[ matinée du 13 Awÿn ]

Basil s'était installé à Ra'Sibe à la fin du mois de Marsÿn. Il tenait dans cet exil à se faire passer pour un humain, et à se changer les idées en se reconvertissant complètement. Il avait déjà une expérience dans la forge, puisque son ancienne compagne, Ambre, était forgeronne, et lui avait enseigné les rudiments du métier.
Aussi, après avoir pris quelques jours pour s'installer dans la capitale humaine, Basil demanda un entretien avec le forgeron principal de la ville, et il parvint à se faire embaucher en tant qu'apprenti forgeron.
Il exerçait ce nouveau métier depuis cinq jours à présent. C'était un boulot éprouvant mais qu'il appréciait, et qui avait le grand avantage de lui monopoliser l'esprit sur le travail.
Pour la première fois ce matin, son maître forgeron le laissa seul à la forge, il avait des armes à livrer en territoire elfique.
Basil était occupé à forger une hache pour une commande d'un guerrier humain.
Pour le moment, tout se passait bien...

Le cheval crapahutait dans les rues avec, à son dos, Eordal, il devait trouver le forgeron pour une commande d'épée, il était d'une humeur à vous ouvrir les entrailles. Il déssendit de sa monture dans un cliquetis de pièce d'armure. S'approchant d'un jeune homme, surement un apprenti, il lui dit:

-Petit, Ton Patron est là?

Voyant que non, il repris sans laisser au gamin le temps de répondre:

-Tu lui dira que j'ai besoin de 100 épées de plus dans le réapprovisionnement mensuelle. Ah et tient:

Il lança son épaulette abimée.

-Tu la répare s'il te plaît.

Il n'était pas d'ordinaire si impolie, mais là, un bandit avait donné un coup de hache sur son épaullette, et il n'aimait pas qu'on se mette sur son chemin.

[ hj : oui oui, j'avais bien compris, j'ai d'ailleurs noté qu'Eordal était massif, mais Basil est vraiment grand ^^ pour ça que j'ai noté qu'il était plus grand, mais de pas grand chose ^^ ]


Les yeux noirs de Basil s'écarquillèrent, puis se plissèrent tandis qu'il fronçait les sourcils. Cet homme ne pouvait tout de même pas être...
Mais non, ce n'était pas l'empereur, il ne serait pas venu dans une simple forge... Mais en même temps, Basil connaissait mal les mœurs des humains, peut-être que chez eux ça se faisait...
L'homme lui asséna une tape franche dans le dos qui le fit flancher, il ne s'était pas attendu à ça. Il baissa les yeux, et marmonna à mi-voix :

Je suis désolé, je ne savais pas... qui vous étiez...

Il tenait à garder un profil bas, il ne voulait surtout pas se faire remarquer dès sa première semaine par l'empereur lui-même, ou celui qu'il considérait comme tel... Mais voilà que l'humain remarquait la particularité de sa tunique... De nouveau, Basil bredouilla d'une voix faible, tout en se retournant vers son enclume :

Oui, je ne sais pas, peut-être...

[ hrp : hum, Eordal ? je sais que tu es occupé avec Clun, mais ne m'oublie pas ^^' ]

Eordal regarda dehors, juste pour le plaisir d'observer la belle citadelle de Ra'sibe et son peuple si fière:

-Tu sais qu'une guerre se prépare? On a besoin de gars, surtout à Ra'sibe, chez moi, dans le nord ça va, mais ici, on manque d'éffectifs, si ça continue, on réquisitionnera et, là, vous n'aurez pas le choix, Ces crevards d'animaux de Nalamis ne cessent de nous narger, et nous ne pouvons laisser leur armée grandir avec le mal.

Il commença à élever la voix et à s'énerver, il abbatit son poing sur la table, lorsqu'il parlait d'eux, sa haine contre les nalamis s'élevait.

-On a plus besoin d'hommes que d'armes, tu ne sers à rien dans cette forge, Tu ferais mieux de t'engager au lieu de batifoler dans une vie tranquille, personne ne te protegera des nalamis mieux que toi même!

Bien sur, Eordal ne pensait pas qu'il avait devant lui un Nalami, il éssayait comme tout les militairs de le bouger, de le motiver à s'engager, ce n'était pas bon pour la côte les réquisitions, ça faisait beaucoup de déserteurs, et tous ce qui va avec, Chasses à l'homme, Réprimades et exécutions... Une autre chose soulevait le coeur du colon, hier soir à la taverne, il l'avait vu, cette sang-mélée, cette batarde qui servait à l'auberge, ça lui avait mit les yeux en face des trous, les elfes les avaient abandonnés, qu'un des leurs est put engendré avec un de ces animaux qui copient la noble race des humains le faisait vomir.

Basil se renfrogna quelque peu. Il ne voulait surtout pas manquer de respect à cet homme, mais ses paroles ne lui plaisaient pas. Il avait beau vouloir se faire passer pour un humain, il restait un Nalami au fond de lui, et n'appréciait pas qu'on insulte son peuple.
Tout en commençant à frapper l'épaulette abîmée de l'homme pour la réparer, il s'efforçait de se répéter en boucle dans son esprit :

* Je suis un humain, je suis un humain, je suis un humain... *

Il réussissait, en se concentrant sur son travail, à garder son calme, et répondit, en gardant les yeux résolument fixés sur l'épaulette :

Je ne suis pas un guerrier. Je ne vous serai d'aucune utilité sur un champ de bataille. Je préfère...

Il soupira, repris une grande inspiration, et acheva sa phrase avec le maximum d'assurance dont il était capable (c'est à dire pas beaucoup, mais il espérait que ça suffirait) :

Je préfère servir mon pays en faisant don des capacités que je possède.

Il se retourna ensuite vers un chaudron suspendu au-dessus d'un feu, et qui était empli de métal fondu. Prenant une louche du métal liquide et bouillant, il en versa une fine coulure sur l'épaulette, pour la renforcer.

Eordal regarda le jeune apprenti assez désemparé, il avait vraiment l'air blizzard, ce n'était pourtant pas chose étonnante de rencontrer quelqu'un du style d'Eordal dans une forge, Eordal compris que Basil resterais sur ses positions, ses raisons? Le capitaine les ignorait, mais il continuait, cela ne pouvait lui faire que du bien...

-Il y a quelque chose de grand qui arrive sur nos terres, la "technomagie", tout les guerriers se mettent à la "technomagie", mais moi je leur répète: Ce n'est pas l'armure qui fait le guerrier, mais l'homme qui est à l'intérieur... Réfléchis-y et tu verras, ta place n'est pas dans cette forge, mais à nos cotés écrasant les Nalamis...

Après cela, il se tut, écoutant le bruit du marteau frappant le métal encore chaud...

Eordal s'appuya contre le mur et regarda ailleurs, il dit:

-Moi ce que je dis c'est que si tout le monde réagissait comme toi, on la perdrait cette guerre...

Ce gringalet n'avait vraiment aucun esprit patriote, cela déguoutait le guerrier au plus haut point. Heureusement, tous les jeunes n'étaient pas comme lui et certain s'engageaient... Maintenant, il attendait sa pièce d'armure...

(Désolé, pas grand choses à dire :s)

Abandonné, à ce qu'il me semble. Je lock. **