Le soleil venait à peine de se lever. Il se reflétait dans le lac qui bordait la capitale. J'y allais que très rarement, évitant les personnes que je pouvais connaitre, mais.... Cet endroit, c'était la seule façon de me trouver de nouvelles victimes ou alors pour trouver mes armes. Le forgeron faisait du très bon travail ici. Je trouvais toujours mon bonheur, ma dague venait de lui d'ailleurs. Cette fois-ci il me fallait une épée avec un manche en argent… A ma dernière visite, il me l’avait promise.

Je rangeais mes affaires quand Kya arriva tout frêle, mouillé, et plein de boue. Râlant, il me regarda et se fit sceller sans problème. Regardant mon campement une dernière fois, je partis calmement pour la ville.

Le soleil me chauffa le dos, nu pour une fois. Ma cape se trouvait dans les sacoches en cuir sur la croupe de mon étalon. Ra’Sibe se dessinait à l’horizon. Approchant, je le laissais en liberté pour être tranquille en ville. Si jamais je devais me battre, Kya serait trop gênant.

L’un des gardes qui m’avait vue à plusieurs reprises m’interpella :

-Eh ! Ma ptite dame ! Que faites-vous ici ? Vous venez toujours mais ne restez jamais longtemps ? La forge, puis la taverne, ensuite vous repartez. Pourquoi vous ne voulez pas rester ici ? Y a des maisonnettes sympas dans le coin…

Le scrutant, j’enlevais mon capuchon, mettant mes cheveux roux brun en arrière.

-Vous savez, j’aime bien ma liberté et d’être sans obligation ni maison.

-Ah ! Dommage, vous êtes jolie… Un jour vous trouverez quelqu’un comment allez-vous faire ?

-Chaque chose en son temps, soufflai-je.

Il me regarda, un air triste sur son visage. M’en allant avec un petit sourire sur les lèvres, je me dirigeais vers la taverne pour prendre une bière avant d’aller voir pour mon épée.

-Et bien me cria un des mecs. Ça faisait longtemps qu’on ne t’avait pas vue dans les parages. Que viens-tu chercher cette fois ?

-Besoin de nouvelles armes, puis de provisions également….

Buvant ma bière rapidement, je les saluais et me rendit voir le forgeron. L’air était chaud en entrant dans la cabane, plus que dehors. Quelqu’un s’y trouvait. Je m’approchais prudente.

-Bonjour, dis-je normalement.

Le forgeron s'approcha de moi et me donna une bonne poignée de main. Je le connaissais bien depuis le temps que je fréquentais cet établissement. Cependant cette odeur me frappa, ça puait horriblement par rapport aux autres fois.

-Salut ma belle ! Comment vas-tu ? Hum... Je suppose que tu viens chercher ton épée, dit-il avec un sourire aux lèvres.

-Ouais ça peut aller, il faut aussi que tu me fasses d'autres flèches s'il te plait.

Tout à coup les étagères se cassèrent la figure, les objets se brisèrent pour ceux en verre accrochés au mur. Les pitons retombèrent en ricochant. Je reculais de plusieurs pas sortant ma dague. Quelqu'un m'avait reconnue ? Je ne pense. Je fixai avec assistance l'elfe par terre. Est-ce lui qui l'avait produite ? je lui tendis ma main.

-Est-ce vous qui avez fait ceci ? demandai-je un éclat d’excitation dans les yeux.

Le forgeron bougonna et commença à balayer voulant laisser sa forge assez propre. Plusieurs débris jonchaient le sol poussiéreux.

[mm, je précise que la "vision" de Kairn est un peu différente des autres. la puanteur que je décris est purement subjective, il s'agit seulement, comme je le décris, de la chaleur et de la sueur proche. Mais il a horreur de ça. ]

Les regards posés sur lui, l'elfe analysait les différentes possibilités de s'en sortir. S'excuser ? Sûrement pas, il n'était aucunement fautif. Mais on ne pouvait nier que la vague venait de lui, et ces mastodontes de muscles aux cerveaux ramollis ne se limiteraient pas à l'interroger s'il ne prenait pas gare.

Il tâcha de se lever dignement, feignant de ne pas être incommodé de la situation. Se faisant il sortit les débris d'une fiole qu'il avait dans la poche. Elle était vide, à la base, mais ces imbéciles incultes se laisseraient facilement avoir. La compréhension de la magie était assez vaste pour jouer du bluff.

"Ah, il semble que ces fioles soient trop fragiles. Mais bon, je n'avais pas prévu de perdre l'équilibre sur un sol plat."

Son ton n'était pas vraiment fait pour plaire, mais suffisamment diplomate pour ne pas susciter de colère. En revanche, il n'était pas sûr que le sous-entendu, à savoir la bousculade éhontée dont il avait été la victime, serait perçu par ces primates en armure.

Le forgeron s'activa de plus belle quand il vit arriver un petit groupe armé. Ils venaient souvent à la forge pour trouver ou aiguiser leur arme mais cette fois-ci, leurs airs sévères montraient bien que le soucis était autre. L'un deux se détacha du corps et s'avança. Il était grand, avec des cheveux noir, et un armure.

-Monsieur, dit-il calmement. Qu'est-ce ?

Il regarda avec insistance les débris qui jonchaient les dalles. Les forgeron posant son balai et nous observant répondit :

-Vous inquiétez pas monsieur, j'ai juste fait un mauvais geste et.... Tout est tombé.

Le garde me fixa avec insistance puis partit. Je regardai une fois encore l'elfe qui s'était relevé

-Je ne vous ai pas demandé votre nom encore. Qui êtes vous ?

[Abandonné ?...]

[ perso abandonné ]