12 Marsÿn

Tu la fermes et tu dégages!

Mais…

J’ai dit : Tu la fermes et tu dégages! C’est simple
non? Je te laisse dix secondes pour partir, ou c’est moi qui te ferai partir!

Le pauvre client, mort
de peur, partit en moins de cinq secondes. Nikokage regardait le colosse
servant de vigile à l’auberge faire peur à ces imbéciles de clients qui
croyaient que tout était gratuit ici. Sa lassitude se laissait paraître, car il
était presque couché sur le comptoir, il n’y avait que son poing qui empêchait
sa tête mollassonne et dépourvue d’énergie de s’écrouler sur le comptoir sale,
poussiéreux et taché par l’alcool et par quelques traces de vomissure, laissés
par des clients excessivement ivre. Un homme trapu le sortit de sa léthargie.


Une grosse bière, gamin.


Nikokage se retourna,
prit un de ses « barils » qui servaient de verre et alla près du tonneau
de bière et en remplit le verre jusqu’aux bords. Il retourna au comptoir et
donna la bière au client.

Ça vous fera cinq cristallis, mon vieux.

L’homme massif lui
lança presque la monnaie en plein visage et reparti vers sa bande. Quelle
première journée formidable… Obligé de s’occuper du bar de l’auberge, il aurait
préféré nettement commencer à la réception, dans les cuisines, ou même comme
concierge, mais barman... Quelle plaie! Forcé de servir des bières au goût
douteux à des ivrognes finis, des colosses te donnant l’impression qu’il veulent
te sauter dessus aussitôt qu’ils auront le dos tourné, et des filles de joie
venant discuter de leurs clients récents. « L’avantage » d’être
barman, était de pouvoir boire de la bière à volonté. Nikokage y avait goûter
une fois, et il trouva cet infâme liquide était dégoûtant. Tout simplement
dégoûtant. De plus, vu la façon dont son père a profité de cet avantage ne
lui donnait pas vraiment l’envie d’en profiter. Avec ce goût écoeurant,
Nikokage ne comprenait pas comment certain faisait pour en ingurgité jusqu’à en
être malade, ou jusqu’à s’écrouler sur sa table. Nikokage commençait à
regretter ce travail d’aubergiste... L’impolitesse des clients, l’insipidité
des clients complètements saouls qui viennent discuter d’idioties avec lui, les
pourboires minables, en fait, aucun client n’eut la bonne idée jusqu’à
maintenant de lui laissé un seul petit cristallis comme pourboire, les
batailles... En parlant de bataille, une grosse venait d’éclater. Le vigile
présent couru chercher d’autres vigiles et ils allèrent séparé les batailleurs.
*Tsss! Quel bande d’idiot!* se dit-il
à lui-même, profondément las de tout cela…

Je-je-je veux une bière!

L’homme était
tellement ivre qu’il déformait les mots, ce qui réussit presque à faire rire
l’intouchable calligraphe. Il lui servit en vitesse son verre.

Ça vous fera 5 cristallis, monsieur.


T’étais mieux de pas e-essaye pas, de m’arnaqué, minus! Je
conna les vigi, les vigui, les vimis, euh… les vigiles!

Il sortit la monnaie
de sa poche et la lança sur le comptoir, prit sa bière et s’écroula à côté du
comptoir, renversa sa bière et vomi sur le plancher. Il tourna la tête vers le
vigile qui remplaçait l’autre qui séparait avec ses collègues les gens qui se
battaient.

Vigile… Allez donc cherchez le concierge… et sortez ce gars
du bar et escortez-le donc hors d’ici…

Le vigile lui fit un
signe de tête d’approbation et aida l’homme à se relever et ils quittèrent le
bar. La bataille s’étant calmé, les vigiles purent retourner à leurs postes. Le
concierge arriva et commença à nettoyer les dégâts. Il regarda aux alentours,
personne dans cette auberge minable ne semblait avoir besoin de lui. Il se
recroquevilla derrière son comptoir et sortit son recueil de dessin. Même si
son quart de travail était presque achevé, il avait besoin de se détendre un
peu l’esprit de tous ces sentiments négatifs. Puis, soudainement, quelqu’un
arriva au comptoir, donc il se releva, tout en remplaçant son matériel dans sa
poche arrière, prêt à servir un autre de ces sympathiques clients.

(Désolé pour le temps pour poster, mais avec la rentrée... bref.)

Nikokage lui renvoya son sourire et reprit son livre. En un clin d’œil, tous les dessins présents dans le recueil disparurent. Il tourna ensuite les pages, elle était toute maintenant toute vierges.

Ces dessins commençaient à se faire vieux, un renouveau était nécessaire. J’apprécie votre intention, mais je préfère continuer à travailler dans de mauvaises conditions avec un salaire de misère si ce salaire me permet de vivre, pour le reste, je n’ai pas besoin de tout ces plaisirs triviaux que sont le luxe, la gourmandise et même la luxure, plaisirs que l’on connaît grâce à la richesse monétaire, mais ces plaisirs sont aussi stable qu’un château de carte, et lorsque celui-ci s’effondre, il est bien plus difficile d’apprécier les vrais plaisirs que la vie nous offre sans qu’on soit obligé d’être riche. On pourrait vivre avec bien moins qu’on possède. De plus, si on a besoin de moi ici, je préfère servir de la boisson à des ivrognes qui en ont physiquement besoin, ou simplement au gens qui apprécie venir se relaxer ici, discuter entre amis, et cetera, que de vendre un morceau de papier à quelqu’un qui n’en a pas besoin, mais qui apprécie quand même la beauté et la complexité de ce que les dieux nous ont offert en guise d’inspiration pour créer ce que l’on appelle une « œuvre ».

Il baissa les yeux sur son livre et il le rangea dans sa poche et releva la tête.

De plus, je ne veux pas que quelqu’un se promène avec quelque chose que j’ai fait de moi-même. Je pense que l’art doit être éphémère pour survivre, car si on fait une œuvre tellement belle que chacun l’apprécie et l’admire, mais ils doivent absolument la voire pour réussir à interpréter la moindre image, ça ne sert à rien de créer. L’art survit par la penser, par le souvenir. Si on ne se souvient pas seulement de la beauté de l’objet, mais aussi de ce qu’elle représente, ce qu’elle signifie, cette art survivra à travers les années et deviendra une œuvre d’art, car si on se souvient seulement de sa beauté, le souvenir pourra disparaître aussi facilement qu’il est apparût. Exemple : Vous voyez un bel homme se promener dans une rue. Vous gardez un souvenir de lui, car il était beau, mais ça s’arrête là, ce souvenir ne durera probablement pas. Par contre, vous vous souviendrez toujours de votre amoureux, peut importe le mal et le bien qu’il vous a fait, car il vous a touché, et pas seulement d’apparence, son souvenir vous restera ainsi même s’il meurt que la rencontre fut elle aussi éphémère. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire, mais sinon, ce ne serait pas bien important, ce n’est qu’une façon de penser que je me suis forgé avec les année. C’est pour cela que je ne veux pas vendre mes dessins, mais je vous remercie quand même de l’intention.

Je l'écoutais. Ce garçon était tout à fait charmant, avec une morale hors du commun. Son raisonnement était vrai, on ne peut vivre dans la pauvreté lorsqu'on a été riche.

"Certes vous avez raison. Et je sais que vivre dans la luxure puis retourner dans la pauvreté et quelque chose de très dur, et de presque impossible à s'habituer. Puis l'argent ne fait pas l'amour..."
Un client d'une vingtaine d'année rentra. Il était soul avant même d'avoir bu un gramme de bière. Je le connaissais, c'était celui qui avait volé la charrette d'Elvir, cela remonte déjà à quelques mois....

"Cela fait longtemps que vous travaillez ici ? Vous avez une famille ?"

Il était vraiment fascinant. Le garçon me regarda avec de gros yeux. Me reconnaissait-il ?

Citation :

[Sujet abandonné?]