17 Awÿn

Ashonaï avait décidé ce matin de s'installer dans un village elfique, à l'ouest d'Aldarion. Après avoir attelé le cheval qui tirait sa carriole à un arbrisseau, il entreprit de monter une espèce de tente, ou plutôt de auvent, puis étala un grand carré de tissu à même le sol, et commença à y installer tout son matériel. Livres, bougies, de nombreuses fioles contenant des liquides colorées, de petites boîtes rondes pour des onguents, et de nombreux ingrédients divers et variés, essentiellement des plantes.
Quand tout fut installé, et qu'Ashonaï eut repris son souffle et épongé son front humide de sueur à cause de l'effort, il s'assit dans l'auvent, derrière son étal improvisé, prit une profonde inspiration, et cria :

Poisons, filtres d'amour, de beauté, soupes et potions en tous genres !
J'accepte tous les moyens de payement !

* Encore faudrait-il que quelqu'un accepte de me payer... *

Cela faisait trois jours que je marchais sans avoir vu un village. Ma fille, Alaïs n'avait pas voulu me suivre et c'était son droit, mais la vie sans elle était trop compliquée. Il fallait que je trouve un village où un mage, ou un sorcier puisse me préparer un poison, je ne pouvais survivre dans un monde où personne m'aimait...
Le Soleil arriva à son Zénith, lorsque j'aperçus un village, cette par grand mais je trouverai peut-être ce que je cherchais. Avant d'y arriver, je longeai de vaste champs cultiver par des.... en regardant de plus prêt, je ne connaissais point ces êtres vivants, leurs oreilles pointus m'intriguaient plus qu'autre chose. Mais ayant d'autre préoccupation, je continuai ma route.
A première vu, le village me paraissait banal et je ne pensais trouvé ce que je venais chercher. Mais après une bonne heure de marche, je tombai sur la place marchande. Regardant les étales, les unes après les autres, je me dirigeai vers une un peu plus éloignée où criait un jeune homme. M'approchant à grands pas, je le regardai, lui aussi avait des oreilles pointus. La curiosité m'importa et je me parus impolie

"Bonjour, votre poison est-il efficace ? Et avant de mourir, je voulais saoir, pourquoi avez-vous les oreilles pointus ?"

Perdu dans ses pensées, Ashonaï fut tiré de ses rêveries par une voix féminine. Il releva la tête pour apercevoir une femme plutôt jolie, avec de beaux yeux bleus et d'étranges cheveux violets. Il ne put s'empêcher de penser :

* Quelle étrange couleur pour des cheveux... Ça sent la magie ça. *

Il marmonna un vague "bonjour", ne pouvant détacher son regard de cette chevelure surnaturelle, jusqu'à ce qu'il entende le mot "poison". Ce fut comme un déclic : il se leva d'un bond, et commença son discours en parlant très vite :

Du poison ? Oui, j'ai de très bons poisons, très efficaces, après ça dépend contre qui vous voulez l'utiliser mais pour des humains par exemple ça marche pas mal, même si c'est assez long et...

Il s'arrêta en pleine phrase. La deuxième question de la femme venait de lui arriver au cerveau, tout au moins il venait de la comprendre, et c'est avec une mine interloquée qu'il regardait la femme à présent.

Pourquoi j'ai... et bien, parce que je suis un elfe... Ça se... voit pas ?

Le jeune homme me regarda ou plutôt regarda ma chevelure. Se levant d'un coup, il me détailla son produit avec beaucoup de vivacité il faut dire. Mais j'attendais plutôt la deuxième réponse à ma question. Un elfe disait-il, je ne connaissais pas cette espèce... Tout à coup des flashs arrivèrent dans mon cerveau, embrumant ma vision. Les livres, la bibliothèque du palais, ma soeur qui voulait que je lui lise des histoires..... Puis mes précepteurs qui m'apprenaient à distinguer les différentes créatures existantes dans les royaumes autre que celui des nuages.... Puis ce livre, un livre qui m'était défendue -d'ailleurs, je ne sus pourquoi... Et ces dessins qui représentaient des êtres avec des oreilles pointus, des elfes donc. Ces créatures m'avaient toujours fascinée.
Réalisant, que j'étais une fois de plus tomber dans mes souvenirs, je le regardai, il était bien bâti et ses oreilles cadraient parfaitement bien avec son visage et ses cheveux mi-long.

"Je connais cette race mais j'en avais jamais vu, dans mon royaume, elle existe que dans des contes. Sinon votre poison marche-t-il autre que sur des humains, sur des créatures magiques telle moi ?"

Comment lui révéler ?..... Je réfléchis longuement sur la question, puis regardant autour de moi, j'enlevai la cape qui couvrait entièrement mes épaules et me protégeait du soleil pour laisser apparaître une paire d'ailes recouvertes de plumes blanches et violettes. Je lui souriais, puis fixai le ciel avant de lui répondre.

"Si, je sors beaucoup de chez moi mais disons que dans mon royaume, les elfes n'existent pas ou alors, ils sont contés pour les enfants. Je pense que vous avez trouvé pour ma race, à moins qu'avoir jamais entendu parler des Anges."

Me prenait-il pour une folle ? J'allai bientôt le savoir

Je le regardai bizarrement. Moi une Fynfrig ? Euh... on devait pas parler la même langue dans ce cas-ci. Comment osait-il me comparer à cette race ? En même temps, s'il connaissait pas ma race , c'était pas un drame.

"Oui très éloigné, nous vivons dans les nuages. Juste une question vous connaissez les Anges car je ne peux pas être comparée à une FynFrig ?"

J'avais tout vu et tout entendu ce mois-ci, entre ma fille qui veut retrouver un père qui pas d'elle et un elfe qui me prend pour une Fynfrig.

"J'ai oublié de vous demander votre nom. Je m'appelle Alexandra mais tout le monde me nomme Alex."

C'était un nom plutôt sympathique et pas très courant. Tout à coup, je voulus en savoir plus sur lui. Est-il magicien ? Pourquoi est-il marchant dans un coin pas très fréquenté alors que Ra'Sibe était idéale pour vendre toutes sortes de produits ? Je le regardai puis lui souris comme une idiote.

"Le poison vaut combien ?"

Par contre ma tentative de suicide n'était toujours pas partie. Je sentais déjà la vie quitter mon corps pour rejoindre les Terres du Paradis.

"Pourquoi n'allez-vous pas vendre dans une capital vos marchandises ?"

Il était bien content que je change de sujet. Mais pourquoi ? J'avais le droit de me donner la mort si cela m'enchantait, de son côté, ce n'était pas mon petit ami donc il ne devrait pas être.... si perturbé par mon geste stupide et immoral.

"Cela vous dérange-t-il que je donne la mort si facilement ou dois-je vous promettre de sauter d'une falaise pour que vous me vendiez votre poison ?"

Je regardai son étale bien garni, c'est vrai que tout était fabriqué à base de plantes ici. c'était tellement rare de trouver des marchands qui fabriquaient des produits médicinales avec la nature.

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