Encore une Histoire de Poney... [Quête][Terminé]

- Encore une Histoire de Poney... -
6 Juwÿn

La place marchande... Fabuleux étalage de saveurs venues des quatre coins du monde, tant par une race qu'une autre. Ici, trouver un objet rare ne faisait pas office de légende... Luz se baissa juste à temps, évitant souplement la grande barre en fer qu'une immense femme faisait tourner sur son épaule. D'une main experte et précise la géante l'enfonça de deux bon centimètres dans la terre, s'acharnant déjà à tendre une fine toile sur l'armature ainsi créée. La dragonne s'enfonça un peu plus dans la foule, silhouette svelte se faufilant tel un fantôme. Elle cherchait quelque chose de précis. Quelque chose dont elle avait absolument besoin...
L'univers s'était fait couleurs. Le saphir, l'émeraude, jusqu'à l'azur pur se disputaient l'endroit, rivalisant de richesse. D'énormes fruits juteux semblaient prêt à imploser, exhibant leurs formes rebondies aux clients intéressés. A droite, un peu plus loin, la charpente d'un grand boucher était à l'œuvre, son couteau massif effectuant d'impensables mouvements vifs et fluides tranchant la viande comme du beur. Et, juste à côté, l'odeur alléchante de la chair grillé savait attirer le regard de quiconque passait à sa portée... Mais ce n'était pas tout. Il y avait là aussi toutes sortes de commerces seconds, tant par la vente très prisée de pierreries ou de soieries, que par d'étranges paris par bras de fer secondé par les beuglements des hommes en rûte !
Le plus étonnant restait l'étrange population que parvenait à abriter la place. Plus d'une centaine de gens s'appelaient, se poussaient, vantaient les mérites de LA patate qui allait changer leur vie... Les marchands présents avaient sortis crocs et griffes, rivalisant de stratagème pour chopper le client assez naïf pour tomber dans leur filet. Hommes, Elfes, jusqu'aux Fynfrigs semblaient s'être donné rendez-vous en ce lieu. Et elle ne doutait nullement que nombreux étaient les Nalamis et dragons présents...

Elle bifurqua le long d'une allée aménagée et trouva enfin ce qu'elle cherchait. Un grand enclot y était ancré, abritant de nombreux chevaux à l'allure robuste et revêche. Un panneau aux couleurs bigarrées annonçait une liste de service incomparable sous un nom en lettre majuscule. « Poney Express ». L'entreprise immensément connue de par la confiance que les clients daignaient bien lui apporter... Deux hommes armés entouraient l'enclot, plus là pour la dissuasion que pour une quelconque forme offensive. Un marchand à l'air affable se tenait devant eux, courbé sur un petit bureau, grattant comme un fou sur une feuille qui n'avait pas de fin. De toutes évidences, le client qui lui faisait face n'avait pas finis la liste de ses conditions...
Dans la vie il n'y avait pas trente-six moyens d'avoir de quoi vivre. Les cristallis étaient rare, rebelles. Et Luz avait commencer à sérieusement songer à renflouer ses moyens lorsqu'elle avait dû lutter pour un misérable morceau d'étoffe. Un fin sourire énigmatique étira ses lèvres lorsqu'elle se fondit dans l'ombre du client qui la précédait, ses prunelles verts sombres sondant son potentiel futur employeur. Vint son tour.
Elle avança d'un pas et déclara, droit au but :

« Je viens chercher un travail. Je suis ouverte à toute concession. »

**Personne aux multiples facettes**

L'homme semblait occupé, il griffonnait des noms et des effectifs sur une feuille, il suait du front par cette journée ensoleillée de Juwÿn, Cela se voyait qu'il aurait préférer être dehors à cette heure ci. De plus, l'odeur du hangar lui était assez désagréable, il était de mauvaise humeur et cela se voyait...

« Je viens chercher un travail. Je suis ouverte à toute concession. »

Il leva à peine la tête, et fixa une seconde la jeune femme, il dit, fermement:

-V'oyez pas qu'j'suis occupé là?! V'cherchez du travail? Le trottoir ça existe!

Rapidement il écrit un autre nom, ferma son cahier et dit en se levant:

-I'm'faut plus de renseignement que ça! Vous cherchez du travail, vous cherchez du travail! et Binh Quoi?! Ch'sais pas moi, v'savez vous défendre? v'zapplez comment?

Il regarda dans un calepin en soulevant soigneusement la feuille du dessus, il repris, plus calmement:

-J'ai une livraison pour cette après midi, pour un Techno-magicien maboul... Il habite en bordure, il habite au littoral, à l'embouchure du fleuve, et le forgeron est sur la place. Devrait pas trop y avoir de bandit. Vous aurez cinq cristallis, la caution pour le ch'vale et la pièce est de 7 cristallis.

S'attendant à un commentaire sur le prix, il repris rapidement:

-Bah, oui hein, nous on est sûr de rien, z'êtes une femme! C'est moins fiable que les gaillards!

De toutes évidences, le « gentil » monsieur qui lui faisait face était d'humeur exécrable. Elle grimaça de manière très peu féminine et s'incita au calme. Manquerait plus que par simple perte de contrôle elle se retrouve en forme réelle sur la place du marché... En détruisant la presque totalité de la place par pure inconscience. Bah oui, hein ! Pas facile de faire douze mètres de haut !

- V'oyez pas qu'j'suis occupé là?! V'cherchez du travail? Le trottoir ça existe !

Un immense sourire vint étirer ses lèvres, retenant avec peine un fou-rire. Ce petit homme était génial ! Elle l'aimait déjà ! Elle se passa une main dans ses cheveux feux rebelles, histoire de cacher son amusement et d'éviter une syncope au bonhomme. Dans l'état des choses, une poussée de tension semblait très mauvaise pour lui, et au vue des prises de risques qu'il avait en charge continuellement, mieux valait le ménager un peu...

- I'm'faut plus de renseignement que ça! Vous cherchez du travail, vous cherchez du travail! et Binh Quoi?! Ch'sais pas moi, v'savez vous défendre? v'zapplez comment ?

Elle se pencha légèrement en avant, son ombre s'étirant sur la petite table derrière laquelle il se tenait. Tout en surveillant les deux gardes du coin de l'œil, elle lui désigna l'arc simple et le carquois accrochés dans son dos. Elle annonça calmement, histoire de ne pas verser dans la provocation :

« Je me nomme Luz Vincën, et je pense être en mesure de me défendre contre une quelconque bande de pillard... »

Elle se garda bien de préciser qu'elle ne tiendrait pas la route une seconde en face d'un grand guerrier expérimenté. Mais ce n'était d'aucune espèce d'importance, puisqu'un commerçant ne prendrait jamais la peine de donner des objets rares ou importants à une nouvelle... Et elle se doutait bien que le bas de gamme n'intéressait que très peu ceux qu'elle redoutait.

- J'ai une livraison pour cette après midi, pour un Techno-magicien maboul... Il habite en bordure, il habite au littoral, à l'embouchure du fleuve, et le forgeron est sur la place. Devrait pas trop y avoir de bandit. Vous aurez cinq cristallis, la caution pour le ch'vale et la pièce est de 7 cristallis.

A nouveau, elle grimaça. Sept cristallis ?! Mais il voulait sa mort ? Elle songea avec intérêt que c'était une caution intelligente pour les nouveaux engagés. De cette manière, sûr qu'ils prenaient grand soin de la marchandise confiée... Elle jeta un vif coup d'œil à sa bourse qui ne comptait plus que dix cristallis. Il ne fallait pas qu'elle se loupe sur cette quête... Sinon elle allait encore devoir vivre sur ses réserves dans la forêt ! Et bon, la soupe de champignons c'est bien bon mais quand même...

- Bah, oui hein, nous on est sûr de rien, z'êtes une femme! C'est moins fiable que les gaillards !

Un fin demi-sourire éclaira son visage, lui donnant un très vague air de ressemblance avec un félin. Elle retint le « sale misogyne » qui lui barrait la gorge et s'accorda un simple et unique soupir. Ce n'était pas une nouveauté. Les gens en ce bas-monde semblaient apparemment tous penser la même chose... Il n'était pas rare, lorsqu'on était femme, de se voir diminuer par les autres...
La dragonne se jura intérieurement de lui prouver le contraire dès qu'elle le pourrait et sortit sept cristallis de sa bourse. Elle les posa un par un sur la petite table, le bruit de l'or tintant joyeusement dans l'air. Un sourire ironique apparut sur son visage...

« Voilà pour la caution. Je commence quand vous voulez. »

**Personne aux multiples facettes**

Un sourire de satisfaction se déssina sur le visage de l'homme lorsque la femme s'absteint de protester.Il désigna un étalon, celui ci était assez docile et rapide, tout en étant endurant, ça seul faiblesse était la robustesse, les blessures n'étaient pas son péché mignon. Sa peau était Blanche avec quelque tache noir, comme les vache, il était beau, mais l'homme ne l'aimait pas, il ne savait pas pourquoi, il ne l'aimait pas. Il dit:

-Il s'appelle Vent Ardent, montez le avec précaution, il est assez... Capricieux.

En éffet le cheval ne s'était jamais laissé dompter, mais ce que l'homme ne savait pas, c'est que l'étalon ne supportait que la présence des femmes, et qu'il se laisserait donc docilement monter par la jeune dragonne. Il continua:

-Je serait vous, je partirai tout de suite, voici le certificat de livraison, faites le signer au forgeron et au destinnataire. Le forgeron s'appelle Bigils. DAns les poches de la selle, vous trouverez les renseignements nécéssaire et une carte. Je vous demanderait juste une petite signature là. Si vous savez écrire...

Le petit marchand lui désigna un cheval dans l'enclos, du bout du doigt. Elle le jaugea calmement, histoire de savoir à quoi elle devait s'attendre et décréta qu'il lui semblait être une bonne monture. L'étalon n'avait pas l'air de ceux sur lesquels combattent les grands guerriers, fauchant monts et forêts sur leur passage. Cependant son allure nerveuse, ses muscles fins mais puissants lui assuraient une certaine rapidité et souplesse dans sa foulée, qui promettait d'être tenace. Efficacité. C'était de toute évidence le maître mot de l'entreprise...
Elle tourna à nouveau son attention sur son nouvel employeur, une franche curiosité peinte sur son visage. Elle tâchait d'enregistrer la moindre information croisant les doigts pour ne pas tomber sur LA commande impossible comprenant assassins brigands ombres et compagnie... Elle se rassura vaguement en se répétant que ce n'était qu'une simple histoire de techno-magie...

- Je serais vous, je partirais tout de suite, voici le certificat de livraison, faites le signer au forgeron et au destinataire. Le forgeron s'appelle Bigils. Dans les poches de la selle, vous trouverez les renseignements nécessaire et une carte. Je vous demanderais juste une petite signature là. Si vous savez écrire...

Elle se retint à nouveau de lui préciser qu'elle avait bien cinq siècles de plus que lui et qu'en tout ce temps elle avait bien eu le temps d'apprendre les arts de la plume... Seul son sourire figé dans l'ironique se permit de gronder silencieusement. En un léger geste gracieux elle attrapa la grande plume d'oiseau usée par une utilisation quotidienne et signa rapidement en lettres calligraphiés un joli « VL » en bas de la feuille noircie.
Elle rendit le tout à son propriétaire et s'empara du certificat de livraison, le passant très vite en revu d'un regard intéressé. Hum, deux signatures donc... Là et là. Elle repéra les points importants et salua le petit marchand.

« Merci du conseil. Je vais me mettre en route dès maintenant... Je compte bien revenir. »

Elle se détourna vers l'enclot, bondit souplement par-dessus la barrière sans prendre la peine de l'ouvrir et se dirigea tout droit vers l'étalon qui lui avait été désigné. Alors ainsi, monsieur était capricieux... Elle aimait les animaux. Beaucoup. Elle s'approcha doucement de lui, paume vers le haut, de sa démarche glissante et silencieuse. Le cheval hennit joyeusement et ne montra aucun signe d'énervement particulier...
Elle lui offrit un beau sourire et vérifia le contenu des sacoches tout en lui flattant l'encolure. Il y avait là une grande carte détaillée de la ville et de ses environs, avec deux trois papiers indiquant avec précision l'adresse du techno-magicien maboule pour ré-employer les mots du marchand... Elle rangea le tout et referma fermement les sacoches, se hissant sans peine sur la selle de sa stature droite et fière. Elle se pencha et murmura à l'oreille de sa monture :

« Il semble que toi et moi ayons pas mal de choses à faire ensemble... Alors bonjour Vent Ardent, moi, c'est Luz. »

Le cheval se mit docilement au trot, passant par la porte de l'enclos qu'un garde venait d'ouvrir, serviable. La foule dense qui se tenait sur la place marchande se fendit sans même y prêter attention devant le torse de l'étalon, plus par une habitude devenue quotidien que par une réelle conscience des choses...
La dragonne n'eut aucun mal à trouver le forgeron, perché sur les étriers de Vent Ardent, repérant l'odeur enivrante du feu ronronnant sur le métal... Arrivée devant l'échoppe elle descendit d'un bon souple, le licol de l'étalon enroulé autour de ses doigts, le certificat de livraison dans l'autre main.

« Bonjour ! Je suis la livreuse Poney express que vous avez mandé, pour la commande de Monsieur... »

Un vif regard sur le papier et elle reprit :

« De Monsieur Lauremi, le techno-magicien. Si vous voulez bien vous donnez la peine de signer ici, je prendrai la commande en question. »

Elle lui tendit le certificat, un implacable sourire avenant sur le visage.

**Personne aux multiples facettes**

Le Forgeron s'essuya le front avec un chiffon crasseux, son torse nu sous son tablier apestait la sueur, avec un reniflement, il signa et dit:

-La pièce est prête, je viens de la finir...

Il pris soigneusement, comme un doux animal, un éspèce de bidule de fer incrusté de galets. LA pièce était assez lourde, mais nimporte qui, sauf un enfant pouvait la porter de la main. Essuyant une dernière fois l'huile mise sur l'instrument, il la confia, avec le chiffon à Luz et dit:

-Bonne route mademoiselle, au plaisir de vous revoir!

Et il repartit marteler la pauvre épée qui était posée sur l'enclume.

La jeune dragonne attendit patiemment que le forgeron reporte son attention sur elle, surveillant du coin de l'œil les clients de ce dernier. Aucune raison d'être inquiète. C'était de toutes évidences chose commune que l'entreprise Poney Express fasse leur livraison. Et dès l'instant qu'ils l'avaient placés dans un coin de leur cerveau sous la bannière du « livreuse », ils cessaient alors de s'intéressait à elle. Tant mieux. Il y aurait moins de risque de se faire suivre ou agresser en cour de route...
Bigils effectua un énième aller retour de marteau sur l'épée qu'il forgeait, sa masse de muscles s'activant sous la peau luisante, et tourna enfin un regard curieux sur Luz. Il ne posa pas vraiment de question, se contentant de signer de manière basique le certificat de livraison... Il renifla, lâcha une maigre et simple phrase et partit dans l'arrière boutique de sa démarche pesante mais agile.
Luz en profita pour jeter un vague coup d'œil sur l'échoppe de fortune du commerçant. Pas mal d'épées étaient ainsi entreposées aux éventuels clients, rappelant qu'il ne faisait pas toujours bon vivre en ce bas-monde... Mais ce fut aux dagues et flèches qu'elle s'intéressa le plus, calculant qu'il lui faudrait bien faire pas mal de petit boulot avant de pouvoir même envisager de s'en offrir une.
Le retour du forgeron la tira de ses rêveries. Il tenait très précieusement entre les battoirs qui lui servaient de main un grand chiffon propre cachant mal les formes de l'objet qu'il cachait. Elle remarqua avec amusement que si l'apparence de Bigils était bourru, il n'en était pas moins que douceur au fond de lui. Ce qu'il créait était vie. Sa vie. Comme un père porterait fièrement son dernier né.
Par pur respect elle prit avec le plus de délicatesse possible la pièce qu'on lui confiait, sorte de disque de métal incrusté de joyaux, et le cala contre son cœur le temps de saluer.

- Bonne route mademoiselle, au plaisir de vous revoir !

Elle s'inclina légèrement et termina :

« J'en prendrai grand soin. Bonne journée ! »

Elle suivit du regard l'espace d'un court instant le forgeron retourner à son travail, soulevant comme un poids plume l'immense marteau qui lui servait à aplatir la lame incandescente, et remonta souplement en selle.
Elle se pencha, ouvrit la fine sacoche qui se trouvait sous sa cuisse gauche et y glissa la commande avec précaution, la protégeant de sa jambe. Elle réajusta son arc posé en évidence sur le devant de sa selle et vérifia la présence de toutes ses flèches dans le carquois accroché dans son dos par une lanière. Vent Ardent traversa la place marchande au pas, et ce ne fut qu'uniquement dans les petites ruelles adjacentes que Luz le mit au petit trot.
Elle sortit la carte et repéra le chemin.

« Bon et bien, cela ne devrait pas être trop compliqué... A prioris. »

La route se divisait en trois chemin de terre battue, mais personne ne les empreintaient actuellement. Celui de gauche ne possédait aucune pencarte et se dirigeait vers les immesitées des plaines de Sibéra. Le chemin du milieu lui, se glissait à traver un bois aux arbres éspacé et était indiqué de la pancarte de "bois de Ra'sibe", le chemin de droite continuait sur une route de terre, parsemé de quelque arbre, Une pancarte était gravée d'un E signifiant est et du mot "Littoral".

Luz fit stopper Vent Ardent au carrefour de routes. Elle n'aimait pas particulièrement prendre de risques, mais dans le cas présent, n'avait d'autre choix que de s'avancer.
Droit devant elle, à gauche, un grand chemin de terre battue encadré d'herbe molle et verte se coulait paresseusement vers une mer de végétation mouvante. Aucune pancarte n'était présente, mais il n'était cependant aucunement difficile de savoir qu'on avait à faire avec la très célèbre Plaine de Sibéra... Le chemin qui filait droit devant la dragonne s'enfonçait dans une obscurité boiseuse, de grands arbres étirant leurs bras crochus de part et d'autre de la lumière. Parfait pour des embuscades et de merveilleuses parties de cache cache. Mais ce n'était heureusement pas vers le bois de Ra'sibe que Luz était censé se rendre...
Elle finit par reporter son attention sur le tout dernier sentier qui se présentait à elle. Une longue route de terre caillouteuse accompagnée de deux trois arbres par ci par là indiquait le chemin à suivre. Le bon chemin. Une vieille pancarte usée par la succession des saisons et des intempéries brillait paisiblement au soleil, un « E Littoral » gravé d'une écriture bien lisible éclairant les éventuels voyageurs sur leur destination. C'était là qu'elle devait se rendre.
Pensive elle observa les espaces entre chaque arbre, les possibilités de fuites et d'attaques à priori réalisables... Cela ne semblait pas être un chemin qu'il était vraiment possible de piéger à la perfection. Sauf si la magie entrait dans la partie... Elle chassa ses idées noires d'un léger mouvement de tête et mit sa monture au pas, sortant sa carte pour prendre ses repères.
Bon, elle devait suivre ce chemin sur pas mal de distance avant de vraiment déboucher là où il fallait. Il était donc un minimum important de ménager sa monture, d'autant plus si elle était forcée de prendre brusquement la fuite pour une raison x ou y.
Elle flatta l'encolure de sa monture et tourna ses prunelles d'un vert foncé prononcé vers le paysage que les rares arbres laissaient dévoiler. Un peu plus loin en contrebas un long fleuve au débit puissant coulait sa masse droit devant lui, mu par une force immuable que le temps n'avait su détourner... C'était un beau paysage, là, baigné par ce soleil flamboyant de début d'après-midi, dans cette douce chaleur d'été. Une journée propice au repos et à la flemmardise...
Bon sang, si seulement elle n'avait pas à gagner tous ces cristallis ! Comme voler aurait été bon ! Elle se concentra à nouveau sur la situation présente lorsque le grondement de l'eau se fit plus proche. L'embouchure du fleuve ne devait plus être très loin... Et avec elle, viendrait son cher client à qui appartenait la précieuse commande...

**Personne aux multiples facettes**

Soudain une flêche perturba la monture qui se cambra, faisant tomber la jeune dragonne,Le cheval fuya quelque mêtre plus loin, mais s'arrêta. Quatre homme vêtu en tenue forestière déssendirent des arbres où ils étaient embusqué, un, qui semblait être le chef parla, il dit:

-Tiens, une pucelle! Dis-moi ma jolie, qu'est-ce que tu transporte dans ces lourdes poches?

Il approcha avec un couteau bien aiguisé, ses compagnons étaient armés réspectivement d'un gourdin, d'un couteau et d'un arc pas très bien taillé qui ne semblait pas tirer très droit. L'arc et le carquois de Luz était à un mèttre de celle ci, et elle pouvait l'atteindre aisément. Cela montrait que les bandits étaient des bleus dans le métier, qu'une flêche bien placée dans la poitrine d'un ferait peut être décamper les autres. Pire si elle se transformait, mais à ce moment elle éffrayerait le cheval qui s'enfuirait.

Un sifflement tenu fit vibrer l'air. Un son qu'elle connaissait parfaitement bien, pour l'avoir entendu chaque fois qu'elle se servait de son arc. Le son mat d'une flèche se plantant dans la terre sèche l'informa qu'elle ne s'était pas trompée... Trop tard. Vent Ardent se cabra brutalement et elle valsa dans la poussière, ne devant sa survie qu'à ses étonnants réflexes qui lui permirent de rouler plutôt que tomber au sol. Elle lâcha un jurement sonore lorsque la pierre dur entama sa peau et se releva dans un même geste fluide. Mais elle ne se mit pas en position de combat. Se contenta de regarder approcher les quatre hommes qui lui faisaient face.
Ils avaient fait trois erreurs. Un, au lieu de la viser elle et d'en finir proprement et simplement, ils avaient préféré faire peur à sa monture et la mettre au sol. Cela prouvait donc qu'ils se basaient plus sur leur capacité de combat rapproché que sur leur compétence visiblement médiocre au tir à l'arc. Deux ils s'étaient montrés dès l'instant qu'elle s'était retrouvé au sol. Tous en même temps. Et trois, voilà qu'il ne prenait même pas la peine de l'éloigner de son cheval chargement compris.

- Tiens, une pucelle ! Dis-moi ma jolie, qu'est-ce que tu transporte dans ces lourdes poches ?

Elle grimaça. Ce fut plus fort qu'elle. Mais qu'avaient-ils tous avec leur « pucelle » à la noix ?! Pour qui la prenaient-ils ? Pour la fermière du coin ? Elle s'immobilisa soudainement, une idée en tête.
Ils ne la connaissaient pas. Ni elle, ni la commande qu'elle transportait. Cette embuscade n'était donc pas là tout spécialement pour elle, personne ne l'avait suivie et aucun des hommes ici présents ne connaissaient l'étendu de ses capacités au combat. Pire ! Ils la sous-estimaient, pensant simplement comme tout bon macho qui se respecte que leur nombre aurait raison d'elle. Elle leva mentalement les yeux au ciel et prit une mine effrayée.
Son corps se mit légèrement à trembler, elle ouvrit de grands yeux angéliques touuut pleins de peur et d'amour et fit mine d'être complètement perdue. D'une voix vacillante elle répéta bêtement :

« Ce que je... transporte ? »

Elle tourna la tête vers ses sacoches, à même pas un mètre d'elle, et avança vers l'étalon d'une démarche peu assurée. Tout naturelle pour quelqu'un de traumatisé d'aller directement vers le sujet de conversation en question. Elle leva très lentement une main hésitante vers la sacoche pleine, l'entrouvrit légèrement...
Son geste fut si vif qu'elle parvint à se saisir de son arc, encocher une flèche, et s'accroupir dans un même geste. Harmonie. Précision. L'homme à l'arc mal taillé s'effondra le premier, une flèche en travers de la gorge. D'abord éliminer les armes susceptibles de la saisir à distance puis... Elle encocha une deuxième flèche et laissa le trait siffler vers le seul homme qui lui avait adressé la parole.
Elle avait hésité. Très peu. Après l'arc, qui devenait le plus dangereux ? Le gourdin risquait de lui infliger le plus de dégât, écrasant les os sur son passage, elle qui n'avait tout de même pas la force d'un guerrier. Mais le manier prenait du temps, une lenteur qu'elle savait pouvoir compenser par sa rapidité. Restait les deux couteaux. Qui des deux ? Celui qui avait parlé lui avait semblé être le meilleur choix. Le chef. Sûrement...
Celui qui avait lancé l'assaut.
Parce qu'elle savait qu'elle n'aurait pas le temps de placer un troisième tir avant que les survivants ne se jettent sur elle.

**Personne aux multiples facettes**

La flèche se logea dans le bras armé de l'homme, qui s'était protégé par réflexe. Lâchant son couteau, lui et ses compagnons s'enfuirent, laissant le cadavre de leur "collègue" baignant dans le sang. Le couteau était de mauvaise qualité et usé, l'homme mort était gros et gras, son arc ne valait rien mais ses Dix flèches était de plutôt bonne qualité, sûrement volées. Il avait aussi une bourse à la ceinture, mais elle ne contenait que des cailloux. Le vent de la mer se faisait sentir et fit voltiger la chevelure de la dragonne, le littoral n'était pas loin.

Luz prit le temps de retrouver son souffle. Elle calma les battements de son cœur, chassa toute l'adrénaline contenue dans ses veines et patienta tranquillement une ou deux minutes. Histoire de voir si les survivants ne décidaient pas subitement de ramener deux trois copains dans la partie...
Mais le silence de la nature resta le même, apaisant et immuable. Le danger était écarté... Même s'il se pouvait que ce ne soit que momentanément. Elle désarma son arc, reposant la corde tendue avec lenteur, le bois usé cessant de crier grâce. Et alors seulement elle se mit en action.
Elle s'approcha doucement de sa monture, la rassurant par de mélodieuses paroles mi chantées mi murmurées dans l'étrange langue des dragons. Elle saisit le licol de Vent Ardent, déposa un baiser claquant sur sa joue tout en lui flattant l'encolure, et déclara ironiquement.

« Tu as été génial ! Merci de ton super soutien. »

Elle vérifia que la marchandise qu'elle transportait était toujours à sa place et entraina le cheval à sa suite, se rapprochant du corps sanguinolent. Elle s'accroupit et plaça deux doigts contre le cou du brigand. Ce dernier était bel et bien mort, une large étendue vermeille entourant son corps d'une étrange cape pour son dernier voyage... Elle ferma ses paupières comme le voulait le culte de la mort des humains et s'attaqua à son équipement. Elle trouva ainsi pas mal de flèches conservées dans un état quasi impeccable, prouvant que le défunt n'avait pas pour habitude de se servir de son arc. Elle en apprécia les lignes aiguisées, l'équilibre du bois, et les ajouta à sa propre collection. Là où leur ancien propriétaire était, il n'en aurait plus besoin...
Elle dédaigna en revanche l'arc miteux qui avait glissé au sol un peu plus loin, trop usé et non adapté à ses compétences et à son style de tir, et jeta un regard vaguement intéressé au maigre couteau que le pseudo chef avait abandonné derrière lui. Elle le fit tourner entre ses doigts, fit la moue, et décida de le laisser là où elle l'avait trouvé. Mieux valait ne prendre aucune arme, si c'était pour se retrouver dans les ennuis jusqu'au cou, l'outil de fort mauvaise qualité l'ayant abandonnée pile au moment propice... Et puis en travaillant, elle ne devrait tout de même pas mettre des années à pouvoir enfin s'acheter la dague de ses rêves.
Luz prit sur elle et s'accorda dix minutes de nettoyage, parfaitement consciente que des enfants fréquentaient également ce genre de sentier battu. Elle saisit le mort à bras le corps et mit toutes ses forces à le tirer tant bien que mal sur le bas côté, derrière une étendue sauvage de buissons. Haletante elle poussa du pieds de la terre effritée sur la flaque à demi séchée de sang, la vive couleur rouge déjà diminuée de moitié. Assez contente d'elle, elle décida que cela suffirait pour l'instant...
Elle enfourcha Vent Ardent, repositionna son arc sur le devant de la selle en évidence, et fit claquer sa langue sur un rythme entraînant... L'étalon suivit sa maitresse momentanée et se lança dans un trot rapide, glissant d'une démarche chaloupée le long des ombres des grands arbres qui bordaient le chemin...
Plus que quelques virages et la corvée serait finis. Déjà, de rares toits aux teintes briques chaleureuses apparaissaient de ci de là entre les quelques trous de végétation.
Le littoral !

**Personne aux multiples facettes**

Quelque maisons étaient disposées sur des dunes parsemées d'herbe sèche, seul une maigre barrière limitaient un peu le vent qui faisait bruisser les feuilles des arbres. Le bruit des vagues était appaisant... Et l'odeur iodée était cause à de nombreux souvenir enfoui dans la tête des personnes souvent trop serieuses pour s'évader, ne serait-ce qu'un moment... Le vent fouettait la crinière de Vent Ardent, et, dans un même mouvement, la chevelure de la jeune dragonne qui le chevauchait. Parmis toutes les maisons, une, se démarquait de toute les autres de par sa forme et sa singularité, ses flans semblable à ceux d'un animal gigantesque faisait un mouvement systolaire, comme un coeur laissant échapper par son artère qui était cette fois ci une cheminé de fer se tortillant sur elle même des flot de fumé noir. Ses fenêtre n'étaient pas droites et un raiseau de tuyeau menant à une énorme chaudière de cuivre rentrait et sortait de l'habitat. De nombreux autres détailles, plus étranges les uns que les autres, étaient présent. C'était là que Luz devait se rendre.

Elle s'était demandé comment est-ce qu'elle allait bien pouvoir parvenir à reconnaître la demeure qu'elle cherchait. Oui, elle « s'était ». Parce qu'actuellement, c'était impossible de ne pas la voir ! Figée dans une stupeur muette étonnante, lèvres entrouvertes par la surprise, elle laissa Vent Ardent s'immobiliser à son tour. Sûrement avait-il sentit l'absence mentale soudaine de sa maitresse...
La maison ne ressemblait à aucune autre. Ne parvenait pas même à s'effacer du paysage. Immanquable ! Elle était là, semblant tombée du ciel et s'être écrasée là où elle n'avait rien à faire, subjuguent de par son étonnante excentricité. Ses murs palpitaient à rythme régulier, soulevant sans mal la comparaison avec un être de chair et de sang. Luz sentit la pulpe satinée de ses bras se hérisser, à la vue de cette bâtisse contre nature. Elle pencha la tête de vingt degré, tentant d'avoir la fenêtre qui lui faisait face droite dans l'angle de sa vue. Ce fut ce mouvement totalement inutile et débile qui eut raison de son rejet, un imparable rire spontanée s'échappant de sa gorge...
Elle dû se plaquer une main sur la bouche pour retrouver son calme, tentant de faire cesser les notes cristallines qui résonnaient dans l'air. Elle essuya les légères perles transparentes qui s'étaient accrochées à ses prunelles du bout des doigts et talonna un Vent Ardent sceptique.
En quelques foulées ils rejoignirent l'étrange maisonnée, un intense bruit de machinerie faisant vibrer la terre. Elle leva les yeux vers le ciel, suivant les mouvements gondolés de la profonde fumée noire qui s'étirait vers les nuages tel un serpent... Bon sang... Mais que faisait-il dans cette maison ?!
Elle descendit doucement de cheval, attrapa le licol de sa monture, et avança d'un pas déterminé vers l'antre du techno-magicien...
Elle posa la paume de sa main contre la surface du mur, écoutant les battements invisibles qui semblaient agiter ses fondations. C'était... Chaud ?! Elle enleva vivement ses doigts, poings contre sa poitrine comme pour ôter cette étrange sensation. La sensation de toucher un être vivant... Une bête gigantesque.
Elle secoua la tête, histoire de remettre ses idées en place, et frappa sans hésitation contre le battant de la porte. Trois fois.
Silence...

« Il y a quelqu'un ? »

Elle retourna à la fenêtre de devanture, ses mains entourant son visage afin de lui cacher le soleil tandis qu'elle tentait de voir derrière la vitre.
Elle reprit, dans l'espoir que quelqu'un l'entende :

« Je suis une livreuse de Poney Express, j'ai ici l'une de vos commandes ! »

Soudain un énorme bruit de briqua-braque, de verre brisé et autres casseries se fit, puis quelque jurons et enfin, de nombreux bruits de verrous au niveau de la porte qui s'ouvrit enfin. Un petit bonhomme, au visage d'adolescent et aux énormes lunettes de ferraille apparut, il arrivait à peine à la ceinture de Luz, Affublé d'une cape bleu et de vêtement bruns, ses cheveux châtains étaient tout ébouriffés il dit:

-Vous l'avez? Donnez la moi! Vite!

Il était tout excité, comme un enfant recevant un jouet...

Citation :: [Attention avec tes comptes Clun. Ele]

Il y eut du bruit. Beaucoup de bruit.
Luz ouvrit grand les yeux et recula de quelques pas, pas très rassurée. Elle n’était pas particulièrement peureuse mais préférait être prête si jamais ce qui faisait autant de boucan décidait soudainement de venir à sa rencontre. Il y eut de nombreux jurons très loin du politiquement correct de mise, et enfin, la poignée tortueuse de la petite porte tordue s’abaissa de quelques centimètres.
Luz retint sa respiration, sentit Vent Ardent faire de même. Quelle tête pouvait bien avoir ce fameux savant fou ? Ce techno-magicien dont la maison était si pittoresque ?
Il apparut. Et la jeune dragonne baissa les yeux. Elle maitrisa avec peine un nouvel excès d’hilarité et se permit un grand sourire amusé. L’homme en question était tout petit, vraiment tout petit. De la même famille que les lutins, une paire de lunette vieille de cinq millions d’années lui mangeant les trois quarts du visage... Un air typique de gosse de six ans recevant son nouveau jouet sur les traits, il trépignait sur place comme une bombe à retardement avec l’air revêche de celui qui n’a pas l’habitude de sortir de chez lui. Sympathique.

- Vous l'avez ? Donnez la moi ! Vite !

Ah... De toutes évidences, il avait entendu ses maigres phrases introductives... Elle se tourna vers sa monture et dégagea l’objet de tant de convoitise d’une main experte. Elle le maintint à bout de bras au-dessus d’elle d’un air négligeant, pile hors de portée de l'autre, tendant le formulaire de reçu à son client de l’autre main, histoire qu’il ne soit pas tenté de disparaître chez lui en deux secondes chrono sans avoir prit la peine de signer...
Elle le sentait fébrile. Elle ne voulait pas voir des cristallis lui passer sous le nez...

" Si vous voulez bien vous donner la peine de signer en bas du document, je vous donnerai votre commande... "

Elle attendit qu’il se saisisse du papier et déballa avec soin la pièce de métal de son chiffon. Elle pensait qu’il était important qu’il vérifie par lui-même que l’objet était bien ce qu’il avait mandé, de bonne qualité et dans son état d’origine. Autant éviter un maximum les pertes de temps et les disputes inutiles...
Rester pro, surtout rester pro...

**Personne aux multiples facettes**

Le petit homme regarda la livreuse d'une façon accusatrice, puis finit par signer le papier, il pris la pièce et la déballa en la teant comme un nouveau né, il eu un grand sourir et fonça dans la maison et refermant la porte et disant:

-Merci-adieu-et-bonne-journé-mademoiselle!

Pressé qu'elle s'en aille surement. Puis le brouaha des cous de marteaux et de chaudière repris.

[La quête est finie, Tu peut poster une dernière fois en décrivant que tu revient à Poney express pour retirer ta paye, et heu... J'ai cru remarquer que tu te plaisais bien avec Vent Ardent, si tu veux le garder, donnes 2-3 cristallis au patron et tu peux le garder, j'pense pas qu'Elementis Gueulera trop...]

[Hrp : Merchouiiiii ! x333]

- Merci-adieu-et-bonne-journée-mademoiselle !

Un courant d’air. Ce type était un courant d’air !
Prise de court elle resta un long moment ainsi plantée devant l’étrange porte fermée, lèvres entrouvertes, énumérant en son for intérieur tous les moyens disponibles pour exploser quelqu’un d’une simple tarte. Vite et bien, en option. Non mais le respect aux livreurs -livreuse dans le cas présent-, il connaissait ?!
Elle serra les dents et leva les yeux au ciel, tournant les talons d’un pas un brin boudeur. Elle enfourcha Vent Ardent d’un simple bond et adressa un dernier regard à l’étrange masure. Elle aurait adoré venir passer quelques jours ici... De quoi satisfaire son indécrottable curiosité maladive pour une voir deux semaines au moins ! Et enfin, enfin elle aurait la paix ! Son esprit cesserait de produire des questions à la pelle jusqu’à lui manger son espace vitale. Dur de se supporter dans ces conditions...
Le visage du petit bonhomme s’imposa à elle, réveillant de sympathiques pulsions meurtrières. Pourquoi diable était-elle sans cesse obligée de finir vexée contre la moindre personne qui daignait lui adresser la parole ? Ah ah... Joyeux mystère de la vie. Vive le hasard !
L’inquiétude manifeste de sa monture sous elle la sortit de sa longue litanie d’injures. Elle fit tourner Vent Ardent sur lui même et le lança dans un galop endiablé. Besoin d’air. De vent. De liberté... Petit cheval, si seulement tu avais la force de ne jamais t’arrêter !
Les arbres défilèrent à toute vitesse autour d’eux dans une myriade de tâches colorées mouvantes. Les maisons du littorale se firent lointaines, la vision du long fleuve tranquille s’évapora. Le chemin redevint caillouteux, les sabots de l’étalon provoquant un agréable tintement sur la pierre mêlée de terre.
Et la ville brisa l’horizon, droite et fière dans son immensité solaire aux couleurs chaleureuses... Une population toujours plus nombreuse agitait ses entrailles, rendant les rues noires de monde telle une fourmilière grandeur nature. Vent Ardent fendit pourtant aisément la foule, personne ne désirant sûrement finir écraser sous les sabots d’un cheval...
Et enfin, l’étalage de Poney Express apparut devant eux. Les gardes de part et d’autre du petit bonhomme de tout à l’heure ne réagirent même pas à la présence de la dragonne, leurs yeux effectuant inlassablement des va et vient sur tous ceux se risquant un peu trop près des cheveux de l’enclot. Elle n’y prêta pas attention et se dirigea tout droit vers son employeur, un implacable sourire aux lèvres. Ahah et maintenant ! Qu’allait-il dire quand la jeune femme "faible" et "bonne à faire les trottoirs" lui ramènerait son joli formulaire parfaitement bien remplit ?
Elle plaqua le papier jaunit du plat de la main sur la table en bois devant le marchand, un air fier et victorieux illuminant ses traits d’une certaine candeur...

"Et voilà ! Signé et complété !"

Il lui tendis avec réticence une maigre bourse dont le tintement raisonna dans l’air avec délice. Ce n’était pas grand chose... Mais c’était par là que commençait toutes les grandes fortunes !
Vent Ardent s’agita dans le dos de Luz, collant son museau contre les cheveux flammes de sa maitresse. Savait-il qu’ils allaient se quitter ?
Elle réfléchit. Pendant deux secondes et demi. Oh et après tout, pour le peu qu’elle avait gagné, autant se rendre heureuse ! Elle ouvrit la bourse et en sortit trois cristallis qu’elle fit tinter devant le marchand. Elle ajouta en réponse à son air étonné :

"Oh ! Et je garde le cheval !"

Elle se pencha soudainement en avant, déposant un baiser retentissant sur le front du petit bonhomme et sans attendre de réponse, enfourcha son nouveau compagnon de route.

"Bien le bonsoir !"

Parcouru d’une nouvelle ardeur, Vent Ardent s’élança sur la Place Marchande, au défis des passants...

Encore une Histoire de Poney... [Quête][Terminé]

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