Marcher longtemps n'était pas si difficile que je ne l'avais imaginer. Soit on ne marchait pas bien vite mais à force de tambouriner le sol pas toujours égale et facile j'avais un peu mal aux pieds. Le bon point c'est que cela aurait pu être pire, mon boulot me forçais à tenir debout à longueur de temps et j'avais un tempérament agité de nature, en bref je passais toutes mes journée à m'activer et bouger alors je tenais plutôt bien le voyage. En fin de compte voyager était des plus plaisant, surtout que j'adorais être en pleine nature. Chose qui me manquait cruellement auparavant. Là j'étais vraiment dans mon élément, les soucis envolés et simplement la pleine liberté ! Le pur bonheur.

Je jetai un regard vers mon camarade de route. La seule chose qui m'embêtait réellement était... tout bonnement la discussion. difficile de faire des conversations quand on ne fait que tout répondre le plus simplement du monde sans rien ajouter. Il parlait d'ailleurs très peu de lui... Ça m'a beaucoup frustrée jusque là, mais je n'avais pas encore dis mon dernier mot. J'allais bien finir par le rendre bavard un peu non de... foi de Nayumi ! J'allais d'ailleurs ouvrir le dialogue quand...

- Nayumi ça te dit de faire une pause au bord de l'eau?

- Hé ?

Je jetai un regard aux environs. Réalisant avec surprise qu'on se trouvait en effet près du lac je me traitai d'imbécile une bonne dizaine de fois. Mais quelle... Je faisais ! Je soupirai et tournai mon regard vers Fënyl pour lui répondre, mais il était déjà parti au bord de l'eau remplir sa gourde. enfin non il avait déjà fini puisqu'il se releva. Prenant ma gourde je décidai d'en faire de même, et alors que je remplissais la mienne me m'aperçus d'un étrange phénomène.

Il... Parlait à un oiseau là ?!

-Apportes-tu des nouvelles mon ami?

- Bizarre ! " soufflai-je tout bas, les yeux arrondis, interloquée.

Je m'étais arrêtée dans mon geste en observant la scène insolite. L'oiseau... On aurait vraiment dit qu'il parlait, enfin à sa façon mais... Et Fënyl faisait vraiment comme s'il comprenait. Hallucinant. Et puis l'oiseau s'envola. Reposant la gourde au sol j'eus une moue perplexe en constatant que celui-ci revenait comme si de rien n'était. A lieu de répondre à sa question je me surpris à... rire, un rire léger et doux. Juste un éclat de bonheur et d'amusement. Je me repris toutefois assez vite mais rien n'enleva la lueur de malice dans mes yeux.

- Dis donc, j'ai de quoi être jalouse là, tu as l'air de t'intéresser beaucoup aux petits oiseaux ! " me moquais-je gentiment, avant de reprendre, plus sérieusement : " Ça me plais beaucoup, pour répondre à ta question. L'air pur, la liberté, et la marche n'est si terrible que ça et...

Je m'interrompis, ayant entendu des bruits de pas. très légers cependant mais mon ouïe était un bon atout non négligeable. Je haussai les épaules, bah peut importe ce n'était pas bien grave. Cependant je voulais m'expliquer.

- Je crois que nous ne sommes pas seuls.

Le Raptor marchait depuis plusieurs heures, silencieux, seul le bruit de ses griffes résonants sur la terre pouvait trahir sa présence, même si pourtant, des années de chasse avaient faites que le Nalami était beaucoup plus silencieux qu'auparavant. La bataille était passée, le calme après la tempête... non. Le calme après le cyclone. Le reptile marchait donc, sans but précis, traversant plaines et déserts, forêts et rivières. Black Bird, étonement calme, semblait flotter sur l'épaule gauche de John -chacun ses habitudes- au gré des mouvement de ce dernier. Pourtant le faucon n'était plus aussi bien installé qu'avant, en effet, avant la bataille, un forgeron de talent lui avait forgé une armure sur mesure, et John n'éprouvait aucun besoin de l'enlever, car même si cela faisait peu de temps qu'il la portait, le Nalami éprouvait déjà un certain attachement envers cette armure de métal, magnifique seconde peau, lui ayant déjà plusieurs fois sauvé la vie.

Soudain, le Raptor s'arrêta. Black Bird, surpris, trébucha sur le dos du Nalami, allant s'écraser contre son cou. Ash oscillait la tête, l'inclinant doucement de gauche à droite, tel un oiseau. Une odeur lui ai été parvenu, deux semis et un nalami. Non, deux semis uniquement. Mais John ne devait pas avoir été reperé, ou peut-être bien que si, si le deuxième Semi était à moitié Nalami, il avait peut-être reperé une odeur, ou quelque chose comme ça. Peu importe, les combats avaient extenués John, même quelques jours après, il ne se sentait pas d'humeur à se battre. Au début preservé des étrangers par une petite rangée de buissons épais, il concentra ses derrières forces, prit du recul, avant de franchir le barrage d'un seul saut, à une distance raisonnable de Misaki et Nayumi afin de se prévenir de toute attaque non réfléchie. Se réceptionnant en pliant les pattes au maximum, mais ne pouvant s'empêcher un sifflement de douleur, le choc avait été brutal et la réception n'était pas une de ses plus belles. Ne se préocuppant pas des deux Semis, le Raptor se mit lapper l'eau de l'Etang, la sentant descendre dans sa gorge, regénératrice. Le Faucon s'était envolé avant le saut, mais il était revenu se percher sur l'épaule du reptile peu après, et tout à coup, Black Bird tourna la tête vers les deux Semis, les fixant de ses petits yeux noirs, avant de lancer un cri strident, ouvrant son bec au grand maximum, cri effrayant et signe de mauvaise augure chez les aventuriers perdus. Mais le Raptor releva la tête, la tournant en maximum, pour refermer ses crocs près des plumes du volatile, signal qu'il devait se taire. En effet, après ça, le faucon noir s'écarta de quelques centimètres, se taisant, mais fixant toujours les deux semis. Les oreilles du Nalami étaient usées, usées par les cris, les plaintes, les sifflement, les hurlements. Les images lui revenaient toujours en tête. Tant de morts... Et pourtant, semblant en forme physiquement alors qu'il se remettait à boire, les séquelles de la bataille étaient bien visibles sur le Raptor. Armure rayée, peau écorchée, plaies à peine refermées. Il faisait presque peine à voir.

Le Raptor continuait à boire, et l'avantage quand les yeux se trouvaient sur le côté de la tête, c'est que même sans s'arrêter de lapper l'eau, il pouvait observer les réactions des Semis, le premier avait relâché la garde son épée, et s'était présenté. Aucune réaction de la part du Raptor. Voilà bien longtemps qu'il n'avait entendu pareille réaction, si peu hostile. Mais soudain, la deuxième Semi se précipita vers John. Prudent, à l'instar de Nayumi, le Nalami releva la tête, faisant un petit bond en arrière, courbant sa queue et sa tête, formant un demi-cercle, pliant ses pattes, position parfaite pour une contre-attaque, avant de lancement un sifflement de surprise, sifflement typique des Raptors, mais bien sûr, chez les non-connaisseurs, leurs sifflements se ressemblaient tous, mais une fois tous identifiés, les sifflements formaient un immense language complexe, un trésor pour les amateurs.

Pourtant, Nayumi se mit à fouiller dans un sac, bredouillant quelques mots. John comprit qu'elle cherchait de quoi soigner ses quelques blessures encore ouvertes, bien qu'elle ne furent pas si nombreuses. Le Raptor, au début sur ses gardes, relâcha la pression sanguine, il se coucha à terre, fatigué par le voyage. Il finit enfin par déclarer, de sa voix grave et posée, comme à son habitude.

-Vous êtes bien imprudente, jeune Semie. Peu de gens se seraient approché d'un Raptor si près, et si vite. J'admire votre courage, même si la frontière entre le courage et la folie est infime. Je suis John. Raptor, comme vous pouvez remarquer.

Les yeux du reptile pétillaient d'intelligence, il observait les deux Semis, tandis que le faucon, lui, s'était envolé, observant la scène d'un oeil omniscient, perché en haut d'une branche.

Je relevai la tête pour observer le Raptor. Je réalisais seulement maintenant qu'il s'était couché au sol, il paraissait d'ailleurs fatigué. Je pouvais supposer aisément que celle-ci avait un lien avec ses blessures. Quelqu'un, ou plus probablement plusieurs l'avaient sans doute attaqué et par la suite surement poussé à s'enfuir assez loin. Ce n'était qu'une théorie et j'avais de grande chances de me tromper et dans cette hypothèse là qui auraient été les agresseurs et pourquoi attaquer le Nalami ? Mais trêve de pensées abracadabrantes, mon interlocuteur s'étant présenté j'allais prendre la parole et en faire de même.

- Que ce soit folie ou courage, je savais, ou du moins m'en doutais fortement, que vous ne me feriez rien. A cela plusieurs raisons : Pourquoi un Nalami ferait du mal à ses semblables, bien que je le suis qu'à moitié ? Ma certitude ne relève simplement que de votre attitude. Se mettre ainsi à découvert sans montrer d'agressivité montrait clairement vos intentions si ce n'est amical, du moins aucunement agressives.
En tout cas enchantée John, je me présente à mon tour Nayumi.

Je lui offrit un sourire, léger et amical, et me remis à chercher dans ma trousse de soin. Pendant ce temps Fënyl s'était avancé et s'adressait au Nalami, je n'y pris pas grande attention, et, ayant trouvé ce que je cherchais, m'exprimai à nouveau.

- Je ne sais pas d'où vous vous êtes fait ces blessures mais je ne vais pas vous importuné avec ça, seulement il est mauvais de laisser de telles plaies s'infecter. "

Tout en nettoyant et désinfectant les blessures je portais une oreille à la discussion des deux autres.

[ Vraiment désolée du gros retard =S ]

-Vos actes et votre raisonnement vous honorent, Nayumi. Nul doute que vous ayez raison. Je me suis fourvoyé en pensant que mes blessures se refermeraient plus vite, sans s'infecter. Mon jugement a été altéré par la gu... ... Par la marche et la fatigue, j'imagine.

Nayumi s'affairait à désinfecter les plaies et les panser soigneusement mais elle écoutait tout aussi attentivement. L'histoire du Nalami l'intéressait vraiment et la jeune fille ne voulait pas en perdre une miette. Elle hochait la tête avec un léger sourire à ses premières paroles et le laissa poursuivre, silencieuse, soucieuse de ne pas l'interrompre. Elle eut un léger froncement de sourcils lorsque l'homme, allant prononcer un mot, se reprit. Elle savait qu'elle n'avait pas imaginé ce qu'elle avait entendu. "Gu" ? Aussitôt elle s'empressa de chercher des mots adéquate mais tous lui semblaient incorrectes et parfaitement ridicules dans cette situation, jusqu'à tomber sur "guerre". Nayumi ne savait pas si elle faisait preuve de paranoïa et d'inquiétude hors de propos ou bien si cela pouvait réellement s'avérer être le cas. Il avait de belles blessures et il portait une armure. Coïncidence ?

La Semie eut un léger sursaut lorsque l'oiseau de John se posa tout près d'elle. La jeune fille jeta un regard interrogateur à son maitre puis doux à l'animal, comme pour lui dire qu'il pouvait lui faire confiance, si tel n'était pas le cas. Elle prit un temps à l'observer, ou plutôt l'admirer, car le faucon était vraiment beau, mais pas assez à son goût : Le volatile venait de se poser sur son épaule.

-Veuillez excuser mon compagnon volant. Il lui faut un peu de temps pour comprendre les intentions de quelqu'un d'autre que moi.

Encore une fois elle resta silencieuse mais lui fit signe que ce n'était rien. Au lieu de s'exprimer elle levait une main vers l'animal quêtant son approbation pour le toucher. Alors qu'elle avait son attention tournée vers le bel oiseau elle ne fit pas attention à la réponse de Fënyl. Elle en retint vaguement qu'il s'excusait de sa méfiance. Pour le reste, elle n'y prêtait plus vraiment attention.

-Nayumi tu veux que je t'aide en essayant de refermer les blessures? Je suis pas guérisseur, mais je connais quelques petits sorts.

Il fallut un temps à Nayumi pour réaliser ses paroles. La jeune fille était en train de se demander s'il elle ne devrait pas interroger le Nalami, car, bien qu'elle pas trop fait attention, son ami n'avait pas eut l'air intrigué lorsque l'homme avait esquivé un vérité... Et celle-ci, elle voudrait bien la connaitre. Peut être pour se rassurer. Elle leva la tête vers le Semi et fit signe que non, ponctué d'une simple phrase :

- Non ça ira, j'ai presque terminé et rien ne vaut la veille méthode.

Après une courte hésitation, elle finit par laisser échapper la question qui lui brulait les lèvres.

- Tout à l'heure, vous avez bien faillit dire "guerre" ou je me trompe ?

[ Pardon de l'énorme retard =/ J'ai eu un moment où j'avais plus l'envie, et autres raisons personnelles mais bon je susi relancée je pense
Et oui, j'ai changé de personne, cette fois ce n'est plus "je" ^^ )

-Je m'excuse pour ma part d'avoir été méfiant...et peut-être, je pense, un peu agressif.

La pupille du reptile s'affina, avant qu'il ne réponde d'un ton sec.

-Je ne recherche pas d'excuses, je... n'en mérite pas.

Après être revenu d'une guerre, on ne méritait pas de recevoir de quelquonques excuses. Aussi peu enclin à a violence soit-on, après s'être engagé dans une bataille, si tant est que l'on sortait vivant, ce n'était ni en se cachant, ni en faisant le pacifiste avec une pancarte "Peace and Love" au milieu du no man's land, c'était en se battant. Il répondit à Nayu d'un ton plus calme.

-Car oui, j'allais bien dire guerre. Et si j'en juge par votre mine déconfite, vous n'étiez pas au courant, plus surprenant encore, venant d'une nalamie, à demi-elfe ou pas.

Le Raptor expira sans se cacher. Il pensait que cette guerre n'était plus un secret pour personne. Ses talents de conteur n'était pas des plus remarquables, mais si Nayu avait posée cette question, c'est qu'elle voulait des précisions et pas seulement un "oui".

-Il y a de ça quelques semaines, un malentendu a éclaté. Un Nalami a tenté d'assassiner Isaac. Il a échoué. Ca a déclenché une guerre. Dont je suis acteur, vous vous en douterez. Une escarmouche a éclaté, non loin d'ici, une attaqe de camp humain, pas plus d'un trentaine selon le Deuxième Bureau, la routine quoi. C'est ce dernier qui a voulu qu'on attaque de plein jour : "Pour prouver que les Nalamis n'ont peur de rien" qu'il disait l'autre porte-parole du Bureau. "Monsieur" Dante qu'il se faisait appeller. Une belle petite ordure celui-là, j'irais lui dire deux mots qu'on je retournerais à la maison. On est tombé sur plus d'un bataillon. Ils étaient au courant, cachés, on a commencé l'attaque de la "trentaine d'hommes" et ils nous sont tombés dessus. Tout le monde est mort... sauf moi. Ca va lui faire drôle au "Dante" de voir revenir quelqu'un, il va faire une drôle de tête, ce sera marrant. Et puis me voilà ici.

Nayu ayant terminé de soigner les quelques blessures du reptile, il se redressa, plus fièrement qu'à son arrivée. Sur la plaque d'armure de poitrine du Nalami, en haut, près du cou, il y avait deux pierres précieuses, incrustées dans le métal. C'était l'insigne chez les Nalamis. C'est John qui commmandait l'escouade chargée d'attaquer les humains, c'est lui qui les avaient précipités dans ce piège, sans rien voir. Ils lui faisaient confiance, et n'avait rien vu venir, ils les avaient trahis, alors que son dernier Nalami debout, son fidèle Lieutenant, se battait pour faire gagner un peu de temps au Raptor, pour qu'il puisse s'enfuir, John n'avait même pas eu le cran de refuser et de rester, mourir avec ses hommes. Il avait tourné le dos, courbé l'échine devant l'ennemi. Maintenant, ces humains dénués de sens de l'honneur, devaient brandir les corps des Nalamis en haut de leur tête, se vantant chacun d'avoir tuer la "vermine", tous ses soldats étaient morts, portés comme des trophées, et John n'était même pas avec eux. Pour se rapeller de cet évènement, il n'avait plus que ses souvenirs, et une balafre à l'oeil gauche, maigre tribut comparé à ses camarades.