azur qui barrait mon dos. Cette politesse vieille comme.. moi(-non, pas comme le monde.. Ou presque) prouvait, en passant l'arme a la gauche, qu'on était animé de bonnes intentions. Accessoirement, cela me permit de m'incliner profondément sans lui envoyer ledit paquet dans les jambes.

-Drölf le Barde, pour vous servir, Dame.

Et c'était honnête. Après le bien que sa présence avait pu répandre autour d'elle, un service n'était pas grand chose en retour.
Afin d'achever ces hommages et cette présentation, je relevais mon capuchon d'un geste vif, dévoilant le haut de mon visage, ma longue crinière argentée et le vert de mes yeux.. Ainsi que mon nez et mes oreilles rouges vif..
Enfin, la présentation ne pouvait être complète sans un derniers "Atchaaaaaaaaaa !" pour clore ce paragraphe.


-Je vais a Ra'Sibe pour affaires, et je n'avais pas spécialement envie de voyager seul. On dit que les brigands sont plus nombreux que les arbres sur ce Sentier..

Je n'avais pas vraiment de scrupules a n'avouer la vérité qu'a moitié, car je sentais en mon interlocutrice bien plus qu'une simple voyageuse. Et toute salvatrice de l'ennuie qu'elle fut, c'était bien trop tôt pour faire confiance.
Oh, comment lui dire que j'allais a Ra'Sibe pour livrer un combat de raison.. Dire simplement que j'étais un dragon de la nuit des temps, et que j'avais comme intention d'investir toute mon âme dans un verbe dévastateur pour briser les bellicistes.
Perdu dans mon projet inimaginable, je souriais a demi pour moi même. L'espoir de fou que j'avais. Mais c'était tout a fait moi de me lancer dans les causes perdues pour le simple amour des principes..

Je secouais la tête, négativement, pour me tirer de mes songes. Revenant au présent, je constatais que le soleil d'après midi commençait a percer ça et la les arbres bordant la route. Ces traits lumineux finissaient par se perdre sous terre, ou explosaient en milliers de rayons colorés après s'être heurté a une goutte de la rosée matinale, toujours fraîche sous l'humidité ambiante. Frappant des mains une fois, je mis un terme définitif a mes galopades spirituelles pour reprendre le court normal de la réalité. Ce n'était pas le temps de s'extasier devant les tableaux d'Autölys.


-Et vous?! A qui donc ai-je l'honneur d'avoir affaire? Comblez donc ma nature curieuse, s'il vous en dit.

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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyDim 12 Sep - 17:30

Il y eut un rire, un son joyeux et espiègle, se jouant des frontières du silence dans tout ce mort-gris. La voie était ouverte. Le timbre musicale de la dragonne avait fusé dans les sans-couleurs, un sourire dans les yeux, sur le duvet de sa peau. Une voix musicale, mélodie aux notes distribuées comme des petits pains, chaude et libre dans cet air trop lourd que crachait le monde... Et son empreinte y était restée, écho infini aux saveurs miel et sucrées, se lovant dans tout cet espace que personne n'avait osé investir. Parce que c'était son talent, à elle, de n'aller toujours qu'à contre courant, de briser ces vagues trop dures et coupantes que les autres s'acharnaient à dresser sur leurs propres chemins. Elle déployait alors ses couleurs bien trop vives et farouches, étendard de flammes fauves, et cherchait à faire fuir ce que l'on nommait « prévisible » et « normalité » au goût de son souffle.
Et cet homme lui avait répondu. Tout plein de ces lumières qui se lisaient là-bas, dans les arbres et les forêts, remplissant ce silence trop vide de son rire fusée. Les anneaux morbides de l'ennui s'étaient rétractés avec dégoût, ramassant leur masse trainante devant ces deux êtres qui juraient tant devant leur univers. Pourquoi l'extérieur, ce « dehors » mêlé de « là-bas » ne se pliait-il pas devant ses kyrielles de gris, ses couleurs passées à la faible lueur pastelle ?

- Nécessité fait loi, Dame. Et ces bougres n'ont rien de mauvais au fond. Ils ont juste besoin d'être secoués pour devenir un peu plus gaillards. Et puis...

Elle songea au jeune homme à la ligne fluette qui l'avait accueillit. Le secouer aurait arraché ses pieds si difficilement ancrés au sol, affolé son regard métallique pourtant si fade et silencieux. Et sa silhouette fine et dansante comme une simple feuille de papier froissée, se serait perdue à jamais dans les remous du vent... Car lui ne savait pas voler. Faire jouer son corps sur le chant du vent, sur ces mots que la brise vous jetait à la figure, vous hurlait aux oreilles avec tant de passion. Après tout, qui l'entendait ? Alors pourquoi ne pas criez plus fort ?

- On apprécie d'autant plus la couleur lorsqu'elle jaillit depuis le gris, tel un rayon de lumière éblouissant depuis les ténèbres. On en prend plein la vue, et on se rappel pourquoi on aime tant la vie, la joie et la couleur. En vérité, Dame, c'est grand plaisir de vous voir et de vous parler.

Le sourire dans ses yeux passa à ses lèvres, étirant leur vermeil prononcé en un fin trait de sang dévoilant les dents. Les gris reculèrent, blessés par cette couleur qui n'en était pas une, mais réunion de toutes les autres... Que faire contre ces deux êtres qui n'étaient pas humains, portant la couleur comme un second manteau ?
Son étrange sac de toile bleu ciel passa à sa gauche, et il s'inclina à la mode ancienne. Depuis combien de temps, combien de lunes Luz n'avait-elle plus vue pareilles traditions ? Souvenirs tout de noirs et de blancs, flouté par les décombres qui avaient suivis ? Le dialecte de l'étranger était lui aussi, synonyme de ce « autrefois » bien lointain. Un timbre doux, grave, pailleté de bonne humeur. La voix musicale de celui qui sait, celui qui a vu tant et tant de choses que même sa peau semblait avoir pris les teintes brunes du passé allié d'un présent. Mais de son visage, de son velouté, elle ne voyait rien. Rien qu'une voix qu'elle semblait connaître au fond d'elle-même, qu'elle savait comme étant sienne. Sienne et différente.

- Drölf le Barde, pour vous servir, Dame.

Il ôta sa capuche d'un geste ample. Dans un frôlement de tissu, Luz découvrit les deux prunelles vertes qui ressemblaient tellement aux siennes, sa couronne de cheveux blanc lumière lui tombant en nuage autour du visage. Les morts-gris n'avaient plus rien à dire. Battus par un tout nouveau silence, une absence de son colorée et pleine de vie. Un éternuement secoua son être de bas en haut, les contours de sa silhouette tremblant dans ce froid qui n'en était pas un.

- Je vais a Ra'Sibe pour affaires, et je n'avais pas spécialement envie de voyager seul. On dit que les brigands sont plus nombreux que les arbres sur ce Sentier...

Elle n'avait pas cessé de sourire. S'émerveillant à présent de ce que son esprit venait de saisir et ne semblait plus vouloir lâcher, confiné à la poigne de ses mains. Ils étaient identiques. Sculptés par la même histoire, toute de sons et de gestes, mouvements souples décrit dans un simple envol. Elle était dragonne. Que pouvait-il être si ce n'est dragon ? Rien, criaient ses yeux verts, ses cheveux soleil, le timbre de sa voix. Derrière cette enveloppe charnelle serait-il rouge flamboyant ? Brun sombre ? Fauve pastel ?

- Et vous?! A qui donc ai-je l'honneur d'avoir affaire? Comblez donc ma nature curieuse, s'il vous en dit.

Un rire dans la voix elle se pencha sur sa selle, ses longs cheveux flammes tombant en cascade dans le creux de son dos. Vent Ardent arracha son pas à la terre, lia le « cataclop » de ses sabots sur le rythme de marche du dénommé Drölf. Toute de reflets cuivrés et des tâches aquarelles que le feuillage dans la lumière dessinait sur sa peau, elle laissa enfin sa voix fuser, seule :


« Luz Vincën, rôdeuse à écailles. »

Sans peur, sans doute, ses quelques mots suffirent à placer son tour dans l'étrange échange de paroles qui était né entre eux. Elle n'avait pas l'angoisse de l'erreur, savait tomber. Alors elle noya ses prunelles dans celui qui marchait à ses côtés et s'enquit d'une voix douce, faisant image à la forme draconienne qu'elle ne connaissait pas :

« Êtes-vous plutôt de bruns, de roux ou de blonds ? »


Dernière édition par Luz le Sam 18 Sep - 9:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyDim 12 Sep - 20:18

En fait, et au fur a mesure de mes paroles, j'avais porté une croissante attention a mon interlocutrice.
Finement, je ne l'avais pas lâcher d'un oeil, et ce parce que il y avait un petit quelque chose qui m'échappait.

Pourquoi? Oui, pourquoi étais-je aussi sensible a cette personne, alors que tant d'autre avaient défilé a ma vue? Certes, elle était fort charmante, intrigante et m'avait sortit avec force des habitudes que je prenais chez nos compères dépossédés de leurs êtres. Oui, mais sangs, ce n’était pourtant pas la première, par delà les temps, que je croisais a être de la sorte. Alors quoi? quel était ce détail qui me rendait si sensible?

J'avais alors terminé mes civilités, et sous couvert d'une élégante politesse, je regardais toujours mon interlocutrice. Et là, la foudre me tomba dessus. Il était la ce point énigmatique. Ce sourire persistant n'avait cesser de s'élargir tout au long de mon manège. Ce sourire si communicatif qui semblait la protéger contre toute ombre dévorante. Il était présent, toujours, plus grand encore.
Et ce, alors que mes hommages auraient fait sourciller n'importe quel humain par leurs non sens, elle semblait les avoir apprécier a une valeurs si forte qu'elle m'échappait. J'avais éveillé des souvenirs.

Alors même qu'elle s'était penchée sur moi depuis sa selle, mon sourire avait disparus, remplacé par la mine sympathiquement sérieuse qui remettait en cause tout ce que cette révélation devait chambouler.
Déjà, j'avais compris parce qu'elle avait compris. Et ensuite, elle l'avait revendiqué de la façon la plus simple en se présentant a moi franchement, par un souffle trop proche pour que je puisse, en mon état de surprise partielle, le supporter sans en montrer émois.

Luz Vincën.. La première dragonne que je croisais depuis ces 800 dernières années de sommeil.. Mais pour l'heure, sa proximité et le souffle de sa voix, timbré toujours de ce je ne sais qui faisait sa grâce.. Je frissonnais, momentanément déstabilisé. Puis enfin, l'explosion de joie.

Moi qui avait l'habitude de garder pour ma psyché ce que j'étais, me contentant d'être remarquable pour ceux qui voulaient remarquer, je me lâchais dans le seul but du partage.
Elle était si proche de moi et je ne l'avais même pas remarqué.. Elle portait pourtant les même couleurs si pures, si rares au genre humain, et caractéristiques des seigneurs du vents. Son rouge flamme n'était plus seulement beau a mes yeux, il était familier et éclatant d'une splendeur nouvelle. Je la redécouvrais sous un oeil émerveillé. Sa capacité a prendre les autres dans une aura, ses traits et ces gestes, portant une grâce unique et qui voulaient tant dire pour un dragon, et qui n'auraient pourtant pas eu le moindre écho sur le derniers de ces marchands

Quand a moi, désormais, le terne que j'avais mis sur mon être pour éviter de me faire remarquer de trop avait, comme le l'ai dis, disparus. Tout l'éclat de mes yeux, je le plantais dans les siens, heureux de retrouver ma race et ce que j'étais. S'ajouta au vif arc an ciel qu'elle représentait une brume apaisante etremplie d'étoile. Un havre de calme et de raison qui respirait la fraîcheur et, hélas, les couleurs du passés toujours vives.

Pour moi qui avait été privé de mes frères comme de toute vie durant longtemps, l'expression même de ce que nous étions, si banale pourtant, me faisait l'effet du plus complet des spectacles, alliant une fougue étrangère, revigorante, a un esprit posé et reposant pour me faire sombrer dans la meilleure des plénitude

Mais, si cela s'était vu, je me repris vite fait, de peur de paraître irrespectueux ou entreprenant. Elle avait beau être penchée sur moi, le regard noyé dans les sentiments les plus chaleureux que je partageais avec elle pouvait insinuer un tas de choses qui étaient pourtant bien loin de mes pensées. Dragonne certes, mais de toute évidence pas encore assez vieille pour être totalement détachée, et pour comprendre parfaitement ma réaction, il fallait me connaitre, et c'était pas le cas.

Je passais distraitement ma main dans ma poche, cherchant la seule chose qui serait capable de m'occuper l'esprit a autre qu'a l'étude outrancière de ma consoeur.

Je ne laissais donc sortir, comme seuls témoins de mon émois, que l'aura qui me caractérisait, semblable et complétant la sienne, ainsi qu'une franche reconnaissance dégagée par un regard des plus tendre, voir paternel.

Cela était ma première réponse a sa douce question, et a l’interrogation formelle sous entendue par ses yeux: Oui, j'étais bel et bien de sa race.
Au reste, j'avais sortis ma pipe de ma poche, occupant mes mains pour éviter d'en faire n'importe quoi, et repris sans gros effort, a partir de ce geste, mon calme raisonné. Il s'agissait de la plus simple des pipes, faites d'un bois fin et noir, travaillé de sorte a n'avoir aucun accrocs. Que voulez-vous, ça me détendait.

Je pris donc la parole, conservant ma voix chantante, pour lui répondre.


-D'aucun, Dame, je suis le fils des nuits d'orage. J'ai pris leur ton dès la naissance. Et c'est une fierté pour moi. Et tout aussi opposé que cela soit a votre rouge, permettez-moi de vous dire que vous portez magnifiquement bien vos propres tons, et malgré les différences formelles que peuvent avoirs nos origines, je me demande s'il est possible d'avoir un résultat ne rivalisant pas d'élégance avec la forme présente en posant telle couleur sur écailles.

Au diable ces marchands, leurs moroses influences venaient de prendre le coup fatal: j'étais heureux. Désireux d’aplanir un peu la situation, histoire de ne pas passer pour un émotif (ce qu'au fond je n'étais d'ailleurs pas), je posais avec le plus grand sérieux la question la plus sotte que l'on pu poser a un dragon.
Levant ma pipe, j'osais:


-Hum.. Vous n'auriez pas du feu par hasard?
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptySam 18 Sep - 11:25

[Hrp : Navrée du retard, j'ai eu une semaine un peu compliquée à gérer... ^^"]



Les années avaient glissées, fines et insaisissables au cœur du sablier temporel. Il y avait eu des visages, des centaines de milliers, des voix et des rêves, des mélanges de tout cela... Qu'étaient devenus les siens ? Ces immenses dragons tout d'élément, dont le chant et l'espoir venait la bercer une fois la nuit venue ? Étaient-ils partis tout comme ceux qui lui avaient donné la vie pour une dernière danse mêlée aux étoiles ? Leurs esprits ne faisaient peut-être déjà plus partis de cette réalité-ci, happé dans ce cosmos de consciences que laissait filtrer les êtres de ce monde. Il n'y avait plus personne ici-bas pour redonner un souffle à son passé, tous devenus souvenirs... Que resterait-il de cette Luz, avec ses grands yeux d'enfants ourlés de cils, ses ailes encore trop faibles pour la porter vers l'horizon qu'elle apercevait, là-bas... Là où Lyam s'était trouvé.

Un écho.
Une lumière qui l'éblouissait, dévorant ce contact étrange électrifié qui grésillait entre eux deux. Deux dragons. Oh bien sûr, il y avait eu Fënyl, puis Mayu. Deux êtres hors de toute réalité, une partie de leur sang vibrant au même rythme que celui de Luz. Mais... C'était différent. Identique, mais différent. Car quoi qu'ils fassent, la fragrance de leurs autres moitiés resterait à jamais sur la pulpe de leur peau. Viendrait altérer jusqu'aux nombres d'années vécues, adressant toujours à leur subconscient un avis venant d'ailleurs. Et c'était ce qui les rendait en soi si uniques, si incomparables aux autres. Demi-frère et sœur d'écailles...
Et, à portée de son regard, enfin, venait la totalité de ce qu'elle chérissait. Sa famille, sa race, ce qu'elle-même était. Un écho fantastique vibrant dans son esprit, le désir de frôler du bout des doigts cet être qui lui était si proche et si lointain, de le prendre dans ses bras. Goûter sa réalité... Il lui sembla découvrir que la solitude avait laissée plus qu'une empreinte sur son corps, déposant sur ses lèvres l'idée amère que cet autrefois où rien n'avait été encore vécu lui manquait. Ces longues fêtes de chants et de contes, lorsque les Nalamis venaient retrouver leurs amis de toujours et compagnons dragons, découvrant chaque jour les possibilités infinies de leurs pouvoirs. Ces veillées éternelles passées lovée dans le creux de quelques écailles, où les voix mélodieuses des grandes dragonnes qu'elle affectionnait venaient compter pour elle les nouvelles de ce monde, s'amusaient de cette curiosité maladive qui poussait la petite toujours plus loin dans ses interrogations.
Mais elle était partie. Depuis bien longtemps déjà...
Elle avait grandit. Vu ce monde-même qu'autrefois elle ne faisait que fantasmer. Avait porté ses ailes si haut, si loin dans le ciel que l'euphorie de la liberté ne semblait plus jamais vouloir la quitter, ayant imprimé sur sa peau jusqu'à ces mouvements souples et liquides qui lui étaient si particulier. Et voilà qu'au détour d'un chemin qu'elle avait labouré de ses propres pas des années durant, un dragon de couleurs venaient réveiller tout ce qui était enfouis en elle. L'avait-elle déjà vu pendant ces jours d'enfances ou rien d'autre ne comptait que le bleu des cieux ? Lui avait-il déjà parlé, rit avec elle de ces jeux si étonnants que sont capable de trouver les tout petits ? Voilà bien des questions capable de rester mystère, ses joies et ses pleurs d'autrefois occultant tout le reste...

Ils semblèrent comprendre en même temps que ce regard qui n'en finissait plus pouvait en dire long d'eux-même. Drölf s'arracha donc le premier à cette étreinte de sens qu'avait provoqué l'absence de la compagnie des leurs, et ôta de sa poche une fort jolie pipe en bois lisse. Luz étouffa un sourire, amusée de leur inconscience respective et se remit droite et fière sur sa selle, flattant d'une légère caresse l'encolure de sa monture.

- D'aucun, Dame, je suis le fils des nuits d'orage. J'ai pris leur ton dès la naissance. Et c'est une fierté pour moi.

Il n'avait donc pas oublié sa question, subjugué par ses propres souvenirs. Elle l'en remercia silencieusement, son esprit tâchant déjà de composer un portrait stable de ce qu'il devait être. Elle connaissait -avait connu-, peu de dragons aux écailles nuits que de tortueux éclairs mordorés venaient couvrir de reflets électriques. Bien entendu, elle n'ignorait pas l'existence de ces êtres d'ombres que les siens craignaient et haïssaient avec tant de véhémence. A juste titre ? Elle n'aurait su le dire, elle n'en avait jamais rencontré et se gardait bien de juger selon les dires d'idées pré-requises. S'il existait une telle opposition au sein même d'une race, cela ne devait être du qu'à une incompréhension générale, un refus de partager un peu de cœur, de chercher à comprendre pourquoi certains souffraient... Ce qu'elle savait en revanche, c'était que la couleur des écailles étaient parfois synonyme de rejet chez certains des siens. On prétextait à tout bout de champ que si tel ou tel dragon avait les écailles sombres, c'est qu'il était destiné à quelques atroces destins. De quoi fleurir l'enfance de pensées ombrageuses et du goût de la haine...
Au regard de Luz, toutes les teintes restaient couleurs, vies inépuisables, hors de portée de la compréhension des sens. Absolument pas défaut.

- ...Et malgré les différences formelles que peuvent avoirs nos origines, je me demande s'il est possible d'avoir un résultat ne rivalisant pas d'élégance avec la forme présente en posant telle couleur sur écailles.

La jeune femme releva les yeux vers ce visage auréolé de blanc neigeux, un sourire implacable toujours sur les lèvres. Impossible de s'en départir, une joie intense brûlant bien trop dans ses veines pour lui permettre d'ôter le bonheur visible qui illuminait ses traits. L'éternelle impression d'avoir enfin retrouvé quelqu'un pour qui elle n'avait aucun secret et tout en commun, quelqu'un capable de la comprendre au-delà des autres et de saisir son essence revenait en boucle dans son cœur, armant son esprit d'un désir tout de sourires.

- Hum.. Vous n'auriez pas du feu par hasard ?

La question posée avec tant de sérieux déclencha un rire pur et spontané chez son interlocutrice. Il lui sembla que ce qui avait été sa vie s'envolait dans ce simple son, nuée de papillons invisibles aux ailes tâchées de souvenirs en noir et blanc. Légère, si légère... La vie était cadeau !


« A moins d'endosser une silhouette ailée, et de détruire par là même la moitié de la caravane et quelques arbres parsemés, je me vois au regret de répondre par la négative. Mon seul talent consiste à cicatriser les plaies d'un transfert de feu en énergie... Et je doute fort que votre pipe acceptera de s'allumer si je la guérie. »

Elle parut réfléchir, ressassant un détail qui lui avait sans doute échappé. Elle se pencha à nouveau sur sa selle, plongea sa main dans l'une de ses sacoches arrières et en sortit deux petites pierres à feu usées des frottements réguliers, lorsque le soir venu allumer de quoi faire dorer la viande devenait essentiel. Elle les tendit au barde, caressant la surface polie de la roche du bout des doigts...

« Je n'ai malheureusement que cela à vous proposer mais je crains que cela ne soit pas ce qu'il y a de plus pratique... »
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyDim 19 Sep - 1:00

Malgré une émotion qui la dévorait aussi positivement que moi, elle reprit ses esprits et quelques distances, rompant cette "union" dans laquelle le croisement de nos regards nous avait plongé.
Certes, j'en éprouvais un profond regret, mais les usages étaient clairs. Je ne profiterai pas d'une émotion passagère pour en apprendre plus sur elle, tout comme la laisser me sonder sur un coup de tête.
J'avais a l'idée que la halte de la nuit serait un bien meilleur temps pour d'autre grands moments de nostalgie heureuses de la sorte. Et déjà, ce serait a tête reposé, non pas sur le fer chaud de notre découverte. Et pourtant, c'eut été si bon de songer a se laisser aller..

J'avais beau dire, lorsque par deux fois j'entendis son rire s’élever, tel une de ces nuée d'oiseaux qui balayait tout nuages sur son passage, l'envie de pousser la chansonnette, de marcher, courir, danser même, avec cette soeur devenait de plus en plus difficile a repousser. Mais je me contentais de frémir.

Alors qu'elle riait encore, je fis tourner ma pipe dans ma main, souriant toujours plus profondément, toujours plus personnellement. Je fus également heureux d'entendre a nouveau le son de sa voix. Pourtant, il n'avait cessé de résonner a mon oreille que depuis quelques seconde a peine.. Mais j'avais envie de ressentir encore et toujours cette mélodie qui venait tout droit de chez moi, tout droit de chez elle. Mais je songeais tout de même qu'il fallait me concentrer sur ce qu'elle disait.

Alors même qu'elle parlait de sa forme, je tournais la tête vers la caravane citée, me représentant mentalement a quoi elle pouvait bien ressembler depuis ses estimations de taille, et sa couleur de feu. Et quelque que soit le résultat possible, je mourrais d'envie de le voir, et de m'en émerveillé.
Accessoirement, son pouvoir me fit -si c'était possible- sourire plus large encore. Pour une personne qui, au delà, de tout respectait la vie, savoir soigner n'était pas un pouvoir, c'était un don des plus précieux et honorables...
Mais bon, ma pipe allait très bien, et sa dernière remarque était des plus justes.


-En effet, toute reconnaissante qu'elle puisse vous en être, je doute qu'elle s'allume pour autant.. Quoique.. Sait-on jamais hein ?

J'allais la ranger, d'un air un peu contrarié, mais restant sur ma légère boutade et une mimique joueuse. Cela voulait dire que j'allais devoir m'occuper autrement, sans me laisser aller a ma curiosité et a mon allégresse.. Lorsqu'elle se pencha a nouveau, cherchant je ne sais quoi dans sa besace.
Tien, des pierres a feu. Cela faisait une éternité que je n'en avais pas vu, comme c'était pittoresque comme situation, pour des dragons..
Son doigt passait lentement sur le surface de la pierre polie, sans vraiment m'en soucier, je tendis la main, allant accepter son offre de la plus gracieuse des façons.

Mais mon bras s'arrêta net a quelques centimètre de sa main. Mes phalanges tremblaient même un peu. De physique et de réellement conscient, ce serait notre premier contact. Et vu la magie qui courrait dans nos veines, et la force des sentiments qui nous animaient, je ne savais dire si c'était une bonne idée, les barrages de raisons savaient tenir si on ne faisait pas tout pour les saper. Et j'avais surement autant, voir bien plus, envie qu'elle d'approfondir ces moments de partages réciproque, rythmés par de seuls gestes, regards et pensés.
Mais ce n'était pas la mon principal soucis. J'aimais les surprises, et dans le pire des cas, je n'aurais pas vraiment trop de soucis pour casser mon enthousiasme.

Non.. j'avais surtout été animé d'une folle lueur d’espoir. Instinctivement, j'avais porté la main libre, portant la pipe, sur ma chemise, au niveau du coeur, alors que l'autre tremblait encore au dessus de celle de Luz.
Je repensais a ce qu'elle avait dis..
"Mon seul talent consiste à cicatriser les plaies d'un transfert de feu en énergie..."
Et si..? Non..? Non ! Hors de question !
Je rétractais mon bras brusquement alors que ma seconde main redescendait le long de mon corps dans le mouvement ballant classique du marcheur. Simplement impensable.
Le dos un peu plus droit, je me sentis violemment rejeté dans ma réalité. Meurtris.. Vieux.. Me laisser me noyer dans des yeux amicaux aurait pu être un remède, mais je n'en avais même plus envie.
Ma mine était basse, je regardais le sol devant moi. Je devinais je ne sais combien de regard dans les yeux de la cavalière, surpris, dégoûté, choqué, outragé même, pourquoi pas? Mais je pris mon temps avant de penser a relever la tête.

Bien loin de mes joies passées, je lui lançais un sourire triste, et des yeux, quoique toujours vif, ternis d'une façon inexplicable.
Ma flamme s'était éteinte. J'étais toujours aussi heureux de la voir, de la savoir la, près de moi. De pouvoir me demander si un jour j'avais bercé les pas de la femme qui se tenait a mes coté. Mais c'était la surprise, l'allégresse de la découverte qui m'avait quitté, remplacé par une réalité que je refusais de voir.
J'étais sur de ce qu'elle percevait. Si elle prenait le temps d'y regarder, c'était facilement 2000 ans qui se reflétaient au fond de mes yeux. Rien d'anormal a cela, au fond..

Encore une fois, je me fis violence pour reprendre empire sur moi même. Encore une fois, j'étais maître de mes actes, mais pas de ce que mon être laissait paraître. C'était le duel entre mes sentiments présent dus a sa présence, et ceux qui dataient déjà un peu.. L'espoirs qui avait peu être percé a la fin de sa phrase sur ses pouvoirs était simplement et purement retombé. Aussi, la voix joyeuse avec laquelle je me justifiai parut seulement a moitié naturelle.


-Excusez.. Non, vous avez raison, ce n'est pas très plus pratique, surtout pas en marchant.. Je saurais tenir jusqu’à ce soir. Au reste, prenez soin de vous et de votre don.. Il est des plus précieux parmi ceux que Magie accorde..

Sans même que je m'en aperçoive, le temps avait passé. L'après midi était avancée.. Peu m'importais au fond. J'étais immortalisé par ce moment d’exception, et cristallisé par mon état, dans le temps. Une feuille orangée se posa doucement sur mon épaule depuis l'arbre qui l'avait laissé tombée.
Je la pris, la reposant au creux de ma paume, admirant cette dernière. Ses nervures, vertes encore, témoignaient d'une vie de feuille bien remplie, alors que ces teintes jaunâtres et sechès trahissaient la vivacité qui avait semblé un jour l'habiter.
Je fermais le poing, froissant le végétal. Je marchais toujours. Troublé, je fuyais le regard de ma consoeur, ne sachant ce que j'y trouverai, ne sachant ce qu'il me ferait dire.


[HRP/ Pas de soucis, on a tous une vie ! ]


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Luz
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyDim 3 Oct - 11:50

Ses doigts frôlèrent la pierre. Ne vinrent jamais jusqu'à sa peau.
Elle leva les yeux vers ce visage qui lui était si proche, si proche qu'elle aurait pu en toucher la douceur du dos de la main, comparer son teint cuivré au sien, si blanc... Mais elle ne vit rien d'autre qu'une cassure esseulée, grande et béante dans son regard, dans son sourire. Son âme avait flanchée. Fauchée en plein envol par la réalité que le temps y avait déposée, piétinée et délavée par ce que son esprit comprenait perfidement. Les souffrances les plus douloureuses sont toujours celles dont on ne sent pas les doigts osseux, ne s'apercevant qu'après coup de l'étrange blessure qu'elles nous ont laissées au cou... Elles nous étranglent, nous suffoquent. Et venu la fin du conte, les ténèbres nous semblent un bien joli refuge.
Pourvu que cela s'arrête...

Quelle était la nature de son épine, de l'épée qui lui labourait l'espoir ? Son sourire se tut, ses prunelles fanèrent, emportés par cette main tendue qui retombait mollement le long de ses flancs. Et les gris fades s'engouffrèrent dans ce vide, s'agrafèrent sur ces couleurs si pures qui leur avaient fait l'affront d'oser exister. Il disparaissait, torturé par une réalité dont lui seul comprenait le sens... Alors Luz referma ses doigts fins sur la surface polie, ramena son bien contre elle. Elle posa son regard avec douceur sur cet être qui souffrait, en effleura les contours.
Pourquoi se lacérer ainsi ? Était-ce là la promesse que lui avait fait le temps ? Car il lui avait soufflé la réponse, une phrase en quelques mots décousus gravée à même ses iris. Deux mille ans. Deux mille ans d'existence, d'inspirations et de mouvements, de rêves et de réalités. Deux mille ans de vie colorée, indiscutable et brûlante du miel vibrant dans ses veines. Et Luz songea...
Et alors ?

Il était lui, tout entier et si brouillon, de légers coups de crayons traçant la silhouette merveilleuse d'un être complet, travaillé. Les évènements de sa vie n'avaient fait qu'ajouter des fils opales à son tableau, donnant à ce qu'il était des nuances indéfinissables pour l'être vivant. Une lumière abolissant le concept même de l'ombre... Parfaite. Et c'était ce qu'il était.

- Excusez.. Non, vous avez raison, ce n'est pas très plus pratique, surtout pas en marchant.. Je saurais tenir jusqu’à ce soir. Au reste, prenez soin de vous et de votre don.. Il est des plus précieux parmi ceux que Magie accorde...

Une voix murmure aux intonations de bonheur supplicié. Son cœur était inondé, débordait sur sa peau jusqu'à emplir sa voix d'une eau amère blessant ses lèvres. Peut-être la couleur de ses écailles s'étaient-elles mêlées à son ressentit, faisant inlassablement pleuvoir leur nuit d'orage sur cette cassure chauffée à blanc...
Luz ne répondit mot. Le silence accorde bien souvent plus de sentiments que les phrases... Son amour du vivant avait été arrachée à sa base, absorbée tout entier par le fatalisme de son frère d'ailes. Comment lui montrer le chemin ? Comment le pouvait-elle, elle qui avait si peu vécue et ne désirait rien d'autre que la liberté ? Mais parce que l'espoir et les couleurs se mouvaient toujours en elle, elle décida de lutter à son tour, d'empêcher la chute du dragon des orages dans ce qui était son enfer personnel.

A nouveau elle se pencha sur sa selle. Sans voir que le temps avait passé, que la lumière du soleil se faisait éclats pourpres et mordorés, que cette longue caravane de gris morts traversait tous ces rayons sans en ressentir la chaleur... Elle déposa le velours de sa peau sur les doigts repliés de son compagnon, en caressa la pulpe avec patience, déliant les muscles et ouvrant la paume de sa main au crépuscule. Une feuille s'y trouvait là, froissée et recluse par l'empreinte qu'il y avait laissée.
Elle la lissa du bout des doigts, son autre main toujours liée à celle de Drölf qu'elle avait patiemment fait éclore. Le végétal perdit ses plis, retrouva sa couleur d'ambre nervuré de fils d'or, son mouvement de plume aux ailes translucides... Luz noya ses prunelles dans le regard incertain de son ami, un sourire sans égal sur le tracé de ses lèvres vermeilles. Et, dans sa main, une feuille aux jeux d'ombres et de lumières, sans plis ni trace de mort. Un hommage merveilleux à la vie.
Elle replia le bras du dragon contre son torse, apposant le végétal et leurs paumes liées sur les battements de son cœur. La voix et les yeux tout de sourire, elle lui murmura d'une voix aux accents épurés :


« Tout n'est qu'apparence, jeux de lumière. Le temps n'a pas d'emprise sur ce que nous sommes réellement et il suffit parfois d'une caresse pour rappeler à nous le souvenir de la vie... »

Son pouvoir n'était pas bien grand, pas bien puissant. Et pourtant, pourtant, elle l'appela à l'aide, diffusant sa chaleur enflammée d'un amour sans faille pour la vie à travers leurs deux mains et cette feuille si fragile et belle. Jusqu'à lui. Et cette blessure béante qui lui avait brisée l'âme.
Elle ne pouvait pas lui donner la jeunesse éternelle, ne pouvait pas guérir ce qui n'était pas visible... Mais le geste y était, et l'énergie vibrant dans le lien qui les unissait brûlait bien plus fort qu'une quelconque guérison.
Si tu as besoin de moi, je serai là...
Un doux chant d'espoir...
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptySam 9 Oct - 16:16

Rien.. Durant un moment, seul le silence berça mes noires pensés. C'était, certes, ce que voulais, mais je devais l'admettre, j'en étais déçu, et m'en sentais très seul.
Qu'il soit bon ou mauvais, après avoir exposé ma faiblesse, j'attendais un verdict, un geste. Mais rien, toujours rien. Nous marchions, côte a côte, séparé par quelques centimètre, et pourtant, je me sentais isolé, cette feuille morte froissée dans ma main. Je la laisserais tomber. Elle irait choir, descendant jusqu'à terre, et y demeurerait. Sans autre espoir de contempler le monde depuis sa branche, sa source de vie, elle finirait son existence bancale et souffreteuse comme le plus lamentable des êtres. Pauvre feuille. Pauvres feuilles... Pauvre de moi..?


J'allais ouvrir la main, jusqu'à ce qu'à nouveau, une cascade rousse égaie et régisse mon horizon. Une fois encore, elle s'était penchée sur moi. M'attendant a d'autre parole, surement de réconfort, j'étouffais un soupir déjà trop présent. Qu'aurait-elle pu dire qui puisse faire fléchir ce qui me rongeait?
Rien. Rien, et c'est ce qu'elle fit, ne rien dire. Cet océan rougeoyant devant mes yeux colorait déjà ce silence angoissant en cortège de trompette de cuivre annonçant la venue d'on ne sait quel évènement. Des plus positifs, sans savoir pourquoi, j'en étais persuadé. Pourquoi avais-je tant d'a priori si éclatant sur cette jeune amie?

Quoiqu'il en fut, elle balaya d'un gestes mes questionnements. Elle effleura ma main d'un doigt, caressant cette dernière d'un façon.. Ciel ! Comment aurais-je pu dire ça ? Sans aucun artifices, je sentais ma main s'ouvrir, fléchissant devant cette femme qui, en majesté, brisait geste après geste les symptômes apparents d'un mal si profond..

Je regardais, incrédule, ma main ouverte, qui dévoilait ce végétal mourant. Mon bras tremblait légèrement alors qu'une vague de chaleur chassait in extremis toute raideur et toute froideur de mes pensés et de mon être. Libéré en surface, je m'étonnais..
Étais-je allé si loin, sur le chemin du renoncement? Au nom de quoi, avais-je été aussi fataliste?
Mon expression, alors partagée entre mes précédentes humeurs et ma surprise présente changea. Incontrôlé, un sourire tendre retroussait a nouveau mes lèvres. De la reconnaissance.. Une béatitude saisissante.

Alors que ses doigts dansaient encore sur ma paume, ouverte sans conditions, sa seconde main vint y cueillir la feuille, caressant cette dernière du bout de l'ongle, comme elle avait fait fait pour déplacer mes phalanges fermées. Comme elle avait fait pour entrer dans mon âme percluse..
Une fois encore, quelque chose s'embrasa au fond de moi. L'espoir.. La feuille, vie dont je m'étais sentis si proche, renaissait sous mes yeux. Offerte a une nouvelle existence, elle jetait la pureté de ses éclats comme un défis a la mort. Elle m'éblouit.. Redevenue jeune, elle n'attendait que d'être lâchée pour, si Nature le voulait, donner d'ici quelques années un arbre plein de vie et accouchant de milliers d'autre petits êtes comme celui que je tenais au creux de ma main.

Et tout cela, grâce a elle.

Je levais les yeux, cueillant le regard qu'elle me lançait, et répondant a son sourire vermeille par un sentiment de gratitude extrême. Et je compris alors ce qu'elle voyait en moi. Non pas un édifice croulant et rongé par le temps, mais une œuvre de chair qui avait su se parfaire a chacune de ses secondes vécues. J'y décelais même une once d'admiration, qui m'inspira une vive fierté.
Et, comme pour sceller cela, elle posa doucement la feuille contre mon cœur, ma main sur la feuille, la sienne sur la mienne. Interposé entre ces deux éléments, chacun resplendissant tellement de vie que c'en était contagieux, je me sentais a nouveau capable de voler jusqu'où le ciel devenais noir. Défier les océans et déchaîner des tempêtes de tout les diables. Je me sentais rajeunir en vérité. Je savais bien que le corps ne suivrait pas, mais c'était si bon de sentir a nouveau cette émotion balayer mon être comme un vent qui n'aurait toléré aucun obstacle, ni l'âge, ni un esprit résigné..
Enfin, pour compléter cette mélodie qui avait charmé la plus petite parcelle de mon essence, sa voix retentit a nouveau, d'un ton qui ne laissait comme point de vue que celui qui vous exposait toute les raisons possibles et imaginables prouvant que la vie était belle.

Mais cependant, je ne savais être d'accord avec elle. Vieillir changeait les gens. Que ce soit en passant le premier siècle ou le dernier demi siècle. On ne parcourait pas les âges de la même façon d'un bout a l'autre. Mais sa seconde phrase.. Impossible de la nier, puisque son geste faisait encore résonner mon âme de cents et milles cris d'allégresse.
J'allais ouvrir la bouche, cherchant encore une façon de lui exprimer un remerciement proportionnel a son acte, mais le souffle me manqua. Le changement me gagnait. Surpris, je sentais cette même impression morale gagner mon corps. Un fluide chaleureux remontait le long de mes veines depuis chaque extrémités, et vers mon cœur. Je regardais avec stupeur ma main gauche, toujours ballante, faire un bond en avant sous l'impulsion d'une force plus jeune..
Je terminais ce geste brusque avec un arc de cercle maîtrisé qui vint chercher la seconde main de Luz.
Mon regard, incrédule, se ficha a nouveau dans le sien, et un air malicieux vint y reprendre une petite place alors que la surprise cédait sa place, une fois encore, a la reconnaissance.
Sans autre forme de procès, elle venait de se poser a mes cotés et de me jurer de m'accompagner jusqu'à la fin, et de toujours me tendre un bras secourable. Son acte magique, de peu d’influence, était d’une porté métaphysique des plus grande..

Une larme perla au coin de mon œil, dans laquelle se reflétait l'infinité des couleurs de mon être qu'elle avait ravivé. Une larme de joie qui trahissait beaucoup mieux le bien qu’elle m’avait fait que n’importe quel son ou geste.
Un mot, cependant, seul, murmuré au gré du vent depuis des lèvres songeuse encore, brisa cet instant que par le fond et la forme j’aurais qualifié de magique. Un « merci » prononcé du plus profond de mon être et montant jusqu’au plus haut des cieux.

Reconnaissant, certes. Renaissant, oui. Soulagé, complètement. Mais en rien cela n’avais réglé le problème qui me harassait. Elle mettait mon état sur le compte de la vieillesse. La, elle se trompait. L’âge était un bienfait, que certes, j’avais oublié, mais j’acceptais ma mort en Vénérable Ver. Mais si je devais vivre encore 500ans, je savais a ce jour que j’en vivrais encore 50? 10? Moins encore?
Mourir ne me démoralisais pas. Mais me savoir emporter aussi injustement alors même que je sortais enfin de mes grottes pour servir mes convictions dans le plus grand des altruisme, ça avait été suffisamment fort pour me briser.. Et si aujourd’hui je me sentais de nouveau capable de profiter au mieux de ce maigre temps sans penser « A quoi bon? », il n’empêchait pas que cette façon de mourir.. M’énervait au plus au point.
Oui, le Grand et le Vieux Niddrölf, était malade. Mortellement, malade.

Le simple fait d’y penser changea radicalement mon caractère. Radicalement, mais rapidement. Une ombre passa, assombrissant plus encore chaque plis obscure de ma personne. Dans cette pénombre, chacun de mes trait pris une allure agressive, de colère profonde. Et au fond des mes yeux, un éclaire fendit mes iris.
Un éclat fugitif qui semblait hors du temps et de la réalité tellement on pouvait douter de son existence, tant il fut bref.
Mais ce sursaut avait d’autre ambition que de frapper durement et inutilement ma fatalité. J’étais résolus a suivre les enseignements de mon maitre, Elëmentis: Oui, j’allais espérer.
Je lâchais la seconde main de Luz, et repris mon sourire, franc. Ma voix, claire et distincte prit, cette fois ci, un ton grave. Toujours aussi chantante, mais plus basse, elle s’éleva a nouveau.


-Je ne saurais vous remercier assez pour ce geste Dame. Et pire encore, je ne saurais m’empêcher de vous demander, en plus de cela, une faveur.. Une aide. Mais a l’heure, laissons cela. Il ne convient pas de causer d’une telle affaire en cheminant. Théoriquement, un halte se fait au soir, dans ce genre de voyage, et dans ce genre d’endroit. A ce moment, si votre conviction brûle toujours de cet aimable et puissant feu, alors venez mes rappeler mes paroles.
Ce qui est sur, Dame, c’est qu’a jamais, et tant que vous conserverez votre crédo, vous êtes assuré de ma plus grande admiration, de mon plus profond respect et même de mon meilleur regard.


Levant la main gauche, et lâchant la sienne, je coupais court a toute éventuelle interrogation a ces sujets. Vu la durée de vie d’un dragon, un serment ou un acte a un impact beaucoup plus profond sur une relation que chez les humains. Et je ne la laisserais pas, quand bien même au nom de sa fougue et de sa foi en la vie, prendre des mesures a la légère. Quand au second temps de ma réplique, je venais plus ou moins de révéler une partie de la profondeur de l’amicale affection que je lui portais. Et même si elle devait surement s’en douter déjà, je ne tenais pas a m’étendre sur le sujet. C’est gênant a la fin..
Donc, le temps de méditer ces questions s’imposait. Et s’éloigner desdits sujets était la meilleur façon de les traiter avec recul.

Aussi, malgré une étincelle ravivée en moi grâce a cet événement passé, je passais, avec le plus de naturel possible, du coq a l’âne. Et quand bien même je n’aurais su caché mon aura qui, éclatante, reprenait place au coté de la sienne, je poursuivis avec la voix la plus détachée du monde et ce ton toujours chantant.


-Sinon, je peux me permettre de vous demander par quelle heureuse joie je vous ai trouvé dans une caravane plus que morte, et sur un sentier long lent et ennuyant? Auriez-vous a faire a Ra’Sibe?

J’avais toujours cette feuille palpitante de vie sur mon cœur, au creux de ma paume, et cette main, débordante de chaleur et de vie, sur le dos de la mienne. Bon, ceci étant, je savais que ça ne durerait pas, simplement parce qu’a rester penchée de la sorte, elle finirait par tomber de sa selle.
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Luz
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptySam 9 Oct - 22:34

Leurs voix se passaient de mots, brûlant peau à peau dans un langage clair et concis. Inaltérable. Ils étaient ensemble, volant ailes contre ailes dans un monde recréant l'imagination, se découvrant l'un l'autre selon la force de leurs couleurs, de leurs croyances. Quand bien même aurait-il parlé, Luz n'y aurait trouvé qu'une harmonie de notes et d'intonations, forte de tous ces âges mêlés en un seul être... Il n'y avait pas de réponse, pas d'explication. Mais un trait de fusion filant comme une lumière, ravageant l'ombre de ses crocs amoureux, de son espoir renversant les nuits les plus sombres. A cet instant précis, au rythme de ce son du cœur, cette mélodie inégalée qu'elle sentait vivre sous sa paume offerte à travers la main qu'elle enlaçait de ses doigts fins, elle se sentit partir.

Peut-être était-ce ici que commençait chaque chose, que naissaient les forêts, le turquoise de ces eaux, les cieux si bleus, les plumes soyeuses de la liberté... Ce chant était tout. La plus merveilleuse et parfaite de toutes les créations des Dieux, ne ressemblant à rien de vraisemblable. Tant de puissance contenue dans un pur joyaux, plus petit et fragile que le creux d'une main... Et si, si éphémère... Alors elle ferma les yeux, lèvres à demi entrouvertes sur un sourire mi ravi mi rêveur. Y avait-il un monde après la mort ? Se pouvait-il qu'un tel ouvrage de fils vermeils puissent un jour cesser de se faire entendre ? Non, impossible. L'âme partait juste en voyage vers l'horizon qu'elle pouvait apercevoir là-bas, loin au-dessus des nuages... Un endroit que même un dragon ne pouvait effleurer que de son souffle, une réalité rêvée en entier par les êtres ici-bas. De la couleur de la neige en hiver jusqu'aux nervures des feuilles en automne... Elle songea qu'il faudrait rajouter quelques rires à la toile, parsemer son pinceau de lumière pour en éclairer les cieux d'étoiles. Et le vent... Le vent y soufflerait comme une berceuse, gonflerait ses ailes du parfum de la plus pure des libertés.
Où aller à présent ?

Comment aider, nous qui ne sommes que mortels ?
C'est bien là notre force, nos poumons gonflés par un hymne à l'opinion, la faculté de penser. Il n'y pas de plus grand pouvoir que celui de mourir, de transporter l'espoir et l'histoire à travers le rideau des générations. Une succession d'êtres et d'idées, de révolutions et de changements de lune. On goûte à la vie, on en savoure les heures et les jours glanés, arrachés aux mains des ténèbres de chacun. Alors, pourquoi pas vous ? Pourquoi pas toi, il, elle, eux ? Tous ? Ô comme la vie là-haut doit être fade, l'essence divine ne pouvant s'effacer... Et partir pour ce monde après la mort, celui-là même que les êtres vivants ont su rêver. Coincé à jamais dans ces paysages où ceux qui vivent ont tellement peu envie d'écouter et d'ouvrir les yeux.
Être dieu doit être un bien sale boulot...

- Je ne saurais vous remercier assez pour ce geste Dame.

Les longs cils noirs cédèrent la place au vert sombre de ses prunelles, rouvrant les yeux sur cette réalité-ci. Les mots semblaient s'être évaporés comme de la brume dans son esprit, sans emprise sur ces longues phrases inutiles qu'elle aurait été capable de lui répondre. Mais pour elle, tout avait été dit, l'initiative ne lui appartenait plus. Entièrement lovée dans la voix de ce dragon qu'elle aurait souhaité voir heureux plus qu'aucun autre...

- Et pire encore, je ne saurais m’empêcher de vous demander, en plus de cela, une faveur.. Une aide. Mais à l’heure, laissons cela. Il ne convient pas de causer d’une telle affaire en cheminant.

Quelque peu surprise par le sérieux perlant dans ses propos, Luz chercha quelque part dans les traits si droits du voyageur une marque de réponse. Une aide ? Elle était prête à le lui offrir, sans tergiversions. Et c'était peut-être pour cette unique raison qu'il ne le lui quémandait pas immédiatement, en appelant par là-même à son sang froid et au temps de réflexion. Ce qu'il avait à demander était important. Aurait une impacte sur leurs futurs, sur ce qu'il adviendrait d'eux. La jeune dragonne en comprenait le sens, cette démarche visée à lui dire « Attention ! »... Avait-il peur qu'elle ne regrette son engagement, si blessée elle se trouvait par la suite ?

Elle lui en était reconnaissante. Il semblait avoir conscience que dans l'état actuel des choses elle lui aurait confiée sa vie sans plus y réfléchir. Volontairement. Mais poussée par cette joie jouissive que le court instant passé avait su faire grandir en elle. Et non grâce aux fruits d'une mûre réflexion... En gardant le silence, il lui offrait un merveilleux signe de respect et de distinctement. Il préservait sa liberté, cette liberté qui était chère, si chère à son cœur...

Vent Ardent fit un léger écart, dû sans doute à une quelconque malformation de ce sentier de pierres battues peu entretenu. Ce fut cet élan, ce vide entre eux deux qui rappela à Luz que sa main se trouvait toujours liée à celle du dragon. Cherchant son équilibre elle n'eut d'autre choix que d'ôter le plus doucement possible le cuivre de sa peau aux teintes immaculées de celles de son frère d'écailles. Le geste lui parut naturel. En l'occurrence c'était ça ou mordre la poussière du convois...

Le souvenir de ce dernier sembla brutalement lui revenir en mémoire. C'est donc en se réajustant sur sa selle qu'elle leva les yeux sur plusieurs visages retournés, fouillant ses traits -leurs traits- avec une once de jalousie. Elle s'aperçut que leurs couleurs à tout deux, transportées et décuplées par ce lien qui les avait unit, avaient glissées jusqu'aux êtres gris et mornes qui paraissaient à l'ombre des toiles de caravane. L'onde d'espoir qui avait brillé autour d'eux était bien trop vive, bien trop étrangère à cette ombre d'ennuis qui recouvrait le convois pour être restée inaperçue. Et voilà qu'on se retournait, médisant de cette lumière trop éblouissante qui les forçait à réfléchir, à ressentir ce qu'on n'attendait plus d'eux. La souffrance d'espérer à nouveau était bien trop violente pour quelqu'un qui en avait oublié jusqu'à l'existence...

- Sinon, je peux me permettre de vous demander par quelle heureuse joie je vous ai trouvé dans une caravane plus que morte, et sur un sentier long lent et ennuyant? Auriez-vous à faire à Ra’Sibe ?

Le rire de Luz fusa à nouveau, faisant contraste contre ces êtres subissant l'assaut des couleurs, tout en pestant contre ces deux étranges humains projetant autour d'eux bien trop de vie. Elle passa une main distraite dans ses longs cheveux roux, les ébouriffant de courbes bouclées. Amusée elle lui répondit d'un air parfaitement mystérieux :


« Avez-vous déjà rêvé votre part du monde Sieur Drölf ? Il semblerait que c'est ce qu'il me reste à faire pour Ra'sibe... Un envol, un simple envol de pensées. »

Elle découvrit ses dents blanches dans un sourire énigmatique, déjà perdue dans l'étendue des paysages que le vivant n'avait pas encore su fouler. Elle parut cependant se reprendre brusquement et s'enquit d'une voix douce et franche :

« Je suppose que vos futures affaires en attente de réalisation ont un rapport direct avec la faveur que vous avez désiré me proposer dans la soirée ? »
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyDim 10 Oct - 12:29

J'avais lus dans ses yeux, avant même que ma phrase soit terminée, cette détermination qui traduisait un "Oui" inconditionnel. Comment ne pas sourire? Mais elle semblait comprendre tout a fait le sens de ma phrase, mon avertissement, et en suivre le conseil. Tant mieux.
Même si.. Même si en suivant son regard, je remarquais qu'elle méditait plus sur nos amis (que j'avais oublié) que sur ce que j'avais dis..
Sourire encore.. On aurait dit une enfant qui refusait d'écouter un sermon qu'elle connaissait par cœur et refusait de mediter, car contraire a ses envie.
Sans doute a mon âge, ai-je le défaut de voir des enfants partout..? Mais c'est véritablement agréable d'avoir cette perception des vies.
Quoiqu'il en fut, je sentais peser sur moi les regards intrigués, courroucés même de ces hommes qui devaient être vert de jalousie. Voyons le bon coté des choses, le vert était une couleur différente du gris.. Mais quoiqu'il en fut, c'était pas quelques saisonniers ronchonnant qui allaient me saper le moral. Surtout pas maintenant.
Non, ce qui réussi a faire baisser mon allégresse, ce fut l'écart de cheval de Luz, forçant cette dernière a retirer sa main. Mais je ne pus contenir un rire, a mon tour, lorsque mon âne, toujours derrière, lâcha un "Hi Han!" presque moqueur a l'attention de son cousin qui peinait sur ce chemin.

En revanche, je fus surpris, quoique toujours agréablement, d'entendre son rire fuser après ma question des plus terre a terre.. Sa résonnance m’était vraiment agréable. Il valait bien mieux que toutes ces mélodise et symphonies.. Un simple rire. Un rire heureux.
Ceci étant.. Sa réponse, qui se voulait des plus énigmatique, et prononcée sur un ton mystérieux me fit doucement sourire, sourire, toujours... J'en avais presque perdu le réflexe.
Rêver ma part du monde.. J'avais passé 800 ans a rêvé de ce monde sans jamais m'en lasser, mêlant a la réalité que je percevait, mes envies pour l'améliorer.. Notre définition du terme n'était sans doute pas la même, mais oui, je savais ce qu'était un monde que l'on rêve.. C'était l'œuvre que je comptais accomplir avant que mon âme et mon corps ne soient plus d'accord que pour une seule chose: la rupture...

Hum.. Comment? Mes affaires? Mon service? Oh, non.. Enfin, si, de fait.. Mais non.. Je résumais donc ma conclusion a mes affaires internes en agitant négativement main.


-Du tout, Dame. Je ne peux que vous souhaiter de trouver a Ra'Sibe les pensés et les forces métaphysiques que vous semblez y chercher. Mais pour ma part, j'y vais avec un but des plus concret.. Et qui n'a rien a voir avec ce que je pourrais vous demander. Enfin, disons que tout en étant lié, il ne sont pas unis par le sens..
Mais puisqu’il faut rester dans le concret, je suis simplement convié a une fête, en qualité de barde, d’un noble de la cours..


J’avais dis cela d’un air blasé.. L’opulence des fêtes humaines m’avait toujours laissé de marbre et dans l’ennui.. L’opulence.. Lorsque ce n’était pas la décadence..

Puis un détail frappa mon attention, alors que j‘enregistrais, a mon rythme, l‘étendue de sa remarque.. « Sieur Drölf ». Pourquoi Sieur?
D’autant que.. Actuellement, il voulait peu être dire monsieur, mais avec 700 ans d’âge, ce mot pouvait traduire de la noblesse, avec 2000, il prenait ses racines dans d’anciennes langues ou il voulait dire « Le plus âgé ».. Une grimace s’empara de mon visage. Grmbl.. Non, j’allais vraiment pas l’aimer ce mot..
Et puis Drölf.. Non, après ce que je lui avait dis, je lui devait l’honnêteté. Et de toute façon, je n’avais aucune raison de le garder pour moi. Encore que.. Si elle était originaire de Nivery, et qu’elle était assez âgée pour être née peu après ou peu avant ma période de sommeil, il se pouvait que mon nom lui soit familier, puisque souvent, les orages de montagnes faisaient médire mes confrères sur ma tête, et généralement, a raison..


-Ceci étant, puisque nous partageons plus -quel euphémisme..- qu’un cheminement dans une caravane allant vers la capitale de l’empire, je vais devoir revoir ce que je vous ai dit. A savoir que mon nom. L’humain n’étant qu’une partie de ce que je suis, son nom n’était qu’une partie du mien. Et puisque je vous parle de « frère a sœur », alors appelez-moi Niddrölf.

N’ayant plus rien a dire, je recommençais a m’intéresser a nos camarades humains.. Drôle de jeu.. Dès que je levais la tête, je les voyais se retourner brusquement. Toujours fuyant mon regard et mon aura colorée comme la peste. Fascinés par nous, il n’en demeuraient pas moins résigné, un peu comme si venir, revenir même, a la vie était un effort qui leurs aurait couté beaucoup trop.. Pauvres âmes..
Par contre, me sentir regarder par ces derniers m’irritait légèrement. Primo parce que c’était quand même vexant. Secondo, parce que ça m’empêchait de pouvoir compter sur mon instinct pour sentir la présence de quelques indésirables qui nous regarderaient pour d’autre raisons..
Puis, lassé déjà de ces gens ennuyeux, je reportais une fois encore mon attention sur cette cavalière qui m’avait si singulièrement saisit.. Je regardais ses cheveux roux, ondulés et vif. Tout en les admirant, je n’y pensais pas vraiment. Mes yeux voyaient plus loin. J’avais pris un air pensif, presque sérieux, bien que mes traits ne s’y prêtaient pas. Mais n’allez surtout pas croire que je réfléchissais. Non, au contraire, je ne pensais a rien. Dans l’expectative, simplement.
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyLun 25 Oct - 12:58

Il y avait beaucoup à réfléchir. Peu à utiliser dans ce fabuleux dessein. De nature pour le moins curieuse, Luz n'appréciait pas vraiment l'attente, celle incertaine protégeant les rares informations qu'elle pouvait grappiller. Mais pour une fois, sa patience n'était pas mise à rude épreuve... Les heures passant lui promettaient une vérité dévoilée, aussi restait-elle persuadée que Drölf était quelqu'un de confiance qui n'oublierait pas aussi facilement de lui conter ce qu'il requérait d'elle. Elle ne connaissait pas grand chose de plus insupportable que de n'avoir aucune réponse à ses questions... Ah curiosité, maudite curiosité...

Si le temps s'était montré plus frivole, si les années étaient passées plus vite, peut-être aurait-elle atteint à son heure les deux milles ans. Deux milles ans de connaissances ardues, de découvertes, de savoir... Qu'aurait-elle donnée pour connaître ce monde ? Et ne jamais cesser d'en apprendre sur lui, dans le fil d'une idée parfaitement paradoxale ? Les Dieux existaient-ils ? Jusqu'où se limitait leur ascendance, leur puissance sur le commun des mortels ? Cinq cent ans et quelques, c'était peu. Il lui paraissait être grimpée à l'assaut des couleurs et de la réalité, au détour d'une coquille d'œuf, il y avait de cela à peine quelques mois. Pas grand chose. Pas le temps de voir, de savoir. Pas le temps de rien, ni de faire. Sauf souffrir bien sûr, et vivre. Mais parfois, ces deux termes se révélaient n'être que pure périphrase...

- Du tout, Dame. Je ne peux que vous souhaiter de trouver à Ra'Sibe les pensées et les forces métaphysiques que vous semblez y chercher. Mais pour ma part, j'y vais avec un but des plus concret.. Et qui n'a rien à voir avec ce que je pourrais vous demander. Enfin, disons que tout en étant lié, il ne sont pas unis par le sens...

Étonnant de voir l'attrait qu'avaient les dragons pour la perfection du langage. Elle comprenait bien mieux pourquoi certaines gens aux oreilles trainantes se surprenait à ne pas comprendre un traitre mot de ce qu'elle disait. Avec quelques centaines d'années de plus, peut-être auraient-ils eus leurs chances... Quoi que les nouvelles générations à venir n'auraient sans doute pas le même goût pour les phrasés bien tournés, ces intonations musicales et merveilleuses rythmées de points et de souffles. Et les énigmes ? Qui reprendrait le flambeau de cette passion, s'auréolerait de mystère pour le bon plaisir de ces étranges chevaliers suicidaires ? De ce siècle-ci, toutes les princesses étaient mortes, les quêtes légendaires suscitant une crainte mi religieuse mi sacrée aux âmes aventurières ne se contaient plus qu'à voix basse... L'on tombait dans la décrépitude ambiante. Ne restait plus qu'à fissurer le ciel de rides d'ennui...

- Mais puisqu’il faut rester dans le concret, je suis simplement convié a une fête, en qualité de barde, d’un noble de la cours...

Son compagnon de voyage devait avoir d'impressionnants sens musicaux pour être mandé à de telles euphories. Les hauts dignitaires de ce monde n'aimaient pas vraiment les fioritures des petits bardes de grands chemins. Bien qu'une fois devenu gourde humaine, déversoir à alcool, Luz doutait fort qu'ils soient encore capable de discerner une vraie mélodie d'un miaulement de chat... Elle fit mentalement les louanges de son ami qui gardait le courage et la foi de se jeter tout entier dans ce fatras de bêtises humaines. Mais... Il fallait bien vivre non ?

- L’humain n’étant qu’une partie de ce que je suis, son nom n’était qu’une partie du mien. Et puisque je vous parle de « frère à sœur », alors appelez-moi Niddrölf.

Elle le remercia d'un léger hochement de tête, consciente qu'il lui faisait là une marque de confiance. Comment se lier à quelqu'un si même son nom se retrouvait divisé ? Elle esquissa son prénom du bout des lèvres, savourant le « Nidd » pour mieux lui envier le « Drölf », liant ce mot magique au visage immaculé. Elle apprendrait à le connaître à pas feutrés, à sa manière. Ils avaient tout le temps, une espérance de vie éloquente...

Un long sifflement tenu ébranla la caravane, mit aux aguets la jeune dragonne. Mais ce son, elle le connaissait pour l'avoir vécu bon nombre de fois. Loin d'être synonyme d'attaque, il clamait le repos mérité, l'heure des mets chauds et de la boisson rassurante qui tient au ventre le reste de la nuit. La pause. Ce moment de latence qu'elle attendait avec une nuance d'impatience, lui rappelant Ô combien la journée s'était défilée sous ses traces. Mais pas même l'idée de souffler un peu ne parvint à rallumer la grisaille des marchands en présence ! Comme un ballet maintes fois répété, sans un mot, sans une parole échangée, chacun partit à ses petites affaires, tenant fermement leurs rôles tels de parfaits acteurs. Il n'y avait pas de place pour le hasard, et il devint très vite impossible de continuer à flâner...

Elle immobilisa Vent Ardent d'une légère pression des talons et bondit souplement à terre sans un bruit, sans poussière. Du moins était-elle enfin à la même hauteur que son interlocuteur, gênant à présent beaucoup moins leurs échanges... Caressant le velours des naseaux de son étalon, lui flattant l'encolure en un geste tendre, elle prit bien garde de l'entraîner à l'extérieur de la fourmilière en œuvre qui se mobilisait pour monter le camp, suivait des chemins invisibles tout tracés. Se fichant royalement de briser le silence installé, elle héla Niddrölf d'une voix enjouée :


« Je n'ai aucune envie de toucher à la soupe suspecte et fade de nos amis. Je m'en voudrais de leur ôter le pain de la bouche... Chasser me convient bien mieux, je préfère la sensation d'un arc et de flèches plutôt que d'une viande sèche. Je vous retrouverai donc au camp d'ici une petite heure si vous le voulez bien ! »

S'enfoncer dans cette forêt sombre et mal fréquentée ne heurtait en rien sa sensibilité. Les elfes noirs, elle les connaissait. Eux de même. Pourquoi s'attaqueraient-ils à une humaine étrange, incertaine et flambeau vivant, plutôt qu'à une caravane grisâtre et sans volonté ? Elle ne les craignait pas. Brûlait même de les rencontrer, en chair et en os, de partager avec eux leurs connaissances et leurs opinions du monde... Il y avait toujours à apprendre d'un peuple, aussi éloigné et craint soit-il. Elle pouvait s'en aller le cœur léger, certaine de revenir intacte.

Elle lia le licol de Vent Ardent à un arbre rabougris, prenant garde de ne pas trop serrer au cas où l'étalon aurait à fuir. Elle se saisit de son arc, en caressa le bois lisse et doux sur la pulpe des doigts, et tourna les talons vers la lisière de cette forêt si crainte par les humains, se coulant entre les talus comme un fantôme au clair de lune...
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyMar 26 Oct - 12:46

Peu de mot pour répondre a ce que je disais.. Mais je savais très bien que chacun des phonème que je lâchais était écouté et bus de la même façon que j'avais pu m'abreuver des siens. Quel bonheur, pour une fois, de ne pas partager que des son creux qui rentrent d'une oreille et ressortent de l'autre..
Je la savais à méditer et imaginer chacune de mes paroles, et a leurs trouvé un sens et un contexte.
Mais plus encore, je la sentais piaffer d'impatience que le soir ne tombe. Pauvre amie..
L'ironie de la situation que j'avais déjà caressé du bout de la pensée, c'était bien qu'elle m'admirait pour mon âge et le temps passé à vivre une vie des plus riches.. Et moi je l'enviais terriblement d'avoir encore l’âge et l'esprit ou l'on se dit que tout est encore à découvrir, et que l'on va s’émerveille encore et encore devant tout ce que Nature a fait
Oh, avec même 2000 ans, on sait bien que tout reste a découvrir.. Mais ce sont les moyens qui nous manquent.. Et puis bon.. Les jeunes ont un esprit qu'on a tendance a perdre avec l'âge.. Eh eh.. Du moins, en théorie. Y'a bien quelque vieux fou qui ont vraiment du mal a vieillir et a devenir de gentil vieux papy tout sage et tout calme..

A l'écoute de mon nom, elle inclina la tête. Signe de gratitude envers l'ultime ouverture vers mon être que je lui concédais. Alors qu'elle semblait goûter ce dernier et en apprécier les échos comme quelques épices rare et aux gout agréablement unique et singulier, je m’interrogeais encore..
C'était vraiment étrange de s'être livré a elle, sans secrets, sans réserves.. Moi qui avait l'habitude d'être aigre, voir amère, jamais je ne m'étais sentis aussi... Comment le dire.. Je me sentais véritablement paisible, en paix, et en même temps j'étais animé d'un feu, d'une curiosité dévorante, joyeuse, presque enfantine.
Plus encore, j'avais, certes, partagé un bout de mon âme, et profité d'une partie de la sienne, elle n'en demeurait pas moins une personne couverte de mystère pour moi.. Et au lieux de m'alarmer de me voir si démunie face à cette femme, je n'en avait que plus envie de la connaitre, car tout en me sentant assez étranger, je ne savais me débarrasser d'un sentiment qui me criait que cette petite, je la connaissais depuis des années..
Serait-ce un début de sénilité? Le fruit de ma rencontre avec ma première dragonne depuis mon éveil? Ou alors était mon instinct et sa personnalité qui criaient sans appel qu'elle méritait de loin la confiance et l'espoir que je savais porter en elle..

Et même si le 6ème sens qui me dictait de lui faire confiance prédominait dans le choix de mes actes, je n'en demeurait pas moins troublé.. Tant que j'ignorais totalement le coup de sifflet annonçant les début des préparatifs pour le repas et le camps. Encore et toujours, ce fut Luz qui me tira de mes rêveries. Et comme a chaque fois, je me demandais si toute mes élucubrations rationnelles avaient vraiment une place dans les état dictés par ce point si faible qu'était le coeur. Comment? Simplement en m’effleurant de sa cascade de cheveux roux. J'avais a peine tourné la tête, que déjà, a terre, elle partait a l'extrémité du sentier pour y attacher son cheval.
Je regardais autour de moi pour remarquer une intense activité, qui en rien ne contrastait avec les ton gris de ces hommes.. On aurait dit que l'idée de liberté chez ses hommes avait disparus.. "Le faire" était bien la, mais le "pouvoir faire" semblait avoir migré loin, pliant ces gens a une Nécessité Absolue qui dictait tyranniquement leurs moindres faits et gestes.. Pauvre humains..

Immédiatement, a l'ouïe de cette voix, je fis volte-face et regardait Luz qui m'hélait gaiement, jetant sa voix comme un pont par-dessus une rivière d'eau stagnante devenue grise et verdâtre
Quand à ce qu'elle dit.. J'avais moi-même très peu envie de goûter a leur soupe, et possédait encore quelques denrée que je savais pouvoir rendre délicieuses pourvus qu'on sache les cuisiner.
Et vous savez quoi? Quand on a 2000 (ou presque, il y a bien eu quelques courageuses) ans de célibat derrière soit, savoir faire la cuisine n'est pas un choix, mais une nécessité. La viande crue, c'est peut-être suffisant, mais on apprécie de la bonne cuisine de temps en temps.

En revanche, si je m'inquiétais un peu pour elle, car malgré sa race et ses capacités voilées que je devenais étonnante et efficace, ces bois n'étaient pas peuplées d'enfants de coeur.. Les elfes noirs étaient loin de tous mériter leur réputation, mais il suffisait de mal tomber pour terminer mal dans une tombe..
Non en vérité, mes inquiétude se portaient vers la caravane.. Une chasseresse isolée et entraînée, c'était peu intéressant.. Un convoi a l'arrêt et pas armé.. Et même si j'étais loin d'être impuissant, j'avais pas forcément un air des plus dissuasif.. Surtout que Luz avait la mauvaise tendance de me faire arborer un sourire sans raisons véritables, et que ça me retirait grandement en crédibilité en matière de férocité..
Je levais une main et lui répondis de la même façon.


- Faites, faites donc, je m'accorde a vous en tout point sur ce sujet. Juste que je laisse aux fringants jeunes gens le soin et le plaisir de chasser, et je réserves aux.. Moins vif des satisfactions moins sportives..

Mes yeux se voilèrent d'un air méfiant

-Mais gardez-vous de tous côtés, Dame Luz, même pour vous ces bois sauraient être hostiles. Et n'oubliez pas qu'un cas de besoin, et au moindre mauvais signe, j'accours.
Sur ce, bonne chasse !


J'accours, j'accours.. Pourvus que ce ne soit pas nous qui venions a avoir besoin d'aide.. Je la regardais partir avec un air contrarié.. Etait-ce le fait de la voir s'éloigner véritablement depuis nos contacts? Ou un très gros et un très mauvais pressentiment inspiré par mon instinct ou mes folies de vieillard qui me harassait..?
Une fois seul, et après l'avoir observée s’évanouir dans les bois, je regardais tour a tour Vent Ardent et mon âne.


-Eh quoi?! Ne me fixez pas de la sorte, ça ne me plait pas d'avantage qu'à vous ! Enfin, bon.. Il s'agit de manger désormais.

Je sortis des besaces de mon âne une écuelle de bois, grossière et assez grande, ainsi qu'une cuillère en bois. Cherchant plus encore, je trouvais quelques fruits et une outre d'eau. Je m'installais au pieds d'un arbre bien précis, et commençais tranquillement, à l'aide du plus banal des couteaux, à couper ces denrées en entier dans mon assiette
Il en résultat une petite salade que j’agrémentais avec quelques feuilles sèches en poudre issue de mes blagues, et des bout de racines prélevés et découpés depuis l’arbre qui me servait de fauteuil.
Ça avait autrement plus de fraicheur et de gout, j’en étais convaincu, que leur soupe fade. Ceci étant, alors que je commençais a manger, je n’étais pas tranquille..
Le temps passait trop lentement, et pourtant, chaque fois que je regardais mon ombre bouger avec l’avancement du soleil, je me disais « Déjà tout ce temps-là passé ?». A chaque fois, je m’attendais à la voir revenir avec son butin de chasse, ou bien à entendre quelques brigands sortir en trombe des bois en criant « Sus ! »
Grmbl.. Et avoir l’impression d’entendre bouger derrière le rideau d’arbre ne me rassurais pas.. Instinctivement, je rapprochais mon long paquet azuré de ma main. Même mon âne, chose improbable, semblait nerveux..

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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyVen 29 Oct - 11:59

Elle bondit d'une formidable détente au-dessus du vide, traversant le long fossé qui barrait la forêt comme une cicatrice. L'énorme lapin tacheté qu'elle poursuivait ne prit pas la peine de vérifier si la rôdeuse y était parvenu, détalant en zigzags complexes et anarchiques le long des arbres... Elle aurait pu chasser plus gros, c'était vrai. Mais elle répugnait à occuper l'espace et la nourriture des hôtes de ces bois. Leurs us et coutumes ne devaient pas être si éloignées de celles de leurs cousins lumineux après tout... Le respect des animaux devait en être partie intégrante. Du moins dans le doute avait-elle tâché de dédaigner les traces du gros gibiers, marque amicale de son désir de bien faire envers ses éventuels observateurs. Sûr qu'un quelconque groupuscule devait déjà être sur ses pas...

Elle atterrit au sol dans un nuage de feuilles, utilisant son élan comme une nouvelle énergie, un second souffle. Légère et vive elle s'élança derrière son lapin, égalant sans mal la vitesse stupéfiante de ce dernier. Courir, elle adorait. C'était ainsi qu'elle s'aimait, à se débattre de toutes ses forces pour la chasse, le plaisir de la chair tout juste dorée avant la nuit de sommeil. N'en avait-elle pas fait sa profession après tout ? Se riant des obstacles, ajustant inlassablement son poids sur ses appuis, la courbure de son corps, elle pivota brutalement sur ses talons dans la direction annexe à celle prise par sa proie. Elle ne l'aurait pas au couteau. Mais à l'arc, elle était imbattable... D'un unique mouvement continu elle se hissa sur la large branche d'un arbre gardien, tourna souplement sur elle-même et décocha un trait de feu sur la boule de poil fuyante. Un seul tir. Parfait. Tant qu'on ne lui demandait pas l'impossible... Luz rejoignit sa prise dans un profond silence, vérifiant du bout des doigts qu'il ne lui restait plus une étincelle de vie. C'était préférable à le voir agoniser. Mieux valait le tuer sur le coup... Elle prit le temps de l'attacher solidement à sa taille à l'aide d'une corde serrée avant de se remettre en route.

Aucun elfe noir à l'horizon. Et pourtant, elle les savait derrière elle, autour d'elle, peinant à la suivre. Elle ferma les yeux, en dénombra deux, puis trois. Étrange... Ils n'avaient pas pour habitude de se déplacer aussi peu nombreux, rien que dans l'hypothèse où le groupe pourrait tomber sur une caravane. Mais ils ne faisaient pas mine de l'attaquer. De la surveillance, de la simple surveillance... Un sourire fantôme sur les lèvres, l'éclat cuivré de sa peau brillant sous la pâleur de la lune, elle s'effaça à nouveau entre les branchages. Voyons si ces messieurs dames parvenaient à la garder en vue lorsqu'elle s'y mettait vraiment.... Certes, ils avaient toujours vécu ici. Mais la forêt, c'était son truc. Sa vie.
Elle disparut, purement et simplement...

C'est alors qu'elle fut frappé d'un étrange pressentiment. Elle n'était qu'ombre, fine et féline sous la ramure des arbres, dangereuse. Et... Le convoi ? L'était-il ? Elle lia aussitôt le nombre peu habituel de ses poursuivants aux êtres de gris fades à qui elle avait tenu compagnie. Et si... Elle s'obligea à garder son calme, ne pouvant ignorer les signaux anormaux que lui hurlait ses frères gardiens, immortels arbres détenant les clés de la vérité. Le vent aimé ne lui portait plus qu'une étrange fragrance de brûlé, délicieuse odeur qu'elle aurait prit le temps de savourer en d'autres occasions. Ici, il se révélait au contraire prémices de mort... Elle se figea en pleine course, s'immobilisant à l'extrême limite de la barrière des arbres délimitant le début du sentier. Flèche encochée, arc tendue de bois souple mais pour le moment baissé vers le sol, elle s'ouvrit à la scène qui se jouait sur le chemin... Et effectivement, ce n'était pas joli à voir.

Un début d'incendie rongeait le côté gauche du convoi, brûlant sans distinction toiles blanches et êtres humains. Les elfes noirs étaient partout, peu nombreux mais redoutablement efficaces contre la motivation inexistante des victimes. Quelques hommes au courant des arcanes du combat tâchaient de faire de leur mieux pour défendre leur vie, frappant sans conviction leurs ennemis. L'attaque venait à peine d'être lancée puisque le camp semblait s'être projeté dans un chaos infernal, quelques uns des commerçants commençant à peine à se réveiller... Une désorganisation parfaite et totale.

Un vif regard lui apprit que Vent Ardent n'était plus à son point d'origine, s'étant sans doute décroché par lui-même dès les premières secondes. Du moins l'espérait-elle. Et Niddrölf ? Du peu qu'elle voyait, elle ne le trouvait nul part. Envolé. Qu'avaient-ils fait de lui ? S'était-il blessé dans ce carnage ambiant ? Emporté par les flammes ? Impossible. Il ne se laisserait jamais faire ! Un seul nom sur les lèvres elle bondit sur le champ de bataille, crinière rousse tranchant sur la poussière du sol. Les elfes noirs lui faisaient dos, trop occupé par leurs propres combats pour faire attention à une jeune femme cherchant ce à quoi elle tenait...

Elle se maudissait d'être partie chasser. Qu'était-il devenu ? Un ennemi sauta de l'arbre le plus proche, atterrit de tout son poids sur la dragonne. Ils basculèrent ensemble sur le sentier de terre battue, le juron sonore qu'elle lâcha se perdant dans les cris de la bataille... Elle accompagna sa chute sans chercher à la contrer, roulant sur le sol pour se remettre sur ses jambes. L'autre se releva de même avec un air purement menaçant. Elle gronda, un son modulé grimpant du fin fond de ses ancêtres, tout particulier aux dragons. Farouche. Et en colère. Elle se jeta en arrière et, solidement campé sur ses bras, envoya sa jambe droite en un courbe létale si vive qu'il ne sentit rien venir. Sa mâchoire et sa nuque formèrent un angle bizarre dans un bruit de craquement écœurant... Elle se rétablit sur ses pieds, récupéra son arc qui avait valsé dans la poussière et reprit ses recherches inquiètes.

Niddrölf, où étais-tu ?
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Niddrölf
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptyVen 29 Oct - 15:45

Après mon bon repas, j'avais rangé mon écuelle dans mes paquetages, et avais ressortis ma bonne pipe que j'avais finis par allumer en empruntant le feu d'une marmite pleine de soupe douteuse destinés à ces gens si mornes.. Lesquels d'ailleurs n'avaient pas manqué de me jeter tout un panel de regards auxquels j'avais répondu par un grand sourire des plus innocent. J'aurais juré les avoir vu rapetisser face à cela.

Enfin bon, toujours était-il que sentir les émanations de mes mélanges d'herbe me détendait. En plus, ça facilitait la respiration.. Un de ces petits moment de bonheur simple ou je m'amusais a faire des formes de fumée.. L'avantage d'être un dragon était, entre autre, d'avoir une magie naturelle en soit.. Et l'une des manifestations de cette dernière était une capacité à former les choses les plus complexes... Un nuage bordé d'éclairs par exemple.

Mon ombre, toujours, m'inquiétait cependant. Elle trahissait le passage du temps. Tout ce qui pouvait encore se passer avant que l'heure ne passe.. Ce qui pouvait lui arriver, comme ce qui pouvait nous arriver.. Mais il n’empêchait que peu à peu, le grand âge gagnait sur ma vigilance, et l'envie de dormir provoquée par toutes ces tranquillités apparentes primait de plus en plus sur tout autre envie.
Ceci étant, et cela confirme les légendes, les dragons dorment très peu d'un véritable sommeil.. Du moins, était-ce mon cas, et même si mes paupières avaient finis par se rabattre sur mes yeux, mon esprit vif restait a l’affût, plus lent, certes, mais toujours actif..

Ainsi, lorsque la monture de Luz renâcla, cherchant à se dégager de son attache, j'avais sauté sur mes pieds, mon paquet azuré dans les mains.. Yeux bien ouvert, il ne me fallut qu'une petite poignée de secondes pour remarquer ces lueurs dans les bois, trop prêts de notre camp pour être innocentes..
Je dégageais la soie bleutée en m'exclamant:


-Aux armes !

Evidemment, c'était dérisoire.. Les faire réagir prit un temps fou, et déjà une dizaine d'elfe noir frappaient, lançant ça et là des sorts de feu ou des torches avant de jaillir de la forêt comme des diables. Une partie du camp était en feu, déjà, brûlant homme et matériaux. C'était le chaos et la panique. Les flammes.. Quelle dérision pour moi.
Une dizaine d'elfes noirs. Cela aurait surement suffit pour amener ce convoie a reddition sans aucune perte, s'il n'y avait pas eu un vieillard draconien dans le tas qui avait des humeurs massacrantes. Oui-da, moi.
J'avais tiré de mon paquet une formidable hallebarde au manche gravé, et dont l'acier jetait des éclats de la même couleur que mon écaille.
Regardant autour de moi, je contemplais un instant le désordre dans lequel le camp était plongé.. La moitié des marchands avait déjà été maîtrisé ou tué, la grande majorité de ce qui restait se dispersait, mais quelques-uns tentaient de résister. Ce fut vers ce groupuscule d'arcanistes que je m'élançais. Je m'éloignais de la position d'origine, puisque ces derniers s’étaient plus ou moins rassemblés à l'autre extrémité du convoi. Ici et là, ces méprisables drow commençaient déjà a piller la caravane, laissant les restes vivants à leurs congénères.

Alors que je courrais, l'un des assaillants surgit face à moi, comme sortis de l'ombre. Je m’arrêtais net.. Hallebarde en main, je le tenais à distance par d'amples gestes, gardant quelques surprise a ce drôle lorsqu'il aurait pris trop de confiance en sa capacité énervante à esquiver..
Après quelques passes, je constatais que les quelques résistants n'allaient pas tarder à se faire déborder.. Je résolus donc d'employer la magie. Au passage, ou qu'elle soit, Luz saurait très bien interpréter cela.. "Fils des nuits d'orage" disait bien ce que cela voulait dire.

Aussi, je levais mon arme, me laissant sans défenses. Mon adversaire, trop sûr de lui s'avança sans trop de méfiance dans la faille que je lui offrais..
Je concentrais ma magie, et une détonation se fit entendre alors qu'un flash jaillissait de mon arme. L'elfe noir qui me faisait face était désormais a terre, une marque de brûlure intense était visible sur son front, et l'acier de ma hallebarde était gorgé d'un reste de foudre.
Le voilà, l'orage de Niddrölf.. Loin d'être mort, je frappais l’ennemi gisant d'un coup d’anse, le plongeant dans un coma suffisamment long pour qu'il ne m'importune plus, puis j'enjambais son corps. Enfin, je retrouvais l'amas que je cherchais.. Acculé a une de ces charrette, un dangereux étau se resserrait autour de ces magiciens trop peu entraîné.
Peu entraînés, certes, mais c'était ma seule chance. S'ils se faisait maîtriser, ne resterait plus que moi qui serait debout. Et j'avais beau être un combattant plus ou moins bon, je me sentais faible sous ma forme humaine..

Aussi, je pris vite fait ma décision.. Plantant mon arme dans le sol, je m'en servais comme d'un appuis pour sauter sur le dessus de cette voiture qui couvrait l'arrière de ces braves résistants.
Pff.. 2000 ans et j'étais obligé de crapahuter de la sorte.. Enfin, tant bien que mal, j'arrivais au sommet, et repris le manche de ma semeuse de morts subites. Après quoi, je sautais, arrivant avec douceur entre les restes de marchants combattants et leurs assaillants.
Immédiatement, l'acier froid et meurtrier se couvrit de la flamme draconienne, et je commençais à frapper au hasard, profitant de l'allonge de mon fer pour les faire reculer, et les empêcher d'approcher.
J'avais 4 de ces arcanistes dans mon dos, et 5 de ces elfes face a moi.. Et je priais que mes "allies" sachent viser, parce que s'ils ne devaient pas s'arrêter de lancer leurs sorts, j'aimais autant qu'ils ne finissent pas par me toucher moi..

Le feu qui couvrait mon arme semblait dissuader toute tentative trop folle de la part de ces brigands, mais ils ne cessaient de feindre, d'avancer d'un pas pour reculer de deux, ne me laissant aucun moment de répits. Mais aussi longtemps que la force porterait mes bras, aucun n'entrerait dans mon périmètre sans finir immolé ou coupé en deux. Et histoire de bien marquer ma détermination, je tonnais d'une voix grave qui se voulait également imposante.


-Allez ! Venez la, tâter de la hallebarde et du feu de Drölf ! Le premier qui avance, je lui fais un sort !

Un peu exagéré, parce que la situation était un tantinet bloquée.. Il aurait fallu une bonne journée pour que les sorts de mes protégés n'aboutissent véritablement a des victimes, et moi, je ne pouvais tenter d'attaquer sans créer une faille qui aurait causé ma mort.. Par contre, je n'en laisserais pas un s'approcher..
Ah ben.. On était pas rendu, certes, mais on était encore plus loin d'être gagnant..

Luz, ma chère amie.. J'ai besoin de toi..
Oh comme j'espérais qu'elle ait vu ma magie, ou entendu ce qui ressemblait plus a un rugissement de ma part..

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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptySam 19 Mar - 11:28

Êtres de sang et de craie, vêtus de nuits nuageuses et d'ombres feu-follets... Goût de cendre et de larmes sur sa peau, et tout autour d'elle un univers défoncé, léché de flammes dansantes aux couleurs violentes. Des survivants, par-ci par-là, jetés sur l'asphalte minéral de cette longue fuite en avant le long des routes. Et la main osseuse de la peur était remontée le long de leurs dos, avait joué dans leurs cheveux pour se laisser glisser en une caresse jusqu'à leurs lèvres. Ne subsistait alors plus qu'une pensée, reléguée au rang misérable d'instinct égoïste... Fuir, fuir ces morts désarticulés aux mouvements discordants, aux angles improbables. Et la main serre, serre... Ce beau chemin de terre s'était fait paysage de désolation. Par cette nuit très rouge, un jour sans couleur, la terre s'était soulevée dans un spasme de dernière agonie, secouée de convulsions végétales, déracinant les arbres alentours pour en barrer la route. Les elfes de nuit avaient bien fait leur travail. Ces êtres de sang et de craie, aussi pâles que sombres comme si pour survivre leurs personnalités s'étaient scindées en double miroir. Et voilà qu'ils venaient s'entêter à refléter cette caravane de gris mornes, courant en tous sens comme des ombres furtives entre les vivants !

Elle courait à présent. Foulées à l'allonge vive, arc à la main. L'histoire ne cessait de se répéter, les caravanes de se faire attaquer... C'était un pacte établit depuis l'aube des temps semblait-il, prêt à laisser voir mourir autant d'êtres qu'il le faudrait pour satisfaire l'égo de ce crétin de destin. Mais Luz était libre. De cette liberté magnifique, absolue, vibrant au son de ses forces jusqu'à l'empennage de ses flèches. Les routes tracées, ce n'était pas son truc. Et tant qu'il lui resterait un souffle de vie, ce soit disant destin pouvait continuer de manger ses chaussettes, il n'aurait aucune emprise sur elle ! Et elle comptait bien le lui prouver... En retrouvant Niddrölf par exemple. Et en faisant taire ce pressentiment suraigu qui lui vrillait les tympans en un orchestre de dernière augure. Il ne devait rien lui arriver, à aucun prix. Il devait vivre, quand bien même elle devrait s'acharner à le chercher au long des jours, au long des nuits. Qu'elles soient rouges ou non.

Et elle vit. Dérapa sur la terre molle, humide de sang, manqua tomber. Là, à sa droite plus loin dans les flammes, des flashs de couleurs bruts et purs, tranchant cette nuit délavée en lambeaux successifs. Des éclairs ! Et autant que sa mémoire pouvait se le rappeler, elle n'avait encore jamais vu aucun éclair tomber au même endroit... De la magie donc. Nidd'. Elle s'élança vers cet appel, mêlant le roux chaud de ses cheveux aux couleurs violentes des flammes, jouant avec les obstacles comme s'il se fut agit de sculptures nuageuses. Ce n'était certes pas les cinq elfes de nuit, de dos, qui allaient la remarquer... Encore aurait-il fallu qu'ils ne soient pas persuadés d'avoir devant eux les derniers 'humains' sans contrôle de cette maudite caravane de gris mornes. Et justement, entre ces deux mondes, gardien des vies qu'il protégeait, se tenait son cher ami, arme brandit et bien droit face à l'ennemi ! Ses prunelles d'un vert tendre vinrent se noyer dans celles de son frère d'écailles. L'espace d'un battement de cœur, une folle seconde d'arrêt du temps invisible de tous. Mais le fin demi-sourire félin qui naquit sur les lèvres de la dragonne en réponse, lui, se grava à jamais dans sa chaire en un trait de sang vermeil...

Ils avaient tout pour réussir. Un duo parfait, implacable et mortel. Trop occupé par cet autre à l'hallebarde d'éclairs, ils ne firent pas plus attention à ce qu'il se passait dans leur dos. Cette ombre flamme aux gestes de vent, aux iris d'un vert tendre. Luz foula le sol de son pas glissé et dansant, plus légère qu'un reflet sur la glace, s'avançant tout contre le premier être de sang et de craie qui lui tournait le dos. Son souffle vint effleurer la naissance de son cou, là où la peau se faisait plus fragile que les nervures d'une feuille. Alors il s'immobilisa, prit de quelques illusions divines. Cette échappée mentale lui permit tout du moins de ne pas sentir le tranchant d'une main venir heurter sa nuque en un choc sourd et brutal. Il sombra dans le sommeil sans demander son reste... Laissant les quatre restant sans mouvement et surpris. Qui était donc cette femme, droite et de la couleur du sang par cette nuit si rouge, un demi-sourire en coin si insolent qu'il dévoilait ses crocs et écorchait les yeux ? Sa voix s'éleva en un ronronnement, susurrant dans un murmure de toute la grâce animale dont elle était capable :

« Nous non plus, ne sommes pas humains... »

Et elle se remit en mouvement, quittant le sol au défis de l'attraction terrestre. Envoya la courbure de son talon, jambe déjetée, dans le premier qu'elle se savait capable d'atteindre. Le bras dont il se servit pour bloquer produisit un craquement écœurant, son double miroir tirant ses traits en un reflet de souffrance. Elle retomba au sol dans un nuage de poussière mêlé de cendre, sa peau cuivrée tranchant avec le redoutable de son regard. Et en un bond en arrière elle se plaça aux côtés de Niddrölf, interposant toute la beauté de son corps entre ces deux camps qui se haïssaient tant... Prête à s'envoler à nouveau pour une dernière danse, bras tendus comme des ailes et ses longues boucles flammes lui tombant au creux des reins. Quatre, dont un éclopé, contre six. Le destin n'avait plus qu'à faire demi-tour, ses empreintes s'effaçant déjà sur ce terrain-là...
Ils ne les auraient pas.
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MessageSujet: Re: On arrive bientôt? [Nidd' & Luz]   On arrive bientôt? [Nidd' & Luz] EmptySam 26 Mar - 19:06

Ma hallebarde virevoltait ça et là, faisant barrage à chaque tentative d'avancée. Un mur opaque de rapidité, de fluidité. Je me savais capable d'arrêter une mouche voulant entrer dans mon périmètre, mais si ma perception était parfaitement coordonnée avec mes mains, je n'étais pas à l'abris d'un faux geste. Et une seule erreur signifiait la mort.. Donc je devais prendre des devants et vite. Je fis un pas en avant, au moment même où un éclair fugitif frappa mes sens.

Je relevais vivement mon arme, déviant sans équivoque un coup d'estoc aventureux. Elle était la. Rouge parmi les flammes, mais comment aurais-je pu la louper ?
Un regard. Une seconde. Une multitude de promesses et une explosion de joie. Une éternité incertaine. Un moment.
Mais je ne devais me trahir et la révéler, aussi je restais grave, concentré, buvant sans sourciller cet agréable sourire et ce regard familier.
Mon pied s'affirma, alors que, prenant appuis, je balayais d'un coup sec l'espace devant moi, alors que Luz s'avançait comme une ombre. Une ombre rouge. De mon point de vue, c'était un prédateur magnifique à voir. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser a l'œuvre de mort froide et calculée qui arrivait. Un bref instant, trop proche, elle échappa a ma vue, cachée par mes adversaires pressants.
L'un des elfes frissonna, un sourire vague sur le visage. Ses yeux eurent a peine le temps de s'écarquillés qu'il gisait déjà a terre. Une mort "heureuse".. Une façon de faire qui à la fois semblait charitable voir douce, mais aux connotations désagréables.
Je sourcillais. Rien qu'a voir ça, je m'imaginais sentir un ultime frisson au creux de ma nuque et puis plus rien sinon le début d'un éclaire de douleur..

Mais ce n'était pas a moi de juger cela. Tuer n'était jamais un acte facile. C'était éteindre une bougie, faire taire une voix. Retirer une couleur d'un tableau. A chacun sa façon de faire. Et je n'imaginais pas un instant, après ce qu'elle m'avait dit, que Luz aurait pu avoir un plaisir malsain à faire ainsi..

Je fis un pas de côté, libérant une place alors que je chassais une lame pour ménager un repli tranquille. Ma sœur d'écaille acheva son entrée en scène en brisant un bras, avant de se replacer, à mes côtés.
Sans attendre, je rompis ma défense d'un nouveau pas en avant, profitant de la surprise général. Je levais le bras et abatis mon arme d'une façon ostensible. L'elfe pris a part leva le bras, préparé à parer le coup. La hallebarde tomba.
Incrédule, mon adversaire contemplait la garde de son épée qui venait de voler en éclat. D'un retour de bras, mon arme s'éleva et le cueillit au menton. Brassant l'air de ses bras sans but, s'accrochant en vain à la conscience de ses doigts faibles, il sombra dans le coma en tombant lourdement.
Plus que trois..

Je fis volte-face, ressortant de mon aparté avec ma victime juste à temps pour voir une sphère argenté jaillir d'une des mains d'un des marchands, frappant de plein fouet l'un de nos assaillants. Ce dernier, elfe noir à l’ origine devint gris, puis s'effondra. Quelle ironie venant d'un homme si terne que de griser ses adversaires..

Je repris ma place aux cotés de Luz. Plus que deux, dont l'estropié. Mais fuir n'était pas une option envisageable pour eux, dans la mesure où ils ne seraient jamais suffisamment rapides pour nous présenter leurs dos et être assez loin pour ne plus être en danger.
Ils se sentaient comme des bêtes acculées. Les plus dangereux, surement.. Quel dommage.
J'avais horreur de tuer, et s'il n'en tenait qu'a moi, je les laisserais fuir sans même songer a courir après.

Alors que je remettais ma garde en place, je me rendis compte que j'avais le souffle rauque. Galvanisé par l'intervention du feu follet roux qui se battait à mes côtés, j'avais perdu certaines mesures et certaines notions en attaquant. Ignorant et surpassant ma condition physique, j'avais avancé. Maintenant, pâle, je sentais mon arme s'alourdir. L'heure était vraiment mauvaise.
Je portais ma main à ma poitrine en grognant, sentant un léger battement, faible. Finalement, ce que j'avais à dire a ma charmante amie allait être des plus imagé si tenté qu'elle se souvienne de ce qu'elle avait à me demander.. Enfin, quitte à ne plus avoir beaucoup de temps, autant abréger ce combat dont la longueur saurait me mettre en réel danger. Mon regard changea, laissant cet air vif que j'avais partagé avec elle pour en revenir à son expression fatiguée. Fatiguée mais déterminée. Je retirais ma main gauche de mon torse. Une lueur blanche brillait, s'échappant de la jointure de mes doigts fermés. Je soulevais mon arme d'une main, au prix d'efforts qui n'auraient jamais dus être aussi contraignants, et frappais le bandit diminué, l’autre s’escrimant toujours maladroitement avec Luz, dont l'agilité et la façon de combattre laissait penser a une danse, macabre mais d’un sauvage fascinant dont les accents roux attirait.
Alors même qu'il bloquait mon arme, mon bras gauche d'écrivit une courbe parfaite, terminant juste devant son propre buste. Il tenta un geste, j'ouvris la main.
Une seconde fois, un flash blanc s'imposa, alors qu'un éclaire de la forme la plus simple jaillit de ma main ou il était retenu et frappa de plein fouet sa cible, qui s’éleva a quelque mètre du sol, propulsé, pour finir, fumant, par choir. Mort, sans conteste.

Je reculais, m'affalant sur mon arme et tombant doucement sur mon céans, la respiration rapide et le souffle bruyant. C'était juste, mais j'avais réussi a m'en tirer. J'étais bien entendu en état d'activité intense, excité. Mais je sentais mon cœur battre aussi rapidement et faiblement que dans une de mes soirée à lire simple. Se calmer.. Je reculais, laissant à ma camarade et les derniers humains le soin d'achever ce combat, ou de le laisser fuir.
Je sentis une main m'épauler, me soutenir alors que je me troublais. C'était un des hommes.


- Drölf ? Vous êtes touchés ? Drölf ? !

Sa voix.. Je l'entendais a peine, je m'y accrochais. D'un geste vague, j'agitais la main.

-Pas d'inquiétudes.. J'ai juste besoin... De me reposer un peu..

Je m'adossais a un arbre, en essayant de retourner a un calme relatif qui cesserait de demander une activité cardiaque que je ne savais pas assurer naturellement. J'écartais les pans de ma robe de voyage, et déboutonnais les premiers boutons de ma chemise. A la place même ou se situait le cœur, j'avais une tache noir sur la peau, circulaire et propre, vestige de brûlures répétées. Elle se soulevait, lentement, doucement. Faiblement. Mais elle se soulevait.
La flamme brûlait encore. Et de loin, j'entendis le fracas des armes cesser, et une voix chuchoter


-Par tout les dieux.. Que sont-ils ? Ces deux la n'ont rien de normaux !

On aurait presque pu croire qu'il avait dit ça avant un peu de peur..
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