-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 

 Jeu à Double Tranchant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ërok
Ërok

Dieu de l'Ombre: Force, sans-pitié et rage


Parchemin d'identité
Race: Nalami(e)
Age du personnage: Inconnu
Haut-faits/Connaissances:

Jeu à Double Tranchant Empty
MessageSujet: Jeu à Double Tranchant   Jeu à Double Tranchant EmptySam 30 Avr - 21:55

Jeu à
Double Tranchant








« N'essayez jamais un jeu
dont vous n'êtes pas sûr
de voir la fin. »







Prologue

Une fois quelqu'un m'a dit « Tous les jeux que j'ai, sont vraiment nuls, car tu peux recommencer à chaque fois lorsque tu meurs. ». Vous allez me dire « C'est normal. », ou « Encore heureux, il manquerait plus que l'on se fasse tuer par des jeux. ». Vous avez raison, moi aussi je sortais ce genre de phrase lorsque j'étais gosse. Je n'avais aucunement envie de mourir à cause d'un stupide jeu informatique. Mais plus je grandissais et plus je me disais que ces jeux devenaient lassant. Comment ça ? Eh bien, il y a une réponse claire et simple que je pourrais vous donner. Ce n'est pas réel. Oui, je vous vois venir, « Un jeu c'est normal que ça ne soit pas réel. » Peut-être, mais quels seraient les intérêts d'un produit informatique qui ne serait pas basé sur la réalité ? Les jeux sont un peu pareil que la télévision. Si vous pensez qu'il n'y a aucun rapport entre ces deux instruments, à première vue vous avez raison. La télévision, qu'est-ce que c'est réellement ? Une boîte où on diffuse des images pour vous abrutir, elle vous montre ce que vous ne pouvez voir du monde, les faces cachées, les évènements à rajouter à votre calendrier ou encore tous ces meurtres. Tiens je viens de parler de morts encore une fois, mais contrairement à ceux des jeux-vidéos, les victimes de notre belle planète Terre ne peuvent décider de revenir en arrière pour revivre. C'est simplement ça que je demande, peut-il y avoir un jeu où tous les gestes, tous les mouvements que je ferais, auraient une répercussion immédiate sur ma vie à moi et non sur mon personnage de jeu vidéo. Je me faisais plein de film sur un jeu qui ressemblerait à cela, mais personne ne l'inventa, j'avais maintenant l'âge de maturité, j'étais craint dans mon lycée depuis mon premier jour. Les technologies étaient à leur apogée et moi je m'ennuyais.
Un jour, je ne sais par quel miracle cela arriva, mais cela arriva. Je pris conscience que mon rêve le plus cher venait à moi. Ce jour-là, je m'en souviendrais toujours ainsi que les jours qui suivirent. Tout commença le lundi 10 juin 2194, trois jours avant de pouvoir passer mon BAC. Bien sûr cette année-là, je ne pus réussir l'examen car j'étais occupé à sauver ma vie. Le seul petit détail qui ne me plût point c'était le nom du jeu, « Jeu à Double Tranchant ». Vous allez me dire, après avoir découvert réellement ce que l'on pouvait faire avec ce dernier, que ce titre lui va très bien. Peut-être, mais bon. En fait ce jeu est très simple, il suffit de connaître les bases des bases. Première règle simplissime, si vous jouez à ce jeu c'est que vous êtes prêt à perdre la vie à chaque instant. Comment ça perdre la vie ? Mais je vous l'ai expliqué avant, il s'agit d'un jeu plus que réaliste, si dans ce jeu on vous coupe le petit doigt droit par exemple et bien vous perdez le même petit doigt dans la réalité. C'est génial, non ? Non, alors vous vous n'êtes pas très courageux, imaginez si votre meilleur(e) ami(e) est menacé(e) par une arme à feu, vous resteriez là, sans rien faire pour le(la) sauver ou alors vous essaierez de le(la) pousser au risque de vous prendre la balle à sa place. Quoi, ce n'est pas la même chose ? Je vous dis que c'est la même chose, mais bon si vous êtes lâche je ne peux vous en vouloir. Reprenons, si vous avez compris ce qui se passe avec le petit doigt essayez d'imaginer si le personnage que vous incarnez dans le jeu meurt. Vous avez trouvé ? Tant mieux. Maintenant je vais vous conter ce qui s'est réellement passé pour moi lorsque j'ai joué à ce jeu. Ma vie a complètement changé.


[Voici le début de mon histoire, j'espère qu'elle vous plaira. Les commentaires sont acceptés car ils pourront me faire progresser. Merci de votre lecture]


© Copyright Ërok, Nhoks et Krystal 2009


Dernière édition par Ërok le Mer 11 Mai - 20:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ërok
Ërok

Dieu de l'Ombre: Force, sans-pitié et rage


Parchemin d'identité
Race: Nalami(e)
Age du personnage: Inconnu
Haut-faits/Connaissances:

Jeu à Double Tranchant Empty
MessageSujet: Re: Jeu à Double Tranchant   Jeu à Double Tranchant EmptySam 30 Avr - 22:04

Voici le premier chapitre, bonne lecture.

Chapitre 1 :
Le nouvel arrivant


J'ouvris les yeux très lentement pour éviter d'être éblouit dès le matin. La veille au soir, j'avais oublié de fermer les contre-vents1 de ma chambre. Mes premières vues étaient floues comme tous les matins. Le soleil avait déjà pénétré dans ma chambre, normal étant au mois de juin. Celui-ci n'avait plus le temps de faire la grasse matinée, ni moi d'ailleurs. J'avais toujours autant de mal pour me réveiller, je sentais les quelques pics sur mon crâne qui s'étaient formés pendant mon sommeil. J'étais maintenant assis sur le bord de mon lit, essayant en vain de remonter à la surface des rêves. Une tâche difficile à réaliser quand le moral ne suivait pas. C'était le cas pour moi, je n'avais aucune envie d'aller en cour, mais je me disais qu'il me restait plus qu'aujourd'hui et demain à faire. Je réussis à me lever et à mettre un pied devant l'autre pour aller au salon. Le rouge foncé des murs de ma chambre parvint jusqu'à mes yeux, je ne savais plus pourquoi j'avais choisi cette couleur mais bon il fallait bien en choisir une. Ce dont je me souvenais c'était le carrelage froid qui se trouvait dans le couloir, j'avais à ce moment-là oublié de prendre mes pantoufles. La traversée de ce lieu fut rapide, je n'avais pas envie de me les geler indéfiniment. J'ouvris la porte qui menait au hall d'entrée et juste après celle qui me permettait d'accéder au salon. Le séjour était très volumineux, au-dessus de nous, nous pouvions apercevoir un plafond avec des poutres apparentes, la plus éloignée se trouvait à environ six mètres du sol si je me souvenais bien. Une cheminée se dressait à ma droite sur toute la hauteur, un son vint jusqu'à mes tympans. Quelqu'un était en train de regarder la télévision qui se trouvait sur la mezzanine. Je me demandais qui cela pouvait-il bien être.

-Maman c'est toi ? demandai-je.
-Oui, qu'est-ce qu'il y a ?
-Millya est dans les parages ?
-Non, elle est déjà partie au lycée. Tu as vu l'heure qu'il est ? me dit-elle.

Je baissais ma tête pour jeter un coup d'œil sur la pendule numérique de mon four micro-ondes, elle indiquait sept heures trente-cinq. Je m'étais réveillé encore une fois en retard, il fallait que je me dépêche pour être prêt avant moins dix. Je ne réfléchis pas trop longtemps, je courus vers ma chambre pour pouvoir me préparer le plus vite possible. Déjà, mon sac de cours allait être vite fait, car il me fallait juste des feuilles et une trousse. Je n'allais pas chercher plus loin pour des révisions. J'arrivais enfin dans ma chambre, j'ouvris un des battants coulissants de mon placards et je pris toutes les affaires dont j'avais besoin. Des sous-vêtements jusqu'aux vêtements, j'attrapais tout ce qu'il fallait. J'avais choisi un tee-shirt noir avec un tigre blanc allongé dessus, puis je saisis une veste pour pouvoir la retirer facilement s'il faisait chaud aujourd'hui. Pour le jean, je n'avais pas trop le choix, ils étaient tous bleus. J'en pris un au hasard puis je m'habillais le plus vite possible en enlevant mon pyjama avant. Une fois fini, j'attrapai mon sac de cours, mon blouson et mon casque de scooter et je me dirigeais vers la salle de bain. Celle-ci se trouvait sur la route me menant au Salon, il fallait seulement que je prenne la première à gauche pour la trouver. Je posai mes affaires sur le côté des lavabos puis je pris un peigne pour enlever les pics qui s'étaient formés cette nuit. Ma main passa dans mes cheveux blonds, le hérisson que j'étais n'est plus. Mes yeux verts se perdaient dans le vaste étendu qui se trouvait devant lui. Un coup ils fixaient le mouvement de la brosse, le suivant ils plongeaient dans le vide pour ne plus être. Je songeais à plein de choses, mais une pensée revenait tout le temps vers moi. Pourquoi suis-je un homme alors que je n'aime pas cette existence ? C'est vrai je n'aimais pas être un humain comme les autres, j'aurais préféré être un animal quelconque pour avoir un maximum de liberté. Mince, j'avais oublié que je devais me dépêcher. Je pris ma brosse à dent et passai un coup vite fait bien fait à l'intérieur de ma bouche. Je repris mes affaires une fois fini, je sortis de la salle de bain manquant de perdre mon blouson et mes gants plusieurs fois. Je m'arrêtai dans le hall pour prendre ma paire de chaussure dans un des placards. J'attachai celles-ci le plus vite possible puis je rangeai mes chaussons et fermai la porte. Il ne me restait plus qu'à m'habiller et je serais prêt à partir. Je mis mon blouson en premier, j'installais mon sac à dos juste après. J'entrais dans la salle à manger puis je tournais la tête vers le four micro-ondes. Il indiquait maintenant huit heures moins treize. Je fus soulagé, je n'étais plus trop en retard, mais ce n'était pas une raison pour poireauter ici. J'ouvris la porte qui me faisait accéder à la terrasse et je saluais ma mère en lui disant « au revoir ». Elle eut seulement le temps de me répondre, que je claquai la porte pour pouvoir m'enfuir vers la pire prison ouverte qui puisse exister, le lycée.

Mon scooter m'attendait bien sagement dehors, il s'agissait d'une antiquité qui roulait. C'est tout ce que je demandais, avec lui je pouvais m'évader sans perdre mon temps avec les sermons de mes parents. Il était orange, rayé de noir, les bandes foncées qui se trouvaient dessus représentait un lion. Les automobiles n'évoluaient plus, tout le monde voulait qu'elles volent dans les airs. Bien sûr, ce ne sont que des films mais bon les humains se sont trompés sur beaucoup de choses. J'utilise plus souvent le terme humain lorsque je parle des hommes péjorativement. J'enfourchais mon engin puis je mis mon casque en enlevant les gants de l'intérieur, que je posais dans le coffre de mon véhicule. Je démarrais mon scooter à coup de starter automatique. Celui-ci avait un trou sur le côté gauche pour cause de graviers, mais ceci est une autre histoire. J'étais maintenant parti vers ce lieu magnifique qu'était le lycée de Pons. Il s'agissait d'une ville où se trouvaient deux monuments historiques qui tenaient encore bon. Il y a au centre de la ville le dernier donjon carré de France et en sortie de ville se trouve la voûte de l'hôpital ou connue encore sous le nom de l'hôpital des pèlerins. J'étais arrivé au rond-point des pèlerins où se dressait trois pauvres petits hommes figeaient dans la pierre à jamais. Ils montraient le chemin à suivre pour continuer la route que Saint Jacques de Compostel avait entrepris pour arriver en Espagne. Ma direction se trouvait à l'opposée de la sienne, je pris la première à droite au rond-point puis je suivis la route de la piscine.
Le lycée était accolé au collège qui portaient tous les deux le même nom, Émile Combes. Les deux bâtiments surplombaient la vallée et la piscine par la même occasion. Celle-ci se trouvait juste en-dessous. Le lycée avait beaucoup changé durant ces deux derniers siècles, il avait créé un nouveau village derrière la pataugeoire, entièrement constitué de préfabriqué, ces derniers étaient ici pour la simple et bonne raison qu'ils permettaient aux élèves ainsi qu'aux professeurs de faire cours. Les travaux avaient duré très longtemps, rénovation du cyber-café, ou encore appelé par mes soins le « sanctuaire » des lycéens, fabrication d'un externat et d'un bâtiment pont pour insérer encore plus de cours et j'en oublie des meilleurs. Les proviseurs qui se succédèrent, ont pensé au bien des lycéens. Je n'en crois pas un mot, je suis sûr qu'ils font seulement ça pour nous emmerder un peu plus. Certains disaient « Quelle gentille attention pour nos enfants. » et d'autres gueulaient « Quelle bande de gros con. ». Moi je n'aimais pas faire comme les autres alors je mélangeais les deux phrases pour créer une bonne formulation de mes pensées, je disais donc « Quelle gentille attention de la part de ces gros .... en étant poli. ». J'étais maintenant arrivé en bas de la colline où se dressaient les bâtiments de trois étages formant le lycée que j'aimais tant, j'ironise bien sûr. Une fois en haut, je garais mon véhicule en bloquant le guidon. Je me dirigeais maintenant vers mon casier, le numéro 143, pour pouvoir poser mon blouson et mon casque qui m'embêtaient plus qu'autre chose. J'insérais mes gants dans mon casque pour minimisé la perte de place à l'intérieur de ma boîte métallique personnelle. Je longeais le parking réservé au scooter et moto pour arriver dans la première partie de la cour. Les deux parties étaient reliées pour permettre aux pompiers de circuler en cas de nécessité absolue. Ce qui n'était pas encore arrivé. J'étais rendu au milieu de la cour, à ma droite se trouvait le hall reliant le bâtiment pont et le bâtiment F. À ma gauche se trouvait l'entrée principale du lycée avec l'accueil et le secrétariat. Je continuais ma route empruntant le passage prévu pour les pompiers. Je passai sous le bâtiment pont. Les casiers bleus se trouvaient maintenant à ma gauche, je les longeais pour atteindre le numéro 143. Celui-ci se trouvait à peu près au milieu de la grande rangée, je n'étais pas très sûr, car je ne m'étais jamais posé la question. Une fois arrivé devant mon casier, je posai mon index droit sur l'écran. La recherche d'empreinte digital ne mit pas trop de temps, l'écran vira au vert. Un petit cadre apparut au milieu de celui-ci, il fallait que je rentre mon code pour pouvoir ouvrir mon casier. J'entrais mes quatre caractères et j'attendis le bruit signalant qu'il était maintenant déverrouillé. Je l'ouvris puis j'installais mon casque avec mes gants au fond et par-dessus je posais mon blouson. Voilà déjà une bonne chose de faite. J'avais enlevé mon sac de mes épaules pour pouvoir retirer mon vêtement de moto. Celui-ci m'attendait par terre, je le saisis et je le réinstallais sur mes épaules. J'allais refermer le casier quand une voix familière retentit à mes oreilles.

-Tiens tu es là Lucas, en retard comme toujours, me dit-elle.
-Je ne suis pas réellement en retard, la sonnerie n'a pas encore retentit, répondis-je en me retournant. Sinon est-ce que Millya est arrivée ?
-Oui, au moins elle vient en avance elle.
-À quoi ça me servirait d'arriver en avance, tu peux me le dire ?

La jeune fille qui se trouvait devant moi était ma meilleure amie. Elle me taquinait quand l'occasion se présentait. Cela ne me dérangeait pas, elle me fixait avec ses yeux marron. Ses cheveux roux ondulaient derrière elle, ils terminaient leur route au niveau de ses hanches. Gwen, c'est comme ça qu'elle s'appelait, s'approcha de moi pour me faire la bise, son manteau balançait derrière elle. Le col de celui-ci était couvert de fourrure. Après cette « cérémonie », nous décidions d'aller en cour de Mathématiques, un cours chiant comme les autres vous aller me dire, mais celui-ci comportait deux heures de pleines souffrances mentales. J'attrapai mon sac qui était adossé contre les casiers puis je l'installai sur mes épaules. La sonnerie retentit dans tout le lycée pour réveiller les paresseux comme moi. Je sentais que la journée allait être ennuyante et pourtant je me trompais lourdement. Nous descendîmes la côte pour nous rendre dans les préfabriqués. Je me demandais pourquoi le proviseur les avait laissé opérationnels. Je ne préférais pas m'occupais de ce qui ne me concernait pas. Lors de ma descente aux côtés de Gwen, un groupe de plus en plus grand se forma en contrebas. Je ne cherchai pas à comprendre et je me dirigeai vers celui-ci. J'aperçus au milieu de la foule deux personnes, l'une que je reconnus aussitôt. Il s'agissait de Max Karlman, un gars qui essayait de récupérer sa place de « Grand Méchant » que je lui avais prise. L'autre personne je ne la reconnus pas, je ne l'avais jamais vu auparavant. Elle se trouvait à terre devant Max. C'était un homme de mon âge à peu près, de loin je n'arrivais pas à distinguer ses yeux. Ses cheveux me paraissaient blond, mais je n'en étais vraiment pas sûr. Je m'étais assez approché pour pouvoir distinguer le son de leur voix.

-Alors comme ça tu es nouveau dans notre bahut, fit Max,le leader d'un petit groupe.
-Et alors je peux savoir qu'est-ce que ça peut bien te faire de le savoir ? demanda l'autre personne d'une voix calme.
-Tu vas avoir droit à ma séance de bizutage en guise de bienvenue, répondit le leader en rigolant.
-Tu crois vraiment que je vais me laisser faire, fit le nouveau en se relevant. Toi et ta bande de débiles profonds vous ne me faites pas peur.

Il l'avait provoqué, on pouvait voir la colère envahir le visage de Max. J'essayais par tous les moyens de me frayer un passage. Quand certains de la foule me reconnurent, ils s'écartèrent sans faire d'histoire. Max ne pouvait plus rester de glace, il était en train de sourire vu qu'il attendait depuis le début. Il leva le poing et le dirigea vers la tête de l'inconnu. Je me frayais un chemin le plus vite possible pour venir en aide au nouveau, il me restait plus qu'une dizaine de mètres et j'y étais. Le jeune garçon qui était châtain en fait, ne bougea pas d'un pouce et il sourit à son tour. Max en était que plus énervé et il accéléra son attaque. Le poing se trouvait maintenant à environ deux mètres de la tête de l'inconnu. Je n'arrivais plus à avancer correctement dans la foule, certaines personnes m'empêchaient d'avancer pour assister à la bagarre jusqu'au bout. Des bruits de stupéfactions s'élevèrent dans la foule. Je me redressai et je fus surpris de ce que j'avais sous les yeux.
Je n'en revenais toujours pas, un nouveau qui se faisait déjà remarquer. Je ne savais pas comment il avait fait ça. Je ne l'avais même pas vu bouger un poil. Ses yeux étaient restés ouvert sans même ciller une seule fois. Ma bouche s'était légèrement entrouverte devant la scène qui se présentait sous mes yeux. Même mon premier jour de lycée avait été plus actif. Max faisait une drôle de tête, il ne devait pas s'en remettre comme avec moi. Le nouvel élève avait stoppé le poing de la racaille et avait refermé sa main fermement pour qu'il ne s'échappe pas. Max essayait à tout prix de retirer son poing de l'emprise de l'inconnu. J'aperçus la main du nouveau qui se fermait de plus en plus, créant des crispassions chez le deuxième individu. Il fallait que j'intervienne. Je m'interposais, le nouveau compris aussitôt et il relâcha la main de son adversaire. Ce dernier recula brusquement sans faire attention s'il y avait quelqu'un derrière lui. Il se massait frénétiquement la main droite pour faire disparaître la douleur.

-Je te l'avais dit pourtant tu aurais dû m'écouter, fit le nouveau avec un sourire.
-Tu as de la chance que Lucas soit intervenu sinon tu aurais morflé, répliqua sèchement Max en frottant sa main.
-Je dirais que c'est plutôt toi qui a de la chance que je sois là, parce que je ne donnais pas cher de ta peau, dis-je.
-Vous ne perdez rien pour attendre vous deux. Je réussirais à vous battre et ce en utilisant tous les moyens possibles et imaginables, expliqua Max avant de se retourner.

Je suivais du regard le jeune délinquant pour voir s'il disparaissait réellement avec sa bande. Celui-ci se perdit derrière les bâtiments, je regardai froidement la foule qui était toujours de glace. En apercevant mon regard elle se dispersa plus vite qu'elle s'était créée. Je reposais mon regard sur le nouvel élève qui était resté serin tout au long de l'altercation. Ses yeux étaient d'un bleu très profond qui pouvait en dire long sur sa personnalité. Calme, apaisant quelque chose en lui m'attirait. Je voulais en savoir plus sur cette personne, j'en avais même oublié les cours qui allaient démarrer dans moins de deux minutes maintenant si ce n'était moins. Ses cheveux châtains étaient en fait très clairs, c'était pour cela que j'avais cru qu'ils étaient blond de loin. Il était un peu plus grand que moi en taille et sa carrure était impressionnante de près. Les yeux de l'inconnu me fixèrent, je me sentais mal. J'avais l'impression qu'il était en train de lire en moi comme dans un livre et cela me gênait plus que tout.

-Bonjour, je me présente, je m'appelle Roland Lebay, me dit-il calmement. J'ai cru comprendre que tu t'appelais Lucas, et tu as dû remarquer que je n'étais pas d'ici.

Je ne savais pas quoi dire, le trac avait pris le dessus. Pourtant je n'avais jamais été aussi timide qu'à l'instant. Je réussis à reprendre le dessus puis je lui répondis.

-Bonjour et bienvenue à toi dans ce lycée de Pons. Je m'appelle Lucas Myatsu, veux-tu que je t'aide à trouver ton chemin ?
-Oui, j'aimerais bien, avec toutes ces salles je ne m'y retrouve plus. Je cherche la salle P24 pour aller en cours de Maths.
-Pas de problème suis-moi, et si tu as peur d'être en retard ne t'inquiète pas tu le seras seulement si tu arrives après la deuxième sonnerie, lui répondis-je en souriant.
-Merci à toi.

J'emboîtais le pas en me retournant face aux deux rangées de préfabriqués. Je jetais un oeil à ma montre qui m'affichait sept heures et cinquante-neuf minutes, la sonnerie de huit heures n'allait pas tarder à retentirent. La salle où je devais me rendre, n'était pas loin. Il suffisait pour la rejoindre de continuer tout droit. Une première rue s'ouvrait à nous, permettant l'accès à deux rangées de préfabriqués dont l'un abritait la Vie Scolaire. Celle-ci se trouvait au milieu de la rangée de droite, enfin une de ses entrées. Nous continuâmes notre route pour arriver à côté de la deuxième rue. Nous nous engageâmes à l'intérieur de celle-ci. La salle de destination était la deuxième à droite. La seconde entrée de la Vie Scolaire se trouvait au milieu de la rangée de gauche, logique me direz-vous. Nous montâmes la marche qui se trouvait devant la porte du préfabriqués abritant les salles P24 et P25, puis nous entrâmes dans la salle de gauche, la P24.
Gwen m'attendait à l'entrée de la salle pour me surveiller et contester que j'allais bien en cours de révision. Je souris à l'instant où je la croisais puis je rentrais dans la pièce remplie de table et de chaise. Gwen ne s'installa pas à côté de moi comme à son habitude et préféra prendre place à côté d'une de ses amies, ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde. Toute la classe des Terminales S-SVT était installé à leur place respective. Roland se trouvait à l'emplacement de la porte et regardait dans tout le préfabriqué. Lorsque son regard croisa le mien, je lui fis signe de venir prendre place à côté de moi. Il s'exécuta et s'avança vers moi. Tous mes camarades de classe lui jetèrent des regards froids et méprisants. Peut-être m'étaient-ils destinés en fin de compte, car j'avais arrêté la bagarre avant la fin, qui sait.
Roland ne se préoccupait aucunement des regards qui étaient posés sur lui. Il tira sa chaise et s'installa dessus posant son sac à côté de la table. Je détournai mon regard sur un petit groupe au centre de la pièce qui commençait à bavarder alors que le cours n'avait même pas entamé le début. Enfin c'était plutôt des révisions mais bref. Je tendis alors mon oreille pour écouter plus attentivement leur conversation. Il disait des trucs tellement débiles que je me frappais le front avec ma main.

-Tiens un nouveau, mais qu'est-ce qu'il fait là ? demanda un jeune homme aux cheveux bruns ébouriffés.
-Je n'en sais rien, mais tiens c'est pas lui qui a tenu tête à Max ? fit remarquer une fille brune à côté du jeune homme.
-Maintenant que tu le dis, il me semble que c'est bien lui, répondit le jeune garçon.
-Ça va être la misère s'ils deviennent amis c'est deux-là.
-Ah ouais purée t'as raison, on est dans la merde.
-Pourquoi te frappes-tu le front ? me demanda Roland.
-Oh pour rien, c'est juste que j'admire à quel point mes camarades de classe peuvent être débiles. Au fait pourquoi tu arrives que maintenant au lycée ? Répondis-je.
-C'est mes parents qui ont décidé de déménager maintenant alors qu'ils savaient très bien que je passais un examen à la fin de l'année. Je n'ai fait que suivre le mouvement même si cela ne me plaisait pas de trop, m'expliqua-t-il. Dis-moi tu es quoi ici, quelqu'un de respecté ?
-Ce n'est pas vraiment ça, tu vois la personne à qui tu as arrêté la main sans ciller. Et ben avant mon arrivée dans ce lycée, c'était la personne la plus crainte de toutes. Max bizutait tous ceux qu'il pouvait, aidé de ces valeureux sbires, ou plutôt devrais-je dire lèche botte. Cette personne, vois-tu, ne s'est fait battre que deux fois depuis les quelques années qu'il est ici. La première fois fut par moi le jour de mon arrivée au lycée de Pons. Alors que Max essayait de mettre K-O pour montrer que c'était lui le plus fort et qu'il ne fallait pas que je le cherchais, mais le destin en décida autrement, car ce jour-là ce fut lui qui se retrouva par terre. C'est ainsi que depuis ce jour on me surnomme la plus grosse brute du lycée, ce n'est pas pour autant que j'apprécie ce terme.
« La deuxième fois qu'il fut battu, ce fut aujourd'hui lorsque tu as arrêté son point. Donc ne t'étonne pas si tu vois tout le monde parler de toi maintenant. Ce qui m'intrigue c'est que tu aies fait ce geste sans ciller, ne serait-ce qu'un tout petit peu.
-Mr Myatsu veuillez cesser vos bavardages sur-le-champ, ordonna le professeur de Mathématiques. Je vous présente votre nouveau camarade pour un peu de temps, il s'appelle Lebay Roland. Bienvenue parmi nous.
-Euh, ... merci, dit-il gêné.

Je n'en revenais toujours pas que ces deux heures soient passées à une telle vitesse. Je n'avais pas eu le temps de m'ennuyer, de plus pleins de questions parcouraient mon esprit à la recherche de réponses pour étancher leur soif. Je me suis fait reprendre quelquefois encore par le professeur qui commençait à en avoir marre, mais je ne pouvais m'empêcher de lui poser des questions. Il ne répondait pas à toutes celles que je posais, ce qui était normal je pense. Il voulait peut-être garder un peu de son intimité, mais j'étais devenu trop curieux maintenant. Lorsque la sonnerie signala la fin des cours pour le début de quinze minutes de plaisir, je rangeai au plus vite mes affaires pour respirer à nouveau l'air libre.
Une fois dehors j'attendis Roland qui était resté avec le professeur de Maths. Simples formalités qui prirent cinq bonnes minutes, une fois qu'il fut sorti de cet interminable interrogatoire, le nouveau se dirigea vers moi. J'étais à moitié mort de rire au fond de moi et ça se comprenait. Il en avait tellement marre que l'expression sur son visage montrait à quel point il était impatient de s'en aller. Dans un dernier sourire, il quitta le professeur en lui disant adieu. Lorsqu'il s'aperçut que je rigolais, il me jeta un regard à glacer le sang. Je ravalai alors mes rires et lui fit signe de me suivre.

Je contournai les préfabriqués puis je pris la direction des hauteurs du lycée. Pendant le trajet, Roland était perdu quelque part dans ses pensées. Peut-être était-ce à cause de son déménagement ? Je ne pouvais le dire. La côte fut gravie plus vite que je ne le pensais. Une fois les bâtiments surplombant la colline en vue, nous continuions notre route en suivant le chemin de goudron qui se trouvait sous nos pieds. Nous escaladions les marches de pierre qui se dressaient devant nous puis nous prîmes à droite.
Une fois la porte du bâtiment passée, nous nous dirigeâmes encore une fois à droite pour nous trouver en face du cyber-café. Ce sanctuaire apprécié de tous les lycéens, errants sans but dans cette prison ouverte, se trouvait bondé de monde. Pour réussir à passer la porte d'entrée, se faufiler était encore la meilleure solution. À droite se trouvait la rangée d'ordinateur, occupé par toute une brochette de no-life. L'un de ces appareils n'était sous l'emprise de personne. Je me dirigeai vers celui-ci et m'installai dessus. De l'autre côté du sanctuaire se trouvait le coin vente de friandise, café, thé et boissons froides.

Sur l'ordinateur j'ouvris un jeu où tous les habitants du monde pouvaient y jouer et se rencontrer. Certains utilisaient ces jeux pour se faire de nouveaux amis et ainsi profiter de leur habitat pour aller en vacances, d'autres y jouaient pour y jouaient. Moi, je m'ennuyais, ce jeu était devenu lassant pourtant je ressentais le besoin d'y aller je ne sais pour quels raisons. Ce qui ne me plaisait pas sur ce type de jeu, c'est que l'on pouvait recommencer à volonté si notre personnage meurt. J'incarnais un Nékomata sur celui-ci, étrange créature dont la posture rappelait celle d'un homme et l'apparence celle d'un chat. Cet être possédait une queue de félin qui se séparait en deux à l'extrémité. Roland s'était installé à côté de moi et il m'observait avec de grand yeux ronds. Il était intrigué et il commença à sourire. Je débutais ma partie en vagabondant les champs virtuels et en tapant sur les monstres que je croisais. Le nouveau remarqua quelque chose d'anormal lorsque je jouais, je n'attaquai pas le monstre et je laissais mourir mon personnage. Son sourire s'effaça laissant place à la même expression que lorsque que nous avions gravi la côte. J'éteignis alors ce jeu et je tirais Roland de ses songes. Un peu engourdi par le brusque retour à la réalité, il mit un peu de temps avant d'arriver à me suivre.

Mon sac reposait à moitié sur mon dos, seule mon épaule droite devait subir le poids de cet objet. Je cherchais vivement un endroit calme avant de retourner en cours. Il devait rester moins de cinq minutes maintenant, je sortis du sanctuaire et pris directement à gauche. Roland était toujours en train d'esquiver les personnes présentes devant le cyber-café pour pouvoir espérer sortir. Deux escaliers s'offraient à moi, l'un descendait pour aller dans les salles de langues et l'autre montait indiquant la direction de la salle de spectacle. Je pris alors ce dernier et je gravis les marches. Une fois rendu au plus haut, je m'installai juste à côté de l'escalier. Je posai mon sac dans le coin puis je m'adossai contre le radiateur. Roland trouva une place non loin de moi. Quelque chose le tracassait et je voulais savoir ce que c'était. Je réfléchis alors à la formulation de ma question puis je lui dis.

-Quelque chose te tracasse, veux-tu en parler ? Demandai-je.
-Non, je ne préfèrerais pas. Enfin je ne suis pas prêt à le dire à quelqu'un, me dit-il en enfonçant sa tête entre ses jambes.
-Je ne t'embêterais plus avec cela alors.

Mes yeux étaient toujours rivés sur lui, quelque chose n'allait pas, j'en étais sûr à présent. Maintenant que je lui avais dit que je ne l'ennuierais plus avec ça, je ne savais plus quoi faire. Mon regard se perdit devant moi. Le mur qui se trouvait en face n'était pas propre. Il était légèrement gris avec des traces de doigts dispersées un peu de partout. Je ne faisais même plus attention aux détails se trouvant devant moi que je fus perdu dans mes pensées. Toutes étaient plus ou moins vagues. La sonnerie annonçant la fin de la récréation me sortit de mes rêves éveillés. Roland était déjà debout près à me suivre pour aller dans la prochaine salle, la G110.
Nous redescendîmes l'escalier sur deux étages, lorsque nous fûmes arrivés au plus bas, j'ouvris la porte menant dehors et Roland me suivit sans dire un mot. Je trouvais cela insupportable, je n'arrivais pas à ne plus penser aux questions qui me traversaient l'esprit. Pourtant, il fallait que je me retienne pour qu'il réussisse à me faire confiance et ainsi m'ouvrir la porte qu'il essayait de dissimuler. Nous prîmes la route conduisant aux préfabriqués, mais à la dernière intersection avant la descente, nous tournâmes à droite. Sur la route goudronnée tous les lycéens se pavanaient pour aller dans leur salle respective. Un bâtiment apparut derrière le buisson sur notre gauche, il s'agissait du bâtiment G. Une fois la petite descente passait j'ouvris la porte pour laisser passer Roland et je lui emboîtais le pas. Un escalier s'offrait sur notre droite malheureusement ce n'était pas notre direction. Nous continuâmes sur la plate-forme qui se trouvait en face de nous. Notre chemin dans ce bâtiment fut de courte durée, nous longions la rambarde de l'escalier et ainsi nous rentrâmes dans la première salle à gauche.
Tout le groupe était déjà présent dans la pièce. Celle-ci était plus grand qu'un espace de cours des préfabriqués. Le tableau se trouvait sur le mur de gauche, des appareils électriques parsemaient la salle. Le bâtiment G était réservé spécialement pour les classes technologiques, mais notre prof d'anglais en avait décidé autrement. Je m'installai à une table libre et Roland prit place à côté de moi sans broncher. Il n'avait vraiment pas l'air dans son assiette. Plus le temps passait et plus je me sentais coupable de ne pouvoir rien faire. Il réagit quelquefois pour répondre à la prof qui lui posait certaines questions. Il était à l'aise avec l'Anglais, il répondait aussitôt sans chercher la traduction de ce qu'il voulait dire. Je restais sans voix. Tout le reste du groupe n'osait plus rien dire de peur d'être nul devant lui.

L'heure d'anglais fut de très courte durée, heureusement pour moi. Nous sortîmes enfin de cette salle, plus qu'une heure et s'en était fini pour ce matin. Nous prîmes la direction des préfabriqués en longeant le bâtiment G. Celui-ci se trouvait juste à côté du village, alors au lieu de remonter pour descendre nous le longions pour y arriver plus vite. Une heure de cours nous attendait encore pour la matinée. Il s'agissait de la philosophie, je ne sais pas pourquoi on a encore ce cours alors que nous avons fini toute la leçon. Une fois arrivé devant les préfabriqués, nous nous engouffrâmes entre les deux premières rangées. Un petit groupe était déjà là et il attendait la venue du professeur. Je m'assis sur le rebord de la marche présent devant la salle. Roland s'arrêta sur les graviers le regard perdu. Je ne savais plus quoi dire ou quoi faire sans qu'il m'en veuille. Je parcourais toutes les idées qui me traversèrent l'esprit, mais aucune n'étaient convenables.
Cela faisait maintenant un quart d'heure que nous attendions le professeur de Philosophie. Celui-ci n'était toujours pas arrivé, était-il malade ? Je ne cherchai pas à comprendre, je me redressai pour me rendre à la vis scolaire. C'était les seuls qui pourraient me renseigner. Roland avait remarqué mon absence et il me chercha du regard. Je me trouvais maintenant devant le préfabriqué réservé aux surveillants. Je poussais la porte lorsqu'une voix me parvint.

-Qu'est-ce que tu fais ? demanda mon camarade.
-Ce que je fais ? Je veux savoir si le prof de philo est absent ou juste en retard car ça ne lui ressemble pas, expliquai-je en arrivant dans le bureau.
-Oui c'est pour quoi ? me dit un jeune homme d'une vingtaine d'année, les yeux rivés sur son ordinateur.
-Ce serait pour savoir si monsieur Fionfle est présent ? Demandai-je.
-Mr Fionfle ? - Le surveillant sortit une pile de papier et il regarda à l'intérieur en feuilletant. Il en détacha une feuille chiffonnée puis il nous jeta un regard amusé. - Je crois que vous avez de la chance, il n'est plus là jusqu'à la fin de l'année. Bande de petites veinards.
-Merci de nous avons renseigné, dis-je amicalement.
-Merci, répéta Roland.

Je me dépêchai de sortir de cette salle, je n'arrivais pas à supporter cette tête d'ahurie. Ce pion m'avait toujours exaspéré avec ses airs de je suis « meilleurs que toi ». Une fois dehors, je pris la direction du cyber-café. J'avais accéléré le pas pour l'oublier le plus vite possible. Au loin, une voix familière celle de Roland vint jusqu'à mes oreilles.

-Lucas ! Lucas ralenti s'il te plaît ! Cria-t-il.
-Désolé mais c'est plus fort que moi, il me met hors de moi à chaque fois.
-De quoi tu parles ?
-Je n'arrive pas à supporter ce pion, il m'énerve.
-Pourtant il a l'air sympa.
-Il a l'air Roland, il a l'air, dis-je en soupirant.
-Et que compte tu faire maintenant ? Vu que le prof n'est pas là.
-Je ne sais pas trop, je vais encore m'ennuyer à mourir comme j'ai l'habitude de le faire, expliquai-je avec un faux sourire. Je pense que je vais me rendre au sanctuaire pour jouer au même jeu que tout à l'heure si j'ai une place de libre. Sinon je vais attendre comme un pélosse2 jusqu'à onze heures et demi pour aller manger.
-Ok bon ben je te suis alors, me dit-il en souriant.

Nous étions maintenant au pied du bâtiment de langue vivante. J'ouvris la porte pour accéder à l'intérieur puis je gravis les marches menant à l'étage supérieur. Une fois en haut, j'avançai pour entrer dans le sanctuaire des lycéens. Dans la pièce, seul un petit groupe se trouvait ici. Les ordinateurs étaient pratiquement tous libres, ce qui était très rare. Je pris le premier qui me passait devant les yeux. J'entrai mon mot de passe, puis je commençai à jouer au même jeu que ce matin. J'incarnais toujours un Nékomata, tous les groupes de monstres que je croisais, il fallait que je les affronte. Une fois sur dix je restais en vie, ce jeu ne m'intéressait guère et je m'en lassais très vite à peine cinq minutes sur l'ordinateur que je le quittais aussitôt. Roland n'arrivait pas à cerner mon personnage. Nous nous installâmes à une table de libre, je croisais mes bras puis je posais ma tête dessus.

-Je peux te poser une question si ce n'est pas trop indiscret ? demanda Roland.
-Vas-y je te répondrais si je veux, dis-je dans mes bras.
-J'ai remarqué que tu faisais mourir ton personnage, à quoi cela peut bien te servir ?
-Ça ne me sert à rien et c'est bien ça le problème, je voudrais que les jeux évoluent un peu plus. Je ne veux pas jouer à un truc où dès que ton personnages meurt, on fait comme si de rien était. Je voudrais un jeu qui possède la faculté que chaque action, chaque choix, chaque direction est une répercution sur ma vie, expliquai-je.
-Mais tu ne te rends pas compte à quel point ça serait dangereux si un jeu comme cela existait.
-Si tu veux savoir, le jeu auquel je jouais il y a deux minutes m'ennuie à mourir. Je suis mort en comptant aujourd'hui 4 351 fois en moins d'un mois.
-De quoi ?! Mais tu passes ton temps à faire crever ton personnage ?
-Ben oui, je ne fais rien de plus, dis-je avec lassitude.
-Bon alors j'ai une deuxième question pour toi. Que ferais-tu si un tel jeu existait en ce monde ?
-Je ne suis jamais posé la question – Je me redressai sur ma chaise. - Déjà je peux te dire que je serais motivé pour parcourir tous les recoins du monde ainsi que de protéger ma vie et celle de mes amis.
-Et si tu devais tuer quelqu'un, et donc le rayer du monde des vivants, pour te sauver, le ferais-tu ?

Sa question me jeta un froid. Je ne savais comment réagir et surtout je ne savais pas ce que je devais dire. Pourquoi, pourquoi je n'avais pas pensé à cette possibilité ? Tuerais-je réellement quelqu'un pour rester en vie ? Je ne savais pas si j'en étais réellement capable. Trop de réponse pouvait être dites, mais aucune ne me paraissait satisfaisant. La première réponse me venant était « oui » mais plus j'y repense et plus je me dis que je pourrais essayer de changer la situation. Je regardai Roland droit dans les yeux, son regard en disait long. Il voulait une réponse, maintenant.

-Ben je ne sais vraiment pas, sur le moment je t'aurais répondu oui mais en y réfléchissant, il y aura peut-être un moment pour que personne ne meurt.

Il sourit à ma réponse, j'avais l'impression que mes paroles étaient celles qu'il attendait. Je n'arrivais pas à le cerner. C'était une personne refermée sur elle-même qui était curieuse. J'étais devenu sceptique. Je regardais l'heure de ma montre, elle indiquait onze heures trente-cinq. C'était l'heure de manger, je sortis une carte blanche de mon porte-feuille puis je regardai Roland.

-Au fait ils t'ont donné une carte de self ? demandai-je.
-Euh, non ils ne m'ont rien donné.
-Bon ben ça ne fait rien on y va quand même.

Je mis mon sac de cours sur mes épaules puis je sortis du cyber-café. Suivi de près par mon nouveau camarade, je pris à droite à la sortie de la salle. Un escalier se dressait maintenant à ma gauche je le gravis puis j'entrais dans la petite pièce. Une rambarde se trouvait au milieu de celle-ci pour faire deux files. Je m'engageais dans la première et le pion qui surveillait l'entrée du self me jeta un regard froid. Il détourna ses yeux marron sur Roland qui était tout à fait serein. Ce pion était de taille moyenne, assis sur la rambarde il n'était pas satisfait de ce qu'il faisait. Une grande cicatrice se trouvait sur sa joue gauche, il ne m'inspirait pas confiance. Ses cheveux blonds étaient dressés en pointe sur son crâne.

-Qu'est-ce que vous avez ? Vous pouvez passer ! S'exclama-t-il.
-Jeff, mon ami est nouveau et on ne lui a pas remis de carte de self. Tu pourrais le laisser passer ? demandai-je gentiment.
-Tu sais Lucas, je ne te l'ai peut-être pas dit mais je n'ai aucune confiance en toi, alors comment veux-tu que je te crois ?
-C'est vrai j'avais oublié que tu l'avais croisé tous les jours depuis la rentrée, qu'est-ce que je peux être niais des fois, répliquai-je calmement.

Il était rouge de rage, je l'avais peut-être poussé à bout. Je commençais à douter de moi alors je reculais doucement. Je sentis une main se poser sur mon épaule, je tournais la tête et je remarquais que Roland fixait encore Jeff avec un sourire. Mon nouveau camarade s'avança vers le surveillant puis une fois à sa hauteur, il lui glissa un mot dans les oreilles. Le visage du pion exprimait maintenant la peur. Je ne savais pas ce qu'il avait bien pu lui dire pour qu'il réagisse ainsi. Il me regarda toujours avec son sourire puis il passa le tourniquet, sans que Jeff ne l'en empêche. J'insérais ma carte dans la fente prévue à cet effet puis je suivis le nouvel élève. J'étais de nouveau curieux de connaître complètement ce personnage.

1 : Volets
2 : "comme un con"


© Copyright Ërok, Nhoks et Krystal 2009


Dernière édition par Ërok le Mer 11 Mai - 20:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ërok
Ërok

Dieu de l'Ombre: Force, sans-pitié et rage


Parchemin d'identité
Race: Nalami(e)
Age du personnage: Inconnu
Haut-faits/Connaissances:

Jeu à Double Tranchant Empty
MessageSujet: Re: Jeu à Double Tranchant   Jeu à Double Tranchant EmptyMer 11 Mai - 20:06

Chapitre 2 :
Jeu à Double Tranchant


Tout allait bien, nous étions installés à une table non loin de la sortie. J'avais posé mon sac sur la chaise qui se trouvait ma droite. Sur mon plateau était installé tout un attirail de nourriture. Ce jour-là la bouffe n'était pas si dégueulasse que cela, peut-être était-ce un mauvais présage ? Je n'y pensais pas le moins du monde, ce qui trottait dans ma tête était tout autre. L'évènement avec Jeff me tracassait encore plus que le BAC, je regardais Roland qui commençait à attaquer son morceau de steak haché. J'attrapais ma fourchette et je la plongeais dans les spaghetti. Tout en étant perdu dans mes pensées, je tournais ma fourchette qui fut vite entourée de pâtes.

-Désolé Roland mais j'ai encore une question concernant le pion du self, dis-je tranquillement.
-Vas-y je t'écoute, même si j'ai une petite idée de ta question, me répondit-il en souriant.
-Je voudrais savoir ce que tu lui as dit exactement.

Il ne me répondit pas, je croyais que j'avais été trop loin. Il commença à manger sa viande tandis que moi, j'enfournais une grande quantité de pâtes dans ma bouche. J'avais toujours les yeux rivé sur lui me demandant si ma curiosité n'était pas exagérée. Un sourire apparut sur ses lèvres puis il se mit à rire. Je ne pouvais dire ce qu'il avait à ce moment-là, mais je ne faisais pas fière allure. Par simple réflexe, je tournais la tête pour m'apercevoir que personne ne regardait dans cette direction. Après quelques minutes de fou rire, il décida de reprendre son sérieux. Il me regarda une dernière fois puis il me répondit.

-J'ai voulu te tester.
-De quoi ? Demandai-je surpris.
-Je ne voulais pas t'en parler, mais bon tu as réussi à attirer mon attention, c'est pour cette raison que je voulais te tester, m'expliqua-t-il.
-Je veux bien, mais ça ne me dit pas ce que tu as dit au pion ?
-Ça n'a pas vraiment d'importance, la seule chose qui m'importe pour l'instant c'est de savoir si tu pourras tenir ta langue ou pas ?
-Je ne te promet rien, je ne peux me prononcer sur quelque chose dont j'ignore l'existence.
-Je le sais bien mais, il me faut ta parole d'homme que tu ne diras rien.
-D'accord je te le promets, répondis-je.

Je continuais d'avaler les pâtes, trop vite, car elles restèrent coincées en travers de ma gorge. Je remplis le plus vite possible mon verre d'eau, j'avais l'impression d'étouffer. Je pris une première gorgée, j'avais l'impression que mon état empiré, mais la boule descendait un tout petit peu. La deuxième gorgées fit plus d'effet que la première, je la sentais descendre complètement. Elle n'obstruait plus la cavité et je pouvais enfin respirer de nouveau. Je soupirais de bonheur, enfin façon de parler. Je regardais de nouveau Roland tout en finissant mon verre et en le gardant dans la main. Que voulait-il me dire ? Je n'allais en tout cas pas tarder à le savoir. J'avais l'impression qu'il cherchait ses mots. Moi j'attendais tranquillement sans le précipiter.

-Bon je te crois, repris Roland. Sur Terre, des scientifiques ont inventé un jeu où tes actions peuvent te coûter la vie.

Je ne répondis pas. J'avais cru avoir mal compris. Je ne réagissais plus, le verre que je tenais dans la main commençait à glisser. Des actions qui te coûtent la vie ? Je ne venais pas de rêver, il venait bien de dire ça ? Je n'en revenais pas, depuis le temps que je voulais que ce jeu existe. Je ne savais plus quoi faire. Le verre était bientôt sorti de mon emprise. C'est surtout comment réagir qui me préoccupait. Que dire pour ne pas éveiller les soupçons ? Que faire pour ne pas attirer l'attention ? Et par-dessus tout comment faire pour ne pas faillir à ma tâche ? Trop de questions s'offraient à moi, mais les réponses ne semblaient pas vouloir venir. Mes mains commençaient à devenir moite, ce qui eut pour effet d'accélérer la sortie de mon verre. Il venait de s'évader de ma main et je ne l'avais pas remarqué jusqu'à cet instant précis. Ma main étant devenue plus légère je dirigeais mon regard vers cette dernière. Je n'avais pas réagi assez vite, l'objet se trouvait maintenant en plein baptême de l'air, dont la chute aller être fracassante. Moi qui ne voulait pas attirer l'attention et bien cela commençait très mal. Je commençais à fermer les yeux et à me boucher les oreilles pour me protéger du bruit de l'impact et des éclats.
Je restais ainsi deux minutes avant de trouver bizarre le fait que je n'avais vraiment rien entendu. Qu'est-ce qui clochait ? Par curiosité j'ouvris les yeux de nouveau et fus surpris de ce que j'aperçus. Rien ne s'était passé, enfin presque. Roland, c'est lui qui avait évité la catastrophe en attrapant le verre en plein vol. Impressionnant, il était vraiment impressionnant. Je me demandais s'il avait encore plein de bottes secrètes. Je continuais ma routine comme si de rien était en reprenant mon verre qu'il me tendait. Comment allais-je faire pour lui répondre ? Enfin pour lui faire comprendre que j'attendais ce moment depuis je ne sais plus combien de temps. Sérieusement il aura fallu que j'attende la venue de Roland, pour enfin connaître l'existence de ce jeu. C'est alors que par un réflexe un peu débile, je commençais à ricaner. Plusieurs personnes dans le self s'étaient retournés vers moi pour savoir ce qui me prenait. Je m'arrêtais subitement et je leur lançais un regard froid. Je ponctuais ce mouvement par une petite phrase douce, enfin façon de parler.

-Vous voulez ma photo ?
-Tu pourrais être un peu plus gentil avec eux, rétorqua Roland.
-Ahlala, tu sais j'aimerais bien malheureusement maintenant tout le monde me voit comme un méchant qui risque de les mettre à terre à chaque fois que je les croise. Tu crois que c'est marrant de jouer un rôle qui n'est pas fait pour soi ?
-Non je m'en doute, mais il faudrait que tu essaies de changer progressivement. -Qui sait peut-être qu'ils changeront d'avis après ?
-Si tu le dis... Sinon j'aurais aimé savoir, depuis combien de temps connais-tu l'existence de ce jeu ?
-À quoi cela pourrait bien te servir quand et comment j'ai eu vent de son existence ? Demanda-t-il.
-Je n'en sais rien... Enfin si … non c'est sans importance de toute façon, marmonnais-je les yeux rivés vers mon plateau.
-Peut-être bien, après seul toi peut le savoir. Sinon tu n'as toujours posé la question qui te taraude l'esprit depuis que je t'ai révélé cela, me dit-il avec un léger sourire.
-Pardon ?! Ah oui c'est vrai que je n'y pensais plus, ricanais-je bêtement. Où pourrais-je jouer à ce jeu ?
-Ben si tu es partant après les cours je t'invite chez moi, comme ça tu pourras y « jouer ».
-Désolé je ne peux pas j'ai déjà quelque chose de prévu après les cours, lui dit d'un air déçu.
-Ah bon ?! Et que fais-tu de beau ?
-Ben j'ai un cours de tir à l'arc, si tu veux tu pourras venir voir ?
-Je ne sais pas trop et si on y allait ? Demanda Roland avant de se lever de sa chaise.
-Oui, oui, on peut y aller, répondis-je précipitamment

Je fis de même et je pris mes affaires, mon sac retrouva sa place derrière mon dos et je préparais mon plateau pour le déposer avant de sortir. C'est alors que je regardais si mon camarade était prêt. Il était avec son plateau dans les bras et ses affaires sur le dos. Il n'attendait plus que moi pour sortir du self. Je lui expliquais qu'il fallait ranger son plateau d'une certaine façon. Il suivit alors mes dire et le mis en place, puis je commençais ma route vers la sortie. Nous n'étions pas loin de l'endroit où l'on devait faire la queue pour déposer son plateau. Heureusement à l'heure qu'il est, personne ne s'y trouvait. Nous pûmes aller vers l'extérieur en moins de deux minutes. Une fois dehors je respirais une bonne bouffée d'air frais, enfin tant que je me trouvais à l'ombre. Nous continuâmes notre chemin pour nous poser sur une étendue d'herbe qui se trouvait juste au niveau des salles de langue. Je jetais mon sac à mes pieds puis je me laissais tomber sur l'herbe. Je voulais me poser un petit moment avant de reprendre cette merveilleuse journée de cours. Enfin si je pouvais dire cela.

L'après-midi était passé plus vite que prévu, le cour avait été aussi chiant que le reste, mais bon je ne pouvais pas faire autrement. Roland et moi étions restés ensemble toute l'après-midi, enfin toute était peut-être exagéré, car il n'était que treize heures. Il avait finalement voulu me suivre à mon cours de tir à l'arc. De plus je lui avais promis que je viendrais chez lui après pour commencer ma « formation », il avait insisté sur ce dernier mot. Pourquoi pas après tout, je ne connaissais rien de ce jeu alors il me fallait bien un didacticiel. Nous nous trouvions juste à côté de mon casier. J'étais prêt pour sortir mes affaires quand Roland me tapa sur l'épaule. Je me retournais, il était assez inquiet, mais je ne comprenais pas pourquoi. J'eus un regard interrogateur envers cette expression. Je ne pus m'empêcher de lui demander ce qui n'allait pas.

-Je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer qu'il puisse t'arriver quelque chose... dit Roland d'une voix faible.
-Ne t'inquiète pas, je ne suis pas si bête. Je saurais faire face aux difficultés, surtout si ma vie est en jeu.
-Si tu le dis … Au fait n'oublie pas de prévenir ta mère que tu manges chez moi.
-Ah oui tu fais bien de me le dire, j'avais oublié.

Je sortis alors mon téléphone portable pour prévenir ma mère. Je composais le numéro et je mis le mobile à mon oreille. Elle était lente à répondre, il lui fallait environ quatre, cinq tonalités pour qu'elle décroche. C'est alors qu'elle le fit enfin et qu'elle fit le traditionnel « Allo ? ».

-Maman c'est moi, lui répondis-je.
-Ah, qu'y a-t-il pour que tu m'appelles ? Demanda-t-elle.
-Ben il y a un ami qui m'a invité chez lui pour dîner. Je voulais te prévenir pour que tu ne prépare pas une part pour moi.
-Comment ça ? Pourrais-tu me dire de qui il s'agit ?
-Ne t'inquiète pas maman. Il s'agit d'un nouvel arrivant dans l'école, on s'apprécie assez et en plus il aurait besoin de mon aide pour essayer de se mettre au courant de tout ce qu'il faut faire pour le BAC.
-Bon d'accord... mais promet moi de ne pas revenir trop tard. Souhaite lui la bienvenue de ma part s'il te plaît. Je te fais un gros bisous et je te dis à ce soir, finit-elle par dire.
-Je lui passe le message ne t'inquiète pas. Moi aussi je te fais un gros bisous,dis-je avant de raccrocher le téléphone.

-Tu as le bonjour de ma mère et elle te souhaite la bienvenue.
-Je la remercierais quand je la verrais, dit Roland en souriant.

Je rangeais alors mon téléphone dans la poche droite de mon jean et je repris ce que j'allais faire avant d'être interrompu. Je voulais sortir mon blouson et mon casque de mon casier. Il fallait que j'aille à la salle de tir un peu plus tôt comme ça je pourrais finir un peu plus tôt aussi. Après avoir refermé soigneusement la porte, je marchais vers le parking des scooters et motos. Roland ne me lâchais pas du tout, on avait prévu ce qu'on allait faire. Il fallait d'abord que je m'arrête chez lui pour y déposer mon scooter, puis après il m'accompagnera jusqu'à la salle avec sa voiture. Le reste suivra le mouvement j'ai envie de dire. Nous étions plus loin du bâtiment pont lorsque je reconnus ma sœur. Elle ne regardait pas du tout dans ma direction, elle était plutôt en train de rire avec son ami. Roland s'était placé à côté de moi, car je m'étais arrêté sans m'en rendre compte. Je ne comprenais pas les filles, elles aiment toutes avoir les cheveux longs. Du côté de Millya, je trouvais personnellement à peu exagéré, car ces derniers descendaient jusqu'à ses hanches. Elle et sa copine avançaient dans notre direction, mais ma frangine ne faisait pas du tout attention à ce qui pouvait se trouver devant ses pieds. Je détournais le regard pour croiser celui de Roland, il se retenait de poser une question qui pourtant, le travaillait énormément. Je souris et je fixais de nouveau ma sœur.

-Ben alors pourquoi tu ne me le demandes pas, m'exclamai-je.
-Ce n'est pas dans mes habitudes de parler. Je suis plutôt discret, de toute façon je suis assez patient pour attendre la réponse aux questions que je ne pose pas.
-Tu sais je ne vais pas te manger si tu me parles, dis-je en rigolant puis je repris. Alors, si tu veux savoir qui je regarde depuis tout à l'heure, il s'agit de la jeune fille aux longs cheveux noirs.
-Qui est-elle pour toi ?
-Il s'agit de Millya ma jeune sœur. Le truc le plus marrant c'est qu'elle ne remarque jamais quand elle va faire une gaffe et ce qui l'est encore plus c'est que je suis toujours là pour les voir.
-Pardon ? Mais de quoi tu parles ? Demanda-t-il sans comprendre ce que je venais de dire.
-Observe bien et tu verras par toi-même.

J'avais le sourire aux lèvres lorsque je finis de parler. La scène était plutôt marrante à regarder. Imaginez une fille qui marche droit devant tout en parlant avec sa voisine sans regarder la route. Que peut-il bien lui arriver ? Facile, non ? En tout cas, Millya n'allait pas passer à côté. Elle était toujours en train de ricaner avec son amie, mais ce qu'elle ne sait pas c'est qu'un des poteaux du bâtiment pont se trouvait sur son chemin. J'avais déjà imaginé la scène une bonne dizaine de fois dans mon esprit. Les deux acteurs n'étaient plus très loin l'un de l'autre. Quelques mètres si ce n'était moins. Sa copine s'en rendu compte un peu tard et cria un « Attention » à l'attention de ma frangine. Elle regarda devant elle, mais ne pouvait plus arrêter son mouvement. C'est alors qu'elle se prit le poteau en pleine figure. Elle recula sous le choc et tomba sur les fesses. Un bruit de métal retentit quelques centièmes de seconde dans nos tympans. Le reflex de Roland fut de courir vers Millya pour l'aider à se relever. Au fond j'étais mort de rire, mais en surface je me frappais juste le front avec la main. Je décidais d'aller vers elle, sans me précipiter cela n'était pas la peine. La scène était risible, plusieurs lycéens s'étaient arrêtés pour rire aux éclats. Je voulais les rejoindre, mais vis à vis de Millya, ça ne se faisait pas.

-Itaaa ! Gémit ma sœur.
-Ça va aller ? Demanda son sauveur en l'aidant à se relever.
-Tu sais si tu regardais où tu mettais les pieds tu ne serais pas dans cette situation actuellement, dis-je un sourire aux lèvres.
-Oh ça va ! Tu pourrais être un peu plus sympa Frangin, quand tu me vois dans de beaux draps. - Puis elle regarda celui qui l'avait aidé à se relever – Encore merci, désolé d'être impolie, mais il ne me semble pas vous avoir déjà vu par ici.
-C'est exacte, répondis-je à la place de mon camarade. Il est nouveau depuis ce matin et j'ai même envie de dire que tu lui as fait un drôle d'accueil.
-Mais tais-toi je ne te parle pas à toi ! Bienvenue parmi nous, je me présente Millya, sœur de cette infâme personne. Voici mon amie Aurélia. Si vous voulez on pourra vous faire une visite des lieux ? Mais avant tout j'aimerais savoir qui vous êtes ? Questionna ma frangine.
- …

J'avais l'impression de voir un robot qui était en plein bogue. Malheureusement pour lui les robots ne rougissent pas, sauf s'ils sont chauffés. Je rigolais intérieurement, décidément il ne savait même pas répondre quand on lui parlait. En tout cas la raison de son silence était facile à comprendre, mais je ne dirais rien face à Millya. Je pris alors la parole pour briser le bruit des pas des autres lycéens.

-D'abord, tout ce que tu me dis ne me touche même pas, sœurette. Bon je crois que le jeune garçon que tu vois c'est mis en mode pause. C'est pourquoi je vais te le présenter. Alors, voici le nouveau, Roland. Je ne sais absolument rien de lui, sauf qu'il va m'accompagner à ma séance de tir à l'arc et que l'on passe la soirée ensemble pour clarifier les Examens du BAC.
-D'accord, bon ben je vais vous laisser nous on a encore cour pas comme certains, me dit-elle en me jetant un regard noir. Ravie de t'avoir rencontré.
-Moi … aussi …
-Mais il parle ! M'exclamai-je en m'esclaffant de rire.

Roland ne m'avait même pas regardé pour me lancer un regard ou autre chose pour me remettre en place. Je cessais alors mon rire et observait la scène. Les yeux bleus de ma sœur nous avait quittés pour faire de nouveau face à sa copine. Elle partit dans la direction opposée à la nôtre. Je me retournais pour voir ses cheveux noirs onduler jusqu'à ses hanches. Je soupirais, je ne voyais pas ce qu'elle avait d'attirante franchement. Je pensais surement cela, car j'étais son frère. Bref, pour son âge elle était assez grande et toute en finesse. C'est vrai qu'elle pouvait en attirer plus d'un, mais bon … Puis je me retournais vers Roland, qui, j'avais l'impression, était limite en train de baver. Je ricanais, ce qui fit sortir le prince charmant de ses songes. Il me regarda avec le sourire, puis me dit.

-Bon je crois que nous pouvons y aller.
-Tu dis comme si rien ne s'était passé... tu es pas croyable comme gars, répondis-je en éclatant de rire.
-Ben quoi qu'est-ce que j'ai fait ?
-Rien, justement … rien.
-Ah … Bon et si on y allait maintenant ? Répéta Roland.
-Oui oui on y va. Bon on se rejoint où ?
-Ben comme on a dit, d'abord tu viens chez moi et après je t'accompagne à ta salle de sport. Tu m'avais écouté ou pas ? Demanda-t-il.
-Désolé, je le sais pourtant, finissais-je par dire.

Nous reprîmes alors notre route, vers le parking des vélos/motos pour ma part et vers sa voiture pour Roland. Arrivé devant l'escalier principal, il se mit à gravir ce dernier. Apparemment sa voiture n'était pas dans la même direction que la mienne. Tant pis, il s'arrêta et me dit « On se retrouve au Donjon ». En guise de réponse je hochai la tête, c'est vrai que comme point de repère il n'y avait pas mieux. Je le regardais s'en aller et me remis en marche. Le soleil était maintenant dans sa descente, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faissait pas chaud. Je me trouvais à côté de mon scooter, j'allumais celui-ci. Je l'enfourchais et j'insérais ma tête dans mon casque. Bon allez direction le Donjon.
La route n'était pas très dure pour y allez du Lycée. Je sortis du parking par la droite, ce qui me fis monter un peu plus dans la ville. Je croisai alors deux ronds-points et au dernier je pris sur la droite pour pouvoir longer l'école Maternelle qui se trouvait sur la gauche. Déjà au loin, on pouvait apercevoir le monument majeur de notre petite ville. Il surplombait toute la ville du haut de ses trente mètres. Beaucoup de touristes venaient dans la ville pour la visiter, moi je ne les aimais pas, car ils écorchaient tous le nom de la ville en disant « Ponsssss ». Malheureusement pour eux, on ne prononce pas le « s ». Sans même m'en rendre compte, j'étais déjà arrivé sur le parking de la Marronnière. J'y allais et je l'aperçus au fond de la place, il m'attendait appuyé sur sa voiture. Je lui fis signe et il monta dans sa voiture pour se trouver devant moi. Je ne savais pas du tout où il habitait et j'avais hâte d'y être. Je n'avais même pas envie d'aller à ma séance de tir.

Le temps de faire tout le trajet du Donjon à sa maison, puis de chez lui à ma salle d'entraînement, nous avez pris un bon quart d'heure. Je ne savais pas ce que j'allais faire aujourd'hui, mais j'avais ma petite idée. Je devais encore travailler mes mouvements. J'invitais Roland à entrer dans le bâtiment un peu délabré, celui-ci était entièrement en taule, mais je me demandais toujours comment il pouvait tenir ainsi. Je pénétrais alors dans une salle qui était toute en longueur. Cela me paraissait logique, vu que nous nous trouvions sur le pas de tir. Au sol se trouvait plusieurs lignes blanches indiquant la distance qui nous sépare de la cible. Dans la pièce il y avait deux personnes, un petit garçon âgé d'une dizaine d'année. Il avait les cheveux courts d'un brun tirant sur l'ébène. Il me sourit en me voyant entrer dans la pièce, je lui rendis. Je m'approchais de lui pour lui dire bonjour, tout en croisant ses yeux marron. Il était en train de monter son arc, ce qui me fis penser qu'il fallait que je fasse de même. Je saluai au passage notre entraîneur, il avait la quarantaine. Il était en train de lire un magazine, comme à chaque fois que je le voyais. Ses cheveux noirs descendaient devant lui, ce qui m'empêchait de voir correctement son visage. Je lui dirais bonjour quand il ne sera plus dans son bouquin. J'allais dans une petite pièce où j'avais déposé mon arc, il se trouvait dans la boîte sur le sol. Une mallette noire en plastique, qui plus est. Je m'en saisis et je retournais dans la grande pièce pour le monter en toute facilité.
Roland m'observait en se plaçant là où il ne me gênerait pas, à côté du comptoir. Je fis comme s'il n'était pas là et je montais mon arc machinalement. Pour commencer je sortis tout ce dont j'avais besoin ; les branches, la poignée, la corde, le stabilisateur, le viseur, le protège-bras, le carquois et les flèches. J'emboîtais les branches dans la poignée tout en faisant attention de les mettre dans le bon sens. Une fois cela fait, je mis en place mon arc pour pouvoir le bander. La corde était prête, l'un des bouts était autour de la poupée de la branche inférieure. Je plaçais ma jambe gauche devant le creux de la poignée et l'arrondi de la branche inférieure était devant ma jambe gauche. Une fois avec la branche supérieure dans une main et le bout libre de la corde dans l'autre, je bandais l'arc et mis l'extrémité de la corde autour de la poupée libre. Une fois fini, je relâchais mes muscles et pris l'arc par sa poignée. Je claquais la corde pour bien la mettre en place puis je posais mon arc sur le repose arc du club. J'allais chercher le stabilisateur et le viseur, que j'installais au bon endroit pour que je puisse tirer tranquille. Maintenant je n'avais plus qu'à faire quelques échauffements, que je laissais tomber encore une fois. Je pris mon carquois et la ceinture qui était avec pour le mettre autour de ma taille. Je plaçais le protège-bras sur mon avant bras gauche, je sortis d'une petite poche de mon carquois une dragonne et une palette. Je fis en sorte que ma dragonne se trouve autour de mon majeur gauche et qu'elle y reste, quant à la palette je la mis autour de mon majeur droit.
Voilà j'avais fait tous les préparatifs pour pouvoir tirer correctement avec le matériel. Maintenant il ne manquait plus que les flèches que je pris et que j'installai dans un des tubes de mon carquois. J'en avais six à tirer par volée, car c'était le nombre de flèche qu'il fallait mettre dans la cible lors d'une compétition. J'allais commençais à m'installer sur le pas de tir alors que j'entendis un tabouret frotter sur le parquet. Je me retournais et j'aperçus mon entraîneur qui venait vers moi. Ses cheveux était devenu moins gênant pour voir son visage et ses yeux verts. Il me serra la main pour me salue et entama la conversation.

-Ben alors comme cela on ne fait pas les présentations ? Me souligna-t-il.
-Pardon ?!
-Attends ne me dis pas que tu invites un ami ici et tu l'oublies ?
-Oups … Désolé vu qu'il ne se fait pas remarquer, je l'avais moi-même pas remarqué. -Roland me sourit- Alors, je te présente Roland, il est nouveau au Lycée de Pons d'aujourd'hui, lui expliquai-je.
-C'est plutôt inhabituel de voir quelqu'un déménager juste avant la période du BAC. J'espère que tout va bien se passer pour toi. Je me présente je suis Pierre, l'entraîneur de cette fripouille de Lucas et le petit là-bas, dit-il en désignant le garçon de dix ans, c'est Loup une vraie petite teigne.
-Je ne suis pas petit ! Répliqua Loup.
-Enchanté de vous connaître, répondit Roland.
-Tu es venu pour essayer ? Parce qu'il n'y a pas de problème, proposa Pierre.
-Je ne sais pas trop … Qui sait peut-être.

Personne ne répondit à cette remarque plus que mystérieuse dans le fond. Tout le monde reprit ses habitudes. Loup se mit sur le pas de tir et commença à tirer. Quant à Pierre il n'avait pas fini de me parler.

-Bon alors Lucas qu'est-ce qui t'amène de si bonne heure ? Demanda mon coach.
-Ben j'ai quelque chose de prévu tôt dans la soirée, donc je me suis permis d'avancer mon entraînement, vu que je savais que tu étais là.
-Ok, tu sais ce que tu as à faire dans ce cas ?
-Oui ne t'inquiète pas Pierre.

Il retourna alors derrière son comptoir pour finir son bouquin. Je pris mon arc, mis la dragonne autour de la poignée d'arc et fit en sorte que la deuxième extrémité soit attaché à mon pouce. Je me positionnais sur le pas de tir, il fallait que je fasse en sorte que la ligne qui se trouvait en dessous de moi passe entre mes pieds et donc je ne devais en aucune façon être face à la cible. Je me mis alors de profil par rapport à cette dernière. Le panneau de paille aggloméré se trouvait à quinze mètres de moi, il s'agissait de la distance pour l'échauffement sur paille. J'encochais ma flèche puis positionnais mes doigts correctement autour de l'encoche. L'index devait se trouver au-dessus de celle-ci alors que le majeur et l'annulaire devaient se trouver en dessous. Je levais mon bras d'arc pour le monter à l'horizontale, je regardais la cible puis plaçais mon coude comme il fallait pour éviter que la corde frotte dessus. Je tirais sur la corde pour amener celle-ci près de mon visage. La palette caressa ma mâchoire pendant que je sentais la corde le bout de mon nez, je tirais encore un peu puis je lâchais la prise que j'avais. J'entendis presque aussitôt le bruit de l'impact de la flèche. Ma main quant à elle avait continué son mouvement jusqu'au niveau de la carotide. Grâce à mon stabilisateur, l'arc pencha vers l'avant et la branche inférieure vint se plaqua contre ma jambe.

-Ton dos ! Me tonna une voix derrière moi.

Je ne répondis même pas, je savais très bien ce que j'avais oublié. Je ne pensais pratiquement jamais à tirer avec mon omoplate, au lieu du bras. Décidément je faisais toujours les mêmes erreurs. Je répétais alors les mêmes mouvements que pour ma flèche précédente en pensant à rajouter ce que j'avais oublié. Je tirais toutes les flèches qui se trouvaient dans mon carquois. Loup m'attendait, car nous n'avons pas le droit de traverser le pas de tir alors qu'il y a encore un archer. Je finis vite ma volée pour ne pas trop le pénaliser et plus je tirais de flèche et plus je pourrais partir vite. J'avais hâte de pouvoir jouer à ce nouveau jeu, je ne me souvenais plus à quand remontait la dernière fois où j'étais aussi enthousiaste pour jouer. J'encochais ma dernière flèche et ne fis attention à aucun de mes mouvements. Elle alla se loger là où il n'y avait pas mes autres flèches groupées. Je m'en rendis compte et je laissais échapper un petit « Et merde... » avant d'aller poser mon arc et de partir chercher mes projectiles.

Voilà maintenant plus d'une demie heure que je tirais. Ma montre affichait maintenant quatorze heures, je commençais à en avoir marre de m'entraîner. On va dire que je n'arrivais pas le moins du monde à me concentrer. À toutes les volées je râlais, alors que je savais très bien ce qu'il se passait. Le problème c'est qu'il fallait que je m'entraîne, je ne voulais pas rater une séance. J'étais une fois de plus sur le pas de tir et il me restait encore une flèche à tirer. Loup était dans le même cas que moi. Je commençais à tirer sur la corde quand j'entendis un bruit suspect venant du jeune garçon, je jetais un coup d'oeil et vis que sa flèche était sortie de son repose flèche. Je le prévins aussitôt.

-Attention Loup si tu ne veux pas te transpercer un doigt.

Il se stoppa dans son mouvement et relâcha doucement la corde pour qu'elle ne soit plus sous tension. Il la remit comme il faut, puis me remercia. Je lui fis un sourire, puis je regardais de nouveau la cible et je lâchais la corde. Encore une fois j'avais fait tout ce qu'il ne fallait pas faire. Décidément il fallait que j'arrête, ou que je me concentre. J'allais chercher mes flèches et sur le retour je vis que Pierre m'attendait. Je ne fis pas le fier et je me dirigeais directement vers lui. Une fois à sa hauteur il me fit une tape sur l'arrière de la tête.

-Ben alors tu as la tête ailleurs aujourd'hui. Cela ne te ressemble pas.
-Désolé avec ces exams je n'arrive pas à me concentrer... expliquai-je.
-Je m'en doute, mais si tu voulais louper une séance de tir je ne t'en aurais pas voulu. J'aurais préféré ne pas te voir, que te voir faire n'importe quoi. Tu sais en plus pourquoi ?
-Oui je le sais bien, excuse moi.
-Allez ça ne fait rien, range donc tes affaires et reviens me voir quand tu auras fait tes exams. Je te veux en forme, compris ? Exigea Pierre.
-Oui coach !! criai-je en rigolant.

Roland me donna la main pour ranger. Je lui expliquais tout ce qu'il pouvait faire et où se rangeait les affaires. Ce fut fini plus vite que ce que je ne pensais. Je saluais mon entraîneur et Loup avant de partir avec mon camarade. Nous sortîmes du bâtiment et nous nous installâmes dans sa voiture grise. Il l'alluma et non partîmes enfin. Encore quelques minutes et je pourrais enfin le toucher. Je pourrais enfin savoir ce que ça fait de risquer sa vie à chaque instant. Je crois que je vivais un rêve éveillé, enfin j'en avais l'impression. Je me pinçais pour vérifier que je n'étais pas justement en train de le faire. Je ressentis la douleur du pincement et je soupirais de soulagement. Je sentais mon coeur s'emballer sous l'impatience, encore un instant, un tout petit instant et je serais de retour chez lui.

Le trajet me parut interminable et pourtant celui-ci était très court. Je sortis de la voiture qui avait arrêté de faire tourner son moteur. La maison qui se dressait devant moi possédait deux étages, en incluant le rez-de-chaussé. Elle était en pierre apparente pour aller avec le style ancien de la région. J'attendais que Roland m'emboîte le pas, il était en train de sourire. J'étais certains qu'il était en train de rire de mon impatience. Je ravalais le miens et lui jetais un regard noir. Il affichait toujours son sourire tandis qu'il se dirigea vers la porte d'entrée. Sur la droite, j'avais déposé mon véhicule un peu plus tôt dans l'après-midi. Je le suivis de très près et je pénétrais à sa suite dans sa demeure. Sur le moment je m'étais arrêté pour apprécier la vue d'intérieur. Le hall était tout à fait sobre, on voyait des pierres apparentes sur les deux côtés. Tout le long on pouvait aussi apercevoir des tableaux accrochés. Ils étaient ici pour décorer je supposais. Sinon dans l'ensemble je pus apercevoir trois portes, deux sur ma gauche et une sur la droite. Au fond de celui-ci je vis des marches allaient dans la partie supérieure de la maison.

-Laisse-moi deviner tu ne veux pas de visite de la maison ? me demanda Roland
-Pourquoi tu poses la question alors que tu as la réponse, déclarai-je.
-Bon alors sur ta gauche tu as respectivement les toilettes et la cuisine et sur ta droite tu as la salle à manger, expliqua Roland avec un sourire.
-Roland, m'impatientai-je en tapant du pied.
-Bon d'accord, mais tu n'as pas intérêt à me demander où se trouve les toilettes, vu que tu le sais maintenant.
-Si tu veux, finissais-je par dire.

Il reprit donc l'exploration de la maison en poursuivant tout droit. Je vis de mieux en mieux l'escalier et Roland l'emprunta. J'en déduis donc que tout le matériel se trouvait à l'étage, qui sait peut-être était-ce dans sa chambre. Je le suivis de plus en plus près, enfin j'en avais l'impression. Je trouvais qu'il n'allait pas assez vite dans l'ascension. J'essayais de tendre le cou à l'avance pour apercevoir ce qu'il pouvait bien y avoir à l'étage. Je n'arrivais à voir que de petits morceaux de mur recouvert de peinture. La couleur était plutôt chocolat au lait, ce qui adoucissait l'endroit de la maison. Une fois arrivait en haut il pris la première à droite, ce qui nous mena dans une pièce assez bien éclairée, les murs étaient blancs. Il n'y avait pas un brin de poussière par contre, cela se voyait qu'il faisait le ménage régulièrement. Il devait être un peu maniaque. Il se retourna pour être face à moi et me fis signe de m'arrêter. Je m'exécutais. Roland se dirigea vers un placard qui se trouvait sur la gauche de la pièce. Il l'ouvrit et je pus apercevoir deux machines identiques. Sur chacune d'elle se trouvait un casque. J'en déduis qu'il était important de l'avoir sur la tête. Il sortit les deux engins au centre de la pièce, il y avait assez de place en tout cas. Elle était en plusieurs parties, il y avait une chaise au centre de cette dernière. Je ne savais pas son utilité dans l'histoire. Devant cette dernière se trouvait une boîte en métal, renfermant je suppose tous les systèmes électroniques permettant son bon fonctionnement. Et pour finir il y avait ce casque, cela devait être nos « yeux » car je ne voyais pas d'écran.

-Bon alors tout est prêt, viens d'installer sur la chaise, me dit-il calmement.
-Ce n'est pas douloureux j'espère, demandai-je en commençant à paniquer.
-Ben pas plus que ce que tu vas vivre dans le jeu.

Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase ne m'avait pas rassuré. Mon impatience commençait à se transformer en peur. Je me dis que c'était tout à fait normal comme réaction après tout. J'écoutais enfin Roland et je m'assis sur la chaise d'une des deux machines. Je déglutis un coup et il me rassura en me posant la main sur mon épaule gauche.

-Bon maintenant tu vas mettre ce casque et suivre toutes les instructions à la lettre. Si vraiment tu pourras me poser des questions une fois que tu seras entièrement dans le jeu, car je ne t'entendrais pas quand tu parleras. Es-tu prêt ? Demanda-t-il pour finir.
-Moyennement … mais je ne vais pas reculer maintenant.

Je pris alors le casque et l'installai sur ma tête. J'avais fermé les yeux par réflexe. Je n'entendais plus rien autour de moi. Les oiseaux qui chantaient auparavant, n'était plus présent. Je n'osais même plus rouvrir les yeux de peur de voir quelque chose d'affreux. Puis j'entendis un léger sifflement, ce qui me les fit ouvrir de curiosité. Je vis alors l'écran avec écrit « Jeu à Double Tranchant ». Enfin, il était enfin devant moi, le jeu que je voulais voir depuis longtemps. J'attendis les instructions comme me l'avait dit Roland. C'est alors que j'entendis une voix féminine me parler et me dire.

-Bienvenue dans Jeu à Double Tranchant, êtes-vous nouveau ?


[HS// Pour ceux qui ne savent à quoi ressemble un arc classique >< Regardez ici ><. Je tiens à préciser qu'il ne possède pas tout ce qu'il y a sur l'image ^^]

© Copyright Ërok, Nhoks et Krystal 2009
Revenir en haut Aller en bas
Ërok
Ërok

Dieu de l'Ombre: Force, sans-pitié et rage


Parchemin d'identité
Race: Nalami(e)
Age du personnage: Inconnu
Haut-faits/Connaissances:

Jeu à Double Tranchant Empty
MessageSujet: Re: Jeu à Double Tranchant   Jeu à Double Tranchant EmptyVen 13 Mai - 23:25

[HRP// Exceptionnellement pour l'Anniversaire de Allys (elle a supplié tout le monde de dire oui xD), je mets la suite]

Chapitre 3 :
Transfert Jeu-Réalité



Je fus surpris de la question que la machine me posait. Sur le moment je ne répondis rien car j'étais sous le choc. Je ne le fus pas longtemps, car j'entendis de nouveau.

-Bienvenue dans Jeu à Double Tranchant, êtes-vous nouveau ?
-Oui, répondis-je en étant sûr qu'elle n'allait pas comprendre.
-Réponse acceptée. Nous allons procéder à l'inscription d'un nouveau joueur. Pour commencer nous allons vous prélever un échantillon de votre sang qui servira à notre base de données.

Je sentis quelque chose rentrer dans mon avant-bras. C'était froid et je ne m'y attendais guère. J'eus un mouvement de recul qui me fit d'autant plus mal que si je n'avais rien fait.

-Veuillez rester tranquille, s'il vous plaît.
-Elle est marrante … c'est que ça fait mal cette connerie, répliquai-je.
-Échantillon correct. Analyse en cours … Bienvenue Lucas Myatsu. Maintenant nous allons procéder à la création de votre Avatar. Veuillez choisir la race qu'il incarnera parmi la liste proposée. Si vous avez besoin de détail sur une race en particulier dites « Aide » suivi du nom de la race en question.

Je devais avoir la bouche grande ouverte, prête à accueillir une mouche qui était de passage. Je me ressaisis, je crois que c'est de savoir mon nom qui m'avait perturbé. Alors, dans la liste il y avait beaucoup de race possible. Franchement je ne sais pas laquelle choisir, des elfes, des nains, des dragons ou encore des fées... décidément les développeurs n'avait pas lésiné sur les moyens. Voyons voir ce que je ne connais pas … tiens Umanis. Je me demande ce que c'est. Je vais tester le commande vocale qu'elle m'avait dit de faire en cas de besoin.

-Aide Umanis, dis-je.
-Les Umanis sont des créatures diversifiées. Ils arborent des apparences animales alors qu'ils possèdent l'intelligence d'un humain et sa bipédie. Suivant l'animal représenté, ils peuvent exceller dans diverses compétences, tel que la chasse, la pêche, les pièges, la discrétion et plein d'autre. Les animaux qui peuvent être représentés sont tous ceux que l'on peut croiser dans la nature, par exemple lion, loup, baleine, araignée, limace, lézard et pleins d'autres. J'espère que cette explication vous aura suffi.
-Oui merci... Bon je crois avoir choisi, je vais prendre Umanis.
-Choix accepté. Veuillez déterminer quel animal vous voulez représenter.
-Euh … Tigre.
-Choix accepté. Nous allons passer à la description de votre Avatar. Veuillez définir la couleur de votre pelage.

Par contre, là il me fallait un peu plus de réflexion pour trouver l'apparence de mon personnage. À dire vrai cela me faisait bizarre de tout choisir sans savoir ce que je voulais faire. J'étais tellement impatient que je n'y avais même pas réfléchis pendant mon cours de tir à l'arc. Je ne savais pas du tout à quoi il allait ressembler. Alors, il fallait que je choisisse une couleur pour ma fourrure, d'après l'écran j'ai le droit de choisir vraiment toutes les couleurs. Malheureusement un homme-tigre violet je ne pense pas que je supporterais. Je vais choisir une couleur un peu plus commune sans vraiment l'être... tiens en blanc j'aime bien l'idée. Donc ma fourrure sera blanche, maintenant passons aux yeux. J'aimais tout particulière le bleu du ciel, qui est proche de ce qu'on appelle le bleu céruléen, donc je ne vais pas hésiter. Après pour le reste je verrais bien.

-Blanc.
-Choix accepté. Maintenant veuillez définir la couleur de vos yeux, continua-t-elle.
-Bleu céruléen.
-Choix accepté. Maintenant veuillez définir la taille de votre Avatar.
-Euh … la même que la mienne.
-Choix refusé. Veuillez définir la taille de votre Avatar.
-Un mètre quatre-vingt.
-Choix accepté. Nous avons presque terminé. Dernière étape. Veuillez définir un patronyme pour votre Avatar. Un Nom et un Prénom.
-Odayaka Kegawa.
-Choix accepté. Vous allez maintenant pouvoir partir à la découvert du monde de Xirias et ses dangers. Je vous souhaite bonne chance.

J'allais enfin découvrir ce nouveau monde. Alors, il l'avait prénommé Xirias, pourquoi pas après tout. L'écran qui se trouvait devant moi se brouilla puis devint tout noir. J'avais l'impression qu'il avait planté. C'était peut-être le cas. J'allais le demander à Roland quand je me souvins qu'il avait dit qu'il ne m'entendrait pas. Bon je devrais me passer de lui pour l'instant. J'allais bouger mes bras pour voir si le casque était toujours branché, que je fus éblouis par la lumière de l'écran. Je mis un peu de temps avant de recouvrer la vue. Celle-ci revenait petit à petit, les premières couleurs qui parvenaient jusqu'à moi était du bleu et du vert. Je ne tardais pas à comprendre pourquoi. Autour de moi se trouvait une lisière de forêt, c'est de là que provenait le vert. Sur ma gauche il y avait un trou dans le paysage qui me permet de voir un morceaux de ciel, d'où le bleu. Les arbres qui se trouvaient ici, étaient des conifères, je reconnus des sapins et des pins. Malheureusement je n'étais pas fort en botanique pour tous les reconnaître. Je tournais la tête pour mieux voir ce qui m'entourait. Apparemment je me trouvais dans une petite clairière, il était tôt dans la journée en voir la position du soleil dans le ciel. La forêt se trouvait tout autour de moi, l'endroit où je pouvais voir le ciel à l'horizon donnait sur un sentier.
J'aperçus à ce moment-là une silhouette au loin qui se rapprochait tranquillement de moi. Je me demandais qui ça pouvait bien être. J'attendis qu'elle arrive. Je n'y faisais pas attention mais j'entendais des oiseaux chantonnaient au loin. Ainsi que les bruits de ses pas faisant crisser l'herbe sur son passage. Je me rendis compte qu'il s'agissait d'un homme, il semblait avoir la quarantaine et ses cheveux bruns était très court. Il affichait un sourire tout en fermant les yeux puis les rouvrit. Je fus surpris de les voir aussi gris, j'avais l'impression qu'ils étaient éteints et qu'il ne possédait pas d'âme. Un frisson me parcourut l'échine rien qu'à cette pensée. Il s'arrêta environ à un mètre de moi. Je le fixais longuement attendant une réaction de sa part.

-Bienvenue sur les Terres de Xirias, Umanis Kegawa Odayaka. Je me présente, Karim Helper pour vous aider. Je suis là pour vous expliquer tout ce qu'il faut savoir pour jouer et survivre dans le jeu. Bon pour commencer je vais vous expliquer comment vous déplacer. Cela est très simple, il vous suffit de vouloir avancer pour le faire et pareil pour les autres directions. Ne vous inquiétez pas le système a prévu l'éventualité que vous vous déplaciez dans la réalité. C'est pour cela que vous devenez paraplégique pendant votre période de jeu. Alors, n'essayez pas de vous lever chez vous, vous n'y arriverais pas. Bon maintenant passons à la pratique, veuillez vous rendre jusqu'au cercle doré qui se trouve sur le sol et revenez me voir.

Je ne savais pas de quoi il parlait, je ne voyais rien autour de moi. C'est alors qu'un halo de lumière doré apparut derrière lui et il se transforma en un cercle doré flottant dans l'air. Je ne cherchais pas à comprendre ce qu'il se passait, en tout cas pour l'instant je m'amusais bien. Alors, il suffisait de vouloir aller là-bas. Intéressant, c'est alors que j'avançais en direction du cercle. Je le traversais, ce qui eut pour effet de le faire disparaître. Je n'avais plus qu'à retourner voir Karim. J'arrivais à ses côtés et je lui adressais la parole.

-Voilà j'ai fait ce que tu m'as demandé.
-Bien, donc maintenant que vous savez faire cela, vous pourrez sans doute monter jusqu'en haut de cette montagne pour aller jusqu'au cercle doré. Vous pouvez marcher, courir, grimper ou encore sauter. Revenez me voir quand cela sera fait.

Là il me demandait l'impossible, il n'y avait aucune montagne dans le coin. Où voulait-il que j'aille pour trouver ce cercle, non mais franchement. Je commençais à me diriger vers le chemin que j'avais vu un peu plus loin. Pendant que j'étais en train de marcher, j'entendis un bruit étrange. J'avais l'impression que des petits cailloux était en train de rouler le long d'une pente en entraînant d'autre sur son passage. Je me retournais curieux de voir ce qui faisait ce vacarme et je reculais de surprise. Un peu plus loin devant se trouvait plusieurs plate-formes formant une petite montagne. Celle-ci ne se trouvait pas là il y a cinq minutes, mais c'est quoi ce bazar. Je vis un faible halo de lumière qui flottait dans les airs, cela devait être mon cercle. La montagne était plus haute qu'elle n'y paressait. Je pris mon courage à deux mains et j'allais au pied de cette dernière pour commencer l'ascension. Bon maintenant il fallait que je grimpe là-haut, pas de problème. Je saisis la première prise que je vis et je remarquais deux choses. Je ressentais la pierre comme si je l'avais attrapé dans la vraie vie. Cela montrait à quel point la répercussion sur la vie réelle était énorme. La deuxième était l'apparence de ma « main » ou devrais-je dire patte plutôt. Je fus surpris de voir que mon physique avait changé, alors que c'était tout à fait normal. Celle-ci possédait des doigts plus petits, il y avait toujours le doigt opposable pour pouvoir attraper des choses. Des griffes avaient remplacé mes ongles, ma patte était recouverte de poils blancs. J'en n'en revenais pas l'impression que cela était de voir son personnage ainsi, cela faisait tout drôle. Je retournais ma main pour voir qu'il y avait des coussinets. J'arrêtais de contempler ma nouvelle apparence pour me mettre en route vers le sommet. Je grimpais le long des parois à l'aise, je ne pensais pas que s'était aussi facile que cela. Il me fallut moins de cinq minutes pour grimper les dix mètres qui me séparaient du sol. Pourtant, je n'étais pas aussi doué en escalade. Je ne veux pas chercher à comprendre, je suis sûr que Roland m'attend. Je traversai le cercle doré qui disparut comme le précédent.
Je sentis la terre en train de trembler sous mes pieds, enfin patte. La montagne était en train de s'effondrer. Je sautais alors de plate-forme en plate-forme pour être sûr de ne pas m'écraser avec les morceaux de rochers qui étaient en train de se détacher. Une fois en bas il avait de la poussière partout, elle m'empêchait de repérer l'endroit où se trouvait Karim. J'attendis un petit moment avant de distinguer des formes autour de moi je reconnus celle de l'homme. Je me précipitais alors vers lui, j'avais envie d'en finir avec toutes ces bricoles.

-C'est bon j'ai réussi, dit le plus vite possible.
-Vous avez pu remarquer que vous pouvez pratiquement tout faire au niveau des déplacements. Vous pourrez aussi nager ou voler si votre race vous le permet. Cela pourra vous servir lorsque vous traverserez des territoires de Xirias. Bien sûr …
-La suite ! Bon sang ! M'énervais-je.
-Vous pourrez faire des quêtes tout au long de votre aventure. Pour reconnaître une personne qui a la possibilité de vous offrir une quête, vous pourrez distinguer un halo de couleur rouge. Il vous suffit d'engager la conversation avec cette personne pour qu'elle vous demande un coup de main. Justement j'ai une quête à vous proposer, parlez-moi pour voir.
-Sérieusement il commence à me gonfler, je n'ai pas que ça à faire. Bon tu veux quoi comme coup de main ? Demandai-je en haussant la voix.
-Ce n'est pas en parlant ainsi que vous me donnez envie de vous parler. Pourtant, j'ai besoin de vous pour éradiquer les lapins qui se trouvent derrière moi. Ils n'arrêtent pas de me saccager mon jardin. Tenez, choisissez une arme et exterminez-les.

Je restais bouche bée face au but de la mission. Tuer des lapins... ils auraient pu donner plus dur franchement. Alors, je vis plusieurs armes apparaître devant mes pieds. Il y avait une épée, un bâton de mage, des dagues et un arc. Je n'avais pas envie de faire de l'arc ici aussi, donc je vais choisir autre chose. Qu'est-ce que je pourrais bien prendre ? Je ne me voyais pas prendre une épée, surtout que je ne savais surement pas la manier. Pour le bâton de mage, je me vois mal taper les lapins jusqu'à ce que mort s'en suive. Il ne me restait plus que les dagues, de toute façon je pourrais changer si ça ne me plaît pas. On est dans un jeu après tout. Je pris alors les dagues et tout le reste disparut en laissant une fumée derrière eux. C'est alors que j'entendis des couinements devant moi. Je levais la tête et je remarquais que cinq lapins étaient apparus. Je souris de tous mes crocs et je me précipitais vers eux en ayant à l'esprit qu'il me faudrait que cinq minutes pour les tuer.

Cela devait faire maintenant dix minutes que je les coursais et j'en avais pas eu un seul. Ils étaient bien plus rapide que je pensais. J'essayais toujours de les attraper jusqu'au moment où je pris une branche dans les pattes ce qui me fit voltiger sur dix bons mètre. C'était limite si j'avais plein d'herbe dans la bouche. J'abandonnais l'idée de courir après, il fallait que je sois plus rusé que ces derniers. Je me redressais et me mis à quatre pattes, dans le jeu j'étais bien un chasseur ? Alors j'allais faire comme eux, traquer ma proie et la saisir au bon moment. J'avais accroché les dagues à mon pagne, je ne possédais que cela en habit. J'avais la drôle d'impression que mes oreilles étaient en train de bouger pour capter le moindre son. Grâce au casque j'avais l'impression d'être au cœur de l'action. J'attendis encore un petit moment, encore... encore. Je bondis sur le lapin qui venait de sauter devant moi, je le saisis dégaina une de mes dagues et je lui tranchais la gorge. Le lapin ne bougea plus et un peu de sang coula puis il disparut comme il était venu, sans rien laisser derrière lui. J'étais content de ce que j'avais réussi à faire.

-Au suivant, dis-je à voix haute.

Il ne fallut pas loin pour qu'il ne m'en reste plus qu'un. Je le regardais droit dans les yeux, mais il ne bougeait pas. Seul ses oreilles frémissaient. J'avais l'impression qu'il me narguait, mais je sentais qu'il était plus fourbe que les quatre. Je m'avançais tout doucement à quatre pattes vers lui. Il se retourna puis fit quelques bonds. Je ne savais pas à quoi il pensait. Une branche craqua sur une de mes pattes, je me figeai. Il était à l'affut et ne bougeait plus lui non plus. J'attendis quelques minutes puis je lui bondis dessus et à ma grande surprise il ne bougea pas. Je l'égorgeais comme les autres, mais lorsque celui-ci disparut quelque chose tomba sur le sol. Je ne savais pas exactement ce que c'était. Je pris la bille rouge de cinq centimètres dans ma paume et je la regardais plus attentivement. Je pouvais voir quelque chose osciller à l'intérieur. Je me demandais à quoi cela pouvait bien servir.

-Il se peut qu'un monstre lâche un item en disparaissant. -Je sursautais- Vous pouvez très bien le garder sur vous ou alors vous avez la possibilité de le transférer dans le monde réel en tenant l'objet et en disant « Transfère ». Voilà je vous ai pratiquement tout dis sur les objets, vous pourrez voir le reste par vous-même.
-Euh … ok.
-Je vois que vous avez réussi la mission que je vous avais confié. Je vous suis mille fois reconnaissant, ces lapins ne détruiront plus mon beau jardin. Pour vous remercier je tiens à vous offrir la possibilité de manier deux éléments si vous le désirez, je ne vous forcerais pas. Mais attention vous ne pourrez pas revenir en arrière pour changer les éléments que vous maîtrisez. Alors, faites votre choix parmi la liste suivante : Air, Animal, Cristal, Eau, Feu, Foudre, Glace, Lumière, Métal, Plante, Ténèbres, Terre. Je vous laisse choisir.
-Bon alors je vais quand même en prendre, car je ne refuse jamais une récompense. Bon alors il faut que j'en choisisse deux ou moins … Je vais prendre Foudre et … qu'est-ce que je pourrais prendre d'autre ? La Glace ça m'a l'air cool. Oui c'est ça ! Je vais choisir Glace et Foudre.
-Vous avez bien dit Glace et Foudre ? Vérifia Karim.
-Oui je confirme.
-Bien maintenant vous pourrez vous entraîner avec des mages pour maîtriser vos éléments. Je n'ai plus rien à vous apprendre. Il vous suffit de quitter le tutoriel en empruntant le seul qui se trouve là-bas, dit-il en me pointant le seul chemin de la clairière. Bonne chance pour la suite.

Il disparut plus vite qu'il était venu, j'aperçus une sacoche à l'endroit où il se tenait deux secondes plus tôt. Justement j'avais besoin de quelque chose pour transporter ce que j'avais trouvé. J'ouvris la sacoche et j'y mis la bille rouge écarlate. Je me demandais bien ce que ça pouvait être, je suis sûr que Roland pourra me le dire. Je suis sûr que cela fait quelques temps qu'il y joue lui. Bon il fallait que je me dépêche, il doit m'attendre d'ailleurs. Je courrais en direction du chemin et je remarquais que le soleil était déjà bas dans le ciel. Il était sur le point de se coucher, cela faisait autant de temps que je jouais ? Je n'avais vraiment pas vu le temps passer. Ce que j'avais vu m'avait fait accélérer la cadence. Une fois dans le chemin je me stoppais. Que pouvait-il y avoir derrière ? Je ne le saurai quand avançant. Je fis moins de dix pas que je vis un écran blanc. Pour éviter d'être ébloui comme là dernière fois je fermais les yeux. J'attendis quelques minutes, en fait ce qui me les fit ouvrir c'est une voix qui m'appelait.

-Lucas ? Lucas c'est toi ? Demanda la voix.

J'ouvris les yeux et je vis mon interlocuteur. C'est bizarre de voir d'autre personne. J'en étais émerveillé, il y avait tant de personnes différentes dans cette ville. Je me concentrais d'abord sur celle qui m'appelait par mon nom, vu qu'elle me connaissait j'en déduisis qu'il s'agissait de Roland. Malheureusement si je l'avais croisé dans une rue, je ne l'aurais pas reconnu. Ses cheveux argentés lui descendaient jusqu'aux omoplates, ce qui me fit bizarre vu qu'il les possédait court dans la vraie vie. Par contre, j'aurais pu le reconnaître au regard, il possédait exactement le même et ces yeux étaient toujours bleus. En tout cas lui était plus habillé que moi, j'espère que je pourrai me dégoter quelque chose à me mettre sur le dos. Il portait un pantalon blanc et des chaussures bleues, on les voyait à peine à cause du manteau long qu'il avait sur lui. Je m'avançais vers et il fit de même. Plus je me rapprochais et plus je remarquais une corne sur la partie gauche de son front. Celle-ci était dorée, je ne savais pas ce que son personnage incarnait comme race, mais je n'allait pas tarder à lui demander.

-Alors, tu as enfin fini le tutoriel ? Me demanda-t-il avec un sourire aux lèvres.
-Oui j'ai enfin fini la partie la plus chiante d'un jeu. Mais dis moi tu représentes quoi, parce que je n'arrive pas à trouver.
-Ben à vrai dire c'est une race un peu spécial, je suis un Ange Déchu. Je me doutais que tu allais prendre un Umanis, mais je n'en étais pas persuadé, changea-t-il de sujet.
-Oui j'ai bien aimé la description quand je l'ai entendu, donc je l'ai choisi dès le début. Mais dis moi, si tu es Déchu c'est qu'il s'est passé quelque chose, non ?
-... J'aimerais ne pas en parler, me confia-t-il. Sinon rien de particulier ?
-Ben je n'ai pas souvenir … ah si, regarde ce que j'ai trouvé, dis-je en sortant la bille rouge de ma sacoche. Je ne sais pas du tout ce que c'est, je me suis dit que peut-être que …

Roland m'avait plaqué une main sur la bouche et son autre main me força à remettre la bille dans ma sacoche. Je ne savais toujours pas ce que c'était, mais je crois que j'avais trouvé un objet très recherché dans ce monde. Il desserra son emprise, je pouvais à nouveau respirer et parler. Décidément un museau ce n'était pas très pratique, on pouvait facilement m'étouffer si je ne me débattais pas. Bref j'attendais qu'il me dise ce qui n'allait pas avec cette bille.

-Désolé d'avoir réagi ainsi, mais ce que tu tenais est très recherché.
-Je m'en serais douté, mais tu peux m'expliquer pourquoi ? Demandai-je intrigué.
-Bon je vais te faire un petit topo. Toutes les personnes ici présentes et d'autres dans le monde de Xirias recherchent activement les douze billes de la puissance. On dit que quiconque possède toutes les billes des Éléments pourra aller par delà les monts et les océans pour obtenir le pouvoir ultime. C'est pour cela que tout le monde les cherche, mais si ce n'était que cela, ça irait. Le problème avec ces billes c'est que chacune d'entre elle est unique, expliqua-t-il.
-Ah … je comprends mieux.
-J'espère que personne ne l'a vu sinon tu risques d'être attaqué et je ne veux pas imaginer ce qui arrivera si jamais tu te fais attaquer...
-WEEEEEEERRRRRRRKIEEEEEEEEEEELLLLLLLL ! cria une voix qui se rapprochait très vite des deux camarades.

Je ne savais pas du tout ce qui faisait ce bruit-là. Je regardais tout autour de moi sans rien voir. C'est alors que j'entendais quelqu'un courir, cela venait de derrière Roland. Je me déportais sur le côté et je vis une fille arrivait en furie. Mais qu'est-ce qu'elle avait celle-là ? Roland se demandait ce que je regardais et il se retourna. À son sourire je pus en déduire qu'il l'a connaissée. C'est marrant, mais je reconnus d'office la race qu'elle représentait, avec de longues et fines oreilles. Elle était surement une Elfe. Sa peau était assez matte et ses cheveux ressortait à cause de leur couleur platine. C'est bizarre, mais elle ne ressemblait pas trop à la description d'un Elfe, à part les oreilles. Elle possédait une veste du style campagnarde avec un attirail de poche, son pantalon noir possédait une chaîne sur la gauche qui cliquetait quand elle courrait. Elle commençait à freiner le pas, car elle arrivait à notre hauteur. Elle fit comme si je n'existais pas, elle ne devait pas penser que Roland et moi étions en train de discuter.

-Werkiel dès que j'ai vu que tu étais à Aritrh, je me suis précipitée pour venir. J'espère que tu n'as pas fait de bêtise pendant mon absence, demanda-t-elle d'une traite.
-... , fit l'Ange Déchu.
-J'en étais sûr qu'est-ce que tu as encore osé faire ? Non mais franchement tu n'es pas croyable ! Qui as-tu éborgné ? S'égosilla l'Elfe.
-Bon tu arrêtes d'être tout feu tout flamme dès que tu arrives dans le jeu, ça te perdra un jour ! Et si tu continues fais gaffe à tes oreilles ! S'exclama Roland fermement.
-Excuse moi … Bon qu'as-tu fais ?
-Ben tu vois l'Umanis qui se trouve derrière moi ? Il est nouveau c'est moi qui l'ai rencontré dans la vraie vie.
-Euh … Bonjour, dis-je en me frottant l'arrière de la tête.
-Werkiel, tu sais très bien que c'est dangereux d'amener quelqu'un ici ? Réprimanda-t-elle.
-Pardon, mais tu l'appelles comment ? Demandai-je surpris.
-Excuse moi je n'ai pas eu le temps de te dire comment je m'appelle dans le jeu. Moi c'est Werkiel Gaman et elle s'est Minami Lyanëal ou Lyana, c'est une Elfe de Feu, me répondis Roland.
-Une quoi ?!
-Espèce d'inculte va ! Si tu veux le savoir un Elfe de Feu est un maître dans l'art du Feu comme son nom l'indique, mais ils peuvent utiliser de l'énergie qu'ils possèdent pour créer des boules ou des armes. Si j'arrive à le maîtriser correctement je pourrais presque faire apparaître un arc, enfin en donner l'illusion, expliqua-t-elle.
-D'accord, je te remercie pour ces explications.
-Werkiel, je persiste, tu n'aurais JAMAIS dû lui apprendre l'existence de ce jeu !
-Si je te dis que tout va bien, il ne m'a pas l'air comme les autres et j'ai senti du potentiel chez lui, s'exclama Roland.
-J'ai peine à te croire, finis par lâcher sèchement Lyana.

Je me sentis vexé, seulement au fond je ne sais pas pourquoi mais, elle avait raison. Je ne dis rien pour ne pas envenimer la situation. Soudain tout ce passa très vite, je vis une masse s'approcher de mon visage. Par réflexe je me penchais en arrière et je tombais sur les fesses. Je sentis alors quelque chose m'effleurer la gorge. Je me calmais malgré le fait que mon cœur était en train de battre à cent à l'heure dans ma poitrine. C'était une arme compact, dont l'opacité n'était pas totale. Je n'avais jamais vu ça. Je sentis la lame s'appuyer sur mon menton et elle m'entailla la peau. Je sentis du sang glisser le long de ma fourrure blanche. Je ne donnais pas cher de ma peau.

-Lyana !! Tu veux que j'ai recours à ça ? S'écria-t-il.
-Rahh je voulais voir ce qu'il pouvait faire et la réponse est : Pas grand-chose, répondit-elle.
-Tu veux que je te dise quelque chose Lyana, on ne peut plus faire marche arrière, il en a une.
-Comment ?! Tu m'excuses, mais même avec du temps et de la chance j'ai eu du mal à avoir une, alors comment il a pu en avoir une dès le premier jour ?
-Les aléas de la chance sont un facteur imprévisible ma chère. De plus je crois que tu vas l'apprécier d'autant, car il a celle que tu veux depuis toujours.
-Pardon ?! S'égosilla-t-elle.

J'étais en train de m'essuyer la petite coupure qu'elle m'avait faite. J'allais me relever quand je pris un bras tendu vers moi. Je fus surpris de voir qu'il s'agissait de Lyana, elle voulait m'aider à me relever. Je pris son bras et me remis sur avec son aide. Roland me sourit et moi je ne savais pas où me mettre. Décidément c'était très gênant d'être un nouveau dans un environnement inconnu.

-Je m'excuse pour ce qui vient de se passer. Je me suis emporté, déclara-t-elle.
-Euh … ben ça ne fait rien, dis-je pas trop convaincu.
-Bon cela fait déjà deux heures que tu es sûr le jeu... euh tu t'es nommé comment ? Me demanda Werkiel.
-Ah oui, je me nomme Kegawa Odayaka.
-Ok je m'en souviendrais, poursuivit l'Ange Déchu. Comme je le disais ça fait environ deux heures que tu joues, il va falloir qu'on se déconnecte pour que tu marches un peu.
-Werkiel, je vais vous laisser alors, on se reverra plus tard. J'aurais besoin de te parler, lâcha-t-elle.
-Je comprends, je ne sais pas quand je reviendrais. Sûrement demain si tout va bien. Bon tu me rejoins dans la cuisine. Pour te déconnecter suis mon exemple. Déconnexion Werkiel Gaman.

Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'il avait disparu de mon champ de vision. Il ne me restait plus qu'à aire la même chose. Lyana partit en marchant à l'autre bout de la ville. Avant de partir il fallait que je fasse quelque chose, je ne faisais pas confiance au jeu. Je sortis la bille de ma sacoche, je la regardais une dernière fois et je prononçais tout bas « Transférer ». Au même moment je refermais ma main et je la plongeais de nouveau dans ma sacoche pour faire croire qu'elle y était encore.

-Déconnexion Kegawa Odayaka.

L'écran du casque devient alors tout noir. Je le saisis et je sortis ma tête de là. C'est vrai que ça faisait du bien quand ça s'arrêtait. Je soupirais un bon coup et je remarquais que Roland n'était plus sur la chaise de la machine d'à côté. Ah oui il fallait que je le retrouve dans sa cuisine. J'essayais de me lever, mais mes jambes avaient du mal à réagir. Je comprends mieux pourquoi il fallait que je stoppe maintenant. Je m'aidais de la rambarde qui se trouvait devant la chaise, je suis sûr qu'elle est là pour nous aider dans les premiers temps de jeu. J'arrivais à me mettre debout et je remarquais deux choses. L'une était que la bille que j'avais transféré se trouvait juste devant moi. Je m'en saisis et la mis aussitôt dans ma poche. Je ne voulais pas qu'ils soient au courant que je l'ai ramené dans la vie réelle. La deuxième chose était que l'entaille que m'avait fait l'Elfe de Feu était ouverte et du sang tombait sur le carrelage. Je posais une main sur la plaie et je marchais doucement, mais surement vers la cuisine en m'aidant de tout ce qui pouvait m'aider.

Après dix bonnes je réussis enfin à arriver dans la cuisine. Roland m'attendait et il était limite en train de se foutre de moi quand j'essayais de marcher. Bon ça allait un peu mieux que tout à leur. Maintenant je sentais des fourmis tout le long de ma jambe. Je trouvais cela vraiment très désagréable. Je grimaçais à chaque pas que j'entreprenais, franchement qu'est-ce que la vie pouvait être dur.

-Alors, tes premières impressions ? Demanda-t-il en s'appuyant sur le rebord de l'évier.
-Ben très bonne, malgré la dégénérée qui m'a mis cette épée sous ma gorge, lâchai-je.
-Désolé je n'y pensais plus à Lyana, elle est très speed mais n'est pas méchante. Enfin tant que tu n'es pas son ennemi. T'inquiète tu n'en es pas un. Sinon tu n'as pas ressenti quelque chose de bizarre ?
-Ben un peu, j'arrivais à entendre plus que d'habitude. Je suis même un excellent grimpeur, dis-je en rigolant.

Roland me suivit et nous parlâmes assez longtemps. Lorsque que je recouvris l'usage de mes jambes, nous y retournâmes un petit moment pour que je ne perde pas l'habitude de ma rééducation des jambes. C'est vrai que maintenant je savais ce que ressentait les paraplégiques qui avaient une chance de remarcher en faisant de la rééducation. Malheureusement je n'étais pas au bout de mes surprise en jouant à ce jeu.


© Copyright Ërok, Nhoks et Krystal 2009
Revenir en haut Aller en bas
Ërok
Ërok

Dieu de l'Ombre: Force, sans-pitié et rage


Parchemin d'identité
Race: Nalami(e)
Age du personnage: Inconnu
Haut-faits/Connaissances:

Jeu à Double Tranchant Empty
MessageSujet: Re: Jeu à Double Tranchant   Jeu à Double Tranchant EmptyLun 29 Aoû - 20:48

Chapitre 4 :
Le début de ma fin


Une journée s'était déjà écoulée depuis le moment où j'avais découvert ce jeu. Je n'avais envie que d'une chose maintenant, c'était d'y retourner. Depuis hier, je me sentais libre de mes mouvements et je touchais toujours mon menton pour me rappeler à quel point cela pouvait être vrai. Je n'avais pas rêvé, on m'avait bien menacé avec une arme. À ce souvenir j'en souris. Roland n'étais pas loin de moi, nous nous trouvions dans la cour du Lycée, car notre journée était terminée. Pourtant il n'était que deux heures de l'après-midi. J'avais eu le malheur de croiser ma sœur, cela eut pour effet de rendre muet Roland qui ne parlait déjà pas beaucoup. Je me demandais si elle avait seulement remarqué qu'il en pinçait pour elle. Je soupirais de déception lorsque l'on fut de nouveau seul. Roland me regarda intrigué mais je lui fis signe de laisser tomber. Soudain quelque chose lui vint en tête et il s'arrêta devant moi, m'obligeant à faire de même. Je fis de gros yeux rond.

-Qu'est-ce qui te prend d'un coup ? Demandai-je surpris de sa réaction.
-J'allais oublié quelque chose. Tiens je te passe les clefs de chez moi, comme ça tu pourras aller jouer en attendant que je revienne.
-Tu es sûr que ça ne te dérange pas ?
-Mais non pas le moins du monde, sinon je ne te proposerais même pas, finit-il par dire. À tout à l'heure.

Il fouilla dans ses poches pour sortir deux trousseaux de clefs. Il me donna celui qui ne possédait que deux clefs. L'autre trousseau devait être les clefs de sa voiture. Il me montra laquelle servait à ouvrir sa porte d'entrée. Roland s'en alla sans attendre, il devait avoir oublié un rendez-vous important. Je m'en contrefichais car je pouvais aller jouer tout seul. Je ne me fis pas prier et je pris vite mes affaires de scooter, en me trompant de code au passage pour ouvrir mon casier. Je courrais vers mon moyen de transport, il me faudrait dix bonnes minutes avant d'atteindre la maison de Roland. Je fis ronronner mon scooter et je pris la route sans vérifier la provenance des véhicules.

Je me garais à côté de sa porte d'entrée et je sortis vite les clef de ma poche. J'insérais la bonne où il fallait et j'ouvris violemment la porte qui claqua contre le mur. Je jurais dans ma tête tout en la refermant doucement cette fois. Une fois cela fait, je grimpais les escaliers à toute allure et je pris la première à droite. Devant moi se tenait les deux machines. Apparemment Roland n'avait pas pris le temps de les ranger. J'enlevais mon blouson et je posais tout par terre. Je me calmais un peu avant de mettre le casque et d'entrer une nouvelle fois dans ce monde de liberté. Je m'installais tranquillement dans le fauteuil et je le mis sur ma tête. L'écran s'alluma aussitôt et la voix me demandait si j'étais nouveau, je lui répondis que non. Et voilà que je sentis une petite piqûre, rien de bien méchant quand on l'a subit plein de fois la veille. Une goutte de sang pour vous retrouver dans votre Avatar.

J'étais enfin de retour sur les terre de Xirias, je pris une grande bouffé d'air frais, puis je me rappelais ce que j'avais entrepris la veille. Grâce à l'aide de Werkiel j'avais réussi à faire les premières quêtes pour débloquer certaine chose. J'avais la possibilité d'utiliser des sorts plutôt basique, de quoi faire un choc statique et geler le gros orteil de quelqu'un. Je n'allais pas aller loin avec cela. J'avais aussi récupéré un peu de Luxen, il s'agissait de la monnaie dans le jeu. Je ne savais pas encore ce que j'allais acheter avec. Les quêtes rapportent pas mal je trouve, ce qui est plutôt bien quand on commence un jeu, car on se retrouve toujours dans le besoin. Ou alors je ne nécessitais de rien parce que Werkiel m'aidait dans mes quêtes ? Je pense que cela y joue aussi. Bon de toute façon il fallait que je retourne à Aritrh pour faire de nouvelles quêtes et ainsi apprendre de nouvelle chose.
Je suivis le sentier sur lequel je me trouvais en direction du Sud-Est. La ville se dessina au loin, tout était si rustique et pourtant si chaleureux quand on y arrivait. Je pénétrais alors dans la cité en scrutant les environs pour repérer les personnes ayant besoin d'un coup de main. Pour l'instant aucune quête en vue. Je m'avançais dans la rue, de chaque côté on pouvait voir des maisons faites de bois et leur toit était en chaume. Dans les personnes qui ne correspondaient pas aux vrais joueurs, il y en avait plus de la moitié qui était paysan. Tous étaient humains par contre, à l'exception des mages que j'avais vu hier pour des quêtes. Certains étaient des Elfes et d'autre ressemblant à des Umanis Reptile mais avec leur cape et capuche je n'arrivais pas très bien à le savoir. Je me dirigeais actuellement vers eux pour regarder s'ils n'avaient pas de nouveau une quête pour moi. Ils se trouvaient à la sortie Est de Aritrh, c'était pour cela que j'allais vers la gauche dès que je fus sur une place. Le chemin de terre était assez sec, en cette saison, on pouvait voir qu'il n'avait pas plu depuis un moment ici. Le soleil de Xirias se trouvait maintenant très haut dans le ciel, il ne devait pas être loin de son zénith. Les mages se trouvaient alors devant moi, l'un d'eux possédait un halo rouge autour de lui. Je me dirigeais alors vers lui.

-Que puisse-je pour vous aujourd'hui ? Demandai-je aimablement.
-Je vous reconnais vous êtes celui qui m'a rapporté les ingrédient dont j'avais besoin. Cela me fait d'autant plus plaisir de vous voir de nouveau. Voilà j'aurais besoin de quelques cornes de bison,il m'en faudrait cinq. Je sais que cela ne sera pas facile mais la récompense en sera d'autant plus importante. Alors accepteriez vous de m'aider de nouveau ? S'exclama l'un des Elfes mage.
-Oui je veux bien mais il me faudrait savoir où ils se situent ?
-Je m'en vais vous le dire, il vous suffit de prendre cette route et vous arriverez sans encombre dans une clairière où ils se trouvent. Faites attention ils peuvent charger à plusieurs.
-Je vous remercie pour les renseignements, j'y vais de ce pas.

Je sortis alors de la ville en direction de la clairière. Je tâtais les côtés de mon pagne pour voir si j'avais bien mes dagues. Je levais alors la tête pour m'apercevoir que le soleil commençait déjà à descendre. J'espère qu'il ne fera pas nuit avant que j'ai réussi à accomplir ma quête. Des bisons, hein ? À dire vrai, je n'en ai pas vu en vrai, mais les simples photos qui me venaient en tête, me disait qu'ils étaient très robuste. Je commençais déjà à préparer un plan pour y venir à bout facilement. Ce n'était pas si facile que ça en avait l'air, en tout cas. J'arrivais alors à l'entrée de la clairière. Je fus étonné de voir l'immensité de celle-ci. Bien sûr les bisons se trouvaient à l'autre bout, comme s'ils savaient que j'allais arriver. Je soupirais et fis un pas en avant.
Un craquement de branche vient de ma droite et un bruissement de feuilles de ma gauche. J'eus comme réflexe de me baisser et de me projeter en avant, enchaînement un roulade pour esquiver les deux attaques. Je me redressais sans mal puis je fis face à mes agresseurs. Ils étaient au nombre de deux. Le plus grand se tenait à droite, il avait un couteau dans sa main prêt à s'en servir. Je posais alors mes pattes antérieurs sur les poignées de mes dagues. Qu'est-ce qu'il me voulait ? Le petit avait une tête de psychopathe, il était pâle. L'idée qu'il pouvait être malade me traversa l'esprit. Il me regardait avec des yeux injectés de sang, ça me dégoutait. Seul ses courts cheveux noirs me paraissaient normaux. Apparemment le plus petit devait être le chef, car le grand chauve lui demandait quasiment tout le temps ce qu'il devait faire. Malheureusement, le jeune homme pâle ne répondit pas. Il portait un manteau qui descendait jusqu'à ses chevilles. Il s'avança doucement vers moi suivit de près par son gorille. Il me sourit dévoilant alors des canines anormalement développées. Je me mis alors en garde, prêt à utiliser mes dagues. D'après mes connaissances, j'aurais pu affirmer qu'il s'agissait d'un vampire.

-Bon il est plus rapide que ce que je croyais, le minou, dit-il en me regardant.
-Que devons-nous faire ? Demanda le plus grand.
-Suivre nos intentions de départ.
-Qu'est-ce que vous me voulez ? Je peux savoir ce que j'ai fait pour être attaqué de la sorte ?m'exprimai-je froidement.
-Allons bon il est bien connu que les petits chats n'ont pas de cervelle. Étant donné que je suis de nature généreuse, je m'en vais te révéler mon nom et mes attentions. Je me présente, je suis Wes Tony et je suis là que pour une chose, ceci, m'expliqua le plus petit.

C'est alors qu'il sortit quelque chose de la poche intérieur gauche de son manteau. Je ne savais pas ce qu'il comptait sortir, alors je serrais un peu plus mes dagues au cas où. Il tendit son bras et il me montra une bille jaune dorée. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle que j'avais trouvé la veille. Alors Werkiel avait raison, d'autres personnes les recherchaient. Problème j'étais tout seul, je ne pensais pas être en mesure de pouvoir faire quelque chose contre eux. La fuite n'était que mon unique chance. C'est alors que Tony me fit un sourire, mais pas n'importe lequel. C'était celui d'un meurtrier en plein extase à l'idée de commettre son crime.

-Alors tu sais très bien ce que je veux maintenant ! S'écria-t-il en remettant la bille dans sa poche.
-Non je ne vois pas du tout ce que tu veux, lui mentis-je.
-Tu fous pas de ma gueule ! – Son sourire disparut – Donne-là moi ! MAINTENANT !
-Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, désolé.
-Tu veux vraiment te payer ma tête ? Je t'ai vu hier avec cet enfoiré de Werkiel. Tu lui as montré ! Tu l'as mise dans ta sacoche ! Alors donne la ! S'égosilla-t-il.
-Mais je n'ai … m'interrompais-je.

Je n'eus pas le temps de finir que quelqu'un m'agrippa. Je n'avais pas surveillé mes arrières. Qu'allais-je faire ? Je me trouvais dans une position très délicate. Que devais-je faire ? Mes pattes ne touchaient plus mes dagues. Qu'allait-il me faire ? Tony s'approcha alors de moi, doucement. Je sentais mon cœur s'emballer dans ma poitrine. Se calmer était la première chose à faire. Malheureusement je n'y arrivais pas. Il était maintenant face à moi. Il me frappa alors dans le ventre de toutes ses forces. La douleur commença à se répandre dans tout mon corps, pour enfin revenir à l'endroit du choc. Je ne pensais pas que la sensation était si intense. Je sentis quelque chose couler le long de ma mâchoire. Je n'arrivais pas à voir ce que c'était. Il fallait que j'arrête de mentir sinon j'allais le regretter. Le problème c'est qu'il ne me laissait pas le temps de parler. Il continua à me mettre deux-trois coups dans l'estomac pour enfin me mettre une droite dans le museau. J'entendis un crac, mais je ne savais pas de quoi il s'agissait. J'avais mal de partout, surtout au niveau de mon estomac. En tout cas il était sérieux, il voulait l'Echios. Le problème je ne pouvais pas lui donner.

-Est-ce qu'il va agir en gentil petit chat et me donner ce que je veux ? Ou veut-il un nouvel aperçut de ce qui l'attend ? Demanda Tony.
-Je ne peux pas … articulai-je difficilement, ma mâchoire devait être touchée.
-Pardon ?! J'ai dû mal entendre.
-Je ne peux pas … répétais-je en toussant du sang.
-Non mais tu sais que tu commences à me gonfler ! Cria-t-il.

Il avait brandi le poing vers moi. Je sentais mon dernier moment arriver. Peut-être une intuition... Malheureusement même en disant la vérité, ça n'aura rien changé. Je fermais les yeux et j'attendis le moment de l'impact. Je me demandais bien où pouvait se trouver Werkiel quand j'avais besoin d'un coup de main.

¤¤¤¤¤¤¤

Pendant ce temps, dans le village d'Aritrh se trouvait Lyana et Werkiel. Ils ne bougeaient pas et laissaient chanter les oiseaux des alentours. Elle lui en voulait toujours d'avoir amené une source de problème et lui ne savait pas de quoi elle voulait parler. L'atmosphère était devenue lourde. Ils se trouvaient à la sortie Est de la ville, celle par laquelle Kegawa était partie. Elle ne savait pas très bien par où commencer, elle se disait par le début. Lui regardait le sentier, il savait que l'Umanis était passé par là. Il voulait le rejoindre le plus vite possible, il avait peur pour lui. Lyana dut le sentir, car elle rompit le silence de la ville.

-Bon il fallait impérativement que je te parle.
-Je le sais bien, mais de quoi veux-tu parler ? Demanda-t-il.
-Ben, pour tout commencer tu sais très bien que je suis pas contente que tu es amené ce Kegawa ici.
-Je sais mais il fallait que je lui montre. Il fallait qu'il vienne ici. C'est mon intuition qui m'a dicté ma conduite. Je sais que je suis à blâmer, je ne me protègerais pas en recevant ma punition, dit-il avec ferveur.
-Tu ne changeras jamais … Ça ne t'a pas suffit ta petite descente aux enfers ? Tu veux en avoir une nouvelle ? Cette fois je ne serais peut-être pas là pour te rattraper.
-...
-Et puis même si ce gars à trouver une Echios, il ne va pas la garder longtemps avec les pilleurs qui rôdent dans le jeu. Surtout que tout le monde essaie de découvrir ce qu'il se trouve au delà de cette porte.

Roland resta silencieux, il était plongé dans ses souvenirs. Des images enfouies essayaient par tous les moyens de remonter à la surface. Il ferma alors les yeux et secoua sa tête pour les chasser. Lyana savait très bien ce qu'il ressentait à ce moment-là. C'était pour cela qu'elle attendait gentiment qu'il ait repris ses esprits et qu'il lui dise quelque chose.

-Désolé mais ça a été plus fort que moi... Il avait tellement envie de voir un tel jeu réel. Alors je lui ai posé plusieurs questions... C'est pour cela que j'ai lâché le morceau, et depuis qu'elle n'est plus là j'ai envie d'une nouvelle amitié pour l'oublier. C'est lui qui est venu le premier vers moi, il m'a fait partager un morceau de sa vie alors qu'il n'y était pas obligé... expliqua Werkiel.
-Purée mais pourquoi il faut que ton côté tendre fasse ça... En plus ce n'est pas avec de simple question que l'on peut savoir s'il est apte à venir dans ce jeu, aurais-tu perdu la raison ?
-Tu pourras dire ce que tu veux maintenant, il est ici et il n'est pas prêt de partir. Je peux te le confirmer. Alors il faudra faire avec lui de préférence, dit-il en s'emportant.
-Du calme, je ne fais que te donner mon point de vue. J'ai l'impression que tu es en hors service. Tout ce que je t'ai dit, est rentré par une oreille et est sorti par l'autre.
-Désolé, mais je suis sûr que l'on aura plus de facilité à avancer à trois qu'à deux …
-Si tu tiens t'en que ça à ce qu'il reste avec nous tu as intérêt à te dépêcher, avoua l'elfe.
-Pardon ?! Tu veux dire quoi par là ? S'exclama Werkiel en s'agrippant aux épaules de Lyana.
-M'attrape pas comme ça ! Il est en mauvaise posture, prend le chemin qu'il a prit et tu verras par toi même.

Il poussa la jeune fille sur le côté puis se mit à courir en direction de Kegawa. Que pouvait-il bien se passer pendant qu'il était gentiment en train de discuter ? Werkiel en voulait à Lyana de ne pas lui avoir dit ce qu'il se passait plus tôt. Ça se trouve il n'allait rien pouvoir faire. Il accéléra un peu plus le pas. Il ne voulait pas revoir son passé qui commençait à refaire surface. Une larme coula alors sur son visage.

¤¤¤¤¤¤¤

Son poing se dirigeait vers moi, je ne pouvais rien faire à cause de son camarade qui me retenait. Il me fit un crochet, l'impact me fit voler et je me retrouvais un peu plus loin sur le sol, presque inerte. Son coéquipier m'avait lâché pour que je puisse m'envoler de mes propres ailes. Je savais qu'il n'y avait plus rien qui aurait pu me sauver. J'étais en trop mauvais état pour pouvoir me relever. J'essayais de regarder mes agresseurs mais je ne pouvais pas bouger ma tête, il avait du me fracturer quelque chose. Tony s'approcha de moi avec un air des plus sadiques. Je pouvais aussi lire dans son regard qu'il s'en foutait que je disparaisse de ce monde. Dommage pour lui et les autres dans ce cas car ils ne trouveront jamais la bille que je possède.

-Bon je te laisse une dernière chance de survie. Où est-elle ?dit le vampire.
-Ja... El.., émettai-je.

Je n'arrivais même plus à parler, comment aurais-je pu lui dire quoi que ce soit ? Qu'allais-je pourvoir faire ? Je voyais qu'il commençait à perdre patience, mais s'il ne m'avait pas mis dans cette état j'aurais pu dire quelque chose. Une question me venait quand même alors que j'étais dans de beaux draps, « Pourquoi était-il à la recherche des Echios ? ». Du coin de l'œil, je pouvais voir qu'il complètement perdu patience. Il leva son pied gauche et le plaça juste au-dessous de ma tête. À ce moment-là j'entendis une voix qui s'élevait au loin. Était-ce l'ange de la mort qui me parlait ?
-Arrête ça ! Je t'en conjure ! S'écria Werkiel.
Il abaissa violemment son pied sur mon visage. Un craquement raisonna dans toute la clairière et moi je ne voyais plus rien. Je me sentais léger, aussi léger qu'une plume. Que m'était-il arrivé ? Je ne me souvenais plus de la dernière chose que j'ai vu. Le temps n'était plus rien, j'avais l'impression de flotter. J'entendais quelques sons, quelques bruits. Il s'agissait de sirène. Police ? Pompier ? Je n'arrivais pas à le déterminer. D'ailleurs deux mots revenaient sans cesse « Tiens bon ». Pourquoi je devais tenir bon ? Je me sentais si bien ici. J'étais tellement tranquille. Personne ne venait me déranger. Quelque chose me tirait de plus en plus. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Je ne savais pas si je devais me laisser faire ou pas. La sirène n'émettait plus de son. Je trouvais alors ce néant trop calme. Où étais-je ? Que m'arrivait-il ? Pourquoi l'attraction se faisait de plus en plus forte. La panique commençait à prendre le dessus. J'essayais de me débattre, en vain. La fatigue se fit sentir et quelque chose m'oppressa la poitrine. Mais que m'arrivait-il bon sang ! Mes pieds rencontrèrent un sol. Pourquoi je ne volais plus ? Une lumière aveuglante surgit de nul part. Elle était tellement forte que je devais fermer les yeux pour ne pas être ébloui.

Je me réveillais en sursaut. Un mal de crâne me fit vite me recoucher. Où étais-je ? Je n'arrivais pas très bien à le savoir. Ma vue faisait des siennes et je ne voyais que des images floues autour de moi. En tout cas une chose est sûr, je me trouvais actuellement sur un lit. Je me souvins alors de ce qu'il c'était passé un peu plus tôt. Je m'étais retrouvé face à deux personnes louches. Étaient-elles encore là ? Je voulus me relever mais une douleur au niveau des côtes m'en empêcha. Décidément j'en avais pris plein la figure... Je commençais à y voir de mieux en mieux. Je me trouvais dans une pièce faiblement éclairée par la lumière du jour à cause des rideaux qui la cachait. Il devait y avoir un étage, car je pouvais apercevoir un escalier en bois qui montait. Je me trouvais donc au rez-de-chaussée, c'était une bonne chose à savoir. Je me demandais bien qui pouvait se trouver dans cette demeure. Cette dernière était entièrement faite avec des planches de bois à ce que je pouvais en voir. Je tentais une nouvelle fois de me relever quand je sentis une main se poser sur mon épaule droite pour m'empêcher de le faire.

-Non il vaut mieux que tu te reposes. Tu n'es pas dans un bon état, me dit une voix tout doucement.
-Mais comment ai-je fait pour arriver là et … Aïe !

J'avais essayé de bouger mon corps pour me mettre dans une autre position. J'en avais marre d'être sur le dos. En plus quelque chose me gênait à la base du dos, c'était très désagréable.

-Je viens de te dire de ne pas bouger. Tu es têtu comme gars.
-Désolé mais j'en ai marre d'être allongé ainsi. Ça fait combien de temps que je suis en train de dormir ? Mais d'abord qui êtes-vous ? Le bombardai-je de questions.

Il émit un petit rire, je le regardais pour essayer de voir à quoi il ressemblait. Malheureusement il avait une capuche qui lui cachait son visage. Pourtant j'aurais pu le voir malgré les rideaux. Je ne savais pas ce que j'avais mais j'avais l'impression que mes sens était … comment dire, plus développés. Je ris à mon tour, c'était que mon imagination qui me jouait des tours. Il se redressa pour se diriger vers une bassine remplie d'eau. Il y prit un torchon et l'essora, puis il revint vers moi.

-Tu sais, tu n'as pas besoin de savoir qui je suis. Ce n'est pas ce qui importe le plus. Je peux bien sûr te répondre pour les deux autres questions, commença-t-il. Pour tout commencer, si tu veux savoir comment tu es arrivé ici, c'est très simple. C'est quelqu'un qui t'a amené dans cette maison, elle m'a demandé de veiller sur toi et de te guérir du mieux que je pouvais. C'est ce que j'ai fait et que je suis en train de faire. - Il me posa le torchon humide sur mon front. - Donc quand je te dis de ne pas bouger, tu m'écoutes.
-Oui …
-Sinon cela fait maintenant quatre jours que tu dors tranquillement. J'avais l'impression de voir une vraie petite marmotte, malheureusement tu n'es pas du même gabarit. En tout cas, je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé, mais tu étais dans un sale état. Heureusement que l'on t'a trouvé et que je me sois occupé de toi, sinon je ne donnais pas cher de ton corps.
-Je ne vous remercierais pas assez pour ce que vous avez fait. Quand à ce qu'il m'est arrivé, je n'arrive pas bien à m'en souvenir, mentis-je. Est-ce que je pourrais savoir qui était la personne qui m'a emmené ici ?
-Ben je ne pourrais pas te dire son nom, car elle ne me l'a pas donné. Sinon je peux te dire que c'est une jeune fille qui est venue ici. Je ne savais pas trop qui elle était, en tout cas elle était aidée lorsqu'elle t'a emmené ici. Elle ne devait pas avoir assez de force pour t'amener jusqu'ici. Si tu veux la remercier, je pense que tu pourras la reconnaître, elle a la peau d'un rouge assez sombre. Ses cheveux sont plutôt roux, quand à ses yeux ils sont comme l'or le plus pure. Je suis désolé de ne pas pouvoir t'aider plus.
-C'est déjà assez comme renseignement, dîtes est-ce que je serais rétabli sous peu ? Demandai-je.
-Ben justement j'attendais que tu es repris tes esprits pour te donner une potion spéciale. Elle est plus efficace quand celui qui la prend est éveillé, finit-il par dire.

Je ne comprenais pas la logique de cette potion. Pourquoi elle était plus efficace quand on était réveillé ? Ça resterait un mystère pour moi. Je suivais du regard l'homme encapuchonné, il se dirigeait vers un placard. Ce dernier ne se trouvait pas loin de la bassine. Il l'ouvrit pour en sortir un petit flacon. Je me demandais quand même ce qui allait m'arriver. Le problème c'est que je ne pouvais pas bouger, donc je ne pouvais que lui faire confiance. Il était de nouveau à côté de moi et il m'aida à me redresser tout doucement. Je fis une grimace à chaque fois que je sentis un pic de douleur. Je ne pensais pas que faire ce simple mouvement pouvait être un vrai calvaire. Il déboucha alors le petit flacon et le porta jusqu'à ma bouche. Il souleva le cul du petit récipient pour déverser le contenu que j'avalais au fur et à mesure. Quel goût affreux, je n'arrivais pas très bien à savoir si c'était amer, acide ou peut-être bien les deux. J'eus envie de tousser mais je ne le fis pas.
Je me sentais bizarre. J'avais l'impression qu'il m'avait drogué. Mes sens tournaient au ralenti. Pour commencer ma vue se troubla, je n'arrivai plus à distinguer les formes comme il fallait. Mon odorat ne fonctionnait plus à son tour, j'avais beau essayer de retrouver l'odeur du bois, mais je ne la trouvais plus. Tous mes membres s'engourdirent, j'avais l'impression que j'allais me casser la figure d'un instant à l'autre. Je sentis plusieurs craquement dans tout me corps, comme si on était en train de me casser des os. Par contre je ne sentais pas la douleur qui devait être avec. Était-ce un anesthésiant ? Pourquoi tous mes membres, toutes mes articulations craquaient un à un ? Je n'arrivais pas trop bien à me concentrer sur mes pensées, je grimaçais comme si je ressentais la douleur. J'eus un haut le cœur qui m'avait presque donné envie de dégobiller. Je mis ma main devant ma bouche comme pour m'empêcher de le faire. Les effets commencèrent à se dissiper. J'enlevais ma main de ma bouche et je me redressais sur le rebord du lit. Je fixais l'homme encapuchonné qui n'était autre que tâche de flou pour le moment. Les hauts le cœur commencèrent à se calmer. Les craquements devinrent rare. Le sourire de mon soigneur se dessinait au fur et à mesure que le temps passait. Se moquait-il de moi ? Je n'en savais rien, mais une chose était sûr. Sa potion était très efficace, car je n'avais plus le moindre mal. Je souris à mon tour.

-Un peu bizarre cette potion, lui lançai-je.
-Je te le concède mais elle est très efficace comme tu as pu le remarquer.
-Oui mais pourquoi il vaut mieux la prendre éveillé la potion ? Demandai-je intrigué.
-En fait, c'était juste pour voir la tête que tu tirerais en la buvant et en ressentant les effets, pouffa l'homme encapuchonné.
-Je n'ai même pas envie de relever...

Il repartit dans un petit fou rire, il devait me revoir en train de faire la grimace ou autre. Je fis comme si de rien était. Maintenant que j'allais mieux j'avais envie de prendre l'air. Je me sentais un peu trop renfermé ici. L'homme ne serait certainement pas contre mon désir. J'allais lui demander quand je sentis toujours un truc à la base du dos qui me gênait. Je regardais et je vis ma queue de tigre. Ce n'est pas si grave que ça si j'ai dormi quatre jours, vu que je suis dans le jeu. Je me rappelais que Werkiel devait avoir finit avec son rendez-vous. Je pense qu'il devait être connecté à l'heure qu'il est. Je décidais alors de me lever pour m'étirer. Quelques vertèbres craquèrent quand j'arquai mon dos. Je remarquais que je n'avais plus mes dagues et ma bourse. J'espérais revoir au moins mes dagues, c'est comme si ma bourse allait être encore pleine. Ma queue se balança derrière moi, ça me faisait encore bizarre, je n'y étais pas totalement habitué. Je regardais alors mon soigneur qui avait enfin finit de pouffer de rire.

-J'aimerais savoir est-ce que vous avez mes dagues et ma bourse ? Demandai-je.
-Oui j'ai tes affaires mais je tiens à te dire que ta bourse est complètement vide, désolé.
-Ça ne fait rien, je ne m'attendais pas à la revoir pleine, ricanai-je. Puis-je les récupérer avant de sortir ?
-Oui pas de problème.

Il tourna sur lui même pour les récupérer sur le comptoir en bois qui se trouvait derrière lui. Il me les tendait pour me les remettre. Je ne me fis pas prier et je les saisis. Voilà j'avais tout ce qu'il me fallait pour pouvoir retourner à ma quête. Je devais tuer des bisons pour prendre leurs cornes si mes souvenirs sont bons. Je me dirigeais vers la porte d'entrée tout en installant mes dagues derrière moi. L'homme encapuchonné me suivait, je supposais qu'il voulait me dire au revoir. C'était bien gentil de sa part. J'ouvris alors la porte qui grinça tout le long du mouvement. Je fus aveuglé par le soleil mais une voix familière arriva à mes oreilles.

-Et tu comptes faire quoi maintenant Werkiel ? Demanda l'Elfe de feu.
-Je ne sais pas trop … avec ce qu'il vient de se passer,je me sens mal, répondit l'Ange déchu.
-Werkiel tu es enfin connecté ! Je t'attendais ! Criai-je souriant.

À ce moment-là je ne compris pas pourquoi je n'entendais plus là voix de Werkiel et celle de Lyana. Je m'habituais tranquillement à la lumière du soleil. J'arrivais enfin à les distinguer, ils étaient là en face de moi. Je fus surpris de les voir immobile. Il me regardait bizarrement, j'avais l'impression que j'étais un revenant. Je commençais à perdre mon sourire, j'avais une mauvaise impression. Que s'était-il passé pendant que je dormais ? Je m'avançais vers eux et je repris la parole.

-Hé ben vous en faites une tête, on dirait que vous avez vu un fantôme.
-C'est le cas, répliqua Lyana.
-Comment se fait-il que tu sois là Kegawa ? Me demanda Werkiel.
-Je crois que je ne saisis pas ce que vous me dîtes. Je suis en train de jouer et je me suis réveillé il y a pas longtemps, car on m'avait assommé.
-Justement comment se fait-il que tu sois là ? Je t'ai moi-même emporté à l'hôpital dans la vraie vie, lança l'ange déchu.
-L'hôpital ?! M'écriais-je surpris.
-Oui toute la communauté est au courant. Cela fait un peu moins d'un jour qu'un nouveau joueur a été sauvagement attaqué par deux personnes, commença l'Elfe. Ce joueur est actuellement dans le coma pour une durée indéterminée. Kegawa il s'agit de toi !

Le silence avait parcourut toute la rue. J'avais peur d'avoir mal compris.


© Copyright Ërok, Nhoks et Krystal 2009
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé




Jeu à Double Tranchant Empty
MessageSujet: Re: Jeu à Double Tranchant   Jeu à Double Tranchant Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Jeu à Double Tranchant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Double retour double demande
» Comment voyez-vous les autres ? 8D

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres Infinies :: Partie Hors Jeu :: L'art au bout du doigt :: Le musée des arts-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser