Une prière à la déesse guerrière

15 Octÿn 2859, au petit matin

Cela faisait peu de temps que le soleil avait posé son regard paternel et rassurant sur la ville de Ra'Sibe. La journée était magnifique, un ciel sans nuage, un soleil flamboyant. On sentait les dernières chaleurs d'Ëlis, avant que le fil des saisons, cette année un peu endormi, ne ramène le froid.

L'aube était arrivée assez tôt, et c'est à cette même heure qu'Amethyste s'était levée. De bonne humeur, en plus. Ce jour là, elle était en permission. Il fallait dire que les événements de la veille avaient été éprouvants.

Vêtue de son éternelle armure de plaque, portant son casque sous le bras gauche, la main droite sur le pommeau de son épée, elle commença sa journée comme toutes les autres : à l'église d'Ivoire.

En tant que fervente d'Aube, déesse guerrière de la Lumière, elle venait chaque matin adresser sa prière à la déesse, priant tant pour la victoire de son peuple sur les Ténèbres que pour sa survie et celle des siens. Chaque matin, elle priait pour ceux qu'elle aimait, pour ceux qui étaient sous ses ordres, et tous ceux en ce monde qui restaient fidèles à la lumière.

Chaque matin, le même rituel. Elle entrait dans l'église, vêtue de son armure, son épée au fourreau. Elle marchait d'un pas calme vers l'effigie géante de la déesse, une femme guerrière aux longs cheveux d'or, le regard sévère et assuré tourné vers l'entrée de l'église, sa lame levée comme pour chasser les ténèbres. Une statue impressionnante, qui rappelait à chacun qu'Aube voyait leur cœur et jugeait leurs actes.

Au pied de la statue, elle dégainait sa lame d'un geste lent, souple, respectueux et vertueux. Elle levait la lame en direction de la déesse, dédiant ses armes et son âme à la déesse. Après quoi, elle retournait l'épée, pointe vers le sol, posait un genou à terre, la tête contre la garde de son arme, et priait.

Ce matin là, cependant, les choses seraient un peu différentes. Le destin d'Améthyste, guidé par Aube, allait prendre un nouveau tournant...

15 Octÿn 2859

Zelenya chipa une pomme sur un étal et détala aussi vite qu’elle put.
Elle connaissait chaque ruelle, chaque impasse de Ra’Sibe.

En effet, depuis son arrivée ici il y a plusieurs mois, elle avait appris à se débrouiller pour se nourrir, dormir et c’est grâce à quelques larcins qu’elle pouvait le faire (vol de nourriture, crochetage des écuries pour y dormir).

Sa grande taille et sa précarité ne lui permettaient pas de passer inaperçu et malgré l’aide proposée par certaines personnes bien intentionnées, elle avait toujours voulu rester seule et s’en sortir par elle même.
Sa robe était maintenant en lambeaux mais elle se faisait un point d’honneur à la nettoyer au lavoir régulièrement. Son visage, marqué par la fatigue et les épreuves, était devenu fermé et soucieux.

Elle comprit très vite que quelque chose n’allait pas ce jour là… Le commerçant à qui elle avait volé la pomme l’avait rattrapée et s’apprêtait à la saisir par le bras.

*Ca n’est pas possible, comment a-t-il fait ?*

Tu crois pouvoir me berner, mais je suis meilleur que toi à ce jeu là ! hurla l’homme.
Il apposa sa grande main calleuse sur l’épaule de Zelenya. Son visage rouge de colère s’approcha de la jeune fille. Il sentait le vin.

Mais peut être qu’on pourrait s’arranger...
Ses yeux vicieux regardaient maintenant le torse à moitié dénudé par la course poursuite.

Zelenya inspira fortement (malgré l’odeur) *il n’y a qu’un moyen*
Elle tendit la seule main encore libre vers le ciel et cria un seul mot : LUZ’DORAL

Une nuée de lucioles apparut juste au dessus d’elle, Zelenya pointa alors le doigt vers son adversaire qui tomba à la renverse de surprise. Elle en profita pour s’échapper. Elle courut… courut encore… Et se retrouva par hasard devant l’Eglise.

Elle qui avait perdu de vue ses croyances depuis quelques mois, elle qui avait fait défaut à l’Aube sa vénérée, elle qui perdait espoir de jour en jour, fit la chose la plus invraisemblable à ce moment là : elle entra.

Sans savoir pourquoi, une force la poussa à ouvrir la porte, à avancer et elle reprit son souffle mi accroupie, mi allongée sur le sol de cette Eglise dont l’ambiance prêtait à la paix.

Si l'entrée d'une nouvelle personne ne coupait jamais la paladine dans sa prière, elle ne put s'empêcher de sentir dans le pas les hésitations et l'irrégulartié d'une personne mal en point. Elle se retourna, et vit alors cette femme immense, les vêtements dans un état lamentable, la fatigue et le désarroi visible sur son visage amaigri et durci par les épreuves.

Immédiatement, elle se leva et vint aider la jeune femme à tenir debout.

"Par tous les saints, que vous est-il arrivé ?"

Si la religion d'Aube imposait le châtiment des Ténèbres, elle imposait également le respect et l'aide d'autrui. La Paladine suivait ces commandements à la lettre, et en avait fait son mode de pensée. C'est donc naturellement qu'elle se tournait vers les plus faibles pour les protéger et leur venir en aide. Elle l'amena directement sur un des bancs de l'église, d'ordinaire réservés aux cérémonies, mais elle savait ne pas outrager la Déesse par cet acte de charité.

Zelenya aperçut la jeune femme en armure tout de suite et s’apprêtait à partir lorsque celle ci vint à son secours. Elle avait tout d’abord cru à un guet-apens mais se rendit vite compte que la jeune femme était sincère dans sa volonté de l’aider. Elle prit place sur le banc.

Je... Il… .
Elle s’effondra en sanglots, tout ceci n’avait que trop duré. Elle respira un grand coup.
Je me suis faite attraper à voler une pomme pour manger mais c’est ma faute je n’aurai pas dû le pousser, il m’avait fait trop de mal et puis maman ne serait pas fière de moi et l’Aube va me bannir, me châtier… .
Elle s’effondra de nouveau en pleurs, son discours n’était pas cohérent. Elle ne réussissait plus à aligner ses pensées, cela faisait tant de temps qu’elle n’avait parlé à personne.
Aidez moi je vous en supplie !

Elle était en pleurs, à moitié hystériques et débitait des phrases dépourvues de sens aux yeux de la paladine. Elle comprit plus ou moins l'histoire du vol et de la poursuite, mais guère plus, et les détails se perdaient dans les sanglots bruyants de la jeune femme. Voir cette géante pleurer ainsi était pour le moins impressionnant, et Améthyste ne voyait pas trop comment la calmer.

Pour le moment, tâcher de comprendre ce qu'il se passait était exclu : son esprit était tellement confus qu'elle s'exprimait comme une enfant a qui on aurait volé sa peluche. Une grande enfant... Très grande.

"Allons, du calme, c'est fini. Vous êtes en sécurité ici. Aube veille sur nous et ne permettrai pas que quiconque vienne vous faire du mal en ces lieux."

Phrases rassurantes et ton adouci, c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment, en espérant qu'elle se calmerai pour qu'elle puisse enfin expliquer ce qu'il se passait.

[ up ? ]

[Elle est absente en ce moment je crois, elle a posté dans les absences]

[Abandonné ?...]

[ marre de ne pas avoir de réponse, je me limite désormais à Crépuscule ]

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