Le curieux

[soir du 12 Awyin]

Le fynfrig avait laissé partir la jeune femme qui lui avait servi de guide. Il était plutôt heureux d'avoir trouvé une telle personne dans une ville humaine, c'était une chose à laquelle il ne s'était pas attendu, ou du moins pas attendu de suite. Il observa la double porte face à lui, les gardes d'entrée qui le regardaient du coin de l'oeil plutôt surpris par ce qu'il était, puis l'écriteau. Des instructions simples de respect des lieux, rien de bien changeant. En revanche une bonne initiative pour calmer tous les gêneurs qui ne venaient en ces lieux que par obligation. Il poussa la porte et rentra ne prenant pas en compte les regards curieux insistants qui l'observaient sans même se rendre compte de la gêne pouvant être causée. Il n'en avait cure, il avait l'habitude. Il se dirigea vers le comptoir d'accueil pour s'y présenter. Ses riches vêtements, ses tatouages et sa stature, bien droite prouvaient que l'animal pouvait se montrer plus civilisé qu'un humain s'il le voulait.

Bonjour, je voudrais simplement passer un peu de temps dans votre bibliothèque. J'ai quelques recherches mineures à faire, avant de repartir. Si vous m'acceptez bien sûr, sinon je partirais sans faire d'histoires.

Ruzankairn préparait la fermeture. Il avait une petite visite le soir même. Son assistant, un vieux mage à l'allure sévère, parcourait la salle en demandant aux personnes encore présentes de ranger leur livre ou de remplir la fiche d'emprunt, car la bibliothèque allait fermer.

Le bibliothécaire leva un oeil vers le Fynfrig dès son arrivée. La présence de cette race étant assez rare, il s'agissait toujours pour lui d'une nouvelle possibilité d'observation. Il sut apprécier le respect des règles dont fit preuve le nouveau venu, et ne chercha nullement à l'ennuyer. Si kairn n'avait pas eu une telle vision des choses, il aurait pu remarquer la ressemblance avec sa propre personne, mais ce détail ne s'imposa pas à lui.

"Tout dépend du temps que cela va prendre. Je ferme dans 10mn, mais vous pouvez toujours prendre le temps de repasser demain."

Certes, son attitude était appréciable, mais on ne pouvait pas changer kairn par un simple effet de stature. Il restait malgré tout sec.

10 minutes cela sera effectivement court et loin de moi l'idée de vous ennuyer. Je n'ai pas du voir les horaires à l'entrée, la fatigue du voyage m'a joué des tours je suppose. Je repasserais donc demain si vous m'acceptez toujours.

Le fyngrig s'inclina de nouveau. Il avait parlé en regardant l'elfe droit dans les yeux, par respect. Son ton était relativement doux par rapport aux traits rudes dus à son visage de rapace. Il se dirigea vers la sortie et revînt le lendemain dès l'ouverture, refaisant exactement le même manège que la veille. Il n'y avait pas là de volonté de se faire apprécier plus que les autres, ou accepter plus que les autres. Dans sa tête il savait n'être qu'un animal aux yeux de la majorité de la populace. Mais car il voulait être respecté pour ce qu'il était, il tentait au mieux de respecter les autres.

Kairn n'appréciait guère que l'on soutienne son regard. Mais les manières de l'homme oiseau lui indiquèrent clairement qu'il ne s'agissait pas d'être son égal. On aurait même dit qu'il faisait des efforts pour rester humble. Mais ce qui l'intéressa bien plus fut la forte perturbation de l'Océan qu'il percevait autour de lui. Aucun doute sur le fait qu'il savait en tirer avantage.

Le lendemain, le bibliothécaire était de nouveau à l'oeuvre, feuilletant un ouvrage de magie mineure de l'eau, qu'il avait déjà parcourut à deux reprises, mais il le lisait une nouvelle fois afin de bien retenir les concepts et sorts qui y étaient inscrits. Avec l'expédition importante qui se préparait, il valait mieux qu'il aie plus d'un élément comme allié, et il restait assez impatient d'entamer son apprentissage dans l'aéromancie.

Lorsqu'il vit l'homme oiseau arriver, son entrevue avec lui la veille lui revint parfaitement, en particulier en sentant l'Océan en lui. Désirant savoir jusqu'où allait l'intérêt des livres de son interlocuteur, il répondit à ses salutations.

"Bonjour à vous. Je suis Ruzankairn, le bibliothécaire et gardien de cet endroit. Peut-être me direz-vous de quelles recherches il s'agit, je pourrais sûrement vous aider."

Je ne sais pas...
Je cherche beaucoup de choses sur les arts magiques en général et sur les langages également. Les deux étant liés, connaître la base de toutes ces arcanes permet d'apprendre la mentalité et les mœurs de nombre de pays... ainsi que d'affiner certaines de mes compétences.

*En disant cela le fynfrig ne souhaitait pas éloigner définitivement le bibliothécaire. Il ne savait réellement pas sir l'elfe était apte à l'aider. Ses tatouages n'avaient rien de magique et le peu de magie qu'il sentait en lui restait mineure. Aussi, sans vantardise, il était certain qu'il ne pourrait lui montrer des livres plus poussés que son niveau général en magie.*

Malgré son niveau encore faible, Kairn avait pour lui sa grande capacité mémorielle, et connaissait certaines théories magiques, mais comprenait que certaines personnes, en particulier un mage de sa catégorie, ne livre pas tout à une "novice", comme disaient les autres membres de l'académie.

"Effectivement ce n'est pas très précis. Nous avons des édits de théorie magique, de niveau débutant à expert, bien que ce dernier niveau ne soit réservé à certains élèves. En ce qui concerne les langues, je suppose que vous cherchez plus quelque chose dans les langues anciennes, les langues actuelles étant relativement pauvre en termes de force magique. Nous avons un rayon de dictionnaires et encyclopédies sur les langues antiques, pour peu que cela vous intéresse. Bien entendu.

Pour la mentalité et les moeurs des différentes contrées, je vous conseille plus les atlas, livres d'histoire et essais des différentes époques plutôt que les ouvrages de magie, vous y trouverez plus votre compte. A moins qu'il s'agisse de La magie à travers l'histoire."

Kairn avait du mal avec le mot "magie". Il l'utilisait comme tout un chacun, ayant compris de quoi il s'agissait, mais ne comprenait pas cette appellation si abstraite.

Alors je fouillerais tous ces livres, à la recherche d'ouvrages que je n'ai pas encore lu,pour le simple plaisir de lire^^

Je ne suis pas quelqu'un de difficile, j'aime simplement lire, et apprendre, c'est d'ailleurs pour cette raison que je suis si évasif dans mes recherches. Je ne viens pas d'un peuple humain, et même si j'ai de bonnes connaissances dans la culture draconnique, et dans la culture des nalamis en général, je suis un bien jeune novice en ce qui concerne votre monde à tous, vous les humanoïdes. Je vous remercie de votre aide par ailleurs.

Kairn serra les dents en se voyant relégué au rang "d'humanoïde" avec les autres. Il était au delà de ça, mais il semblait que cette différence, pourtant majeure, n'était guère acceptée. Il se tut, plus pour le ton emprunt de respect du Fynfrig que pour autre chose.

"A votre guise, ce ne sont pas les livres qui manquent. Mais en termes de culture, je vous conseille plus les essais et autres ouvrages philosophiques. Ils sont classés par auteurs et par époques. Si vous en cherchez en particulier, le registre public se trouve près des cartes géographiques, le rayonnage le plus proche de l'entrée."

Visiblement, la discussion touchait à sa fin, mais elle avait été enrichissante pour Kairn. Depuis quelques temps déjà, il cherchait quelqu'un possédant des connaissances supérieures aux siennes. La lecture des livres ne remplaçait pas l'expérience, il en avait conscience. Il devait faire ses propres expériences, et profiter de celle des autres. Ce Fynfrig semblait voyageur, il avait clairement des connaissances supérieures. Et l'Océan coulait en lui.

Je crois donc que je vais m'amuser à simplement me balader entre les rayonnages dans un premier temps. Je ferais mes découvertes petit à petit. Je repasserais durant plusieurs jours et je repartirais ensuite et vous laisserais tranquille si rien d'autre ne me retiens en ville.

Ah maintenant que j'y pense en parlant de cartes géographiques... avez vous un plan de la ville ainsi qu'un plan des régions sauvages des environs s'il vous plaît?

Dès les première lueur de l'aube Miya avait sauté de son lit, avait revêtit ses habits de bibliothécaire et été sortit dans la capitale. Elle avait une idée en tête, et quand cela arrivait rien ne pouvait plus l'arrêter. La veille, sa patronne lui avait parlé de la bibliothèque de l'académie de magie de Ra'Libe. La bibliothèque la plus prestigieuse de la ville. Il n'avait pas fallut très longtemps à Miya pour se décider : il fallait absolument qu'elle la voit et, si possible était, de s'y faire engager. Bien entendu elle aimait beaucoup son lieu de travail actuel mais elle avait déjà lu tous les livres qu'il y avait à lire dedans et maintenant elle avait besoin de renouveau.
C'est donc d'un air joyeux qu'elle arriva devant la dite académie de magie. * j'espère que la bibliothèque est aussi bien qu'on le prêtant * se dit Miya.
Avisant les gardes des deux côté d'une grande porte à doubles entrées Miya sourit et dit :

- Bonjour messieurs ...

C'était peut être bizarre pour d'autres personnes de dire bonjour à des gardes mais pour Miya c'était naturel elle était la politesse et la gentillesse incarné.
Elle entra donc dans la grande bâtisse et se dirigea vers l'accueil.

- Bonjour, dit 'elle une fois arrivé devant le comptoir, on m'a venté les mérites de cet établissement et j'aimerai beaucoup en faire le tour et si possible m'y faire engager. Je suis moi même bibliothécaire dans une petite librairie de cette ville depuis quelques temps et j'aimerai aujourd'hui exercer dans une bibliothèque plus vaste et plus riche. Bien entendu s'il y a un temps d'essai je m'y plierai volentiers.

Ruzankairn allait répondre lorsqu'une jeune fille, visiblement d'origine elfienne, entra et fit un petit discours sur la raison de sa venue. Bien qu'il fit mine de n'y prêter qu'une oreille discrète, il retint, comme d'habitude, chacun de ses mots. Visiter et s'engager? On aurait cru qu'elle parlait de l'armée. Mais un voyage se profilait, et il craignait que son assistant, un homme assez âgé, ne soit pas capable de tenir les lieux en son absence. Mais prudence avant tout, il fallait la tester. Et en si peu de temps, il ne comptait pas jouer la carte de la fausse gentillesse.

Il répondit simplement au Fynfrig :

"Elle sont classé par numéros. Une carte du monde est affichée au dessus, vous verrez les numéros associés aux régions, vous n'aurez plus qu'à trouver."

Il se montrait déjà un peu moins courtois, mais le Fynfrig ne l'intéressait déjà plus. Il en vint à la semi.

"Quant à vous jeune fille, en plus d'interrompre notre conversation, vous semblez rêver éveillée, et vous n'êtes même pas capable de vous présenter avant de demander de l'emploi. Ce n'est pas un marché, ici. Si seul le prestige vous attire, vous pouvez rentrer chez vous."

Une seule chose l'attirait chez cette fille : le faite qu'elle soit une pratiquante du métier, aussi modeste soit-elle. S'il avait eut une vision normale des humanoïdes, il aurait pu la trouver jolie, mais ce genre de concept inepte et inutile ne faisait pas partie de son vocabulaire.

La réponse que lui présenta le jeune elfe de l'accueil la fit sourire. Comme a son habitude elle enregistra les principaux trait de caractère de la personne en face d'elle. L'elfe aurai dorénavant le droit aux mots : direct, froid, mais non hypocrite. Une personne de caractère en résumé. Elle aimait ça, avec ce genre de personne on est toujours sure de ne pas douté de la sincérité des paroles données. Et puis après tout mieux vaut être franc même si cela peut blesser plutôt que hypocrite et parler derrière Le dos des gens.
Elle répondit donc à l'elfe de l'accueil toujours en souriant et en essayant d'être aimable, sans faire fit du ton qu'il avait employé pour lui parler :

- Je vous pris de m'excuser d'avoir interrompu votre conversation et d'avoir manqué à mes obligations. Je me nomme Miya Eilai, je suis loin de rêver éveillée et le prestige ne m'intéresse nullement. Cette bibliothèque aurai été la plus médiocre de toute la ville que je m'y serai quand même présenté si elle contient des livres qui me permettent de m'instruire d'avantage durant mes temps libres. Le travail de bibliothécaire est celui qui m'a toujours le plus attiré et qui fait partit intégrante de ma vie depuis déjà près d'un ans c'est pour cette raison que je souhaite présenter ma candidature pour être employé ici.

Bien qu'ayant parlé d'une voix posée tout le long de sa réponse Miya avait bien appuyé sur la phrase " je suis loin de rêver eveillé " même si cela avait une chance d'ernerver le gérant car aussi aussi gentille soit-elle elle n'aimait pas plus que les autres qu'on lui parle de cette façon et si elle avait une chance de se faire embauché elle tenait à être elle même et non pas se forger une image juste pour être prise. Si elle était embauché il fallait que ce sois pour elle même pas pour du mensonge et du "lèche botte" comme on appel ça. Bien entendu il y avait des limites de language envers un superieur mais sa façon de parler n'avait nullement été impolie elle avait seulement tenu montrer à l'elfe qu'elle n'aimait pas se faire marcher sur les pieds, ce qui était tout à fait naturel.

Face au désintérêt soudain du jeune elfe face à lui, ainsi qu'à l'arrivée de la jeune femme, le fynfrig recula.

Je vois...

Il haussa les épaules, préférant disparaître dans les rayonnages, il avait fort à faire, et ne souhaitait pas lui faire la morale. Après tout il n'était qu'un simple étranger ici. Pire, après analyse du caractère de son hôte et de sa manière d'appréhender ce qui se trouvait autour de lui, il y avait fort à parier que l'individu ne comprendrait pas ses parles. C'était peine perdue, surtout sur un territoire qui lui appartenait. S'il avait pu, l'homme griffon aurait certainement laissé échapper un sourire narquois en ayant cette pensée.

Un sourire sans joie s'afficha sur le visage de Ruzankairn. il remarqua bien sûr le départ du Fynfrig, mais n'y fit pas attention. La jeune fille l'intéressait déjà plus. Un certain caractère, mais jusqu'où pouvait-elle tenir?

"Vous ne manquez pas de souffle, déjà. Mais prétendre que cette bibliothèque ait pu être médiocre va un peu loin. Personne ne s'y serait intéressé. Qui s'intéresserait à un antre du savoir qui ne contient rien d'intéressant, tenu par quelqu'un qui ne fait pas la différence entre un bol de soupe et une page magnifiquement encrée?"

C'était plus ou moins un affront à son encontre. Il espérait clairement toucher l'orgueil de la jeune fille. Jusqu'où irait son humilité feinte?

Décidemment cet elfe été loin d'être aimable il fallait bien l'avouer. De plus plus son sourire été tout ce qu'il y avait de plus faux, même une personne mal voyante s'en serait rendu compte. Il voulait jouer avec elle ?? et bien elle aussi allait entrer dans le jeu, il n'allait pas gagner si facilement.

- Sachez Monsieur, que chaque livre est un chef d'oeuvre en sois même et que si quelqu'un en doute, c'est qu'il n'a pas sa place dans une bibliothèque. De ce fait, il y aurait forcement des personnes qui se seraient intérressé à cette bibliothèque SI elle avait été médiocre, et s'ils ne l'avaient pas fait alors c'est qu'ils n'en vallaient pas la peine, les livres doivent être concidérés comme des trésors non comme de simples et banals outils.
Pour finir, celui qui ne sait pas faire "la différence entre un bol de soupe et une page magnifiquement encrée", est un idiot qui ne devrait même pas avoir le droit d'exercer dans une bibliothèque. Les bols de soupes existent en quantité industriel tandis que les livres, eux, sont uniques. Chaque page d'un livre est comme une oeuvre d'art. Il ne devrait même pas y avoir de comparaison à faire.

Le fait d'avoir insinué qu'elle n'était pas capable de savoir faire la différence entre un bol de soupe et un livre l'avait beaucoup énervé mais elle n'allait pas lâcher si facilement. Elle aimait les livres plus que tout et elle comptait bien le lui faire comprendre.

Facilement énervée, mais avec des arguments de chocs. Dommage qu'elle n'ait pas eu plus de répondant, Kairn aurait presque apprécié. Dans la bibliothèque, plusieurs personnes tâchaient déjà de s'éloigner, certains ne connaissant que trop bien le caractère du gardien des livres, d'autres simplement parce que la situation semblait dégénérer.

"Je vois que vous avez passé ce cap, mais il y a trop d'erreurs dans vos dires, et dans vos manières. Commencez par baisser d'un ton, il s'agit aussi d'une antre du silence et du respect, en premier lieu. Ensuite, désolé de vous décevoir, mais seuls les œuvres originales sont uniques et précieuses. Tant d'ouvrages ont été recopiés, traduits, et interprétés, vous pensez franchement que ces pâles copies ont autant de valeur? Peut-être le sang et l'encre versés pour les refaire, mais seul un original possède la patte et la créativité qui en font une véritable œuvre. Si vous teniez à me présenter un discours que n'importe quel analphabète pourrait dire, ce n'était guère nécessaire. Au pire, vous pourrez toujours laver le sol."

Il ne s'agissait que d'une petite attaque personnelle. il avait pris soin à rester général dans ses dires, afin qu'ils ne puissent être retournés contre lui. Mais selon la réaction qu'elle aurait à cette réplique, il saurait ce qu'il pouvait faire.

Ahah, c'était bien sure évidant que seul les livres originaux étaient uniques, pour elle c'était une évidence elle n'avait donc pas pris la peine de le préciser. S'il croyait qu'il allait l'avoir avec ça c'est qu'il été rendu sénile. De plus, son ton n'était même pas monté d'une seule décibel. Même énervé elle savait garder un minimum de self contrôle. Après tout les seuls idiots étaient ceux qui ne savait pas avoir de la répartit sans agresser oralement leur interlocuteur.

- Même si le prix à payer pour pouvoir avoir le privilège de pouvoir vivre au côté d'ouvrages qui représentent un chef d'œuvre de l'esprit humain, pour pouvoir avoir le plaisir de voir même un simple amateur, grâce aux livres entrer dans des ravissement infinies, ou encore de pouvoir sentir l'odeur, cette douce odeur, suave et chaste, pieuse ou même savante, s'exhalant encore de ces pages noblement touché qui font un livre; alors je laverai le sol avec plaisir.

C'est tout ce qu'elle avait à dire, elle avait dit ce qu'elle pensait. Maintenant si elle ne pouvait pas exercer dans cette bibliothèque alors elle irai voir dans une autre. Bien entendu cela ne l'empêcherai pas de venir lire les livres de cette bibliothèque, car rien ne pouvait le lui interdire, mais elle trouverait ça bête qu'on la compare à toutes ces personnes qui, quand elles ont un livres dans les mains, disent, comme Miya avait pu le lire dans un texte sur les livres qu'elle adorait, : "Ma foi ! que le livre soit riche ou pauvre, entier ou déchiré, qu'il ait appartenu à madame de Sévigné, ou à Bélise ; qu'il sente l'œillet ou le graillon, l'ambre des courtisanes ou le parfum léger de l'honnête femme, c'est toujours un livre..."
Elle avait ces gens en horreur car ils ne savaient pas apprécier un livre pour ce qu'il été. Ils ne respéctaient rien.

Kairn pouvait enfin percer le véritable point de vue de la jeune femme. Ce n'était pas vraiment le même que le sien, mais il avait au moins la preuve qu'elle prendrait soin des livres et de tout ce qui se trouvait dans la bibliothèque. Il ne regrettait qu'une chose : elle aussi portait des chaînes, comme tous, et ses entraves brisaient son jugement. Comme pour tous, il ne pouvait pas lui faire confiance, mais il pouvait faire confiance à sa nature.

"Ambitieuse et amoureuse de la page et de l'encre, vous savez manifestement défendre votre point de vue. Mais vous cédez trop vite...

Suivez-moi dans mon bureau, nous allons voir ce qu'on peut faire de vous."

Il ne souriait plus, n'en sentant plus la nécessité. Après tout, il avait assez fait démonstration de sa propre nature et ne tenait pas à en faire plus. Il appela son assistant, un vieil humain aigri, et lui ordonna de prendre sa place un moment, tandis qu'il prenait l'escalier pour monter à son bureau, à l'étage, que l'on voyait grâce à l'immense baie vitrée qui permettait d'observer la salle même d'en haut. Il vérifiait juste qu'elle le suivait bel et bien.

L'elfe, dont elle ne connaissais toujours pas le nom, avait arrêté de se forcer à sourire. Il été facile à cerné au final. Il suffisait de l'entendre parler des livres pour savoir que c'était sa passion et qu'à leur sujet il été intangible. Et même derrière son masque parfait d'homme sure de lui et désagréable Miya été sure qu'il y avait de la gentillesse. Après tout chacun est fait comme il est, elle ne pouvait pas le juger.
Le bibliothécaire invita Miya à le suivre dans son bureau. Se qu'elle fit.

- Je vous suis. dit-elle

Elle le vit appeler un vieille homme pour le remplacer et marcher vers un escalier un peu plus loin.
En montant l'escalier Miya put apercevoir un bureau à travers une grande baie vitrée mais son observation s'arrêta là car il ne fallait pas qu'elle perde l'elfe de vue. D'ailleurs, ce dernier se retournait fréquemment pour voir si elle suivait.

[ gentil? je suis même pas sûr qu'il connaisse le mot XD ]

Une fois dans le bureau, Kairn tira les rideaux. Rideaux qui n'étaient opaques que d'un côté, ainsi, il pouvait observer la salle sans être vu, ou presque. Il invita la jeune femme à s'asseoir sur un siège de bois devant son bureau de travail. La salle comportait quelques tableaux aux allures mystiques, mais surtout des tentures aux allures riches. Il avait aussi sa bibliothèque personnelle, ne comportant que quelques ouvrages, mais un œil expert se serait rendu compte de leur rareté.

Le bibliothécaire se posa devant son bureau.

"Bien, mademoiselle Miya Eilai. Savoir se défendre est une chose. Quelles sont vos compétences, votre parcours? Je vous écoute, mais je vous conseille d'être convaincante."

Il avait repris ses manières habituelles. Il ne souhaitait pas lui faire de cadeaux, d'ailleurs il ne voyait aucune raison de le faire. Soit elle correspondait, soit il la mettait dehors.

[ Tout le monde à quelque chose de gentil en sois^^même sans le savoir visiblement pour ton perso xD ]

Quand ils furent arrivé dans le bureau, l'elfe désigna un siège en bois devant son bureau à Miya en l'invitant à s'y asoieoir, ce qu'elle fit. Puis il lui demanda son parcour et ses connaissances en bibliothèque.

- J'ai jusqu'ici exercé le métier de bibliothécaire dans seulement deux établissements moyen de Ra'Sibe. Ce métier m'a été enseigné par mon premier employeur, mais bien entendu je n'ai pas la science infuse et donc je ne connais pas encore tout ce qu'il y a à savoir, c'est un fait. Je sais répertorier les livres, les conserver, les ranger et enfin les retrouver très rapidement au besoin. Je sais également conseiller les gens et les aider dans leurs recherches. Et pour finir je m'adapte très vite à un milieu et donc il ne me faut pas plus d'un jour pour être à l'aise dans mon travail.

Les parcours de Miya n'étaient pas extraordinaire, mais jamais aucune personne n'avait eu à redire qoique ce soit sur son travail. Elle était toujours très motivé et se donnait à fond dans ce qu'elle faisait. De plus elle était ivre d'apprendre toujours plus et écoutait toujours attentivement quand on voulait bien prendre la peine de lui enseigner quelque chose. Elle était sure que si elle était accepté ici ce serait une exelente expérience pour elle et que cela l'aiderait encore plus à s'améliorer. Mais allait-on lui en laisser le loisir ??

[ ouais mais chez lui faut creuser très profond alors ^^. Enfin l'est pas méchant non plus ]

Ruzankairn écouta très attentivement la jeune femme. Elle avait les compétences de base du métier, et l'Océan miroitait près d'elle.

"En effet, c'est un profil intéressant. Mais sachez, mademoiselle, que dans une bibliothèque comme celle de l'Académie de Magie de Ra'Sibe, ce n'est pas le gentil voisin ou les copains du quartier qui viennent. On reçoit des personnes du monde entier, qu'il s'agisse de princes ou de mendiants. Certains d'entre eux n'ont aucun respect pour ces lieux, et pour ce qu'ils contiennent. Et c'est là que nous, bibliothécaires, intervenons. Nous sommes là avant tout pour fixer des règles, des limites. Cela ne fait que quelques mois que je suis ici, mais je suis parvenu à mettre un ordre réel ici. Et je tiens à ce que cet ordre soit maintenu. Penser vous avoir assez d'abnégation et de volonté pour tenir tête au plus haut gratin du continent dans le seul but de maintenir l'ordre de ces lieux?"

Kairn s'était en effet forgé une réputation, en particulier dans l'académie elle même, telle qu'on disait que même si une armée de démons entrait dans la bibliothèque, ils les forceraient à s'essuyer les pieds à l'entrée, à se laver les mains et à respecter le silence des lieux.

[ déjà fait sur un autre forum, si si ]

[ Moi je pense qu'au final il est pas méchant du tout il aime se faire respecter c'est tout^^ et c'est normal lol ]

L'elfe tenait à ce que la bibliothèque reste propres, silencieuse et respecté par tout le monde, que ces personnes soient riches, pauvres ou même très haut placé dans la hiérarchie de ce continent. Elle été d'accord. Elle aussi savait se faire respecter et faire respecter l'ordre dans un lieu quand il le fallait. Après tout n'avait elle pas déjà mis dehors un Nalamis faisant deux fois sa taille et son poids parce que celui-ci faisait un boucan infernale dans la bibliothèque où elle exerçait avant ? et s'il n'y avait eu que ça ...

- Je suis en effet prête à faire respecter l'ordre dans cette bibliothèque, et ce à n'importe qu'elle prix, je ne manque pas de volonté. Qu'il s'agisse d'une personne noble ou non cela ne fait aucun différence pour moi. Les règles sont les règles, et elles s'adressent à tous sans distinction et sans exeption. C'est toujours comme ça que j'ai fonctionné.

Elle se fichait pas mal que les visiteurs qui viendraient dans cette bibliothèque soient des princes, des nobles ... Pour elle une fois que des gens mettent un pied dans une bibliothèque ils deviennent "égaux" et donc sont tous régis par les même lois. Après tout pourquoi on imposerait des règles à certaines personnes et pas à d'autre ??

Kairn la sonda du regard, cherchant en elle les mensonges ou autres supercheries.

"Vous semblez douée pour me paraphraser, mais ce n'est guère une qualité. Toutefois, vous semblez sûre de vous, bien que ce ne soit pas une preuve. Seuls vos actes le diront. Je vais vous donner une chance.

Des affaires m'obligent à quitter les lieux temporairement, l'affaire d'un mois ou deux, tout au plus. Durant cette période, vous serez sous les ordres de mon assistant, Rupert Nelwÿn. Il vous expliquera votre rôle en fonction des besoins du moment. J'attends de vous une parfaite obéissance de ses ordres dans la limite des règles imposées dans cet établissement.

Mais attention, toute règle implique qu'on la respecte avant de la faire respecter. Il s'agit d'un lieu bien tenu, et qui bien que très strict, jouit d'une très bonne réputation. J'entends que cette réputation soit conservée.

Des questions?"

Le bibliothécaire s'était montré très insistant sur la réputation de la bibliothèque de l'Académie. Il s'agissait de son code de conduite : être parfaitement inattaquable.

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