Une étrange matinée

15 Juwyn

Mayu révassait allongé sur le dos pour ne pas abîmer ses ailes. Elle était couché dans les fleurs de l'été et observait la vie des insectes sous ses yeux. Le soleil commençait à peine à pointer son nez, mais elle aodorait observer le monde le matin, cela revetait un charme qu'elle adorait. Elle s'assit en tailleur, laissant son médaillon pendouiller au gré de ses mouvements. Elle observa le vol d'oiseaux qui passaient dans le ciel. Puis quand il furent hors de vue elle observa les environs et s'emerveilla de la beauté matinal de ce monde. A un moment, elle tourna la tête et vit des silhouettes (une ou plusieurs d'ailleurs...) arriver. Elle se tourna, toujours assise, vers eux, et attendit.

Étant à contre jour, il était difficile pour la jeune femme de distinguer les deux arrivants. Elle pouvait percevoir un grand bâton dépassant de l'une d'elles, quelque chose ressemblant à un grand chapeau sur la seconde. En revanche, elle pouvait clairement entendre leur conversation.

La première voix était assez douce, mélodieuse, et raffinée de surcroît.

"Puisque je vous dit que l'acoustique de ces lieux est magnifique. Rien de tel pour notre entraînement quotidien, vous ne trouvez pas?"

La seconde, en revanche, reflétait un plus franc parler, une voix un peu aigrie bien qu'agréable dans sa rugosité.

"Je te crois sur parole, mais avoue qu'une bonne salle a quand même bien meilleur son."

"Nous ne sommes pas obligés de toujours nous entraîner dans les tavernes, changeons un peu de temps en temps."

"Soit, du changement ne peut pas faire de mal."

Arrivant enfin à quelques mètres de la jeune femme, elle put enfin percevoir leurs traits. La silhouette de gauche, celle avec le bâton, était un homme d'un certain âge, le dos à peine courbé, les cheveux et la barbe gris un sourire aux lèvres et le regard un peu lubrique. il donnait un air de bon vivant qui n'était pas pour mettre à l'aise les bonnes gens. La personne à ses côté était une femme, fort bien vêtue, le dos droit, les cheveux roux ondoyant sous l'effet du vent. Elle était d'une certaine beauté, mais semblait bien plus réservée que son compagnon.

Mayu vit arriver deux personnes semblant être des humains. Elle entendit d'abord leur conversation.

*Des musiciens...? Peut être que je vais pouvoir rester pour les écouter...*

Elle se leva quand elle put les voir distinctement. L'un semblait vieux mais en bonne forme, et l'autre (une femme) semblait respirer la joie de vivre, mais à sa manière, c'est à dire, beaucoup moins extravertie que son compagnon. Son visage se couvrit d'un sourire, et malgré ses ailes de dragon dans son dos et le bout de ses oreilles pointues qui dépassaient de ses cheveux, elle semblait être une parfaite gentille humaine agréable à connaitre.

"Bonjour, c'est étonnant de croiser du monde ci tôt le matin... surtout par ici..."

Le vieil homme posa immédiatement son regard sur la nouvelle venue.

"Ça alors, quelle charmant public nous avons là. Bonjour mademoiselle, je suis Sécrus, et voici Elëan, ma femme. Ne faites pas trop attention à moi j'ai plus toute ma tête."

S'ensuivit un petit rire de sa part, et un regard amusé envers sa femme qui, visiblement, s'apprêtait à faire cette réplique. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, elle prit à son tour la parole.

"Enchantée mademoiselle. Ce que mon mari essaie de dire c'est qu'il n'est pas au fait des bonnes manières, et qu'il souhaiterai que vous assistiez à notre répétition."

Elle accompagna sa phrase d'une courbette, tenant sa robe. Le vieillard posait déjà quelques affaires par terre, de grands sacs apparemment assez lourds.

"Enchantée, je me nomme Maruyama, mais tout le monde m'appelle Mayu. Je serais honorée de vous entendre répéter."

Mayu se rassit dans l'herbe en face de Sécrus et Elëan, et s'installa aussi confortablement que possible, pour pouvoir admirer le spectacle tranquillement.

"Vous jouez de quel instrument ? Vous chantez aussi ?"

*Il faut que j'arrête avec mes questions, sinon je vais les faire regretter de m'avoir permis de les écouter...*

*Ne t'inquiete pas, il ont l'habitude de pire,... tu les as entendu, non ? ils répétaient dans des auberges...*

*C'est vrai...*

Son visage était toujours souriant, comme quelqu'un qui apprécit la vie et les instants qu'elle lui offre.

Loin des trois êtres, une ombre filait à travers la plaine, ombre noire et menacante, qui courait au vent, ne s'arrêtant pas. Distinguer un quelquonque détail aurait relevé de l'exploit à cette vitesse. Mias l'ombre finit par s'arrêter en arrivant sur le sommet d'une petite colline, surplombant un vallon peu profond, où trois personnes semblaient converser. Une fumée noire enveloppa l'être, et quelques secondes plus tard, un humain en sorti, tendit son bras et le faucon s'y posa. Un peu de diplomatie humaine ne ferait pas de mal au fauconnier. Il descendit la pente et se dirigea vers le groupe, il y avait une jeune femme, assise qui semblait attendre patiemment une petite mélodie de la part des deux autres. John aurait largemment preféré se cacher derrière un petit buisson en les observant patiemment et attendant le meilleur moment pour arriver, mais il était dans une plaine fleurie qui n'offrait aucune cachette. Le chasseur déçida par conséquent d'aller à leur recontre et de se présenter. John se dirigea en premier vers la jeune femme.

-Bien le bonjour, gente dame.

Ash s'étonna lui même de sa politesse, voilà bien longtemps qu'il n'avait abordé quelqu'un avec autant de respect, mais les humains semblaient apprécier, et puis de toute façon, John aimait se mêler aux humains, ça lui donnait l'impression d'être quelqu'un pour les autres, enfin. Toujours vers Mayu, John continua :

-Je suis un simple fauconnier explorant le monde, vous pouvez m'appeller John.

Annonça t-il d'un ton aimable, il se rendit soudain compte que toute sa politesse était annulée par l'attirail qui couvrait son visage, aussi, après un petit "Oh !" de surprise, il baissa sa capuche et son bandana et rangea son masque. Voilà qui était plus correct. Et maintenant qu'il était à ne distance raisonnable de la jeune femme il se rendit compte des deux ailes qui ornaient son dos. Serait-ce une semie ? Peu importe, la politesse était d'égal importance dans toutes les races. Le chasseur se tourna ensuite vers les musiciens.

-Aurais-je cru comprendre que vous étiez musiciens ? J'apprécie la bonne musique, et je ne doute pas que vous êtes capable d'en produire, aussi, pourais-je avoir l'honneur d'assister à votre répétition ?

John ne se doutait pas une seule seconde qu'il mentait à un Dieu. Il ne l'aurait même pas envisagé quand il sortit un sourire si beau qu'un humain aurait même eu du mal à le reproduire, il sortit ensuite son arc et le fit toucher terre, s'appuyant dessus, toujours debout.

Avant même l'arrivée en vue du nouveau venu, le vieillard avait marqué une pause.

"Nous avons un public grandissant", avait-il dit.

L'instant d'après, il voyaient le nouveau venu arriver. Ils le laissèrent se présenter poliment. Elëan semblait ravie.

"Voilà qui est merveilleux, je pressens que ce public ne sera pas comme les autres."

Elle semblait y mettre une certaine joie, et sortit de son sac un instrument à corde, semblable à un luth, mais pourvu de dix cordes assez resserrées. L'instrument était finement ouvragé mais peu décoré. Le vieillard sortit à sont tour une grand tube, qu'il ouvrit, et monta un instrument que l'on aurait pu qualifier de flûte, si ce n'est qu'elle faisait des tours et détours et comportait une trentaine de trous!

Attendant que leur public soit prêt, ils accordèrent leurs instruments pour le moins étranges, et commencèrent.

Les doigts de la jeune femme parcoururent les cordes du luth avec virtuosité, précision et vitesse, émettant des sonorités douces, rythmées et peu communes. On aurait dit qu'elle allait chercher des sons que peu peuvent entendre.

Quant à Sécrus, il suivit dans une mélodie entraînante de notes semblant sorties tout droit d'un rêve, ses doigts osseux parcourant les trente trous de la flûte avec une délicatesse et une vivacité qu'on ne lui aurait pas soupçonné.

"Nous commencerons en douceur. Ce morceau ce nomme Le charme du Dragon"

Et elle se mit à chanter. Pas des mots intelligibles pour le moment, juste des sonorités discontinues qui suivaient le rythme de son luth, et accompagnait la flûte de son mari à l'image de deux fleuves se rejoignant.

Le rythme commença une douceur, puis s'accéléra. Les notes s'enchaînaient dans une harmonie peu commune, coulant le long de la plaine comme les eux cristallines des sources les plus pures, semblant pénétrer le coeur des personnes présentes. Quelques animaux répondirent à l'appel, se rassemblant autour de la colline.

Quiconque était attentif pouvait sentir l'histoire de cette musique, presque la deviner, sans que nulle parole ne fût nécessaire. En fermant les yeux, ils pouvaient entrevoir, tel un rêve, un jeune garçon armé de sa simple flûte, un royaume, ancien et vertueux, une créature, aux attraits monstrueux, et un chant, unique et pur. Ces images, ces rêves éveillés se mêlaient dans une aventure de poésie et de musique, où chacun trouvait une place.

Puis la musique s'acheva en apothéose, après ce qui sembla une éternité figée à jamais dans le temps et les mémoires, sur l'image d'un bonheur sans fin. Le couple cessa, et salua.

[ J'ai tout décrit, en partant du principe que vous écoutiez jusqu'au bout. Si vous deviez couper, j'éditerai en fonction. ]

Mayu les regardait déballer leur instrument quand un homme tout encapuchonné et cacher derrière un masque se présenta, déclarant qu'il était fauconnier, l'attirail sembla porteer préjudice à la politesse dont il faisait preuve car il se débarassa de son masque et de sa capuche. Le couple de musicien, continuait de se préparer tout en ayant répondu au salut de l'étranger. Puis la musique commença après un bref réglage des instruments. Une musique pleine de vie, une musique qui racontait un histoire, cettehistoire respirait la réalité, on avait l'impression de le vivre, Mayu resta attentive pendant toute la chanson, elle ne perdit pas une note. Son esprit entier était focalisé sur la musique. Lorsque tout fut finit Mayu resta un instant fixe les yeux dans le vague à ne rien dire, les pensées encore remplis de notes de musique. puis sa voix se décoinça.

"C'était... magnifique, vous êtes très doués..."

Les mots lui manquaient, elle n'avait même pas éfleuré la définition de cette musique, avec le faible mot de "magnifique", mais c'était le seul qui dans son vocabulaire était le plus proche de ce qu'elle ressentait, tout en étant à la fois si loin de ce qu'elle ressentait. Elle tourna la tête pour voir la réaction de l'étranger et vit au loin des animaux qui était venu écouter eux ausi écouter la musique. Les plus farouche, les oiseaux, s'était même approché à porter de bras, mais Mayu ne prit pas le risque de tendre le bras pour les toucher. La magie de cette musique faisait encore effet et l'enchantement était preque parfait.

Les deux musiciens entamèrent leur chant, enchaînant une mélodie douce et mélodieuse, parfaite. Même avec son caratère, John commença à apprécier la musique, jusqu'à un point où il fut effrayé, en effet, se concentrant sur la mélodie, le monde l'entourant sembla disparaître, le ciel s'obscurcit ne restant plus que lui et les musiciens, puis un petit brasier apparu devant eux, et à quelques mètres, un petit garçon juant de la flûte apparu à son tour, se joigniant à la douce musique. Au loin derrière les musiciens, on distinguait un château, à demi-caché par une colline, et une ville à ses pieds. Soudain, dans le ciel, d'entre les nuages une ombre sombre et menacante filait tel une brise de vent. Le Dragon émergea d'un grand nuage épais, dévoilant ses écailles brillantes, à l'image de ses griffes et de ses dents acerées. A mesure que la créature se rapprochait de John, la musique s'accélérait, la musicienne chantait tel un ange, d'une voix aigue mais toujours parfaitement accordée avec la musique, lui rendant un air classique. La musique s'accélerait encore, partant crescendo, et le dragon se rapprochait davantage, ouvrant sa gueule hérissée de crocs. John aurait voulu hurler de peur, intimant aux musiciens d'arrêter, voulant sortir son arc et vendre chèrement sa peau, mais une force inconnue l'en empêcha, le faisant simplement tourner vers la bête. Et cette dernière, arriva à queqlues mètres de John, puis refermit sa gueule, et se posa devant lui. Le dragon rapprocha son museau du Nalami, doucement, et Ash tendit la main pour le toucher. La main du fauconnier n'était plus qu'à quelques centimètres quand le musicien émit une dernière et puissante note, et la musique s'arrêta. Tout ce monde étrange disparu, le monde "normal" refaisant surface.
John émit un soubresaut de la tête, sortant de la transe musicale, juste à temps pour entendre la commentaire de la Semi. Le Nalami, lui, ne trouvait même pas les mots, il bredouilla :

-J...Je...

Il émit encore quelques bribes de paroles avant de se reprendre.

-Merveilleux.

Il aurait voulu tout conter, tel un expert de l'art, mais son bon sens lui intima de le garder pour lui, tellement le fait était étrange.

-Jamais une telle musique n'est parvenu jusqu'à moi... En bien je veux dire...Enfin... bien sûr... c'était évident.

Le Raptor s'amusa de voir que son Faucon s'était même posé à terre pour faire la cour à une autre Faucon. Il tourna la tête vers lui et Black Bird lui rendit son geste. John se détourna et ajouta.

-Aurais-je l'honneur de savoir qui est en ma compagnie ?

Ash pointa ensuite du doigt les ailes de Mayu. Cette dernière devait surement croire que John était humain et qu'il s'apprêtait à faire un commentaire désobligeant, mais c'est bien le contraire qu'il fit.

-Seriez-vous une Semie Dragonne ? Ma foi, voilà qui est bien pratique pour voyager. Vous n'avez pas de raisons de croire une mauvaise opinion de ma part vous concernant contrairement à certainement bon nombres d'humains. Il se trouve que je suis un Nalami. Mais ma forme animale n'étant guère appréciable, je préfère rester comme ça si vous me le permettez.

Mais pourquoi diable déballait il tout ça d'un coup ? Lui qui était aussi prudent d'habitude, quelle impreudence, quelle impertinence et quelle arrogance de sa part ! Il ne connaissait rien de ces deux êtres et voilà que, tout naturellement, il leur disait que c'était un Nalami. Soyons heureux, dévoilons nous au Roi de Ra'Sibe tant que nous y sommes, faute avouée à demi pardonnée, on vera ce que le Roi en pensera. Et pourtant, étant une Semie, John sentait qu'il pouvait avoir confiance en Mayu. Il savait qu'il pouvait aussi compter sur le couple de musiciens qui étaient apparemment humains. Pourquoi ? Ca ils ne le savait pas, mais une aura de confiance émanait des deux êtres, une aura puissante mais pour quelle raison, ça, mystère. Toujours étant que le Nalami attendait la réaction des ses interlocuteurs.

L'Unité observa les réactions avec délectation. Elle aimait ce qu'elle produisait. Mais tout comme les arts apportent bien des choses, la survie de chacun était aussi importante. Aussi se devait-elle de réparer son méfait, involontaire certes, mais qui pouvait ô combien coûter à ses favoris.

Elëan avait un sourire radieux, et son mari semblait tout aussi satisfait. Ils réaccordaient leurs instruments, se préparant à un autre chant, bien différent cette fois.

Sécrus s'approcha des semis.

"Et pour ceux qui voyagent, pour ceux qui ont vu du pays, pour ceux qui savent ce que peur signifie, et qui de la Mort connaissent bien trop les jupons, nous avons une petite geste, qui pourrait fort bien vous plaire."

Mayu sourit quand l'homme (enfin le nalami) lui demanda si elle était une semi dragonne, elle fit ensuite un sourire mystérieux.

"Pas vraiment... Mais j'ai du sang de dragon effectivement..."

Elle regarda le jeune nalami à la forme animal mystérieuse, avec une pointe de malice dans les yeux.

"En fait... je suis tiers"

Elle rigola brievement.

"J'ai du sang dragon, elfe et humain..."

Elle montra respectivement ses ailes, ses oreilles, et son corps.
Le couple de musiciens, leur adressa ensuite la parole, ils allaient refaire une chanson, Mayu esperait une chanson avec autant de sentiment qu'il y en avait eu dans la précédente. Elle se tourna vers le couple, comme prête à être fascinée.

John observa avec attention la Semie entrain de lui expliquer qu'elle était en fait une "triple" semie. Peu commun se dit le Nalami. Puis le couple de musiciens se préparèrent à jouer un nouveau morceau. Malheuresement, alors que le Raptor scrutait l'horizon, il aperçut trois formes sombres, sur un rebord, qui les observaient. Trois autres Raptors... John se concentra et soudain, il transforma ses iris d'humain en amande, comme celles des Raptors, et les fit scintiller légèremment, juste assez pour faire comprendre aux autres Raptors ce qu'il était vraiment. Comme seule réponse, le petit groupe de chasseurs disparu, et le Nalami espéra qu'ils ne préparaient pas un sal coup et espéra aussi que Mayu ou les musiciens n'avaient pas fait attention à ses yeux. Fermant les yeux et les faisant ré-apparaître sous forme humaine, il se tourna vers les musciens.

-Faites-nous rêver.

Ajouta t-il avec un large sourire.

Les événements n'échappèrent pas à l'Unité du dieu, mais il n'en avait cure. Ce qu'il arriverai à ses deux êtres n'était pas son problème, et il ne les apprécierai que plus s'ils survivaient à une éventuelle attaque.

Sécrus reprit sa flûte et la porta à la bouche. Ses mains étaient à présent bien plus près de l'embouchure que lors du morceau précédent. Il souffla deux fois, émettant un son très grave.

Elëan survola quelques cordes, offrant quelques sons médiums plus ou moins agréables.

Ils commencèrent. Le rythme était lent, très lourd, aussi lourd qu'un fardeau. Les sons de la flûte étaient très graves, s'élevant très rarement, et ceux du luth à dix cordes suivaient le rythme à deux octaves au dessus. L'illusion offerte par la musique ne vont pas de suite, mais un ambiance se créait, froide, sombre, une certaine tension ressortait.

Et soudain le rythme s'emballa, inquiétant, parfois même terrifiant, et la femme se mit à chanter, contant de façon terrible une histoire aux penchants d'horreur.

"Un chasseur poursuivi par ses proies. Une meute de créatures informes, parcourant la forêt. Prédateurs nés, ils se jouaient de leur victime, éperdue.

Le chasseur nommé Randal, un de meilleurs de sa profession, n'avait cessé de chercher les défis. Lorsqu'arrivé en terre Nalami, il entendit l'étrange rumeur d'un monstre terrifiant qui dévorait les innocents, il s'enhardit d'aller occire la bête de son arc de beau bois et de ses flèches acérées. Ignorant tout conseil, refusant toute aide, il voulait ce trophée à lui seul.

Mais son orgueil lui coûta cher, car en fait d'un monstre, il en trouva plusieurs, tous affamés. Ombres furtives, morsures invisibles, prédateurs discrets, il ne les vit jamais vraiment. Son orgueil, ses trophées, ses conquêtes. En un instant, il les oublia, se rappelant d'une chose essentielle : la survie.

Poursuivi par les Bêtes, habité par la terreur, il courait, ses vêtements maculés de son sang, cherchant secours, cherchant refuge. Mais rien ne vint. Il était seul. Lorsqu'enfin la forêt céda sa place aux plaines, il courut tant qu'il put pour quitter ce lieu maudit. Sa jambe céda alors sous son poids, il faillit être complètement dévoré.

Seule la lumière du l'astre solaire le sauva, quand enfin le matin pointa sur son visage meurtri. Il rentra au village de la seule force de son bras.

Il vit encore aujourd'hui. Il a abandonné sa chasse, ses trophées, et vit comme ébeniste. Mais chaque nuit, dans les recoins de sa chambre, il voit encore ces yeux, il entend encore ces hurlements. Il attend, chaque soir, Sa venue. La Meute, un soir, viendra le chercher."

Le volume sonore diminua doucement, partant dans des graves inaudibles, mais laissant dans le cœur de chacun une grande peur, et le sentiment que ces yeux étaient encore présents, à les observer de ce regard affamé. A nouveau, le couple salua.

[ imaginez que cette histoire fut contée en vers, mais trop dur à faire XD ]

Mayu tremblait, litéralement térrifiée... et pourtant elle s'était juré de ne pas montrer sa peur, mais là c'était incontrolable... Elle se prit dans ses bras et essaya de se réconforter.

*Manki.... J'ai peur...*

*Ce n'est qu'une histoire, ne t'inquiète pas, et puis je suis là, je reste avec toi*

*Ne pars pas... s'il te plait !! J'ai besoin de toi...*

*Je suis là... je suis là...*

Mayu cessa tout doucement de trembler et se détendit trop lentement à son goût, mais la chanson l'avait touchée, et ces yeux qui semblaient être là, toujours présents alors que la musique s'était arreté...

"C'est... terrifiant,... mais vous avez une belle voix quand même..."

John apprécia plus que tout ce chant, plus que le premier. Peut-y être s'y identifiait t-il. Et pourtant, il réalisa que cette musique était faite pour effrayer les humains, les terrifier. Loin de lui l'idée de renier ce qu'il était, mais il se demanda ce qu'il faisait là, en compagnie de deux humains et une semie, et que cette dernière avait l'air appeurrée devant un chant qui avait peut-être pour protagoniste principal des Raptors... ou tout autre prédateur d'ailleurs. Plus la musique et le chat avançait, plus le Nalami s'y identifiait. Il n'allait pas faire une dépression et une crise identitiaire, ce n'était pas au programme, mais John ne se sentait pas à sa place, au milieu des humains. Il baissa la tête et observa ses mains qu'il tournait de temps à autres, observant à tour de rôle, ses paumes puis le dos de ses mains, qui ne lui semblaient pas être les siennes. Pouvait-on changer ? Non. Le Raptor ne le pensait. Nous naissions quelqu'un sans prsonnalité, et plus on grandissait, et plus la personnalité devenait forte. Arrivée à son point culminant, elle était indestructible. Changer était impossible. Et pourtant cela arrivait. Voilà un paradoxe que John n'arrivait pas à éradiquer. Il releva la tête pour voir les musiciens conclurent leur musique. Il entendit la Semie qui s'était plaint que le chant était terrifiant. Toute l'analyse du Nalami était donc juste. Sa place n'était ici. Elle conclut par dire que le groupe de musiciens avaient de belles voix. Ce qui était quand même fichtrement vrai. Mais John déçida de rester, peut-être par respect.

-Epatant. Vous passez d'un récit musical joyeux à un autre dramatique. Seuls les plus grands en sont capables à un tel degré de perfection. C'est admirable.

Pour décrire le deuxième chant, le mot le plus juste aurait été "effrayant" mais John n'arriva pas à le prononcer. Ce qui était dommage, ce que tous les animaux guillerets qui s'étaient regroupés pour entendre le premier chant s'étaient dispersés à l'entente du second. A la vu d'un tel évènement, les muscles du Nalami se contractèrent, la peau de son bras droit se durcit, prenant un ton orangé, avec quelques petits traits noirs. Il était en train de se transformer sans le vouloir ! Ce n'était jamais arriver, à part quand il était très jeune, à la fin du rite d'initiation de son clan. Il avait enragé et cela avai déclenché la métamorphose. John secoua violemment son bras, et quand il le ramena à lui, tout avait disparu. Conscient qu'un tel mouvement si brusque pouvait être louche, il dit :

-Désolé, à force d'être immobile, j'ai des fourmis dans les bras.

Et soudain, le malheur arriva. Une sorte de jappement aux allures reptiliennes arriva jusqu'aux oreilles du groupe. Ce dernier se tourna vers la source du bruit. Un Raptors se profila à une vingtaine de mètres du groupe. De taille moyenne, il se tenait droit, sans rien ajouter. Connaissant les tactiques de sa race, John pivota sur lui même, juste à temps pour voir un autre reptile fondre sur Mayu. Le Raptor étranger s'élança dans les airs. D'une seule traite, dans un cri de rage peu commun, l'aura noire habituelle enveloppa le Nalami et une fraction de seconde, le Raptor sauvage fut brutalement plaqué dans les airs et ramené au sol par John qui d'un coup de croc, brisa la nuque de l'autre Raptor, évitant à Mayu un coup désagréable dans le dos. Mayu sembla réagir, mais John était trop occupé et ne pu remarquer en détail ce qu'elle avait dit ou fait. Pourtant, alors que John se relevait, un autre Raptor chargea, et John fut à son tour plaqué, alors que le reptile sauvage lui entallait le flanc d'un coup de griffe. John se débarassa de ce gêneur d'un autre coup de crocs, qui le laissa là, à gémir au sol, et le Nalami se releva, fonçant devant le couple de musiciens qui faisaient face au dernier reptile. Le Nalami envoya un grognement plus que sonore à l'autre, en signe d'avertissement, et le reptile sauvage fit demi-tour s'éloignant du petit groupe. Se rendant compte qu'il n'avait pas laisser réagir ses compagnons, il s'éloigna lentement d'eux, conscient de les avoir défendus contre lui-même, si on peut dire ça comme ça. Il reprit sa forme humaine et sortit son arc avant d'achever le Raptor agonisant, et trouva un rocher pour s'écraser dessus, les côtés lacerées et sanguinolantes. La métamorphose changeait l'apparence et les conditions physiques, mais pas les blessures. Le voix chevrotante, il ajouta à ses compagnons.

-Je... Je suis désolé.

Il posa son arc et enleva son carquois, avant de toucher la blessure. En faisant ça, il ne put se retenir d'un juron et d'un soubresaut de douleur.

HRP : A l'image de Crépuscule lors de son premier chant, j'éditerais si vous voulez intervenir durant la mini-bataille que n'ai pas pu m'empêcher de déclencher
P.S : Tu as beaucoup d'inspiration pour tes musiques, Crépuscule, chapeau bas je n'aurias pas fait mieux (Tu devrais faire un 33 tours xD)

Les musiciens ne bougèrent pas d'un pouce lors de l'attaque des créatures. L'unité voulait savoir ce qu'il se passerait. Pour ne pas se faire prendre en flagrant délit de divinité, il fit feindre à ses deux faces un semblant de peur, et d'inactivité. Rien ne pouvait réellement les atteindre, mais il ne tenait pas à en faire preuve devant des mortels.

Mayu, encore émerveillée par le chant des deux musiciens, mit un temps à comprendre ce qui se passait, des raptors les attaquaient, et elle en vit un fondre sur elle dans un élan précis et parfait de férocité, Mayu sans se démonter, pris se appui, et dans un mouvement fluide et sans anicroche, un geste répété des millions de fois durant les combats qu'elle avait menée, leva le bras toucha son médaillon, qui pendait à son cou, un léger éclat jaune apparu au niveau de son médaillon et elle découpa le raptor dans la hauteur avec l'épée à deux mains qu'elle tenait. L'épée ressemblait à une patte de tigre. Une fois l'avoir découper elle regarda ce qui se passait, John était blessé, elle lacha son arme et alla vers lui..

"John ? Vous allez bien ?"

Elle jeta un bref coup d'oeil aux musiciens, qui n'avaient pas bouger et semblait apeurés. Elle regarda la plaie, elle n'était pas belle à voir mais la vie de John n'était pas en danger.

"Ca n'est pas méchant vous allez vous en sortir."

Elle déchira un bout de sa robe et en fit un bandage autour de la blessure.

[hrp: hé mon john faudrait que tu réponde... oui c'est un réup ^^]

Le Nalami ne comprenait pas la bontée de la jeune Semie ; blessé, contre un rocher, à bout de souffle, personne n'en voudrait à Mayu ou aux musiciens d'achever une "monstruosité" comme pourrait dire les habitants de Ra'sibe. John était même sûr que là-bas, ils auraient pu décrocher une médaille. Et pourtant, la Semie avait posé son épée ensanglanté et s'affairait à soigner le Nalami. D'une voix un peu faible, John demanda :

-Pourquoi... ? Après tout... Je suis l'un des leurs...

Les musiciens semblaient effrayés, mais en un seul morceau. Tout le monde allait bien, c'était déjà ça, mais "tout le monde" n'incluait pas John, blessé. Ce dernier ne put s'empêcher une nouveau soubresaut quand Mayu apposa le bandage sur sa plaie, ça faisait diaboliquement mal. Encore une fois, et même blessé, le Nalami ne put s'empêcher d'ajouter :

-Vous n'auriez pas du déchirer votre belle robe pour si peu...

Rigolant de sa propre idiotie, il se tut bien vite quand une nouvelle douleur parcourut son corps, et le Nalami ne put s'empêcher des petits "Ouille" "Aïe" ridicules.

-S'ils sont rancuniers, ils reviendront... plus nombreux... Je n'ai plus la force de ma battre. Ils sont bien organisés, ce sont aussi des Nalamis, je pense.

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