Rafraichissement [Terminé]

10 Octÿn

La lumière déclinait alors que le soleil commençait à disparaître derrière l'horizon, qui n'était pas visible à travers les arbres de la forêt. Les rayons qui parvenaient à pénétrer les feuillages allongeaient les ombres noires des grands arbres, qui se détachaient sur la lueur dorée du soleil couchant. L'atmosphère, comme les couleurs environnantes, était chaude, un peu trop au goût de la dragonne.

Sirradwen marchait, d'un pas lent et régulier, ses longues ailes couvertes de plumes légèrement écartées pour laisser passer l'air sur son dos. Il faut dire que la chaleur ne l'avait jamais vraiment arrangée, elle qui était couverte d'une fourrure soyeuse, et non pas d'écailles. La magnifique dragonne finit par arriver dans un endroit plus frai. Une rivière coulait à cet endroit-là. Elle s'en approcha, et baissa la tête pour boire quelques gorgées d'eau fraîche.

Le crépuscule tombait doucement sur le monde, apportant à celui-ci c'est dernière touche de couleurs chaudes avant de le laisser sombrer peu à peu dans les ténèbres nocturnes. Mais il y avait encore bien encore un peu de temps avant que l'astre lumineux disparaisse pour de bon, ce qui n'était pas pour déplaire au dragon aux écailles aussi sombres que les ombres mouvantes des arbres qui ne cessaient de s'allonger.
Au contraire, il commençait déjà à regretter que le soleil est bientôt disparue, son départ ne laisserait derrière lui juste que la fraîcheur de la nuit. Bien que le froid ne lui pose pas le moindre problème, il appréciait grandement la douce caresse chaude de l'astre de lumière qui parvenait à filtrer à travers l'épais feuillage des innombrables arbres qui bordait ce mince cours d'eau. Oui car pour la taille d'un dragon, cette rivière ne paraissait pas si grande.

Arkys remontait à contre sens la rivière, marchant tranquillement le long de la rive. Il n'avait pas vraiment de but précis en venant ici, juste l'odeur de la nature qui l'avait attiré. Et une fois ici, il n'avait guère envie de repartir, puis, il se disait que ça serrait un endroit idéal où passer la nuit. Et ce n'était pas la faune local qui allait venir lui chercher des ennuis durant son sommeil, valait mieux pour eux.
Mais l'heure n'était pas encore à dormir, il faisait encore jour, même si dans peu de temps le soleil aurait prit congé à son tour. Le dragon s'arrêta, arqua le cou pour pouvoir prendre quelques gorgés d'eau qui coulait près de lui. Elle était fraîche, et d'une rare pureté. Il se sentit bien, comme si l'eau était à l'origine de ce bien être, ce qui était le cas en réalité, mais le dragon ignorait les vertus de cette eau.
Il reprit sa marche, à la recherche d'un endroit confortable, sans se douter que cette promenade lui réservait une rencontrer attendu.

[ J'espère que ça t'iras niveau longueur du texte ^^" ( et pardonne aussi mes fautes ^^" ) mais je me suis dis que tu apprécierais ne pas attendre trop longtemps avant d'avoir une réponse. ( Puis comme j'ai pas beaucoup de rp aussi xD ) ]

[Oui, merci d'avoir répondu si vite ^^]

La dragonne relâchait les tensions de tous les muscles de son corps à mesure que l'eau descendait dans sa gorge. Elle se surprit même à fermer légèrement les yeux, tant le bien être que cela lui procurait était grand. Sirradwen finit par relever la tête. Lâchant une longue expiration exprimant son profond état de détente, elle reprit sa marche en longeant le cours d'eau, suivant le sens du courant. Elle ne cherchait rien. Juste un endroit où elle se sentait bien.
La dragonne finit par s'arrêter, et s'assit majestueusement au bord de l'eau, enroulant sa longue queue autour de ses pattes. Elle mit ensuite la tête sous son aile et entreprit un petit brin de toilette/lissage de plumes.

Elle fut néanmoins interrompue.
Un léger bruit lui fit relever lentement la tête, sans aucune brusquerie. Sirradwen avait toujours incarné le calme, dans ses gestes comme dans son regard azuré. La superbe dragonne n'esquissa même pas un mouvement pour se lever lorsqu'elle sentit une présence. Même lorsqu'elle l'aperçut, elle resta parfaitement calme. Il y avait même une lueur de curiosité dans son regard, presque imperceptible. La curiosité de savoir qui était le dragon noir qui s'était approché, la volonté de faire connaissance...

"Bonjour", adressa t-elle poliment de sa voix profonde.

Le dragon continuait sa marche, avançant tranquillement le long de la rivière. Le lieu était si calme, rien ne bougeait, tout était silencieux, juste le mouvement de l’eau qui venait troubler le silence. C’était apaisant de venir ici, Arkys n’avait pas le moindre de regret d’avoir fait halte, au contraire, ça aurait été bien dommage d’être passé à côté de cette endroit qui avait le don d’apaiser les esprits.
Le dragon fini par dénicher un endroit où s’allonger, une mince clairière, et encore, c’était un bien grand mot pour décrire cette espace dégagé entre quelques arbres. Tout juste s’il y avait la place pour que le dragon s’allonge pour la nuit, il devrait même se rouler en boule pour tenir sans arriver dans l’eau de la rivière.

Mais avant même qu’il est eu le temps de s’installer confortablement, à vrai dire, il n’avait même pas eu le temps d’observer en détail son futur camp de nuit. Mais voila que soudainement, sans prévenir, une douce voix l’interpella d’un simple bonjour. Le dragon fut surprit, certes il ne fit pas le moindre bon, ni se retourna d’un coup, c’est juste qu’il ne s’attendait pas à ce qu’un autre arrive ici alors que tout semblait ne pas bouger, si on oublie bien sur les ombres qui s’allongeaient avec le mouvement du soleil.
Comme à l’image de ce lieu, Arkys se tourna lentement dans la direction de la voix. Depuis qu’elle lui avait parlé et que le dragon avait réalisé sa présence, il avait sentit qu’il s’agissait d’une dragonne, cependant, il se laissa encore surprendre par son apparence. Il faut dire que les dragons aux ailes de plumes avec un pelage à la place des écailles étaient bien rares. Même si dans son cas, ce n’était pas la première dragonne de cette race qu’Arkys avait rencontré.

* Elle lui ressemble … J’ai même pensé que c’était elle … *

Une pointe de tristesse apparut dans son regard à cette pensée, pensée qu’il chassa tout de suite de son esprit, pour adopter une expression plus accueillante. Il s’approcha, pour arriver à la hauteur de la dragonne.

Bonjour, répondit le dragon un peu gêné d’avoir été surprit, puis il reprit. Vous êtes ici pour quel raison ? Je ne vous ai pas sentis venir, vous n’étiez pas en train de m’épier au moins ?

Sirradwen avait remarqué le voile de tristesse étant passé dans le regard du dragon noir. Cependant, elle ne fit aucun commentaire, même si la situation lui laissait penser qu'elle lui rappelait peut-être quelqu'un. La dragonne avait presque envie de lui sourire pour apporter une sorte de réconfort, mais elle s'abstint. Elle remarqua également que le dragon avait l'air un peu surpris, ne l'ayant pas sentie approcher.

"Veuillez m'excuser si je vous ai surpris", lui dit-elle. "Et pour vous répondre, je n'épiais personne. Je pense être là pour les mêmes raisons que vous ; un peu de calme et de repos."

Il n'y avait pas trace d'agressivité dans sa voix détendue. Il était vrai qu'elle cherchait bien souvent des endroits comme celui-ci, où seul le silence était grand. Cependant, elle n'était pas contre un peu de compagnie, tant que celle-ci était agréable. Jusqu'à maintenant, le dragon noir n'avait pas l'air hostile, donc elle n'avait aucune raison de l'être. Aussi décida t-elle de se présenter.

"Je m'appelle Sirradwen. Quel est votre nom ?"

Cette dragonne semblait si calme, si reposée, c'était à se demander si elle savait ce que c'était de s'emporter, sans doute une forte agréable compagnie, du moins, le dragon avait une bonne impression sur sa personnalité, comme quoi une rencontre fortuite laisse de bonne surprise.
Arkys comprit aussi que Sirradwen était une fine observatrice, il avait vu dans son regard qu'elle avait remarqué son instant de tristesse. Il aurait préféré ne pas l'inquiéter avec ça, et encore moins repenser à ce moment douloureux, or en parler aurait forcément rouvert la plaie. Mais la dragonne aux ailes de plumes prit la sage décision de ne pas insister sur ce point.

Vous n'avez pas à être désolé pour si peux, se n'est rien, et puis, cette forêt n'appartient à personne. C'est vrai qu'un endroit si calme est idéal pour venir se reposer, surtout que la nuit est proche.

La dragonne se présenta ensuite, puis demanda, toujours aussi calme le nom du dragon noir. Arkys se sentit gêné d'avoir oublié de se présenter, quel manque de politesse, mais il n'en fit rien paraître dans son expression, gardant le sourire. Pourtant, ne pas se présenter durant de nouvelles rencontres lui arrivait bien plus souvent qu'on peut le penser, or ne pas connaitre le nom de son interlocuteur pose problème parfois.
C'est pour cela qu'il s'empressa de répondre à la dragonne.

Enchanté Sirradwen, je me nomme Arkys, j'imagine qu'on vous surnomme Sira. Enfin je peux me tromper.

La dragonne, imperturbable, resta assise en face d'Arkys. Il était vrai qu'elle ne s'était que rarement emportée. Elle s'amusait même parfois à compter le nombre de fois où elle s'était sentie énervée... et ne trouvait pas énormément de réponses. Et elle préférait que cela reste ainsi. Sirradwen n'aimait pas la colère, qui, d'après elle, ne menait à rien. Un petit sourire amical apparut cette fois sur son museau lorsqu'elle entendit le surnom.

"Vous seriez le premier", révéla t-elle. "Mais cela ne me dérange en rien."

Il était vrai que personne ne l'avait jamais appelée par son surnom, même pas Cérès, le vieux sage par qui elle avait été élevée. Il faut dire que depuis sa mort, qui avait engendré le début du voyage solitaire de la dragonne, celle-ci n'avait pas rencontré grand monde. Mais elle évitait le plus possible les villes, préférant la tranquillité de la nature dans laquelle elle avait grandi, donc cela s'expliquait. Mais un surnom ne la dérangeait en rien, bien au contraire.

Voila une réponse à laquelle le dragon ne s'attendait pas, lui ? Le premier à lui avoir trouvé sur surnom. Pourtant il n'avait rien d'élaboré, juste une simple contraction de son prénom, n'importe qui aurait trouvé sans avoir à réfléchir longtemps ce petit surnom. On y réfléchissant, cela pouvait laisser deviner autre chose, si personne ne le lui avait trouvé, c'est qu'elle n'avait pas rencontré beaucoup de monde. Que Sirradwen était restée à l'écart du monde.

* Une dragonne vagabonde parcourant le monde, je n’aurai jamais pensé tomber sur quelqu'un qui avait ce mode de vie que je partage. *

Car Arkys était rester longtemps loin des autres, toujours sur la route du voyage, à aller là où ses ailes le portaient, ce qui lui avait valut de bonne , mais aussi de mauvaise rencontre, mais cette fois la chance était de son côté, car c'était sur une agréable dragonne qu'il avait rencontrer. Mais Arkys devait savoir si il avait vu juste sur son interlocutrice.

Je suis ravi de voir que vous appréciez ce surnom, mais je dois bien avoué qu'il n'était pas difficile à trouver. Donc si je suis le premier à vous nommer ainsi, je devine que vous n'avez pas connu beaucoup d'autres dragons ou autres créatures durant votre vie, je me trompe ?

La dragonne cligna doucement des yeux.
Oui elle avait beaucoup voyagé. Et, comme Arkys, avait fait de bonnes rencontres. Et des moins bonnes. C'était dans ce dernier cas qu'elle s'était énervé de rares fois. Mais une fois sa colère provoquée, Sirradwen était capable de devenir une vraie furie.

"C'est exact. J'ai été élevée par un elfe, et nous vivions à l'écart, je n'ai donc pas eu l'occasion de grandir aux côtés d'autres dragons, ou même d'autres personnes. Ce n'est qu'à partir du moment où j'ai commencé à voyager que j'ai fait des rencontres. Plus ou moins bonnes, évidemment. Mais j'évite toujours la civilisation... La nature m'est tellement plus agréable."

Il était vrai que la dragonne n'avait jamais aimé trainer dans les villes. Trop de bruit, de tumulte et de monde. Les endroits restés sauvages étaient donc ses refuges, la nature sa maison. Le seul endroit où elle se sentait bien, en harmonie avec elle-même et avec ce qui l'entourait.

Un elfe c'était chargé de l'éducation de cette dragonne, le dragon avait du mal à concevoir comment une mère aurait laissé ainsi sa progéniture. Non les dragonnes sont toujours très protectrices, et ne laisseraient jamais leurs enfants sans protection. Cela voulait-il dire qu'il était arrivé un évènement tragique à la famille de Sirradwen ? Arkys avait de la peine pour elle, une dragonne ne devrait pas vivre loin des siens, ne pas voir l'ombre d'un autre dragon n'avait donc pas provoqué chez elle une sensation de manque ?
Mais Arkys n'insista pas sur le sujet, il ne voulait pas évoquer chez son interlocutrice des souvenirs douloureux, elle qui semblait si joyeuse en cette instant, se serait dommage de la mettre de mauvais poil. Le dragon demanda sur une pointe d'humour.

Ne me dis pas que je suis le premier dragon que vous rencontrez. C'est important de connaitre la race à laquelle on appartient. La vie réserve de nombreuse surprise oui, et pas toujours des bonnes, j'ai moi aussi eu l'occasion d'y perdre quelques écailles, mais si on est ici tout les deux, c'est qu'on s'en tire plutôt bien. Je reconnais moi aussi avoir rarement posé les pattes dans une ville, mais c'est surtout parce que je ne porte pas la race humaine dans mon cœur.

Le soleil continuait de décliner, venant tout juste de passer derrière l'horizon, bientôt, le crépuscule céderait sa place aux pénombres nocturnes. Arkys fit quelques pas, s’étira les ailes, histoire de se désengourdir un peu. Puis il s'assit, prenant appuie contre un arbre qui gémit un instant.

Allez-vous reprendre bientôt votre route ? Enfin, je ne pense pas que vous aimeriez vous déplacer durant la nuit, puis je ne serais pas contre un peu de compagnie, si bien sur, cela ne vous dérange pas de rester.

Sirradwen elle-même ne savait pas exactement ce qui s'était passé pour que son oeuf se retrouve entre les mains d'un elfe, qui cela dit l'avait bien élevée. Il lui avait toujours dit qu'il l'avait trouvée, seule, en plein milieu de la forêt, au bord d'un cours d'eau. Mais lui non plus n'en savait pas plus que ça. Quant à Sirradwen, Arkys n'était pas le premier dragon qu'elle avait eu l'occasion de croiser, heureusement. Elle eut un léger sourire.

"Non, vous n'êtes pas le premier de ma race que je rencontre, je vous rassure. Et sachez que moi non plus, je n'apprécie pas la race humaine. Je les trouve bien trop irrespectueux, même si certains font exception."

Heureusement, en effet, que certains faisaient exception. Mais la plupart étaient ignorants, irrespectueux envers la nature et bien souvent cruels. Evidemment, ce genre de choses se retrouvait également chez d'autres races, mais les humains battaient tous les records d'après la dragonne.

"Me déplacer la nuit n'est effectivement pas l'une de mes activités favorites... Et je serais ravie de rester en votre compagnie", répondit-elle avec un sourire.

Arkys se sentit rassuré, il avait quand me osé croire un instant que la dragonne en face de lui n'avait encore jamais vu un autre dragon. Mais heureusement pour elle, le dragon c'était trompé, sinon quel triste histoire qu'aurait eu Sirradwen. Même si sa race n'affectionnait pas tellement les grands rassemblements pour fonder de gigantesque communauté comme le font les hommes, il n'était pas bon non plus pour des dragons de s'isoler complètement de leur peuple.
Justement, les humains, voila que le sujet sur ce peuple bipède commençait à s'installer, et le dragon comme il l'avait déjà indiqué, n'appréciait guère ce peuple au point de ne pas vouloir s'éterniser sur le sujet. C'est pour cela qui coupa court à cette conversation, mais il le fit calmement, et poliment, aucune raison de s'énerve, juste d'exprimer qu'il ne voulait pas poursuivre cette conversation avec pour thème les hommes.

Je suis en total accord avec vous, même si je dois reconnaître qu'une fois, j'ai croisé le chemin d'une humaine, qui ma montré qu'il n'était pas tous ainsi et que certain peuvent sortir du lot. Cependant, je n'aime guère parler d'eux, un peuple qui ne sait que guerroyer et courir à sa perte ne mérite pas que nous gaspillons notre salive.

Puis la dragonne lui annonça son attention de rester avec lui. Arkys en était ravi, et ne cacha pas sa joie. Après tout, rare était les dragonnes aussi charmante dont le dragon croisait la route. Qu'importe qu'elle avait des plumes et des poils à la place d'écaille, ça ne la rendait que plus original.

Dans ce cas, peut être devrions nous nous mettre en quête d'un endroit où se reposer pour la nuit à venir.

Il y avait bien ce petit espace dégagé tout près d'eux, mais il y avait la place juste pour un seul dragon, à moins que Sirradwen préfère se blottir contre lui pour avoir suffisamment de place, ce dont il doutait fortement. C'est pour cela qu'il proposait de se déplacer.

La dragonne comprit très bien le fait qu'Arkys ne voulût pas parler davantage de la race humaine. Après tout, rien de bien intéressant à dire à ce sujet. Elle décida donc de ne pas insister, le dragon avait raison, aucune raison de gaspiller sa salive pour cela. Sirradwen ne pouvait qu'approuver, elle qui détestait la guerre et la violence.

Elle sourit légèrement à Arkys en remarquant que celui-ci n'avait pas l'air mécontent qu'elle eût décidé de rester. La dragonne partageait ce sentiment ; étant toujours seule, elle ne refusait pas une compagnie agréable. Elle hésita lorsqu'Arkys proposa de se déplacer, tournant la tête vers l'espace dégagé qui ne paraissait pas si mal, excluant le fait que ce fût un peu petit. Mais le fait de partager l'espace ne la dérangeait absolument pas.

"Cet endroit n'est pas très grand, mais nous pourrions y rentrer tout juste à deux... Sauf si vous tenez à avoir plus d'espace pour la nuit."

[H.S modette : Sirradwen, fais attention ! Le texte doit être en italique et non en gras. =)]

Elle voulait rester ici. Le dragon était pour le moins, surprit par cette décision. N'avait elle juste pas envie de chercher un autre endroit à cette heure ? C'est vrai que la nuit avait fini par se montrer, plongeant la forêt dans les ténèbres. On sentait déjà que l'air avait fraîchit. Mais cela n’empêchait pas au dragon de voir sans problème, sa vue étant aussi bien adapté à la lumière du soleil qu'à la lueur de l'astre nocturne.
Mais il voulait quand même protester, il y avait trop peu de place. Mais il n'était pas dit également qu'ils trouvent tout les deux un autre endroit confortable où dormir. Cette forêt restait grande, et la végétation l'était également, colonisant le moindre espace. Mais Arkys se ravisa de protester, et demande tout bêtement avec une voix qui traduisait son étonnement.

Tu veux vraiment rester ?

Il avait était tellement abasourdit par la décision de Sirradwen qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était mit à la tutoyer. Il se reprit rapidement, et continua.

Comme tu voudras Sira, c'est vrai que ce n'est pas grand chose, mais ça devrait faire l'affaire pour une nuit.

[Pardon, je n'avais pas fait attention.]

La dragonne reconnaissait que l'endroit était étroit, d'ailleurs, si Arkys tenait à se déplacer, elle n'y verrait pas d'inconvénient. Dans ce cas dernier cas, il fallait tout simplement espérer trouver autre chose avant que la nuit ne fût trop avancée. Sirradwen sourit légèrement au tutoiement. Cela mettait moins de distance entre deux êtres, certes. Et cela non plus ne la gênait pas. Cependant, elle devinait que le tutoiement avait en quelques sortes échappé au dragon noir... elle ne se permit donc pas de faire de même avec Arkys. Elle aurait apprécié, mais craignait de se montrer impolie. Elle préféra donc s'abstenir.

"C'est vrai", approuva la dragonne. "Cela devrait suffire. Mais dîtes-le si le fait de rester ici vous dérange."

A vrai dire, rester ici ne posait pas le moindre problème au dragon, en réalité, il s'inquiétait plus si sa présence n'allait pas trop déranger la dragonne. Mais si ce n'était pas le cas, et que se retrouver en un endroit étroit pour deux dragons ne la dérangeait aucunement, Arkys ne voyait pas la moindre objection à rester ici.
Et pour bien affirmer la décision qu'il avait prise, il fit quelque pas, se fut suffisant pour arriver à hauteur du mince espace dégagé, puis il s'installa confortablement entre les arbres, prenant soin de ne pas les abîmer.
Il était de tout façon, hors de question pour lui de prendre forme humaine, déjà que dans les cas d'urgences où se faire passer pour un humain évitait bien des ennuis, le dragon rechignait à se métamorphoser, ça n'allait pas être cet instant qu'il allait le faire changer d'avis sur ce point. Arkys toujours aussi imperturbable, continua à faire usage du tutoiement, en réalité, il préférait parler de la sorte, c'était plus naturel à ses yeux, peut être pour cela qu'il ne c'était pas rendu compte de son changement de registre.

Ce que dragonne veut, dragonne a. Je n'ai aucun problème à rester ici, c'était surtout pour toi que j'estimais qu'il était préférable de se déplacer. Je pensais que tu préférerais avoir d'avantage d'espace pour être à ton aise. Mais comme tu insistes pour rester, nous passerons le reste de la nuit ici.

Arkys lui adressa un sourire chaleureux, à la fois signe de sincérité, et aussi pour paraître plus agréable dans son expression.

La dragonne sourit, soulagée de voir qu'Arkys n'avait rien contre le fait de rester.
Sirradwen remarqua également que le dragon noir continuait de la tutoyer. Il ne s'agissait donc pas vraiment d'une maladresse. Cela la mit en confiance et elle se décida à faire de même, après tout elle n'avait pas souvent l'occasion d'employer le tutoiement.

"Merci Arkys, c'est gentil à toi."

Et sur ce, elle vint le rejoindre dans le petit espace entre les arbres, et se coucha à côté du dragon, plaquant son flanc soyeux contre les écailles d'Arkys, et sa longue queue vint se replier contre son autre flanc. Elle rendit au dragon un sourire aussi chaleureux que le sien.

Il se retrouvait donc avec la dragonne blottit contre son flanc. Arkys se demanda l'espace d'un instant si ce n'était pas ce que Sirradwen recherchait au final. Elle avait insisté pour rester ici, et pas qu'un peu. C'était juste une simple excuse pour pouvoir passer la nuit contre le dragon ? Aller savoir, et puis pourquoi ce plaindre après tout, il n'allait pas refuser la compagnie d'une aussi ravissante dragonne qui sortait de l'ordinaire de part son apparence. Surtout qu'elle venait de bon cœur.
Le contacte des écailles qui peut paraître désagréable pour d'autre race était une toute autre histoire entre dragon, qui ni voyait aucun désagrément, au contraire. Mais dans le cas de Sirradwen, dont le corps était recouvert par les poils, paraissait bien plus doux pour Arkys qui sentait la dragonne contre lui. Il laissa glisser sa patte avant le long du ventre soyeux de Sirradwen, en une simple caresse, qui répéta aussitôt, mouvement qui devient bien vite machinal.
Arkys nota que son interlocutrice c'était enfin décidé à faire preuve de familiarité avec lui en abandonnant le vouvoiement. Ce qui fit plaisir au dragon, et lui adressa à nouveau un autre sourire.

Tu auras pris ton temps avant de me désigner par toi. Mais je suis ravi que tu sois contente de rester ici, tu pourrais me dire pourquoi tu y tenais tellement ?

Arkys posa sa tête près de celle de son interlocutrice, l'effleurant presque du bout du museau. Il attendit patiemment ça réponse, profitant de ce moment de bien être en la compagnie de Sirradwen.

[Encore désolée du méga temps de réponse]

C'était bien inhabituel pour la dragonne de se retrouver en compagnie de quelqu'un aussi longtemps. A vrai dire, elle ne gardait jamais beaucoup de contact avec les connaissances qu'elle faisait, étant donné qu'elle menait une vie de nomade. C'était parfois difficile, mais elle préférait ne pas avoir de "chez elle" proprement dit, ne pas s'attacher à un lieu en particulier, tout simplement pour ne pas risquer de perdre ses repères. Et il lui arrivait également de faire la même chose lorsqu'il s'agissait de personnes...

"Peut-être parce que de la compagnie n'était pas de refus", répondit-elle après quelques secondes. "Quand on voyage, on ne prend pas de repères personnels, y compris avec les autres. J'ai rencontré des gens, mais rarement plus de quelques heures. Je crois que ça me manque, d'un certain côté."

C'était vrai, le contact lui manquait. Aujourd'hui, elle l'avait recherché au lieu de s'isoler, et elle ne le regrettait pas. A l'avenir, elle se promit d'être un peu moins distante ; peut-être des rencontres comme celle-ci se représenteraient-elles.

Le vent souffla dans la petite clairière, emportant avec lui et laissant sur son passage une atmosphère bien plus froide. Le passage de ce souffle nocturne fit également plier les branches des arbres alentours, dont les feuilles émirent un faible bruit, presque inaudible en s'entrechoquant mollement.
La brise qui venait de passer fit frissonner le dragon, même si il était naturellement bien protéger contre le froid, il était suffisant à cet instant pour le déranger. Heureusement qu'il avait Sirradwen poser contre son ventre, lui faisant profiter de sa chaleur qui diffusait lentement entre ses poils et ses ailes recouvertes de plume.

Le dragon voulut adopter une position plus confortable pour lui, mais la dragonne aux ailes de plume semblait si bien, allongée contre son flanc qu'il n'osa pas bouger, de peur de la déranger.

Entièrement d'accord, ta compagnie n'est pas de refus, même si je ne m'y attendais pas.

Ce qu'ajouta ensuite la dragonne provoqua chez Arkys une certaine déception, et il détourna le regard pour pas qu'elle le remarque. Il ajouta, cherchant à cacher dans sa voix le sentiment qu'il l'animait sans grand succès

Sirra ? Je dois comprendre quoi à cela ? Que demain tu vas reprendre ta route, être à nouveau seule ? On ne se connait pas vraiment, mais j'aurai été curieux de te revoir par la suite. Je pense bien que vivre ainsi ne te conviendra pas éternellement, je ne pense pas, mais je suis même sûr de moi si j'affirme comme tu le dis que la compagnie des autres doit te manquer.

La brise froide qui passa dans la clairière fit voleter légèrement la fourrure fauve de la dragonne, qui ne bougea pas. Ce qu'Arkys ajouta la laissa une nouvelle fois silencieuse durant quelques secondes. Il avait raison. Vivre en solitaire n'était pas une vie qui convenait à Sirradwen, et ce n'était certainement pas ainsi qu'elle parviendrait à créer des relations. Elle le savait très bien.

"Je ne sais pas", répondit-elle. "Peut-être, en effet, faudrait-il songer à se fixer quelque part. Je serais également heureuse que l'on puisse se revoir. Mais si je continue à voyager, cela risque d'être dur."

Elle marqua une pause, tournant la tête vers Arkys.

"Et toi, as-tu un endroit où te sens chez toi ?"

Sirradwen avait connu cette impression de "chez soi", lorsqu'elle vivait encore avec l'elfe qui l'avait recueillie. Mais à sa mort, elle avait perdu son chez elle, son unique repère. Même si elle n'en parlait que très peu, cela la peinait profondément. Peut-être, au fond, qu'elle vivait en tant que solitaire pour éviter que cela ne se reproduise...

La question de la dragonne le troubla, on parlait de Sirradwen, de sa situation, de son vécu, qu'il en avait occulté sa propre vie. Et pourtant, lui aussi avait beaucoup voyagé, jamais au même endroit, à toujours faire de nouvelle rencontre, sans jamais savoir où il allait. Et il le réalisait soudain, par cette simple question, comment avait-il fait pour ne jamais se rendre compte qu'il avait un tel mode de vie.
Le temps s'écoula lentement, le dragon fixait le vide en face de lui, pensif. Qu'allait-il bien répondre à la dragonne ? Il ne pouvait pas se permettre de lui donner de leçon, alors que lui même faisait ainsi. Un certain malaise l'envahit, il avait fait des rencontres, beaucoup même, mais il restait seul, comme elle. Il déclara, la voix vidé de toute joie.

C'est étrange que tu me poses cette question, et je me rends compte soudainement, que je n'ai pas de véritable chez moi. Je suis comme toi, toujours à voyager. Il marqua une pause, réfléchissant à ce qu'il allait ajouter. Mais Sirra, je serais ravis de te revoir moi aussi, mais nos chemins semblent se séparer, et le monde et si vaste, difficile d'imaginer que le hasard va faire qu'on se recroise.

Arkys posa sa tête au sol, fixant les arbres en face de lui, puis il reprit ses caresses sur le ventre de Sirradwen, contacte si doux. Il profitait de cet instant, qui serait sans doute bien trop court.

Sirradwen s'attendait à ce qu'Arkys ait, contrairement à elle, un endroit où il se sente chez lui, un lieu qu'il n'avait pas envie de quitter. Mais ce n'était pas le cas. Comme elle, le dragon noir était un voyageur, quelqu'un qui ne restait jamais au même endroit. La dragonne sentit un poids peser sur sa poitrine, tout à coup ; comme Arkys le disait, le monde était si vaste que les chances qu'ils avaient de se revoir étaient infimes.

"Tu as raison". Elle marqua une pause de quelques secondes. "Mais il y a des lieux au-dessus desquels je vole plus souvent. Les montagnes de la région de Nivery me sont agréables pour leur température froide, je crois que c'est ici que je suis passée le plus souvent jusque là."

Elle ferma ses yeux bleus durant quelques secondes sous le plaisir de la caresse, avant de poser elle aussi sa tête sur le sol. La dragonne avait rarement eu des moments aussi paisibles dans sa vie, et elle aurait aimé que cela arrive plus souvent.

"Peut-être avons-nous plus de chances de nous croiser à nouveau là-bas."

Arkys vit un peu de déception dans le regard de Sirradwen en expliquant que lui aussi était toujours à parcourir la voie des airs, en quête d'autre contrée à explorer. Et il comprit pourquoi, si il avait un endroit où il se sentait chez lui, il y resterait, dans ce cas, la dragonne aurait eu très peu de mal à le retrouver. La perspective d'avoir une telle solution pour la revoir fit sourire un instant le dragon, qui se rappela bien vite qu'il n'avait pas un tel endroit pour lui.
Mais elle proposait un autre moyen pour qu'une nouvelle rencontre soit possible, il connaissait bien la région montagneuse mentionner, ce qui lui donna un peu d'espoir. Puis il constata avec plaisir que la dragonne était désireuse de le revoir.

Dans ce cas, je passerais plus souvent par ces montagnes, avec un peu de chance, nos routes se recroiserons.

Le dragon recommença à câliner la dragonne, le contact avec son ventre duveteux étant toujours aussi agréable et doux. Puis il rapprocha sa tête de celle de Sirradwen, la regardant dans les yeux.

Mais Sirra, rien ne nous empêche de faire un bout de route ensemble aussi.

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