Quand tu n'as rien à y faire, mais que tu y es quand même... [Libre]

13 Octÿn

Les ruelles étaient sombres et presque désertes, d'un lugubre à vous couper l'appétit. Ici, tous les détritus se réunissaient, et il pouvait vous arriver tous les ennuis du monde. En même temps. Il y avait tellement de vermines, d'alcooliques et autres trucs qu'il était fortement déconseillé de s'y promener, à moins d'être sûr de pouvoir se défendre. Et d'en sortir en seul morceau... ça, c'était une autre histoire.

J'étais donc sûr de moi, marchant d'un pas assuré dans l'une de ces ruelles, le visage dissimulé par un capuchon qui se continuait en une longue toge marron. Car oui, lorsque je me déplaçais en ville, je dissimulais mon visage de cette façon. Non pas que j'avais peur, mais j'éprouvais beaucoup de méfiance à l'égard des villes, aussi et surtout envers les endroits comme celui-ci. Et j'avais peut-être un côté timide... mais chut ! Faut pas le dire.

Je passai donc par ici, après avoir fait une brève escapade au centre ville pour trouver un truc original à se mettre sous la dent. Mais désormais, je n'avais qu'une idée en tête ; retourner dans la forêt. L'air urbain m'oppressait beaucoup trop. Je passai donc dans une ruelle étroite et assez sombre, où plusieurs personnes étaient assises, par terre, contre les murs. Je faisais mon possible pour les éviter, mais comme il y avait une rangée de chaque côté, vous imaginez bien que ce n'était pas facile... Non mais ils ne pouvaient pas stationner ailleurs ceux-là ! tsseuh. Alors que je me frayais un passage, il faut croire que l'un d'eux eut une soudaine envie de faire un croche-patte. J'esquivait habilement d'un pas dansant pour me moquer de lui.

"Loupé ! essaie encore !" fis-je en souriant laaargement.

Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est qu'il se lève et qu'il se lance à ma poursuite comme une taureau qui aurait aperçu un drap rouge vif. Perdant mon sourire et arrondissant mes yeux verts, je détalai à toute vitesse avec l'homme collé aux basques. J'étais bien plus rapide que lui, et je pouvais facilement lui échapper, mais pour l'instant, je courais en éclatant d'un rire narquois. Cela continua durant quelques minutes, puis je bondis sur un toit, et disparut. J'entendis rager mon poursuivant un petit moment avant qu'il ne parte. Emettant un petit rire satisfait, je descendis du toit par l'autre côté, et continuai, les mains dans les poches, à me diriger vers la sortie des bas fonds.

[Up ?]

[Commence par mettre une date, Luz t'as déja prévenu. Ensuite, appelle des gens a venir ^^]

La journée ne s'annonçait pas vraiment bonne de base. Ce matin là, l'ordre avait été lancé par l'Empereur en personne de nettoyer Ra'Sibe de toute la racaille de la ville. Il ne pouvait permettre que les conflits existent dans ses murs alors que l'Ennemi n'était pas encore vaincu.

Le plan d'action n'aurait en soi pas présenté de difficultés, s'il n'y avait pas eu les bas-fonds. Le reste de la ville pouvait être passer au peigne fin sans soucis, et les gêneurs chassés au plus vite, mais ces quartiers là n'étaient plus entre les mains de la garde de longue date. Guet-appends, assassinats, cet endroit était un ramassis de malfrats en tous genres, et "nettoyer" la zone allait s'avérer particulièrement ardu.

Mais on ne discutait pas les ordres. Il faudrait faire preuve de méthode et de bravoure.

Améthyste, forte de son statut assez récent de Lieutenant, dirigeait donc un détachement à l'entrée Sud des Bas-Fonds. Son capitaine leur avait bien fait comprendre de ne rien tenter de stupide, et elle comptait bien s'y tenir.

Forte de dix hommes et femmes à ses côtés, correctement armurés, elle portait elle même une armure de mailles couvert d'un tissu pourpre, comme tous. Dans ce genre de situation, paraître important n'était pas une des meilleures solutions. Arrivée à l'entrée, elle donna ses ordres.

"Bien, vous cinq, vous couvrez le quartier ouest, les autres et moi couvrons l'est. Gardez-vos cornes, et ne faites rien d'insensé. Pensez avant tout à revenir en vie. En avant !"

Au pas, disciplinés, chacun partit vers ce qui lui avait été attribué. Le premier groupe partit vers l'ouest, les mains sur les armes, prêts à dégainer. Le second, adoptant une attitude similaire, suivait le lieutenant.

Ils arrivèrent dans le quartier. Il ne s'agissait pas de faire d'esclandre inutile, mais de repérer tout malfrat et de l'interpeler, par la force s'il le fallait. Leur avantage numérique était pour le moment certain.

Ils arrivèrent face à une homme plutôt suspect, qui dissimulait son visage. Toutefois, son air négligé et tranquille ôtait temporairement toute suspicion. Améthyste se plaça devant lui, la main sur la garde de son épée, encore au fourreau, et annonça d'un air dur :

"Écartes-toi de notre chemin, manant ! Par décret impérial, toute personne suspecte ou surprise à commettre des actes criminels sera immédiatement arrêtée."

Je continuai mon chemin dans les ruelles désertes, préférant rester attentif, sait-on jamais, dans ce genre d'endroit il fallait toujours être prudent si on tenait à rester en vie. Tsss, et cet imbécile n'avait même pas remarqué que je lui avais chipé sa bourse. Franchement, il y en a qui avaient besoin de lunettes. Et moi, j'avais besoin de déguerpir à présent... Oui car apparemment, des forces armées venaient d'être déployées dans le coin.

Que voulaient-ils faire ? Recherchaient-ils quelqu'un ? Boh, après tout ce n'était pas mes oignons, qu'ils fassent ce qu'ils avaient à faire, ne serait-ce qu'une charmante ballade dans les bas-fonds si l'idée les chantait. Ce n'était visiblement pas leur intention, car une jeune femme rousse s'approcha de moi avec un air sévère. Et avec une armure. Et une épée. Je retins ce détail tout en l'écoutant, bien droit face à elle, alors que je sentais un sourire étirer mes lèvres.

"Arrêtée ?" fis-je alors que mes yeux verts luisaient de malice. "Dans ce cas pourquoi ne pas coffrer tout les bas-fonds, ça irait plus vite non ?"

Effectivement, vu ce que le genre d'individus que l'on trouvait dans le coin, le défi que ces soldats s'étaient lancé s'annonçait ardu... Enfin moi je dis ça, je dis rien, s'ils n'avaient que ça à faire ça les regardait. Je restai donc bien calme face à la jeune femme. De là où elle était, mon visage ne lui apparaissait sans doute pas, sauf peut-être l'éclat de mes yeux verts. Et détail qui me fit intérieurement râler, elle était plus grande que moi... Ben quoi ?! Je n'étais pas très grand et alors ? Je n'avais pas achevé ma croissance je vous signale...

La réflexion de l'homme provoqua l'hilarité des hommes d'Améthyste, et elle-même ne put retenir un sourire. Cependant, ce sourire prouvait qu'elle était d'un avis similaire. La zone étaient emplie de malfrats, et ceux qui ne les dénonçaient pas étaient complices par leur inaction.

Mais on ne pouvait pas en vouloir à la population de préserver sa vie avant celle des autres. Tout le monde n'avait pas la Foi. Retrouvant sa sévérité de circonstances, elle se contenta de répondre.

"Je n'ai pas pour habitude de mettre des innocents aux arrêts. Mais puisque vous semblez être une forte tête, vous allez nous accompagner."

**Tsss, si c'est comme ça dès le début, il va nous falloir bien plus d'hommes, même dans les petites zones.**

"Allez, vous êtes aux arrêts pour soupçons de complicité de vols, de meurtre et de contrebande. Vous suivrez un interrogatoire. Si vous n'avez rien à vous reprocher, on le saura assez vite."

Immédiatement, deux hommes de son détachement obéirent et s'approchèrent de lui, tandis que la Paladine faisait signe aux autres de la suivre et de poursuivre leur investigation.

Je souris sous mon capuchon.
Leurs rires prouvaient bien qu'ils étaient d'accord. Mais d'un certain côté, la damoiselle avait raison de dire que mettre des innocents sous les barreaux n'était pas dans ses habitudes. Je fus ravi de l'apprendre, croyez-moi. Mais je n'en fus pas convaincu lorsqu'elle ajouta que j'allais les "accompagner". Ben voyons, ils se seraient fourré le doigt dans l'oeil jusqu'au genou, le résultat aurait été le même ; je ne suivrais personne. Pour bien le leur faire comprendre cette perspective, lorsque les deux hommes se dirigèrent vers moi, je m'aidai de la paroi pour bondir de deux ou trois mètres contre l'un des murs de la ruelle en m'accrochant brièvement à une gouttière pour passer de l'autre côté du groupe. Et cela avec l'agilité qui m'eut été donnée en tant qu'elfe. J'atterris souplement jambes fléchies, avant de me redresser. Durant mon saut, ma capuche s'était retirée de mon visage, découvrant mes traits.

"Je suis de passage à Ra'Sibe, sans mauvaises intentions envers la ville et ses habitants", déclarai-je avec le léger sourire qui ne me quittait jamais. "C'est bien beau votre histoire de vols et de meurtre, mais faute d'avoir les vrais coupables, vous vous rabattez sur n'importe qui. Si vous procédez ainsi avec tout le monde, vous en avez pour... pas mal de temps. Remarquez, si vous avez du temps devant vous, pourquoi pas...

Je fis une pause. J'avais dit ce que j'avais dit, sans ambiguïté. Maintenant, je n'avais jamais dit que ce serait aisé pour eux. Et je n'allais pas tarder à aborder ce sujet...

"Mais ce que vous me dîtes restent des accusations en l'air. Vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez." Un petit air ironique vint ponctuer mon sourire. "Et bien que vous soyez fort aimable, mademoiselle, je ne suivrais personne."

Rien que le mot "interrogatoire" me disait plein de choses. "Enfermement", par exemple. Je détestais être enfermé. Ce devait être la chose que je détestais le plus au monde, avec le fromage de chèvre. J'étais comparable à un claustrophobe, c'était vrai. C'était principalement la peur de me faire enfermer qui me faisait réagir. Ils pouvaient bien me fouiller, ils n'allaient certainement pas trouver de l'or sur moi. Des cristallis, et alors ? Tout le monde en avait -sauf certains, mais c'est une autre histoire.

Lorsqu'il s'échappa des soldats, avec un saut pour le moins surprenant, un juron fut lancé. Améthyste se retourna en l'entendant et vit la scène. Comment avait-il atterri là-haut ? Sans doute un mage quelconque. Quoi qu'il en soit, son refus d'obtempérer prouvait sa culpabilité.

D'un geste, elle donna l'ordre de sortir les arbalètes, montrant l'homme du doigt.

"Je vous conseille de descendre d'ici. Si vous coopérez tranquillement, je fermerai les yeux sur ce qu'il vient de se passer."

Elle était tout à fait sérieuse, et son ton prouvait qu'elle était parfaitement capable, tant par son statut que par son influence, de lui causer bien plus d'ennuis qu'il en voudrait.

Toutefois, elle savait qu'il avait raison sur un point : c'est l'armée entière qu'il fallait pour nettoyer la zone. Dans peu de temps, les donjons seraient remplis de prisonniers de tous gabarits. Tout pour qu'il y ait la paix derrière les murs, et que le peuple de Sibéra se tourne enfin contre le véritable ennemi : la menace Nalamie.

Alors que la scène semblait figée, sous tension, en attente d'un déclencheur fatale, un sifflement joyeux s'éleva. Détendu, c'était moi qui venait d'arriver dans la rue, homme le plus léger du monde, portant a l'épaule un cylindre bois autour duquel était entouré des mètres de lin blanc épais. En vérité, je n'étais pas arrivé ici par hasard, j'avais entendu l'altercation, et j'attendais de voir si elle avait besoin de mon intervention pour se calmer. Visiblement, oui.
Un coup d'oeil, une seconde, une remarque. Une voix presque rêveuse, comme si je parlais en étant a moitié ailleur.

-Usurpation d'ordre impériaux dans le but de justifier : un abus de pouvoir, des accusations non justifiées et une volonté de voie de fait liée donc pas plus justifiée. Je passe sur l'outrage a représentant d'une race avec laquelle nous n'avons aucun soucis présentement -car voyez ces traits, c'est un elfe- et donc la bavure diplomatique. Nous sommes ici pour retirer une épine de notre pieds, pas entrer en guerre. Si vous voulez l'interroger, faites le proprement et avec motif. Le droit de faciès n'est pas reconnu que je sache.
Aussi, je vous conseil amicalement de baisser vos armes, fautes de quoi je vous fais répondre de vos actes devant une cours martiale au regard de nos chefs.
Le délie de fuite n'est pas répréhensible par le tir a vue. Pas même sur un citoyen de Ra'Sibe, soit-il louche. Mais je suppose que nous pouvons tous avoir des accès de cécité conciliant quand tout est fait sans problème..

Requête faites en bonne et due forme. Mais bon, quand on s'adressait a une officier qui venait nettoyer la ville, il valait mieux ressembler a autre chose qu'un vague citoyen lambda un peu bizarre qui se baladait avec un manteau long mité, un tricorne usé, une canne de bois simple et un rouleau de lin sur l'épaule. Et un air assez abrutit par ailleur
Sauf que le fait de me présenter ne m'avait absolument pas traverser l'esprit. J'avais certes faits quelques remous dans le milieu militaire, mais de là a me faire connaitre par la garde.. Non, et ça ne m'avait pas plus interpellé que cela..

La tête qu'ils tiraient me donna sérieusement envie de rigoler. C'était vraiment au top de les regarder de si haut... Encore un peu et je leur aurait fait un coucou de la main. La jeune femme prétendait fermer les yeux sur "ce qui venait de se passer" si je coopérais. Mouais... Pour m'interpeller ainsi sans preuves, je ne pense pas qu'elle fût capable de "fermer les yeux" sur quoi que ce soit. En revanche, mon sourire disparut lorsque les arbalètes se pointèrent dans ma direction. Là, ça risquait de partir en vrille... Et bien comme il faut. Je m'immobilisai en plissant mes yeux verts, tandis qu'autour des personnes présentes, l'air semblait presque vrombir, animé par une force invisible. C'est ce qui se produisait lorsque j'étais en garde et prêt à réagir. Je ne voulais pas que ça se termine mal, mais là, ils m'avaient menacé.

C'est alors que quelqu'un d'autre fit son apparition dans la ruelle.
Un homme d'une trentaine d'années, apparemment. Son attitude ne manquait pas de décontraction... Il arrivait en sifflotant joyeusement. Ben oui, après tout c'est pas comme s'il se trouvait dans l'un des quartiers les plus mal fréquentés de Ra'Sibe, devant une dizaine de soldats qui pointaient chacun une arbalète sur un elfe prêt à bondir... Banal quoi. Du coin de l'oeil, car n'osant pas quitter des yeux la folle furieuse et les soldats, j'observai l'étrange personnage qui venait de faire son apparition. Il n'avait pas l'air bien menaçant vu comme ça... Et le discours qu'il fit me déconcerta légèrement. D'abord je n'étais pas citoyen de Ra'Sibe, et... bon, je lui accordais, il pouvait me trouver louche, beaucoup de gens me l'avait dit. Bref, je retins tout simplement qu'il prenait ma défense. Je n'avais besoin de personne, mais bon... d'un certain côté, cela me soulagea qu'il calme le jeu.

La venue de l'importun n'aida pas à rendre la situation plus simple. A plus forte raison que ses paroles étaient savamment choisies, même si elles étaient ici totalement injustifiée. Quant à la menace, elle ne toucha pas Améthyste.

Elle connaissait les hauts gradés de Ra'Sibe, et elle avait déjà aperçu le capitaine Rambranlt alors qu'elle n'était que simple soldat. Elle ne connaissait pas vraiment sa réputation, mais connaissait son statut et ses attributions. Elle passa sa main devant les gardes, qui baissèrent les arbalètes. Inutile de faire du zèle dans pareille situation.

Elle se présenta devant le capitaine et opta pour le salut militaire, en accord avec son grade inférieur. Elle fut automatiquement imitée par son détachement.

"Mes respects, Capitaine. Je vous prierai de ne pas rester ici pendant l'opération. Et également de taire vos accusations. J'ai ici un décret impérial, signé au nom de l'empereur, demandant le nettoyage de la zone des bas quartiers. Toute personne suspecte doit être arrêtée et mise aux fers en but d'un interrogatoire.

Cette personne a résisté à l'arrestation et s'est montré incorrect en ce qui concerne les ordres de l'empereur. Je me dois donc, conformément aux ordres, de l'arrêter.

Et si je puis me permettre, Capitaine, vous n'êtes pas dans votre zone de juridiction. Je suis ici sous les ordres du Capitaine Carnols, si vous avez quelque chose à redire au déroulement des événements, je vous prie de vous adresser à lui. Mais je doute qu'il apprécie que l'on remette en question les ordres de l'empereur, Monsieur."

Ce faisant, elle fit paraître dans ses mains le document en question, un parchemin assez court, signé de la main du conseiller de l'empereur, comportant les ordres très précis qui venaient d'être, à la lettre, énoncés par Améthyste. Intègre, elle n'aurait jamais déformé les paroles, et ses soldats surveillaient toujours le fuyard en même temps. Le ton du Lieutenant était calme et respectueux. Son but n'était pas l'agression. Mais ça ne l'empêchait pas de parler.

"Vous comprendrez qu'au vu de la mixité ethnologique de notre pays, Capitaine, nous ne pouvons faire de différences d'une race à l'autre en termes d'obéissance et de respect des règles."

A leurs salut militaire, j'avais simplement ôté mon chapeau en inclinant la tête. J'avais une voile sur l'épaule et je n'étais pas de service. Pas en tant que Capitaine du loin. Donc le protocole..

-Ah, oui, tien, j'avais oublié de me présenter.. Ma réputation me précède..

J'avais écoute sa diatribe du début a la fin sans sourciller. J'allais donc devoir pinailler, et qui sait, ordonner.

-Bref, je suis enchanté moi aussi, Dame. J'ose espérer que vous ne me tiendrez pas rigueur de laisser vos prières de coté pour le moment, hein ?

Je pris son parchemin, et sortis ma paire de lunette pour vérifier cela. C'était en effet exacte.

-Mettons que vous ayez l'ordre directe de violer les plus anciens droits qui ont dirigé notre Empire, et que cela corresponde a des mesures exceptionnelles. Cela étant, moi je trouve ce jeune homme tout a fait charmant, et absolument pas suspect.

Pinaillage juridique, certes. Mais lorsqu'une loi n'était pas claire, il fallait exploiter cela.

-Voyez son visage. Il est propre. D’ailleurs, j'ai souvenir qu'il n'était pas plus qu'un manant a vos yeux lorsque vous lui avez demander de s’écarter.
Je saurais également citer le "Je n'ai pas l'habitude de mettre des innocents aux arrêts". C'est pratique d'inventer des actes d'accusations une fois qu'on est contrarié par un quidam qui ne sait pas doser son humour..

Je lui rendis son ordre.

-Ainsi donc cette personne aurait résisté a une arrestation dont la légalité saurait être discutable. Quant a moi, sachez que je répondrais devant qui voulez de mes décisions, le capitaine Carnols y compris. Voyez-vous, je suis certes capitaine de vaisseau, mais également juriste plaidoyer -que voulez-vous, on essayer de me mettre a la retraite trop tôt. Et s'il est des hommes qui obstruent, volent ou portent des signes claire de culpabilité, vous pouvez les arrêter. Ou même demander une fouille a n'importe qui. Mais ou que je soi, tant que je reste sous la domination de l'Empereur, j'ai autorité a objecter si je vois des délits de ce genre. Vous vous doutez bien que le cas échéant, je vous aurais simplement donner un ordre.

Je jetais un oeil au fugitif encore un suspens.

-Notez que si jamais l'ambassade des Elfe vient s'en mêler, vous êtes bonne pour être exilée.. Du moins si cet acte était réellement faux..

Je tapais du pied cherchant une solution. D'un coté elle n'en avait pas le droit, de l'autre, elle l'avait. C'était une simple question de la conception du mot suspect.. Pour ma part, c'était un abus.. Ah ! Voila l'idée..
Je me tournais vers l'elfe.

-Si vous descendez sans heurts, et si vous collaborez, je me porte garant de votre sécurité. Quant a vous, Dame, voila ce que je vous propose pour concilier notre dilemme : une fouille. Si vous trouvez de quoi le compromettre, je vous le laisse volontiers. Faute de quoi, il s'en ira.

Je lâchais la voila que je portais sur l'épaule, et sortis mon fusil de dessous mon manteau. Arme surprenante et n'existant qu'en quelques exemplaire dans l'Empire -tous fabriqués par moi, car l'Armé avait laissé tomber la fabrication de technologie liées a la poudre, car trop instable.

-Et si jamais il tient a fuir, je vous aidera moi même a le capturer, ce serait l'équivalent d'un aveu. Alors, vous acceptez ?

Je dégageais la sécurité de mon arme, provoquant un petit "Clic" avant de tendre ma main au Lieutenant. Je savais que ce faisant, ni elle ni les gardes ni moi ne relâchions notre attention. C'était donc un compromis en faveur de la couronne et de l'éthique.
Par contre, si jamais j'avais raison, je plaignais la fierté de la Dame.
Qui par ailleurs ne s'était pas présentée a son supérieur comme elle aurait du..

Je suivais attentivement la conversation, debout en haut du toit.
Moi, charmant et pas suspect ? Ah... ça c'est sympa. Encore un peu et j'aurais rougi... Mais pour l'instant j'adoptais plutôt une expression de marbre, et cela peu importe ce que j'entendais. Je souris intérieurement lorsqu'il parla d'humour non dosé... Oh si, je savais doser. C'était d'ailleurs ce que j'avais fait. J'avais juste décidé de mettre une dose suffisante pour énerver la demoiselle. Maintenant, si elle abusait de son pouvoir, c'était une autre histoire.

Par la suite, l'homme proposa une solution. Enfin, plutôt une fouille. Il se disait prêt à assurer ma sécurité... mouais. Mon mode de vie avait largement eu le temps de m'apprendre à ne faire confiance à personne. Surtout pas à ces gens-là. Enfin bon... Il avait l'air sincère. Mais ça, j'en fus un peu moins convaincu lorsqu'il sortit un fusil assez impressionnant. Je me tendis davantage, et sans pour autant bouger de là où je me trouvais, eut un imperceptible geste de recul en entendant le déclic, fixant l'arme d'un air on ne peut plus méfiant. Je détestais ces trucs là... Les armes à feu ne m'avaient jamais vraiment plu.

Mais bon, si j'évaluais la situation en envisageant cette fouille, ce n'était pas si terrible ; ils trouveraient mes deux dagues dont je me servais pour me défendre, une bourse de cristallis, ma gourde d'eau ainsi que ma carte des terres. Même étant Voleur, j'évitais de dérober des objets de valeur, comme des bijoux ou autres. L'idée que la situation que je vivais actuellement pouvait se produire à tout moment me restait tout de même dans un coin de la tête, et si on me surprenait en possession de ce style d'objets... eh bien ça pouvait aller mal pour moi. Alors autant être prévoyant, et ne prendre que ce dont j'avais besoin. Les vols d'objets de valeur, je n'en faisais qu'en étant sûr de pouvoir quitter rapidement et discrètement les lieux. Ce n'était pas le cas ici.

"Très bien. Mais ne faîtes pas trop cliqueter votre joujou, la balle pourrait bondir..."

Et sur ce, toujours sur le qui-vive, je descendis du toit, me réceptionnant jambes fléchies sur le sol, avant de me redresser entièrement. Prudent, je gardais toujours un oeil sur les soldats et le Lieutenant, ainsi que sur ce drôle de bonhomme. Bien... J'allais essayer de me tenir tranquille l'espace d'un instant.

Améthyste fronça les sourcils à plusieurs reprises. Les paroles du Capitaines étaient... douteuses, pleines de sous-entendus qu'elle n'appréciait guère, sans compter les menaces sous-jacentes à son discours. Elle ne doutait pas du bien fondé de ses ordres et ne comptait pas céder, même s'il s'agissait d'un capitaine et juriste en face. Tout juriste qu'il soit, la parole de l'empereur avait valeur de loi divine. Et elle se savait en sécurité sur ce point.

Cependant, elle devait admettre qu'elle avait peut-être exagéré en matière d'arrestation. Les ordres étaient assez radicaux pour qu'elle se laisse emporter à une excès de zèle. La solution alternative du Capitaine était satisfaisante, même si elle ne semblait pas suffisante à ses yeux par rapport aux objectifs qui leur étaient fixés. Mais elle n'avait pas de temps à perdre. Le rabattement ne pouvait trop attendre s'ils voulaient être efficaces.

"Soit, cette solution me convient. Je n'entendais pas autre chose que de s'assurer de son innocence."

Elle fit signe à ses hommes, qui virent auprès d'eux pour entourer l'elfe. Elle l'assura de suite qu'ils agissaient ainsi plus pour éviter l'humiliation publique d'une fouille que pour lui mettre la pression. Un des soldats sortit du cercle pour s'approcher de lui afin de procéder à la fouille, espérant qu'il le laisserait faire sans faire d'histoires.

Je fis rapidement tourner l'arme dans ma main, maniant ce fusil avec virtuosité et habitude. J'avais noté son regard méfiant, et optais pour la conduite rassurante.

-N'ayez crainte, monsieur. L'Empire ne m'envie pas mes armes sans raisons. Si elles blessent ou tuent, c'est uniquement parce que j'ai décidé qu'elles devraient le faire. Mes fusils RAB n'ont rien a voir avec les tromblons aussi dangereux pour la cible que pour l'utilisateur.

Je terminais ma phrase par un zeste de mépris.

-J'ai un peu plus de talents que les singes qui forment le corps scientifique militaire. Et de valeur, surtout..

Mauvais souvenirs, mais la question n'était pas là ce soir. Je m'avançais pour assister et diriger la bonne et due forme de la fouille, lorsque, malgré tout, je ne pus m'empecher de commenter cette abomination :

"Soit, cette solution me convient. Je n'entendais pas autre chose que de s'assurer de son innocence."

Je ricanais pour moi même avant de lâcher d'une voix doucereuse.

-Je n'en doute pas un instant, Dame. Peut-être me pardonnerez-vous d'avoir douter votre zèle lorsque vous étiez prête a chercher son innocence sur son cadavre criblé de carreaux d'arbalètes..

Certes, c'était inutile puisqu'elle avait donner les ordres de fouilles, mais je tenais a mettre les points sur les i : j'étais loin d'être idiot.
Je regardais le soldat procéder a la fouille a la discrétion de ses camarades et avec l'accord de l’inconnu. Après un examen minutieux quoique toujours respectueux, le soldat vint rendre compte de ses trouvailles au lieutenant et a moi même.
Jetant un oeil léger a cela, je déclarais a l'attention des deux concernés :

-Un jeu de dagues, un gourde, une bourse et une carte.. M'est avis que notre suspect est a même de justifier la présence de telles choses sur lui sans que nous ayons a nous demander s'il projetais de malfaire au coeur de notre belle cité. Pourriez-vous nous fournir un nom et une profession capable d'expliquer le port de tels objets dans les bas-fonds de Ra'Sibe ?

Je me tins tranquille le temps de la fouille, même si je n'aimais pas du tout ça. Enfin, la prochaine fois j'éviterais les bas-fonds en voulant sortir de Ra'Sibe... Le taux de paranoïa chez les habitants de cette ville était trop élevé à mon goût. Quoique dans ce genre d'endroits, ça pouvait se comprendre. Mais bon, de là à accuser la première personne que l'on croise, il y a tout de même une marge. Heureusement que je ne me fie pas à la première apparence, sinon je ne sais pas dans quel état je serais actuellement...

D'un oeil attentif, je suivais la scène. Le soldat venait de me désarmer, ce qui ne me plaisait pas des masses. Non pas que j'avais pour projet d'attaquer ici et maintenant, mais ces deux dagues étaient des armes de défense dont je me servais lors de mauvaises rencontres. Elles étaient certes très affûtées, mais tout aussi utiles et rassurantes. Parfois, une arme était plus fiable qu'une personne. Dit comme ça, ça pouvait sembler bizarre, mais je vous assure que c'est vrai.

"Les dagues, c'est pour la défense. Mon "lieu de résidence" reste la forêt d'Aldarion, mais j'effectue beaucoup de déplacements à travers les terres, donc les mauvaises rencontres ne sont pas si rares que ça. Et mon nom est Idril Alcor. Simple alchimiste débutant."

Un elfe de quinze ans d'apparence qui répondait à un Lieutenant, un Commandant et une dizaine de soldats sur une voix ne contenant pas la moindre tension, c'était pas commun. Juste un ton neutre, avec le soupçon de malice qui m'était habituel. Ben quoi ? Alchimiste, c'était un métier répandu chez les elfes, ça n'étonnait donc personne. Un saut en ville pour vendre les remèdes que je concoctais était donc normal... De plus, j'étais un touche-à-tout assez curieux ; mon père m'avait enseigné pas mal de choses, étant lui-même une sorte de médecin. Etant un elfe, j'avais même quelques notions en magie salvatrice, mais cela restait minime. Par contre les potions, je connaissais un peu mieux.

Améthyste vit d'un très mauvais oeil que le Capitaine procède à l'interrogatoire et non elle, mais son grade lui interdisait de contredire pareille décision. Elle savait rester à sa place. Elle se contenta donc de laisser faire les choses, cachait son désaccord, et se acquiesçant aux questions qui, à l'évidence, étaient les mêmes que celles qu'elle aurait posées.

Elle écouta également l'explication, qui lui convint. Elle ordonna donc qu'on lui rendre ses effet.

"Je vous remercie de votre coopération. Si je puis me permettre, vous feriez mieux de rejoindre les quartiers touristiques de la ville. Cet endroit est un vrai coupe-gorge, et il va être très agité dans les prochains jours."

C'en était fini de ce côté, elle devait continuer l'investigation. Le retard qu'elle avait pris lui serait sûrement reprocher, mais elle voyait mal comment le combler. Heureusement, son autre équipe s'était montrée un peu plus efficace et en était déjà à sa cinquième interpellation. Aucune résistance à déplorer pour le moment. Bonne ou mauvaise nouvelle, difficile à dire.

Le Lieutenant salua l'homme cordialement, puis le capitaine du salut militaire.

"Nous devons continuer. Merci de votre aide, Capitaine, je saurai tenir compte de vos remarques et de vos conseils à l'avenir."

J'ôtais mon tricorne pour saluer l'elfe, car je n'avais rien de plus a ajouter que ce qu'avait dit le lieutenant.

-Bonne continuation, monsieur Alcor. puissiez-vous garder cette méfiance, et puisse-t-elle vous mener loin.

Je lui adressais un grand sourire, comme un gamin qui venait de réussir sa bêtise en toute impunité. Puis je me retournais vers ma collègue qui venait déjà de me saluer, me pressant de mettre les voiles.

- Réjouissez-vous, Dame, car a l'avenir vous n'aurez pas de question a vous poser. Soit vous serez mobiliser, et vous aurez des ordres claires et nets, soit vous ne le serez pas, et je doute qu'un jour vous ayez a me revoir.
Dans tout les cas, je vous dirais bien de continuer et que ce fut un plaisir, cela étant, je me sens un peu coupable du temps perdu... Vous accepteriez mon aide ? Je dois de toute façon continuer a courir les bas-bond, c'est triste mais j'ai besoin de choses qu'on ne trouve nul part que dans les boutiques d'ici -en toute légalité évidement-. Aussi, si une paire de bras en plus vous intéresse dans votre mission..

Je rangeais mon fusil a ma ceinture

-Parole, je n'agirai que comme objecteur de conscience, du reste, c'est votre mission, j'obéirai aux ordres de l'empereur.

A vrai dire, c'était mortellement ennuyant d'avoir a aller d'étale en étale et renifler des composants douteux pour ma science détonante.. Donc un peu d'action m'aurait ravis.
Hein ? Y'a 5 minutes je méprisais les actes de cette unité ? Et alors..?

"Quitter cet endroit ? C'est ce que je faisais jusqu'à ce que je croise votre chemin, Lieutenant... Allez, à la revoyure !" lançai-je avec un sourire et après avoir récupéré mes affaires.

Bon, voilà qui était dit. Je n'avais plus rien à faire ici. Et je ne pensais pas avoir à faire dans ces quartiers de si tôt. J'avais bien envie de suivre le conseil de la jeune fille si ça pouvait m'éviter ce genre de scènes... Enfin bref. L'air de la ville me rendait nerveux, en plus des tensions actuelles concernant humains et nalamis. Rester en dehors de tout ça était la meilleure chose à faire, et j'avais besoin de retourner dans la forêt d'Aldarion, ça me ferait le plus grand bien. Je tournai donc les talons, et m'éloignai après avoir salué le Capitaine. Ouais, sympa ce type... Mais bon, je gardai dans un coin de ma tête qu'il faisait son boulot. Et moi je faisais le mien... point à la ligne. Bref, mieux valait m'en aller avant d'être invité à prendre le goûter.

Améthyste regarda l'elfe s'éloigner avant de revenir au Capitaine, qu'elle salua de nouveau.

"Je vous suis gré de votre proposition, Capitaine, malheureusement, je me vois dans l'obligation de refuser votre offre. Votre présence, bien qu’appréciable, mettrait en doute l'autorité et la capacité de gestion de mon Capitaine. Il en va de même pour moi, hélas.

Nous nous chargerons du retard par nos propres moyens. J'imagine que mes hommes qui sont partis par l'autre rue ont pu faire avancer les choses, et je me dois de montrer l'exemple. Si vous voulez bien nous excuser, nous devons prendre congé."

La paladine ne tenait pas vraiment à attendre la réponse, mais le respect du grade s'imposait dans pareille situation. En revanche, ses hommes commençaient déjà à observer les autres maisonnées à la recherche de quelque chose de suspect, conformément à ses ordres.

[Abandonné ?...]

[ plus de réponse, et j'abandonne aussi ce perso (la paladine) ]

» Quand petite Tissey deviendra grande... . [FINIT^o^]

Quand tu n'as rien à y faire, mais que tu y es quand même... [Libre]

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