Tentative de traumatisme d'un demi-elfe [Fënyl - Elvir]

- Tentative de traumatisme d'un demi-elfe [Fënyl - Elvir] -
[9 Juwÿn]

Voyager. Apprendre, découvrir... L'exemple de plaisirs simples qui apportent la paix de l'esprit. Et que Luz avait su trouver de par la nature de son métier. Comment trouver les plus belles fourrures si ce n'est par la conquête du monde ? Comment ramener les plus beaux animaux ? Voir des paysages toujours plus beaux et nouveaux ?
Elle pencha la tête, pensive. Le bout de ses doigts suffisaient à tracer de nets ronds concentriques à la surface de l'eau, en lentes vaguelettes suaves. Elle jeta un ultime regard derrière elle, sur la rive, et s'enfonça dans la clarté de l'eau, loin du soleil et de ses rayons enflammés... Elle nagea quelque temps, en lentes brasses de volupté et remonta paisiblement à la surface de l'eau.
Pour un dragon du feu, nager n'était pas quelque chose d'essentiel. Mais elle, elle aimait bien le contact de l'eau sur sa peau, la sensation tridimensionnel que cela procurait. C'était comme voler, après tout. Toutes les directions étaient envisageables... Elle reprit pieds sur le sol moue marin et s'avança vers le bord de la rivière. Rivière qui se montrait particulièrement claire et pure, ce qui était après réflexion, justement l'origine de son appellation.
L'onde lui arrivant juste à la taille, complètement nue, elle leva les bras vers le ciel, ses longs cheveux flammes lui tombant en cascade sur les épaules et les reins. Une centaine de gouttelettes brillaient autour d'elle, accrochées à sa peau comme si leur vie en dépendaient. Elle fit jouer ses doigts sur le ciel comme elle se plaisait souvent à la faire, heureuse, simplement heureuse...
Ce qu'on racontait sur cet endroit n'était pas faux. L'eau devait réellement avoir un pouvoir quelconque ou bénin de guérison. Elle procurait une sorte d'apaisement de l'âme inexplicable, capable d'adoucir les mœurs d'un dragon...
Luz n'était pas prude. Était loin de l'être, et ce, par sa simple nature draconienne. Comment pouvait-on ressentir un signe de timidité lorsqu'on passait sa vie nue sous sa vraie forme ? Qui a déjà vu un dragon habillé ? Elle s'en foutait donc bien de savoir que l'endroit pouvait très bien être fréquenté, qu'il y avait une maigre possibilité d'être prise sur le fait. Et puis bon hein, ce ne serait pas la première fois que quelqu'un la verrait en l'habit d'Ève, je ne vais pas vous faire un dessin...

Ses prunelles vertes se posèrent sur sa tunique de cuir qui séchait sur une branche, au soleil. Bon d'accord, elle n'avait pas prévu que la rivière qu'elle cherchait serait tout de suite derrière l'arbre qu'elle avait contourné... Bref, elle était bonne pour attendre deux bonnes heures que l'astre solaire daigne bien faire ses offices, avant de pouvoir faire quoi que ce soit.
Elle essora ses cheveux d'une main distraite, observant les poissons multicolores qui se pressaient inconsciemment à ses pieds. Un grondement sonore lui rappela qu'elle n'avait pas mangé depuis qu'elle s'était mise en route. La divinité qui veillait sur ses lieux lui en voudrait-elle si elle piquait l'un de ses précieux poissons ? Même un tout petit ? Une moitié alors ?
Un grand sourire amusé étira ses lèvres en une mimique craquante, tandis qu'elle jouait à créer des formes compliquées sur l'eau du bout des doigts, toujours aussi nue...

Elvir marchait depuis quelques jour en direction du sud, il esperait revoir d'anciens amis.
Il suivait la rivière d'eau pure, le meilleur moyen de ne pas se perdre pour arriver de l'autre coté sans emprunter le sentier, qui manquait d'originalité avec tout ces cailloux. Il remarqua des vêtements sur une branche au soleil, mouillés. Il se tourna vers la rivière et son regard tomba sur une jeune fille superbe aux cheveux de feu resplendissants au soleil. Elvir la regarda un instant puis l'interpella.

"Voulez vous ma veste... vous pourriez avoir quelques problèmes à rester nue... en fait pas forcément... si vous êtes ici vous ne devez pas être démunie face au danger."

Evir sourit et s'assit sur un rocher de la rive.

*Alors, toi tu vois une fille nue et t'engage la conversation comme ça... tu n'as aucune éducation... Détourne au moins les yeux...*

*Pour quoi faire ? Si elle veut se cacher je détournerais le regard mais elle n'a pas l'air gênée...*

Fënyl s'était arrêté ce matin près de la rivière d'eau pure, cela faisait plusieurs jours qu'il volait ainsi la nuit et dormait le jour, aujourd'hui donc il dormait. Il ouvrit les yeux en entendant des voix et le bruit de l'eau qui éclaboussait, au loin, comme si quelqu'un nageait. Il s'assit sur la branche où il était perché et se laissa tomber de son arbre, un écureuil eut l'air surpris de le voir arriver dans son champ de vision. Le semi sourit et murmura à l'animal de ne pas avoir peur, qu'il ne lui ferait rien. Rassuré le petit écureuil retourna à son occupation qui était de grignoter sa noisette qu'il tenait entre ses pattes, mais au bout d'un moment il « dit » au jeune semi qu'il y avait des gens près de la rivière et que, peut-être, il pourrait parler à des gens semblables à lui.

Merci petit ami, répondit le semi.

Il sortit de son sac un morceau de pain et en cassa un petit bout, puis le posa au sol et l'écureuil s'approcha pour prendre le morceau de pain et repartir, il grimpa ensuite dans un arbre et ne fut plus visible.

Fënyl sans un bruit s'approcha de l'eau pour pouvoir regarder ce qu'il se passait, il resta sous le couvert des arbres et des buissons et vit tout d'abord des habits en train de sécher sur une branche, ensuite il vit un jeune homme qui regardait vers l'eau dans une autre direction.
Le jeune semi observa à nouveau les habits. Ils appartenaient donc à une femme et si les habits étaient ici ça signifiait que la femme était ailleurs, donc c'était ce que regardait le jeune homme. Fënyl regarda à nouveau le jeune homme et vit qu'il avait les oreilles rondes. Tient tient que faisait un humain en pays elfique, à moins que ça ne soit pas un humain, mais c'était peu probable. Voyons donc qui était l'autre personne.

Le semi se décala un peu pour apercevoir le visage de la jeune femme, difficile de dire ce qu'elle était, car ses cheveux couleur de feu cachaient ses oreilles, mais c'était étrange... elle avait quelque chose de « sauvage ». Donc ça ne pouvait pas être une humaine ou alors pas entièrement. Un Nalamis ou bien autre chose, mais qu'importe au finale.

*Mais qu'est-ce que tu fiches à regarder une femme en train de prendre son bain toi? Et puis pourquoi tu te parles à toi-même? Rha mais silence d'abord.*

Il s'éloigna un peu en silence, mais en reculant il marcha sur une branche sèche qui craqua sous sa chaussure. Il se traita mentalement de sombre imbécile à cause de sa gaffe, vraiment quel idiot il faisait, lui d'habitude si habite à ne pas se faire voir quand il le désirait, lui qui voulait s'éloigner tranquillement sans se faire repérer et continuer son voyage. Oui vraiment quel imbécile il faisait.

Bruit de pas. Léger, léger...
Elle leva la tête, une mine curieuse collée au visage. Les sons de la forêt s'ouvrirent à elle tandis qu'elle retrouvait ses sens de dragonne. Et là, juste devant elle, un jeune homme étrange lui faisait face, de mystérieuses pensées se bousculant dans sa tête.
Luz bougea imperceptiblement. Suffisamment pour que sa position banale devienne garde impeccable. Un pieds légèrement en avant, l'autre dans la ligne du premier, jambes sensiblement fléchies... Un éclair vif de réflexion lui fit part qu'elle se trouvait en fort mauvaise posture si elle venait à devoir se battre. L'eau était bien gentille, mais pas fastoche fastoche de se mouvoir lorsqu'elle venait vous entraver les membres...

- Voulez vous ma veste... vous pourriez avoir quelques problèmes à rester nue... en fait pas forcément... si vous êtes ici vous ne devez pas être démunie face au danger.

Ses prunelles vertes se fendirent d'une iris sauvage, reptile. Un immense sourire ravageur étira ses lèvres, ravie que pour une fois, aucune « pucelle » ni « ma jolie » ne viennent s'immiscer dans la conversation.
Elle décontracta ses muscles. A peine. Sa position ne se fit plus ramassée, prête à bondir, mais méfiante. De toutes évidences, celui qui lui faisait face n'avait pas l'air de vouloir l'écharper sous l'effet d'une pulsion psychotique. Ah ? Peut-être enfin quelqu'un sain d'esprit en ce bas monde ?
Elle fendit l'onde et reprit pieds sur la terre ferme, nullement gênée, trancha une longue tige d'herbe verte qui poussait sur la rive, et s'en servit pour nouer ses cheveux en un chignon relâché qui n'empêchait pas pour autant ses mèches folles de barrer son visage. Elle prit alors le temps de jauger le nouveau venu des pieds à la tête d'un regard franchement curieux.
Un humain, d'après ses oreilles dépourvues de la spécificité des elfes. Mais bon, à ce niveau là, il aurait très bien pu être nalamis ou dragon... Quoi que dragon, peut-être l'aurait-elle aussitôt sentie. Ses cheveux violets lui tombaient en bataille sur le visage, et il n'affichait pas l'air timide ni suspicieux qu'on les gens des cités... Voyageur ? Dangereux ? Elle jugea après réflexion qu'elle verrait bien s'il se jetait brutalement sur elle épée au poing...
Elle observa les gouttes cristallines préservées par ses cheveux qui lui tombaient au creux du dos, et se décida à montrer une certaine forme de politesse. Après tout, chez les humains, se balader sans vêtement n'était généralement pas très bien vu... Elle répondit enfin d'une voix mélodieuse :

« Je me suis fait attaquée par la rivière, et voilà que mes vêtements sont trempés... J'accepte donc votre offre. C'est gentil de votre part de me proposer votre veste... »

Le regard pensif, elle reprit presque pour elle-même :

« C'est vrai que les humains ne sont pas très solides... Sans leur couche de tissu ils ne survivraient pas bien longtemps... »

Un craquement anormal vint à nouveau troubler les sons naturels forestier. Encore ?! Mais c'était jour d'affluence aujourd'hui ou quoi ? Dans un mouvement vif et précis Luz bondit. Elle atterrit en souplesse, se plaqua au sol, son arc miraculeusement apparu entre ses doigts fins, une flèche mortelle encochée vers la direction du bruit. Elle ne relâcha pas la corde, se contentant de rester en joue.
Pourquoi ? C'est bien simple. Premièrement sa curiosité maladive l'empêchait de tenter d'abattre l'éventuel ennemi qui était parvenu à traverser les mailles de ses sens, aussi près. Secondo ben... S'il leur avait vraiment voulu du mal, voilà bien longtemps qu'il aurait agit...
Un doute énorme lui traversa l'esprit. Et si les deux nouveaux arrivants étaient de mèche ? Si tout cela n'était qu'une embuscade ?
Farouche elle changea instantanément de position, de manière à pouvoir viser soit Elvir soit l'homme invisible caché dans les fourrées.

Elvir l'écouta et lui tendit sa veste. Mais la jeune fille sauta à terre et son arc apparut presque comme par magie entre ses doigts, Elvir mit sa main à son cou et regarda dans la direction du bruit qui avait attiré l'attention de la jeune fille. Là où Elvir se détendit encore moins c'est que la jeune fille se plaça de telle façon qu'elle pouvait tout aussi bien lui tiré dessus. Calme, Elvir posa sa veste et se tourna vers l'endroit d'où provenait le bruit.

"Vous devriez sortir de votre cachette avant que notre jeune amie ne se décide à nous tuez tous les deux, cher inconnu."

Elvir se tenait toujours le cou comme si un soudain mal de nuque le dérangeait.

*Méfie toi, elle nous vise aussi.*

*Ne t'inquiète pas, on va éviter de se prendre une flèche, ça aère mais c'est pas agréable...*

Elvir s'assit sur un rocher et regarda la scène comme pour dire, je ne veux aucun mal à ceux qui ne m'en veulent pas. Toutefois sa position indiquait clairement qu'en cas d'attaque sur sa personne il pourrait esquiver et riposter.

Comme il s'y attendait pas mal les deux autres se tournèrent vers l'endroit où avait craqué la branche, donc vers Fënyl, en plus la femme avait braqué son arc, qu'elle n'avait pas quelques secondes plus tôt, vers lui et par un étrange hasard droit sur son cœur.
Ça sent le roussit d'un coup, mais par chance elle n'avait pas lâché sa flèche. Elle pivota soudain vers l'autre également au cas où ils étaient ensemble pour la prendre en embuscade ou autre chose.

Attendez!

Parler, c'était la meilleure chose à faire pour ne pas se faire transpercé par une flèche. Parler d'accord, mais que dire? Bonne question. Le jeune semi avança lentement pour sortir d'entre les buissons et être visible de la jeune femme, il sentait son cœur battre rapidement car sa vie ne tenait vraiment qu'à un fil, mais son visage resta calme.

Ne tirez pas, je ne veux de mal à personne, vos voix m'ont réveillés et seul la curiosité m'a attiré ici.

S'il essayait de garder son calme, intérieurement il n'en menait pas large et c'est normal quand on a faillit se faire transpercé et que ça ne c'est produit que grâce à un miracle tenant d'une pensée de la jeune femme, probablement la curiosité, mais qu'importe.

Le jeune semi avait porté, très lentement, ses mains au baudrier retenant son épée, pour qu'aucun d'eux ne se méprenne sur son geste. Toujours lentement il défit son baudrier et laissa tomber l'arme au sol. Bien peu de choses que cela, en effet se défaire d'une arme, pour un mage, ne veut absolument rien dire, mais par ce geste il voulait montrer qu'il ne voulait pas de mal aux deux autres. A nouveau avec lenteur, il leva les mains, ainsi il abaissait complètement sa garde et était à la merci des deux autres, mais aussi de n'importe qui.

Ce sentiment lui déclencha un frisson, qui partit du bas de sa colonne vertébrale pour remonter dans sa nuque, la sensation de se sentir si vulnérable fit changer très légèrement les pupilles du jeune homme, les rendant plus reptiliennes, mais cela restait quasiment invisible grâce à l'ombre du chapeau du garçon et seul des yeux percent pouvaient éventuellement voir ce changement, mais en se demandant si ça n'était pas un effet d'optique.

Inspiration, expiration.
Se calmer... Réfléchir. Elle observa avec une curiosité méfiante l'homme aux cheveux violets se plaquer une main sur le cou. Pas de la même manière que quelqu'un de gêné ou d'indécis s'y serait prit. Plus comme une sorte de... de réflexe ! Le genre de réflexe que l'on obtient qu'uniquement sous l'effet d'un fort sentiment d'être menacé. Donc, soit c'était une arme bien cachée, donc forcement d'essence magique, soit cela démontrait simplement et purement un certain ennui ou tic hors norme.
Malgré tout, elle ne put s'empêcher de se montrer un brin admirative. Car il resta parfaitement calme. Maître de la situation. La possibilité de perdre la vie dans un affrontement ne semblait pas l'angoisser plus que ça. Soit il avait l'habitude, soit il se savait assez fort pour n'avoir rien à craindre d'elle... Cette seconde option lui parut plus raisonnable lorsqu'il déposa doucement sa veste au sol avant d'opter pour une remarquable diplomatie.

- Vous devriez sortir de votre cachette avant que notre jeune amie ne se décide à nous tuez tous les deux, cher inconnu.

Un fin sourire éclaira le visage de la dragonne, reconnaissante malgré sa méfiance du tact du jeune homme. Il s'assit très posément sur l'un des gros rochers plantés dans la terre sans aucun geste brusque qui aurait sans doute pu se voir mal interprété. Mais toujours prêt à agir. Luz le voyait parfaitement bien. Et ce par la simple main qu'il gardait toujours au creux de son cou...
Elle reporta alors le principal de son attention vers la barrière de végétation en face d'elle. Là où était toujours pointé le bout aiguisé de sa flèche. Allez, montre-toi donc...

- Attendez !

Légèrement surprise elle n'en garda pas moins son arc parfaitement tendu, prunelles fixées sur la silhouette qui se dégageait en souplesse des arbres. Aussitôt son regard fit l'aller retour entre les oreilles effilées du nouveau venu et l'épée qui lui battait le flanc. Un elfe. Non ! Autre chose...
Un sixième sens ancestral remua en elle, éveillant d'étranges sentiments. Comme si... Comme s'il était un frère des airs, comme si elle se trouvait enfin avec quelqu'un comme elle. Tout en étant radicalement différent. Un elfe. L'un de ces êtres souples et vifs que les dragons affectionnaient particulièrement...
Luz avait connu quelques elfes dans sa vie, en avait même croisé pas mal. Elle les appréciait beaucoup pour la finesse de leur âme et cette étrange manière qu'ils avaient d'être différents... Un éclair de curiosité pure s'alluma dans le regard de la dragonne. A la fois elfe et dragon... Qui diable était-il ? Comment voyait-il le monde ? Jusqu'à quel degré s'étendait certaines de ses compétences ?

- Ne tirez pas, je ne veux de mal à personne, vos voix m'ont réveillés et seul la curiosité m'a attiré ici.

Dans un geste d'une lenteur extrême afin d'éviter tout malentendu, il détacha son baudrier qu'il laissa chuter au sol. Et plaça sa vie entre les mains de Luz.
Elle posa son arc sans une once d'hésitation, se releva souplement et se saisit de la veste qu'Elvir avait mit à son attention sur le sol. Elle en apprécia le tissu, le contact doux sur sa peau halée la rassurant plus qu'elle ne l'imaginait et en replia les bords sur sa poitrine de ses longs doigts fins. C'était déjà ça, cela cachait au moins l'essentiel, le vêtement s'arrêtant juste en haut de ses cuisses...
Elle inclina légèrement la tête en signe de salut et se présenta alors :

« Enchantée. Je me nomme Luz Vincën... Vraiment navrée d'avoir attenté à vos vies... »

Elle offrit un joli sourire à Elvir et reprit en désignant la veste de sa main libre :

« Je vous remercie pour ceci, je crois que cela facilitera grandement nos conversations... »

Elle se passa une main distraite dans ses longs cheveux flammes, les ébouriffants de plus belle, et interpella le demi-elfe sur un ton enjoué :

« Olà ami elfe ! Vous pouvez reprendre votre épée, je vous promet de ne pas tenter de tester votre durabilité de mes flèches... »

Elle se tut, soudain dubitative. Aaah non, c'était trop dur ! Il fallait qu'elle sache ! Qu'elle comprenne ! Elle s'adressa tout d'abord à Elvir :

« Que cachez-vous d'une main si instinctive ? »

Elle pivota ensuite vers le second arrivé et elle noya ses prunelles émeraudes dans celles de Fënyl, annonçant le plus sérieusement du monde :

« Et vous ? Qu'êtes vous véritablement ? »

Elvir observa la scène d'un oeil attentif.
Le laché de baudrier calma la jeune fille (luz comme elle se présenta plus tard), et elle ramassa la veste qu'Elvir avait laisser au sol à son attention. Elvir se relacha aussi et souria quand Luz fit la remarque que cela faciliterait la conversation. Il était vrai que malgré son éducation Elvir aurait eu du mal à garder ses yeux dans les yeux de son interlocutrice. Mais là où Elvir éclata de rire c'est devant la mine que fit Luz quand elle lui demanda ce qu'il cachait. Il calma son rire et retira sa main de son cou pour dévoiler... rien, il n'y avait que son cou nu. Seul son médaillon qui pendait sur sa poitrine était visible.

"Mais je ne cache rien voyez vous même..."

Et dans un geste presque ironique il tendit son cou pour montrer que rien hormis son médaillon n'ornait son cou.

"Je ne vous en veux pas de poser la question... beaucoup de gens me la posent..."

*avant de mourir parce qu'il m'auront attaqué... mais ça c'est une autre histoire...*

*Qu'il faut mieux éviter de raconter...*

*C'est vrai.*

Elvir souriait toujours aussi franchement et sans animosité aucune.

Fënyl se sentit soulagé lorsque la jeune femme posa son arc, les yeux du semi reprirent leur forme normale, c'est-à-dire rondes, puis il regarda la femme incliner légèrement la tête pour le saluer et ensuite elle se présenta et s'excusa également de son éclat. Mais après tout c'était normal non? Fënyl à la place de Luz aurait réagi de la même manière. La jeune femme remercia l'humain pour la veste et se passa une main dans les cheveux, puis elle s'adressa à nouveau au semi pour lui dire qu'il pouvait récupérer son arme.

Le jeune semi se pencha et ramassa son épée qu'il remit à son côté, pendant qu'il faisait était en train de remettre son baudrier Luz posa deux questions, l'une à l'autre personne et l'autre à Fënyl. Le semi interrompis son geste et plongea son regard dans les yeux de la jeune femme. Pour une fois le semi laissait nettement apparaitre ses émotions, la curiosité et la méfiance, mais cette dernière était très légère. Apparemment il n'était le seul à cacher quelque chose, il écouta donc d'abord l'autre répondre.

-Comment savez-vous donc que je ne suis pas un elfe... Ho et puis peu importe, ce que je suis n'est pas un secret. Je me nomme Fënyl et suis un semi, moitié elfe, moitié dragon.

Par contre, elle devait le croire sur parole, car il n'allait pas lui en fournir la démonstration, non pas que ça le dérangeait, mais voilà il n'avait simplement pas envie de s'afficher comme un phénomène de foire.

Fënyl termina de remettre son baudrier, puis se dirigea son regard vers les vêtements de Luz, il réfléchit un moment, puis se concentra sur quelque chose, une légère brise chaude vint agiter les habits et ils séchèrent à vue d'œil. Il se tourna ensuite à nouveau vers Luz pour la questionner.

-Vos habits sont secs à présent.

Il enchaîna directement.

-Et vous! Qu'êtes vous exactement? Je ne pense pas que vous soyez humaine sinon vous n'auriez pas deviné que je n'étais pas un simple elfe.

Il n'avait pour le moment prêté que peu d'attention à l'autre personne, non pas que c'était le cas, mais il se méfiait légèrement de celui-ci justement parce qu'il avait eut un comportement étrange quand les deux avaient entendu le bruit et étant habitué à la magie il se doutait bien qu'il y avait quelque chose de louche là derrière, c'est pour cela qu'implicitement sa question se posait également à l'autre personne.
Méfiant certes, mais pas agressif, mais le semi sentait tout de même un étrange mystère planer sur cette personne et ça l'intriguait légèrement.

Le cœur dévoré elle ne put empêcher son corps de faire un pas en avant vers les deux inconnus. Ah, si seulement elle pouvait laisser libre cours à sa fantaisie ! Savoir tout ce qui les rendait uniques... L’homme aux cheveux violets eut un rire spontané, détendant quelque peu l’atmosphère étrange qui régnait dès lors en ces lieux. Il faut croire que réunir trois personnes fondamentalement étranges autour d’une petite rivière pure, n’était pas sans danger... Elle leva un sourcil dubitatif, attendant de pieds ferme ses réponses. Ce fut lui qui lui répondit en premier :

- Mais je ne cache rien voyez vous même...

Il ôta sa main immédiatement et tendis le cou, son médaillon tintant dans un rayon de soleil. En effet, il n’y avait pas la moindre trace d’une quelconque marque suspecte... Oui, mais quand même. Luz en aurait mis sa main à couper ! Elle était persuadée qu’il abritait malgré tout quelque chose de dangereux... Du moment qu’il ne choisissait pas de mettre cette chose en œuvre...

- Je ne vous en veux pas de poser la question... beaucoup de gens me la posent...

Elle garda le silence, protégeant les suites de pensées qui l’agitaient. Il devait y avoir un truc, forcément ! Rhaaa, que c’était rageant de ne pas pouvoir savoir ! Le demi-elfe attira alors son attention, décidant de répondre à son tour à la question qui lui avait été posée :

- Comment savez-vous donc que je ne suis pas un elfe... Ho et puis peu importe, ce que je suis n'est pas un secret. Je me nomme Fënyl et suis un semi, moitié elfe, moitié dragon.

Un fin sourire étira les lèvres de la dragonne. Son instinct ne lui avait donc pas mentit... Il y avait bien quelque chose de particulier en ce jeune homme. Un collègue donc ? Enfin... Un demi-collègue. Mais chez les dragons, du moment qu’on avait un peu de sang de reptile, on faisait tous partit de la même famille...
Elle sentit subitement un léger picotement dans l’air, signe habituel et particulier qu’une magie était à l'œuvre. Elle tourna vivement la tête vers la branche où ses vêtements étaient suspendu et observa avec surprise la douce brise chaleureuse qui vint jouer dans ses cheveux flammes. Donc le dénommé Fënyl était magicien. Et assez puissant pour influer sur le vent, de toutes évidences.
Elle le remercia et ôta le gilet qui lui avait été confié d’un mouvement d’épaules. Elle attrapa sa tunique, vérifia qu’effectivement, il n’y avait plus trace d’eau, et enfila habilement le tout.

- Et vous ! Qu'êtes vous exactement ? Je ne pense pas que vous soyez humaine sinon vous n'auriez pas deviné que je n'étais pas un simple elfe.

Elle non plus n’avait rien à cacher. Elle répondit aussitôt :

"Question pertinente. Je n’ai aucune raison de vous mentir à tous deux... Je suis dragonne, également."

Elle mima gracieusement un salut royal, les pans d’une robe invisible au creux de ses mains. Elle fit alors un pas de plus vers Elvir, leva les bras très lentement, arrêta le bout de ses doigts à quelques millimètres du cou du jeune homme et leva sur lui un regard interrogateur. Elle s’enquit :

"Je peux ? J’avoue que ne pas savoir m’intrigue encore plus..."

Un vif regard en direction de Fënyl indiqua clairement qu’elle le remerciait d’avoir en partie calmé sa curiosité...

Elvir observa la scène d'un oeil attentif, le jeune homme était un demi-elfe demi-dragon. Et en plus il était magicien, comme le prouvait le petit vent chaud qu'il créa sur les vêtements de Luz. Luz, une fois habillée s'approcha d'Elvir, il semble que sa réponse n'est pas suffit à Luz.

"Je peux ? J’avoue que ne pas savoir m’intrigue encore plus..."

Elvir sourit, mais hésita un bref instant.

*C'est bon t'inquiete pas*

Elvir soupira comme résigné, et laissa Luz toucher son médaillon.

"Vas-y... Mais tu ne trouveras rien."

Elvir souriait toujours.

Ainsi la jeune femme était une dragonne, pas étonnant qu'il y ait quelque chose en elle qui lui rappelle lui-même et sa mère. Voilà également la raison pour laquelle elle avait quelque chose de « sauvage » en elle.

Comme la vie est étrange, mais plus important que cela, Luz s'était approchée de l'inconnu et semblait vouloir voir le médaillon. Fënyl observa, intrigué lui aussi, mais l'inconnu souriait, comme s'il était sûr que la dragonne n'allait rien trouver. Que cachait donc cet humain? Qu'importe au fond, tout le monde à ses secrets, le semi probablement pas le dernier à en avoir, même si lui-même ne voyait pas ce qu'il avait comme secrets.

Quoi qu'en y réfléchissant il en avait bien un, de certes bien peu d'importance. Il parlait aux animaux, ou plutôt il comprenait ce que les animaux lui disaient. Bon ça n'était pas un grand secret, mais voilà s'en était un tout de même. Mais après tout le monde est remplit de secrets et même les plus vieux n'ont pas tout exploré.

Ha si! Il y avait un autre secret que Fënyl avait observé il n'y a pas très longtemps, cela avait un lien avec sa magie probablement, quoi qu'il en soit le garçon, par moment faisait des réflexions que son professeur aurait qualifié de « hors de son âge », en effet comment un jeune semi de 19 ans, donc autant dire un gamin aux yeux d'un elfe ou d'un dragon, pouvait avoir des réflexions aussi mature sur certains sujets? Et bien Fënyl le savait, son professeur aurait répondu: « parce que tu es un mage, ta magie vient du fond des âges, donc si tu es immergé dedans tu as forcément la sagesse des personnes depuis le début du monde, en plus de cela tu es à moitié dragon, donc plus sage que d'autres elfes normaux de ton âge ». Mais bien sûr c'était un cas général certains étaient plus avancés que d'autres sur le point de vu de la sagesse et la maturité.

Le semi ne se rendit pas compte qu'il ne prêtait plus attention au monde autour de lui, mais en même temps il regardait distraitement ce qu'il se passait. C'était comme si son esprit c'était dédoublé, une partie était à la dérive, rêvassant, l'autre à l'affut d'un truc suspect, la partie elfe en train de rêver, la partie draconienne en train de monter la garde.

Elle laissa ses doigts danser sur la peau sur la peau d'Elvir, à la recherche de l'élément mystère. Il n'y avait là rien de caché. Son cou était tout ce qu'il y a de plus normal. Elle plissa les yeux, son iris se fendit et sa vue s'accrut considérablement... Si marque il y avait, elle ne pourrait pas la manquer ! Cependant rien ne vint, son secret toujours aussi bien protégé... Alors elle commença à donner une attention particulière au médaillon qui brillait au soleil.
Elle le prit délicatement du bout des doigts, le fit tourner dans ses mains, observant les reflets qu'il projetait sur sa peau halée. Elle en suivit les contours, chercha et traqua le moindre signe de mécanisme spécifique et buta contre un mur. Rien. Il n'y avait rien. Et pourtant le sentiment de passer à côté de quelque chose s'acharnait à lui rabâcher les oreilles. Agacée elle décida d'abandonner momentanément, reposa avec précaution le pendentif sur le cou de son propriétaire et croisa les bras sur sa poitrine. Signe chez elle d'une profonde réflexion...
Déjà, ce n'était pas de la techno-magie. Elle en aurait immanquablement trouvé le système, sans cela... Uniquement de la magie donc. Et liée à la volonté propre d'Elvir. Elle jura entre ses dents dans une langue aux accents musicales et fit quelques pas aériens vers la rivière qui mouvait paisiblement ses eaux. Dans un murmure qu'elle n'essaya même pas de cacher aux deux autres, elle s'agita :

« C'est impossible... Il y a forcément un truc... »

Sa voix diminua jusqu'à devenir inexistante, laissant de temps à autre paraître des « Magie... », « Astuce... », « Nom d'un concombre... »...
Elle s'immobilisa soudainement, lèvres entrouvertes, pupilles plongées dans une insondable vérité, une révélation pure agitant ses pensées. Elle pivota avec une douceur étonnante, regarda tour à tour ses deux compagnons de fortune et lâcha d'un air tragique, une grimace très peu féminine sur le visage :

« J'ai faim... »

Elle n'avait pas le temps de chasser. D'autant plus que pour être réellement efficace, cela impliquait de retrouver sa forme draconienne... Elle songea qu'elle aurait apprécié de voler avec Fënyl, si tant est qu'il puisse prendre une forme qui le lui permette. Une autre fois sans doute...
Elle s'adressa alors à ce dernier une note enjouée dans la voix :

« Quel âge avez-vous ? »

Tiens, c'était vrai cela. Combien de temps pouvait vivre les semi, durement partagés entre la longévité excessive des dragons et la piètre existence des humains ? Elle fronça les sourcils, mains sur les tempes. Ils représentaient beaucoup trop de choses nouvelles à eux deux pour son pauvre cerveau...
Elle demanda alors, tout aussi soudainement, à l'homme aux cheveux violets :

« Serait-ce indiscret de ma part de vous demandez votre nom ? »

Elle fit la moue, un brin vexée de son propre échec, et rajouta :

« Et je suppose que vous n'avez pas l'intention de me dire ce que vous cachez n'est-ce pas ? »

Perspicace hein ?

[Hrp : Rassurez-moi... Cela ne se voit pas au moins dans mon RP que j'ai un peu abusé du champagne ? xD]

La peau d’Elvir frissonna quand Luz passa ses doigts dessus. Elle cherchait une marque… La seul marque qu’il pourrait éventuellement y avoir c’était le fin tracé du médaillon non bronzé par le soleil sur sa peau. Puis elle prit le médaillon dans les mains et le manipula avec précaution. Ne trouvant rien elle le relâcha et s’éloigna vers la rivière dans un murmure.

"C'est impossible... Il y a forcément un truc..."

Elle semblait réfléchir.

*Elle est jolie quand elle réfléchit…*

*Elle a les mains douce aussi.*

*C’est vrai*

Elvir souriait toujours. Elle lacha un "j'ai faim" sérieux sur un air pas sérieux du tout. Ce qui accentua le sourire d’Elvir. Luz s’adressa à Fenyl puis se tourna vers Elvir et lui demanda son nom.

"J'ai effectivement manqué à toutes les obligations qu’incombe une bonne éducation, je m'en excuse, je me prénomme Elvir."

*Et voici Ilmidya…*

*Oui, bah ça t'évites pour l’instant…*

*Ne t’inquiète pas…*

Elvir médita un bref instant la phrase que Luz avait dites, lui dirait-il ce qu’il cachait...

*Tu leur fait confiance ?*

"Je ne sais pas… Ce que je cache, s’il est caché, c’est qu’il doit l’être… mais je pense pouvoir vous faire confiance n’est ce pas ?"

Fënyl sorti de ses réflexions lorsque Luz s'éloigna à râlant, car elle n'avait pas trouvé ce que le jeune homme cachait. Elle s'exclama soudain qu'elle avait faim, avec une grimace plutôt comique, cela fit naître un sourire amusé sur le visage du jeune semi. Juste après elle demanda au garçon l'âge qu'il avait. La surprise passa sur le visage du semi. Pourquoi diable voulait-elle savoir son âge? Enfin bref, qu'importait le lui donner ou non après tout.

J'ai 19 ans, seulement.

Fënyl écouta ensuite Elvir se nommer et à un moment il demanda s'il pouvait faire confiance à Fënyl et à Luz. La confiance, un bien grand mot qui cache des promesses de fidélités bien faciles à briser... En tout cas ça ne serait pas Fënyl qui allait dévoiler quoi que ce soit, il préférait garder toutes les informations qu'on lui fournissait enfouies, plutôt que de trahir quelqu'un. Mais le sens de l'honneur chez les personnes sont différentes, alors comment savoir si Luz trahirait ou non Elvir, ça n'était pas le propos, ni le problème du semi.
Pour sa part s'il devait faire confiance à quelqu'un présent sur le moment, il opterait plutôt pour sa soeur de sang, même si ça n'était qu'une partie de son sang.
Trêve de pensées inutiles, il était à présent temps de répondre, même si Luz n'avait pas encore donnée la sienne.

Pour ma part tu peux avoir confiance en moi pour protéger ton secret, bien que ça ne soit que des mots au final, je ne trahirais pas ton secret quel qu'il soit.

Et bien voilà, après à lui de le croire ou non, mais il était sincère, comme toujours d'ailleurs, car lorsqu'il mentait s'était par omission.

[si si ça ce voit parfaitement Luz ]

- J'ai 19 ans, seulement.

Elle ouvrit de grands yeux étonnés, s’attendant bien plus à une petite centaine d’année. Apparemment, il grandissait vite, trop vite pour un dragon. A moins que, parvenu à un certain âge, son corps cesse de se modifier à une vitesse folle ? En sachant tout de même que les elfes n'étaient pas connu pour leur maigre longévité... Au contraire des Hommes.
Luz avait toujours admiré l’étrange éclat des vies humaines. Ils étaient si éphémères, lumineux et triomphants un jour, mourant brutalement le lendemain... Mais c’était ce qui constituait en grande partie leur charme, aux yeux de la jeune dragonne. Eux n’avaient pas le temps de voir le monde évoluer, sombrer dans le chaos et être déchiré par la guerre. Ils ne vivaient qu’un simple et petit passage de l’histoire...
Oui, décidément, cinq siècles et demi, que c’était long !

- Je ne sais pas… Ce que je cache, s’il est caché, c’est qu’il doit l’être… mais je pense pouvoir vous faire confiance n’est ce pas ?

Cette fois se fut Elvir qui parla sortant des réflexions intenses qui semblaient l’agiter depuis bien cinq minutes.
Elle garda le silence, bras toujours croisés, une mine curieuse tournée vers Fënyl. Elle attendrait d’abord sa réponse, désirant connaître son point de vue. Possédait-il lui aussi cette sagesse particulière qu’avait certain dragon ? Même si le nombre d’années manquaient à l’appel, peut-être que la nature de son sang et la magie qui brillait en lui, étaient parvenu peu à peu à modifier sa manière d’envisager la réalité... Elle le sentit hésitant, un léger silence s’étant déposée sur la petite trouée de végétation. De toutes évidences, il cherchait ses mots pour expliquer au mieux le sens de sa pensée, redonner trait pour trait ses réflexions à ceux qui ne pouvaient les connaître...

- Pour ma part tu peux avoir confiance en moi pour protéger ton secret, bien que ça ne soit que des mots au final, je ne trahirais pas ton secret quel qu'il soit.

Un doux sourire naquit sur les lèvres de la dragonne, fière de voir qu’il faisait honneur à lui-même. Elle se rappela qu’il était peut-être temps de répondre à son tour et plongea ses prunelles émeraudes dans les yeux d’Elvir.
Franche...

"Je n’ai aucune parole particulière à t’offrir, je ne fais pas de promesse. Cependant, je peux t’affirmer qu’en cinq cent soixante dix-huit années, des secrets, j’en ai connus et gardés bon nombre sans faillir. A toi de voir si ma seule voix te suffit..."

Elle inclina légèrement la tête, indiquant ainsi qu’elle s’en remettait à son entière décision, sachant déjà qu’elle ne pourrait rien faire contre son choix. Quel qu’il soit.

Elvir écouta le jeune dragon répondre à la question de Luz, et vu la réaction de Luz il semblait bien jeune pour un dragon mais il avait ce coté sage que seul les dragons d’âge mûr ont. Elvir connaissait un peu leur mode de vie et un très jeune dragon avec une sagesse arrivait quelque fois grâce à la magie qui coulait dans leurs veines. Elvir était plongé dans ces pensées quand Fenyl répondit qu’Elvir pouvait avoir confiance en lui. Il entendit sa réponse de loin toujours dans ses pensées, quand il prit conscience de ce que venait de dire Fenyl, Luz répondit aussi.

"Je n’ai aucune parole particulière à t’offrir, je ne fais pas de promesse. Cependant, je peux t’affirmer qu’en cinq cent soixante dix-huit années, des secrets, j’en ai connus et gardés bon nombre sans faillir. A toi de voir si ma seule voix te suffit..."

Elvir réfléchit encore un bref instant aux réponse des deux dragons.

*Es tu vraiment sûr de faire ça ?*

*Je sais pas… qu’est ce qu’on risque après tout…?*

*Qu’est ce qu’on risque ?! Qu’est ce qu’on risque　?! Mais tu te fiche de moi　!!! Si on m’enlève à toi je disparais et tu redeviens un simple humain, un petit marchand de pacotille*

*… C’est vrai… mais je ne te laisserais jamais et personne ne pourra nous séparer, alors ne t’inquiète pas.*

*Soit*

Elvir sourit et montra ses mains vides, fit quelques tours de passe-passe avec celles-ci, il monta les mains jusqu’au ciel.

"Attention mesdames et messieurs, regardez bien mes mains, elles sont vides… Attention…"

Elvir fit durer le suspens en faisant encore quelque tour de passe-passe.

*Soutient moi…*

*Ne t’inquiète pas*

Dans un mouvement de bras de haut en bas il toucha discrètement son médaillon, une vive lumière blanche l’entoura et un faucon s’envola vers le ciel et dans un mouvement gracieux de demi-tour il se posa sur l’épaule d’Elvir.

"Voici Ilmidya, vous voyez un des secrets les mieux gardés des Terres…"

Apparemment cela avait surpris la dragonne qu'il ait 19 ans, c'est vrai qu'il était grand par rapport à ce que serait un dragon. Enfin bref. Ça n'était pas la seule surprise du jour, car Elvir avait décidé de leur montrer son secret. Il fit pleins de mouvements destinés à tromper les yeux des deux autres et un faucon sorti soudain de nulle part, brassant les airs de ses ailes.

Il était magnifique avec ses plumes bruns dorés (ben comme un faucon en plein soleil quoi xD), avoir tant de créature ailés présentes lui donnait envie de voler. Seulement l'humain ne pourrait peut-être pas voler lui, tant pis il fallait qu'il propose aux deux autres.
Il prit donc la parole avec le sourire.

Dites, voir tant de choses pouvant voler ça me donne envie de faire un petit tour dans les airs, ça vous dit? Éventuellement si Luz acceptait de prendre Elvir sur son dos le temps de notre petit tour...

Ça n'était qu'une proposition bien sûr et libre aux deux autres d'accepter ou non et avec son idée ses deux compagnons pourraient participer, même si pour Elvir ça serait différent que de voler par ses propres moyens, mais c'était une compensation, bien sûr cela dépendait de la fière dragonne Luz.

Voler, quelle chose merveilleuse, se fondre dans le ciel azuré, monté jusqu'aux nuages, puis se laisser tomber dans le vide avec cette sensation de ne pas peser plus qu'une plume.

Silence... Et soudain, Elvir se mit en mouvement. Ah, convaincu ?
Tel un magicien présentant son numéro sur la place publique, il effectua de grands mouvements de bras sans but précis autre qu’attirer l’attention des gens ailleurs que là où il fallait. Il leva les mains vers le ciel, tendant les doigts vers la voûte d’un bleu transparent pur et s’exclama :

- Attention mesdames et messieurs, regardez bien mes mains, elles sont vides… Attention…

Luz retint son souffle. Automatisme. Comme une gosse l’aurait fait devant un spectacle de magie dont elle ignorait les arcanes si particulières. Qu’allait-il sortir ? Un éléphant rose avec un tutu ? Une boule de lumière plus vive que le soleil ? Ou encore les étonnants bouquets de fleurs qu’elle avait parfois vu se matérialiser dans les mains des magiciens dans les cirques ?
Les secondes s'égrainèrent, Elvir jouant sur l’intense attention de son public pour provoquer un effet de surprise, et une vive lumière aveuglante étincela autour du médaillon. Les yeux de Luz brillèrent, son cœur battit d’un tam tam plus forcené...
Et un faucon traversa la barrière de la réalité et se fondit dans les rayons de soleil, virevoltant dans les airs avec une facilité déconcertante. Ses longues plumes aux teintes brunes et feuille glissèrent dans le vent tandis qu’il effectuait un arc de cercle parfait, devenant ombre dansante cachant l’astre solaire, et vint se poser sur l’épaule de son propriétaire.
Lèvres entrouvertes, admirative de la beauté de l’animal, elle se demanda vaguement si ses plumes étaient aussi douces qu’elles en avaient l’air... Avait-il une conscience propre ? Ou n’était-il qu’une matérialisation du pouvoir d’Elvir ? Avait-il des compétences particulières en plus ou étaient-ils en lui même une arme ?
Paupière close, elle inspira longuement. Il fallait qu’elle prenne le temps de faire le tris de ses pensées... Et surtout, ne pas laisser le flot de questions qui l’agitaient franchir ses lèvres.

- Voici Ilmidya, vous voyez un des secrets les mieux gardés des Terres…

Un immense sourire éclaira le visage de la dragonne, tandis qu’elle penchait légèrement la tête en avant, tout en saluant :

"Bonjour... C’est dont de toi qu’Elvir garde si jalousement le secret ? Il ne devrait pas. Tu vaut le détour."

Son sourire s’accentua un peu plus, révélant ses dents blanches un peu plus aiguisées que la moyenne. Oui, elle s'acharnerait sur les questions plus tard. Bien plus tard.

- Dites, voir tant de choses pouvant voler ça me donne envie de faire un petit tour dans les airs, ça vous dit? Éventuellement si Luz acceptait de prendre Elvir sur son dos le temps de notre petit tour...

Elle tourna la tête vers Fënyl, une émotion indéfinissable sur le velouté de sa peau.
Alors ainsi sa métamorphose draconienne se limitait tout au plus aux ailes. Ou bien n’était-il pas assez grand pour porter un passager ? Elle secoua la tête, ses mains cachant son visage.
Elle inspira une grande goulée d’air, profonde et rassurante, goûtant à la saveur du vent et de la forêt. N’être qu’une monture... Le pourrait-elle ? Oui, elle l’avait déjà fait. Une fois, par le passé. Lyam... Mais ce n’était plus de lui dont il était question.
Oui, mais voilà, Elvir avait prit la peine de leur confier son secret. N’était-elle pas, dans ce cas là, dans l’obligation d’accéder à l’une de ses requêtes ? Hum... Encore fallait-il qu’il le veuille.
Elle releva la tête, un éclat mi déterminé mi farouche dans le regard, s’adressant alors à Elvir :

"Si tu es d’accord, j’accepte également. MAIS je ne suis ni un cheval, ni une quelconque autre monture. Je suis une amie qui porte un autre ami sur son dos pour le simple plaisir de voler avec des compagnons. Considères que c’est ma manière de te remercier pour la confiance que tu m’accordes..."

Elle garda un léger instant de silence et reprit durement :

"Ce n’est pas contre toi, mais je ressens le besoin de te prévenir car je t’apprécie... Tu m’apparaît comme quelqu’un de respectable. Cependant, si à un moment donné je sens que tu tentes de me contrôler d’une manière ou d’une autre, je t’avouerai que je risque de le prendre très très mal..."

Elle eut un léger sourire et termina enfin, une lueur douce s’allumant dans ses prunelles :

"Je suis navrée d’être aussi dure mais... C’est important pour moi, la liberté... Car si tu respectes la mienne, tant que nous volerons et que ta confiance me portera, tu ne tomberas jamais. Même si ce n’est que pour cette unique et seule occasion. Bien, si tout est compris, je me ferai une joie d’ouvrir mes ailes en votre compagnie à tous trois."

Elvir fut content de son effet quand il vit la mine réjouie et presque émerveillée de Luz, puis elle prit un air calme comme méditant des tonnes de questions comme le pensait Elvir, vu la ribambelle de question si directe ( ce qui semblait un trait de son caractère ) qu’elle leur avait posée.

"Bonjour... C’est dont de toi qu’Elvir garde si jalousement le secret ? Il ne devrait pas. Tu vaut le détour."

Ilmidya s’adressa directement à la dragonne. Elle la salua de même en abaissant la tête.

*Bonjour, Luz… ravie de vous rencontrer en chair et en os… Si je puis dire…*

Le sourire de Luz s’accentua et Elvir sentit la dose de questions qui brûlaient ses lèvres, mais rien ne sortit et la phrase qui suivit ne fut pas celle de Luz, Fenyl s’adressa au deux personnes, il semblait à sa tête que voir Ilmidya voler lui avait donner envie de voler et il proposait d’aller faire un tour tout les quatre mais cela incombait que Luz devait porter Elvir, ce qui d’un premier abord ne l’enchantait à vue d’œil pas. Luz sembla se perdre dans ses pensées puis une fois revenu à elle déblatéra toute une diatribe qu’Elvir avait déjà entendu d’une autre amie à lui, il ne l’écouta donc qu’à moitié connaissant déjà les phrases, sur liberté et le bonheur que l’on éprouvait à en jouir.

*Je dois avouer que moi aussi ça me dérangerais qu’on me prenne pour une monture*

*Ilmidya… tu crois que je pourrais tenter…*

Une intense réflexion se lisait sur son visage, tourné vers Ilmidya. Il réfléchissait rapidement car il sentait que Luz et Fenyl attendait une réponse de sa part aussi.

*C’est risqué, Elvir… Et puis j’ai envie de voler aussi…*

*… Hmm tu as raison…*

Elvir se tourna vers les deux autres et avec un ton sérieux et un visage souriant.

"Ne t’inquiète de rien, je jouis d’une liberté que j’apprécie énormément, je ne me permettrai jamais de priver les autres de la leur. Tu peux me faire confiance Luz."

Ilmidya s’envola loin au dessus des trois amis en criant aux trois (mentalement)

*A tout de suite je prend de l’avance !!!*

Elvir rigola et s’approcha de Luz, et attendit qu’elle veuille bien lui faire l’honneur de l’accepter sur son dos.

Le faucon partit le premier, Fënyl regarda débattre les deux autres, puis finalement il décida qu'il allait aussi les précéder. Il fit apparaitre ses ailes dans son dos et posa une main sur son chapeau et regarda les autres.

Je vous précède également à tout de suite.

D'un coup d'aile il décolle du sol, d'un second coup d'aile il s'élève un peu, le troisième lui fait atteindre la cime des arbres, le quatrième le fait disparaitre derrière les arbres.

Une fois dans le ciel bleu azuré il se met à faire des pirouettes dans les airs tout en rejoignant le faucon d'Elvir. S'il n'a pas la même harmonie lorsqu'il volait que le faucon ou même qu'un dragon, il y a tout de même quelque chose d'esthétique dans le vol du jeune semi, car tout comme ses parents les dragons il utilisait les courants d'air chaud pour voler plus aisément. Mais au-delà de ça il utilisait ses pieds presque comme un gouvernail, presque, mais pas tout à fait. Ses mains aussi lui servent pour faciliter ses mouvements.

Il n'aurait pour rien au monde changé sa constitution, en effet elle lui permettait premièrement de voler, deuxièmement de pouvoir combattre ainsi, même au sol il pouvait utiliser ses ailes pour aller plus vite vers son adversaire, sauf qu'il n'en avait jamais eu qu'en entrainement, car il n'avait jamais eu d'ennemi.

Il continua de voler dans le ciel bleu sillonné de nuages, que c'était agréable de sentir le vent sur son visage et faire claquer ses vêtements, d'ailleurs le garçon tenait toujours son chapeau pour éviter de le perdre, après tout c'était un cadeau de son professeur, donc un cadeau on évitait de le perdre.

Le jeune semi replia ses ailes et se laissa tomber en vrille vers les arbres et redressa au moment où Luz et Elvir les rejoignent.

[Hrp : Désolé du retard ! =P]

Elle sentit qu'Elvir réfléchissait à cette manière qu'il avait de plonger son regard dans le vague. L'oiseau splendide sur son épaule tourna légèrement la tête vers son compagnon de route, et elle comprit aussitôt qu'ils se trouvaient en fait en pleine conversation mentale. Ses propos l'avaient-il choqué ? Etait-il... vexé ? Elle fronça les sourcils, déjà prête à mordre et à défendre sa liberté crocs et griffes.

- Ne t’inquiète de rien, je jouis d’une liberté que j’apprécie énormément, je ne me permettrai jamais de priver les autres de la leur. Tu peux me faire confiance Luz.

Elle lui offrit un léger sourire amical, comme le point final d'un traité décrété. S'il l'affirmait, alors elle acceptait sa parole. Elle volerait avec lui. Elle se tourna vers Fënyl, lui signifiant d'un simple regard que tout était entendu. Mais avant même qu'elle n'ouvre la bouche, une voix se fraya un passage dans les méandres de ses pensées, douce et chaude :

*A tout de suite je prend de l’avance !!!*

En voilà un qui était content de prendre un peu le large. Amusée, elle suivit le chemin des reflets dorés sur ses plumes, l'oiseau de proie dansant dans le vent plus qu'il ne volait réellement. Bien vite, il s'éleva si haut que la dragonne dû faire appel à ses sens pour ne pas cesser de le percevoir. Le lien mental entre lui et Elvir tenait-il toujours à pareille distance ? Y arriveraient-ils une fois haut dans les cieux ?

- Je vous précède également à tout de suite.

Son regard immanquablement curieux se plaqua sur Fënyl, les rouages de son esprit déjà prêt à fournir une nouvelle ribambelle de questions. Comment diable comptait-il voler ? Sa question mourra sur ses lèvres, alors que de ravissantes ailes sombres naissaient dans le dos du semi-elfe. Voici donc la fameuse transformation draconienne qu'il était capable d'accomplir... Était-ce le cas pour tous les autres semis ? Ou était-ce simplement un trait particulier de sa part ?
Elle se rappela brusquement à la réalité lorsqu'un mouvement d'Elvir dans sa direction la sortit de ses intenses réflexions. Ah oui, c'est vrai... Elle était censé redevenir elle-même. Elle eut un vague sourire d'excuse et s'éloigna de six bons mètres, entre la rivière et les arbres, criant presque alors pour se faire entendre :

« Je ne voudrais quand même pas t'écraser accidentellement... Je ne suis pas franchement passe-partout... »

Elle se rappela du numéro d'Elvir et décida de s'amuser un peu, à son tour. Elle leva les bras au ciel, semblant implorer les divinités d'une prière muette, fléchit les jambes, ses cheveux flammes dansant dans la brise, et effectua un impensable saut périeux en arrière, son corps décrivant une courbe parfaite. Sa silhouette fut emportée dans un nuage de fumée argent alors qu'une ombre draconienne se dessinait dans les airs.
Là, soudain, tout devint compliqué. Du haut de ses douze mètres sur trente de long, elle tenta vainement de ne pas détruire la presque totalité des arbres environnants la rivière. Ses écailles rubis s'illuminèrent d'une lueur délicieuse sous les caresses du soleil, ses immenses ailes très fines aux lignes noires épurées plaquées contre son corps. Elle enroula sa queue destructrice autour de ses puissantes pattes, l'éclat métallique de ses griffes mortelles répondant à celui de ses longs crocs aiguisés comme des rasoirs.
Elle souriait. De toutes ses dents. De toutes la sauvagerie d'un animal possédant la souplesse et la puissance d'un prédateur. Mais, assise ainsi enroulée sur elle-même comme un chat, une sagesse venant du fond des âges brilla dans ses prunelles émeraudes, fendues.
Elle noya son regard dans celui d'Elvir, un fin ronronnement s'échappant de sa gorge. Elle se plaqua au sol, étendit l'une de ses si magnifiques ailes aux membranes écarlates sur le sol, tel un immense tapis roulant, et offrit le chemin de son dos à l'humain qui lui faisait confiance.
En un bond d'une souplesse animale, elle se projeta à la cime des arbres, toutes ailes déployées, le soleil projetant ses reflets aux teintes sang et miel sur la gorge et la queue de la dragonne. Elle entrouvrit la bouche, une foule d'odeur et d'informations envahissants son esprit. L'allégresse toute entière du vol hurla son désir en elle, tandis que son corps rectifiait sans cesse sa position par rapport au courant du vent.
Ailes grandes ouvertes, tel un grand planeur, elle se laissa couler dans les cieux vers Fënyl et Ilmidya. C'est alors qu'elle comprit qu'il y avait un problème. Elle s'adressa au semi-elfe, de ses intonations musicales et suaves, d'esprit à esprit.

¤ J'avais oublié que communiquer par corde vocale avec cette apparence m'étais impossible... Et j'ignore pourquoi, je ne parviens pas à rentrer en contact avec Elvir et Ilmidya. Si tu pouvais servir de relais, afin que je puisse leur parler... Cela faciliterait mon vol, de savoir comment vas celui que je porte ! ¤

Un long grondement rauque fit vibrer l'air, ressemblant vaguement à un rire. Aaah, l'humour draconien...

Le sourire d’Elvir s’effaça quand Luz dit qu’elle pouvait l’écraser. Mais Elvir retrouva le sourire quand Luz fit des gestes de théâtre comme l’avait fait juste avant elle, Elvir. Il la regarda faire une sorte de rituel, elle fit un saut périlleux arrière et dans le mouvement son corps se couvrit d’une brume argentée, dans cette brume son corps se transforma en sa vraie forme, celle d’un dragon aux couleurs du miel, une couleur étrangement similaire à ses cheveux. Elle déploya une de ses grandes ailes devant Elvir, l’invitant à monter. Il resta un instant à admirer Luz, Elle avait la beauté et la grâce des dragons, mais c’était ses yeux qui avait le plus frappé Elvir, des yeux qui reflétait une sagesse venant du fond des temps, il l’observa subjugué par tant de beauté, d’esprit et de corps. Quand il eut enfin retrouvé son esprit il monta délicatement sur Luz et se cala comme il put dans un creux de son cou, le contact de ses écailles était chaud, Elvir avait l’impression d’être assis sur une selle chauffée. Il s’accrocha comme il put aux écailles qui dépassait pour ne pas tomber quand Luz décolla vers les cieux.
　
"C’est tr…"

Le vent qu’il y avait l’empêcha de finir sa phrase. Il savoura le vent presque violent sur son visage. Il volait… Lui qui avait toujours voulu voler mais qui n’y arriverais sans doute jamais…

*C’EST TROP BIEN !!!*

*Pas la peine de crier je te rappelle que je peux très bien t’entendre où que je sois*

*Désolé, mais c’est super de voler… Il faudra qu’on s’entraîne… *

*Si tu veux… mais tu sais que c’est risqué…*

*Oui je sais mais c’est pas grave.*

Il entendit un grondement rauque venir de sous lui, il se rappela où il était et le temps de comprendre pourquoi il y avait ce grondement, ce dernier s’arrêta, et Elvir comprit que c’était Luz qui rigolait.

*Pourquoi elle rigole ?? J’aime pas trop ça…*

En voilà une qui avait l'air d'adorer voler, oui c'était Luz, elle semblait en extase dans les cieux. Et sur son dos l'humain qui avait commencé à lâcher un cri, apparemment de joie. Le jeune semi sentit soudain la dragonne se glisser doucement dans son esprit pour lui poser une question. Fënyl sourit, mais intérieurement il se sentait si petit devant l'esprit de la dragonne, c'était un peu inquiétant, le garçon dissimula quelques informations sur lesquelles il ne voulait pas qu'elle tombe par inadvertance. Non pas qu'il doute d'elle, mais mieux vaut prévenir que guérir.
Ensuite il regarda Elvir qui n'avait pas l'air rassuré d'entendre rire Luz, cela fit sourire le demi dragon.

-Elvir, Luz se demande comment tu te portes, elle n'arrive pas à entrer en contact mental avec toi et ne peux pas parler sous la forme où elle est.

Le semi se plaça devant Elvir en faisant presque du surplace dans les airs. Il continuait de sourire ravit d'être dans son élément. Le vent que produisit Luz en battant des ailes fit dévier le pauvre petit semi avec ses deux petites ailes, par rapport à l'immense dragonne qui se trouvait à côté. Il se sentit une fois de plus petit petit, tout tout petit face à l'immense dragonne. Il serait si facile pour elle si elle le voulait de lui briser tous les os du corps d'un simple coup de patte. Mais après tout ne le savait-il pas? Il avait déjà vu sa mère se métamorphoser, donc il avait déjà vu la grandeur des dragons, mais pas en étant si proche et quand on est petit on pense plutôt: ma maman c'est la plus forte; que: wahou qu'elle est grande!
Par dessus la crainte se trouvait également l'admiration devant la magnificence de la dragonne. Les écailles brillantes comme l'aube d'un jour nouveau, les muscles sous les écailles, la sagesse infiniment grande brillant dans les yeux de la dragonne, pâle reflet de ce qui brillait dans les yeux du semi. Il se rendait compte aussi qu'une partie de ce qu'il était venait d'un être aussi beau que celui qu'il avait sous les yeux à ce moment précis.

Peut-être que cette légère crainte se ressentait dans son odeur, mais cela il s'en fichait, le visage du jeune semi restait impassible à par le sourire qui fendait son visage.

Luz sentit Elvir s'agiter sur son dos. Elle espéra alors que ses écailles ne l'avaient pas blessé pendant le décollage un peu brusque, dures qu'elles étaient. A l'origine, sûrement servaient-elles de merveilleux bouclier contre toutes armes blanches, le réel point faible physique des dragons si situant pile au niveau de la gorge...
Elle réfléchit rapidement et décréta que si Elvir avait réellement un problème, il serait venu de lui-même frapper à la porte de son esprit... Une fois de plus, elle tenta d'établir une connexion. Oui, la lumière de sa conscience et celle d'Ilmidya était bien présente, l'une juste derrière elle, l'autre voguant à ses côtés. Mais malgré tous ses efforts, une porte invisible lui barrait l'accès comme un mur d'acier, aussi insaisissable qu'un dragon amoureux...
Elle sentit Fënyl s'animer à son contact, un joli sourire étirant ses traits. Ah, qu'aurait-elle donner pour voir la tête que pouvait bien tirer Elvir ! Un nouveau grondement agita son corps, son rire étrange de dragonne aussi spontanée que l'étaient les questions dans son esprit. Il voulait voler ? Et bien soit, elle lui ferait voir les couleurs du monde !
Le semi-elfe passa dans son champ de vision et disparu aux côtés d'Elvir, sa voix parvenant sans peine à franchir le hurlement du vent :

- Elvir, Luz se demande comment tu te portes, elle n'arrive pas à entrer en contact mental avec toi et ne peux pas parler sous la forme où elle est.

Le rire lui revint. Ah nom d'un humain, voler devenait maladif à ce niveau d'hilarité là ! Depuis combien de temps n'avait-elle pas déployée ses ailes vers l'horizon ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas jouer dans cet océan de nuages qui semblait décidé à embrasser les cieux ? Une éternité, pensa-t-elle amer. Il fallait sérieusement qu'elle songe à s'y remettre si elle ne voulait pas devenir folle de plaisir à sa prochaine métamorphose... Être clouée au sol n'a pas toujours que du bon.
Elle sentit un regard amical braqué sur elle. Luz tourna la tête avec aisance, se basant dès lors sur le glissement du vent le long de ses écailles, la saveur du ciel sur sa langue et utilisant sa longue queue pourpre en guise de gouvernail, afin de se guider sans visibilité. Ses prunelles émeraudes rencontrèrent un Fënyl qu'elle n'avait encore jamais rencontré, volant avec grâce et légèreté à ses côtés.
Harmonie de deux êtres qui se comprennent... Elle le salua avec un respect sans fond pour tout ce qu'il était, appréciant la majesté de leur vol synchronisé. Oui, il n'avait vraiment rien à lui envier... Un grand demi-sourire pas très rassurant fendit le museau de la dragonne, une légère flammèche brûlant au contact de l'air. Fin de la pause repos. Elvir lui parlerait lorsqu'il le désirerait...
Ses ailes se tendirent vers le ciel, leurs fines membranes se tendant comme un cerf-volant, et d'un vif mouvement dû à ses puissants muscles, elle effectua un bond prodigieux vers le soleil brillant de mille feux. Elle montait. Rapidement.
Elle creva la surface de la nappe de nuages, loin, trèèèès loin au-dessus du soleil, replia ses ailes sur elle, tournant sur elle-même en une vrille parfaite, et se retrouva au-dessus du monde, là où seuls certains êtres doués de vols avaient suent comprendre la mélodie du vent...
Elle se stabilisa instinctivement, sa queue dansant dans le vide afin de toujours garder la meilleure aisance possible.
Ses prunelles tendues loin vers l'infini, le cœur vibrant dans chacune des parties de son corps, elle se sentait en vie. Terriblement en vie...
Ses compagnons sauraient-ils apprécier le ciel qui les portait ? Elle attendit patiemment qu'Elvir se manifeste et que le splendide faucon et le semi-elfe si particulier à ses yeux la rejoignent...

» Kit Elvir... ^^
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