Going up the country... [Pv Ray]

20 Octÿn

Et la route, à son tour se mit à chanter...

Spoiler:

Le temps autrefois voilé du sombre nuage de la vie, semblait enfin avoir trouvé une image digne des jours joyeusement illuminés de la puissance de l'astre régnant au creux des ciels, des monts et des vallées. Je sentais au plus profond de ma bouche, la nouvelle saveur que prenait la vie, il suffisait de la prendre du bon côté après tout, de la voir d'un autre angle, et en la compagnie de fleurs et champs herbeux qui emplissaient le sentier au coin de la route que j'empruntais, la pensée que les journées en la compagnie de notre mère nature n'étaient que comptés, me donnait l'envie d'embrassée la vie.

Épris follement dans ce nouvel état d'esprit, j'avais croisé par chance sur ma route un marchand, et d'un geste décidé lui avait acheté un kimono d'une blancheur ivoire, après m'être empressé de l'enfiler gaiement, j'avais troqué mes bottes de marches pour des sandales, ma fois plus agréable, et j'avais jeté toute arme superflus ne gardant qu'avec moi ma vieille épée elfique... D'ailleurs je me mettais à penser, cette vieille arme commençait à dater, sa garde ne faisait plus rien d'autre que m’exaspérer, et sans le bouclier que je venais de lancer dans un buisson, sa défense était moindre... il me fallait trouver nouvelle arme de point... et vite.

La route fut encore longue, et le soleil me frappait en plein visage alors que ma pipe, portée à ma bouche laissait échappée quelques bouffées oisives, mon regard se pencha sur la plaine, mes yeux fatigués par la route, rencontrèrent le trouble du lointain, je restais ainsi s'en bouger un moment, avant de voir que ce qui me faisait face de l'autre côté du chemin, était une baraque, construite entre les herbes folles, une pancarte indiquait un marteau... pas de doute c'était une forge...

Sans perdre une seconde j'y accourais, et quelques instants plus tard, j'y arrivais, de ma course flemmarde, et demandait avant même de regarder l'intérieur, et de constater l’éventuelle présence de quelque être vivant qui soit.

- Bien le bonjour, suis-je bien dans une forge ?

Invité

Finalement, cette forge à l’abandon n’était pas en si piteux état qu’elle le paraissait ... Bien au contraire, quelques coups de marteaux par-ci par-là suffiraient amplement à la retaper ! La bâtisse venait de lui être offerte, 2 jours auparavant, par l’ancien propriétaire / un vieux Nalami Tortue, ou quelque chose comme ca / dont l’âge laissait penser que le travail de forgeron ne lui était plus accessible ... Mais ayant fait connaissance avec Ray, et au vent de sa réputation, il avait décidé de lui faire don de son ancien lieu de travail, bien que ce ne soit qu’une modeste forge ... La seule condition pour l’utiliser était de continuer à transmettre le savoir d’un forgeron à travers de nouvelles générations, ce fut sa simple demande. Le Nalami belette travaillait d’ores et déja aux travaux intérieurs lorsqu’il aperçut au loin, par la petite fenêtre entrouverte, un homme en kimono : cheveux noirs, l’allure tranquille, jeune ... Il passa par l’absence de porte, et demanda d’une voie apaisée

- Bien le bonjour, suis-je bien dans une forge ?

Ray s’était interrompu, oreille tendu, à l’écoute du moindre pas de cet inconnu qui s’était introduit dans sa nouvelle demeure. Une forge ? Bien sur, enfin ... Un «morceau» de forge, si l’on préfère ... Ainsi, il venait de découvrir son premier client ? Peu de chance pour lui, il ne pouvait pas encore commercer ... Lorsqu’il s’était rendu au marchand de matières premières, à la forteresse, celui-ci lui avait indiqué que la vente était quelque peu ... Altérée ?

- Ecoutez ... Je sais que vous désirez des matériaux mais, pour le moment, impossible d’en recevoir ! Je dois répondre cela à tout les forgerons ... Toutes nos routes commerciales sont pillées par des humains, c’est la guerre, vous comprenez ? La réserve la plus proche est à environ 4km d’ici ... Mais là encore, les humains veillent à ce que nous n’approchions pas du domaine, et on refuse d’envoyer des soldats les détrousser !!

Cela paraissait clair : pour le moment, Ray était inutile ! Tout ce qu’il pouvait confectionner pour le moment, et pour longtemps, ce ne serait surement que des armes à base d’encre, des «fausses armes» ... Bien sur, elles sont aussi tranchantes et dangereuses que les réelles, mais ... Leur durée de vie est nettement inférieure !

- Il s’agit bien d’une forge ... Mais je ne produis plus d’armes, désolé, annonça t-il sèchement.

Il ne tenta pas de se lancer dans de longues explications, cet homme n’avait rien à savoir de plus ! Ray reprit alors son travail, plus concentré que jamais : réparer cet endroit était la seule chose qu’il pouvait faire pour le moment, jusqu’à ce qu’un chargement de matières soit de nouveau disponible ...

La salle restait à faire, planches de bois, clous, la triste vieillesse du lieu semblait être en voie de changement, l'on pouvait alors laissé libre au court aux suppositions *l'être qui me faisait face ne devait qu'à peine avoir emménagé en ces lieux*, un léger sourire se dessinait sur mon visage alors que je me disais que je n'étais pas le seul nouvel arrivant du coin, enfin, je l'espérais...

L'être en lui même d'ailleurs, n'avait rien de bien particulier, des cheveux bruns ébouriffés tombant dans son dos en queue de cheval, des yeux rubis, il me paraissait juste bien frêle pour faire un bon forgeron, était-il vraiment le maître des lieux ? J'étais quelque peu déçu que cette situation soit venue cassé le cliché que je me faisais du forgeron basique, le marteau à la main, les bras plus gros qu'un tronc d'arbre, enfin, c'est être là lui, avait la chance de ne pas semblé rustre, il me paraissait presque sympathique.

Lorsque vint sa réponse, je tentais d'analyser la situation, j'étais au bon endroit, ce qui était déjà bon signe, le seul obstacle qui m'empêchait de pouvoir tenir dans ma paume un fin et souple katana m'était encore inconnu, un forgeron qui ne fait plus d'arme, j'avais envi de dire "what the hell".

- Pouvez vous me dire ce qui vous retiens et vous empêche d'exercer votre métier ? Peu-être puis-je vous aider... voyez vous je tiens vraiment à cet achat.

Mon regard légèrement insistant affichait bien le profil appuyé de ma détermination, après tout, lorsque j'avais une idée à la tête, cela tournait vite à l'obsession, et ce katana, j'avais le sentiment profond d'en avoir besoin.

Invité

Bien que Ray avait tenté de se débarrasser de lui, l’homme sembla insister : de toute évidence, il s’agissait d’un soldat ou d’un malfaiteur, à la recherche d’une nouvelle arme, pour un bas prix ! Les bas prix ne faisaient pas partit du vocabulaire du Nalami, et il produisait rarement des armes destinées à servir un mauvais dessein ... Cet homme, aussi amical semblait-il, ne lui inspirait guère confiance, et cela l’empêchait de se contraindre à lui forger une arme, même s’il obtenait des matériaux.

- Ecoutez, je sais que vous souhaitez une arme, mais abandonnez l’idée que je vous la forge. Ce dont j’ai besoin pour la produire est retenu plus loin, par des brigands, et même avec votre bonne volonté, je ne pense pas que vous puissiez m’être d’une grande aide.

Le regard insistant de l’homme semblait prouver sa détermination. En y repensant ... S’il pouvait obtenir des matériaux en abondance, cela ferait de lui le commerce n°1 d’armes dans le secteur, étant donné qu’aucun autre forgeron ne pourrait subvenir à leurs besoins pour produire leurs armes !! S’il profitait de cela, il pouvait être sur de remplir ses poches ! Tandis qu’il pensait à tout cela, l’homme ne broncha pas d’un poil. Patient, c’était une qualité que Ray admirait ! ...

- Pour tout vous dire, je suis prêt à reconsidérer mes propos ... Si vous pouvez réellement m’aider à ramener plusieurs matières premières, je ferais en sorte de vous offrir une arme, forgée de mes mains. Mais à condition que vous m’expliquiez l’usage que vous comptez en faire ...

Quand il léguait une de ses créations à quelqu’un, le forgeron Nalami passait systématiquement par cetté étape. Savoir ses talents entre de bonnes mains lui permettait de se sentir serein, contrairement à la plupart des autres forgerons, qui ne voient souvent que la fortune ...

- Je peux vous fournir une arme, temporairement, pour m’aider ... Bien sur, elle ne sera effective que pendant un très court labs de temps, mais cela suffira amplement pour vous débarasser de la vermine humaine.

Enfin le nalami se montrait plus conciliant à ma volonté, bien qu'il tentait de garder le dessus dans la conversation, annonçant qu'il ne pouvait me forger une arme, pour me dire juste après qu'il allait avoir besoin de mon aide, je ne pouvais que ressentir en lui une résilience qui ne pouvait que me plaire.

Je l'avais sentis, comme flairé, cet endroit était le bon, celui où j'allais enfin pouvoir acquérir l'arme de mes pensées. L'être devait être de ceux qui n'aiment donner aux autres raisons dès le premier abord, force de caractère ou point faible ? Je n'en savais rien, et m'en fichait un peu... totalement.

J'étais comme resté bloqué sur cette phrase " retenu plus loin, par des brigands", plusieurs choix s'offraient à moi, repartir, où affronter une bande d'humain sans doute attardés... La défiance ou la routine ? Et soudain, comme sur la même onde, vint ma phrase, elle se pausait comme lourde, valeur de sûreté et de fondement, le regard droit et perçant je le fixais d'un air assuré:

- Alors ? Ne perdons pas plus de temps.

Je lui tournais déjà le dos me tournant vers la sortie, je le trouvais bien présomptueux d'oser me demander qu'allais-je faire de mon arme, après tout, cela le regardait-il ?

- Pour l'arme ne vous inquiétez pas, j'ai ce qu'il faut... Enfin, pour le moment...

Je caressais alors légèrement le cuir qui recouvrait le manche de mon épée elfique, cette arme m'avait servit tant de fois... Mais peu importait ! Je décidais de rompre le passé, aller de l'avant, fonder à ma vie un nouveau destin, une nouvelle histoire...

J'étais déjà à dix bon pas de la porte d'entrée lorsqu'enfin je m'arrêtais pour me tourner à nouveau:

- Fiez vous à moi... Je n'en suis pas à ma première bataille !

Et dans le néant, mes derniers mots retentirent avec puissance et force tel un marteau qui venait frapper avant l'heure, montrant par ce biais ma rage dans cette simple intonation. Oui j'allais l'emporter, non, je ne me laisserais pas encore duper...

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