Journée de boulot un peu spéciale [ pv Basil ]

[ 15 Awÿn ]

Ce jour là le patron m'avais donner un boulot un peu spéciale. Pas de services mais plutôt des sortes de "représentations" particulières. Et par ce que celles-ci me pompaient mon énergie il aurait été suicidaire de m'envoyer courir partout entre chacune. Voilà pourquoi je me trouvais sur la scène vêtue d'une robe élégante... enfin vu mes moyens pas spécialement élevés, disons que c'était ce que j'avais de mieux. J'avais commencer ma démonstration depuis un petit moment déjà et ma concentration était totale, et ça valait mieux sinon ce serait un désastre. Car ce n'était pas vraiment moi qui bougeait ( il n'y avait que mes mains qui bougeaient, au dessus d'un couple de petits personnages, comme s'ils agitaient les ficelles. Les personnages bougeaient par une seule chose : mon don, un pouvoir que j'avais appris déjà étant jeune et il était simple, je pouvais tout simplement bouger des objets ( pas des personnes, ça ne relève pas de la même catégorie ) Parallèlement aux personnages qui racontait une histoire par leurs gestes ( à ce moment là ils dansaient ) il y avait un instrument flottant dans les airs qui jouait des morceaux pour rende plus captivante la scène ( et j'avais vraiment travailler dure pour y arriver... ) Mais tout à une fin et une fois ma prestation terminée mes petits personnages s'inclinèrent puis l'animé redevint inanimé. Épuisée je me laissai tomber sur une chaise pour souffler.

Basil avait commencé son nouveau travail depuis sept jours, et sa nouvelle vie à Ra'Sibe depuis deux semaines. Aujourd'hui il ne travaillait pas, son maître lui avait laissé sa journée, et il en profita pour découvrir un peu mieux la ville et les mœurs des humains auxquels il devait se mêler... Et quel meilleur endroit pour découvrir les mœurs d'un peuple que l'auberge du peuple en question ?
Il s'était donc assis à une table près d'une petite scène, sirotant un hydromel en observant d'un regard vague une fille qui faisait une sorte de spectacle de marionnettes... Mais en regardant mieux, il se rendit compte que les pantins n'avaient pas de fils, et que la fille les faisait bouger à priori par télékinésie... Un pouvoir intéressant ! Du coup il regarda le spectacle en entier, captivé par le couple de petits pantins qui dansaient tous seuls... jusqu'à ce qu'ils tombent au sol et que la musique s'arrête. Il fut alors tiré de sa contemplation par un soupir d'épuisement à côté de lui : la marionnettiste venait de s'asseoir à côté de lui. Sans y réfléchir, il lui adressa la parole :

C'est pas mal ce que vous venez de faire.

Puis il redressa la tête vers elle pour regarder plus précisément à quoi elle ressemblait, et vit les oreilles grandes et poilues qui dépassaient de sa longue chevelure.

* Une nalami... C'est bien ma veine... *

J'étais tellement épuisée que je mis un temps avant de comprendre que quelqu'un m'adressait la parole. Je relevai la tête, qui obéit de mauvaise grâce, pour savoir à qui j'avais affaire. Ou non pas vraiment encore, puisque je ne fis attention premièrement qu'aux paroles. Qui me tirèrent un petit sourire.

- Merci, ça fait plaisir d'entendre ça.

D'habitude, en service j'aurais rendu un lumineux sourire avec un air de gentille fille toujours contente. Là c'était sincère dans la voix mais moins niais à mes oreilles. L'avantage, et désavantage parfois, c'était qu'après une démonstration de magie ( même si elle n'est pas si complexe que ça ) c'était qu'après je retrouvais plus facilement mon caractère de nature. Soit pas extrêmement bavarde, qui peut vite ronchonner et dire ce que je pense. D'ailleurs, comme je remarquais qu'il m'observais et un peu trop mes oreilles à mon goût, j'en fis de même, et comme lui qui me prenais pour une nalami ( même si je ne le savais absolument pas ) moi je le pris pour un humain. Ben oui, il était visiblement comme n'importe d'entre eux.

- Eh bien quoi ? Pourquoi vous me fixez comme ça ? C'est pas parce que mes oreilles sont pas comme les vôtres qui faut le regarder comme ça.

Et c'est partit pour du ronchonnage. Et encore, je ronchonnais juste...

Basil baissa un peu son regard, le reportant sur le visage de la marionnettiste plutôt que sur ses oreilles, mais il ne parut aucunement désolée, ou gêné. En fait, son visage était on ne peut plus neutre, tandis qu'il la regardait avec ses yeux d'un noir de geai.
Il lui répondit d'une voix très calme :

Je ne reproche rien à vos oreilles...
Mais si vous ne voulez pas qu'on les remarque, il vaut mieux éviter de donner des spectacles au milieu d'une ville peuplée d'humains...

Son ton n'était pas teinté de reproche, mais plutôt d'une sorte d'incompréhension. Lui essayait de se faire passer pour un humain à Ra'Sibe, car il savait très bien que la plupart des humains rejetaient les nalamis. Il était donc étonné d'en voir une qui ne se cachait pas.

Enfin, je dis ça, c'est pour vous... C'est pas méchant.

Oui bon j'avais peut être un peu exagéré, il n'avait pas l'air d'en vouloir à mes oreilles, il le dit d'ailleurs. Cependant ça avait toujours le dont de m'agacer quand un "humain" restait à me les fixer. Trop de mauvais souvenirs... et ça me rappelai à quel point je n'étais pas normale physiquement. Je faillis lui répliquer quelque chose d'amère quand il me fit remarquer que si je ne voulais pas qu'on les voit je n'avais qu'à pas me donner en spectacle ici. Mais dans son ton de voix ça n'avait pas l'air d'un reproche. En faite même dans son attitude il restait détaché, neutre. Il ne me comprenais visiblement pas, simplement.
Cette réaction me troublait un peu. Je n'aimais pas les humains, ça c'était clair car il avait tous quelque chose de déplaisant dans le regard, dans l'attitude vis-à-vis de moi, à part de rare, très rares personnes, dont surtout mon patron qui m'appréciait beaucoup au contraire ( je n'ai jamais su pourquoi ... ) Et celui-là avait une attitude troublante.

- Je sais. Seulement, pour vivre, faut travailler. " Je restai le regard un peu dans le vague, et modérant mon ton un peu. Plus lasse que ronchon. Et ça parce que j'avais réfléchis avant de parler. " Normalement je travaille ici comme serveuse, mais faut toujours que le patron me donne des boulots bizarres.

Je me sentais obligée de me justifier. Pourquoi ? va savoir... Je n'étais pas obligée mais pourtant.

- Désolée de m'être emportée, normalement je ne le fais pas, mais là... Fichu mal de crâne, ça met les nerfs en ébullition.

Je l'était vraiment, après tout il n'avait rien fait de mal. C'était juste moi qui m'emportais trop vite.

Basil resta silencieux en écoutant les justifications de la femme-chat. Il ne tenait pas vraiment à entrer dans des débats sur l'intégration des nalamis à Ra'Sibe, craignant de se faire repérer lui-même comme n'étant pas humain. Aussi se contenta-t-il de siroter son hydromel, en continuant d'observer le visage de la jeune fille. Il ne lui répondit pas non plus quand elle s'excusa pour son comportement. Son silence et son regard qu'il fixait sur elle pouvaient passer pour des signes de rudesse, ou de mauvaise éducation. Cependant, quand elle évoqua son mal de tête, c'est d'une voix assez douce, voire même un peu timide qu'il répondit enfin :

Vous devriez imprégner un morceau d'étoffe d'huile de lavande, son parfum a un effet apaisant contre les maux de tête. Ou si vous n'avez pas les moyens pour acheter de la lavande, les infusions de marjolaine ou les tisanes de gingembre sont très efficaces.

J'avais bien remarquer qu'il ne m'avais pas répondu, mais était juste resté me fixer. J'aurais pus mal le prendre mais non, j'avais connu des réactions bien plus déplaisante, et puis ça me suffisait amplement qu'on m'écoute jusqu'au bout. C'est juste le contraire qui m'aurait fâchée. D'ailleurs quand j'avais évoquer mon mal de tête il avait finit par me répondre, et d'une voix douce. Et j'étais bien contente d'entendre ce qu'il dit, car je venais d'apprendre quelque chose de bien utile, j'eus même un sourire ravi.

- Oh, c'est vrai ? Merci, je ne le savais pas.

Je dévia du regard pour voir dans la salle s'il ny avait pas un collègue qui passait pas loin. J'aurais bien été en cuisine moi-même me préparer une de ces rectettes miracles mais j'étais trop épuisée : à peine trois pas et je me serais écroulée comme une poupée de chiffon, alors je fis signe à Katia de venir.

- Katia ? Tu pourrais me faire une infusion de marjolaine s'il te plais ?

Elle hocha la tête, allant vers les cuisines. En tout cas si le jeune homme à côté de moi comptait rester encore un moment, il devrait se coltiner ma présence car tant que je n'aurais pas repris des forces je pourais pas pouger de là ça c'est sur.

Je vous en prie.

Basil à son tour détourna les yeux pour balayer lentement la salle du regard. La clientèle était en fait très hétéroclite : il s'était attendu à y trouver majoritairement des humains, mais il distinguait également des elfes des bois, des elfes noirs... et même des fynfrigs !
Mais il y avait tout de même un peu trop de monde à son goût, à présent qu'on approchait de la soirée. D'un geste discret, il rabattit la capuche de sa tunique sur sa tête.
Puis il se rappela la présence de la nalami à côté de lui, et chercha quelque chose à lui dire. Il ne trouva que des banalités :

Alors hum... comme ça vous êtes serveuse ?

Katia était revenue et avait posé la tasse. D'un signe de tête je l'avais remerciée. Je commençais à me plonger dans mes pensées en touillant avec une cuillère machinalement. L'odeur qui s'en dégageais était vraiment agréable et elle m'apaisait. Alors que je faisais des ronds dans ma tasse depuis un bout de temps, le jeune homme m'adressa à nouveau la parole alors je leva la tête. Je remarquais aussi qu'il avait rabattu sa capuche sur la tête. Teint, il avait froid aux oreilles ? oO
Mais je n'en fis aucun commentaire et lui répondis alors.

- Oui, c'est ça. Ça fait longtemps d'ailleurs.

Plonger dans mes pensées m'avait rendue un peu nostalgique, alors que je continuais à parler :

- Au début c'était vraiment difficile, mais bon, personne n'avais voulut de moi alors que le Patron m'a accepter comme je suis. Aussi bizarre que ça puisse paraitre, l'auberge est devenue un peu ma deuxième famille...

Je secouais légèrement la tête pour me sortir de ces pensées, et reportais mon attention vraiment sur le jeune homme. En y regardant bien sa capuche, je la trouvais spéciale. Spéciale comment ? aucune idée, mais spéciale.

- Plutôt jolie votre tunique, j'en ai jamais vu de comme ça. Elle est vraiment très belle.

Vous êtes courageuse... Ça ne doit pas être facile de vous intégrer à notre communauté...
Moi je n'ai rien contre les nalamis, mais beaucoup d'autres humains les détestent... J'ai jamais bien compris pourquoi d'ailleurs.

Il y avait une certaine amertume dans sa voix. Puis elle lui parla de sa tunique, remarquant qu'elle était très jolie. C'était la deuxième personne en trois jours qui lui faisait une remarque sur sa tunique, et ça le mettait très mal à l'aise. Il fuit le regard de la nalami, posant les yeux sur une table un peu plus loin et bredouilla :

Ah, oui, euh, merci...

Étrangement il dévia le regard et bredouilla. D'un seul coup je me demandais pourquoi. J'avais gaffé, mais où ? Zut de zut, j'avais sans doute dit quelque chose de gênant.. pourtant je ne voyais vraiment pas où. Je répondis presque aussitôt d'un ton étonné et désolé.

- Oh, j'ai dis quelque chose de mal ? Si c'est le cas, j'en suis navrée, ce n'était pas mon but.

Décidément j'étais plus dans mon élément dans le silence. Au moins là je ne faisais aucune gaffe. Et puis d'un seul coup je me remémorais ses autres paroles auxquelles je n'avais vraiment retenu l'essentiel. Quand il avait parlé j'avais juste haussé les épaules, un geste vague simplement mais là un petit détail me revins.

- Vous aviez bien dis nalami ? Je n'en suis pas vraiment une non, je suis, euh, plus compliqué que ça. D'ailleurs c'est bien pour cette raison que je suis ici... Même si les gens n'en valent pas forcément mieux ici non plus.

Et voilà maintenant que j'étais triste. Des souvenirs m'étaient revenus à l'esprit, et faut bien dire que des agréables j'en ai pas eu des masses. Ils se comptent sur les doigts de la main quasiment !

Basil ne répondit pas aux excuses de la nalami, se murant lui aussi dans le silence. Décidément, cette conversation n'était pas très joyeuse ! Les deux acolytes d'un soir ne semblaient pas être de grands fêtards...
La serveuse finit cependant par rompre le silence de nouveau, en expliquant gauchement qu'elle n'était pas une nalami... Il tourna la tête vers elle, haussa un sourcil en regardant ses oreilles.

Pourtant, vous avez bien des oreilles animales... Et...

Il se pencha en arrière pour voir la queue qui dépassait de sous la chaise.

... une queue...
Ce ne sont pas vraiment des attributs caractéristiques des humains.

Visiblement il ne me croyait pas, il jetait des coups d'œil à mes oreilles et la queue tout en les citant. Sur le coup je fus un peu gênée mais je me repris vite. Calmement je lui expliqua :

- Oui je sais bien, et je n'ai rien d'humain ça saute aux yeux. Mais je n'en suis pas pour autant une nalami. Pas une vrai... Ma mère l'est d'où mon coté animal. en revanche mon père est un elfe. Ce qui veut dire que je suis une semie.

Et dire que j'ai appris ce que j'étais il y a à peine quelques jours, et par un bien étrange personnage. Mais ça, je gardais bien pour moi.

- D'ailleurs les nalamis savent prendre forme humaine, contrairement à moi. Je ne sis pas stupide, sinon je l'aurais fait depuis belle lurette ici. Je sais ça parce que ma mère gardais presque toujours la forme humaine...

Quelque chose que je lui reprochais amèrement. Comment s'accepter si différent des autres et même et ses parents si sa propre mère évite de se montrer sous sa forme annimale ou hybride ?

Basil fit mine d'être étonné. Bien évidemment, il était bien placé pour savoir que les nalamis pouvaient prendre totalement forme humaine, mais il n'en dit rien : après tout, n'était-il pas qu'un simple humain, qui apprenait des choses sur ces croisés entre animaux et humains ?

Hum, ce qui explique aussi pourquoi la plupart des gens de ma race se méfient des nalamis, s'ils peuvent se faire passer pour des humains et nous tromper sur ce qu'ils sont vraiment...

Il avait durci un peu le ton de sa voix, il fallait bien qu'il se montre un peu "humain", et de facto un brin désagréable avec une semi-nalamie.

Ah, parce que vous êtes une bâtarde, vous ne pouvez pas cacher vos oreilles et votre queue ?

La conversation allait mal tourner. Voilà que des petites choses me faisaient tiquer. Pas qu'il paraisse étonné, mais je plissai les yeux au mot "tromper". Qu'est-ce que ça pouvaient bien leur faire aux humains ? C'est comme une brune qui se teint en blonde, ça reste une personne, elle ne change pas non plus ce qu'elle est. Comment se méfier d'une race qui cherche à se cacher car elle craint le regard des autres ? Très vite je répondis, avant même son second commentaire.

- Où est le mal si ce n'est paraitre comme les autres sans attirer des regards malsains ?!

Il y avait eus si peu d'écart entre ma réponse et sa phrase qu'il devrait y répondre plus tard, ou bien laisser la question de côté. D'un seul coup il me parut moins sympathique avec son ton ton devenu dur et son attitude à mon égal avait changé. D'un seul coup je le trouvais très désagréable. "bâtarde" Ce mot sonnait comme un gong, oui, comme si on m'avais frappée au cœur avec brutalité. Ma première réaction fut que j'en fus sonnée et interdite. Ce ton méchant et ce mot immonde faisait resurgir le monstre auquel je m'identifiais trop souvent. Mais alors la colère en remonta, m'empourpra les joues.

- Pas bâtarde, je suis Semie ! Pas bâtarde !

Je ne criais pas mais ma voix était chargée de menace, de colère intérieure. Soudain je voulus me lever et m'écarter de lui. Je ne fis pas plus de deux pas que je m'écroulais sur le sol. Par fierté je voulus à tout prix me relever et continuer mais mon corps disait stop.

Il était allé trop loin. Il le savait avant même de prononcer les dures paroles qui avaient blessées la nalami, mais en quelque sorte il s'était senti obligé d'agir ainsi. Et bien évidement, à présent, il le regrettait. Il détourna de nouveau le regard d'elle, replongeant les yeux dans la contemplation gênée de sa choppe vide. Il fut soulagé de la voir se lever du coin de l'œil, c'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire.
La laisser partir.
Il ne voulait pas établir de contacts avec des gens, encore moins des femmes, et encore moins des nalamis. Il n'aurait jamais dû engager la conversation.

Mais alors qu'il pensait le problème réglé, il entendit un bruit de chute, et plusieurs éclats de rire qui résonnaient dans l'auberge. Elle avait sans doute trébuché sur le coup de la colère et de la précipitation à vouloir s'éloigner de lui, et elle était étalée sur le sol. Plusieurs clients rirent de la chute, la regardant essayer en vain de se redresser, preuve de la bêtise humaine. Basil, quant à lui, se sentir encore plus gêné. Sans vraiment réfléchir à ce qu'il faisait, il lâcha sa chope vide et se leva pour aller s'agenouiller auprès d'elle et lui proposer sa main pour l'aider à se relever. Comme il était quasiment certain qu'elle refuserait son aide après ce qu'il avait dit, il bredouilla sur un ton d'excuse en baissant les yeux :

Je suis désolé si je vous ai blessée, je ne suis pas doué pour les relations humaines... enfin, sociales.

comment avoir sa fierté piétinée ? En surestimant ses forces. Tout ces gens qui riaient ! Je détestais qu'on se moque de moi... Je les haïssais tous ! Tous autant qu'ils sont ! Mais je n'arrivais même pas à me relever, s'en était désespérant. Lui aussi il allait se moquer de moi, surement plus que les autres d'ailleurs. Pourquoi m'étais-je levée ? Quelle abrutie j'avais été de faire ça ! Sur le coup, je me détestais moi aussi. Ainsi étalée par terre j'étais si pitoyable...

Et puis il s'est levé et s'était agenouillé près de moi. Sur le coup je voulus lui dire quelque chose de méchant, j'étais tellement certaine que c'était pour se moquer de moi mais il me tendit la main. Hein ?! Il voulait m'aider maintenant ? Pas question ! Je ne comptais pas le moins du monde accepter. Il avait du s'en rendre compte car il baissa les yeux, bredouillant, l'air vraiment désoler. Je ne répondis pas, et je restais le regarder un moment. Finalement je laissai ma rancune de côté et j'attrapai sa main. Je ne dis rien, ne sachant pas vraiment quoi y répondre mais mon regard le faisait peut être à ma place. D'une certaine manière je lui avais pardonné, parce qu'i avait vraiment l'air sincère.

Basil sentit le regard de la nalami sur lui. Il releva les yeux, et les rebaissa aussitôt. Il avait juste eu le temps de voir une expression de colère sur le visage de celle qu'il avait offensée. Les yeux baissés, il ne retira pas sa main pour autant, et elle finit par la prendre. Il l'aida à se soulever, avec une poigne ferme mais douce.
Debout l'un en face de l'autre, ils étaient presque ridicules de part leur différence de taille. Ça ne s'était pas vu lorsqu'il était assis, mais Basil était grand, très grand. Il dépassait les deux mètres, alors que la nalami faisait dans les 1m65. Il faisait donc presque trois têtes de plus qu'elle. Il n'en était pas impressionnant pour autant, car il n'avait pas du tout la carrure massive associée à ce type de taille. Au contraire, il était très mince, presque longiligne, on aurait dit une sorte de grand serpent se dressant de tout son long. Quand il était petit, sa silhouette hors du commun lui avait valu de nombreux surnoms péjoratifs.

Basil lâcha la main de la nalami, toujours aussi gêné. Il ne savait pas plus quoi dire.

[ hrp : j'ai regardé dans ta fiche perso pour ta taille ^^ ]

Pour être grand, ça il était grand. Sur le coup ça m'impressionna un peu. Voir beaucoup. Bon d'accord je n'étais pas forcément la fille la plus grande du monde mais là, je me sentais naine... Heureusement qu'il n'était pas spécialement baraqué sinon il aurait put me balancer l'autre bout de la pièce rien qu'avec un pichenette -mon imagination me fais peur parfois...- Mais une fois la première impression passée je regardai son visage plutôt que sa tête (bon ça fait sacrément lever la tête mais c'est pas grave) Il avait l'air horriblement gêné, et il venait d'ailleurs de me lâcher la main. Je devais surement le gêner encore plus à le dévisager de la sorte, mais je ne m'en rendais pas compte, je réfléchissais. Peut être avais-je eue une réaction exagérée ? Je m'emporte très souvent alors c'était fort possible. Et peut être qu'il ne s'était pas rendu compte non plus que ça avait été offensant ? Peut être...

- Bon.. Admettons, vous n'avez pas fait exprès, je vous pardonne. En revanche...

Je m'interrompis, et attrapa un tabouret que je plaçai devant moi. Puis je monta dessus. Là je me trouvais nettement moins petite.

- Et voilà, maintenant moi aussi je suis grande

Ce n'était nullement pour me moquer de sa taille, pas du tout... Seulement je voulais être aussi haute que lui. Je savais même très bien que c'était ridicule, et certains se moquaient déjà de moi, mais ça m'étais égale. Toute faon ça ne pouvais pas être pire que quand je m'étais étallée par terre...

Spoiler:

Basil s'apprêtait à prendre la fuite, à stopper cette conversation qui n'aurait jamais dû commencer. A présent qu'elle était relevée, il allait pouvoir rentrer chez lui... Il esquissa un très faible sourire lorsqu'elle lui annonça qu'elle lui pardonnait, et allait prendre congé lorsque la Nalami eut une réaction insolite. Elle attrapa un tabouret et se hissa dessus, en affirmant qu'à présent elle était grande elle aussi. Cela surprit tellement Basil qu'il oublia toute timidité et se mit à rire. Pas d'un rire moqueur, mais d'un rire franc, joyeux.
Il n'avait pas ri ainsi depuis longtemps, et en avait presque oublié l'effet que ça faisait, cette sensation de légèreté que cela procurait... Son visage était illuminé, et ce bonheur lui donnait beaucoup de charme. Il n'avait plus grand chose à voir avec l'homme renfrogné et sombre qu'il était quelques minutes auparavant. Entre deux hoquets de rire, il parvint à articuler :

Je vous en prie, je... Je peux me rasseoir si vous préférez !

Il était beaucoup plus détendu, et regardait à présent la serveuse avec reconnaissance.

Sa réaction me surpris. Je m'étais presque attendue à ce qu'il le prenne mal que j'en étais restée ébahie par son hilarité soudaine. Il ne se moquait pas, contrairement à ces ivrognes, mais il riait de bon cœur, un rire franc et spontané. Avec ce joli sourire qui ne voulait plus le quitter il paraissait bien plus amicale et chaleureux. D'ailleurs son rire eut pour effet de tirer un sourire de mon côté et même finalement de me joindre à son rire joyeux. Ce qui attira finalement tout les regards dans notre direction. Et puis il réussi à articuler quelques mots, qui, quand je pris vraiment conscience de leur signification, me firent d'autant plus élargir mon sourire alors que je lançai :

- J'avoue que ce n'est pas idiot d'aller se rassoir, quoique moi je suis bien perchée là-dessus !

Puis j'ajoutai, après une petite pause songeuse

- Vous savez, vous devriez sourire plus souvent, ça vous va bien.

Basil arrêta de rire, décontenancé par la remarque de la Nalami. "Ça lui allait bien de sourire" ?
Après une seconde d'étonnement, il répondit donc par un sourire, et lui tendit la main pour la deuxième fois. Mais cette fois c'était pour l'aider à descendre de son tabouret, dans un geste de pure galanterie amicale.

Accepterez-vous que je vous offre un verre ? Pour m'excuser...

Son caractère réservé, se rendant compte qu'il n'était pas dans son état normal, se décida alors de reprendre le dessus, et Basil perdit son sourire.

Je comprendrais que vous ne vouliez pas...

Il parut surprit de ma remarque, puisqu'il s'arrêta de rire, avec une expression étonnée sur le visage et puis il sourit, ce qui me ravie, et tendis la main pour m'aider à descendre. Cette fois c'était moi qui étais surprise, j'aurais bien pu descendre toute seule. Il me demanda si j'accepterais un verre, pou s'excuser, mais avant que je ne réponde son sourire disparut subitement et il perdit confiance. Alors aussitôt je lui fis un grand sourire et déclarai joyeusement :

- Eh bien ? Pourquoi dire non ? Pour une fois que c'est pas moi qui me tue à courir partout pour servir tout le monde, je suis bien contente au contraire !

Je dus l'étonner encore, par une réaction tout aussi insolite que la première, quand je posai le bout des doigts sur ses joues et lui étirai les lèvres pour lui faire un sourire, qui ma foi, ressemblait plus à une grimace.

- Aller, souriez un peu, je ne vais pas vous manger

Je retirai mes main et en glissa une dans celle qu'il me proposai, finalement bien contente qu'il m'aide à descendre. Pourquoi choisir compliquer quand on peut faire simple ?

Basil eut une réaction tout aussi étrange, ou en tout cas probablement inattendue. Quand elle posa ses mains sur son visage, il eut un violent mouvement de recul, et il la fixa un instant comme si elle était une revenante. Mais il se reprit bien vite, et l'aida à descendre de son tabouret. Lui adressant un sourire étrangement triste, il lui dit d'une voix douce :

Soyez gentille, ne... ne faites plus ça.

Il la guida jusqu'à une table un peu éloignée des autres clients, et l'invita à s'asseoir. Une fois qu'il fut lui-même assis en face d'elle, il retira sa capuche et se passa les mains dans ses cheveux bruns en bataille.

C'est... C'est pas contre vous...
Hum, qu'est-ce que vous voulez boire ?

Changer de sujet, vite. Il était déjà assez mal à l'aise comme ça.

Sur le coup ça m'avais vexée. Je ne sais pas si c'était plus par son recul brutal ou parce qu'il m'avait regardée avec cet air là... Non en faite si, c'était surtout pour le regard. Ensuite je m'en voulus affreusement. Ce que j'étais gaffeuse ! Toujours faire des choses de travers, même si je ne le faisais pas exprès... C'était stupide de ma part, j'aurais du songer que ça le gênerait, mais sur le coup je n'avais pas réfléchit. J'aurais du.
Je bredouillais en réponse, en regardant le sol comme s'il était soudainement très intéressant :

- Pardon.. je suis désolée..

Quand je fus assise à la table qu'il avait choisit, je regardais à la place la table. Je me doutais bien qu'il n'avait rien contre moi, ce c'était juste ma réaction stupide mais...
Je relevai légèrement la tête quand il me demanda ma boisson. Timidement ( je ne voulais ab-so-lu-ment pas refais une gaffe, une ça suffit bien ... ) je répondis :

- Un diabolo mentis

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