Après plusieurs jours de marches aux cotés de mes deux gardes du corps, je pus apprendre quelques trucs sur la où j'allais. Il s'agissait de l'arrière de l'une des premières escarmouche entre l'armée humaine et celle des nalamis. On trouvait là bas de nombreux blessés de guerres, ainsi que certains dirigeants. J'ai aussi appris que l'on m'avait emmené sur l'avis de nombreux nalamis et dragons. Il faudra que je me souvienne de les remercier.

Nous aperçûmes enfin les contours du camp. Ravis d'être arrivé, mes accompagnateurs pressèrent le pas. Je dus forcer un petit peu aussi pour pouvoir arriver à les suivre. Les gardes qui protégeaient le camp nous laissèrent passer, tout en me lançant des regards interrogateur. Ils n'étaient pas les seuls. Tous ceux qui se trouvaient dans le campement me jetaient soit des regards hostile, soit interrogateur voir même moqueur.

Nous arrivâmes devant une des plus massiques tentes du camp. Un elfe se tenait devant et semblait la garder. En nous voyant arriver, il pénétra dans la tente. Il ressortit quelque minutes plus tard en nous disant que j'étais attendu mais que je devais laisser toute mes armes avant d'entrer. Haussant les épaules, je les posa à coté. Puis on me fit entrer sous la toile.

A l'intérieur se trouvait divers bric et broc mais se qui m'intéressa était plutôt les deux personnes qui étaient présentes: un homme et une femme. Et vu l'aura qui les englobaient cela ne pouvaient être que des dragons. Ils me regardaient avec animosité. Les deux qui m'avaient accompagnés s'agenouillèrent puis vinrent chuchoter quelque chose à l'oreilles des deux protagonistes. Ils nous laissèrent ensuite seuls. Ne sachant pas vraiment quoi dire, je fit une révérence. En me relevant, je vérifia que mon manteau et ma capuche était bien ajusté et cachait bien mon corps.

On m'avança une chaise où je pus prendre place attendant que mes hôtes parlent. Je croisa aussi les bras contre mon torse. Je me méfiais de tout le monde, ce n'était pas spécialement contre eux. Cela était devenue une habitude à force de voyager. L'homme me fit un long discours et honnêtement, je m'y attendais. A la fin de celui-ci, qu'il ponctua avec une magnifique boule de feu, il me demanda quelles sont mes autres compétences.

Je n'aimais pas rester assis. J'allais me lever quand la dragonne une question. Et quelle question! Pour nous, humains, connaitre l'identité de nos interlocuteurs est primordial. Je n'avais pas échappé à cette envie de savoir le leurs. Mais cela devait attendre. Je fini par me remettre debout. Malgré l'accueil, je ne pus réchauffer mon ton, qui est toujours froid. J'essaya de faire, par contre, qu'il ne se sente pas visée.

- Je me nomme Kaytsak Storm et comme vous l'avez dit, je contrôle effectivement la foudre.

Pour ponctuer mes paroles, je leva un bras à mi-hauteur, ouvrit la main et fit apparaître un globe de foudre. Des éclairs couraient à sa surface et d'autres le reliait à ma main. Je le fis disparaître immédiatement après avoir constaté qu'ils l'avaient bien vue. Je me mis à marcher dans la tente, examinant les divers objets qui se trouvaient là.

- Je tiens à éclaircir quelques points. Je suis un voyageur, je n'ai donc pas de "chez moi" à proprement parlé. Ensuite, je ne cherche pas à être ami avec les nalamis, à leur guise de me considérer comme il le souhaite. En dernier point...

Je tourna la tête vers eux et un sourire carnassier se dessina sur mon visage.

- Je hais les humains.

Mon sourire s'effaça instantanément après avoir dit cela. Je me demandais parfois si j'étais fou. Je fini par arriver devant une dague. Ne me souciant pas des deux dragons, je l'a pris et la testa, faisant quelque mouvement fluide dans le vide. Elle avait un poids idéal, sa lame semblait avoir été tremper dans un métal incassable et ses gravures étaient juste magnifiques. Je n'avais rencontré que peu d'armes de ce genre dans ma vie. Je repris mon récit, examinant encore la dague que je tenais toujours en main.

- En ce qui concerne mes autres facultés, elles sont toutes quasiment plus ou moins lié à mon pouvoir. N'ayant aucun lien avec, je manie toute les armes avec une certaine dextérité, on peut appeler cela un "Maître d'armes". Malgré cela, je préfère me battre à mains nues. J'ai une imagination débordante, me permettant ainsi de prendre plusieurs statuts comme combattants, soutien, espion voir même soigneur.

Ma main glissa sur la lame de l'arme. Une aura électrique l'engloba. Ainsi donc, c'est une arme canalisatrice. Cette dague est tout bonnement parfaite. Je la reposa et me tourna vers eux. Ils me regardaient avec une expression que je ne saurais déchiffrer, tant elle était unique et multiple à la fois. Je releva ma capuche, ils étaient en droit de savoir.

- Une dernière chose sur moi, je suis habité par une magie puissante et ancienne que je nomme "marques runiques". Elles me permettent d'augmenter énormément ma puissance en contrepartie de mon énergie vitale. Mon corps en est recouvert. Mais voyez plutôt.

J'effleura celle qui se trouvait sur mon front et celle-ci prit une couleur bleue sombre. Je fis un pas en avant et je fus à coté de la jeune femme. Il y avait pourtant trois bons mètres qui nous séparait. Ma puissance augmenté me permettait de me déplacé à la même vitesse que de la foudre sauvage. Etant assise, je me baissa légèrement et chuchota quelque chose à son oreille.

- Et vous? Quel est votre nom, gente dragonne?

Je revins ensuite à ma place à la même vitesse, n'attendant pas la réponse. Je dissipa la puissance de la marque, et celle-ci reprit ses couleurs d'origine. Je me rassis sur la chaise, un peu essoufflé. Je ne chercha pas à croisé leurs regards mais à trouver leurs auras. Je ferma les yeux et baissa la tête ressentant tout ce qui ce trouvait autour de moi. A ma surprise, il n'y avait pas deux mais une seule aura. Comme si elles avaient fusionné. Et dans le ventre de la jeune femme, quelle était donc cette énergie que je percevais? Cela me regardait sans doute pas, je ne poserais aucune question. Je fis une dernière chose. Je déploya entièrement mon aura qui ne pouvait être décelé à l'oeil nu, seulement si on est un Mage. Je me demandais souvent à quoi elle ressemblait et jusqu'où elle s'étendait...

J'écoutais avec attention ce que me dit le dénommé Grenaak. Je m'étais déjà douter que c'était lui le commandant, vu comment il s'était adressé à moi. Ces questions me laissèrent assez perplexe. Se méfiait-il de moi à ce point là? Mais bon, il est vrai que je suis un humain. Je rouvris les yeux et les dévisagea. Puis la dragonne parla. Je ne retenu pas sa première remarque, tant elle inutile. Elle pensait ce qu'elle voulait, je disais la vérité. Par contre la deuxième me fit partir sur un fou rire puissant. Celui-ci dura une longue minute. Il s'arrêta aussi brusquement qu'il avait commencé. Je m'avança un peu sur la chaise et la fixa droit dans les yeux. Je repris un ton froid et un visage inexpressif.

- Je ne suis pas spécialiste, mais si mon attitude vous a tant déplue, je pense que vous auriez réagi bien avant que votre commandant me dise que cela vous déplaisait. Et vous avez repris exactement ces mots. Si vous vouliez être crédible, une simple expression de colère aurait suffit. En rajouter accentue le mensonge.

Je repris position contre le dossier de la chaise et croisa mes bras sur le torse, regardant toujours Séraphina.

- Vous vouliez voir mes facultés, c'est ce que j'ai fait. Je n'avais aucune intention de vous impressionner, ni de vous effrayer. Après, pensez ce que vous voulez.

Je reporta ensuite mon attention sur l'homme. Ces questions étaient extrêmement précise et pertinente. Les humains inspiraient autant la méfiance? Je nous hais un peu plus. Conscient qu'il ne pouvait lire dans mes pensées, j'expliqua en me défroissant un peu.

- Si je ne vous combat pas, c'est qu'un nalami m'inspire plus de respect et de confiance qu'un humain, alors ne parlons pas de vous les dragons. Cette rancœur...

Je me leva, passa la main dans mes cheveux et cria presque en levant les bras.

- Regardez moi! Vous même, vous vous méfiez de moi! Comment pourrais-je ne pas hairent une race aussi égoïste qu'est la notre! Tous que nous voulons, c'est le pouvoir et notre suprématie sur cette terre!

Cette accès de colère avait quelque peu provoquer de nombreux éclairs autour de moi. Ils ne firent aucun dégâts mais eu pour effet de me stopper net. Me calmant, mon pouvoir finit par disparaître aussi. Je ne compris pas immédiatement. Ma magie était donc lié à mes sentiments? Cela me rendait encore plus instable... Baissant les bras, je m'excusa et reprit mon récit.

- Nous sommes fou, autodestructeur, imprévisible. Certains d'entre nous arrivent à intériorisé cela. J'en fais partie. Une petite partie de ces personnes se remettent en question et voit de quoi ils sont capables. J'en fais partie aussi...

Ma voix finit par se radoucir. Je n'aimais pas parler de moi.

- Malgré mes airs froid et distant, je suis un homme d'honneur, loyal, protecteur et surtout... Ayant le coeur sur la main. Cependant, je suis touché par la folie des hommes et je hais la routine... Je ne saurais vous expliquer ce qui me rend dangereux mais c'est de sa que j'ai peur et qui fait me hair... Et en supplément, hair la race humaine.

Une larme pointa au coin de l'oeil. Je l'essuya brièvement, espérant qu'ils ne l'avaient pas vu. Je pensais avoir fini mais je me souvins que Grenaak m'avait parlé d'Ïlimenta et que j'été peut-être à sa solde. C'était plausible.

- Pour clarifier les choses, je ne vénères aucun Dieu en particulier. Je suis de nature très neutre, donc je peux aussi bien vénérer Elëmentis qu'Ïlimenta. En ce qui concerne ma faculté de voir les auras, vous connaissez cette technique et votre... "Garde du corps" aussi, si je ne m'abuse? Pourtant, vous ne semblez pas être du côté de l'Ombre. Mais peut-être voulez vous savoir comment je l'ai apprise? Pour d'où je viens... Je suis né et j'ai vécu la plupart de ma vie actuel à Ra'Sibe. Je l'ai quitté il y a quelques années et j'ai parcourus le monde, y retournant que quelques fois.

J'espérais que mes réponses avaient été claires et précises. Evidemment, je savais qu'il arriverait encore d'autres questions. Je m'y étais préparé. Il y en a une que j'aimerais qu'il pose pour prouver ma valeur militaire... Que dirais-je face à une troupe pour les motiver... Mon esprit combatif s'éveilla à cette question et mon pouvoir bouillona à ma réponse...

Ma... Maîtrise... de mes SENTIMENTS??? Cela fait plusieurs années que je n'ai pas souris, pas pleuré, que je n'ai pas changé d'expression. Et je ne sais pas contrôler mes sentiments? Honnêtement... Je commençais à me demander s'il ne se fichait pas un peu de moi. Oui c'est vrai, il ne le savais pas. Ils avaient bien vu que je n'avais pas une seule fois sourit depuis le début? Et ce n'est pas de la méfiance... Cette fois-ci, je répondis à Grenaak et mon ton était redevenue très froid.

- Ce que vous venez de voir n'est que la limite que je me suis infligé et elle relativement basse. Au-dessus, je pourrais créer un chaos et faire un carnage sans précédent. Ce n'est pas ce que je veux. Et oui, cela me rend dangereux, j'en suis conscient.

Mon regard s'intensifia. Il devint lourd de fatigue et de tristesse. Je savais que tout cela était inutile... Mon ton avait changer, se faisant plus lasse, moins froid...

- Je me fiche de vos histoires d'espions et autres. Vous avez des questions, posez-les mais, par pitié, ne tournez pas autour... Si vous faites cela pour m'impressionner, m'intimider ou même me faire changer d'avis, cela ne marchera pas... Tout se que je veux, c'est que la justice soit rendu équitablement, que la défense est le droit de répliquer... Aider du mieux que je pouvais... Mais même quand l'on vient de son plein gré et que l'on ne se montre pas hostile, la part d'humanité nous rattrape toujours... Enfin bon...

Je me leva et rajusta ma capuche. Je ne savais pas si je devais partir ou encore plaider ma cause. Je croisa le regard de Séraphina. Je détourna le mien immédiatement et répondu au dragon. Mon ton avait repris sa froideur habituelle...

- En ce qui concerne mes exploits, je n'ai servi que de mercenaire à divers marchands. Mes pouvoirs me permettant d'être polyvalent, j'ai pu faire messager, combattant, bouc émissaire, soigneur. Mais à aucun moment, je n'ai jamais déployer mes pouvoirs entièrement.

Je finis par me décider. Je me dirigea vers la sortie. Je m'arrêta légèrement avant et tourna la tête sur le coté de sorte à pouvoir terminer en réponse à la dragonne.

- Il faut être un idiot pour ne pas savoir dans quoi je m'engage et encore plus crétin de faire comme moi... Pourtant, vous avez eu plusieurs occasions de me tuer. Quand j'ai pris la dague, quand je me suis approché de vous et quand je me suis mis en colère. Pourtant vous n'avez rien fait.

Je pris une grande inspiration. Je souleva la toile de la tente et me stoppa une nouvelle fois.

- J'ai besoin de prendre l'air, je reviendrais plus tard.

Je sortit alors. Les deux nalamis qui m'avaient accompagné depuis la forteresse me tendirent mes armes. Je les refusa et leurs expliqua que ce n'était pas terminé et que j'allais juste me dégourdir les jambes. Enfin... Arrivé au milieu du camp, j'activa toute mes marques, hormis celle de mes mains. et je m'envola dans le ciel, sous le regards ahuris des occupants du camps. Quand celui-ci devint minuscule, de nombreux nuages noirs s'étaient accumulés autour de moi. Je me stoppa enfin. Et laissa éclater ma tristesse. Tout autour de moi, des éclairs grondaient et tombaient autour du campement. Je me mis en tailleur et pensa aux âmes en dessous de moi. J'entendait la bataille faire rage au loin. De minuscules voix me parvinrent, sans que je puisse les entendre. Je fini par apaiser l'orage. Mais resta en flottement, au dessus de toute chose... La solitude me permettait de me calmer et de me remettre en question...

Je fus bientôt rejoint pas les deux dragons. Le commandant Grenaak me convia à son service. Il me fit aussi un topo de ce qu'il attendait de moi. Malgré le fait qu'il devait me "donner des cours", je ne m'en sortais pas trop mal. Mais son histoire de sort me laissait perplexe. Je ne savais pas exactement ce qu'il voulait faire mais si c'est ce que je pensais, je devrais peut-être dire ce que je penses là-dessus. Il fila ensuite en s'entourant d'un halo enflammé. Est-ce que cela l'accélérai réellement ou était-ce juste pour la frime? Quoi qu'il en soit, il se déplaçait rapidement, sa garde du corps avait du mal à le suivre et moi-même percevait son esprit de plus en plus éloigné. Je pris ma décision.

Revenant à la terre ferme, je désactiva mes marques. Une vague de fatigue me prit mais je tins bon sur mes jambes. A utilisé mon pouvoir pour des raisons personnelles, voilà ce qu'on récolte. Je soupira. Je sentais que je devrais prendre part à un puissant duel. Contre qui? Aucune idée mais cela se pouvait contre l'un des deux camps. Haussant les épaules, je chercha à récupérer mes armes. Je regarda autour de moi quand je vis deux nalamis arriver avec. Ils me les tendirent et je les repris. Me réarmant convenablement, j'offris un sinistre sourire en guise de remerciement. Je ne sais pas si ils le prirent comme telle et je ne pris pas le temps de vérifier.

Dans mon pouvoir, tout n'était pas parfait. Sauf une chose. Je l'avais entraîné pour ne pas à avoir à utilisé mes marques. Ma vitesse. Je l'ai tellement perfectionné que je peux me déplacer à une vitesse quasiment proche de celle d'un véritable éclair, même si cela reste encore un peu éloigné. Je mis à peine une vingtaine de secondes à rattraper les deux dragons. Me positionnant d'abord proche de Séraphina, je dit d'un ton léger:

- Faites attention à vous, le commandant ne s'en remettrait pas de vous perdre.

Je pris ensuite position au côté du dragon. Croisant les bras, j'essaya de voir ce qu'il pouvait arriver maintenant. La guerre... Quelque chose que j'avais toujours incompris. Et e voilà lancer dedans. Non, pas entièrement.

- Je ne sais pas ce que c'est que cette histoire de sort, mais si vous contez l'utiliser pour tuer, je tiens à vous dire deux choses, la première est que si vous faites cela, vous ne vaudriez pas mieux que ceux de ma race. La deuxième...

Je tourna vers lui un regard glaciale et diabolique.

- Je ne vous laisserais pas faire comme si de rien n'étais!