Une vision d'horreur pour un fynfrig (free)

18 Awyin

*La créature ouvrit les yeux. Elle se trouvait sur le toit d'un bâtiment un peu plus haut que les autres. Un bâtiment de pierre brute. Il faisait chaud aujourd'hui. EN bas ces choses à la vision si serrée, restreinte. Les habitants de Ra'Sibe, et leur conscience de ce qui les entourait si refermée. Heureux soit les simples d'esprits, la connaissance était souvent un fardeau. Et plus le fynfrig les observait, plus il s'intéressait à eux, leurs coutumes, leurs enfants, leurs visages, si expressif. Les fynfrigs s'exprimaient plus par le corps, les gestes, leur bec et leurs yeux perçants ne pouvant pas autant marquer les sentiments que les visages humains. La créature s'accroupit, ailes demi-déployées, ce qui lui conférait plus une apparence de gargouille à l'heure actuelle. Il resta ainsi, un moment à simplement observer avec curiosité. Ils ne pensaient pas à lever la tête, trop occupés à leurs activités respectives. Lassé enfin par ce remue ménage qui grandissait à mesure que le jour se levait réellement, la créature se mit à lire les enseignes et sursauta : *

# Animalerie??? Ce n'est pas ce que je pense quand même? ??! #

*Il se laissa tomber déployant ses ailes au dernier moment, assez haut pour que l'air puisse encore le soulever, et non l'aspirer vers le bas, assez bas pour faire peur aux habitants du coin, un marchant allant jusqu'à se lâcher une caisse sur le pieds. Le fynfrig répliqua un simple "pardon" rapide et s'éleva de nouveau, volant au dessus de la ville, sous les yeux ébahis de certains habitants. Les fynfrigs se faisaient réellement rares dans cette région du globe. Puis il s'arrêta et se posa face à cette porte, il posa sa main sur le bois, ferma les yeux un moment pour se préparer à ce qu'il allait voir et rentra, baissant la tête, horrifié. Ils enfermaient des créatures et semblaient les vendre comme de vulgaires objets!
Le fynfrig baissa la tête et s'approcha d'un faucon, tendant sa main vers lui.*

#Pourquoi????#

Dans l'animalerie, le marchand ne fit pas attention à l'entrée du Fynfrig, et pour cause, il s'arrachait déjà les cheveux avec un vieillard bizarrement vêtu, au point qu'il avait l'air d'avoir fait les poubelles, accompagné d'une femme nettement mieux tenue qui faisait un inventaire parfait de tout ce qu'elle voyait.

"Regardez, mon aimé. Une perdrix blanche du désert. Et à, un loup sauvage d'Aldarion. Et un Ewekas des monts du vent. C'est incroyable toute cette variété dans une si petite boutique. Il nous les faut."

"J'ai bien compris, ma douce, mais on a pas assez de cristallis et cet homme semble plus têtu qu'une mule de lagon."

Si la femme avait un beau parler et une voix mélodieuse, son mari, en revanche, semblait bien plus franc et sa voix était bien râpeuse. Le marchand semblait parfaitement à point pour exploser et les mettre dehors à grand coups de pied.

*Les mots des deux étrangers tiraillèrent les oreilles du Fynfrig. Il émit un sifflement de mécontentement, puis se racla la gorge et se rapprocha prenant la voix la plus calme possible, et tentant de parler avec le ton le plus détaché possible :*

Voulez vous dire que vous... vendez ces êtres, comme... des objets?

Le marchand remarqua enfin le Fynfrig, et poussa un long soupir du style "c'est le bouquet". Le vieillard fit immédiatement volte-face, et vint vers le nouveau venu comme s'il était s'agit d'un ami de longue date.

"Ah, vous êtes d'accord, les prix sont absolument exhorbitants."

Sa femme le rattrappa.

"Allons, tenez vous! Vous voyez bien que ce cher Fynfrig est sous le choc. Apprenez à vous tenir!"

Suivit d'une moue de désapprobation du vieil homme.

Des prix...

*Les mots du vieil homme le laissaient sans voix. Ils donnaient des prix à des animaux, leur donnaient une valeur comme s'il s'agissait d'objets. Et pourquoi pas se mettre eux même en cage pour se vendre?
Retournant vers le faucon disposant du même regard que lui, le fynfrig resta silencieux, prenant bien soin d'écarter le vieil homme, gentiment, mais de manière significative. Il se tourna ensuite vers le vendeur, occultant volontairement la jeune femme :*

Il y a des coutumes de votre peuple que je peine à cerner, je crois.

*Sa voix était plutôt grave, ce qu'il voyait ici ne lui plaisait vraiment pas.*

Le marchand explosa.

"Mais foutez moi la paix bandes de traines-savates, et laisser bosser les honnêtes gens. Vous avez deux- AÏE!"

Il venait de se prendre un coup de bâton sur le pied, avec une force que le vieil homme ne laissait voir.

"J'ai trouvé un nouveau bâton. Partons ma douce, cet homme est bien trop mal léché, et le vent se lève."

Sa femme s'approcha du Fynfrig, tâchant de passer son bras dans le sien.

"Venez mon ami, le vent va souffler bien fort,
Lorsqu'il est ainsi, rester ici est un tort,
Si la grâce ne l'a pas encore touché
Mère nature ne va pas s'y arrêter."

Sa voix était presque mélodieuse, très belle, envoûtante, bien qu'aucune magie ne semble à l'oeuvre. la nature l'avait bien dotée, sans aucun doute. Une petite brise se levait dehors. Le vieil homme était déjà sortit et pressait sa compagne, tandis que le marchand se tenait le pied douloureux en vociférant les pires jurons qu'il connaissait.

*Le fynfrig, docile au premier abord sortit, se laissant trainer par la jeune femme, jurant mentalement qu'il reviendrait libérer toutes les créatures emprisonnées dans ces cages sinistres. Mais autre chose le préoccupait, quelque chose de plus grave, quelque chose de non naturel. Le vent agissait étrangement, ce n'était pas quelque chose de normal dans son comportement, une sorte de folie temporaire qui le prenait. Cette même chose qui l'avait poussé à sortir avant même que la jeune femme ne commence à parler.*

Vos comportements sont étranges...

Le vent soufflait plus fort au dehors, et alors que la femme et le fynfrig sortaient de la bâtisse, il devint d'une violence extraordinaire. Dans la boutique, un fracas terrible se fit entendre, bruits de métal, de hurlements humains et de cris d'animaux en tout genre. La porte jaillit presque de ses gonds, tandis qu'une horde d'animaux, enfin sauvages, s'enfuyait aussi vite qu'ils le pouvaient.

Le vent redevint alors simple brise.

"Vous voyez l'ami, 'faut pas rester quand l'air sent comme ça"

Le vieil homme avait un grand sourire. Sa femme poussa un petit soupir, ce à quoi le mari rétorqua.

"D'toutes façons on n'avait pas assez."

*Si la créature avait pu sourire, elle aurait sourit de voir les animaux ressortir, libres, grâce à son allié de toujours le vent. Mais les paroles des deux énergumènes en disaient long. Bien que ne sentant pas de magie environnant, il les suspectait de savoir exactement ce qui s'était passé et ce pourquoi son allié de toujours, cet élément impalpable avait agit ainsi. Sa vision d'abord inintéressée de ces créatures commença à changer.*

Le vent porte toutes les paroles et tous les maux de nos confrères, mais je ne l'ai jamais vu ainsi. Et lorsque je lui demande la raison de ses agissements, il reste muet. Seriez vous l'un de ses alliés les plus précieux?

Le vieil homme se tourna vers sa compagne.

"T'as compris s'qu'il vient de dire?"

"Oui, c'est assez confus, mais je crois qu'il nous voie comme des amis du vent."

Elle disait ça avec un joli sourire, y voyant une certaine poésie. Le vieil homme, lui, rit.

"C'est joli, pas d'doute, mais un peu folklorique, non?"

*Là encore, si le fynfrig avait pu sourire il aurait sourit.*

Il est assez connu que mon peuple est très attaché à ses folkores. Et je ne fais pas exception à la règle. Mon nom est Zépharion, pourrais je avoir l'honneur de connaître les votre?

*La demande était dite de manière courtoise, à la fois par civisme mais aussi par intérêt non caché.*

La Dame fut la première à s'incliner courtoisement, avec un coup d'oeil à son mari lui intimant de suivre l'exemple. Ce dernier s'exécuta également, et d'une même voix, ils répondirent.

"Nous sommes des voyageurs, bardes et artistes."

"Je suis Elëan, et voici mon mari, Sécrus."

Enchanté.

Dîtes moi, ne prenez pas mal cette question mais cet aspect de vos coutumes m'échappe et je n'ai pas encore eu de réponse à ce fait. A quoi vous sert le fait d'enfermer des animaux dans des cages? J'entends par là, qu'il doit y avoir certainement des raisons qui m'échappent non? Ces créatures ne sont pas vendues, il y a une autre raison derrière non?

*Le fynfrig encore courroucé revenait au sujet qui l'avait poussé à venir ici, demandant réponse à une question qu'il avait posée précédemment, en vain.*

Ce fut au vieillard de répondre. La femme s'effaça de la conversation.

"Ecoute, c'est vrai que vous autres, fynfrigs, êtes trop attachés à la liberté pour comprendre ça. Certains animaux sont capturés, ou élevés, puis revendus à des personnes. Ils sont domestiqués, et font de parfaits compagnons. La plupart ont une vie plutôt belle, quand on y regarde : pas de crainte des prédateurs, nourris tous les jours, pouponnés, le rêve.

Bon, ça marche pas à tous les coups, mais bon."

Effectivement... je crains de ne pas comprendre comment être heureux sans avoir de liberté...
Mais vous semblez réellement penser ce que vous dites. Vous semblez même trouver ça tout à fait normal, j'avoue que j'y vois un fait des plus choquants...

"Tout est différence de culture. Peut-on se sentir emprisonné si l'on n'a pas conscience de l'être. Comment connaître le goût dans la liberté sans la connaître? Avoir une vie où l'on n'a pas à lutter pour vivre, on l'on ne doit pas se battre pour manger à sa faim, n'est-ce pas là un rêve pour beaucoup? Pas de crainte de chasser ou d'être chassé.

Bien que les animaux disposent d'une certaine intelligence, la perception de leur environnement reste limité, contrairement à vous, Fynfrig, qui pouvez avoir conscience du monde sans l'avoir vu. C'est pour cette raison que vous peinez à comprendre cela, vous êtes prisonnier de votre intelligence."

Elëan tâchait d'expliquer les choses simplement, de façon douce pour ne pas choquer son interlocuteur. Elle ne cherchait pas à le convaincre, l'Unité ne le souhaitait pas, juste d'expliquer le point de vue des hommes, omettant volontairement les maltraitances existantes dans ces cas là. Tous les animaux n'étaient pas heureux, mais la plupart ne se plaignaient pas de leur sort.

... Votre point de vue tient la route ...

*Si de raison le fynfrig était d'accord, il restait malgré tout très sceptique, et cela se sentait, mais il n'insista pas trop. La jeune femme avait fait l'effort de lui expliquer simplement et de la meilleur manière qui soit.*

Mais de ce que vous dites les relâcher n'était pas une bonne chose non plus alors. S'ils n'ont jamais eu à se battre pour survivre, ils ne sauront pas le faire une fois dans la nature...

La femme eut un petit rire cristallin.

"Vous vous trompez, ce n'est pas nous qui avons provoqué cet événement."

Le mari revint près d'elle.

"C'ben vrai, mais d'toutes façons, c'est la loi naturelle aussi. Au pire ils serviront de bouffe aux plus forts, ou alors ils boufferont les plus forts. J'suis pas sûr que ça se prévoie vraiment."

La femme acquiesça, tandis que le mari semblait tester son bâton nouvellement acquis.

La Nature n'est pas chaotique. Mais soit...

*Le fynfrig n'insista pas, il n'avait pas envie de rentrer dans un débat philosophique sur l'état de la Nature. Après tout, ils avaient gentiment répondu à toutes ses questions. L'homme oiseau sorti un petit sablier de sa besace, qu'il observa avant de le ranger de nouveau.*

Peut être à une prochaine fois dans ce cas... vous m'êtes sympathiques... pour des humains.

*Le fyngrig déploya ses ailes, les battit une fois, et aidé d'une rafale d'air, remonta en flèche dans les cieux, effrayant comme à l'allée plusieurs passants par mégarde.*

» Needed : Fynfrig
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