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 Coup de maître [Luz] ~Terminé~

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MessageSujet: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyJeu 8 Juil - 22:27

~ 8 Juwÿn ~

« Alors, avez-vous bien comprit les termes du contrat ? »


« Si j’ai bien tout suivis, vous voulez simplement que je récupère un objet enroulé dans du tissu, qui est enfermé à l’intérieur d’une grande bâtisse gardée par plusieurs gardes ? Quel est cet objet ? Il doit être assez convoité, pour être protégé ainsi. »

« Cela ne vous concerne pas, je veux juste que vous me rameniez cet objet rapidement, vous recevrez une prime en récompense. Mon neveu, Lutz, vous accompagnera pour être sur que vous ne commettez aucun geste contre moi. Ne vous inquiétez pas, il est assez doué, il ne sera pas un boulet pour vous. »

Je n’ai jamais vraiment aimé faire équipe, de force, avec une personne que je ne connais pas. Et encore moins lorsqu’il s’agit d’une personne moins expérimentée que moi : Lutz, comme il disait s’appeler, ressemblait plus à un vulgaire gamin de la campagne volant des pommes sur le marché qu’à un véritable bandit prêt à risquer sa vie pour pouvoir toucher un salaire. Mais, je n’avais pas d’autre choix que de l’accepter. Peut être cachait-il un talent inouï, ou je ne sais quoi qui ferait de lui un véritable expert en la matière. Peut être allait-il m’impressionner ? Bah, pas trop d’espérance non plus, je m’en débarrasserais s’il n’est pas assez habile, et puis c’est tout !

« Très bien, nous nous reverrons dans quelques heures si tout se passe bien. »

Avant que je ne parte du bureau de mon patron, celui-ci m’interrompu dans mon élan en m’attrapant le bras. Il était devenu très sérieux, rien que dans son regard.

« Jeune homme, je ne te le dirais qu’une seule fois : si tu fais quoi que ce soit pour me nuire à moi ou à mon organisation, je te fais traquer et tuer immédiatement. C’est clair ?»

« Parfaitement clair. »

Et sur ces derniers mots, je laissais l’homme derrière moi tout en suivant son neveu, qui devait connaître l’emplacement de l’objet convoité. Ainsi, nous arrivâmes en à peine une demi-heure devant le grand édifice : devant la porte principale, deux gardes en armure veillait à ce que personne n’approche trop près d’eux. Le bâtiment étant un peu isolé, d’autres gardes faisaient des rondes tout autours de celui-ci pour intercepter qui oserait essayer de s’infiltrer dedans. Tout cela me laissa croire qu’il y avait beaucoup d’autres moyens d’y entrer. Mes yeux restèrent rivés sur une entrée potentielle ; non, c’était l’entrée ! Une fenêtre ouverte, non surveillée et très voyante : ca ressemblait presque à un piège … Je fis signe à mon compagnon du passage que j’avais repéré, et nous réussîmes à entrer relativement vite, sans qu’aucune personne ne s’en aperçoive. Nous étions donc à l’intérieur, dans la chambre d’hôte selon ma vision. L’endroit était propre, pas une seule toile d’araignée apparente, un lit refait sans un pli, une étagère cirée et aussi brillante que du cristal … De quoi en mettre plein la vue ! Mais nous n’étions pas là pour ca, le jeune homme qui m’accompagnait s’empressa d’ouvrir la porte, pour pouvoir accéder à la pièce la plus grande de ce véritable manoir : la salle d’entrée, munie d’un gigantesque escalier menant à l’étage, avec de splendides décorations en tout genre : cadres, statuettes, lustres, et autres objets inutiles. Et, un peu plus loin, un ornement ou était déposé un morceau de tissu, sans doute ce que nous recherchions.

« C’est ca ? »

« Quoi ca ? »

« L’objet dont parlait ton oncle, c’est le truc là bas ? »

« J’en ai aucune idée, il ne m’as rien dit à ce sujet. »

« Et tu es sensé servir à quoi, alors ? »

Nous fîmes silence, car trois gardes entrèrent dans la pièce. Ceux-là étaient encore plus équipés que les précédents, et si un combat devait avoir lieu, j’étais sur que ce garçon n’aurait pas les capacités d’en venir à bout.

« Alors, on fait quoi ? » me dit t-il d’un ton inquiet.

« Je crois que … tu vas devoir courir, car je ne regarderais pas derrière moi pour voir si tu suis toujours … »

Et après ces quelques mots, je me remis sur pieds d’un bond, et sauta du haut de l’étage pour atterrir en bas, accompagné d’un bruitage de craquement qui me frissonner.

*Aie … Première fois que je retombe aussi mal …*

Mais je n’avais plus le temps de rester ici, car les trois babouins étaient déjà sur moi, prêts à me déchirer le corps en deux, à me décapiter ou à me transpercer l’estomac d’un bon coup d’épée ! Malheureusement, impossible pour moi de les esquiver, je devais donc foncer dans le tas et laisser la chance faire le reste. Cependant, j’entendis une voix qui me rassura un peu …

« Lims ! J’lai, je fais quoi maintenant ? »

Mais ce qui devait arriver arriva. Une épée s’abattit sur l’épaule de Lutz, et s’enfonça si profondément que le garçon n’eut surement pas le temps de souffrir bien longtemps. Le tissu recouvrant l’objet se retira au même moment, et une sorte de coutelas sacrificiel tomba à même le sol, en même temps qu’une carcasse humaine.

* Je peux même pas la récupérer …*

En effet, il était impossible de s’approcher, désormais. Une dizaine de personnes étaient déjà autours, armés et pas très destinés à m’offrir gentiment ce que j’étais venu prendre. Je fis donc machine arrière, par ou j’étais venu. Les autres gardes, alertés depuis quelques secondes, quittèrent leur poste pour foncer vers moi, mais je réussi à en bousculer quelques un, et à prendre la fuite en direction d’un quartier peu fréquenté, mais ou les cachettes (je le savais) étaient nombreuses.
Rien ne me laissait penser que j’allais faire une rencontre un peu spéciale …


Dernière édition par Loreas Lims le Ven 9 Juil - 15:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyVen 9 Juil - 13:45

[Loreas, la daaaaaate... xDD]




Elle devait souffrir de malchance chronique. Forcément. Elle ne voyait aucune autre raison valable pour s’être retrouvée dans une telle situation.
Voyager, certes, c’était important. Mais il arrivait toujours un moment où les fonds venaient à manquer. Et pas moyen de mettre la main sur un bon petit boulot par un jour considéré comme calme... Ni marché, ni événement. Rien. Même la foule habituellement nombreuse et présente était aujourd’hui presque inexistante... Enfin pour une ville. Surtout si cette dernière se révélait être la capitale humaine...
Enfin bref, Luz avait fait le mauvais choix. Pourquoi diable s’était-elle approchée de cette petite boutique à l’allure si attrayante ? Et pourquoi avait-elle eu cette idée remarquablement stupide de rencontrer la gérante pour lui demander un travail occasionnel ?! Un long frisson glacé coula ses anneaux dans le creux de son dos, lorsqu’elle y repensa. Cette petite bonne femme était diabolique, inhumaine... Elle se souvint de l’immense sourire morbide qui avait tiré les traits de la commerçante, du regard oblique qu’elle avait lancé sur Luz et sa silhouette. Mais quelle idée, quelle idée de demander des cristallis dans une boutique de tailleurs haute couture ! Et de se retrouver bêtement plantée devant la devanture, en guise de parfait panneau publicitaire vivant, déguisée des pieds à la tête dans une tenue spécialement produite pour le meurtre par asphyxie !
Oui oui, elle ne voyait que cela. Elle devait être maudite.
Son pâle reflet que lui réverbérait la vitrine lui rendit son sourire ironique. On avait relevé ses longs cheveux flammes en un chignon compliqué piqué de fleurs aux pétales noires tirant sur le rouge. Sa robe à l’aspect classe et décontracté ne lui enserrait pas moins la poitrine comme un étau ! Un bustier travaillé de fils vermeils formait un dos nu échancré très convoité des demoiselles d’aujourd’hui. Quant au jupon il venait s’évaser en nuages colorés sur la finesse de ses chevilles, soulignée par d’impossible chaussures à talons plus dangereuses que n’importe quelle arme. Oui, si elle ne mourrait pas par chute indisposée avant la fin de la journée, elle pourrait alors peut-être écrire un livre sur la torture des femmes dans ce monde...
Elle se recomposa un visage, en bon panneau publicitaire qu’elle était, et héla les rares passants qui avaient le malheur de s’approcher trop près d’elle. Attirer l’attention de possibles clients, sourire, encore et toujours... C’était misérable ! Si seulement un cheval en furie pouvait échapper à l’attention de ses maîtres, dévastant tout sur son passage, la forçant par le plus grand des malheurs à rompre sa position... C’était d’un ennui !
Tout en s’appuyant mine de rien contre la vitrine du magasin, elle fit quelques pas dans la petite rue ensoleillée où se tenait la boutique, présentant avantageusement la robe qui soulignait ses courbes. Apparemment, elle dû réussir son coup puisqu’une jeune femme au bras de son mari força ce dernier à stopper tout en désignant la dragonne du doigt. Ils se disputèrent pendant quelques minutes et ils s’engouffrèrent dans le magasin, l’une ayant la mine victorieuse, l’autre l’ayant résigné. Ah les charmants avantages du mariage... Luz ne put s’empêcher de sourire.
Et avant qu’elle ne comprenne ce qui lui arrivait, un jeune homme lui fonça dessus. De lui, elle ne perçut qu’une tignasse brune corbeaux et un éclair vermeil trahissant la couleur de ses iris. Il la frôla dans sa course, elle effectua un magistral pas de côté pour l’éviter, manqua de tomber, et parvint miraculeusement à retrouver son équilibre précaire sur ses talons. Décontenancée elle le regarda s’éloigner comme un fou, courant comme si sa vie en dépendait. Et quelqu’un lui rentra dedans de plein fouet dans un fouillis de cheveux roux, d’éclairs métalliques, et d’invectives. Elle voulut rouler sur le côté pour accompagner sa chute, ne fit que marcher pitoyablement sur sa robe, et finit à genoux sur le bas-côté. Deux puis cinq puis dix hommes armés lui passèrent sous le nez à toutes jambes, hurlant des ordres à la cantonade, sans même se soucier des passants sur leur route. Celui qui l’avait d’ailleurs renversé sans aucune délicatesse se releva en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et suivit ses compagnons sans un regard pour elle.
Luz réfléchissait à toute allure. Ils n’avaient pas l’uniforme des milices chargées de la surveillance et de la protection des bons citoyens de Ra’Sibe. Et de toutes évidences, c’était le jeune homme de toute à l’heure qu’ils poursuivaient avec temps d’entrain. Trop heureuse d’avoir enfin l’occasion de bouger un peu, elle ôta ses chaussures mortellement dangereuses, les jeta négligemment dans leur boutique d’origine sous le regard choqué de son employeuse, et se lança à la poursuite du groupe.
Elle regretta la vitesse de Vent Ardent laissé avec ses affaires à l’auberge, lorsque le tissu de sa robe vint entraver ses mouvements. Mais à quoi donc pensaient les humains en créant de pareils vêtements ?! Voulaient-ils donc tous se tuer bêtement ? Elle calcula rapidement l’itinéraire du groupe poursuivit/poursuivants. Le premier était intelligent. Ce quartier-ci était un vrai labyrinthe, composé principalement de cachettes et chemins tortueux pavés de soleil. C’était sa seule chance... Ce n’était pas rare de voir de pauvres malheureux se faire donner la chasse ainsi. Nombreux étaient les gentlemans en herbe se prenant de magnifiques blancs au poker ou tout autre jeux d’argent, et se voyant par la suite affublés de dettes incroyables. Et les grands patrons avaient rarement un éclat de bonté sur tout ce qui concernait leurs cristallis...
Elle bifurqua brutalement dans une allée secondaire qui coupait nette celle vers où se dirigeait le voleur. Son ouïe fine n’avait aucun mal à détecter les cris et les ordres des gardes qui le poursuivaient, leurs talons heurtant le sol dans un boucan infernal. Elle déboucha d’un seul coup dans une petite ruelle, dérapa sur le dallage abîmé, manqua une nouvelle fois de s’étaler au sol à cause de sa robe gênante et tourna les talons dans la direction du bruit...
Avant même qu’elle n’y ait mûrement réfléchis, elle se rendit compte qu’elle avait déjà inconsciemment l’intention ferme d’aider le jeune brin qui fuyait. Pas dans un quelconque sentiment stupide d’aider la veuve et l’orphelin, mais c’était ça ou... Retourner faire la potiche devant son innommable boutique de vêtements assassins. Et affronter la colère dévastatrice de la petite bonne femme diabolique qui lui servait d’employeur. Elle blêmit rien qu’à cette idée, tentant de rattacher les mèches rebelles ondulées qui avaient échappées à son chignon fleuris.
Mais elle ne pourrait pas se battre. Pas avec CA, cette robe conçue pour être dans l’incapacité totale de bouger, histoire de se transformer en statue vivante très esthétique. Une idée de vengeance pure souffla dans son esprit, et c’est la mine ampli d’une satisfaction morbide et joviale qu’elle déchira avec application tout le bas du vêtement qui lui entravait les jambes. Oui vraiment. Si passants il y avait, elle devait leur faire peur. Ce n’est pas souvent que l’on rencontre une jeune femme marchant pieds nus dans la rue, sa robe déchirée en lambeaux de tissu jusqu’à mi-cuisse avec une splendide échancrure dévoilant tout son dos et des fleurs dans les cheveux. Mais ce n’était pas grave, c’était un talent inné chez elle de se faire prendre pour une folle...
Et soudain, elle le vit débouler juste en face d’elle, courant droit dans sa direction, semblant ne pas l’avoir remarqué. Elle avisa une maison à sa droite formant un surplomb, accessible par une tortueuse gouttière et deux pics en fer recourbés servant à attacher les chevaux. En une seconde elle forma un début de plan dans son esprit qui leur permettrait au moins d’échapper à la moitié de ses poursuivants...
Elle se plaça en travers de son chemin et l’aborda très vite :


"Mon prénom c’est Luz, suis-moi !"

Et sans même vérifier qu’il la suivait, elle sauta sur la gouttière, pivota souplement sur ses hanches, se rattrapa au surplomb et se hissa sans mal sur le toit de la petite maison. Elle courut sur les briques rouges et luisantes qui lui brûlaient la plante des pieds, repéra ce qu’elle cherchait et bondit dans le vide. Elle atterrit dans un nuage de paille, des tas bien fournis ayant été apportés sur une charrette sans doute pour l’une des auberges du coin. Le petit monsieur chargé de leur transport resta sans voix, observant la dragonne se laisser glisser au sol et faire volte-face pour attendre son compagnon.
Elle salua le marchand tétanisé avec un grand sourire amusé qui disparut aussitôt qu’apparurent les premiers soldats à avoir compris son manège. Ils étaient revenus sur leurs pas, et pendant que la moitié d’entre eux n’avaient rien remarqué et couraient toujours droit devant eux, l’autre avaient la ferme intention de les coincer.
Elle jeta un regard inquiet vers le toit... Viiite !
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyVen 9 Juil - 17:10

La bande de sauvages en armure qui me poursuivait ne semblait pas vouloir en rester là, car même en portant plusieurs kilos sur leurs épaules, ils parvenaient à rattraper leur retard sur moi. La ruelle dans laquelle j’arrivais semblait déjà plus vivante que les autres, je dus même avoir le réflexe de me décaler pour ne pas percuter une jeune femme dans ma course. Je riais intérieurement à l’idée de la tête que devaient faire les gens en voyant une horde de fous courir après un jeune homme ! Mais la situation n’était pas vraiment très drôle, finalement … Surtout pour mes poursuivants. Au fond de moi, j’aurais presque eut envie de les plaindre, car c’était eux qui avaient à faire le plus d’effort, au final. Bon, je n’avais pas décidé non plus de leur rendre la tache facile, et je trouvais cela amusant. Je fis bientôt route vers une ruelle assez étroite, et je courus en espérant un jour en voir la fin. Cependant, quelque chose attira mon attention. Pourquoi ? Parce qu’une jeune femme, déguisée de manière plutôt étrange – surement pour une pièce de théâtre ou je ne sais quoi se mit en travers du chemin.

*Que ce qu’elle me veut ?*

Elle fit une présentation de sa personne disons … éclair ? D’ailleurs, son nom me rappela une personne que j’avais abandonné quelques minutes auparavant, et qui avait fait capoter tout mes plans. La ‘folle’, après s’être présentée, se dirigea vers une maisonnette et y grimpa avec une extraordinaire facilité. Je pouvais surement lui faire confiance, après cette démonstration ! Je m’empressais donc de la rejoindre : mais avant, j’espérais bien me débarrasser d’un ou deux d’entre eux. De la même manière que ma nouvelle connaissance, je me hissais sur le toit de la modeste maison, et me dirigeais là ou elle avait sauté quelques secondes plus tôt. Mais au lieu de sauter, j’attendis qu’un des soldats dont l’armure permettait encore d’avoir une liberté de mouvement me rejoigne … Et voila, je n’eus pas à attendre bien longtemps ! Un fou était grimpé jusqu’ici, le visage couvert de sueur, l’épée à la main pointée en direction de ma tête. J’avais déjà prédis ce qu’il avait faire : il avait utilisé beaucoup de ses forces pour me suivre, il n’aurait pas la capacité de porter un coup rapide et efficace sur moi. Son attaque se dirigerait vers mon épaule gauche, en diagonale, puis une seconde attaque dans le sens inverse, qui serait surement plus lente car demandant plus de force et d’efforts. Il se précipita vers moi, et comme je l’avais prévu, tenta de m’assener un puissant coup. Mais, c’était une attaque désespérée, car elle fut beaucoup trop lente pour que mes yeux ne puissent pas l’apercevoir. Je fis un pas en arrière me pencha légèrement, histoire de ne pas perdre l’équilibre, puis je me remis droit et me saisis du bras de mon adversaire, pour l’envoyer derrière moi et par conséquent, dans le vide !

« Un de moins pour tout à l’heure, quand j’irais récupérer l’objet … »

J’avais déjà pris plus d’une dizaine de secondes de retard sur ma collègue, je devais donc me bouger un peu plus. Mes deux pieds se rejoignirent pour se coller l’un à l’autre, prêt du bord du logis, et je bondis, sur de moi, dans une épaisse touffe de paille. Je me relevais vite, un peu essoufflé, et mes yeux scrutèrent un peu plus la jeune femme désormais à mes cotés. Belle, simple, originale – surtout par sa façon de s’habiller. Ce n’était pas le genre de femme avec qui j’avais l’habitude de travailler, parfois, lors d’un contrat.

« Je … »

Oups ! Pas le temps de se présenter, une partie des autres soldats étaient déjà revenus. Ils avaient l’air encore plus déterminé, cette fois-ci. Je me mis à courir, suivis de près pas la jeune demoiselle à qui je devais une dette désormais, et je n’allais pas tarder à lui montrer de quoi moi, Loreas Lims, j’étais capable ! Quelques minutes de course-poursuite s’écoulèrent encore, les autres persévéraient. Malgré qu’ils soient mes ennemis, je devais reconnaître qu’ils étaient très coriaces ! Nous arrivions vers une place, très voir trop fréquentée. Je dus bousculer une quinzaine de personnes pour me frayer un bon passage, et « Luz » surement autant de son coté.

« Bon sang, écartez vous ! Dégagez, dégagez tous, laissez passer ! Pardooon … Escusez, escusez moi … »


Je commençais enfin à en voir le bout, quand une nouvelle fois, quelque chose capta mon attention. Une allée, que je reconnaissais facilement : il me semblait que c’était par là que j’étais arrivé, lorsque l’autre gamin était encore en vie. Oui oui, c’était même sur ! Maintenant que tout les gardes avaient plus de mal à progresser, j’avais l’occasion de m’emparer de ce que j’étais venu chercher. Je tournais la tête en direction de Luz, en espérant qu’elle accepte l’offre que j’allais lui faire.

« J’ai quelque chose à te demander … J’aurais besoin de quelqu’un comme toi, pour récupérer un objet … Ne me demande pas de quoi il s’agit, je n’en sais pas plus que toi. Cependant, je suis sur que ca en vaut vraiment le coup. »


Je finis ma phrase en esquissant un sourire, mélange d’impatiente et de sournoiserie. J’attendais une réponse, mais je me rendis compte que j’avais oublié une chose essentielle, qui était avant tout une question de politesse.

« Au fait, mon nom est Lores. Je te remercie de t’être impliquée dans mon histoire sans me connaître, peu de gens en ont le courage. »


Car je savais que moi-même, je n’aurais pas fais ce geste. Par manque de courage ? Surement pas, simplement car je n’aime pas m’attirer plus d’ennuis que je n’en ai déjà ! C’est vrai, j’ai déjà le couteau sous la gorge en permanence, à cause de ce seigneur … Et, maintenant, je vais surement être recherché ici ! Ce n’est vraiment pas de tout repos, d’être un voleur …
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyDim 11 Juil - 11:01

Un homme hurla, beaucoup plus loin sur sa gauche. De l'autre côté de la maison. Elle n'eut pas le temps de s'interroger, le jeune voleur apparaissant brutalement dans son champ de vision, sautant sans hésitation dans le grand tas de paille.
Il lui avait fait confiance apparemment... Comment ? Et pourquoi ? Elle supposait que son apparence en aurait fait hésiter plus d'un, et les aurait finalement tous décidés. Les êtres vivants ont une très légère tendance à porter aussitôt une confiance aveugle en tout ce qui paraît sortir du commun des mortels, lors d'une situation critique... Elle était bien tombée. Au bon moment au bon endroit, et avait fait ses preuves en grimpant agilement sur le toit. Et elle lui était reconnaissante pour son peu de questions... Ou peut-être n'en avait-il effectivement pas le temps ?

- Je...

Elle faillit lui désigner la bande de soldats en furie qui courraient dans leur direction, mais n'en eu pas l'occasion car il se trouva très bien se débrouiller tout seul. Ils reprirent donc leur course effrénée sans plus s'attarder en discussions inutiles, leurs pas s'accordant à la même allure.
Courir ne l'avait jamais dérangé. Et n'utilisait que très peu de son énergie, habituée qu'elle était à voler des heures d'une joyeuse éternité. Sentir le vent venir jouer dans ses cheveux, ses muscles réagir enfin à chacune de ses injonctions et ses sens enfin rouvert sur le monde, avaient toutes les raisons de lui insuffler un sentiment exquis de plénitude ! Son corps humain avait beau paraître bien plus faible que sa réelle apparence, il n'en était pas moins rayonnant de surprises... Elle n'aurait jamais pensé par exemple pouvoir pivoter sur un talon en pleine course sans même perdre de vitesse ni de distance !
Toute à sa joie de bouger enfin, elle ne remarqua pas vraiment la place fréquentée qui se jetait sur eux. Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ils se retrouvèrent tous deux engloutis dans une gelée humaine intense, plus bruyante et coriace que n'importe quel monstre de cauchemar...

- Bon sang, écartez vous ! Dégagez, dégagez tous, laissez passer ! Pardooon … Escusez, escusez moi …

Elle se rendit alors compte que le jeune brun n'était plus à ses côtés. Elle entendait toujours sa voix, ça oui, un peu plus à sa droite. Et d'après la direction qu'il prenait, il tentait d'avancer vers le fond de la place. Elle se retourna, n'eut que le temps de voir deux gardes déboucher à leur tour sur l'artère et s'attaquer courageusement à la foule, avant de se retrouver engloutit dans un courant invisible. Si elle continuait de rêvasser ainsi, jamais elle ne parviendrait à rejoindre son compagnon d'infortune !
Elle s'arrima donc fermement au sol, se fit la plus fine possible, et se fondit sans mal dans cette marée humaine sans hésiter à donner de bons coups du tranchant de la main à ceux qui l'empêchaient de passer.
Elle le repéra enfin, un peu plus loin devant elle, se frayant un passage entre une petite femme rondelette et ce qui semblait être son blond de fils. Elle parvint à le rattraper en deux enjambées, salua le couple mère/progéniture d'un grand sourire jovial et se mit à la hauteur du jeune homme aux yeux rouges. Son regard se portait d'ailleurs vers une allée vide à dix mètres d'eux, leur seule échappatoire disponible. Mais il ne sembla pas la voir du même œil...

- J’ai quelque chose à te demander … J’aurais besoin de quelqu’un comme toi, pour récupérer un objet … Ne me demande pas de quoi il s’agit, je n’en sais pas plus que toi. Cependant, je suis sur que ça en vaut vraiment le coup.

Le sourire bien étrange qu'il lui fit lui mit la puce à l'oreille. Et maintenant qu'elle y repensait, une foule de bizarreries aurait dû l'alerter bien plus tôt encore... Muette, elle prit le temps de remettre de l'ordre dans ses pensées.
Si tout cela n'avait été vraiment qu'une histoire d'argent, ceux qui les poursuivaient auraient sans doute dû abandonner depuis longtemps... C'était tellement plus simple de se rendre chez les proches du parieur malchanceux pour leur régler leur compte en guise de vengeance ou rappel ! De plus, il avait parlé d'un objet. Alors... N'était-ce pas plutôt l'objet en question que les gardes cherchaient à récupérer ? Ou pour cet objet, puisque le jeune homme ne l'avait de toutes évidences pas sur lui. Elle était trop intelligente pour apposer bêtement les étiquettes gentils méchants sur ce qu'elle apprenait des gens. La vie ne se résume jamais à cela. Mais cette fois-ci, Luz avoua que cela l'aurait bien aidé...

- Au fait, mon nom est Loreas. Je te remercie de t’être impliquée dans mon histoire sans me connaître, peu de gens en ont le courage.

Elle se retint de lui préciser qu'à vrai dire, elle ne l'avait fait qu'uniquement parce qu'elle s'ennuyait à mourir et voulait fuir ses obligations. Il l'aurait sans doute très très mal prit... Ce fut donc avec un grand sourire de rapace qu'elle exprima enfin son point de vue :


« A propos de ton objet à récupérer, j'accepte. Mais seulement si tu m'expliques ta position dans cette histoire... »

En gros qui es-tu réellement, que veux-tu, ce genre de truc utile quoi... Qui peuvent éviter de se retrouver avec un couteau sur la gorge. Elle ajouta en désignant les coriaces qui les cherchaient désespérément dans la foule compacte :

« ...Et pourquoi ceux-là te poursuivent avec tant d'insistance. »

Son sourire se fit tout miel, ses étonnantes prunelles vertes s'éclairant de curiosité.
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyDim 11 Juil - 21:12

Cela faisait bientôt une dizaine de minutes que nous étions en course, six de nos poursuivants s’étaient déjà volatilisés, et les autres nous courraient toujours après avec beaucoup de difficultés … La foule était toujours aussi dense, ce devait être l’heure de pointe en apparence … Pas moyen de trouver un endroit, une ruelle, un coin ou se cacher pour les semer ! Ils étaient vraiment coriaces, pour de simples soldats. Mes paroles devaient restées encrées dans la tête de celle qui m’accompagnait. Que ce qui me faisait dire cela ? Je vis, à la fois dans son visage et sa réponse qu’elle cherchait à en savoir plus sur moi et ce que j’avais fait pour arriver dans cette situation. C’était normal, c’était humain (du moins, si il s’agissait bien d’une humaine). Quand à moi, je me posais aussi quelques questions sur cette jeune femme : d’où lui venait cette agilité extrême, sa rapidité à prendre des décisions, et aussi cet accoutrement ridicule ? Oui, quelques questions simples que je n’osais lui poser pour le moment, car pour le moment, j’avais d’autres soucis en tête ! Comme comment allais-je faire pour voler cet objet maintenant que tous étaient en alerte, prêts à sauter sur la première chose qui bouge… De toute façon, je devrais improviser, c’était certain … Après tout, j’en avais l’habitude. Tenez, cette course poursuite : c’était totalement imprévu, et pourtant, maintenant je suis ici !

« A propos de ton objet à récupérer, j'accepte. Mais seulement si tu m'expliques ta position dans cette histoire... »

Lui expliquer quoi ? Que j’avais un contrat avec une personne louche, qu’on m’avait donné ordre de récupérer une espèce de couteau d’une valeur inestimable, ou encore, que j’avais du abandonné mon collègue derrière moi pour m’enfuir, poursuivit par des sentinelles la rage aux dents ? Cette histoire ne me faisait pas vraiment passer pour le gentil, ce que je n’étais pas, au final. Elle allait surement refuser de m’aider, voir pire, essayer de m’arrêter si je lui disais tout. Mais au fond, peut être la chance pourrait être de nouveau me sourire, et la faire se ranger de mon coté ? Tente, tente pas ? Tente !

« J’ai une dette envers une certaine personne, énorme … Et vois tu, pour la rembourser, j’ai besoin de me rendre utile auprès de certaines autres personnes, plutôt suspectes à vrai-dire. En ce moment, je suis au service d’un riche particulier, qui m’a demandé … »

Je fus interrompu par un des soldats qui était apparu devant moi comme par enchantement. Futé le petit, il avait surement choisit un itinéraire moins fréquenté et nous avait rattrapé. Agressif, aussi ! Il empoigna le manche de son arme et me décocha un coup qui m’ôta un brin de cheveux, car j’eus le temps de prévoir son attaque et de l’esquiver en conséquence. J’étais maintenant accroupi quelques mètres devant lui, prêt à riposter. Adroitement, ma main gauche se dirigea vers un de mes nombreux couteaux que j’envoyais dans la jambe droite de mon adversaire, là ou l’armure se faisait moins épaisse. Elle s’enfonça si peu que le soldat réagit comme si l’on pinçait un enfant de bas âge : il sursauta, fit un pas en arrière, puis me fixa dans les yeux.

« Tu crois qu’un couteau lancé avec une telle puuuissance peut me couper la jambe ? »

Et il m’asséna un nouveau coup d’épée, que j’interceptais à l’aide ma vieille dague, sans aucun mal.

« Le couteau ne passe pas l’armure. Le poison, si. »

Et sans en rajouter, je me relevais, et fonçais en direction du garde pour le pousser dans un talus de bois. Le poison avait fait effet, nous pouvions continuer ! Je fis signe de la tête à Luz, comme pour signaler … qu’il n’y avait plus rien à signaler.

« Un paralysant très efficace, du bexon. Ça agit entre 5 et 20 secondes après son utilisation, et c’est très dur d’y résister. Mais c’est aussi cher, d’ailleurs je regrette de l’avoir utilisé de cette façon … »

Mais alors que je la regardais dans les yeux, je remarquais que ses yeux brillaient d’un vert intense, inquiétant. Ces yeux me provoquèrent une douleur au ventre, comme si j’avais l’impression d’envoyer cette fille à la mort, pour me remplir les poches (ce que j’avais l’intention de faire, d’une certaine façon). Cela était peut être un tour de mon imagination, après tout … Pourtant, ca semblait si « réel » que je préférais, finalement, éviter de lui causer des soucis. Je lui fis un de mes plus nobles sourires, puis je me stoppais en course, la laissant continuer à courir, et je m’engouffrais dans une ruelle plutôt sombre pour qu’elle me perde de vue. J’arrivais à une impasse : un mur plutôt haut, mais pas infranchissable. Je pris l’élan nécessaire à ma future cascade, et je courus dans la direction du cul-de-sac pour prendre appuis sur des caisses en bois, me permettant d’atteindre les dernières briques sans difficulté. Ainsi, je pu passer de l’autre coté et me retrouvé dans un nouveau lieu, encore plus près de l’endroit que je recherchais. D’ailleurs, je voyais déjà les briques rouges du bâtiment, à quelques mètres de moi et … Non ! … Je devais rêver. Comment, en un petit détournement, pouvais-je atterrir ici ? Je ricanais intérieurement, heureux que le destin soit enfin un peu charitable envers moi … Charitable ? Pas tant que ca, car à peine arrivé, trois guignols se jetèrent sur moi comme des chiens sur un morceau de viande. Je fis un pivot, qui eut l’effet de faire s’écraser au sol deux bêtas. L’autre perdit simplement l’équilibre, et décocha un coup vers ma poitrine beaucoup trop prévisible pour être efficace. J’esquivais d’un pas sur le coté, pour planter mon arme dans son bras. Désormais, le passage était libre si j’arrivais à me débarrasser des deux essayant de se relever.
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMar 13 Juil - 12:47

Le dénommé Loreas eut l’air d’hésiter pendant de vagues instants, brassant la foule toujours plus incongrue qui semblait se presser à ses pieds.
Elle n’était pas dupe. Savait pertinemment qu’il pourrait choisir de lui mentir sans qu’elle n’en sache jamais rien. Lui dire qu’il n’était qu’un pauvre citadin attaqué par une bande organisée de brigands des rues sans foi ni loi ! Même si aux yeux de la dragonne, cela aurait paru un peu gros... On ne cache pas autant de mercenaires dans les ruelles de Ra’Sibe sans que les autorités ne soient finalement au courant. Et qu’elles ne choisissent de surveiller très attentivement ces premiers. Et alors ils n’auraient pas pus faire un seul pas dehors sans se faire brutalement arrêté et questionné...
Enfin, cela, ce n’était que de maigres suppositions. Car même si elle commençait à bien saisir les tortueux détournements de l’esprit humain, elle n’en restait pas moins reptile volant, impuissante devant la folie que prenait parfois ces êtres à deux pattes...

- J’ai une dette envers une certaine personne, énorme … Et vois tu, pour la rembourser, j’ai besoin de me rendre utile auprès de certaines autres personnes, plutôt suspectes à vrai-dire.

Mouais. Encore un truc de "certaines personnes". Autant dire que son histoire n’était pas claire du tout, sentant à plein nez les ennuis ! Il ne put malheureusement pas terminer sa phrase suivante, l’éclat métallique de l’armure d’un garde lui rappelant qu’ils étaient actuellement en pleine fuite. Il ne prêta pas la moindre attention à la jeune femme, attaquant derechef le petit voleur d’un mouvement large. Si Luz s’inquiétait au début pour la survie de Loreas, elle se rendit bientôt compte qu’il n’avait besoin de personne pour se débrouiller face à une épée ! Elle bondit donc en retrait, observant d’un œil calculateur la vitesse et la précision appréciables de son compagnon.
Elle se maudit pourtant de ne pas avoir sentit venir cette attaque. D’ordinaire le souffle des Hommes, le bruit pesant qu’ils faisaient en marchant et pleins d’autres détails avaient le chic pour l’avertir d’un danger quelconque. Oui, mais là, il y avait cinq fois plus de monde que d’habitude, réunis exactement au même endroit. Les sons, les odeurs, les couleurs, tout se mélangeaient ! Très vite, cela se révéla une évidence : elle serait aveugle tant qu’elle resterait sur cette place. Impossible de différencier une essence vitale d’une autre dans ce fatras de gens.
En quelques secondes, tout fut finis. Loreas vint reprendre sa place à ses côtés, partageant avec elle son impression sur le combat :

- Un paralysant très efficace, du bexon. Ça agit entre 5 et 20 secondes après son utilisation, et c’est très dur d’y résister. Mais c’est aussi cher, d’ailleurs je regrette de l’avoir utilisé de cette façon…

Elle rit de bon cœur, l’humour décapant du voleur l’empêchant d’être de mauvaise humeur dans cette foule.... Luz accéléra l’allure, persuadée qu’il la suivrait de nouveau dans la rue que son regard avait accroché un peu plus tôt. Elle émergea brutalement de la masse compacte de gens, savoura l’air libre qui s’engouffra dans ses poumons, et se retourna.
Aucune trace de Loreas. Par contre, les trois gardes qui s’avançaient vers elle, eux, étaient bien réels ! Qu’était-il devenu pendant ce laps de temps où elle l’avait quitté des yeux ? S’était-il fait capturé ? L’avait-il perdu de vue ? …Ou fausser simplement compagnie ?
Elle fit glisser son pieds droit sur la pierre, remonta son bras opposé droit devant elle dans un mouvement parfaitement lent. Une joie sauvage commença de gronder en elle, son sourire dévoilant des canines implacablement blanches et aiguisées. Enfin ! De l’action ! Du suspens ! Qu’ils s’avancent les trois balourds, elle en avait ras le bol de leur tourner le dos pour fuir ! Et sans la foule autour d’elle pour la gêner, elle comptait bien retrouver cet inconscient de Loreas pour lui prouver qu’elle était loin d’être une faible femme.
Les trois gardes s’avancèrent en même temps, répartis sur toute la largeur de la rue pour ne lui laisser aucun échappatoire. Leur technique préférée, apparemment. Luz bondit, effleura le sol d’une main, projetant l’un de ses talons d’une puissance inouïe contre le front de l’homme qui lui faisait face, posa sa deuxième main à côté de la première, s’en servit pour faire pivoter son corps et fit basculer à la renverse le garde de droite. Celui de gauche ratissa l’air d’un mouvement vif et mortel. Elle arqua le dos, roula sur le dallage et sentit la morsure froide de la lame la frôler à un cheveux près. Elle se releva d’un même mouvement et décocha un coup de pieds d’une courbe létal qui vint faucher les genoux de celui qui l’avait attaqué. Son hurlement de souffrance vint couvrir le craquement ignoble que firent ses jambes en se pliant dans le mauvais sens, tandis qu’elle plaquait au sol le seul encore conscient. Elle se saisit de son épée qui avait glissée un peu plus loin, empoigna son col et apposa fermement la lame contre son cou. Ses prunelles brillèrent d’une lueur farouche et fière ses longs cheveux flammes tombant en fines caresses sur le visage affolé du soldat.


« Qu’avez-vous fait de Loreas ? »

Elle vit à la mimique méprisante qui agita ses traits l’espace d’une demi-seconde qu’il voyait parfaitement de qui elle parlait.

- J’sais pas. Not’ groupe s’est séparé quand il est partit dans la rue d’à côté. Faut v’choper tous les deux qu’ils ont dis.

D’un mouvement leste elle lui frappa la tempe du pommeau de l’épée, le laissa évanouis là, les trois armes jetées dans un jardin qui jouxtait la rue. Et elle se mit alors en quête du petit voleur, ouvrant grand sa perception des choses. Elle savait qu’elle ne le trouverait pas, il semblait posséder ce talent particulier d’être extrêmement discret. Mais les gardes qui le poursuivaient étaient loin d’avoir pour eux cette capacité !
Elle se hissa sans mal sur le toit d’une maison, se brûla à nouveau les pieds sur les tuiles trop chaudes et finit par trouver ce qu’elle cherchait. Là, Loreas faisait face à trois gardes, l’un étant désigné comme hors combat par le couteau qui était planté jusqu’à la garde dans son bras. Elle reconnut qu’ils avaient presque le même style de combat, préférant la vitesse et la précision aux grandes armes et à la force brute ! Elle s’accroupit sur le rebord du toit, se servit de ses bras comme balancier et se propulsa dans le vide en une courbe parfaite.
Elle tomba sur l’homme le plus proche d’elle qui retourna illico s’écraser contre la pierre froide, à son tour hors-jeu. Elle bondit de côté, ce qui lui sauva la vie, évitant l’épée qui manqua de lui transpercer le ventre. Elle se coula sous la lame comme un rêve, remonta son genou d’un mouvement sec et brutal qui vint percuter les bijoux de famille de ce monsieur. Elle tourna sur elle même et assena un ultime coup du tranchant de la main dans sa gorge découverte qui acheva de le rendre inconscient.
Et c’est là-dessus qu’elle s’avança vers Loreas, un grand sourire enjoué sur le visage, ses habits plus déchirés que jamais.


« Bon, tu me l’expliques ce plan ? »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMer 14 Juil - 13:36

Ma dague était toujours enfoncée dans le bras de mon premier adversaire, tombé à genoux et regardant le sang qui s’écoulait de sa profonde blessure … Celui-là était définitivement hors-combat, mais les deux autres restaient bien déterminés à faire rouler ma tête sur le sol. Malheureusement pour eux, fort heureusement pour moi, Luz n’avait pas en tête de m’abandonner ! Je la vis faire une gracieuse cascade qui eut pour effet d’envoyer le premier garde dans le décor, le rendant inoffensif … Le second bondit sauvagement sur elle, l’épée à la main, et lança une attaque désespérée en direction de ma collègue, qui avait pour but de la transpercer ; mais comme je pouvais m’y attendre, elle l’esquiva et riposta par un coup de genou ô combien bien placé pour nous les hommes – d’ailleurs, je ne pus m’empêcher de grimacer un peu et de compatir pour le pauvre malheureux. Finalement, elle ne tarda pas à l’achever, le laissant inconscient à terre. Résultat du combat : deux aux pays des rêves, un autre agonisant à terre … C’était du grand art, oh que oui !

« Bon, tu me l’expliques ce plan ? »

Génial, elle n’avait aucun reproche à me faire ! Je laissais échapper un petit rire, sarcastique, non pas pour me moquer d’elle mais plutôt de moi. Pourquoi ? Premièrement, je n’avais pas réussi à me débarrasser d’elle … En second lieu, elle avait du s’occuper des gardes à ma place … Mais bon, ce n’était pas grave ! Au final, elle avait l’air adroite, je n’avais surement pas de soucis à me faire pour elle. La porte du bâtiment était désormais sans protection, je l’ouvris donc rapidement pour en redécouvrir l’intérieur : toujours aussi magnifique, surtout avec cette tâche de sang sur le sol, à l’emplacement du cadavre que j’avais abandonné. J’avançais lentement, avec prudence. Il était impossible que tout les gardes se soient volatilisés, et devaient sans doute ne rester dans les parages. D’ailleurs, aussitôt que je fis irruption au milieu de la pièce, une sentinelle courut dans ma direction et tira une longue épée de son dos … Il donna un premier coup de taille, j’esquivais de justesse pour lui montrer qu’il n’avait pas encore le niveau. Cependant, il me surprit avec un coup de coude quand je me relevais de la précédente attaque, et mon nez le sentit passer !

« Nan, pas mon nez ! Je vais en avoir pour une dizaine de jours avant qu’il soit de nouveau comme avant ! … »


Mon regard s’était assombri : je fis craquer les os de mes mains, et je fixais l’homme devant moi, la tête un peu ambiée.

« Ca, tu ne peux même pas t’imaginer comme je vais te le faire regretter. »


Je ne lui laissai pas le temps de répondre car je décochais un violent coup de poing dans sa mâchoire, puis un autre, puis un troisième … Quatre, cinq, et bientôt six ! Il du y laisser autant de dents, et il commença à vaciller légèrement. Il fallait lui porter l'estocade, c’était lamoindre des choses ! Je m’éloignais lentement de lui pour prendre mon élan, puis je me lançais dans sa direction, roulais au sol et, avant de me relever, l’envoyais à l’aide d’un bon essor des pieds se cogner contre le mur le plus proche … Ce n’est qu’après m’être remit debout que je tournais la tête vers Luz, un peu vexé.

« J’ai baissé un peu la garde, ca arrive non ? »

« GARDES ! GAAARDES ! Ils sont ici, venez m’aider ! Je ne vous paye pas pour rien !! »

L’hôte de la maison était apparemment sortit de son trou : il s’agissait d’un vieil homme, obèse, portant un monocle avec une mèche de cheveux brune lui retombant sur le visage. Un type affreux ! Je l’avais à peine vue et entendu que j’avais envie de lui mettre une bonne raclée !! Je fis un échange de regard avec Luz, j’espérais qu’elle comprendrait ce que je souhaitais faire …

« Mert ! Sont djà revenus ! Choppez-les ! »

Je regardais maintenant derrière nous : nos poursuivants nous avaient finalement rattrapés, et se tenait près de la porte d’entrée, sans bouger. Je fis quelques pas pour me coller dos à Luz, afin de lui chuchoter discrètement quelque chose …

« Le plan c’est : tu t’occupes des gardes, moi, je file voir l’affreux là bas et je le force à me donner ce que je veux ! On y va quand tu es prête. »


Mais je n’attendis même pas, je me dirigeais vers les escaliers pour arriver à l’étage supérieur, l’homme essaya aussitôt de s’enfuir mais, trop tard ! J’étais déjà à coté de lui, un couteau à la main, et je lui mis sous la gorge.

« Ecoute moi bien, je n’ai pas envie de traîner ici plus longtemps, et la gentille dame la bas non plus. DONC, soit bien attentif à ce que je dis : Ou est l’objet que je cherche ? »


« Vous croyez me faire peur ? »

Je répondis à cela en lui prenant sa main et en forçant sur l’index, qui se retourna dans un bruit de craquement délicieux suivit d’un hurlement précoce.

« Oui, je fais sans doute peur. »


« Elle est dans le salon … dans un des tiroirs de l’armoirie, au premier étage … »


« LUZ ! JE l’AI TROUVEE ! »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMer 14 Juil - 15:20

Il ne fit aucun commentaire sur sa supposée disparition et s'avança vers la grande maison de brique rouge qui barrait l'allée. Il n'eut pas à insister trop sur le battant de la porte et disparut à l'intérieur de la bâtisse. Sans hésiter, Luz le suivit.
Les gardes voulaient sa peau maintenant, alors pourquoi abandonner si près du but ? Et refuser de contenter sa curiosité maladive qui lui battait les tempes de questions ? Elle était trop profondément ancrée dans l'histoire, à présent, pour ne pas chercher à en déceler chaque protagoniste. Et Loreas était l'élément clé de tout cela... De plus, elle n'était pas certaine de parvenir à le retrouver en ville plus tard, histoire de lui poser quelques petites interrogations. Et de faire plus ample connaissance.
L'entrée du bâtiment était de très bonne facture, les meubles et ornements dénotant un certain goût en la matière. Et des cristallis. Beaucoup, de préférence. La première chose qui attira l'attention de la dragonne, fut l'étrange étendue vermeille qui paressait paisiblement sur le dallage du salon. Mais le fait qu'il n'y est aucun corps prouvait soit que la personne était seulement sérieusement blessée, soit que quelqu'un d'autre était venu nettoyer. Cette deuxième proposition se révéla juste lorsqu'elle sentit brutalement la présence d'êtres annexes à Loreas et elle. Et qu'elle entendit le feulement froid d'une épée dégainée.
Elle recula vivement, tentant de prévenir une éventuelle attaque, et vit le coup de coude parfait de la sentinelle heurter avec violence le nez du petit voleur. Un léger instant de flottement s'installa dans la pièce quand soudainement, ce dernier s'emporta :

- Nan, pas mon nez ! Je vais en avoir pour une dizaine de jours avant qu’il soit de nouveau comme avant ! …

Elle retint avec peine un excès d'hilarité qui menaçait de briser pour toujours son début d'amitié avec lui, ne parvenant pas pour autant à cacher le grand sourire qui s'empara de ses traits. Loreas mit alors à l'œuvre sa vengeance tandis que Luz, décidée à l'attendre, croisa les bras sur sa poitrine tout en étudiant les détails de la pièce. Ce fut vite finis. Et son compagnon d'infortune replaça son attention sur elle.

- J’ai baissé un peu la garde, ça arrive non ?

Elle se préparait à lui lancer une boutade lorsque le cris désespéré d'une quatrième personne brisa à nouveau le silence. Elle tourna ses prunelles étonnées dans la direction du son, découvrant le petit bonhomme qui se tenait dans un coin de la salle. Le maître du lieu ? Et le commanditaire de toutes les groupies armées qui les poursuivaient, de toutes évidences. Loreas et elle échangèrent un regard, l'un avec l'étrange lueur de celui qui se prépare à s'amuser, l'autre avec une mimique un brin inquiète. Pour le petit homme qui leur faisait face. Il n'allait pas passer les prochaines heures à boire du vin affalé dans son fauteuil...

- Mert ! Sont djà revenus ! Choppez-les !

Elle fit volte-face, accorda ses mouvements à ceux de son coéquipier, et ils se retrouvèrent dos à dos. Lui vers les escaliers menant à l'étage, elle face aux cinq gardes qui s'agitaient dans l'entrée.

- Le plan c’est : tu t’occupes des gardes, moi, je file voir l’affreux là bas et je le force à me donner ce que je veux ! On y va quand tu es prête.

Elle marmonna un vague « Prête » aux consonances ironiques, qu'il ne dut même pas entendre d'ailleurs, et sentit brutalement le vide derrière elle. Un silence étonnant se fit, les cinq hommes serrés comme des moutons dans l'entrée, se demandant sûrement ce qu'elle pourrait bien faire contre eux.
Luz montra les crocs. Et gronda. De ce fait, elle parut beaucoup, beaucoup plus menaçante d'un seul coup. Pour ne pas se gêner trop dans cet espace restreint, seuls trois gardes s'avancèrent vers elle dans l'espoir de lui régler rapidement son compte. Elle se prépara à bondir, mouvement qui n'échappa pas aux trois hommes et... Se jeta au sol. Surpris le plus proche d'elle n'eut pas le temps de réagir, alors qu'elle s'était déjà glissé sous lui et avait enfoncé deux de ses doigts à deux points précis de sa nuque. Il s'effondra sans un mot, sûrement partit pour une bonne nuit de songes. Un des hommes resté dans l'encadrement de la porte vint la saisir par derrière, lui immobilisant les bras au passage. Son compagnon tenta de la transpercer de son épée, et ne fit que se prendre le corps de celui qui la retenait, en même temps qu'elle le faisait passer par-dessus son dos.
Coincé sous la masse de celui qui avait volé, il ne fut pas dur pour Luz de s'emparer de sa tête et de la faire tourner d'un mouvement sec. Elle laissa ainsi les trois évanouis dans leur coin, se concentrant à nouveau sur les deux derniers restant. Ceux-ci ne faisaient pas mine de vouloir bouger, ayant parfaitement assimilé que Luz n'était pas ce qu'elle paraissait être.

- LUZ ! JE L’AI TROUVEE !

La voix, étouffée, parvenait de l'étage. Elle ne donna pas cher de la peau du petit bonhomme de tout à l'heure. Si Loreas daignait bien lui donnait quelques minutes quand même... Elle jura à haute voix dans la langue flutée et mélodieuse des dragons et râla de manière parfaitement audible :


« S'occuper des gardes, tu en as de bonnes toi ! Ils vont pas se faire tout seuls ! »

Elle s'adressa alors à ces derniers :

« Enfin je dis ça hein... Mais toutes propositions de votre part est bienvenue ! »

Ils foncèrent sur elle dans un parfait ensemble, leurs épées décrivant des cercles mortels. Elle serra les dents, se jeta hors de portée juste à temps, rencontra la table du salon et bascula en arrière. Elle roula sur le sol pour accompagner sa chute et sentit des doigts forts encercler brutalement son cou. Elle se retrouva plaquée contre le mur en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, un garde assez fier de lui-même à quelques centimètres de son visage.

- Je propose que tu meurs.

Avec toute la force dont elle était capable, elle écrasa le splendide vase de facture elfique qu'elle avait sous la main contre le visage de son agresseur. Ce dernier disparut dans une explosion de verre, d'eau et de fleurs, hurlant comme un dégénéré, ses mains recouvrant son visage.


« Proposition rejetée. »

Le souffle hachuré, elle ne dut qu'à ses réflexes d'éviter la décapitation précoce que tenta de lui infliger le dernier survivant. Elle envoya valser son arme d'un coup de pieds bien placé et décocha un coup de poings dans le thorax de l'homme. Privé d'air, il s'effondra au sol.
Elle n'attendit pas de voir arriver d'autres mercenaires et se lança dans les escaliers tout en massant son cou douloureux. C'est là qu'elle tomba sur Loreas, couteau plaqué contre la gorge du riche petit bonhomme. Elle esquissa un léger sourire amusé et s'enquit d'une voix un brin enrouée :


« Où ? »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyJeu 15 Juil - 15:02

« S'occuper des gardes, tu en as de bonnes toi ! Ils vont pas se faire tous seuls ! »

Alors, que se passait-il ? Avait-elle du mal à se débarrasser de quelques malheureux gardes ? Pourtant, plus tôt, elle n’en avait fait qu’une bouchée en faisant preuve d’une adresse incroyable ! Moi, je continuais à fixer le vieillard en face de moi, que je maintenais toujours pas le col, tandis que ma partenaire était toujours en pleine action. J'eus une frayeur quand je la vis se faire attraper par le cou, mais, cette frayeur n’avait lieu d’être. J’avais apparemment encore des doutes sur cette jeune femme, mais pourtant, elle m’avait prouvé plusieurs fois que je n’avais pas à m’en faire ! Cette fois-ci, elle se servit d’une arme originale (ici, un pot de fleurs) pour terrasser son adversaire qui abandonna vite fait l’idée de se relever. L’arme du second lui échappa des mains, et il tomba à terre après un coup qui le rendit inconscient … Après cela, elle s’empressa de me rejoindre à l’étage, et interrogea notre martyr sur l’emplacement exact de l’objet.

« Où ? »

« Da… dans … »

« Dans un des tiroirs d’une armoire au premier étage, au salon. N’est ce pas ? Bon, maintenant … que-ce que je vais faire de toi ? … »

« Pitié, vous aviez juré de ne pas me faire de mal et … »

« Ah non ! AH NON ! Je n’ai jamais dit ca. Et de toute façon … »


J’attendis quelques secondes, un moment d’attente qui devait être semblable à de la torture mentale pour lui. Je baissais la tête, posais ma main inoccupée sur mon front, et rigolais sournoisement en pensant à tout les efforts que m’avait fait faire ce vieux trouillard … Il allait, sans nul doute, regretter de m’avoir fait courir pendant presque une heure dans la cité, oh oui, je pouvais l’affirmer ! Je fis signe à Luz de s’écarter un peu, et je repris la conversation.

« … un voleur ne tiens jamais parole. »


Je ne le laissai pas patienter plus longtemps, et en tenant fermement son col, j’explosais violemment son crâne contre le mur le plus proche. Quand j’y repense, je n’avais pas besoin de faire ca … mais c’était tellement amusant ! Les nouveaux protecteurs étaient désormais là, toujours prêts à se prendre une belle raclée ! Décidément, cet homme devait avoir une immense fortune pour pouvoir engager autant de personnel … Cela me fit penser quelque chose qui me mit l’eau à la bouche. J’échangeais de nouveau un regard avec Luz, avant que les mercenaires ne s’en prennent à nous.

« Il doit y avoir une bonne réserve de crystallis ici, pour que ce vieillard ait autant d’hommes à son service, tu ne crois pas ? Alors … que dirais-tu de devenir une voleuse ? »

Les gardes, trois gardes, attendaient patiemment leur tour, derrière moi. Je me retournais, une fiole à la main, et je fis mon plus beau sourire.

« Votre maître est à la porte de la mort, car je lui ais administré un joli petit poison dans les veines. Vous êtes payés, ici, n’est-ce pas ? Vous devez même être très bien payés, je pense que ce serait dommage que votre carrière s’arrête ici. Donc, je vous propose un marché : vous nous laissez prendre ce qui nous intéresse, et moi, je vous donne un antidote. Tout se termine bien, l’histoire sera oubliée, vous serez surement blâmés tout au plus ! Et nous, on part d’ici sans faire plus d’embrouilles, d’accord ? »


Ils échangèrent des regards, incertains, inquiets. J’espérais qu’ils soient un peu idiots pour croire ce que je venais de raconter …

« Ouais mais … si il donne le mauvais antidote … »

*Ils ont cru à l’histoire du poison, c’est déjà ca …*

« Et si … s’en prendre à la fortune … »


« Mais non … peut lui faire confiance, je crois. »


Quand ils eurent terminé leur controverse, l’un d’eux se tourna vers moi, les yeux remplis de méfiance à mon égard.

« Très bien, on vous laisse partir. Mais vous avez seulement quelques minutes, et donnez nous l’antidote ! »


Je me retins de rire aussitôt, et je lançais dans sa direction une seconde fiole, remplie d’une solution d’épices très fortes. Ils s’écartèrent de mon chemin, et moi, je regardais Luz, toujours concentré pour ne pas lâcher un petit rire ...

« Après vous, mademoiselle. »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptySam 17 Juil - 13:15

- Dans un des tiroirs d’une armoire au premier étage, au salon. N’est ce pas ? Bon, maintenant … que-ce que je vais faire de toi ? …

Luz se demanda vaguement ce que Loreas avait bien pu faire à ce petit monsieur. Qui semblait en proie à des peurs suffocantes, sans doute la première fois qu’il se retrouvait en face d’ennemis réellement dangereux... Elle était parfaitement consciente du malin plaisir que prenait son compagnon à torturer de son mieux le bourgeois. Mais ne pouvait pas l’arrêter pour autant... Il ne s’en prenait pas à elle après tout. Et elle n’avait rien en commun avec la victime, ne le connaissait même pas. Sur quel argument aurait-elle alors pu se baser pour empêcher Lor’ d’agir ?
Le tintement de son rire l’alerta, en même temps qu’il lui faisait signe de s’éloigner. Aux aguets elle y consentit sans répondre, mettant un pas de distance entre Loreas et elle... Devait-elle l’empêcher de faire du mal au monsieur ? Défendre celui qu’elle supposait être à présent sans défense et plus à plaindre que n’importe lequel de ses gardes ?

- … Un voleur ne tiens jamais parole.

La phrase, prononcée doucement comme une sentence, éclaira brutalement la vision des choses de la dragonne. Cela expliquait tout ! Sa discrétion, sa souplesse, le fait qu’il est un "objet à récupérer"... C’était un voleur. Et cela ne l’étonnait guère. Maintenant qu’elle y repensait, il lui semblait que ce métier allait comme un gant à son compagnon, telle une vérité pure et simple. Voilà pourquoi il avait les capacités nécessaires pour se mettre au service de personnes "peu désirables".
Lor’ fit alors une chose à laquelle elle ne s’était pas attendu. Il envoya valser la tête du pauvre homme contre le mur, dans un "chtonk" pas des plus agréables. Éberluée, elle leva les yeux et le dévisagea, cherchant une raison valable sur ses traits à tant de violence. Il... S’amusait ?! Mais l’autre était désarmé ! A son entière disposition, tremblant d’angoisse !
Elle ne connaissait pas Loreas, en fin de compte. Se retrouver dans le même pétrin n’était pas suffisant pour apprendre le caractère de l’autre. Et même si elle l’appréciait suffisamment pour ne pas décider de se battre avec lui là maintenant tout de suite, une lueur coléreuse n’en passa pas moins dans son regard... Elle se rasséréna quelque peu en apercevant la poitrine du petit homme se soulever en un rythme léger mais régulier. Il n’était qu’évanouis, il ne l’avait pas tué...
Quelque chose bougea derrière eux, et trois gardes apparurent sur le bord des escaliers, armés mais hésitant. La dragonne et l’humain échangèrent un regard en un message muet et ce dernier s’exprima alors :

- Il doit y avoir une bonne réserve de crystallis ici, pour que ce vieillard ait autant d’hommes à son service, tu ne crois pas ? Alors … que dirais-tu de devenir une voleuse ?

C’était tentant. Mais pas pour elle. Luz était bien trop droite pour s’abaisser à arracher la fortune d’un homme... C’était tellement mieux de savourer les cristallis obtenus au prix de ses efforts ! Elle n’eut cependant pas le temps de répondre, que, déjà, il s’adressait aux gardes :

- Votre maître est à la porte de la mort, car je lui ais administré un joli petit poison dans les veines.

Interdite elle chercha dans sa mémoire pareil souvenir, mais un rapide coup d'œil lancé à son compagnon lui apprit qu’il bluffait. Avec un léger sourire en coin, elle convint que c’était tout de même très intelligent de sa part... Autant limiter les dégâts et s’en sortir sans avoir à battre tout ceux qui passaient par là !
Leurs ennemis acceptèrent l’accord en quelques secondes et tinrent parole. Ils s’écartèrent de leur chemin et Lor’ se tourna à nouveau vers elle. Luz le regarda longuement, yeux dans les yeux, et décréta d’une voix dure, faisant référence à sa réaction brutale sur le petit bonhomme :


« Il était inutile de mettre tant de violence dans un seul geste. »

Manière simple de lui dire qu’elle désapprouvait. Même si elle savait pertinemment qu’elle n’avait aucun pouvoir sur lui -n’en voulait pas d’ailleurs. Il était libre de faire ce qu’il voulait, mais elle ne le suivrait pas alors sur les sentiers sombres...
Elle prit une expression soudain plus douce, parce qu’elle l’appréciait malgré tout, et déclara :


« Je suis chasseuse, non voleuse. Je t’attends dehors. »

Un fin sourire craquant étira ses lèvres et elle s’avança fièrement entre les trois gardes de part et d’autre du couloir. Elle jugeait ne plus avoir rien à faire ici. L’objet que Loreas recherchait, c’était à lui de le trouver. Il était suffisamment capable après tout... Et n’avait dès lors plus besoin d’une aide quelconque.
Elle descendit les escaliers sans un bruit, traversa le salon du rez-de-chausser sans un regard pour les hommes évanouis qui s’y trouvaient, et retourna à la lumière du grand jour.
Et attendit que Lor’ daigne bien la rejoindre.
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyLun 19 Juil - 14:09

De toute évidence, cette femme était trop attachée à sa fierté pour pouvoir délester cet homme de tous ses biens. Luz devait-être bien naïve pour laisser passer une telle occasion de s’enrichir, ou alors n’en voyait-elle pas l’utilité car elle-même possédait une petite fortune ? Hum … D’après son allure vestimentaire, je pouvais me retirer cette idée de la tête.

« Il était inutile de mettre tant de violence dans un seul geste. »


Me reprochait-elle d’avoir assommé le vieillard violement ? Cet homme, même si j’étais le plus fautif dans l’histoire, me dégoutait rien qu’en l’apercevant. Et pourquoi cela ? Car je voue une haine sans fin à tout les gens de la haute société, possédant tout, ne partageant rien. Quoi de mieux, pour défendre ses intérêts, que d’utiliser la violence ? Enfin, je n’avais pas envie de partir sur un débat avec elle à ce moment, ce n’était ni l’heure ni le lieu de le faire. Le regard de Luz devînt très bénin le temps de me dire qu’elle n’acceptait pas ma demande, c’était surement sa meilleure manière de me dire qu’elle n’approuvait pas ce que j’avais l’intention de faire.

« Je suis chasseuse, non voleuse. Je t’attends dehors. »

Alors, c’était vraiment sa décision ? Bien que je pensais qu’elle accepterait, je ne fus pas surpris d’entendre ces mots. Une nouvelle fois, elle sourit légèrement, et passa à mes cotés pour descendre les escaliers afin de retourner à l’air libre. J’étais désormais de nouveau seul, même si la situation avait changé. Lentement, je suivis le parcours de mon amie, pour finalement me détourner en direction de ce que je pensais être le salon. J’ouvris la grande porte en bois taillé, et je découvris la pièce somptueuse dans laquelle je me trouvais à présent ; l’armoire dont m’avait parlé le vieil homme me tomba immédiatement sous le nez – imposante, elle devait bien prendre tout un coin de la pièce. J’ouvris le premier tiroir, découvrant un tas d’objets inutiles et inintéressant ; le second tiroir était le bon : le morceau de tissu enveloppait toujours ce qui m’avait amené ici, je le pris sans attendre, et continuais ma fouille en quête de cristallis.

Et, c’est finalement en ouvrant le dernier tiroir que ma recherche fut fructueuse : des dizaines, des centaines, plusieurs centaines de cristallis ! C’était impressionnant, peut être était-ce la deuxième fois que je voyais une aussi grande fortune de ma pauvre vie. Je plongeais ma main dans le tas d’or, sentant tout cette fortune si proche de moi … Mais alors que je pris une première poignée afin de l’enfourger dans ma poche, les
paroles de Luz me revinrent en tête. « Tant de violence … Je ne suis pas voleuse » … Après tout, n’était-elle pas la plus réfléchie ? Cet homme, aussi cruel ou mauvais qu’il soit, avait gagné tout cela de ses propres moyens. Ma fierté m’avait été retirée depuis longtemps, c’est vrai, mais il m’en restait peut être encore assez pour me dire que ce n’était pas la meilleure chose à faire. D’ailleurs, ma vie de voleur me plaisait beaucoup, au final. Avec cela, je pouvais-dire adieux à ma belle liberté, à mes courses-poursuites en ville, à mes complots pour semer mes adversaires et toutes les petites ruses que j’utilisais pour me sortir des situations les plus cocasses qui soient … Je n’avais peut être pas autant de possessions que ces gens, mais je possédais quelque chose que eux ne pourraient jamais obtenir, et qu’ils pouvaient envier eux aussi. Après ce long moment de réflexion personnelle, je redisposais le contenu de ma main là ou je l’avais eu, et me redirigeait vers l’entrée
principale, afin de rejoindre Luz.

« C’est bon, j’ai tout ce qu’il faut. »

Je fermais les yeux pour ne pas croiser son regard, j’étais un peu gêné d’avoir écouté cette fille plutôt que mes instincts, même si au fond de moi, je savais qu’elle avait parfaitement raison.

« Tu sais, je crois qu’un voleur doit parfois renoncer à voler même si c’est son seul moyen de survivre … Je crois que je vais m’arrêter quelques temps, aujourd’hui à été une journée très longue et lassante, j’ai eu ma dose pour un moment. »

Je rouvris les yeux, un peu moins contrarié cette fois-ci. Je mis mes deux mains derrière ma tête, levant coudes au ciel, et je fis craquer mon dos en me penchant légèrement en arrière, bailla, puis me tournais vers celle que je considérais comme folle au tout début de notre périple.

« Je t’offre un verre dans une auberge ? »

Mais avant qu’elle ne puisse me répondre, je sortis l’objet de ma poche en en observant la poignée, ornée de beaux symboles, puis je
retirais le morceau de tissu pour apercevoir la fine lame courbée, jamais utilisée et d’une propreté impeccable. Un gamin passa par là au même moment, seul, vêtements en loques, et je l’observais alors qu’il s’approchait de moi.

« Une pièce si’ouplait. »

Je n’avais pas l’intention d’ouvrir ma bourse déjà si peu remplie pour lui donner un seul de mes cristallis. Non, j’allais faire mieux : je lui tendis l’arme que j’avais en main, en la tenant par la lame.

« Prends-ca et rends toi au nord, près du quartier commerçant. Demandes à voir un certain Lordoric, on te conduira surement à lui. Dis-lui que la personne qui t’as chargé de donner cela à rendu son dernier soupir quelques secondes après, tu auras sans doute une belle récompense. »

Il fit un « oui » de la tête, et courut dans la direction opposé en nous remerciant de loin. Quant à moi, je repris la conversation là ou je m’étais arrêté.

« Alors, ma proposition ? »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMar 20 Juil - 22:37

Luz jeta un vague regard circulaire à la petite cour dans laquelle elle avait atterrit. C'est vrai qu'à bien y penser, ils n'avaient pas beaucoup eu le temps d'observer les environs à l'allée... Elle était persuadée d'être déjà passé une dizaine voir une centaine de fois par ici. Ra'Sibe n'était pas si immense pour ceux qui avaient l'habitude de la fréquenter. Et pourtant... Elle n'avait aucun souvenir de ces façades délavés par le soleil et la pluie, ces grandes maisons démontrant une certaine fortune. Vous savez, ce genre de souvenirs lointains et nauséeux que l'on a d'un endroit que l'on a jamais prit la peine de regarder vraiment...
Elle s'arrêta sur un vieux miroirs obliques et déformés, appuyés négligemment contre un petit portillon de bois. De mauvaise facture ou trop ancien, son propriétaire avait décidé de le mettre à la rue dans l'espoir que quelqu'un l'en débarrasserait, sûrement... Elle s'éloigna de la porte de quelques pas et vint effleurer la surface poussiéreuse du bout des doigts. De longs sillons apparurent, et elle put enfin discerner la surface réfléchissante de l'objet. Et comprendre réellement pourquoi les gens la prenait à première vue pour une folle.
Sa robe était vraiment, vraiment déchirée. Inutilisable. Elle lissa le tissu du plat de la main, tenta d'arranger un peu sa tenue et abandonna dans un soupir contrarié. La gérante de la boutique n'allait pas être très enchantée... Luz se jura de vérifier qu'il n'y avait aucun objet contondant à portée de main de son ex-employeuse, avant de lui expliquer la situation. Enfin... De tenter, de lui expliquer la situation.
Bonjour madame, j'ai rencontré un voleur sur le chemin et je me suis dis chouette ! Si j'allais l'aider à se mettre dans les ennuis ? Bien entendu il était poursuivis par une armée de groupie en fleurs qui ne se sont pas gênées pour m'arracher mes vêtements tellement elles étaient fans...
Ouais. Pas fameux et pas très crédible comme explication...
La porte claqua dans son dos et elle pivota sur ses talons, surprise dans ses frivoles pensées. Un Loreas avec une expression indéfinissable apparut alors sur le seuil avec un air gêné qui lui allait bien... Mais qu'elle n'avait encore jamais vu sur ses traits !

- Tu sais, je crois qu’un voleur doit parfois renoncer à voler même si c’est son seul moyen de survivre … Je crois que je vais m’arrêter quelques temps, aujourd’hui à été une journée très longue et lassante, j’ai eu ma dose pour un moment.

Là, elle dut avouer qu'il l'avait prise de cours. Elle se ressaisit de son mieux et s'amusa finalement de constater qu'elle n'était pas la seule à être totalement imprévisible ici bas...
Mais... Elle rêvait ou il cherchait à éviter son regard ? Elle ne comprenait décidément plus rien de rien. Elle avait beau faire de son mieux, elle ne parvenait pas à mettre un nom et un profil sur le caractère de son compagnon. Il lui échappait complètement. Et c'était en partie pour cela qu'elle l'appréciait. Ne vous ai-je jamais dis qu'elle était curieuse de nature et qu'elle aimait à découvrir sans cesse de nouvelles choses ?

- Je t’offre un verre dans une auberge ?

Elle lui sourit, l'éclat de ses dents blanches tranchant sur le halé de sa peau. Et il sortit l'objet de sa quête initiale. Le déballa. Un magnifique couteau sacrificiel étincela dans ses mains, la lumière du soleil éclairant la gravure des symboles étranges sur sa poignée et la morsure métallique de la lame. Luz s'immobilisa aussitôt, perdue dans la contemplation de pareil objet. Que voulait donc en faire l'employeur de Loreas ? L'utiliser dans son but initial, découper les gens en rondelles ? Ou dans un simple intérêt de collection ? Elle espéra intérieurement que ce qui l'animait n'était autre que la seconde solution... Peu probable, mais bon.
Un gamin des rues apparut alors au détour d'une ruelle. Il les repéra d'un œil vif et s'avança vers eux, ses vêtements dévastés battant le vent. Au moins maintenant, Luz se sentait moins seule...

- Une pièce si’ouplait.

Il s'était adressé à Lor' en premier lieu, elle le voyait bien. Il faut dire que pour le moment elle n'avait pas l'apparence de quelqu'un de particulièrement riche, assise sur sa fortune comme un paon... Ses prunelles vertes vinrent se planter sur le voleur, attendant sa réaction sans même chercher à l'anticiper. Elle avait compris à force que c'était inutile de toutes façons... Il ne suivait jamais le même chemin.

- Prends-ca et rends toi au nord, près du quartier commerçant. Demandes à voir un certain Lordoric, on te conduira surement à lui. Dis-lui que la personne qui t’as chargé de donner cela à rendu son dernier soupir quelques secondes après, tu auras sans doute une belle récompense.

Muette elle observa le visage du jeune garçon s'illuminer tandis qu'il repartait en courant vers la grande place. Un franc sourire revint sur ses traits et elle se tourna à nouveau vers Loreas, ses cheveux flammes lui tombant à présent en cascade sur les épaules. Le chignon n'avait pas tenu très longtemps avec tout ça...

- Alors, ma proposition ?

Elle lui sauta alors au cou, le tintement de clochettes de son rire se réverbérant dans l'allée silencieuse. Elle déposa un baiser claquant sur sa joue et le libéra de son étreinte tout en le félicitant :


« T'ai-je déjà dit que tu étais génial ? J'accepte ton verre ! »

Elle eut une moue dubitative l'espace d'un instant et rajouta prudemment :

« Mais seulement si tu me laisses le temps de me changer avant, je crains que ma tenue ne soit quelque peu dépassée... Nous n'auront pas à faire de détours, mes affaires sont à l'auberge. Je te suis ! »

Et tant pis pour les explications à son ex-patronne !
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyLun 26 Juil - 10:21

Je me tournais vers Luz en attendant une réponse à la proposition que je venais de lui faire, pourtant elle ne semblait pas y réfléchir sur l’instant. Elle me regardait, un sourire léger sur son visage, laissant ses cheveux redevenir libres à cause des combats que l’on venait de donner. J’allais, pour la troisième fois, me répéter – croyant sans doute qu’elle n’avait pas bien entendu - mais avant que je puisse le faire, elle me bondit dessus afin de m’offrir un baiser sur la joue, puis se recula en gratifiant mon acte de générosité … Et en acceptant mon offre !

« T'ai-je déjà dit que tu étais génial ? J'accepte ton verre ! »

C’était un compliment ? Cela faisait un bon moment que l’on ne m’avait pas complimenté, cela remonte à mon enfance, si j’ai bonne mémoire ! Oh oui, un bon moment … Luz m’imposa cependant une condition : elle devait rejoindre sa chambre à l’auberge pour récupérer des affaires un peu plus … ou un peu moins … C’est vrai que sa tenue laissait vraiment à désirer, désormais : les manches coupées avecbarbarie (normal lorsque l’on combat des brutes), le bas si déchiré que ne rien porté aurait été aussi utile, et le restant dans une état assez laborieux, le tout taché de poussières ! J’admirais le spectacle, ma partenaire était assez comique comme ca … Je déposais deux petites claques dans son dos, comme pour lui montrer que je compatissais avec elle – et que je me moquais d’elle, en même temps.

« Direction l'auberge, alors ? Je te suis. »

Nous commençâmes à marcher tranquillement en direction de l’auberge, nous n’avions plus besoin de nous presser désormais. Seulement, quelque chose me perturbait l’esprit : que faisait-elle ici, dans la ville ? J’étais bien content d’avoir pu la rencontrer, après tout elle venait de faire beaucoup pour moi, mais je ne savais ce qui l’amenait dans le coin. En exil ? Un avis de recherche sur le dos ? Une princesse qui se cache dans la population ou … ? Ou peut être que mon imagination était un peu trop grande. Après tout, il suffisait juste de poser la question.

« Que-ce qui t’amène dans la capitale ? Tu as de la famille par ici ? Ou bien est-ce une simple petite visite ? En tout cas, tu n’as pas l’air de venir du coin. »


J’avais dit cela en louchant sur ses habits en loques, histoire de continuer à me moquer pour quelques secondes. Le trajet fut très court car en à peine une dizaine de minutes, nous étions devant l’auberge ou logeait Luz. Un bâtiment assez grand, recouvert de quelques mousses mais en assez bon état … Elle rentra en première, s’engagea aussitôt dans l’escalier en bois, suivie de près par ma personne. Ce n’est que quand je fus arrivé dans sa loge que je me rappelais qu’elle venait ici pour se changer ; je fis marche arrière, en m’excusant, et je redescendis les marches pour arriver près du bar, ou l’hôte m'accueillit en me proposant une petite bière bien fraiche. J’avais si soif que je ne refusai pas : je bu tout le liquide mousseux en une traite, sans me laisser le temps de reprendre mon souffle …

« Dit voir Barman, quelle est la ville la plus proche d’ici qui tiens tête à la capitale ? »

« J’en sais strictement rien ! Les 3 plus grande cités dans le coin n’ont même pas la moitié de la population de Ra’Sibe réunies … Tu risques d’avoir du mal à trouver une ville aussi grande que celle-ci, gamin. »

« Ouais … »

J’avais en tête de quitter Ra’Sibe, la capitale humaine, à cause de mes trop nombreuses interventions pour le comptes de gens malhonnêtes … J’essai peut être d’être discret dans mes actes, mais des erreurs comme celle d’aujourd’hui ne passent jamais inaperçu. Mon visage doit être imprimé dans la tête de bon nombre de personnes, et si plusieurs plaintes sont déposées, ou encore si quelqu’un me reconnait dans la rue, ma vie risque d’être compliquée … Oui, partir d’ici semblait être la meilleur solution, et …

« Oyez Oyez, citoyens de Ra’Sibe et voyageurs ! J’apporte ici un parchemin pour la tête de Jacob Lims. Vous le savez peut être déjà, mais il est l’auteur de plusieurs crimes qui font de le lui un hors-la-loi : meurtres, vols chez des nobles, tentatives d’assassinats … N’ayez crainte de prévenir la garde si vous tombez sur cet homme, il doit être exécuté. »


Une goutte de sueur venait de couler le long de mon front, et mon cœur n’avait de cesse de battre à toute allure depuis l’instant ou le nom de « Jacob Lims » avait été prononcé. Je baissais la tête pour que personne ne s’aperçoive de mon état, et j’attendis que le messager en armure qui venait de faire son apparition dépose l’avis de recherche et reparte pour me précipiter sur le parchemin, ou un visage très ressemblant à celui de mon frère était dessiné. Quel choc pour moi, après ces quelques années, de revoir ce visage que je haïssais tant … Ses talents, au vu de la feuille de chou, ne semblait pas s’être estompés (il était indiqué qu’une prime très alléchante serait offerte à celui qui parviendrait à localiser Jacob).

*Alors comme ca, tu es aussi resté dans la même activité, grand frère … Profite bien de l’argent que tu amasses, oh oui, profite en bien !*

Alors que j’étais toujours plongé dans le parchemin, un grand gaillard s’approcha de moi, s’accouda à mes cotés, et me reluqua après avoir lorgné sur le document que je tenais entre mes mains …

« Hum ... Tu ressembles vachement à ce gars là, tu sais ? »

Je lui jetais un regard noir, avec tant de rancune que je l’eu presque effrayé ! Le barman s’approcha à son tour de moi, et m’observa aussi pendant une ou deux secondes.

« Ouais, il a raison. On dit que ce gars à un frère, et comme tu as la même tête … Ben, tu vois … »


Je les regardais, chacun leurs tours, pendant qu'eux ne détournaient pas leur regard. Une nouvelle fois, je sentis que mon cœur faisait des siennes ...

« ... AHAHAHA, on déconne gamin ! Tu devrais voir la tête que tu tires ! Ah la vache, les jeunes sont vraiment tous hilarants de nos jours !! »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyLun 30 Aoû - 23:13

Ils repartirent donc à travers les rues de Ra'sibe, exceptionnellement non poursuivit par une armée de psychotiques en armure. Les maisons se succédèrent, leurs toits de tuiles rouges agrémentant l'air d'un univers coloré sur lequel venait se heurter le soleil, de nombreuses voix venant des commerces de rez-de-chausser hélant les passants. Luz bifurqua brusquement pour une rue secondaire, moins fréquentée, désirant éviter pour le moment la petite boutique dont elle avait massacré la robe... Elle attendrait que son ex-patronne bouillisse un peu dans l'attente avant de refaire surface. Sans oublier de garder son arc à la main. La grande place fit surface, avec ses airs de fêtes éternelles et son marché merveille, pas un centimètre de dallage non occupé par un quelconque badaud... De temps en temps quelques regards convergeaient vers l'étrange duo que les deux amis formaient, ouvrant le passage sur leur chemin. Autant dire qu'ils ne faisaient pas partis de la norme... Mais Luz s'en moquait. Les gens n'étaient généralement que de passage dans sa vie, illuminant un bref instant le futur qu'elle poursuivait. Les qu'en dira-t-on ne la concernait pas, les ragots n'étaient qu'inférieurs à la réalité, dépossédés de charme. Alors toutes ces petites bonnes dames pouvaient bien aller voir ailleurs si elle y était !

- Que-ce qui t’amène dans la capitale ? Tu as de la famille par ici ? Ou bien est-ce une simple petite visite ? En tout cas, tu n’as pas l’air de venir du coin.

Elle tourna vers lui de grands yeux étonnés, surprise que l'on marche sur son propre terrain : les questions. Un sourire vint bien vite remplacer ce regard qui s'alluma d'une mèche amusée.


« Et pourtant, je vogue par ici depuis près de deux cent ans... Mais... Tu as raison. Je me balade. »

Son sourire s'agrandit, comme si cela répondait à toutes les interrogations sans en embraser d'autres. L'enseigne fantomatique de l'auberge fit son apparition, soudée au mur comme un drapeau de la victoire. N'était-ce pas après tout l'un des seuls lieux du monde capable de réunir des gens de tous les horizons ? Luz poussa le lourd bâtant composant la porte principale, hélant par la même occasion un jeune garçon qui se tenait en retrait de la pièce. Ils échangèrent quelques murmures entrecoupés de rire et il détala sans demander son reste, en route pour donner de l'eau et une ration de foin à ce cher Vent Ardent qui décidément, s'ennuyait ferme ici-bas.
Elle se dirigea vers le grand escalier de bois, la main glissant en douceur sur la rampe. Sa chambre était loin d'être le luxe incarné, mais cela lui était bien suffisant pour le peu de temps qu'elle y logeait... Une nuit, qu'était-ce en une vie ? Elle glissa une clé sortit d'on ne sait où dans la veille serrure usée de frottements et entra sans hésitation dans la chambre. Loreas apparut derrière elle, perdu quelque part entre le côté droit et le côté gauche de son cerveau... Dans les nuages quoi. Elle le contempla longuement, un fin demi-sourire aux lèvres, attendant qu'il réagisse à sa présence. Ce qu'il fit bien vite en s'excusant, sa silhouette s'évanouissant dans le couloir !
La dragonne, enfin seule, ôta le tissu qui lui entravait la peau de lambeaux et jeta négligemment sa robe sur sa paillasse. De toutes manières, dans l'état où elle se trouvait, un peu plus un peu moins... Le bac d'eau qu'elle avait fait mander arriva au même instant, ses eaux savonneuses achevant les sbires de notre ami le sang, allié ancestral de la poussière et de la terre. Elle sortit du bain, attrapa les affaires qu'elle avait planqué sous le lit et savoura la solide protection que lui offrait à nouveau le cuir souple de sa tunique... Sans oublier de passer son carquois à son épaule, arc avec. Lorsqu'elle se sentit un peu mieux armée et prête à refaire surface de manière sensiblement plus civilisée que précédemment, elle claqua la porte de sa chambre derrière elle et descendit les escaliers d'un pas décidé.

- Hum ... Tu ressembles vachement à ce gars là, tu sais ?

Luz se figea. Son regard passa tour à tour du grand baraqué à Loreas avant de s'immobiliser sur le bout de papier brunis qui pendait au mur. Un avis de recherche. Et pas des moindres ! Sourcils froncés sous l'incompréhension, elle fit un pas de plus et s'arrêta à nouveau. Hors de vue du petit voleur.

- Ouais, il a raison. On dit que ce gars à un frère, et comme tu as la même tête … Ben, tu vois …

Cette voix là venait du barman, penché au-dessus de ses verres comme une grande ombre pesante. La jeune femme jeta un long regard circulaire autour d'elle, rencontrant les mines silencieuses et brutalement intéressées des gens louches assis dans la salle. Comme par hasard, il fallait que tout le monde s'arrête de boire à ce moment... Loreas allait avoir des ennuis. Pas mal, vu la quantité de gens prêt à tout pour faire fortune. En une seconde elle se décida et s'avança d'une démarche souple et glissée vers les trois hommes, un sourire sonnant parfaitement franc sur le visage. Elle attrapa Lor' par la main, joignant ses doigts aux siens et lança à ce dernier d'une voix enjouée et parfaitement audible à tout le monde :


« Ah mon chéri tu étais là ! Navrée, j'ai pris un peu de temps pour me rincer, mais maintenant je suis prête à devenir madame Li... Monade ! »

Aïe, pas fameux fameux comme nom d'emprunt. Elle se tourna vers l'aubergiste et le grand gaillard sans se décontenancer et enchaina avec un air amoureux et ravie très crédible :

« Vous vous rendez compte ?! Nous allons nous marier ! Je vais devenir Madame Limonade ! Ce sera tellement beau, j'ai si hâte ! »

Bon d'accord, elle devait bien l'avouer, elle s'amusait vraiment beaucoup. Même si de toutes évidences le verre offert ne serait pas pour aujourd'hui... Ils avaient intérêts à décamper avant que quelqu'un ne dise LE mot qu'il ne fallait pas. Elle se serra contre Loreas, dans son rôle parfait de jeune fiancée crétine et lui donna doucement une impulsion vers la sortie.

« Il est temps d'y aller mon chéri, nous avons quantité de gâteaux à commander pour l'occasion... Je ne voudrais pas faire attendre le pâtissier. »

Elle salua allégrement un aubergiste excédé et traina Lor' vers la sortie, les gens dans la salle se désintéressant aussitôt de cette scène de ménage... Tout en marchant vers l'écurie -histoire de signaler à Vent Ardent que non, le suicide par ennuis n'était pas pour tout de suite-, elle planta sur son compagnon un regard vert interrogateur.
Elle avait vu le visage qui avait été dessiné sur ce bout de papier. Impossible de ne pas remarquer de ressemblances. Toujours accrochée à son bras pour ne pas se griller aux yeux des occupants de l'auberge en face, elle lui demanda calmement à voix basse :


« Qui est-ce ? »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyJeu 2 Sep - 11:23

C’était sans doute une des premières fois où j’avais regretté de m’être assis à l’intérieur d’une auberge … Ces gars-là m’avaient foutus une de ces frousses ! Ça ne devrait pas être permit de faire ce genre de blagues, surtout quand elles paraissent si réalistes … Alors que je venais de me remettre des évènements, la folle arriva à toute allure derrière moi et empoigna ma main, avant de nous croiser les doigts ensemble. Ce geste me fit virer à un teint légèrement rosâtre, premièrement parce que je ne m’y attendais pas, et secondement … hum … Pour les mêmes raisons, je crois ? HA ! Mais je n’étais pas au bout de mes surprises ! Elle débita des idioties à la chaine, si bien que j’eus du mal à me retenir d’avoir un énorme fou rire au milieu de tous … Étrange mélange, j’étais à la fois extrêmement gêné et prit d’une envie folle d’éclater en sanglots !

« Il est temps d'y aller mon chéri, nous avons quantité de gâteaux à commander pour l'occasion... Je ne voudrais pas faire attendre le pâtissier. »

Ce devait être une comédienne née ! Et je pèse mes mots, elle était faite pour mentir ! Plus sérieusement, je ne pensais pas une seconde que cela pourrait marcher … Mais, contrairement aux idées faites, sa stratégie fonctionna étonnamment bien … Nous fîmes partis en un rien de temps, sans qu’aucun des gros costauds de la taverne n’ait posé une seule question. Enfin dehors, ma dulcinée pu reprendre sa vrai personnalité, abandonnant son rôle de femme totalement décervelée pour celui de la dangereuse et énigmatique Luz. Elle se dirigea vers l’étable, je la suivis de près, puis elle me fixa d’un air interrogateur ; je pensais savoir ce qu’elle attendait de moi…


« Je … »

« Qui est-ce ? »

Comme je le pensais, elle voulait savoir qui était l’homme sur l’avis de recherche … Quoi de plus normal ? Il me ressemblait énormément, même si le dessin n’était pas très précis. Que devais-je lui dire désormais ?

«C’est l’homme que je recherche. »

Il n’y avait pas de mensonges ! Je lui avais dit ce qu’elle voulait savoir, sans donner une seule autre information. Elle aussi avait des secrets … Sans aucun doute. Je la regardais, droit dans les yeux, prévoyant de nouvelles questions … Mais, alors que l’ambiance était retombée au plus bas, un homme - un vieillard grincheux pour être précis – s’approcha de nous, très lentement. Il tenait si mal debout qu’il était obligé de s’appuyer de ses deux mains sur sa canne, c’était pathétique. Malgré tout,
il réussit à s’approcher de nous sans tomber une seule fois au sol … Remarquable.


«J’ai … »

Il toussa au moins deux ou trois fois, sa gorge devait être irritée …

« J’ai entendu, dans la taverne … J’ai tout entendu. »

Il avait tout entendu ? De quoi parlait-il, de la discussion entre le barman et moi ?


« J’ai entendu … j'ai ...»


« Oui oui ... On a comprit ! vous avez entendu quoi ? »

« J’ai entendu que vous alliez vous marier … C’est un heureux évènement ! Ma femme et moi tenons une boutique ou vous pourriez trouver tout ce qui vous intéresse … Suivez-moi. »

« Oui mais en fait, non, parce que ...»


« Si tu ne me suis pas, je crois que je vais écouter ce qu'à dit le Barman et aller prévenir la garde. De toute façon, si tu n’as rien à te reprocher, tu n’as rien à craindre, n’est-ce pas ? »

Il voulut rigoler mais sa toux l’emporta, et il recommença à s’étouffer. Quant à moi, je n’avais plus du tout envie de rire … Je me tournais vers Luz, un peu contrarié, puis je fis mine de réfléchir un instant. Une fois décidé, je la pris par la main et la tira vers moi pour lui chuchoter à l’oreille.


« Tu as inventé cette histoire de mariage, respecte là au moins pour aujourd’hui … Parce que, j’ai encore envie d’être libre à la fin de cette journée. Tu comprends ? »

Les yeux du bossu étaient pointés vers moi, comme s’il m’analysait de la tête aux pieds. C’était intriguant, ne s’en rendait-il pas compte ?

« Je vois … vous formez vraiment un beau couple ! Aaah, la jeunesse dans toute sa splendeur ! Suivez le vieux ! »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyJeu 2 Sep - 14:59

- C’est l’homme que je recherche.

Inutile de préciser qu'il n'y avait rien de plus vague. Quoi, l'homme qu'il recherchait ? Un amoureux transit ? Quelqu'un à qui il devait de l'argent ? Pas logique, au vu de la ressemblance frappante qu'il y avait entre eux deux. Les mêmes cheveux, le même regard, ce même ressentit des choses... Bien trop jeune pour être son père, et trop vieux pour un quelconque fils sortit d'on-ne-sait-où. La probabilité d'un lien fraternel était bien plus réelle et conséquente qu'un cousin éloigné, trente-sixième du nom... Sans vraiment en être certain, le barman avait su mettre les pieds dans le plat, bien là où il fallait. Le regard toujours lié aux yeux de Loreas, elle ne savait plus trop quoi dire. Le sujet semblait tabou et douloureux, le jeune homme ne paraissant absolument pas volontaire pour en parler. Elle l'aurait bien harceler, mais sa présence d'esprit actuelle l'en empêchait. On agresse pas un type cachant un lourd passif. On patiente.
Elle ne prêta premièrement aucune attention à la présence qui se profila devant eux. Mais le « tac tac » insistant d'une canne contre le pavé vint attirer son attention. Un petit homme peinait à avancer vers eux, les traits repliés sous une tenture de rides, sa peau tremblant d'un frémissement continu. Son âge semblait impossible à deviner, tant le choix se serait porté sur des nombres infinis... Toujours est-il que pour un vieillard épuisé, il s'accrochait drôlement bien à la vie et au dallage défilant sous ses pieds.

- J’ai entendu, dans la taverne … J’ai tout entendu.

Un silence glacé s'installa sur les deux amis, chacun croyant deviner sans peine de quoi il retournait. Pourquoi diable cet homme tenant miraculeusement debout aurait prit le risque de se tenir seul face à un dangereux voleurs ? Ne savait-il pas que de nos jours les gens disaient « bonjour » à coup de couteau ?

- J’ai entendu … J'ai ...

Luz s'inquiéta brutalement de le voir décéder sur place, tant l'effort qu'il semblait fournir pour passer outre sa toux semblait intense. Elle se pencha sensiblement en avant, dans un pur geste d'encouragement, un léger sourire avenant sur le visage. Elle était patiente. Et tout le temps devant elle... Du moment qu'elle n'avait pas à remplir cinquante papiers pour justifier la crise cardiaque d'un pauvre grand-père...

- J’ai entendu que vous alliez vous marier … C’est un heureux évènement ! Ma femme et moi tenons une boutique ou vous pourriez trouver tout ce qui vous intéresse … Suivez-moi.

Là, Luz en resta sans voix. D'abord impressionnée qu'il soit parvenu à parler d'une traite sans y laisser sa vie, puis complètement surprise par la teneur de ses propos, elle ne songea même pas à en démentir les faits. Lor' fut plus prompt à réagir, bien qu'aussi pris de cour qu'elle, il ne trouva pas grand chose à dire...

- Si tu ne me suis pas, je crois que je vais écouter ce qu'à dit le Barman et aller prévenir la garde. De toute façon, si tu n’as rien à te reprocher, tu n’as rien à craindre, n’est-ce pas ?

Son ton c'était fait un brin menaçant, gardant toujours cette intonation de feuille froissée et de gorge irritée. Ce type était... Fou. Sénile. Et Luz l'adora aussitôt. Peut-être la représentait-il, dans quelques milles années ? Lorsqu'elle n'aurait rien d'autre à faire que d'embêter les petits jeunes dans les rues...
Lor' la tira alors à lui et lâcha dans un murmure :

- Tu as inventé cette histoire de mariage, respecte là au moins pour aujourd’hui … Parce que, j’ai encore envie d’être libre à la fin de cette journée. Tu comprends ?

Ouuh, contrarié le voleur... Luz fronça les sourcils, fouillant de ses prunelles vertes le regard de Loreas. Que croyait-il ? Qu'elle le laisserait en plan ainsi, ravie d'avoir participé ? Consciente du regard appuyé de leur épée de Damoclès -qui avait ici présent les traits d'un grand-père aux sérieux problèmes mentaux-, elle brisa les derniers centimètres qui les séparaient. Et déposa sur les lèvres du petit voleur un léger baiser amusé... Les yeux rieurs elle lui murmura en retour :


« Un peu de confiance s'il te plait. »

- Je vois … Vous formez vraiment un beau couple ! Aaah, la jeunesse dans toute sa splendeur ! Suivez le vieux !

Elle lui répondit de son rire clochette, ajoutant d'une mine tout de même un peu inquiète :


« Vous êtes certain de parvenir à marcher jusqu'à votre boutique Mr... ? »

Tanguer aurait été un terme plus exacte. Mais Luz n'était pas tellement pressée de taper sur les nerfs de leur hôte. Qu'ils attendent de rencontrer ses goûts difficiles en matière de robes et de décorations !
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyJeu 2 Sep - 17:58

« Vous êtes certain de parvenir à marcher jusqu’à votre boutique Mr… ? »

Malgré le baiser qui m’avait rendu totalement atone, mon sens de l’humour refit vite surface : je réussi à camoufler un rire en un raclement de gorge, car ce que venait de dire Luz faisait écho dans ma tête. Oui, on aurait presque pu prendre les paris sur la durée de vie de ce vieux parano ; atteindrait-il la boutique, ou décèderait-il misérablement sur le sol après un infarctus ? J’aurais opté pour la seconde réponse, d’ailleurs, cela m’aurait arrangé !


« Mr. Tichondus de la Haute-Singerie, mademoiselle. Expert en haut-couture, pour vous ser… »


Il se remit à tousser violemment … Il venait tout de même d’entamer une longue phrase, il paraissait logique que sa toux refasse surface à un moment ou à un autre ! La scène n’était pas du tout drôle, et pourtant une nouvelle fois, mon rire essaya de prendre le dessus … Mon teint vira au rouge, mes joues gonflèrent et je serais les dents pour m’empêcher de faire une erreur fatale !
Ma situation, pour le moment calme, était à un fil de changer … Le vieillard cracha au sol, quelque chose d’immonde qui je n’osais regarder, puis reprit là où il s’était arrêter.

« Que disais-je ? Ah oui, oui … Hum, que disais-je donc ? Oui, euh … Aidez-moi à me souvenir, ne me regardez pas comme ça ! »


Déplorable, sa fin de vie n’était pas la plus facile qui soit. Perte de mémoire aggravé par une condition physique plus en perte que sa mémoire, encore ! Dans un élan de gentillesse, je pris la parole.


« Vous étiez en train de vous présenter … »

« Ah oui, bien sur ! Je m’appelle Thicondus, de la Haute-Singerie … expert…»

J’échangeais le plus discrètement possible des regards avec ma fiancée du jour, espérant qu’elle aussi parvenait à se maintenir … Elle semblait entrainée, de son côté ! Sans doute avait-elle l’habitude de ce genre de situation cocasse … Pour moi, c’était assez rare.


Nous marchions ainsi depuis plusieurs minutes déjà, non pas que la distance était grande … Non, seulement, le vieillard semblait marcher à reculons … Par moment, il semblait accélérer, mais ce devait être une ruse d’homme âgé pour voir si nous étions toujours en train d’écouter sa conversation. De quoi parlait-il déjà ?

« C’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon meilleur ami, Boustoïque Saint-Amarre de la crevettière. Aaah, vous auriez dû le voir à cette époque ! Nous étions si jeunes, un peu comme vous … »

C’était passionnant, je priais intérieurement pour que cette épreuve ne dure plus que quelques minutes, et mes vœux furent exaucés : il s’arrêta – on ne le remarqua presque pas d’ailleurs – en face d’un luxueux bâtiment, ou étaient affichées de belles robes en dentelles blanche à la vitrine. La porte s’ouvrit violemment, se claquant sur une des vitres et l’explosant en morceau par la même occasion … Une femme, énorme, fit son apparition, hurlant des injures au nom du vieux scénique qui nous accompagnait … Je fis deux pas en arrière, accompagné par Luz, et je contemplais la scène de ménage qui se tramait devant nos yeux abasourdis.


« Jt’ai d’ja dit d’ja combien d’fois que tu partes pas comme ça ? HEIN ? Oooh, mais monsieur écoute jamais sa mégère, hein ! Jamais ! »


J’étais peut être victime d’une farce, ça devait être le sort que l’on réservait aux homme comme moi … Je ne croyais pas de mes yeux ce qui se passait, et pourtant …
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyVen 3 Sep - 17:45

- Mr. Tichondus de la Haute-Singerie, mademoiselle. Expert en haut-couture, pour vous ser…

Il n'eut guère le loisir de finir ce qu'il avait commencé, ses problèmes évidents de santé mettant du cœur à l'ouvrage pour l'empêcher de parler. Au moins, se rassura la demoiselle en question, il n'avait pas l'air d'avoir perdu la mémoire... Le faux couple n'aurait pas à faire du porte à porte pour retrouver qui avait accidentellement tenté de se débarrasser de ce petit vieux. Qui ne se gêna d'ailleurs absolument pas pour arroser la voie publique de substances non déterminées contenant sûrement quelques morceaux de dents. Luz dû faire un léger pas de côté, histoire d'éviter de toucher à ce qui pourrait être une arme de destruction massive, crachée négligemment sur le trottoir...

- Que disais-je ? Ah oui, oui … Hum, que disais-je donc ? Oui, euh … Aidez-moi à me souvenir, ne me regardez pas comme ça !

La dragonne garda le silence (une fois n'est pas coutume), redoutant de laisser filtrer un rire que leur hôte aurait sans doute mal interprété... Rester à savoir si ces pertes de mémoires flagrantes étaient volontairement provoquées afin de tromper l'ennemi. Encore une ruse de grand-père ! Les êtres vivants normalement constitués n'avaient que peu tendance à se méfier d'un vieillard rouillé et au cerveau défaillant...

- Vous étiez en train de vous présenter…

Luz dut se mordre la lèvre pour étouffer l'élan d'hilarité qui montait à l'assaut de sa gorge. Loreas semblait dans le même cas, quoi qu'à un stade déjà un peu plus avancé de mort par asphyxie...
Les mots « banane », « hommes en blanc », « ma poupoune », « migration des moules » et bien d'autres encore passèrent successivement dans la bouche du vieil homme, son récit ne semblant n'avoir ni fin ni sens. Ou peut-être que justement, il faisait preuve d'une bien trop grande intelligence pour la faible compréhension des mortels... Sans parler de sa toux maladive, brisant ses phrases dans l'action du moment, l'attirant aussitôt vers un autre sujet lui paraissant immédiatement plus à mène d'intéresser ses invités.
Ce fut donc à peu près par miracle que leur allure de croisière dite « à reculons » finit par aboutir sur une charmante petite boutique de coin de rue. La devanture semblait bien entretenue, de lourdes robes blanches engourdies de dentelles fanatiques faisant office d'attrape-clients...


« C'est jo... »

Le « C'est joli » s'étouffa dans sa gorge lorsque la vitrine explosa en millions de cristaux de verre, laissant place à quelque chose qui n'avait rien d'humain. Inconsciemment Luz recula de deux pas sur le même tempo que son pseudo fiancé, son instinct de survie reprenant immanquablement le dessus...

- Jt’ai d’ja dit d’jà combien d’fois que tu partes pas comme ça ? HEIN ? Oooh, mais monsieur écoute jamais sa mégère, hein ! Jamais !

Le vieux monsieur en question se ratatina sur place, sa toux disparaissant comme par magie tandis qu'un faible murmure s'échappait avec précipitation de ses lèvres froissées. La canne entre lui et sa femme. On sait jamais.

- Mais ma poupoune... Il faut bien que je sorte de temps en temps... Non ? J'ai même ramené un joli petit couple mon adorable petite choucroute en sucre !

Mme Tichondus, les poumons chargés d'air pour une nouvelle salve d'invectives, s'immobilisa net, une lueur étrange au fond des yeux... Luz dressa une rapide liste de ce qu'elle aurait dû faire dans sa courte vie et se retrouva sans comprendre le bras enfermé dans une poigne de dinosaure à faire pâlir de jalousie le plus grand des mammouths roux de ce monde... Elle chercha à planter ses talons dans le sol, tentant vainement de résister à la traction infernale qui l'emmenait dans cette boutique de torture où personne ne pourrait assister à sa mort future. A court de solutions pour échapper à la matrone, elle tourna un vif regard débordant de suppliants « Ne me laisse pas seule avec ça !! » vers Loreas qui ne semblait pas prêt à bouger d'un pouce... Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'ombre de la petite boutique se referma sur elle comme un étau, engloutit vivante par ce stupide magasin de mariages...
Loreas et ce cher Mr. Tichondus -qu'elle se jura de buter dès qu'elle en aurait l'occasion-, ayant disparut de sa vision, elle tâcha de se concentrer un peu plus sur son sort.

- Mon petit bisounours en sucre va s'charger d'vot' homme. Il n'sera pas dit qu'un fiancé verra la rob' d'sa femme avant le mariage, dans MA boutique !

Et elle souligna ses propos d'un violent coup de point qui ouvrit la porte du fond. La pièce accolée au magasin était en fait une seule et unique immense cabine d'essayage, de grands miroirs (encore entiers, miracle !) placardant les murs aux quatre points cardinaux. Un petit tabouret avait été placé en son centre, permettant les retouches aux longues traines et les petits ajouts personnels. Complètement perdue Luz avança de quelques pas chancelants, constatant par la même occasion qu'elle n'était plus retenue par la poigne de la vendeuse. Elle avait donc encore un espoir de s'échapper !

- Allez l'asticot, enlève moi tout' s'cochonneries !

Luz ne se fit pas prier plus longtemps et ôta sans hésitation son armure de cuire et ses bottes, posant précautionneusement son arc et ses flèches contre un miroir. La matrone sortit un mètre des nombreuses poches de couture qui composaient sa ceinture et prit avec efficacité les mensurations de sa cliente. Certes de manière un peu brutale, mais on ne peut pas tout espérer dans la vie...

- Bon Dieu c'que t'es maigrichonne ! T'pourrais t'perdre dans un trou d'serrure, on dirait s'bon vieux maris que j'dois tout l'temps surveiller ! Faudrait veiller à prendre du bedon s'tu veux pondre de grands gaillards !

Luz n'eut que le courage de lui sourire faiblement, le souffle coupé par la claque amicale de la bonne femme, qui n'avait pas l'air de comprendre qu'une seule de ses frappes pouvaient tuer un lapin roux enragé faisant équipe avec un mastodonte.

- J'vais voir s'que j'ai pour toi dans la boutique, mon p'tit asticot, et voir si les hommes s'débrouillent ! Faut toujours les surveiller ceux-là, on t'le dis pas avant l'mariage dans ce foutu contrat...

Et elle claqua la porte derrière elle en grommelant qu'elle s'était fait avoir, laissant Luz patienter nue dans une salle plus froide qu'une morgue...
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptySam 4 Sep - 11:46

Alors que Luz se faisait kidnapper par la vieille rombière, le vieillard m’emmena lui dans un autre coin de la boutique, plus sombre et ou une ambiance morbide se dégageait. J’avoue qu’être seul avec ce Thicondus m’effrayait un peu … Je ne savais rien de lui, et il semblait être un mystérieux personnage ... Ou alors ne s’agissait-il réellement que d’un vieux bonhomme dont l’esprit s’était égaré avec l’âge ? Peu importe, j’avais besoin de partir d’ici le plus vite possible !! Mais il fallait d’abord satisfaire cet ancêtre … Enfin, « satisfaire » … Lui faire croire que j’avais l’intention de faire du commerce avec lui pour mon faux mariage …

« Malgré son âge, elle est toujours aussi belle et active … Que je l’aime, ma vieille ! »

Je fis un oui de la tête pour ne pas le contrarier, regardant fixement devant moi, le plus sérieusement possible, pour ne pas perdre ma concentration …

« Bon mon gaillard … désap … »


Je commençais à avoir l’habitude, il se remit à tousser pour la énième fois, se raclant de nouveau la gorge et crachant une immondice glaireux en plein centre de la pièce. Ce vieux devait être un alien, ou une créature inconnue de notre civilisation … En tout cas, ce n’était pas un humain ! Ou ce n’était plus …

« Retire ce que tu portes, je vais te chercher … un bel uniforme … à ta … taille … »

Je le laissais partir sans poser une question, et je fis ce qu’il m’avait demandé. Je pliai mes vêtements que je déposais sur une chaise en bois pourri, et je fis un rapide tour de la pièce. Mon regard se posa sur une étrange armoire, un placard d’où émanait une odeur pestilentielle … Je n’avais pas envie de vomir mon repas par terre (le sol était déjà assez sale) mais, ma curiosité l’emportait sur la crainte que je découvre une horreur la dedans. J’ouvris donc, et ma surprise fut telle que j’eus l’impression que mon cœur s’était arrêté pendant quelques secondes : plusieurs cadavres démembrés, en pleine décomposition, étaient comprimés là-dedans. C’est alors qu’une voix me fit trembler …

« Qui t’as donné la permission de fouiller dans MA tanière ? Ingrat ! Je vais te saigner à coups de canne ! »


En sifflotant un petit air de musique, je refermai la porte du placard incognito, faisant comme si je n’avais rien vu … Mais le vieillard ne se laisse pas prendre, il était peut être à la limite de la crise cardiaque, mais il n’était pas encore complètement fou et aveugle … Il prit sa canne dans ses deux mains, et en pointa le bout en direction de ma tête. Que comptait-il faire, avec un vieux bâton ?

« Papy, vous n’avez plus l’âge de jouer avec des bâtons et … »


Mes paroles le vexèrent, car son teint vira au rouge sang … Il posa sa main au bout de son arme inoffensive, et réussi à en ôter un morceau qui laissa apparaître une lame fine et sans doute très coupante … Il se mit en garde, devant moi, et attendit que je fasse de même.


« Je t’ââttends, jeune mollusque cinétique ! Thicondus de la Haute-Singerie n’est pas un simple couturier ! Je … »


Je le coupai dans sa phrase, me saisissant de son arme et la cassant en deux comme un vulgaire morceau de bois, puis je pris le vieillard par le col et l’enferma dans son placard mortuaire, avec ses anciens compagnons … Je mis ensuite mon pantalon s à toute allure, et le reste sous mes bras pour les enfiler en chemin.


« Mais bon sang … C’est quoi ce merdier ? »

Et … En y repensant, je me disais que si cet homme pouvait être un psychopathe de renommée … Sa femme avait une chance de l’être aussi. … Luz ! Je pris un de mes couteaux en main, et me dirigea vers la salle dans lequel la grosse femme prenait surement ses mesures - dans l’espoir que son corps puisse rentrer en
entier dans un chaudron ! Mais, au lieu de tomber nez à nez avec eux, je vis qu’il n’y avait personne …


« Luz ! LUZ ! »

L’endroit était vraiment désert, il n’y avait pas âme qui vive. J’espérais qu’il n’était rien arrivé à ma partenaire, car je pouvais m’attendre à tout ici … Soudainement, un vent glacial souffla dans la pièce (l’autre avait laissé la fenêtre au large ouverte) et un rideau se mit à flotter dans le vide, retenu simplement parce qu’il était fixé à cet étrange boîte au milieu de la pièce … Je fis quelques pas, pour jeter un coup d’œil à l’intérieur.

« Luz ? Faut partir d’ici, ils sont vraiment tarés ces gens … Ils ont des cadavres dans leur garde-manger ! Je reste pas là une seconde plus hein … »

Il ne restait que quelques pas avant que je n’atteigne le rideau, mais j’entendais déjà des bruits d’agitation à l’intérieur … Se pouvait-il que ? Je me mis à courir sur derniers mètres, de peur que mes craintes ne se soient révélées vrai … Mais je virais au rouge extrême quand je l’aperçue, nue comme un ver, devant moi. Mon réflexe premier fut de me tourner pour me retrouver dos à elle, me retenant d’imaginer trop de choses insensées dans ma pauvre tête de voleur. Penser à autre chose … Tiens, un lapin…! Il faisait son jogging dans une cage devant moi, je ne l’avais pas remarqué en arrivant … Le fixer, ne penser qu’au lapin, le lapin assure … Hein ? Mais que-ce que j’étais en train de faire ? On n’avait pas le temps de rester ici à attendre !


« Luz, désolé de te bousculer mais on part d’ici tout de suite, avant que la folle ne rapplique avec son mari ! »
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyDim 5 Sep - 21:43

Grand silence... Luz s'accroupit et referma ses bras sur sa poitrine, tentant de préserver un minimum de sa chaleur, histoire que son sang ne s'arrête pas brusquement de circuler. Bon sang qu'il faisait froid dans cette foutue boutique ! Elle écarta du bout des doigts la lourde tenture qui cachait la pièce aux yeux des visiteurs, mais ne trouva pas âme qui vive. Même l'immense bonne femme semblait s'être tout simplement évaporée de la surface de la planète. C'est donc complètement nue que Luz tenta une sortie, marchant sur la pointe des pieds le long des présentations de robes de mariées. Elle se faufila sans mal entre les mannequins de fer forgés impersonnels, prenant garde de ne pas être visible de la rue. Non pas qu'elle soit particulièrement pudique. Plutôt qu'elle avait simplement conscience que chez les Humains, s'exhiber n'était pas forcément bien vu. Et elle avait envie de pouvoir retourner à Ra'Sibe dans les dix prochaines années...
Elle se tapit donc de vêtements en vêtements, le long de l'allée, jusqu'à déboucher brutalement sur ce qui ressemblait fort à de grandes baies vitrées. La vitrine, en d'autres termes. Et il n'y avait personne pour s'émouvoir de sa tenue d'Ève, dans ce coin de la ville. Pas âme qui vive non plus ici-bas. Là, ça commençait à sentir très très mauvais. Surtout lorsqu'elle tenta d'ouvrir l'unique porte centrale, et que la poignée lui resta dans la main. Fermée. La porte était fermééée ! Quelle boutique au monde afficherait « finis pour aujourd'hui » en plein milieu de l'après-midi ?!
Animée d'un pressentiment nouveau, Luz tourna les talons et courut en sprint jusqu'à sa cabine d'essayage. Juste à temps, apparemment, puisque un bruit de pas précipités se dirigea vers elle.

- Luz ? Faut partir d’ici, ils sont vraiment tarés ces gens … Ils ont des cadavres dans leur garde-manger ! Je reste pas là une seconde plus hein …

Hein ? Quoi ? Stupéfaite la jeune dragonne ne bougea pas d'un pouce, ne pensant même pas à répondre. Elle voulut faire un pas en avant, mais manqua de percuter Loreas qui venait de faire une entrée disons... Fracassante. Il passa d'une étrange couleur à une autre, finit par avoir l'estimable réflexe de se retourner, se perdant dans la contemplation de euh... Quelque chose (Lapin censuré ici pour la sensibilité des plus jeunes. Vous remarquez que je n'ai pas fait de spitch sur la migration des crevettes en été.). Luz mit un léger temps de retard à comprendre le pourquoi du comment, ne se souvenant qu'après coup qu'humainement, c'était sensiblement dérangeant de se retrouver nue devant quelqu'un. Même si le quelqu'un en question devait en avoir vu bien d'autre dans sa vie !

- Luz, désolé de te bousculer mais on part d’ici tout de suite, avant que la folle ne rapplique avec son mari !

Ce type attirait les ennuis, c'était une véritable vocation chez lui ! En une journée, elle ne comptait même plus le nombre de morts prématurées qui avaient manquées de leur tomber sur un coin de la mâchoire. Elle ouvrit la bouche pour lancer une plaisanterie à la lézard ailé, mais ses mots s'étouffèrent à nouveau dans sa gorge lorsqu'une légère douleur pulsa de son bras gauche. Elle ouvrit de grands yeux écarquillés lorsqu'elle découvrit l'empennage rouge et jaune d'une petite fléchette. Enfoncée d'un bon centimètre dans sa peau.


« Lor'... Je crois qu'on... Pffff... Rrrffff.... »

Un gloussement incontrôlable la saisit au ventre, agitant son corps de soubresauts étranges. Elle manqua de s'étouffer, dérapa sur le carrelage glissant, s'étalant de tout son long sur le sol glacé. La sensation brutale du froid écarta aussitôt toute sensation d'alcoolisme avancé... Elle arracha illico presto la fléchette qui dépassait toujours de son bras, la jetant à l'autre bout de la pièce d'un mouvement rageur. Pourquoi, pourquoi, pourquoi fallait-il toujours qu'elle tombe sur des psychopathes cannibales, mettant des cadavres dans un placard ? Non mais c'est vrai quoi, quelle idée ! Les cadavres, ont les mets au frais ! C'est mieux pour la conservation ! Et pas entre quatre planches (enfin... si mais bon) !
Elle se releva d'un bond, tendit la main pour attraper ses vêtements... Et ne rencontra que le tissu soyeux d'une grande robe de mariée. Quoooooiii ?! Elle chercha des yeux sa tunique et son arc, ne rencontrant que l'univers blanc de dentelles se pressant sur le vêtement de cérémonie. Tout comme Loreas avant elle, elle jugea que la blague était vraiment, vraiment, de mauvais goût. Elle enfila donc le seul truc qui permettrait à son compagnon de cesser de prendre de jolies couleurs chaque fois qu'il daignerait poser les yeux sur elle. C'était plus pratique pour se battre s'il pouvait voir où poser les pieds.
Une fois le vêtement enfilé en quatrième de vitesse, mousse blanche à la texture nuageuse s'évasant autour de son corps en corolles parfaites, souligné d'un bustier fort agrémenté de dentelles -une nouvelle robe impossible à vivre quoi-, elle bondit hors de sa pseudo cabine d'essayage, se prit les pieds dans la mousseline, et ne se rattrapa que de justesse contre le dos de Loreas.


« Ils nous attaque avec des... »

Un sifflement tenu résonna dans la pièce, tandis qu'une nouvelle fléchette venait se planter avec persévérance sur la peau nue de son épaule. Elle eut un léger instant de silence, contemplant les jolies plumes rouges et jaunes qui dansaient devant ses yeux. Un immense sourire fendit son visage en deux, un nouveau tremblement agitant ses traits, prémisse du plus grand fou rire de sa vie...
La bonne femme apparut comme un boulet de canon au bout de la pièce, un immense mannequin en fer forgé à bout de bras, le faisant tourner comme une massue au-dessus de sa large tête. Sans parler de l'étrange lueur qui brillait avec bien trop d'insistance au fond de son regard... Un petit tas d'os sortit d'une pile de vêtements à ses côtés, un tube creux à la main, une foule de fléchettes dans les poches. Ah. Le maris.

- Nous avons renvoyé tes affaires à l'auberge ma petite demoiselle, comme tu n'en auras plus besoin ! Je vais vous montrer l'art force cinq des plus grands ninjas, technique ultime des plus puissants lapins du monde !!

Luz, plus très sûre de ses appuis, toujours appuyée négligemment contre le dos de Lor', riant d'un rire d'une débilité profonde, redoubla dans ses gloussements lorsque la terre se mit à trembler sous la charge de la matrone. Toujours armée de son mannequin.
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMar 7 Sep - 18:22

Un bruit strident s’était fait entendre dans la pièce, le son d’une fléchette flottant dans les airs en approche de sa cible, ici Luz. Elle se planta dans son épaule, et lui provoqua un fou rire qui me fit frissonner … Des fléchettes empoisonnées avec une sorte d’aphrodisiaque, ou quelque chose du genre ? Et cette femme, portant un mannequin comme une sorte de massue géante, la faisant tournoyer au-dessus de sa tête ! C’était un autre monde, cette boutique, un monde de dégénérés, et nous allions finir de la même façon si nous ne partions pas d’ici rapidement ! Alors que Luz était toujours accrochée à moi, je fis volte-face et la saisit par le bras, la tirant vers moi alors que je courais ! Pas question de passer par l’entrée principale, je n’avais pas envie de finir en soupe, drogué à la fléchette empoisonnée pour servir de nourriture à deux fous psychopathes mangeurs de souris mutantes ! En prenant la deuxième porte de la pièce, j’arrivais à une grande salle qui se séparait en deux routes : le chemin que je pris semblait tout tracé, pas un seul obstacle ne se trouvait sur notre passage, c’était d’ailleurs étrange … De loin, je pouvais déjà apercevoir une large porte en bois, sur laquelle était collé une étrange affiche illisible de la distance ou nous nous trouvions. Ce n’est que quand nous arrivâmes devant celle-ci que je pus lire les mots : « Danger, défense d’entrer ! » …

« Dans cette pièce … quarantaine … Lapins dévoreurs de chair … Roux, à poils ras … N’ayez pas peur de perdre trois bras et une jambe … »

L’écriture, elle, était toujours illisible. Aussi, je ne réussis à décrypter que quelques mots d’un long paragraphe, rédigé à la va-vite par une main tremblante !


« P.S : Pour éviter de mourir dans d’atroces souffrances, une danse ridicule vous est conseillé pour échapper aux dents arrondis des lapins mangeurs d’hommes … Il est conseillé de chanter, pour éviter rendre les risques proches de zéro.»

Ah ! Ce passage là, au moins, était clair. Mais … Ce qui était écrit était vraiment stupide … Des lapins carnivores, et puis quoi encore ? Un piaf à deux becs poulpeux ? Je laissais échapper un rire grossier, en ouvrant la porte avec assurance, et ce que je découvris était pire qu’un cauchemar : des cadavres humains à moitiés dévorés, membres arrachés … encerclés par une masse rousse énormissime . Toutes les bestioles présentes tournèrent lentement la tête dans ma direction, sans bouger pour autant … Ce qui me paraissait normal, puisqu’en y regardant de plus près, ils ne possédaient pas de pattes … Très doucement, je refermais doucement la porte derrière moi, en regardant Luz le plus sérieusement possible.

« Je ne suis pas certain que Dieu arrive à créer un être plus que stupide que l’homme, par contre, l’homme y arrivera toujours … »


‘Une danse ridicule’, hein ? Je n’étais pas sûr que ça marcherait, c’était peut-être une ruse pour nous rendre ridicule avant de mourir, mais enfin. C’était ça, où finir dans l’estomac d’un vieux pourri et de sa femme, miss Mastodonte ! J’échangeais un regard avec Luz, puis, prenant une couleur rosâtre, je me mis à chanter et à danser en entrant dans la salle, suivit de près par la mariée !


« Ca va chauffer dans les bermudas … »

C’était étonnant, aucun lapins ne bronchait, tous occupés à dévorer les entrailles de leurs anciennes proies. Nous étions proches de la sortie, il ne restait qu’une dizaine de mètres à peine … Mais, soudain, une nouvelle fléchette fusa dans la pièce, se plantant dans une des bestioles … Qui se mit à rire … Oui oui, les lapins ont cette étonnante capacité de receler beaucoup de secrets … Aussitôt, les autres suivirent le mouvement, c’était un carnage !

« Luz, barrons nous de là … VITE ! »



[HRP : Luz, je l'ai fais ! ><]
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMer 8 Sep - 15:34

[Hrp : Omg, je ne pensais pas ça possible... On aura explosé tous les records ! xD]



L'air avait une bien étrange couleur, vraiment. Mêlé de turquoise et de cyan, de longs fils anguleux aux couleurs vives ne cessant de s'animer. Où était-elle donc ? Elle se retourna, mais le passé semblait s'être évaporé sous ses pas depuis bien longtemps. Elle baissa donc les yeux, curieuse de savoir qu'elle était cette sensation de chaleur qui lui caressait la plante des pieds. De longues dalles blanches traçaient d'incroyables formes sur le sol, se jetant alors brutalement au bout de deux paisibles mètres contre la face colorée des fils changeants. Tiens ? Pourquoi le monde se limitait-il à ces trois malheureux petits mètres composant son horizon ? Ses souvenirs flous ne lui disaient pourtant pas cela. Il y avait comme... comme une impression de danger.
Elle remarqua alors l'étrange position dans laquelle elle se tenait. Légèrement penchée en avant. Appuyée sur un mur invisible. Un mur bien confortable, certes, mais un mur tout de même. Un rire sur les lèvres, elle s'appliqua donc fermement à tenter de repousser cette barrière qui l'empêchait de tomber. La curiosité lui hurlait en effet d'aller voir ce qu'il se passait du côté du dallage. Si une fois arrivé à l'extrême limite de ses perceptions, son corps aussi disparaitrait en un nuage de couleurs...
Et la barrière en question se retourna contre elle. Quelque chose mordit son poignet avec force, sans la blesser. Surprise et affolée elle tenta de récupérer son bien ses prunelles cherchant désespérément à relier les fils de lumière entre eux. Une silhouette flottante se dessina, se mélangeant à l'étonnant panel d'une boutique de vêtement pour mariés. Que faisait-elle donc ici ? Où était passé son monde tout de turquoise et de cyan ? Elle identifia ce qui l'avait attrapé comme étant un jeune homme, courant devant elle, les pas de la dragonne s'accélérant à sa suite. Pourquoi diable fuyaient-ils ? Elle regarda derrière elle avec un flegme anormal, sans se préoccuper de l'endroit où son guide semblait la conduire, avisant l'immense structure de fer tournant autour d'un axe fort impressionnant. Une fléchette vola sous son nez, rencontrant le mur dans un son mat étouffé. Elle loucha sur l'empennage rouge et or, parfaitement clair dans son esprit, et sembla retrouver une bonne partie de son esprit.


« Mais je connais ces flèches ! »

Le jeune homme devant elle, qui à présent elle le savait, se nommait Loreas, ne fit pas mine de vouloir ralentir histoire qu'elle puisse aller demander aux deux sympathiques personnes là-bas, pourquoi est-ce qu'ils les poursuivaient. L'esprit fonctionnant au ras des pâquerettes pour le moment, elle en oublia donc de freiner lorsqu'il s'arrêta brutalement, percutant à nouveau son dos. Il ne broncha pas d'un pouce, déjà concentré sur leur fuite non programmée. Elle porta donc son attention actuelle de mulot alcoolique sur la petite affiche soudée à la porte. Ce fut avec un détachement complet, projetée à des milles et des milles de son corps et donc, absolument pas concernée par le sort qui les attendait, qu'elle annonça fort à propos :

« Une fois, j'ai connu l'ami d'un ami, qui est mort de ce machin là... La rage dite rousse je crois... Faut amputer généralement... »

Ne prêtant aucune attention à ses paroles vaseuses il rouvrit le battant d'un geste ample, entonnant à pleine voix une chanson... Une chanson. On ne vous dira pas comment, pour votre bien mental. Luz, parfaitement blasée, suivit sans hésiter le splendide danseur qui se trémoussait devant elle, chantant à tue-tête ses refrains suspects, cherchant à déceler si oui ou non les troncs lapins roux allaient se décider à venir danser avec eux.

- Ça va chauffer dans les bermudas …

Cet ultimatum sans précédent acheva de briser les effets du poison sur la dragonne. Vaincu par la stupidité pure ! Encore une victoire des bermudas ! Cette dernière se retrouva donc propulsée au milieu d'une marée rousse riant à s'en plier les oreilles, un Loreas dansant de toutes ses forces sur une musique digne d'être chantée par les lutins du père noël.


« Mais... Qu'est-ce que tu fais ?! »

- Luz, barrons nous de là … VITE !

Abasourdie mais réactive, elle s'élança donc vers la lumière au bout du tunnel, laissant à Loreas le soin d'occuper leurs chers amis pendant qu'elle défonçait la porte. Porte qui céda sous elle du premier coup, rouillée depuis bien longtemps par les éclaboussures de sang et la moiteur régnant dans cette petite pièce. Elle dégringola dans la rue dans un énorme bruit de métal explosant sur le trottoir, soulevant au passage un nuage de poussière opaque effaçant pour quelques instants les environs. Elle se releva d'un bond, prête à régler le sort du premier éclair roux passant à sa portée, et s'immobilisa aussitôt.
Une pâle lumière de début de soirée filtrait entre les toits des maisons, éclairant la ruelle abandonnée d'une douce chaleur qui n'était pas pesante. Un raie de lumière impressionnant passait avec fierté dans l'embouchure qu'avait laissée la porte derrière elle, éclairant la moitié de la pièce. Loreas se tenait donc là, sous les rayons de soleil, une limite d'obscurité brisant la pièce en deux. Et les lapins se terraient du côté de l'ombre, tassés du mieux qu'ils pouvaient le plus loin possible de cette frontière.


« Ils craignent la lumière ! »

Son exclamation fut engloutie dans un bruit de claquement, lorsque la bonne femme et son maris apparurent de l'autre côté de la salle, un sifflement commun de rage sur les lèvres. Luz remonta ses jupons, déjà prête à courir, n'attendant plus que Loreas pour fuir cet endroit de fous.
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMer 15 Sep - 18:38

Dés que la lumière du jour nous apparut, je sentis mon cœur se relâcher subitement. C'était rassurant de sortir de cet endroit, mais il fallait encore courir pour échapper au vieux et à sa grosse femme. Même si la tenue de Luz l'empêchait de courir rapidement, nous réussîmes à les semer sans trop de difficultés, pour nous retrouver dans une ruelle assez large, mais sans aucune fréquentations ... Ce que nous venions de vivre était assez incroyable, être la proie de deux séniors cannibales élevant des lapins roux carnivores ... Ce n'est pas très commun !!

Enfin, je préférais désormais laisser cette histoire de coté, et réfléchir à ce que j'allais faire maintenant ... Du coin de l'oeil, je "zieutais" Luz, en cherchant des mots à dire ... M'excuser pour la mésaventure, et lui parler comme si rien ne s'était passé ? Je n'étais pas sur qu'elle prendrait ca aussi simplement. Profiter un peu de la situation pour lui rendre son baiser de tout à l'heure ? Le meilleur moyen de me prendre une baffe, sans ajouter que je ne la connaissais que depuis quelques heures à peine ... M'enfuir comme un lâche sans aucune reconnaissance ? C'était encore plus gênant que ma seconde idée ... De ces trois solutions, aucune ne semblait meilleure que l'autre ! Mais pourtant, j'allais devoir choisir très rapidement :

- Ici ! Ne le laissez pas s'échapper !!

La femme et sa momie avaient sans doute prévenu la garde de la ville, ou peut être une autre personne nous ayant vu détaller à grande vitesse, pensant que nous étions des voleurs ... (ce qui est le cas pour moi). Quatre hommes en armures étaient déjà là, accourant dans ma direction et dans celle de Luz, par la même occasion ... Le bruit de leurs armures produisait un son lourd à chacun de leur pas, il ne restait que quelques mètres entre nous, me laissant une réflexion d'une seconde ou deux ... Pas le temps d'envisager une nouvelle solution, j'avais déjà choisis de fuir mais ... J'avais une dernière chose à faire avant cela.

- Ne bougez pas, ou je lui tranche la gorge ...

J'avais sortis mon couteau, le plaquant contre la gorge de ma partenaire d'un air menaçant. Comme attendu, les gardes n'étaient pas inhumains, j'étais tombé sur de bons types ... Ils s'arrêtèrent, pointant vers moi leurs morceaux de ferrailles aiguisés. Avec ce geste, j'avais pu éloigner Luz de tout soupçons , je pouvais donc maintenant partir la conscience tranquille, ma dose de "bonnes actions" finie ... Je fis donc quelques pas en arrière, puis brusquement, je fis volte-face pour sprinter dans une direction, une fois encore, inconnue. Sans dire au revoir, ni jeter un coup d'œil en arrière, je la laissais seule dans sa tenue assez insolite, ce qui me fit légèrement sourire malgré la situation. Cependant, même si je n'étais pas déçu d'avoir fait une telle rencontre, quelque chose en moi me disait que c'était la dernière fois que Loreas le "voleur" voyait cette femme ...
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MessageSujet: Re: Coup de maître [Luz] ~Terminé~   Coup de maître [Luz] ~Terminé~ EmptyMer 22 Sep - 20:33

Loreas bondit à sa suite, laissant là la joyeuse association pour lapins roux traumatisés. Ils détallèrent ensemble dans la ruelle qui s'enfonçait loin devant eux, poursuivis par les hurlements incessants et les tremblements de terre que provoquaient le petit couple qui les poursuivait. Ils bifurquèrent au détour de plusieurs chemins et finirent par déboucher sur une large rue aux grands pavés gorgés de soleil... Luz daigna alors seulement ralentir le rythme, ne percevant plus ce sentiment de danger qui l'avait oppressé quelques minutes plus tôt. Et puis courir, c'était bien mais... Encore fallait-il parvenir à ne pas mourir par manque de souffle et abandonner son cadavre aux gens qui désiraient leur peau !

Un vaste regard circulaire lui permit de vérifier qu'effectivement, il n'y avait pas non plus ici âme qui vive. Étaient-ils passés dans un second espace temps, une bulle hors de la réalité où le moindre de leurs pas les ramèneraient systématiquement là où ils ne voulaient pas ? Ou n'était-ce simplement que l'aura de son compagnon, naturellement doué pour refouler les gens dits « normaux » ? S'ensuivit donc ce que l'on pourrait clairement nommer un blanc, à la charmante manière des jeunes d'aujourd'hui. Ils s'en étaient sortis par deux fois. Bien. Et maintenant ? Tout comme elle, Loreas semblait chercher ses mots, peu certain de ce qu'il revenait de faire, à présent que la fin du monde ne menaçait plus de leur tomber sur le coin de la mâchoire... Se dire adieu ? Là, comme ça, d'un simple regard ? Luz n'avait pas pour habitude de douter d'elle et de ses réactions, bien que pour une fois, elle du s'avouer que sa spontanéité ne semblait pas prête à montrer le bout de son nez.

A bien y réfléchir, ils étaient ensemble depuis le début de l'après-midi. Partis d'un rien, d'une rencontre au détour d'un chemin, d'une course folle à travers les rues de Ra'sibe... Elle ne le connaissait pas mais elle l'avait suivit sans une once d'hésitation, heureuse d'enfin sentir cette flamme de l'action qui lui permettait de survivre. Le hasard était fait de questions posées, de curiosité aléatoire que le temps récompensait parfois. Et à présent, que savait-elle de lui ? Qu'il avait un frère, un être qui s'était arraché de son cœur dans la haine, avait brisé et piétiné leurs liens familiaux ? Qu'il était voleur, et pourtant parfaitement fréquentable ?
Indécise, elle leva les yeux vers lui, recherchant dans son regard une sortie de secours potentiellement exploitable. Un indice sur ce que lui désirait faire de leurs souvenirs communs, de leur bien étrange amitié et peut-être même de leur mariage factice...

- Ici ! Ne le laissez pas s'échapper !!

Luz fit instinctivement volte-face, le corps déjà tendu vers le son mat des armures se heurtant à la solidité du sol. Un goût amer aux lèvres elle songea aux secondes qui avaient filées, ce laps de temps mal exploité où aucun d'eux deux n'avaient su trouver les mots. Et s'ils s'étaient dis au revoir ? Avaient mis un point final à cette histoire ? Et si...

- Ne bougez pas, ou je lui tranche la gorge ...

Luz s'immobilisa brutalement lorsque la morsure glacée du métal rencontra la peau cuivrée de sa gorge. Quoi ? Quoi ? QUOI ?
Surprise par le geste inconsidéré de Loreas, elle ne songea pas même à se défendre, à frapper cet ami avec lequel elle s'était tant amusée. Son étonnement apparent dû passer fort facilement pour de la peur, car pas un des gardes ici présent ne douta de son rôle « d'otage » tout récent. Une rangée de pics s'aligna donc sous son nez, les visages qui lui faisaient face se faisant durs et brûlants...
Elle gronda du bout des lèvres sur le ton de l'incompréhension mêlée de l'irritation, prenant soin de ne pas être audible de leur public :


« Loreas bon sang ! A quoi tu joues ? »

La pression sur sa gorge se fit soudain plus légère, ne laissant sur sa peau aucune trace d'un éventuel contact. Cet unique détail fit enfin taire le doute qui grandissait en Luz, se moulant aussitôt dans le rôle qui lui avait été confié. Elle ne trahit aucun signe de soulagement, accentuant même l'expression de sa peur, ses prunelles prenant au piège le premier regard de soldat qu'elle rencontra.

Et puis soudain... Loreas s'évapora.
Elle ne sentit plus sa présence, ne se retourna pas pour vérifier. Il était bel et bien partit, elle le savait. Que ferait-il en un lieu où toutes les âmes désiraient ardemment sa mort, pour quelques jolis cristallis ? Rien de bien productif. Elle souffla donc un adieu tristement silencieux et tourna enfin son attention vers le grand bonhomme qui s'agitait devant elle depuis un bout de temps.

- Mademoiselle ! Est-ce que tout va bien ? Il ne vous a pas fait de mal ?

Il exprima très clairement ce que signifiait ici « du mal » lorsque son regard souligna la tenue dévêtue de la dragonne. Elle du se mordre la lèvre pour ne pas rire et leva les mains en un geste d'apaisement.


« Non, bien sûr que non. Je... Suis tombée très bêtement, juste avant qu'il n'arrive. »

L'homme parut rassuré, ne la voyant de toutes évidences ni fondre en larmes, ni se vider brusquement de son sang. Il la salua donc d'une légère pirouette et partit rejoindre le reste de sa compagnie, partie à la poursuite de Loreas un peu plus tôt de cela.
Enfin seule Luz lissa sa robe du plat de la main, remit un peu d'ordre dans ses cheveux, et repartit d'un pas léger en direction de l'auberge...



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