Pris dans la facétie de la nuit { Arkys }

3 Autÿn

Le Soleil déclinait dans sa course pour rivaliser avec l’astre lunaire, bien qu’il allait mourir au loin pour ne renaître que le lendemain, il semblait désirer vivre ardemment ce soir. Peut-être les deux souhaitaient-ils, par pur égoïsme vis-à-vis des habitants des Terres Infinies, un instant privilégiée qui les réuniraient alors qu’ils ne sont faits que pour se reléguer. Qui peut parler du ciel comme un expert, qui peut prétendre connaître tous les mystères de ce monde ? En cette arrivée de crépuscule, les deux astres semblaient rivaliser de dualité, cherchant à garder sa place haut dans les cimes le plus longtemps qu’il soit. Les étoiles ne dansaient guère à leur tour mais, cachées dans l’obscurité, elles ne sauraient tarder à se manifester. Quelques nuages dérivaient à l’horizon mais c’est les pieds sur terre qu’on apercevait le plus de mouvement.

Une ombre tapie dans le creux d’un tronc d’arbre, voila ce qu’elle était. Elle avait emprunté le chemin d’une caravane qui voyageait vers une direction qu’on ne lui avait point communiqué, son rôle étant de veiller à la bonne traversée de ses hôtes, sans que danger soit pour eux. Evidemment, la somme était coquette et, même si sa cupidité ne sera jamais de mise, il faut bien vivre et ses maigres économies commencent à se faire rare, surtout pour se nourrir. De plus, les rues de la capitale l’ennuyaient, elle avait besoin de changement, et quand Thalis s’ennuie, ce n’est point une bonne augure. Cependant, elle avait croisé sur sa route ce convoi qu’elle pensait composé de riches fortunés. Ils désiraient voguer vers d’autres lieux sûrement pour fuir l’agitation qui était naissante à Ra’Sibe. Des bruits couraient bien qu’elle n’y prêta guère attention trop occupée à plier bagages à l’entente de l’arrivée d’un certain bateau dont les occupants n’étaient plus considérés comme vivants pour son esprit. Donc, en cette fameuse belle étoile qui n’était point de sortie, la donzelle écoutait vaguement les murmures de conversation des employés de ce convoi qui chantonnaient gaiement autour d’un feu où cuisait quelques mets appétissants. Tandis que les nobles soupaient au sein même de leur moyen de transport, les moins chanceux mais sûrement plus heureux trônaient tels des pachas dans l’herbe douce, au pied d’un arbre semblant centenaire, l’eau du lac proche de leur pied, c’est certainement pour cela que l’humaine avait préféré s’éloigner pour contourner le lac bien qu’à distance raisonnable entre l’étendue d’eau et elle. Un autre garde avait pris sa relève, peut-être pour se rapprocher de l’une des domestiques des voyageurs.

Ses pas résonnaient sur le sol, l’écho du lac s’élevait à hauteur humaine tandis que pas âme qui vive ne daignait répondre à l’appel de sa présence à des kilomètres à la ronde. Elle semblait se diriger vers un lieu où poussaient petits arbustes et plus gros spécimens, ce bosquet paraissait inoffensif tant et si bien qu’un intrus allait y trouver réconfort et amusement. Flam, la petite boule de poil suivant à la trace la jeune femme, un petit fennec âgé de deux ans aujourd’hui trouva divertissant de poursuivre un lapin sans défense, faisant pourtant presque la même taille que le prédateur. Tandis qu’il se lançait à l’assaut de la bestiole, ses pas le conduisirent à l’intérieur de ce bosquet qui se révéla en fait s’étendre sur quelques centaines de mètre. La Lune n’était pas encore de sortie et les ténèbres s’étaient emparées des lieux. C’est là que monta un appel, un cri strident au sens de la demoiselle, l’eau venait de bouger, quelque chose venait d’y tomber, de s’y baigner, que sais-je ? Son instinct lui intima une conviction qu’elle n’apprécia point. L’image de Flam tombé à l’eau enflamma son esprit et tel une alerte, elle commença à chuchoter le nom de son compagnon, préférant la discrétion pour ne point attirer l’ennemi mais quand on parle du loup, c’est désormais du bosquet que s’échappait du bruit, y avait-il donc quelqu’un, avait-il mis en pièce son compagnon ? Des mots s’élevèrent de sa bouche, cette fois très audibles et impassibles.

« Qui que vous soyez, sortez de là et si vous c’est de mon compagnon que vous avez fait votre repas, je vous fais rôtir et vous offre en pâture aux poissons ! »

A vrai dire, la nuit joue beaucoup de vilains tours, qu’en était-il réellement de la situation ?

L'astre de vie et de lumière était à la limite de l'horizon, prit d'une teinte rougeâtre, dont le ciel s'accordait de cette couleur. Proche de la couleur de l'astre dans son alentour, la voute céleste s'accompagnait d'un dégradé de couleur pour se terminer sans un bleu sombre, qui s'étendrait ensuite pour devenir le ciel nocturne. Mais le ciel n'était pas seul à s'approprier les couleurs du disque solaire, le lac lui même était parsemé de reflets dorés, tendit que la nature environnante se teintait de rouge. Dernière instant de lumière avant d'entamer la sombre nuit.

Mais le lent mouvement perpétuelle des astres n'avait guère d'intérêt pour le dragon noir, dont les écailles elles aussi s’accommodaient des reflets lumineux accompagné de la même teinte rouge qu'avait prit la nature. Mais peu à peu, tout s'assombrissait, tendis qu'au loin, le Soleil venait tout juste de disparaitre derrière l'horizon.
Non, cela n'avait aucune importance aux yeux d'Arkys, toute son attention captivée par le jeune daim qui s'approchait de l'eau pour se désaltérer. L'un avait soif, et l'autre faim, et le dragon avait rivé ses yeux sur le jeune mammifère, ne l'ayant même pas quitté des yeux, même pas une seconde, ne s'autorisant encore moins un battement de paupière. Il lui fallait juste attendre le bon moment pour lui bondir dessus, si se montrait trop tôt, l'animal aurait le temps de se cacher sous la canopée. Et même si était rapide par la voie des airs, les arbres restaient extrêmement gênants pour traquer une proie, et au sol, le dragon était beaucoup plus lent.
L'attente était la seule option envisageable, attendre, caché par la végétation, malgré sa taille, il savait se dissimuler dans son environnement. Et ensuite profiter du moment d'inattention du daim pour l'obliger à avancer vers le lac, et dans un espace découvert, le dragon ferrait ce qu'il avait à faire pour sa survie.

L'air se fraichit, les premières étoiles firent leurs apparition, tout devint aussi sombre que les écailles du dragon, mais qu'importe, sa vu lui permet de voir de jour comme de nuit. En revanche, le daim c'était laissé surprendre, ayant sous-estimé la descente du Soleil. C'était le moment, le dragon bondit sur sa proie. Le mammifère comprit vite son erreur et détala sans se faire prier. Trop tard pour lui se disait le dragon.
Mais quand il fut temps dans finir, il se retrouva avec une boule de poil entre les pattes, dont il s'empara par réflexe. Puis il jeta un regard vers le daim en fuite, coupa sur la bordure du lac, martelant la fine couche de d'eau de ses pattes dans de petits clapotis. Arkys pouvait encore le rattraper, il allait même reprendre sa course folle. Mais autre chose l'en dissuade, une faible voix, que son ouïe fine capta bien évidement. La curiosité piqué au vif, il huma l'air. L'odeur d'un humain, non, pas exactement ... Une humaine plutôt.
Il tenait fermement la petite créature qui l'avait interrompu dans sa course. Il la souleva lentement du sol, à hauteur de sa tête. Le petit fennec s'agitait, essayant de griffer et mordre le monstre qui le tenait. Mais les écailles étaient bien trop résistance pour celui-ci, ce qui amusait le dragon, riant de bon cœur, avec le ton grave de sa voix de dragon. Il c'était donc fait remarqué par l'humaine, car celle-ci s'adressa à lui. Le dragon répondit de vive voix, amusé par ses propos.

Tu es bien téméraire jeune fille, de nous deux, je suis le mieux placé pour rôtir quelqu'un. Ton compagnon, tu parles de cette créature imprudente.

Sur la fin de cette phrase, le dragon se décida à se révéler, gardant entre ses griffes le fennec.

En faire un repas, quelle question, je veux d'un véritable repas, pas d'une simple collation, je ne tiendrais pas une heure avec ça dans le ventre.

Il déposa délicatement le mammifère au sol, celui-ci devait déjà être bien secoué, et n'en avait pas besoin de plus.

Une légère brise s’était levée présageant mystère et appréhension. S’il est une personne que la demoiselle craint de perdre, c’est bien son petit compagnon. Abandonnée des siens, elle a trouvé réconfort et refuge auprès de Flam. Même s’il ne parle pas, le fennec sait écouter et comprendre, à sa façon. Les humains sont fourbes, ils ne souhaitent que richesse et pouvoir, les choses essentielles de la vie ne leur ressemble pas, ils sont au dessus de vous et moi…Tant de lâcheté en si petite créature face à l’univers, cela en était trop pour Thalis qui, préférant s’imprégner d’un air plus pur avait fui la civilisation à sa façon. Il serait bien imprudent de penser lui enlever son compagnon, irait rôtir en Enfers quiconque tenterait pareil affront. Petit ou gigantesque, elle en ferait sa proie jusqu’à ce que mort s’en suive, même si sa vie devait en dépendre. Le danger, une notion qu’elle ne connaît que trop peu et qui l’amène à des situations des plus extravagantes, à l’image de celle-là même.

Etrange tableau que celui qui vint à se dresser devant les yeux de l’innocente, Flam résidait dans le creux des griffes d’un…Dragon. On contait maintes histoires et frasques des plus étonnantes sur ces êtres immémoriaux mais voir les légendes droit devant vous provoque un tout autre effet. La jeune femme a déjà eu l’occasion de croiser plusieurs spécimens des plus insolites lors de ses traversées bien qu’un animal – méritent-ils réellement cette appellation ? – de cette envergure la laissa coi. Tandis que des flammes venaient de s’éveiller au sein du regard de l’humaine, les propos du dragon furent sans appel. Il parla de son imprudence, de sa capacité à rendre la viande à point pour n’importe quel repas. Son étonnement pouvait se lire au creux de ses lèvres qui esquissèrent l’ombre d’un sourire face à la réparti de ce Messire des cieux.

« Je me proposerai bien pour remplir votre estomac mais je pense être trop fade face à un bon rôti, à moins que les humains vous servent également de collation ? »

S’accroupissant pour permettre à Flam de se loger dans ses bras, encore apeuré par l’étrange incident, ses oreilles se dressèrent tandis qu’il observait sa maîtresse converser avec son précédent possesseur. L’allure noble, on ne mentait donc pas sur les êtres de légendes bien qu’ils soient plus communs qu’elle n’aurait cru. Passer sa vie les pieds sur l’eau vous coupe d’un monde auquel on n’oserait rêver. Les poissons multicolores et géants sont un fait, les oiseaux colorés également mais on croise rarement autre chose que des thons et des sardines au détour d’un cours d’eau. L’air s’était ravivé, offrant quelques bourrasques malvenues aux deux interlocuteurs. Il faudrait passer la nuit et elle n’avait guère envie de festoyer auprès des domestiques éméchés de la carriole c’est pourquoi elle proposa une alternative.

« Merci de ne pas avoir mangé mon ami. Si vous le désirez, on peut faire un marché ? Je suis une quiche et une vraie en matière de feu et autres maniement dans l’art des déplacements. Je ne sais pas où il faut se placer pour dormir en paix ni même attraper ne serait-ce qu’un lapin mais les gens que vous apercevez au loin ont de quoi restaurer un palais. Vous m’offrez de quoi me réchauffer cette nuit et vous faites cuire la viande que je nous apporte ? »

Thalis au cœur meurtri, Thalis au cœur d’enfant. A vrai dire, vous la pensiez solitaire de prime abord, mais elle se refuse à cette monotonie. Cherchant perpétuellement une compagnie inexistante lorsqu’elle se présente, elle ne refuse point. De plus, il ne semblait point boire et point danser jusqu’à s’endormir dans le lac comme ces saoulards plus loin, l’expérience pourrait être enrichissante ?

Le fennec qu'il tenait tout juste à l'instant détala vers l'humaine, apeuré, le dragon sentait bien les sentiments de crainte et de peur des autres êtres proche de lui, de part la grande acuité de ses sens. Il perçut également les angoisses de la jeune femme, il pensait que sa seule présence en était l'origine. La raison en fut tout autre, à l’ instant où elle avait retrouvée son compagnon, le sentiment de crainte qu'elle dégage s'estompa. Et les derniers doutes du dragon sur si ce jeune mammifère était bien le compagnon dont elle parlait furent balayé par les quelques mots en guise de remerciement.
Il ne répondit pas immédiatement à la proposition qui lui était faite, autrement dit, celle de dévorer la jeune femme. Pourquoi ne pas répondre, il c'était tout simplement laissé surprendre par la présence d'humain en ses lieux, stupide se dit il rapidement, après tout il était en territoire humain, la capitale, un immense amas de pierre est de roche ou ils s'entassaient par centaine n'était qu'à quelque battement d'ailes du lac. Pour ce qui était de la dévorer, la réponse s'imposa d'elle même, du courage, elle en avait pour se prétendre à calmer la faim d'un dragon et espérer par la même occasion sauver la vie d'une simple créature. Un telle dévouement était bien futile, le dragon n'avait nullement l'intention d'arracher sa vie pour permettre à la sienne de se poursuivre.
Mais alors que celui-ci allait y répondre, jeune femme reprit la parole, laissant le dragon la gueule entrouverte. Écoutant avec attention chacune des paroles. Il se décida rapidement de la réponse à adopter, même si il ne donna pas clairement sa réponse dans un premier temps.

Et lequel des deux marchés que tu me proposes voudrais-tu que j'accepte ? Le premier ? Celui où vous vous proposer comme pitance. Ou le seconde, qui est sans doute plus favorable pour votre existence.

Le dragon avança à pas lent, formant un cercle à plusieurs reprises autour de la jeune femme, l'observant de haut en bas, notant au passage les deux lames qu'elle portait, malgré la pénombre, il voyait à la perfection. Puis il éclata d'un rire grave à sa réponse. Il jeta un coup d'œil vers le campement des hommes, d'où éclater de nombreux éclata de rire et de voix, se doutant même pas qu'un dragon rodait et pourrait mettre fin aux festivités en une fraction de seconde. Une chance pour eux qu'il n'était pas comme certain de ses confrère avides de faire couler le sang. Il rapporta son attention sur la jeune femme, rapprochant son crâne du sien et fixant de ses yeux bleus celle de son interlocutrice.

C'est avec plaisir que j'accepte, la deuxième bien sur. Je vous laisse la vie sauve, j'ai beaucoup voyagé seul, et je ne suis pas contre un peu de compagnie quand celle-ci ne craint pas la présence d'un dragon. De même, je ne dirais pas non à un bon repas ou je n'aurais pas à traquer une pauvre proie innocente, et les nobles humains, qui ne sont pas pour autant très noble, sont déjà bien assez gras comme ça sur le tas d'or, ils ne vont pas refuser à un dragon un repas dont il a bien besoin. Dans ce cas, je m’occuperais de la cuisson, le feu, c'est mon domaine. Pour ce qui est de dormir, je m'accommode des lieux où je me trouve, donc si dormir sous un ciel étoilé contre le flanc d'un dragon vous va, libre à vous. Il marqua une courte pause.Cependant, si cela ne vous dérange pas, je préfère de loin faire usage du tutoiement, et dans un souci pratique, connaître votre nom.

L’innocente demoiselle qu’elle était en cette soirée retombait dans ses rêves d’adolescente, des rêves de conquête, de magie, découvrir la beauté des horizons et connaître les moindres secrets que peut renfermer cet univers. Il est bien loin le temps des doux souvenirs quand on sait qu’aujourd’hui, elle discute en adulte responsable avec un dragon dont elle devrait se méfier. Ses appréhensions et ses peines ont disparu cependant depuis cette fameuse séparation d’avec les siens, depuis, elle vogue sur le présent, cherchant à s’intégrer à un futur qu’elle ne saurait prédire et dont elle ne s’imagine rien de bon. Le doux réconfort des astres paraissait bien frêle face à certains moments qu’elle avait vécu. Pourtant, l’intérêt soudain de la situation ravivait son esprit de jeune demoiselle en soif de tout savoir. On lui avait conté monts et merveilles, elle en avait vu une partie mais désirait découvrir le reste. Adepte des voyages, elle avait gardé cela en réserve de sa vie passée. Le Dragon ne semblait pas envieux de sa tendre chair alors pourquoi passer une soirée en compagnie de singes protubérants quand on a le loisir de converser avec un être si intéressant ?

Le regard amusé, la donzelle se mit à rire. En train de s’imaginer déjà dans la gueule de son interlocuteur, elle en perdait toute notion du danger. Il était grand certes mais son corps glisserait-il alors le long de l’estomac de l’animal ou devrait-il se munir de couverts pour la couper en morceaux ? Cependant, la réflexion allait s’arrêter là sachant qu’il préférait sa seconde option. Les oreilles de Flam frétillèrent à l’appel de la nourriture, celui-ci couinant à petite dose pour souffler son besoin vital de manger à son tour. Thalis le fit taire d’un regard tandis qu’elle répondait au Dragon.

« Tant que tu ne me manges pas, je pense que je peux avoir confiance et puis, ce ne sont pas toujours ceux qui devraient faire peur de qui nous devrions avoir peur. Je m’appelle Thalis, Thalis Blackwood et lui, ajouta-t-elle en désignant son petit compagnon, c’est Flam. Il montre souvent les dents mais il est adorable au fond. Si tu veux bien m’excuser cependant, je m’en vais quérir notre repas. »

Abandonnant le fennec à la compagnie du dragon, la belle se hâta vers le campement. L’animal ne chercha pas à la suivre trop occupé à scruter Arkys de ses grands yeux intrigués. Tandis que beaucoup reposaient sur le sol, leurs ronflements hantant les lieux, certains s’étaient adonnés à la nage coulée, échouant sur le bord du lac tels des âmes en peine qu’on aurait oublié d’envoyer aux cieux. Laissant le pathétique spectacle derrière ses pas, elle se faufila près de l’avant de la caravane en toute discrétion. L’art et la manière de se déplacer sans être vu faisaient depuis longtemps part entière avec la douce, bien qu’elle pensa beaucoup de monde couchée, elle préférait rester sur ses réserves. Entrouvant le convoi, là où se trouvaient stocker les repas à venir, elle remarqua deux énormes morceaux de viande dont elle ne saurait prédire la provenance. Les deux semblaient raisonnablement lourds et lorsqu’elle hissa ceux-ci vers elle, elle manqua presque de faire tomber ceux-ci à terre. Ainsi, l’un sous le bras, l’autre entre son épaule et sa nuque, elle repartit vers ses deux compères, les quelques derniers mètres qui la séparaient de leur futur lieu de souper finirent de l’achever et elle laissa tomber au sol les morceaux enveloppés, bien trop lourd pour sa maigre carcasse. Bien qu’elle n’avait point dit son dernier mot et tirant un à un les deux paquets à même le sol. Retrouvant ses marques auprès des deux compagnons, elle laissa échapper un soupir de satisfaction.

« C’est à toi de jouer maintenant. Je pense que j’en ai fait un peu plus quand même, c’était lourd ces machins ! »

Oublié le langage habile et passe partout des jours pluvieux, elle pouvait s’abandonner à des manies que peu connaissent.

« Flam aime la viande saignante et moi à point, on peut choisir à la carte ? » ajouta-t-elle en guise de plaisanterie.

Quel étrange dame à qui il avait à faire. Et dire qu'en temps normal, il serait craint et chassé, et uniquement pour la simple et bonne raison de sa nature, celle d'un dragon. Mais cependant, il comprenait bien que son apparence avait de quoi effrayer certain, et que cette crainte s'exprimait par une forme de rejet, l'inconnu fait peur dit-on. Mais voila que cette jeune femme se présentait à lui, sans la moindre peur et l'invitait même à partager son repas. Et il n'avait même pas eu à prendre une forme humaine pour dissimuler sa véritable nature, forme humaine qu'il prenait en cas de nécessité pour éviter d'être fuit de tous. Le dragon était las de ses longs voyages solitaires, certes la beauté des paysages entrevue lui avait apporté beaucoup, mais la compagnie d'un autre être lui manquait énormément. Et les dragons à parcourir les cieux de ce monde son rare au point qu'il n'en a presque vu aucun. Alors voir la jeune femme se présenter à lui sans à avoir à dissimuler ce qu'il est, était une chance inestimable, hors de question de la laisser passer. Le dragon avait même l'espoir de faire un bout de route en sa compagnie.

Pourquoi diable riait-elle en l'observant de la sorte, quelque chose sur le bout du museau ? Pourtant il ne vit rien du coin de l'œil. Un lambeau de chair rester coincer entre ses crocs peut être ? Un rapide coup de langue pour venir lui confirmer l'inverse. Alors pourquoi rire au éclat en le fixant, elle pouvait très bien partager avec lui de petite réflexion amusante. Malgré son apparence féroce, il n'en n'était pas pour autant sérieux, et pouvait s'amuser de petite chose stupide. Mais il n'en dit rien, répondant à son interlocutrice.

La crainte que je te dévore durant ton sommeille est tenace à t'entendre parler, mais tu n'as nulle peur à avoir, tu peux dormir sur tes deux oreilles. Et puis entre nous, cette légende du dragon qui dévore de jeune fille n'a aucun fondement dans la réalité. Il est vrai que j'ai une allure pour le moins effrayante, mais les apparences sont trompeuses, et puis, ça à l'avantage de faire fuir les moins courageux lors d'un combat. Ainsi tu te nomme Thalis, je me présente à mon tour, Arkys. Il se tourna vers le petit fennec, et lui parla comme si celui si comprenait chacun des mots qu'il prononçait. Et merci à toi Flam, car si tu n'avais pas surgie entre mes pattes, je n'aurai peut être jamais rencontrer aussi charmante compagnie.

Pendant que Thalis partit chercher leurs repas, le dragon tourna quelque instant en rond. Il rassembla quelque morceau de bois, et d'un mince jet de flamme sortit de sa gueule béante, il y mit le feu, prenant soin d'éviter de mettre le feu au reste de la clairière. Il mit fin à la vie des quelques flammes qui s'était déclaré hors du feu de camp qu'il avait crée. Pour cela, rien d'aussi simple, la maitrise de son élément qu'était l'eau fut d'une simplicité grâce à quelque sort bien placé.
Mais ce feu n'avait nullement pour but de cuire son repas, au non, le dragon n'aurait pas la patience d'une lente cuisson pour satisfaire les mots de son estomac. La seule raison de vivre de ce feu n'était pour le seul confort de Thalis, à qui il pourrait apporter chaleur et lumière pour la nuit à passer. Cependant le dragon s'installa autour du feu, profitant de la douce chaleur que celui-ci lui apportait. La jeune femme revient les bras chargés, le dragon s'empara d'un morceau de viande et l'examina.

Ceci, lourd ? Pas pour moi du moins, mais après tout, tout est relatif. Pour ce qui est de la cuisson, j'ai bien peur qu'il faudra se contenter de mes goût, le souffle d'un dragon est fait pour décimer ses ennemis, et non un art de précision, du moins pour moi, mais confrère manipulent l'élément qu'est le feu serait éventuellement faire mieux, mais dans notre cas, c'est moi qui choisie.

tenant fermement entre ses griffes la viande, il souffla dessus un long jet de flamme continue durant plusieurs minutes. Pour ensuite déposer au sol une chair carbonisé sur la surface, mais plus tendre dans les couches inférieures. Le deuxième morceau connut le même sort. Tendit que le dragon s'attaqua à le dévorer, il lança entre de bouché un bref, "bon appétit".

[Je lock.]

» Arkys
» Des pertes et des apports...[PV : Oliana, Arkys]

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