En quête de réponses... [Pv : Arkys, Shanira]

11 0ctÿn

Le soir tombait. Au fur et à mesure des pas de Dan Liang, le rayons du Soleil changeaient. De jaune, la lumière devint plus rouge. L'horizon se couvrit de cette couleur presque sanguine. Il ne subsistait qu'un point doré qui flottait paisiblement à l'ouest, au-dessus de... Ra'Sibe. La capitale était en vue. Ses remparts entaillaient de plus en plus l'astre diurne. Ses rayons implacables s'acharnaient sur les pierres, les illuminant de milles nuances. Le monde prenait une teinte irréelle. Plus rien ne semblait bouger, le tout suspendu à la course du Soleil. Oliana ralentit elle-même sa respiration. Le crépuscule enfin ! La chaleur et la lumière, trop intenses, étaient devenues pour elle un mal physique notable. Cachée sous sa cape elle avait essayé d'y échapper tant bien que mal. Toutefois cela n'avait marché que moyennement. La lumière avait peu-être disparu un peu sous la cape, mais la chaleur s'en était accru d'autant. Elle espérait néanmoins que si elle n'avait échappé aussi bien qu'elle l'aurait voulu à son mal, les autres membres n'aient pas sentit son malaise.
La fraîcheur étendit enfin sa toile sur les Terres, accompagnée par des zones d'ombres qui n'arrêtait pas de grandir. La pénombre, incertaine un instant plus tôt, n'hésita plus à fouler les endroits les plus inaccessibles. Au moment où le Soleil disparut complétement derrière les remparts, ses rayons de sang s'éteignant sur la pierre. L'ombre s'étala sur toute la surface du paysage qui fut noyé dans le noir. En quelques secondes elle avait tout recouvert.
Oliana arrêta Dan Liang. Devant elle, la seule tache de lumière alentour. Le seul endroit encore capable de subsister. Lueur vacillante, la capitale impressionna la jeune elfe. Toutes ses constructions, ces lumières, ... Oliana songea qu'elle avait largement sous-estimé le nombre d'habitants qui peuplaient la ville. Et ceci fut confirmé par le brouhaha croisant qui montait de Ra'Sibe. Des voix, toujours plus de voix... Tant de monde lui donnait la chair de poule. Où allait donc finir sa chère solitude ? Écrasée par une marée humaine ? Et les constructions étaient si grandes, si nombreuses ! Elle n'avait jamais rien vu de tel, depuis au moins 25 ans. Elle se sentait effacée par une telle ampleur. et ce capharnaüm qu'elle devinait déjà incessant ! Tout ce bruit, tout ces gens... c'était trop !
Elle hésitait sur la conduite à suivre. Elle avait bien le choix de mener sa vie comme elle l'entendait, non ? Une petite voix en elle lui murmurait qu'elle pouvait toujours repartir en arrière. Aller se cacher dans une forêt lointaine, traverser la mer et partir visiter le désert, rejoindre même, pourquoi pas, les Terres oubliées ou les Plaines nalamies, d'où elle pourrait juger de l'étendue de l'Ombre. Mais surtout elle pourrait s'installer sur le littoral, au bord de l'océan, qu'elle avait toujours voir. Se construire une cabane et commencer une longue vie de paisible solitude... Mais en son fort intérieur, elle savait qu'elle ne pouvait pas repartir en arrière, et que depuis la veille cette possibilité lui était déjà devenue impossible. C'était irréalisable, son passé et son destin, ligués contre elle, s'acharnaient à présent à lui tracer un voie, qu'elle savait devoir suivre jusqu'à la fin de ses jours. Elle n'avait jamais ressenti une telle impression d'impuissance face à son futur. Cela l'effraya encore plus. Son instinct prenait les décisions à sa place à présent. En plus de perdre sa solitude elle perdait aussi sa liberté. Sa vie passée importait-elle tant pour qu'elle en perde son libre-arbitre ? En tout cas c'était une certitude, d'ici quelques minutes elle passerait les portes de la capitale.
Dan Liang tourna la tête vers sa maîtresse, ses oreilles rabattues sur l'arrière du crâne. Il devait s'apercevoir que quelque chose la troublait et elle s'en voulu que ce fut si évident. Toute à ses pensées, elle caressa distraitement la tête de sa monture.
*Calme Dan Liang. Calme. Rassures-toi il n'y a rien, je suis juste préoccupée. *
Murmure s'agita sur sa robe. Il vit des aller-retours sur son col, ses ailes battait frénétiquement. Il allait prendre son envol. Soucieuse, la jeune elfe le regarda faire. Depuis une heure environ, il s'envolait très loin, sans réapparaître pendant plusieurs minutes. À son retour, il s'intallait à sa place favorite sur sa robe et restait immobile durant le même laps de temps. Suivait ensuite une courte période où il s'agitait pour reprendre cette attitude cyclique. Oliana s'inquiétait pour lui. Il n'avait jamais eu une attitude aussi étrange. Et elle ne pouvait s'empêcher de penser que son attitude ressemblait à celle d'un éclaireur, en beaucoup plus rapide, ce qui pouvait être normal au vu de la vitesse à laquelle il pouvait voler. Si elle n'avait pas était elle même éclaireur quelques années plus tôt dans un convoie pour gagner un peu d'argent, elle n'aurait peut-être pas fait ce parallèle. Toutefois, comment Murmure pouvait-il ainsi prendre l'initiative de partir en éclaireur. En éclaireur pourquoi ? Sentait-il un danger ?
Le petit papillon s'envola dans un trait de lumière bleu. Fondu dans la masse noire du paysage, il disparut en direction de la capitale.
*Fais attention Murmure *
Le vague à l'âme, elle dirigea ses pensées vers son groupe. Il fallait organiser leur arrivée.
Comptes-tu prendre forme humaine Arkys ? Shanira, restes proche du groupe d'accord ?
Elle ne désirait là que de maigres précisions. Des précisions sur lesquelles ils s'étaient déjà mis d'accord certes. Si elle posait ces questions à vrai dire, c'était moins pour ces informations que pour meubler une conversation. Elle avait besoin d'évacuer son stress dans des paroles, de quelque nature qu'elles soient.
Elle jeta un nouveau regard à la capitale. Si grande, si bruyante si... familière. Ce sentiment la troubla plus encore que sa crainte. Pourquoi familière ? Elle n'avait jamais mis les pieds dans cet endroit-ci des Terres... Elle fouilla sa mémoire et sentit encore une fois les souvenirs revenus la veille s'agiter une nouvelle fois dans son esprit, sans pour autant refaire surface. Qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Encore des questions. N'en finirait-elle jamais de la harceler ?

Le dragon était resté hésitant durant toute la courte traversée pour se rendre à la capitale humaine, à plusieurs reprises il fut tenté de se dérober à cette tâche dont il devait s’acquitter. Il l'avait promit à Oliana, qu'il l'accompagnerai, il n'allait donc pas se défiler. Puis il se voyait pas le moins du monde s'enfuir, sous le regard de l'elfe, non, il ne supporterait pas de lui faire cette peine, puis si il voyait son regard remplit de tristesse à son départ, c'est à lui aussi que ça aurait fait du mal.
Alors préférant éviter une telle situation, le dragon voulut atteindre la cité des humains avant qu'il n'ait plus la motivation pour se mêler à eux. Suite à leur discutions au bord du lac, le dragon avait donc instinctivement prit la voie des airs, s'arrachant du sol d'un puissant battement d'ailes. Mais il ne lui fallut qu'un bref instant pour se rendre compte, que voyager ainsi serait inadapté vis-à-vis de ses compagnons de route. Pour lui, voler c'était tout naturel, ce qui était déjà moins le cas pour Oliana et Shanira. Même à cheval, le dragon se déplaçait plus vite.
Il fut donc obligé de se déplacer autrement, il revient donc vite à la hauteur du groupe et marchant à leurs côtés. Hélas, à ses yeux, le chemin n'en devenait que plus long, mais dans tous les cas, à un moment ou à un autre, il aurait attendu, que ce soit aux portes de la ville le temps qu'on le rattrape ou alors en marchant.

Une fois le rythme de la marche prit, le mouvement devenu machinal, le dragon se perdit dans ses pensées, qu'allait-il donc faire une fois en ville ? Protéger l'elfe ? Là pas de doute, mais sinon, rien ne l'avait jusqu'ici attiré en ce lieu. Sans vraiment trouver de réponse, la voix de l'elfe va le tirer de ses songes. Prendre forme humaine, oui elle avait raison, il était grand temps. Alors que la nuit tombait, les remparts de la cité se dessinaient à l'horizon, la route était presque finie, et inutile d'alerter les gardes par l'approche d'un dragon, le mot d'ordre était discrétion pour cette visite.
Sans dire un mot, Arkys s'éloigna, resta immobile, ne regardant même pas si le groupe l'attendait ou continuait sa route. Il avait besoin de concentration, car prendre forme humaine, voilà une chose qu'il n'avait pas fait depuis fort longtemps, sans doute cela allait lui donner quelques difficultés. Après un effort de concentration, et en se basant sur quelques souvenirs, le dragon entama sa métamorphose. Elle fut accomplit en l'espace d'un instant, son corps prenant la forme voulue. Mais Arkys se sentait exténué, haletant sous l'effort fournit. Et encore, si il pouvait voir son visage, il aurait constaté que ce n'était pas un succès complet, car seul ses yeux de dragon restaient présent, évidement, adaptés à la taille humaine.
Pour ce qui était du reste de son apparence, c'était un humain des plus classiques, passe partout, ce qu'il voulait. Cheveux courts, aux couleurs de ses écailles, corpulence moyenne, et paradoxalement, la peau blanche, couleur qui se ne trouvait pas sous sa forme de dragon. Pour ce qui était des vêtements, le dragon se cachait sous une longue cape aussi sombre que la nuit, la tête recouverte d'une capuche de la même teinte, distinguant à peine son visage, une tenue qu'il allait bien avec le mage qu'il était.

Ces bipèdes, vraiment quelque chose, ils se sentaient vraiment obligés de se servir que de la moitié de leurs membres pour se déplacer ? Car pour un dragon qui a passé la majeure partie, et même la totalité de son existence à se mouvoir d'une autre façon, le changement soudain était perturbant. Et l'absence de queue rendait tout déplacement bien plus ardu, c'était pourtant plus simple pour l'équilibre. Équilibre qu'Arkys peinait à trouver, ce ne fut qu'après quelques essais infructueux que le dragon s'approcha maladroitement du groupe. Quoi que, une fois arrivé à hauteur d'Oliana et Shanira, le dragon commençait déjà à mieux maîtriser cette forme dont il n'était pas habitué.

Comme demandé, me voilà sous ... Arkys eut un sentiment de mal-être avec une pointe de dégoût à cette pensée. Puis il reprit, désabusé. ... Forme humaine.

Le monde semblait si différent sous cette forme, même perturbant pour le dragon, tout semblait plus grand, rien que le cheval de l'elfe, alors qu'un instant plus tôt il le surplombait, voila que maintenant que le dragon pouvait s'en servir comme monture. Drôle de pensée d’ailleurs, il se voyait surtout être chevauché, pas l'inverse, encore il fallait que quelqu'un reste en vie assez longtemps pour prétendre être monté sur son dos. Cela serait sans doute une expérience étrange, et aussi amusante à vivre.
Surtout que la monture d'Oliana ne semblait pas le moins du monde effrayée par le dragon, c'était bien lui qui était venu chercher son aide après tout. Une lueur amusée passant dans son regard, qu'il dissipa bien vite, croisant les doigts comme faisaient les bipèdes par coutume en espérant ne pas avoir été remarqué. Il resta près du groupe, reprenant sa marche en direction de la ville.

Shanira regarda devant elle l'étendue du ciel rougeoyant, et baissa les yeux. Les rayons d'une lumière intense faisait souffrir la nalamie qui avait grandit à l'ombre des arbres, dans les bois. Et ses yeux clairs en étaient d'autant plus fragile par cette couleur que n'importe qu'elle autres prunelles. Elle releva un regard neutre vers les rempart de pierre et la ville. Ra'Sibe.
Penser qu'elle s'y rendait peut-être pour la dernière fois lui faisait du bien et la calmait quelque peu, penser qu'elle y allait aussi pour une durée limitée s'ajoutait à sa sérénité. Mais ce qui lui faisait le plus de bien, c'était de revoir Plume d'Or, un oiseau de brume et pourtant si réelle pour Shanira, elle l'aimait autant qu'un ami de sa race, il faisait partie d'elle comme elle faisait partie de lui. Chacune de ses émotions parvenait à l'oiseau, mais rien à la nalamie depuis qu'elle l'avait perdu de vue.
Cela importait plus pour elle de le savoir en vie que de le revoir, si cela pouvait accroître son bonheur. Plume d'Or, comme elle l'avait appelé, avait un ramage au couleur du précieux métal et se voyait facilement à une distance considérable, elle priait pour qu'il ne lui soit rien arrivé et qu'au moins rien n'indique le contraire à la Capitale humaine. Autant le retrouver vivant, et se rendre à Ra'Sibe les poings aussi serrés que des étaux, et le coeur ouvert pour parvenir sans rien craindre à son compagnon, et laisser au plus vite le silence des longs voyage en groupe, pour celui des trajets solitaire.
En effet, jusqu'à maintenant, aucun d'Oliana ou d'Arkys n'avait prononcé une parole et cela l'inquiétait quelque peu. Ou ils n'avaient pas parlé, ou au vu de la distance qui séparait le dragon et l'elfe de la nalamie, elle avançait beaucoup trop lentement pour entendre la moindre parole.
Le profond silence étouffait Shanira qui se sentait au plus mal. Trempée par la sueur, elle marchait difficilement pour suivre le groupe mais n'allait pas tarder à lâcher. Elle se demander si vraiment elle tiendrait jusqu'à Ra'sibe et la réponse pour elle était une évidence.
*Non, tu n'arrivera pas là-bas, tu ne peux pas y aller !*
Le mal intérieur était si douloureux qu'elle sentit monter en elle une affreuse migraine. Pour ne rien arranger quelques minutes plus tard elle se sentit encaisser un violent coup dans les côtes, mais en réalité, rien ne lui était arrivé, et ce fût de trop, elle marchait toujours péniblement, une main en éventail sur la source de sa douleur et appliquait sur la paume de l'eau fraîche d'une gourde.
*Pourquoi tout ceci maintenant, alors que je suis si proche du but, de mon oiseau?*
Encore une fois à ses questions elle ne trouvait aucune réponse. Shanira continuait de marcher, péniblement certes, mais elle devait retrouver Plume d'Or, et accompagner Oliana jusqu'à la Capitale, où, comme la nalamie, elle craignait de se rendre.
*Mais en même temps si je crains ce qui peut se passer là-bas, je ne devrais pas m'y rendre... courage !*
Elle se rassura elle-même par les moyens dont-elle disposait et pensait quelque fois à parler avec l'elfe et le dragon.
Bien loin maintenant, le problème était qu'il n'allait pas l'entendre, et donc il fallait qu'elle rattrape son retard au plus vite. Dans un effort de volonté elle se transforma en louve, sachant qu'elle aurait une excuse pour ne pas dialoguer sous cette forme, mais qu'elle devrait vite en changer. À l'allure où elle avançait, évidement la Capitale lui paraissait lointaine, mais le dragon-lui, le plus rapide, s'en approchait, et la ville humaine n'était plus qu'à quelques mètres. Incapable d'adopter le rythme de marche d'Arkys, elle se cantonna au sien, un peu plus rapide sous forme de louve.
Un bruit, soudain, étrangement étouffé par le manque de force de la nalamie, elle eut l'impression que l'elfe parlait, demandait quelques chose, et même si ce n'était pas important, elle voulait tout de même savoir de quoi il s'agissait.
Elle se mit à trottiner jusqu'à l'elfe, puis reprit sa forme humaine.

Excuse moi, j'étais trop loin pour t'entendre, mais il me semble que tu demandais quelque chose

Un peu plus en forme par cette mise en mouvement soudaine, Shanira tenta de se rappeler, des ébauches de mot mais... Enfin elle parvint à reconstruire entièrement la phrase, l'elfe demandait au dragon si il comptait prendre forme humaine, pour ce qui était de la nalamie elle lui indiquait simplement de ne pas s'éloigner. Shanira réfléchit briévement à ce qu'elle comptait faire en premier une fois arrivée à la Capitale.

Bien, Oliana, il va falloir que je m'éloigne rapidement, et peut-être que je sorte de Ra'Sibe si la Capitale ne me donne pas d'information sur l'endroit où serait Plume d'Or, mon oiseau, et la raison pour laquelle je me rend à Ra'Sibe. Franchement je l'ai vu disparaître là-bas, mais il est rapide et pas inconscient, il aurait pu sortir de la ville, je veux le retrouver, lie ces éléments l'un à l'autre et cela fait que je ferais peut-être comme lui. Ensuite, Arkys il vaudrait mieux que tu prenne forme humaine, bien que ces derniers n'oseraient pas s'en prendre à toi, je doute que tu sois bien accueillit, donc... enfin, c'est toi qui juge de ce qui est le meilleur, mais Oliana et moi te donnons juste un conseil

Elle inspira et se concentra sur ce qui s'étendait devant elle : la Capitale, et derrière, tout ces humains... Elle était dégouttée et un peu déçue, mais que voulait elle en même temps? Une ville humaine, il n'y a rien d'autre que : des bâtiments, des humains, et tout ce qui se lie à eux. Mais voilà, Shanira détestait ces êtres qu'elle estimait dépourvu de coeur quand il s'agissait des nalamis ou, en fait, d'autres individu qu'eux.
*Ces humains se sentent ils toujours obligés de ne penser qu'à eux et à leur créations?*
Bien par exemple, alors que le fils de l'Empereur avait était tué par les nalamis, et bien le peuple de bipède avait froidement abattu des centaines de membres de son peuple à elle, rien n'empêchait les mi-animaux de se venger. Aussi elle ne comptait pas prendre part à l'affrontement, mais soutenir l'armée par les moyens dont elle disposait.
Le dragon prit alors un drôle d'air. Elle le vit s'éloigner. Shanira stoppa, elle attendit le dragon qui, et bien quand il revint... était-ce vraiment lui? Et bien oui, qui d'autre, mais il était... humain. La jeune nalamie savait qu'un dragon n'avait pas qu'une seule forme. Homme simple, cela impressionnait quelque peu la jeune nalamie, et voilà que lui semblait, vraiment dégouté, oui, pourtant... enfin, la Capitale était en vue, sortant de ces reflexions, elle adopta un pas rapide pour arriver à la hauteur du dragon et de l'elfe.

Excuse moi, j'étais trop loin pour t'entendre, mais il me semble que tu demandais quelque chose
Je te demandais justement de rester avec le groupe. Les êtres humains n'ont pas un flair exceptionnel à ce qu'on dit mais il va falloir que nous soyons vigilents.
Éspérons que Shanira suivrait ses conseils, il allait à présent être impératif de passer inaperçus. Cela était évidemment tout aussi important du côté de Arkys, et la nalamie de manqua pas de le lui rappeler. Elle apporta également quelques précisions utiles quant à sa situation. Ils devraient s'organiser pour l'action du groupe.
Elle allait en dire deux mots à Arkys lorsque celui-ci se détourna. En quelques enjambées il était quasiment hors de vue.
*Que fait-il ?, se demanda-t-elle*
Le dragon se volatilisa. Une seconde de surprise laissa Oliana perplexe. Comment un dragon pouvait-il disparaître de la sorte ? Il mesurait tout de même quatre mètres, ce n'était pas rien !
La réponse vint à elle naturellement, un instant plus tard. Une silhouette humaine approchait.
*Bien sûr, il s'est transformé. J'aurais dû y penser*
Avec le noir alentour, il lui était toutefois impossible de discerner ses traits. Il lui fallut prendre encore un peu son mal en patience avant que la lune, rapidement montée dans le ciel, ne l'éclaire. Caché sous une cape noire, on ne voyait pratiquement rien de lui, mis à part une démarche peu assurée. La jeune elfe se demanda si cela était dû à sa transformation. Peut-être certains dragons avaient-ils plus de mal à revenir sous forme humaine. Elle imagina un court instant quel effet cela pouvait bien faire de changer de physionomie en quelques secondes. Passer de quatre à deux pattes, perdre ailes et queue... le changement devait être total et pertubant. Elle fut à ce moment bien contente de sa condition elfique, normale, simple... rectiligne. Une ligne droite qu'elle aimait à conserver dans n'importe quelle situation, n'importe quelle décision. Ceci était peut-être dû à sa perte de mémoire qui avait imposé à la ligne de sa vie une cassure irréparable. Que cela ne se reproduise jamais... voila ce qui importait vraiment.
L'air frais continuait de lui infuser ses vertues appaisantes. L'espace autour d'elle était à présent un baume de bien-être rassurant et réconfortant. Fermant les yeux un instant, elle se laissa emporter par la douce caresse du vent léger. Lorsqu'elle releva ses paupières, Arkys avait rejoint le groupe.
Comme demandé me voilà sous... Forme humaine
Curieuse, son regard s'attarda sur son visage et le détailla en silence. Il était si étrange de constater que sa peau portait une couleur tout à fait contradictoire avec celle de ses écailles... C'était quelque peu troublant au début, surtout qu'un dragon et un homme n'ont aucun point commun physique. Ses yeux tombèrent finalement sur ceux de son voisin. Eux n'avaient pas changé.
Sachant qu'observer les gens pouvait être une forme d'impolitesse, elle préfèra ne pas laisser trainer son regard trop longtemps. Toutefois, elle ne put s'empêcher de faire part de ses constatations à Arkys.
C'est normal que tu ais les mêmes yeux sous forme humaine que sous forme draconique ?
Bon trève de bavardage... Ne fallait-il pas qu'elle lui parle de quelque chose tout à l'heure ? Regards alentour, mémoire défaillante... De quoi pouvait-il bien s'agir ? C'est lorsqu'elle se tourna vers Shanira qu'elle se souvint.
Au fait Arkys, Shanira me parlait tout-à-l'heure de ses projets concernant le voyage à la capitale. Il serait dangereux pour elle de voyager seule. Si je dois partir de mon côté, voudras-tu l'accompagner ? Je crois que ça vaudrait mieux.
Oliana était convaincue de ce qu'elle disait, pourtant elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au coeur en prononçant ces mots. Elle ne connaissait Arkys que depuis quelques heures à peine, mais se passer de sa présence lui semblait à présent improbable. Étrange... Elle n'avait jamais eu cette impression jusqu'à présent avec les personnes qu'elle avait connu. Un présentiment ? Peut-être... Elle verrait très certainement ce qu'il en adviendrait d'ici les jours à venir.
Son regard s'appuya une nouvelle fois sur l'homme auquel elle faisait face. Elle avait confiance en lui, ce qui allait contre tous ses principes par rapport aux inconnus. Tant pis, elle était presque certaine de ne pas avoir tort dans son choix.
Enfin, c'est sur Shanira que son attention se porta. Elle lui sourit avant de proposer :
Bien, je pense qu'on peut se remettre en route.
Malgré tous les reproches faits à sa race, la nalamie ne semblait pas coller à l'image qu'on en donnait. Elle paraissait gentille, et l'elfe se réjouissais de pouvoir faire un bout de route avec elle également.
Puis, sans attendre de réponses à aucune de ses questions, elle talonna Dan Liang, ralentissant son rythme. Un dragon ne menait plus la marche à présent, il fallait s'adapter. C'est ce moment-là que choisit Murmure pour refaire surface. Cette fois encore il se posa sur sa robe et cessa de bouger, dans un repos imperturbable. Que lui arrivait-il ? Oliana aurait bien voulu lui venir en aide, si seulement elle avait su ce qui lui arrivait.
En se rapprochant des remparts, le bruit repéré un peu plus tôt s'accrut. Les oreilles de la jeune elfe esquissèrent un mouvement, comme pour se rabattre sur le crâne. Voilà qui commençait à faire monter l'appréhension de l'habituée à la solitude. Bien... profonde respiration. De toute façon, elle avance.

Arkys ne dit rien pendant un moment, pensif, même plus, il était complètement absorbé dans les méandres de son esprit. Humain, il était sous forme humaine, il y a encore deux jours, lui demander de faire une telle transformation, et il aurait rit à celui qui aurait osé lui lancer une telle proposition, et maintenant, il l'était, étrange, pourquoi Oliana avait réussit là où d'autre avait échoué. Il sentait quelque chose dans son aura, qui lui disait, ou plutôt lui hurlait de l'accompagné, même jusque chez les hommes.
Justement, ce fut l'elfe, qui en lui adressant la parole, le fit revenir à la réalité. Retrouvant cette apparence d'homme, à laquelle il peinait à s’accommoder, ses sens était brouiller, sans doute un temps d'adaptation, tout comme le fait que tout semblait bien plus grand à ses yeux. Justement, ses yeux, c'était le détail sur lequel insista Oliana. Il était les mêmes que sous sa forme de dragon. Impossible, ça ne devait pas être le cas, et pourtant ... Il ne s'en était même pas rendu compte. Il tira frénétiquement sur sa capuche, cherchant à davantage se cacher dessous, et masquer à la vu de tous ses yeux de dragon.

Non, ce n'est pas normal. Il poussa un long soupir, déçu. Je suis tellement rouillé que je ne suis plus capable de prendre une forme humaine convenable, je devrais redoubler de prudence une fois en ville.

Oui, il avait comprit que Shanira partirait de son côté pour retrouver son compagnon de route, et même si Arkys aurait préféré de loin qu'ils restent réunit, pensant qu'il valait mieux éviter de se disperser, il ne pouvait pas non plus imposer ses choix aux autres. Cependant, il gardait le choix d’accompagné qui bon lui semblait, n'ayant pas de tâche précise à accomplir en ce lieu. De toute façon, son choix était déjà fait, avant même que la question soit posée.

Non, si on doit se séparer, c'est toi que j'accompagne, j'ai juré en t'accompagnant de te protéger, et c'est ce que je vais faire, et pour cela, je dois rester avec toi. Shanira est pleine de ressource, je suis sur qu'elle s'en sortira. Mais je pense qu'il serait plus judicieux de tous rester ensemble.

Ceci dit, il attendit, que le groupe retourne à son avancé vers la cité humaine. Oliana finit par donner une instruction allant dans ce sens. Le dragon ne dit pas un mot, et s'exécuta. Marchant à pas rapide, prendre l'habitude des mouvements de ce corps si différent de celui d'un dragon venait bien plus vite que ce qu'il avait pensé. La posture était plus souple, plus sûr aussi, l'équilibre mieux maîtrise, le dragon s'en réjouit. Sa démarche hésitant aurait été suspecte pour un garde de la ville.
Justement, celle-ci approchait vite, et au fil des pas, il se retrouva au pied des remparts, se dressant face au dragon, froid et immobile. C'était absurde d'ailleurs, ce n’était pas avec ça qu'ils pouvaient arrêter un dragon, si celui-ci avait décidé de mettre le veux à la ville, ses ailes l'auraient porté au-dessus sans le moindre effort. Il eu envie de rire devant l’inutilité de la construction.
Mais il se tenait tout de même devant l'entré, une large ouverture permettant le passage d'homme, de bêtes et de marchandises. Entré étroitement surveillé par des gars tournant en rond sans fin, se qui agaça bien vite Arkys de les voir tourner en rond. Excepté les gardes, il n'y avait pas de mouvement, personne ne traversait les portes de la cité à une telle heure. Le dragon regarda derrière lui, voir où était le reste du groupe, attendant que ces deux compagnons de route soit à sa hauteur. Puis il tira une fois de plus sur sa capuche, cherchant à dissimuler ses yeux, à force, ça risquait de devenir une manie. Et maintenant, il fallait encore attendre, il n'aimait guère attendre, et encore moins dans une telle situation.

[HRP : Désolé pour cette longue attente avant ma réponse ^^]

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*Souvenirs, souvenirs ...*
Shanira essayait de se rappeler un temps soit peu ce qu'elle avait pu rater, faire de travers, pour que tout ce qui lui tenait à coeur disparaisse. Son matériel de Calligraphie ne la quittait plus depuis qu'elle avait choisi de vaquer à cette occupation, et tout cela pour qu'un matin anodin où elle va chercher de quoi se nourrir en une minute de chasse, il lui soit dérobé, et pas restitué depuis. Quoi qu'il en soit, hors de question pour elle de continuer sa route sans son oiseau et son matériel. Donc elle allait commencer ses recherches à la Capitale, et peut-être qu'elle n'aurait besoin que de un ou deux jours, mais avec l'astuce de Plume d'Or, il serait étrange qu'il soit resté près du danger, la possibilité la plus probable était bien qu'il soit sortit de Ra'Sibe. Sur cette pensée « fort agréable » il faut l'avouer, elle marcha un peu plus vite, comme si son esprit transmettait ses pensées sous forme de paroles, et qu'Oliana et Arkys la voyait comme un livre ouvert.
*Les gens sont tous différents, mais après tout cela fait à peine quelques heures qu'on se connais ... finit de douter d'eux, ils sont mes compagnons de route de toute manière !*
Donc, si même en eux elle ne pouvait plus avoir confiance, à qui ou à quoi se raccrocher ? La réponse lui vint comme une évidence.
*En ce à quoi j'accordai toute mon attention avant de les connaître bien sûr ! ... Choses qui ne sont plus ici, que me reste-t-il ? ... Rien, avoir confiance et ce au moins le temps que je sois avec eux*
Bien, elle jeta un coup d'oeil en arrière et observa les deux silhouettes se mouvant dans l'air tiède de cette nuit d'Octÿn. Rien ne laissait présager qu'un événement les pousseraient à user de stratagème divers pour échapper à une situation des plus embêtante, et pourtant ... Ils atteignirent bientôt tout les trois les remparts de Ra'Sibe, Shanira en tête. Il fallait s'y attendre, des gardes étaient là, immobiles. La jeune Nalamie arriva devant eux, tenta d'entrer mais leur position empêchaient son passage, elle déclara d'une voix neutre :
-Nous souhaiterions passer, mes compagnons et moi !
Puis elle recula un peu pour laisser au gardes l'opportunité de s'écarter. Seulement l'un d'entre fit ce qu'il ne fallait pas, il posa son regard sur Oliana, et devina qu'elle était une elfe car ses oreilles longues et pointues étaient en évidence. Ensuite, un autre s'approcha d'Arkys, le huma et le devina dragon. L'erreur fatale aurait était que Shanira se laisse elle aussi éxaminer de la sorte, et que son apparence humaine ne fasse rien au fait que l'on découvre sa race. Elle s'écarta et tenta d'éviter le regard des gardes, comme elle avait peur, ses yeux changèrent de couleur, et prirent peu à peu une teinte d'un violet intense dont elle se serait volontiers passé. Cette couleur aurait pu la trahir mais elle cacha ses yeux avec une de ses mains. Le garde le plus près d'elle fût surprit de cette réaction, et sembla deviner le manège.
-Ôte ta main, qu'as-tu, pourquoi fais-tu ainsi ?
Shanira envisagea une réponse qui pourrais fonctionner et déclara maladivement :
-La lueur de la Lune, j'ai bien peur qu'elle affecte mes yeux à un tel point que je n'y voit casiment plus rien, ma main sert à les abriter de la lumière.
Le garde peu convaincu s'approcha un peu plus d'elle et tenta de relever sa main, mais elle refusa de la bouger, et le garde fronça les sourcils. Shanira état contrariée que son stratagème ne semble fonstionner, dans une ultime tentative elle ôta sa main, se forçant au calme. À son grand réconfort ils étaient de nouveau bleus ciels, et en plus, la lueur de la lune lui offrait l'avantage de les rendre plus clairs, presque blancs. Elle releva la tête et dit d'une voix assurée :
Vous le voyez bien, laissez nous passer, s'il vous plait, j'ai à faire à la Capitale !
Elle saisit sa chance, profitant du dialogue elle indiqua à Arkys et Oliana d'entrer, du temps que les gardes portaient tous leur attention sur elle. Puis après cela, elle cria :
-Eh ! Là-bas, voyez, ils s'enfuient, des criminels, des voleurs, avec l'une de vos arme !
Elle déroba ledit objet de la ceinture du garde qui tâta son fourreau : vide. Il s'élancèrent tous les trois à la poursuite des voleurs inexistant, et Shanira passa les remparts. Sachant que si elle était retrouvée, elle encourait une belle sanction, mais pour l'heure elle devait retrouver l'elfe et le dragon. Ce fût là que commencèrent les véritables ennuis : elle chercha et finit par les retrouver, mais un groupes d'hommes visiblement ivres remarquèrent le symbole royale sur l'épée à la ceinture de la Nalamie. L'un d'eux s'approcha et tendit sa main tremblante vers l'arme.
-Qu'est-ce c'est ça ?
Shanira repoussa le membre et recula.
-Rien qui vous concerne !
Elle tenta de continuer son chemin, mais un second humain s'avança vers le petit groupe et cette fois, c'est le cheval d'Oliana qui leur tappa dans l'oeil.
-Belle bête que v'la! T'la trouvé où ?
Shanira agacée, prit le dessus sur les hommes :
-On y va !
Elle partit en courant dans les rues, en espérant que Arkys et Oliana, et eux seuls, la suivent.

Les remparts, vus de près, étaient impressionnants. C'était bien la construction la plus grande qu'elle ait jamais vu, ou du moins qu'elle se souvienne. Les blocs de pierres soudés les uns aux autres semblaient défier quiconque de prendre la ville d'assaut. Chose que bien évidemment Oliana ne comptait pas faire, mais par contre ce gigantesque mur interdisait un repli rapide et furtif en dehors de Ra'Sibe, ce qui aurait pu la géner...
Arkys allait l'accompagner à elle, si Shanira désirait s'éloigner du groupe. Choix qui, sans qu'elle se l'explique, a rassurait, mais en même temps lui paraissait étrange. Shanira avait besoin de plus de protection qu'elle. En même temps il était vrai que c'était elle qu'Arkys avait promis d'accompagner... Un bruit troubla ses reflexions. À deux pas, Shanira avait pris la tête du groupe et négociait leur entrée dans la capitale. Tout avait l'air d'aller, la nalamie concervant ses distances et parlant avec calme. Sauf que ce qui devait arriver arriva. Un garde se tourna vers l'elfe et, d'abord inattentif, laissa passer son regard sur elle sans y prêter attention. Toutefois il revint, intense, pour la dévisager. Sa pâleur, ses oreilles... si les gardes n'aimaient pas les étrangers leur pasage était compromis. Oliana préfèra garder ses distances, faisant légèrement glisser son arc en cas de problème, d'autant plus que l'un des gardes semblait avoir repéré Arkys.
L'elfe observa alors la suite des événements depuis son poste, immobile. La nalamie commença par protéger ses yeux, puis après quelques paroles échangées, elle ôta sa main de son visage. Et soudain elle se saisit de l'épée de l'un des gardes, lui criant qu'on venait de lui voler.
*Bonne stratégie...*
La nalamie s'avança rapidement, le passage était libre. Oliana la suivit, se rapprochant d'elle. Toutefois, elle finit par la perdre de vue dans un groupe de passant. Où était-ell passée ? La jeune elfe se dressa sur sa selle pour avoir plus de chances de l'apercevoir. La foule éparse était tout de même importante pour un soir, et retrouver quelqu'un était difficile. Elle mit ses yeux à rude épreuve pour scrupter la foule. Mais cela ne lui servit à rien, puisque ce fut Murmure qui, en s'envolant une nouvelle fois pour d'autres horizons, lui indiqua la direction à suivre. Il survola la nalamie qui se trouvait près d'un groupe d'hommes à l'air peu engageant. Oliana descendit de cheval et la rejoignit, au moment où celle-ci se retournait vers elle.
Un premier homme interpela la nalamie à cause de son épée, puis un second à cause de Dan Liang. Son blanc éclatant l'avait alerté.
*Mince...*
Shanira parut s'énerver et se tourna une nouvelle fois, ordonna le départ. Oliana marqua un instant de surprise durant lequel elle s'arrêta au milieu des hommes, bousculée par moments. Et le signal se fit dans sa tête lorsque la nalamie détalla. Elle jeta un regard à Arkys pour lui faire signe de la suivre et remonta en selle. Elle talonna alors Dan Liang et le lança à la poursuite de Shanira à travers un ensemble de ruelles d'abord larges puis étroites. La nalamie courait vite, mais elle finit toute fois par la dépasser.
Vite, cria-t-elle aux deux autres.
*Bon et maintenant on fait quoi ? Les humains nous suivent, et même s'ils sont moins rapides ils connaissent mieux la ville. Ils peuvent trouver comment nous pièger. Je ne sais pas ce qu'ils nous veulent, mais il nous faut trouver un endroit où nous cacher.*
Oliana fit tourner Dan Liang dans tous les sens, jusqu'à apercevoir la devanture d'une auberge. Elle sut d'avance que c'était là qu'ils devaient se cacher. Maintenant que les humains étaient distancés de peu, il fallait faire vite. Sauf qu'elle ne pouvait entrer dans une auberge avec son cheval, il lui fallait trouver une écurie.
*Autant en profiter pour faire diversion pas vrai Dan Liang. On va entrainer les humains plus loin. On ne risque rien de toute façon, on va plus vite qu'eux !*
Entrez dans cette auberge ! Je vais laisser Dan Liang dans une écurie. J'en profite pour faire diversion !
L'elfe fit alors volter sa monture en sens inverse et revint sur ses pas, lançant son cheval au galop au beau milieu du groupe de ses poursuivants bien décidée à semer le trouble parmis eux. Elle ralentit quelques secondes son rythme pour qu'ils pensent avoir une chance de la ratrapper. Puis elle repartit encore plus vite, bien décidée à trouver son écurie et à semer les hommes.

Il se trouvait donc au pied des imposants remparts de la cité humaine. Jamais le dragon n'aurait cru à avoir à poser les pattes en ce lieu, et pourtant le voici. Malgré la pénombre nocturne, Arkys les distinguait à la perfection ces murs de pierre qui s'obstinait à lui barrer la route. Le seul point d'entré était une ouverture éclairé par des torches projetant un mince halo de lumière et dont le crépitement des flammes venaient briser le silence.
Mais rentrer par la grande porte sans être vu aurait été trop facile, et le destin en décida autrement. Car l'entré était bien évidement gardé, et quand la Nalami s'approcha pour tenter sa chance, se fut uniquement le grincement métallique des armures qu'elle eu pour réponse, les gardes lui barrant la route. Le dragon eu un mauvais présentement, mais pas le temps de d'agir, et voilà qu'un autre était venu l'examiner. Quel imprudent, s'approcher si près d'un dragon sans la moindre inquiétude, si il avait voulu, Arkys lui aurait déjà brisé le cou, et ce n’était pas l'envie qui lui manquait d'infliger un tel sort à un membre de ce peuple dont bon nombre de méfait était parvenue à ses oreilles. Mais il ne lui donna pas la mort, d'un car faire couler le sang sans raison était contre sa nature, et de deux car ça lui aurait attiré plus d'ennuis qu'autre chose. Puis l'humain finit par comprendre sa véritable nature, accompagné d'un mouvement de recule, ce qui esquissa un sourire au dragon.

Durant cette brève distraction, il en avait oublié Shanira, qui avait opté pour une diversion et permettre le passage d'Oliana et lui-même en ville. Le dragon se demanda un instant comment la Nalami elle allait rentrer dans la cité, mais il ne lui fallut guère de temps à attendre pour qu'elle mette en œuvre une autre ruse qui eu l'effet voulu.
Les rues semblait calme, en apparence, car le dragon fit l'erreur de s'attarder sur l'observation du son nouvel environnement. Réaction normal pour lui, la curiosité ayant prit le dessus. Sauf que voilà, des groupes d'homme s'en prenait déjà à Oliana et Shanira. Mais les deux filles avaient réussit à se défaire de leurs assaillant et fuyaient déjà, Oliana faisant virevolter sa monture. Le dragon sous forme humain se mit à courir pour les rattraper, et quand il fut à autour de la Nalami, l'elfe leur indiqua de se réfugier dans une auberge. Le dragon n'aimait pas l'idée de la laisser seul face à un danger, même si il n'était pas grand, mais cependant il s'exécuta tout de même à l'ordre. Il agrippa Shanira au poignet, et s’engouffra à l'intérieur.

Suite à leurs entré, la dizaine de personne présent se retournèrent pour les dévisager un instant, avant de se retourner et de reprendre leurs conversations. Arkys referma la porte, pour aller s'isoler avec la Nalami dans un coin de la salle plongé en dans la pénombre. Le dragon tira une chaise et s'affala dessus. Le bois qui constituait la chaise était rongé par les années, et bancale, le dragon n'avait pas pour habitude d'utiliser se genre d'objet mais que sa chaise soit bancale l’exaspérait déjà. Et la table devant lui était dans le même triste état, comme la plupart du mobilier. Ce lieu était loin d'inspirer la richesse et la propreté, c'était même l'inverse, avec pour clientèle des humains en piteuse état venant se réfugier dans l'alcool. Et l'air lui même était oppressant, étouffant, lui qui était habitué à l'air pur de la nature ... Il était loin de se sentir à son aise ici, et encore moins de savoir Oliana dehors, à ce propos il informa Shanira.

Si elle ne revient pas dans quelques minutes, je retourne la chercher, mais toi tu ne bouges pas dans ce cas.

Shanira courait, vite, très vite, et bientôt les deux autres la suivirent. Connaître les rues aurait été un net avantage pour Arkys et Oliana, avantage saisit par la nalamie, qui savait bien que les hommes devaient connaître la Capitale, mais ils semblaient trop saoul pour que cela leur serve à quelque chose. Après avoir longtemps courut à en perdre haleine elle vit Oliana faire demi tour, et faire tourner sa monture dans tout les sens, sans doute pour déstabiliser les hommes autour d'elle, et partir ensuite à vive allure vers un autre côté de la rue ou il se trouvaient. Là elle leur indiqua d'entrer dans une auberge non loin, et d'y rester le temps qu'elle trouve une écurie où laisser Dan Liang.
Non sans protester, Shanira fut obligée d'entrer dans le lieu, car le dragon la tirait par le bras. Dés le premier pas fait à l'intérieur, toute joie qu'elle avait pu accumulée jusque là disparu instantanément. Le lieu était terne, sombre, et guère engageant. Tout les clients étaient à éviter rien qu'à voir la dizaine de verre vide sur la table de chacun, l'état du mobilier était aussi à ajouter, déconcertant de penser que Oliana avait voulu qu'ils entre là dedans. À en voir l'expression du dragon lorsqu'il prit place sur une chaise, il trouvé lui aussi le lieu repoussant. Et c'était peu dire, car il examina sa chaise, et elle se demandait comment une chose aussi usée pouvait supporté le poids d'une personne. Shanira s'assit à son tour, ils étaient dans la partie la plus sombre, impossible de distinguer clairement leur visage. Pourtant celui de Shanira à ce moment était une perle, on eu jamais vu pareil expression : du dégoût, de l'incompréhension accompagné d'une magnifique grimace. Elle aurait tout donné ou presque pour sortir de ce lieu, et lorsque le dragon lui annonça qu'il comptait partir à la recherche d'Oliana et la laisser, si l'elfe n'était pas revenue bientôt, son visage se tordit encore plus, pour finalement redevenir normal. Elle batailla ferme pour que son ton reste plus ou moins neutre, pourtant il restait une pointe de dégoût.

Arkys, si tu sors d'ici je viens avec toi, hors de question que je reste seule dans ce lieu, c'est clair ? C'est contraire à chacun de mes principes, jusqu'au dernier ...

Elle agita bêtement son petit doigt à sa dernière phrase pour montrer combien quitter les lieux lui tenait à coeur ... mais après réflexion, elle n'avait pas besoin de son autorisation pour sortir, donc elle ferait ce qui lui plairait de faire, même si cela déplaisait au dragon. Ensuite elle examina la table avec attention, sans vraiment que ce soit son but premier ou qu'elle veuille absolument avoir une nouvelle déception, mais elle ferait cela le temps du patienter qu'Arkys lui réponde. C'est vrai qu'elle s'attendait à ce qu'il l'en dissuade, donc si elle comptait faire le contraire, à quoi lui servait-il d'écouter l'avis du dragon, là aussi, elle prenait cela pour une sorte de distraction, elle allait sortir quoi qu'il en soit, donc autant avoir son avis sur la question, trouver les bon argument, et quitter les lieux comme à son habitude, dan sla joie et la bonne humeur.

*J'ai toujours fais comme ça, j'écoute personne d'autre que moi, c'est pas maintenant que ça va changer*

Ça suffit, pas question de le laisser partir si elle ne venait pas, attendre, ne lui restait plus qu'attendre qu'Arkys lui réponde, qu'Oliana revienne ou que le dragon parte suivit de la nalamie.

À bride abattue, Dan Liang galopait le plus vite possible. Oliana avait semé ses poursuivants depuis longtemps mais ne faisait toujours pas ralentir sa monture, de peur qu'ils aient pris un racourcis et ne la dépassent d'un moment à un autre. Malgré cette course, l'elfe restait étonnemment calme. Accrochée à son cheval, elle le dirigeait uniquement avec les genoux pour plus de maniabilité et slalomait interminablement entre les ruelles. Son regard survola les étals fermés de marchands ambulants, les quelques passants qui la fixaient sur son passage d'un regard incrédule. La nuit lui voilait de nombreuses zones masquées à la lumière de la lune. La scène paraissait presque improblable, noyée qu'elle était dans la pénombre ou dans la lumière suivant les endroits. Les étoiles luisaient avec une puissance étrange dans le ciel. Mais peut-être tout cela était-il seulement dû à la vitesse à laquelle elle chevauchait.
Des bruits de hennissement lui donnèrent le signal de l'arrêt. Elle se laissa glisser du dos de Dan Liang et avança vers l'écurie.
Bon, tu resteras là pour la durée de mon séjour à Ra'Sibe d'accord ?
Le cheval rapprocha sa tête de la sienne et dressa les oreilles, comme s'il s'attendait à ce que ça maitresse répéte ce qu'elle venait de dire, et qu'il s'aperçoive qu'elle ne lui avait en fait pas annoncé qu'elle allait l'abandonner là, seul, en pleine nuit.
Ne t'en fais pas, tout va bien se passer !
L'elfe le caressa un moment avant de poursuivre son chemin. Elle poussa une porte à double-battant et entra. L'intérieur était désert, mis à part les autres chevaux qui hennissaient et renaclaient dans tous les coins.
Il y a quelqu'un ?
Pas de réponse. Simplement quelques minutes interminables plus tard, un bruit dans une pièce annexe, et une lumière qui s'approchait. Un jeune palfrenier, pas plus de 18 ans, entra alors avec un chandelier à la main. Il détailla l'elfe d'un drôle d'air puis porta son attention sur le cheval.
Vous voulez me le laisser ?
Oui.
Le palfrenier déposa le chandelier sur une table et saisit la longe du cheval, le menant dans un box un peu plus loin.
C'est une belle bête... on dirait qu'il n'a pas un poil noir...
Je ne lui en ai jamais trouvé. Mais vous aurez tout le temps de lui en chercher pendant que je vais vous le laisser, lança-t-elle avec un sourire.
Le palfrenier la dévisagea à nouveau, comme surpris de son ton léger. Oliana avait l'impression qu'il gardait ses distances avec elle, simplement parce que c'était une elfe. Cela la mettait mal-à-l'aise et elle préféra ne pas s'éterniser, consciente qui plus est qu'elle devait se dépêcher de rentrer pour retrouver les autres.
Bon je dois y aller... Occupez-vous bien de mon cheval d'accord ? Oh, et il s'appelle Dan Liang.
*Au revoir mon beau.*
Le palfrenier hocha la tête et la regarda s'éloigner. Oliana repassa la porte et fit irruption dans la fraîcheur croissante de la nuit noire. Sa mémoire avait beau l'avoir abandonné il y a 25 ans, elle se souvenait parfaitement de l'itinéraire qu'elle avait emprunté pour arriver jusque là. Aussi se mit-elle en marche, rapidement, bizarrement génée par sa brusque solitude.
Elle ne remarqua pas l'ombre dans son dos.

Il n'aimait pas cette endroit, il ne se sentait pas rassuré ici, Oliana leur avait indiqué de se réfugier ici, sans doute sans savoir à quoi s'attendre à l'intérieur. Il comprit la réaction de la Nalami, de vouloir partir et le suivre. Il voulut protester un instant, lui dire de l'attendre ici, sans broncher. Mais au premier coup d'œil sur elle, il se dit qu'avec son caractère, il perdrait plus de temps à essayer de la raisonner qu'autre chose. Et du temps, il préférait ne pas en perdre, en sachant que l'elfe était seule dehors. Bien qu'il ne doutait pas de sa capacité à se défendre, face à un groupe en supériorité numérique, elle n'aurait guère de chance.

- Très bien, alors inutile d'attendre plus longtemps, on va la chercher.

Le dragon dissimulé sous forme humaine se leva, à la limite d'être ravi d'abandonner cette chaise, il avait connu des sols rocheux bien plus agréable où se reposer. Les ivrognes jetèrent un regard vide sur le duo, avant de retourner au fond de leurs choppes. Quel décadence se disait le dragon, quel intérêt à se rendre volontairement dans un état si lamentable ? Décidément, Arkys ne comprendrait jamais les humains.
Mais dans le cas présent, il avait besoin de leur aide, même si il aurait préféré ne pas à avoir à leurs adresser la parole, il se résolut à poser une simple question.

- Pardonnez moi, mais pourriez-vous m'indiquer le chemin pour trouver l'écurie la plus proche ?

C'est bien cela qu'avait dit Oliana, qu'elle allait déposer son cheval, Dan Liang, dans une écurie et ensuite les rejoindre si elle le pouvait, mais elle tardait, et Arkys préférait partir à sa recherche. Il s'en voulait de l'avoir laissé partir, il aurait du la suivre.
Sauf que pour le moment, son assistance était guère expressif, la plupart n'avait pas sortie leurs nez de leurs choppes, se contentant d'avaler une autre gorgé. Mais l'un d'eux finit par réagir, l'air joyeux, la peau du visage teinté d'un rouge pale, et pouffant de rire entre chaque moi.

- Vous là ... Moi je sais, je sais. Il ne dit rien un instant, vidant son verre, puis reprit entre deux hoquets. Il y en a une près des remparts, juste à côté de l'entré sud. Peut-être qu'en remerciement, vous pourriez ...

Une fois la réponse à sa question obtenue, le dragon fit demi-tour sur lui même et quitta l’auberge en toute hâte, n'écoutant pas la suite de ce qu'on lui disait, claquant juste la porte derrière lui. L'air frais de l'extérieur lui fit l'effet d'une claque, mais après l'atmosphère lourde de l'intérieur, cela fit du bien au dragon, qui prit une profonde inspiration.
Arkys jeta un regard par dessus son épaule, pour voir si Shanira était bien là, puis il se mit en marche en direction de l'écurie, croisant les doigts de trouver rapidement l'elfe. Pourquoi il ressentait un tel besoin de la revoir, il l'ignorait, mais il était sûr d'une chose, il devait le faire.

Parfait, Arkys ne semblait pas vouloir la dissuader de le suivre, c'était dans ce cas le meilleur qu'il puisse faire. Shanira se détourna du dragon. Il se préoccupait tellement d'Oliana, même trop, enfin, elle avait indiqué qu'elle revenait, et Arkys était tellement inquiet qu'il croyait que le temps passait très vite, et que déjà l'elfe devrait être de retour. Soit, peut-être bien, mais d'après son "horloge interne" à elle, Oliana était partit depuis à peine cinq minutes. Innutile sans doute de le préciser à Arkys, quoique ça allait peut-être le détendre. Mais elle n'en savait rien, sans certitude elle prit la parole avec une voix calme pour le rassurer quelque peu :

Arkys, le temps n'est pas si rapide que tu le crois. Oliana à bien dit qu'elle reviendrait, non ? Alors détend toi un peu, elle ne va sûrement pas tarder ...

La jeune nalamie s'inquiétait plus qu'elle ne le laissait entendre. En effet elle avait lié un lien invisible mais bel et bien réel avec l'elfe. Elle l'appréciait aussi du fait qu'elle ne semblait pas vraiment du genre à accepter de s'allier aux humains, ce qui tirait une belle pensée à Shanira. Elle-même ne supporterais jamais de prendre part à la guerre, quoique pour venger une ancienne connaissance, elle pourrait peut-être sortir sa lame et, qui sait, tuer froidement à nouveau. Pourtant elle s'en dégouter elle même, et s'en voulait d'avoir déjà ôté la vie et surtout d'envisager le faire encore.
Elle eut beau attendre une réaction du dragon, elle ne vit rien, sans doute ne l'avait-il pas entendu. Shanira en tout cas se rappelait bien qu'Arkys avait demandé à toute l'assemblée si elle connaissait le chemin vers une proche écurie. Un homme prit alors la parole, aussi saoûl que les autres, mais il fallait l'avouer, franchement plus utile. Indiquant à eux deux, que les autres dévisageaient, qu'il y avait bien une écurie près des remparts, proche de l'entrée sud. Il commença alors une phrase, mais la nalamie n'eu pas l'occasion d'entendre d'avantage qu'une demande de remerciement, car, ayant obtenu son renseignement, Arkys sortait déjà de l'auberge, en prenant bien soin de claquer la porte à sa suite. Shanira le suivit bien qu'elle ne soit pas certaine que l'homme était en état de donner un renseignement "potable" et surtout bel et bien fiable. Elle s'arrêta au moment où le dragon vérifiait qu'elle suivait derrière lui, pour bien qu'il remarque qu'elle ne comptait pas bouger avant qu'il l'ai écouté.

Dis, t'es sûre que cet homme était vraiment en état de donner un info' à laquelle on puisse se fier? Parce que, saoûl comme ça, on est jamais sûr de rien ...

Elle laissa implicitement sa phrase en suspent. Attendant une quelconque réaction pour le dragon. Sous sa forme humaine il était casiment impossible de la reconnaitre, un odorat vraiment perfectionné aurait pu le faire, mais elle avait apprit à mentir, et avait mit au point des stratagemnes tel qu'on ne puisse plus percevoir la réalité dans ses dires, et ainsi, être obligé de la croire sur parole à chaque fois. Dans toutes les situations, ses efforts avaient été récompensé et couronés de succès.
Elle voulait elle aussi retrouvé Oliana, mais aussi il était d'après elle inutile de risquer gros alors qu'elle savait malgrès elle que l'elfe était sûrement déjà sur le chemin du retour, et parfaitement capable de se sortir seule de danger ...
Malgrès cela elle se mit en route, suivant le dragon et regardant dans chaque coins de rues, cherchant l'elfe des yeux. Elle ne voulait pas râter Oliana si jamais elle venait à passer par là, au moins elle serait plus au courant des choses. Ses yeux passant d'un endroit à un autre, elle se disait que si Oliana leur avait intimé de rentrer dans l'auberge, c'était bien pour que tout les deux y reste. Et si elle revenait, elle ne les trouverait pas.

Attends ! Elle nous a dit de rentrer et d'attendre, c'est pas pour qu'on sorte ..., en manque d'argument Shanira ajouta, pour appuyer ses paroles : Et t'as pensé à elle ? Si elle revient et qu'elle nous voit pas, qu'est-ce qu'elle va penser à ton avis ? Nous qui allons la chercher, et elle qui en fera de même pour nous, alors là, tu pense qu'on va pouvoir ce retrouver ?

Elle acheva ainsi sa tirade afin de bien montrer son point de vue à Arkys, aussi elle tenta elle même de garder son calme, autant l'avouer tout de suite, c'était plus facile de dire au autre de le faire, que de le faire sois-même.

Les rues sombres défilaient devant elle à une lenteur perturbante. Elle avait l'impression de marcher depuis des heures dans cette terrible atmosphère trop lourde pour elle. Le poids du silence pesait sur ses épaules. Elle se sentait seule au milieu du néant.
Dans son dos un bruit étrange de pas feutré fit naître en elle un mauvais présentiment. Elle se pressa. La lumière chiche, l'air impalpable et ce seul bruit derrière elle la hantaient. Son esprit s'affaira à trouver une raison qui justifie sa situation présente. Pourquoi avoir laisser son groupe derrière elle ? Pourquoi marcher seule dans la nuit ? Pourquoi se laisser suivre de la sorte ? Pourquoi ne pas se retourner pour voir son poursuivant et, qui sait, peut-être le reconnaître ? Oliana ne savait pas, elle ne savait pas pourquoi elle agissait ainsi. Ou alors c'était encore un tour de son destin.
Ses pas la conduisirent dans une rue plus éclairée que les autres et par laquelle elle se souvenait être passée. Elle était plus large aussi, peut-être l'avenue principale ? Quelques personnes encore présentes à la terrasse d'un café la dévisagèrent. Elle baissa les yeux. Elle avait presque honte de sa race à cause du regard malveillant de ces humains. Ils semblaient vraiment la prendre pour une moins que rien. Elle marcha encore plus vite.
Plus loin une nouvelle ruelle, une nouvelle obscurité. Où était Murmure ? Que faisait-il ? Avait-elle choisi la bonne écurie pour son Dan Liang ? Elle orientait volontairement ses pensées sur de nouvelles préocupations que celle qui la poursuivait dans l'ombre, comme si en la chassant de son esprit, elle allait aussi la chasser de la réalité.
Trop perturbée, elle s'engagea dans la mauvaise rue, c'était une impasse. Son sang se glaça dans ses veines, il lui sembla que sa vie s'arrêtait aussi nette que la voie qu'elle avait choisi. Plus un son derrière elle mais le silence de plus en plus lourd. Lentement elle se retourna. Personne.
Peut-être tout ceci n'avait-il été que le fruit de son imagination. Une imagination mise à rude épreuve dans une rue trop noire. Elle s'avança le plus précautionneusement du monde jusqu'à l'embouchure de la rue. Au carrefour elle s'arrêta. Un bruit sur sa droite. Alors la curiosité la poussa à jeter un coup d'oeil. Ce n'était qu'une femme qui rentrait chez elle d'un pas lourd. Plus personne sur la droite.
Elle se retourna vers l'impasse. Dans les histoires qu'elle avait lu dans les rares livres qu'elle trouvait, lorsque le héros était piégé dans une impasse, le second regard dans la ruelle perpendiculaire était toujours celui de trop. Alors autant rester sur ses gardes. Elle tira son arc pour encocher une flèche. Alors elle déboula dans la rue. Toujours personne. À sa gauche non plus. D'accord, la littérature, l'imagination et l'inquiétude ne font pas bon ménage. Elle rangea son arc et sa flèche d'un mouvement râgeur. Comment avait-elle pu se laisser berner par sa peur ?
Ses pas étaient à présent plus assurés. Il lui semblait qu'elle arrivait bientôt à destination. Elle tourna à l'angle d'une rue. Un coup d'oeil pour la lune haute dans le ciel. Elle baissait à peine les yeux qu'elle apercevait un homme dans la ruelle. Elle continua d'avancer, bien décidée à ne pas se laisser gagner une fois de plus par l'inquiétude. Alors qu'elle arrivait à sa hauteur, il l'interpela.
Vous êtes Oliana Délyiss ?
L'elfe s'arrêta. Elle voulut l'observer plus amplement, mais il était masqué par l'ombre.
Je ne vais certainement pas vous décliner mon identité.
Soit, mais j'ai entendu ce nom quelque part. Il vous va bien non ?
Elle resta bouche bée. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Cet homme se moquait-il d'elle pour lui parler sur un ton aussi sarcastique ?
Je ne vous connais pas Monsieur, et j'ai autre chose à faire que de vous écouter parler.
Bien bien, une elfe pressée on dirait. Moi je veux bien que vous ayez autre chose à faire mais j'aimerais bien savoir aussi si c'est vous "Oliana Délyiss".
Était-ce un tour de son esprit ou bien avait-il vraiment accentué le nom de cette façon étrange ? Avec ou sans la réponse à cette question elle restait plantée là. Malgré toute sa répugnance à le faire, il lui apparaissait qu'elle devait répondre à cet homme.
Je ne sais pas, jeta-t-elle franchement.
Ayant obtenu la réponse à sa question, l'homme s'avança enfin et partit dans le sens opposé au sien. Le bruit de ses pas lui évoquaient ceux qu'elle avait entendu un peu plus tôt.
Et vous qui êtes-vous ?
Elle n'eut qu'un peu de vent pour réponse. Désemparée elle se retourna vers sa destination. Elle aperçut Shanira et Arkys au fond de la ruelle. Soulagée, elle songea qu'ils l'avaient certainement vue avant même qu'elle ne se retourne, mais elle trouva utile de préciser :
Je suis là.

Le dragon dissimulé sous forme humaine n'avait guère eu le temps de s'éloigner de l'auberge, que la Nalami s'élançait à sa poursuite pour le dissuader de poursuivre une piste pour retrouver Oliana. Arkys était certain que l'information donnée par un humain imbibé d'alcool restait valable malgré son état, de toute façon, comment un homme dans un état aussi lamentable pouvait être capable de réfléchir à raconter des bobards.
Mais Shanira n'était vraiment pas du même avis. Le dragon ne l'avait déjà pas écouté, tellement il avait été pressé de sortir de l'auberge. Elle avait dit qu'il perdait la notion de temps, il n'était pas d'accord, un évènement tragique pouvait se produire en un instant, et savoir l'elfe dehors seule ne rassurait pas le dragon. Mais la Nalami revenait à la charge, le dragon continuait d'avancer dans la direction qu'on lui avait indiqué. Son amie de route changea de tactique, au lieu de remettre en cause l'information à laquelle le dragon pensait pouvoir se fier, elle insista sur le retour de l'elfe, et de comment elle ferait pour les retrouver sur tout deux étaient partit voir ailleurs. Arkys s’arrêta net, la Nalami avait raison. Si chacun partait de son côté, ça deviendrait compliquer, et se dispatcher était de loin la chose à faire. Pourtant, le dragon voulait prendre le risque, avant qu'il arrive malheur à celle qu'il devait protéger.

- Tu as raison, si on part tout les deux, Oliana risque de ne pas nous retrouver. C'est pour ça que l'un de nous deux doits rester ici, donc toi. Et si elle revient, tu sais où me trouver.

Arkys content d'avoir trouver ce moyen, reprit sa marche, il était tellement rongé par l’inquiétude qu'il était vraiment près à aller jusqu'au bout. Il n'eu guère le temps d'aller bien loin, que la voix d'Oliana l'arrête aussitôt. Elle venait juste d'annoncer qu'elle était là. Le dragon tourna la tête vers elle, l'observant en détail, pas de doute, c'était bien elle.
La seconde suivante, il était dans le dos de l'elfe, la serrant contre lui, avant de la relâcher gêné. Il ne savait pas vraiment ce qui l'avait prit, il tenait tellement à la retrouver, que la revoir l'avait grandement soulagé. Il n’était pas près de la laisser seule avant un moment.

Te revoilà enfin, j'étais inquiet pour toi, je me demandais s'il ne t’était pas arrivé malheur. Rien de grave au moins ? Pas d'ennuie sur la route ?

Il lança un regard en direction de Shanira, s'attendant à une petite réflexion de sa part.

Déjà avait-elle parlé que le dragon répliqua, pour le coup il n'avait pas tout à fait tort. Elle tenta toute fois de l'attraper par le bras en étirant un large "Mais non !" sans succès, Arkys partait déjà. L'idée de rester seule s'afficha à nouveau dans son esprit, il était hors de question qu'elle se tourne les pouces dans cette situation. Sans parler, elle s'élança derrière lui, elle n'eut pas l'mpression qu'il la remarqua.
Elle bifurqua dans une autre ruelle, se disant qu'elle pourrait peut-être trouver Oliana par un autre côté, mais à peine eut-elle avancé de quelques mètres que déjà la voix de l'elfe se fit entendre, et bientôt celle du dragon. Oliana le rassura en disant qu'elle était bien présente, et Arkys, sous le coup de l'émotion sans doute, serra l'elfe dans ses bras en confirmant l'intuition de la jeune Nalami, Oliana lui avait manqué, et Shanira savait que le dragon tenait bien plus à Oliana qu'il ne voulait bien le laisser paraitre. Elle sourit et s'avança vers l'elfe, la prenant dans ses bras à son tour, heureuse de la revoir saine et sauve, ne sachant si la mésaventure l'avait frappée sur le chemin, et n'osant pas le lui demander. D'ailleurs, Arkys le fit à sa place, avant que Shanira est eu le temps d'ouvrir la bouche.
Cependant, la jeune Nalami jeta un coup d'oeil à Arkys, il devait bien d'attendre à quelques remontrances de sa part, elle n'avait pas apprécié qu'il se conduise ainsi, peut-être même était-elle un peu déçue de son comportement, et de son attitude depuis le début vis-à-vis d'elle. Elle l'avait gentillement remballé les deux premières fois où il lui avait demandé de rester, la troisième avait était plus fructueuse, du moins, l'avait-il pensé.

Arkys, bon sang, t'es cinglé, ou quoi ?!, lâcha-t-elle venimeuse.Sois tu veux notre mort, soit t'as perdu deux ou trois neurone de trop ... je sais pas mais faut que t'arrête, sérieusement, ça devient agaçant ! Okey, tu voulais retrouver Oliana, mais elle est assez grande pour se débrouiller toute seule, c'est plus une enfant, imagine que tu te perde, qu'elle revienne plus tard, aaaah, ben là on aurait était bien tient, et moi, j'aurais fichu quoi pendant ce temps ?

Elle tourna le dos aux deux autres pour appuyer ses dires, elle était vraiment en colère qu'Arkys agisse de la sorte, et prenne les décision pour eux deux, de la même façon que si il était seul. Elle esquissa une grimace, peut-être avait-elle dépassé les bornes ...

Okey, okey, j'admets que j'en fais un peu trop ..., fit-elle plus douce.

Elle s'avança vers ses deux compagnons de route et tappa doucement sur l'épaule du dragon, esquissant un sourire désolée. Toujours seule depuis quelques temps, elle en avait perdu l'habitude avec Arkys et Oliana, et le danger la guettait toujours à la Capitale, plus que pour l'elfe, qui si elle voulait bien le prétendre pouvait avouer la nature de sa race et par ce fait allier aux bipèdes, même si cela était faux. Tandis que la Nalami ne pouvait en aucun cas se sauver si on la savait appartenant à sa race, peuple haït par les humains. Et Arkys lui aussi n'était pas tout à fait à l'abri du danger, bien que bien plus capable qu'elle de se défendre ...

Le soulagement qu'elle éprouva était intense, Oliana restait ainsi incapable de bouger, de prononcer le moindre mot. Cette journée était décidément riche en émotion. Elle en énuméra un rapide récapitulatif mental : son réveil animé par sa décision de rester sur place, au lac Armony, pour trouver un groupe, sa rencontre avec Oda, puis avec Shanira et Arkys, leur décision de former un groupe, le départ de Oda, la volonté d'Arkys de partir seul, son groupe finalement composé du dragon et de la nalamie, leur route pour la capitale, les allées et venues de Murmure, leur incident avec les gardes, l'auberge, l'écurie, enfin cette rencontre affolante, et le tout avec ses souvenirs en sourdine qui semblaient ne jamais vouloir revenir. C'était tout bonnement incroyable. Qui aurait pu présager, en la voyant hier, ce qui s'était passé aujourd'hui ? Personne. Le destin qui lui avait promis l'aventure en lui demandant d'attendre un groupe n'avait pas menti. Ne lui restait plus qu'à retrouver ses souvenirs...
Toute à ses pensées, comme souvent en ces derniers jours, elle ne vit pas Arkys qui s'approchait. Elle ne sentit sa présence que lorsqu'il la prit dans ses bras. Si un soucis s'insinuait encore dans son esprit, il disparut promptement, remplacé par la quiétude. La rencontre d'il y avait seulement quelques minutes s'en fut à des années lumière d'elle, disparut au loin, jeté dans un recoin de sa mémoire. Relâchée par le dragon, peut-être gêné, elle lui sourit tant qu'elle put, même si ses inquiétudes revenaient brusquement à l'assaut. Et pour en ajouter au tout, Shanira vociféra des reproches au dragon avant de prononcer de succinctes excuses. Oliana resta muette.
Comme Arkys lui avait demandé ce qu'il s'était passé depuis qu'elle les avait abandonné à l'auberge, elle s'empressa de faire un récit de sa route à ses deux compagnons, Shanira s'étant rapidement rapprochée.
Par rapport aux humains il n'y a pas vraiment eu de problème. À cheval, je n'ai mis que peu de temps pour les semer et j'ai ensuite simplement eu à m'orienter dans la ville, afin de chercher une écurie à Dan Liang. Ce fut tranquille, en plus l'écurie avait l'air de convenir, ce n'est qu'au retour que les choses se gâtèrent... J'ai... j'ai... Un homme m'a abordé en route... Il connaissait mon nom... et... je ne sais pas il avait l'air de vouloir que je lui confirme mon identité... Alors moi, d'abord réticente je lui ai dit simplement, et en totale vérité, que je ne savais pas si j'étais bien Oliana Délyiss.
Son sourire se mua en sourire triste, les préoccupations la rattrapaient encore. Alors pour retrouver le calme elle enlaça à son tour Arkys pour le relâcher ensuite. Un geste qu'elle destina à le remercier pour ce qu'il faisait pour elle et surtout à s'apaiser. Puis une question surgit dans son esprit.
Et si vous aussi vous me racontiez ce que vous avez fait depuis tout-à-l'heure ?
Trop accaparée par son groupe, elle réalisa qu'elle en avait oublié la nuit alentour. Elle jeta un coup d'oeil sur la rue. La lune dessinait des raies de lumière argenté sur les pierres des murs et en retour ceux-ci jetaient leur ombre sur l'elfe, la nalamie et le dragon. Ainsi vue, la ruelle pouvait sembler oppressante, inhospitalière. Oliana se rasséréna grâce à la fraîcheur mais pensa toutefois qu'il valait mieux repartir à l'auberge dès à présent. Un autre incident pouvait bien se produire.
D'ailleurs si ça ne vous dérange pas, continua l'elfe, j'aimerais que vous me racontiez cela en marchant. Nous pourrions retourner à l'auberge ? Je n'ai pas très envie de recroiser quelqu'un d'étrange...
Et sur ces mots elle se mit en marche la première. Ils devraient pas avoir beaucoup de chemin à faire.

Shanira, la Nalami n'avait fait que de le réprimander et de lui faire la morale depuis qu'il avait quitté précipitamment l'auberge dans le but de retrouver Oliana. Mais ce même discours qu'on lui tenait sans fin commençait à l’irriter, et bien qu'il soit sous une forme humaine, les traits de son visage devenaient si durs que sa nature de dragon était discernable à celui qui savait y prêter l'œil. Il fixa la Nalami le regard sévère, elle le prenait pour un dragon tout juste sortie de l'œuf ? Incapable de raisonner ? D'accord le dragon c'était emporter, laisse guider par ses sentiments. Mais c'est bien les sentiments qui expliquer les actes d'un individu, et qui le définie en partie également.

- Tu admets en faire un peu trop ? Beaucoup même. Hier n'a pas été le jour où j'ai envoyé en éclat la coquille de mon œuf, je sais me défendre, alors certes, j’apprécie ta sollicitude pour mon bien être, mais ce n'est pas ces rustres d'humains qui vont me tailler en pièce. Mais il est plus que temps de clore ce sujet.

L'elfe donna ensuite des nouvelles de ce qui lui était arrivé, rien de grave à première vu. Elle avait trouvée un lieu où son cheval serait correctement traité le temps de leurs passages en ville, pour ce qui était de la rencontre avec cet homme mystérieux, il ne savait pas quoi en penser. En tout cas, son amie en restait perturbé, il se doutait qu'il y avait un rapport avec son passé.

- Oliana, tu n'as rien à craindre du moment qu'on est tous ensemble. Et si tu es ou non Oliana, et bien, je dirais que tu es ce que tu es, inutile de te torturer avec ton passé, et construit toi plutôt un avenir. Je te soutiendrais, peu importe tes choix.

Elle voulait maintenant retourner à l'auberge, mais vu l'état peu accueillant, le dragon était loin d’être ravi d’y retourner. Même plus, il ne voulait pas y remettre les pattes, et encore moins de se retrouver parmi ces débris humains rongés par l'alcool.

- Je pense qu'on devrait trouver un autre lieu où passer la nuit. Sinon, rien de spécial de notre côté, n'est-ce pas Shanira ...

La voix du dragon se fit plus grave sur la fin, il en voulait encore à la Nalami de le prendre de si haut, et de le réprimander comme un enfant qui vient de faire une bêtise.

Elle s'était un peu calmée depuis sa réprimande à Arkys, mais toujours sur ses gardes, comme elle ne cesserait sans doute jamais de l'être. Elle était consciente qu'Arkys pouvait le prendre mal, voir très mal, et qu'elle s'était mise dans un pétrint sans fond, mais, après tout, maintenant qu'elle avait deux personnes dont les intentions n'étaient pas la tuer, proche d'elle et avec qui la jeune Nalami s'entendait plutôt bien, elle ne tenait pas du tout à les perdre, et à se retrouver de nouveau seule, vulnérable et imprudente qu'elle était. Tout à ses réflexions, elle ne remarqua pas tout de suite que la dragon et Oliana était trop en devant, et lorsqu'elle s'en aperçu, la jeune louve courut jusqu'à eux, puis s'inclina à la manière d'une âme pauvre et essouflée, les mains sur ses genoux, tenant à peine debout avec ses jambes flageolantes.

Bon, elle était dans la capacité de se résonner seule, alors reprennant son souffle elle se redressa, pantée, droite comme un piquet juste devant Arkys. Elle écquarquillait les yeux, ces derniers semblables à deux billes améthyste qui sortaient progressivement de leur orbite, à mesure que le dragon avançait dans sa tirade. Elle ? La traîter de la sorte ? Comment avait-il pu ...

*Qu'est-ce que ... que ... mais ...*

Elle avait l'impression d'être un ballon un peu trop gonfler pour supporter encore qu'on le grossisse de réprimandes. Elle explosa littéralement, certes, la jeune louve avait toujours été au bout de chaque traits de son caractères : si elle était triste, elle était inconsolable pendant des jours et des semaines, de même, si la colère l'emportait sur la raison, il était extrèmement difficile de la calmer, pour ne pas dire miraculeux. Oui, Shanira Déléen, la douce louve blanche au caractère si peut équilibré, était entrée dans une colère noire contre le dragon, comme si d'un regard elle voulait couper sa misérable petite tête.

Non mais pour qui tu te prend ? Je suis quand même plus autonome qu'on veut bien le croire, et les raisonnement, surtout venant de toi, je crois pas avoir à me les farcir, donc, soit tu te tais immédiatement, sois je te fais avaler ta petite langue !, cracha-t-elle sans pouvoir se controlerClore le sujet ? Je ne crois pas non, et puis, d'abbord, même si tu avais tes raisons, tu semble plus te soucier d'Oliana que de moi, n'ai craintes, j'm'en fiche, mais puis-ce que tu tenais apparemment à me laisser seule dans une auberge pleines d'humains qu'on bu comme des trous, et que j'allais me faire tailler en pièce, je pense que, pour moi, il est temps que je parte, j'en ai plus qu'assez !

C'était vraiment une décision sans appel. Certes, cela lui faisait mal au coeur de quitter Oliana qui avait été très gentille avec elle, mais là, Arkys l'y forçait, c'était SA faute, et celle d'elle-même ... un peu. Se résolvant à rester au moins en contact avec l'elfe, mais en ignorant complétement le dragon elle écouta ce dernier prendre encore la parole.

*Pff ... Tous ensemble ? Hahaha ... tu parle !*

Elle comptait bien débarasser Arkys de sa présence qu'il pensait si insuportable au point de l'exposer à divers risques majeurs, qui jouait avec sa vie. Comment est-ce que ... La voix d'Oliana s fit entendre, elle désirait regagner l'auberge de toute à l'heure, sans savoir l'état des clients ... et du lieux lui même, où, cette fois, la jeune louve pourrait bien y laisser son soyeux pelage immaculé. Hors de question qu'elle pose ne serait-ce que le bout d'un orteil dans ce lieu putride et qui lui retournait l'estomac.

L'opinion de Arkys l'Idiot d'être, tout simplement, l'Imprudent d'avoir provoqué sa colère sans en connaitre les méfaits, le Sadique de vouloir la laisser seule à se faire faire les Dieux seuls savent quoi par cette bande de pochtrons, il voulait trouver un autre endroit où coucher ce soir. Mais, en y réfléchissant bien, il venait de passer au silence l'incident qui avait mené à la suite de sa colère. Piquée au vif, elle décida cependant de ne rien dire ... à ce sujet.

La route sera longue pour moi, je m'en vais dès à présent. Heureuse de t'avoir connue Oliana, au plaisir de te revoir ... peut-être.

Sans plus rien ajouter, elle s'éloigna, reprennant avec un pincement au coeur, seule, les recherches de Plume, sans regarder les deux ombres qu'elles voyaient de moins en moins. Oui, eux-deux, sans en ôter un, avait été ses plus proches amis, les uniques personnes à qui elle aurait tout confié. Se rendant bien compte qu'elle serait partie à un moment où à un autre, même sans dispute aucune, elle sécha ses quelques larmes et marcha encore.

*L'avenir est incertain, instable, le mien est tout tracé*

[HRP : Voilà, c'était mon dernier post ici, en raison de mon départ du forum, donc, ce qui explique l'emportement du perso, hein Arkys ? =p]

La colère de la nalamie la laissait pantoise. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'elle se mette dans un état pareil ? Son regard allait et venait entre elle et Arkys, mais aucun des deux ne semblait décidé à lui offrir la moindre réponse. Lorsque Shanira lui fit ses adieux, elle n'accusa que difficilement le coup. Elle l'appréciait beaucoup, même si elles ne se connaissaient que depuis quelques heures et l'avoir à ses côtés la réconfortait. L'elfe ne s'était jamais vraiment liée avec personne, du moins si ça avait été le cas elle ne s'en souvenait pas, alors à présent, les personnes qui l'aidaient, même un tout petit peu seulement, compteraient à jamais pour elle. Aussi, comme la nalamie tournait les talons elle eut très envie de la retenir, sans vraiment en trouver la force. Ce n'est que bien trop tard qu'elle se décida :

Shanira...

Mais elle était déjà trop loin, avait déjà disparu au coin de la rue. Désemparée, Oliana hésita un court instant entre lui courir après pour tenter de la ramener et s'effondrer au sol. Elle savait pourtant que si Shanira avait fait son choix, elle n'avait pas le droit de l'empêcher de partir, et ne voulait pas se montrer faible une nouvelle fois en se mettant à pleurer. Résignée, elle continua donc d'avancer, préférant ne pas commenter l'incident qui, sous la toile nostalgique de la nuit, prenait des allures de profonde déchirure. Elle ne se souvint qu'à ce moment-là qu'Arkys lui avait parlé avant que ne débute la dispute, et elle accueillit cette échappatoire qui se présentait à ses tristes pensées comme une aubaine :

Je sais bien que je dois aller de l'avant mais... j'ai besoin de mon passé, je veux savoir ce qui m'est arrivé. Et merci pour ton soutien. On se connaît à peine et tu trouves déjà les mots pour m'appaiser. C'est très sympathique à toi et dénote une nature attentionné. Pour l'auberge, nous n'avons qu'à en choisir une autre. Après tout nous pouvons prendre notre temps pour chercher, et le lieu importe peu.

Sur cette décision, et s'enferrant dans un silence des plus religieux, elle avança à grands pas, une détermination sur le visage toute peinte par ses soins. Elle ne savait si son air d'impassibilité convaincrait le dragon, mais il était, au moins pour elle, témoin de sa volonté. Elle se mentait à elle-même en affichant ce visage, bien qu'en quelque sorte elle n'en ait pas vraiment le choix. C'était une voix impérieuse en elle qui le lui dictait, pour son bien lui semblait-il. Pouvait-on juger ainsi une voix intérieure ? Elle n'avait vraiment pas besoin en cet instant de s'embarrasser de cette question.

Ses pas la menèrent de rue en rue, de place en place, toujours muette bien qu'autour d'elle et du dragon, les bruits aient repris leur droit. La capitale était une ville qui ne dormait pas, ces crétins d'humains ne devaient d'ailleurs pas connaître le repos. Plusieurs fois elle pénétra dans un établissement, mais les quatre premiers qu'elle visita était trop mal-famés à son goût. Ce ne fut finalement qu'au cinquième de la qualité des lieux s'améliora, leur marche les guidant vers de meilleurs quartiers, et uniquement au sixième qu'elle décida qu'il valait mieux s'arrêter avant que les auberges ne deviennent trop chères. L'endroit était calme, bien que pas dépourvu de vermine, elle le craignait. Elle se rendit alors compte que, ce soir-là, elle ne trouverait certainement pas le confort d'une nuit en plein air. Néanmoins le silence, seulement troublé par quelques murmures de petits groupes qui s'étaient attardés, l'avait incité à s'arrêter là. Elle ne détailla que vaguement les occupants des lieux, préférant de loin aller s'assoier au plus vite à l'une des tables et s'affaler sur le dossier de la chaise.

Elle sentit venir la faim, elle qui n'avait que peu mangé aujourd'hui et désira remédier à cela le plus vite possible. Oliana farfouilla dans son sac, refusant toujours de penser à quoi que ce soit et en tira sa bourse. Heureusement qu'elle avait fait quelques économies, sinon trouver une auberge n'aurait servi à rien et il lui aurait fallu partir tout de suite. La rumeur des conversations et la tiédeur de l'endroit l'inconfortaient légèrement mais elle tenait absolument à passer la nuit en ville.
Enfin, elle prit la parole, comme elle ne pouvait plus l'éviter, et sourit à Arkys :

Pour vous remercier de ce que vous faites pour moi, j'offre le dîner de ce soir. Du moins... tant que vous n'êtes pas trop gourmand.

Sur ces bonnes paroles, elle appela le tenancier et passa sa propre commande et attendit celle du dragon pour régler. À présent qu'elle s'était décidée à sortir de ses airs renfrogner et à s'offrir, au moins pour une fois, elle bonne soirée, elle était beaucoup plus détendue. Elle regrettait simplement que Shanira ne soit pas avec eux, et espéra que où qu'elle veuille se rendre, elle reste en bonne santé, et que peut-être, avec un peu de chance, elles puissent se recroiser un jour.

[H.S modette : Je lock.]

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