27 Octÿn
Le soleil est quasiment couché, ses dernières lueurs orangées embrasent l'horizon. Le sol est mousseux et humide, d'un vert sombre et agonisant. La pleine est couverte de pans de murs écroulés et envahis par le lierre, de morceaux de bois durcis et calcinés par le temps. J'entre dans la ville en ruines, je suis venu chercher la fleur méconnue Nerkix Nemoris, une petite fleur beige à l'odeur de brûlé. j'enfouis ma main dans ma poche et en ressort une petite fiole transparente qui contenait un liquide blanc mêlé de noir. Je la porte à ma bouche et un bois une gorgée avant de la refermer et la ranger. La Nerkix Nemoris se trouve généralement dans des ruines, je suis au bon endroit. Mais cette fleur est extrêmement rare. La ville en ruines est grande et je ne pourrai pas la retrouver seul. Je sors une petite fiole de quelques centimètres de haut, en verre de ma sacoche. Sur la vieille étiquette abimée, j'ai noté "Invocations second degré". Je m'accroupis, la pose dans l'herbe foncée. Je sors ma dague et donne un coup de manche sur la fiole. Le liquide rouge s'étale entre les petits morceaux de verre brisé. Je murmure quelques mots et le sol commence à former un bosse, comme un terrier de taupe. C'est alors que des logues griffes métallique en sortent, suivies de l'exosquelette animé par des tendons. La petite chose tourne le compartiment qui lui sert de tête vers moi. Je vais quelques gestes rapides et le Snser part en courant comme un insecte. De temps en temps il s'arrête au pied de ruines avant de repartir. Je marche, les yeux rivés sur le sol à la recherche de la Nemoris lorsque je vois une petite fleur rouge-violette isolée, ses pétales se terminent en longues aiguilles. Ce n'est pas celle que je cherche, c'est une Pourpreuse des mousses. Elle est très dangereuse, ses aiguilles sont enduites d'une neurotoxine très puissante. Elle peut être utile pour des antidotes ou des sérums de mémoire. Heureusement, j'ai mes gants d'armure, je la cueille délicatement et la mets dans une petite boite prévue à cet effet que je glisse ensuite dans ma sacoche. Je n'ai pas tout de suite remarqué le Snser qui était revenu devant moi. Entre ses griffes, il tenait par la tige une petite fleur délicate pas plus grande qu'un brin d'herbe, elle avait une couleur beige éclatante. Je la prends délicatement et la glisse dans une autre petite boite. Je repars sans prêter attention au Snser qui venait de disparaître dans un éclat de fumée rouge et noire. Je suis satisfait, j'ai une Nekrix Nemoris, il fallait que je refasse quelques fioles de catalyseur supérieur. Un élément essentiel pour les potions avancées. Je vais retourner sur Ra'Sibe. Je n'ai plus qu'a retrouver mon chemin, mon sens de l'orientation, très peu développé me fait défaut.

Les gouttes de rosés qui perlaient des feuilles d'un saule, me réveilla en sursaut. Kya, mon jeune étalon, buvait dans le ruisseau. Mes yeux se refermèrent pour plonger dans mon rêve abandonné. Cependant, d'autres gouttes m'en empêchèrent. Grognant, je me levais avec difficulté. Kya s'approche de moi, cherchant sa caresse matinale.
Mettant lavée dans le ruisseau, je cherchais parmi les buissons grouillant de petites baies rouge ou violette. Faisant ma cueillette, je n'eus qu'à rallumer le feu pour les faire bouillir avec un peu de sève. Ma confiture serait prête dans quelques minutes. Prenant dans mon panier en cuir quelques bouts de pain me restant, j'étalais ma luxure friandise.
Mes ustensiles nettoyés, Kya fut sellé et je commençais à me diriger vers les ruines en quête de tranquillité et de terrains nouveaux.
Le début de l'après-midi fut tourmenté par plusieurs orages m'obligeant à m'arrêter pour me couvrir. Ce n'est qu'en début de soirée que les ruines m'apparurent comme des obélisques au loin. Je me réjouissais déjà d'y être arrivée. Une seule petite journée de voyage, ce n'était rien. Je scrutais l'horizon pour trouver un coin moins humide pour installer mon campement. Kya commença à piaffer.
- Chut mon beau, on y est je vais te laisser cavaler.
Descendant tranquillement, il partit en un clin d'oeil. Je m'avançais avec des petits pas contrairement à mon habitude. Plusieurs fleurs parsemées la prairie. Une ombre se décima à l'horizon. Je m'approchait avec précaution.
-Bonjour... qu'y êtes-vous ?

Je regardai l’étrange elfe qui se tenait devant moi, une dague pointait sur mon corps. Ne voulant éveiller les soupçons, je ne répliquai point. *que voit-il* Cette question me turlupina pendant quelques instants oubliant Ersan qui se tenait debout attendant ma réponse.

-Désolé…. Je suis Landya. Alchimiste dites-vous ? Je n’en ai encore jamais rencontré auparavant…. Racontez-moi un peu en quoi cela consiste. Vous aidez les gens à guérir ou autre chose ?

Je le scrutais avec mes petits yeux bleu gris, il me paraissait tellement étrange par rapport aux humains.

-Désolé je ne suis pas très cultivée… Je voyage beaucoup mais ne rencontre quasiment personne, je préfère les coins calmes où je peux méditer en silence dans la nature, et me ressourcer au maximum.

Je marquai une longue pause avant d’écouter les alentours. Kya n’était pas loin, ses bruits de sabots sur les branchages de la forêt proche étaient perceptibles. Mais un autre bruit m’alarma, tournant le dos à Ersan, je m’approchais à petits pas vers un autre individu épiant la scène. Ma main sur la dague, je n’hésiterais pas une seconde si je devais le tuer.

-Qui êtes vous ?

Je regardai encore cette étrange personne qui me prenait pour une gamine. Il ne savait donc pas qui j'étais, en même temps, je tuais avec discrétion et personne ne me connait réellement. Encore heureux d'ailleurs. Baissant ma dague, je restais quand même sur mes gardes, ces deux personnages étaient forts bizarres. L'elfe sortit encore cette fiole. *Il pouvait y avoir quoi dedans*

-Ce que je fais ici ? Je comptais me reposer dans ce coin calme normalement puis peut-être retourner ... Chez moi, enfin je verrai. Je suis libre.

Je ravalais ma bile ne voulant blesser Hazama.

-Mais pourquoi venez-vous ici Ersan ?

Le ciel s'assombrit petit à petit. Un orage se préparait à nouveau

Ma dague se retrouva dans ma manche de ma tunique bordeaux. *On est jamais trop prudent avec ces spécimens* Écoutant quand même Hazama, je le rejoignis, sous l’arche encore en place. Mes petits pas hésitants, restaient mesurer pour pouvoir répliquer en cas d’attaque. Il me paraissait si bizarre. *Ce n’est pas un humain, je ne sais pas pourquoi mais ce n’est pas un humain !*

En effet, la pluie se mit à tomber en trombe quand j’atteignis le petit porche. Je l’observai quelques instants.

-Je suis pas si fragile que vous pouvez le penser, loin de là….

Ma voix se cassa.

-Vous avez l’air si sur de vous, qui êtes-vous vraiment ?

Ma peau à certains endroits supportait de large cicatrices blanches.

L'orage fut éclatant, plusieurs éclairs zébrèrent le ciel d'une couleur bleu nuit. Je Le regardai me transportant dans un rêve, moi petite avec mes parents.... Puis avec ce jeune homme qui m'avait recueilli et élevé pour que je sois un assassin. Je repensais à lui quand j'entendis un bruit de versement. L'elfe faisait du passage de liquide qui me donna la nausée d'une gourde à une petite fiole.

-Qui je suis ? Landya, je m'appelle Landya et je viens ici pour le calme de cet endroit même s'il est mal fréquenté par moment.

Essayant de garder mon calme, je regardai Ersan.

-Pourquoi buvez-vous des potions ? Vous aussi vous êtes suspects...

Kya arriva au galop se cabrant à chaque éclair qui traversait le ciel. Il s'approcha de moi craintif et apeuré par les deux individus

Je le scrutai pendant de longues secondes. Cet elfe, avec sa potion qui va nous apporter des soucis.... Non mais que des bêtises, il a bu c'est pas possible. Regardant ensuite Hazama, qui nous donnait à moitié son métier trop vaguement, je le suspectais. Était-il pareil que moi ? Un assassin ? Comment en être sur, lui faire cracher le morceau ?

-En quoi vos potions vont nous attirer des problèmes ? Pourquoi les prenez-vous dans ce cas ? dis-je sur un ton froid. Et vous Hazama ? Quel est vraiment votre métier ?

Kya piaffa d'impatience de pouvoir retourner dehors. Il s'approcha d'Ersan avec méfiance et le renifla.

-J'aime les endroits infréquentables.... La mort y règne, le sang séché se trouve partout....

La salive me monta à la bouche, je regardai les deux "hommes"

Je les regardais l'un puis l'autre. Le ciel gronda de nouveau, un arbre prit feu, Kya se cabra. J'essayai de le calmer pour qu'il ne fasse de dégâts. Ne connaissant rien à l'alchimie, je ne comprenais trop mais je souhaitais rester normale et ne pas m'emporter ou l'énerver.

-Non pas du tout Hazama, je ne le connais pas et je n'ai croisé personne ici, et je suis là depuis une bonne semaine....

Kya s'allongea contre un mur soufflant péniblement. Hazama me paraissait si suspect également, je suis sur que c'est un assassin, il est si distant et bizarre.

-Désolé Ersan, mais mes connaissance dans l'alchimie sont très faibles...

Le feu... Quel beau spectacle quand même ! Le feu détruisait tout. La paille, le bois, l'herbe... Les Hommes.... Si jamais j'avais été magicienne, l'utiliser pour tuer serait si facile.... L'elfe en était fasciné, je le comprenais mais comment cette espèce pouvait si facilement baisser sa garde. Le tuer serait.... Je ne voulus y penser. Un poignard bien lancé aurait suivi, ou juste une flèche bien placée. J'en sortis une ne faisant attention à l'autre "humain". Fermant un oeil mais restant sur mes garde, j'allais ma décocher quand je vis la tonfa d'Hazama. Le rabaissant avec prudence, je le dévisageai. Des goûtes perlaient d'un objet mais je ne sus quoi. Cependant il devait tenir un autre objet dans son autre main. Son interrogation me revient à l'esprit. il savait qui j'étais ! Lui aussi ça en était un, mes souvenirs se mélangèrent, mais je reconnus son visage, ses traits.

- Tu trompes pas cette fois-ci, répondis-je à Hazama dans un murmure

Mon ton était doux, un sourire éclaira mon visage. Laissant tomber ma cape, je me mettais en une bonne position pour les tuer tous les deux si Hazama devait faire un mauvais geste.

-Je crois qu'Hazama vous a répondu !