Une pause déjeuner [pv Ïlimentã et Coeur de Nuit]

17 Octÿn

Fënyl était de passage dans ce gigantesque verger naturel qu'était l'endroit nommé « Arbres fruitiers ». Un nom pas très recherché soit dit en passant, mais qu'importe, ça n'avait pas beaucoup d'importance. Le semi elfe déposa son sac au pied d'un arbre, ainsi que son épée, puis grimpa avec agilité dans l'un des nombreux arbres fruitiers. Il retira son chapeau et cueillit des fruits qu'il mit dans son chapeau. Il en prit un de plus une fois le chapeau plein et celui-ci, il croqua dedans. Le vent agitait ses cheveux noirs et il ferma les yeux, se laissant aller sous cette douce brise de vent, tout était calme, mais après tout c'était normal, il n'y avait personne d'autre dans les environs que les oiseaux et autres animaux.

D'ailleurs, c'était toujours calme lorsqu'il était seul et comme il était souvent seul c'était souvent calme. Et en général ce calme finissait par être troublé par une arrivée à l'improviste de quelqu'un, mais ça faisait de nouvelles connaissances et c'était mieux.

Il fut interrompu par son « côté draconien » qui réclamait un peu plus de viande dans son alimentation. Cela arrivait parfois et le semi ne s'en formalisa pas, car en fait c'était la même impression que lorsqu'il avait faim, sauf que cela apparaissait une fois qu'il avait mangé, mais cela ne l'avait jamais gêné outre mesure.

Un bruit attira son attention et il regarda autour de lui, pour identifier la source, il finit par lever les yeux vers le ciel en entendant à nouveau un bruit, comme un bruissement d'ailes immenses et très loin. Il faillit s'étrangler en voyant une immense dragonne noire, ou plutôt il s'étrangla à moitié. Il se mit à tousser et, une fois sa gorge dégagée, fit venir son épée grâce à une bourrasque de vent, dans sa main, juste au cas où, il suivit le/la dragon/dragonne des yeux, attendant ce qui allait arriver.

Deux jours à peine s'étaient écoulés depuis qu'Ïlimentã, celle que la plupart des Humains fuyaient et craignaient comme la peste, avait enfin avoué ses sentiments à l'être qu'elle aimait... Pas n'importe lequel, du reste ! L'élu de son coeur était Tinuwÿn, dieu des Elfes, de la Nature, de la Réflexion et de la Magie. La déesse en était sortie d'une humeur particulièrement guillerette, et pour une fois, il n'y avait pas vraiment de risque à la croiser !

L'immense Dragonne à la robe d'écailles ébène planait à une altittude respectable dans un ciel bleu agrémenté de quelques nuages d'un blanc pur qui s'étiraient parfois sur plusieurs lieues.
Arrivée au-dessus des vergers qui s'étendaient à quelques milles de Ra'Sibe, quelque chose attira son attention.

*Allons bon, qu'est-ce donc ?... Ooooh, mais je le reconnais !*
Oui, la vue des Dragons est excellente, n'est-ce pas ? Bref !

Ïlimentã rabattit ses ailes contre ses flancs, entamant une descente en piquée. Lorsqu'elle fut à une bonne lieue au dessus du sol, elle les déploya de nouveau, stoppant sa chute brutalement, avant d'aller se poser tranquillement à une vingtaine de mètres du jeune Semi à l'aide de battements mesurés.

Puis elle replia pour de bon ses ailes tout en s'ébrouant énergiquement. Ce petit protocole post-atterrissage exécuté, la Dragonne sombre s'approcha d'un pas posé vers Fënyl. Car elle l'avait bel et bien reconnu.

- Tiens donc, qu'avons-nous là ?... Je ne m'attendais pas à te croiser de nouveau un jour, petit sang-mêlé !

Son regard écarlate glissa du visage de futur interlocuteur vers l'épée qu'il arborait. Un léger rire lui échappa. Pas un rire narquois ou mauvais, non... Un véritable rire.

- Tu comptes jouer au noble chevalier pourfendeur de Dragon des Ombres ? Je pense qu'il te faudra plus que ce cure-dent...

Sur ces mots, Ïlimentã se coucha, ramenant sa longue queue sur ses pattes avant.

Fënyl serra son épée plus fort dans sa main lorsqu'il vit la dragonne noire plonger vers lui. Il sentait son coeur battre plus fort en la voyant se poser. Il avait peur, mais en même temps il ne pouvait s'empêcher de contempler la beauté de la dragonne, ainsi que sa grâce. Chose, que lui, n'aurait jamais, de par le fait qu'il n'était qu'un demi dragon. Certes il avait la grâce des elfes, mais pas celle des dragons lorsqu'ils volaient.

Il l'avait reconnue lorsqu'elle s'était posée, du moins son odeur, car il la connaissait sous une autre forme. Liliàn, ou plutôt Ïlimentã, déesse de l'Ombre et autres choses peu joyeuses. Mais chose étrange, elle avait l'air contente. Peu encline à le dévorer. Pas aujourd'hui du moins, lui soufflait son instinct. Il la regarda s'approcher d'un air parfaitement calme, ce qui le surprenait grandement, même s'il n'en montrait rien.

-Tiens donc, qu'avons-nous là?... Je ne m'attendais pas à te croiser de nouveau un jour, petit sang-mêlé.

Fënyl se sentait blessé par cette remarque, il sentait également la colère monter en lui, mais il la contint et la fit taire. Il vit ensuite le regard de la dragonne se poser sur son épée qu'il tenait toujours, puis, à sa grande surprise, elle éclata de rire. Mais un rire franc et honnête. Était-elle malade, si tant est que les dieux puissent l'être? Qu'avait-elle donc sinon?

-Tu comptes jouer au noble chevalier pourfendeur de Dragon des Ombres? Je pense qu'il te faudra plus que ce cure-dent...

Mais qu'avait-elle?! Elle n'était pas méchante dans ses remarques, du moins pas autant qu'elle pouvait probablement l'être. Tout ceci troublait Fënyl. Mais il finit tout de même par ranger son épée, jugeant inutile de dire que cette épée amplifiait ses pouvoirs de magicien. Après tout elle n'avait pas à le savoir. Mais la curiosité du semi était éveillée par la soudaine gentillesse d'une déesse censée être tyrannique, sadique, psychopathe et autres flatteries dans le genre. Il décida de satisfaire sa curiosité et posa la question qui lui brûlait les lèvres.

-Ïlimentã, car je suppose que tu es celle-ci, bien que je ne connaisse que ton identité humaine, qu'avez-vous donc pour être si... peu semblable par rapport à mes souvenirs?

Il se demandait si elle allait répondre. Après tout elle n'en était pas forcée. Mais il espérait qu'elle allait répondre, car la curiosité de Fënyl lui faisait bouillir la cervelle. Oui, c'était vraiment étrange non? Qu'une dragonne de l'Ombre se montre presque gentille et joyeuse. Ou peut-être était elle si bien disposée parce qu'elle avait dévoré une ville entière de pauvres créatures sans défense. Ou peut-être pas, il finirait peut-être par savoir.

Bon ! Il était plus vif d'esprit qu'il n'y paraissait. Un point en sa faveur. Ïlimentã plissa les yeux, songeuse.

Aux paroles du jeune Semi, la Dragonne répondit tout d'abord par un léger rire, avant de lâcher dans un souffle :

- Tu sais, il y a des puissances en ce monde qui s'avèrent plus puissantes que les forces des Ombres... Qui sait, peut-être qu'un jour toi aussi tu comprendras pourquoi je suis d'aussi bonne humeur ! En attendant, aie le bon goût de ne pas t'en plaindre et profites-en !

Décidément, Fënyl lui était immensément sympathique... Etonnant ! Après quelques instants de réflexion, les prunelles écarlates d'Ïlimentã s'écarquillèrent. Elle avait compris pourquoi il lui était tellement agréable... Il était à moitié Elfe et à moitié Dragon. Comme l'enfant qu'elle et Tinuwÿn voulaient avoir ! Et qu'ils avaient peut-être bien conçu la veille... Bref !

La divinité sombre abaissa son museau jusque devant le visage de l'hybride, une surprenante lueur de tendresse et de curiosité dans son regard incandescent.

Ïlimentã plissait les yeux, puis laissa échapper un léger rire. Puis elle expliqua, indirectement, la raison de sa bonne humeur. Ainsi donc c'était ça. Oui, car Fënyl avait deviné à la phrase : « il y a des puissances en ce monde qui s'avèrent plus puissantes que les forces de l'Ombre », qu'il s'agissait d'amour. Elle pensait également, apparemment qu'il ne connaissait pas ses choses-là. Mais il connaissait. Il avait aussi aimé quelqu'un. Mais apparemment ça n'avait pas marché.

Si le visage de Fënyl restait totalement impassible, dans ses yeux était apparue une lueur de tristesse, cependant il fallait de bons yeux pour déceler cela. Sûrement que la déesse le perçut. D'ailleurs elle approchait son museau du semi, avec un regard étrange, comme de la tendresse. Le garçon eut soudain l'envie de faire une chose qui, probablement, allait surprendre la déesse. D'ailleurs ce geste aurait surpris plus d'une personne. Il aurait outré également plus d'un dieu.

Il leva une main et la posa sur le museau d'Ïlimentã. Certes c'était étrange, mais pas quand on savait que la mère du garçon était une dragonne. Noire qui plus est, mais cela on ne le savait que lorsque le garçon avait ses ailes apparentes, ce qui n'était pas le cas.

Son geste avait été guidé par l'élan du moment, par les émotions qu'il ressentait. A la fois tristesse, d'avoir perdu quelqu'un qu'il avait aimé et nostalgique, d'être loin de sa famille. Son geste n'était donc dicté par aucune conversion aux Ombres.

Il avait hésité un moment avant de caresser doucement les écailles noires de l'imposante dragonne qui se trouvait devant lui. Peu de gens auraient osé, même en cas de bonne disposition de la déesse. Mais lui si, parce qu'il sentait qu'elle ne lui ferait pas de mal? Ou bien parce qu'il en avait besoin à cette seconde même? Peu importait.

Ïlimentã crut halluciner lorsque la main du Semi se posa sur son museau. Un léger tressaillement la secoua imperceptiblement sous le coup de la surprise. La plupart des mortels ne se risquaient même pas à l'approcher à moins d'une bonne vingtaine de mètres, alors la toucher !... Ou alors c'était pour tenter de lui porter un coup d'épée, de hache ou tout autre objet tranchant...

Elle pensait être au bout de ses surprises... Eh bien Fënyl lui démontra le contraire ! Voilà qu'il s'était mis à lui caresser doucement les écailles. Cette fois-ci, la Dragonne s'immobilisa, songeuse. Silencieuse, seul le son de sa respiration lente et profonde venait briser le silence environnant, alors qu'elle pesait le pour et le contre.

Comment réagir ?... En tant normal, elle aurait sans hésité châtié ce téméraire et imprudent loupiot, mais là... Elle ne savait pas vraiment comment réagir. Il y avait comme une espèce d'instinct maternel naissant qui l'empêchait de se montrer violente...
Les sentiments, même chez les dieux, sont un véritable mystère, et nul ne peut vraiment les comprendre. Fënyl lui rappelait d'une drôle de façon l'enfant qu'elle portait, et qui allait naître dans quelques temps...

Après de longues réflexions, Ïlimentã ferma ses fines prunelles écarlates durant quelques instants avant de les rouvrir doucement avec une profonde expiration. Puis elle souffla :

- J'imagine que tu es conscient de l'immense chance que tu as d'être encore en vie après un tel geste ?....

Fënyl regarda la déesse du désespoir après qu'elle lui eut posé la question. Il retira sa main et sourit à la déesse. Bien sûr qu'il savait sa chance d'être en vie après un tel geste. Mais il avait sentit qu'elle n'allait pas le toucher.

-J'en suis conscient. Et je devinais aussi que tu ne m'aurais rien fait. J'ai l'impression, en effet, qu'une chose formidable s'est produite pour toi. C'est une bonne chose, du moins je le crois.

Il sourit et puis fixa la déesse, attendant sa réaction, tout en restant respectueux.
Elle avait de la chance. Il devinait qu'elle était amoureuse ou bien une chose comme ça. Pour lui l'aventure était finie. Celle qu'il avait aimé était partie. Depuis, il avait repris ses errances, au hasard cette fois-ci, car avant il savait, en général où il allait. Pas depuis. C'était plus dur de renoncer à certaines choses qu'à d'autres. Fënyl se sentait fatigué à force de faire semblant que tout allait bien, mais il avait l'habitude, on lui avait apprit à ce que ce soit presque naturel. Enfermer ses sentiments était devenu un réflexe.

Il se demandait d'ailleurs pourquoi la dragonne ne l'avait pas dévoré au moment où il l'avait touchée. Elle ne devait pas avoir l'habitude. Après tout, un peu de douceur dans un monde déchiré par la guerre, c'était rare. Encore plus quand celle qui recevait cette douceur, était la déesse du chaos et du désespoir. Comme quoi tout était possible, même le plus étonnant, le plus imprévisible et le plus absurde.

Et oui, même la déesse du chaos avait le droit de recevoir des caresses amicales. Ce n'est pas parce qu'on a l'âme noire que l'on n'a pas de coeur. La preuve, si ça avait été l'inverse, si elle avait été sans coeur, elle l'aurait tué pour simplement oser la toucher. Et pourtant. Elle aussi cela avait dû lui faire du bien non? Enfin peut-être. Il ne savait pas, il n'en saurait peut-être jamais rien.

Cœur de Nuit se laissait guider par les vents venus du Nord. Alors qu'il volait par-dessus une plaine remplie de pommiers prêts à être récolté, il crût voir une tâche noire qui s'agitait en plein milieu. Curieux, il décida d'aller voir de plus près. En s'approchant, il peut distinguer la forme d'une dragonne noire et d'une créature semblable à un humain.

Il atterrit un peu en retrait, essayant de voir qui cela pourrait bien être. Il s'approcha, nerveux, en regardant la dragonne. Ses écailles d'un noir total semblaient effrayer la lumière qui les touchait, et ces yeux rouges... Il était sûr d'avoir vu cette dragonne un jour, mais où, et quand?

-Euh...Bonjour! Je m'appelle Cœur de Lune... Euh... Je veux dire Cœur de Nuit... Oh mince, j'ai jamais vu une dragonne aussi étrange que toi, tu sembles si... Obscure... Plus que moi en fait. Je vous connais ?

L'atmosphère que dégageait la dragonne écrasait Cœur de Nuit. Elle dégage une telle puissance et une telle cruauté. La présence de la dragonne lui fit oublier l'homme qui se tenait là. Il lui parlerai plus tard. Il commença à reculer, menacé par le poids de la dragonne sur lui.

[HRP : Si Coeur de Nuit est autorisé a entrer dans le RP, modifiez le PV, merci Wink

]

Les paroles de Fenÿl, Ïlimentã les retourna dans son esprit des centaines de fois au moins. Ce n'était que l'équivalent de quelques secondes, mais pour une immortelle, ces courts instants avaient des airs d'éternité !
Le sourire que le jeune sang-mêlé lui adressa lui avait paru un peu triste. C'est pourquoi la déesse se permit d'aller sonder les sentiments et les émotions de son interlocuteur. Visiblement, ce dernier avait subi une déception amoureuse. Etrangement, la Dragonne compatissait.

Cependant, ses prunelles écarlates perdirent soudain toute douceur, reprenant leur froideur habituelle, alors qu'elle se redressait. Un autre Dragon. Noir. Aucun doute, c'était l'un de ses fidèles. En temps normal, elle aurait peut-être apprécié de le rencontrer, mais là... Il y avait le Semi. Qu'allait-on penser d'elle si jamais il racontait ce qu'il avait vu ?... La déesse s'en fichait, après tout !

La Dragonne divine se campa solidement sur ses pattes et poussa un rugissement retentissant, qui fit vibrer la sol par son intensité. Les intrus qui la prennaient par surprise, elle n'aimait pas ça... Et elle comptait bien le lui faire savoir !

- Que tu ne saches pas me reconnaître est insultant...!

Ïlimentã grondait imperceptiblement, sa queue balayant le sol derrière elle, signe évident d'une certaine agitation. Ah ça non, elle n'aimait pas du tout qu'on la surprenne !...

Fënyl vit un dragon approcher d'eux, il suivi sa descente du regard. Il sentit que la déesse s'irritait. D'ailleurs elle ouvrit sa gueule pour laisser échapper un rugissement. Ce rugissement, que le semi n'avait pas vu venir, lui fit tinter ses oreilles délicates de semi elfe. Ça lui donna le vertige pendant quelques secondes, par chance il resta sur son arbre et n'en tomba pas.

Il regarda les deux dragons d'ébène. Le nouveau venu avait l'air d'avoir peur, et il avait bien raison. La déesse, elle, avait l'air furieuse. Frustrée peut-être aussi d'avoir été interrompue. Le semi, en voyant la mauvaise humeur d'Ïlimentã, aurait pu avoir peur à nouveau. Peur que la colère de la déesse se retourne contre lui. Pourtant, il ne craignait pas la grande dragonne noire. Elle avait eu l'air de pouvoir lire dans le cœur du garçon et ensuite avait eu l'air compatissante, alors il n'avait pas peur, elle ne lui ferait pas de mal.

D'ailleurs changeons de sujet. Une pomme ne rassasiait pas son homme. Fënyl se laissa tomber souplement de l'arbre, presque avec quelque chose de félin. Il fit ensuite léviter son chapeau, resté sur l'arbre, pour le faire venir dans ses mains. Vu que les dragons ne prêtaient pas attention à lui, autant utiliser, utilement, ce temps. Il fit tomber les pommes dans sa sacoche et remit son chapeau sur sa tête, après l'avoir épousseté. Il faudra peut-être, un jour, qu'il attrape du gibier pour satisfaire l'autre partie de son corps, qui réclamait de la chaire et du sang. Enfin bref, pas pour le moment.

Mais au fait, sa mère était une dragonne noire. Il ignorait si elle avait été une disciple d'Ïlimentã ou non. Ce qui était sûr c'était que lui était un fidèle de Tinuwÿn et cela ne changerait pas, pour aucun prétexte. Enfin peut-être si un jour. Mais peut-être pas.
Il reporta son attention sur les deux dragons noirs.

Cœur de Nuit regarda la dragonne de plus près, elle semblait prête à exploser, il pensa rapidement, puis soudain, il se rappela. Il se pencha devant la dragonne avant de dire:

-Maitresse Ïlimentã ! Je suis désolé de ne pas vous avoir reconnue ! Après tout, je ne vous ai jamais vue en vrai.

La peur du dragon se changea en fierté, il ne pouvait croire qu'il parlait à la grande Ïlimentã ! Il regarder près de la dragonne, il y avait un elfe qui faisait tomber des pommes avant de les mettre dans son sac.

-Bonjour, je pourrais savoir ce que vous faites ici ? Et pourquoi vous faites tomber des pommes ? Ce n'est pas avec ce genre de chose que vous allez remplir votre estomac.

Il retourna son regard vers la dragonne, ce qu'il avait fait était offensant, il espérait que la déesse ne le punirait pas parce qu'il ne s'était pas rappelé d'elle. Il préféra reculer et aller près de l'elfe, cela ne l'aiderait pas mais il pourrait compter sur quelqu'un pour l'aider, même s'il n'était pas sûr de vouloir mettre sa vie sur le dos d'un elfe. Il prit une des pommes tombée au sol et la grignota nerveusement, prêt à subir la colère légendaire de Maitresse Ïlimentã

La déesse semblait continuer à le fixer, et l'elfe ne disait rien... Il voulu partir, mais il se découragea très rapidement, étant une déesse, Maitresse Ïlimentã pourrait le retrouver peu importe là où il se trouvait. Il prit son courage à deux mains et dit:

-Allez-vous m'affliger d'un punition pour vous avoir insulté ? Si oui, je la subirai, je le mérite pour vous avoir offensée.

Alors que le Dragon sombre s'adressait à elle, Ïlimentã n'avait pas un seul instant décroché ses fines prunelles écarlates de lui, le suivant d'un regard mauvais. Son comportement n'arrangea rien, bien au contraire ! Voilà qu'à présent il lui tournait le dos (enfin, au sens figuré) pour se préoccuper de Fënyl plutôt que d'elle ! Alors là, ce n'était plus offensant, mais carrément insultant !

Mauvaise, la déesse lâcha un léger feulement.... Qui alla crescendo lorsque le reptile alla se réfugier derrière Fenÿl. Ah non, pas de ça avec elle ! La Dragonne vint poser son museau dans le dos du jeune Semi pour l'éloigner de l'importun, puis poussa un grondement sourd, comme pour le mettre au défi de l'approcher de nouveau. Elle qui auparavant aurait massacré sans le moindre remords tout Elfe qui se présentait devant ses naseaux, voilà qu'elle en protégeait un !...

*Ma futur maternité me rend vraiment étrange...* songea-t-elle, un poil gênée par la situation, sans rien en laisser paraître.

Après quelques instants de mûres réflexions, Ïlimentã daigna enfin répondre aux interrogations de son fidèle :

- Une punition ? Tu es déjà assez affligé par ta propre stupidité ! Je n'ai aucun besoin de te punir, donc. Même si j'avoue que cela me tente...

Ces paroles prononcées, la Dragonne sombre porta son regard sur son ventre, nerveuse... Avant de le faire glisser sur Fënyl. Allons bon, n'était-elle donc pas capable de faire la différence ?

Fënyl fut surpris lorsqu'Ïlimentã le poussa avec son museau, après que l'autre dragon lui eut parlé. Étrange attitude, mais parfaitement normal et compréhensible à l'avis du semi. À moins évidemment d'avoir deviné et donc d'avoir pu voir la déesse sous un jour joyeux. Il fit venir quelques pommes par magie, dans son sac, puis se tourna vers le dragon afin de lui répondre avant que la déesse ou lui n'ait l'idée de se quereller.

-Peut-être que cela ne vous remplit pas l'estomac, maitre dragon, mais à moi si, de plus je ne mange que rarement de la viande.

Le garçon avait vu juste, la querelle entre les deux reptiles repris. Le dragon acceptait sa punition et la déesse grognait dans sa barbe, mais cela n'intéressait pas le semi. D'ailleurs la dragonne avait posé son regard sur lui, il la regarda un moment, puis récupéra son épée au sol et passa le baudrier.

Voilà que les deux reptiles avaient l'air de reprendre leur duel, verbal pour l'heure, mais qui deviendrait sûrement vite un duel physique. Décidément c'était dans la nature des dragons d'avoir envie de chercher querelle. Il était bien placé pour le savoir, puisqu'une partie de lui voulait constamment ce rebéler contre la passivité et le calme qu'abordait Fënyl. En tout cas le jour où il laisserait sortir son « ombre » cela allait détonner. Bref.

Il regardait les dragons, d'un air blasé, puis soudain se décida. Il devait les calmer nom de flute, ce n'était pas possible d'être aussi immature pour de vieux dragons sages! En plus cela avait l'air prêt de repartir puisque le dragon venait d'ouvrir sa gueule pour parler.

-Au nom de Tinuwÿn, cessez vos enfantillages! J’ai l’impression, malgré mon jeune âge, d’être plus sage que vous!

[Je précise deux choses importantes pour ce poste (au cas où ça vous échapperais ^^): Fënyl parle avant que l'un de vous deux ne reprenne la dispute. Et "Gueule" n'est là que pour désigner la gueule du dragon (ça c'est pour ceux qui sauraient pas ^^')]

Coeur de Nuit se retourna pour voir celui qui venait de parler. Il n'avait pas prit le temps de bien regarder l'elfe et trouva qu'il y avait quelque chose...d'étrange avec celui-ci. Il décida de prendre forme humaine en grimaçant, car la transformation était toujours un peu douloureuse. Il n'était qu'un adolescent, mais ces yeux mauve et reptilienne rappelait très bien ce qu'il était, et il était habillé d'une robe de mage avec les mêmes couleur que ces écailles, et un pendentif en forme de lune d'argent pendait dans son cou.

-Pardonnez mon comportement maître elfe, mais ce n'est pas tout les jours que nous sommes en compagnie d'une déesse. Je m'appelle William, ravi de vous rencontrez!

Il fit une délicate courbette de courtoisie à l'elfe, avant de se retourner vers la déesse et s'incliner.

-Pardonnez moi maîtresse, mais je ne suis qu'un adolescent, alors j'ai un sale caractère. Peux-être pourrai-je vous aidez pour quelque chose?

L'immense Dragonne noire avait tiquée au nom de Tinuwÿn. Ses fines prunelles écarlates s'étaient réduites à l'état de fentes rougoeyantes qui fixaient le Semi avec insistance. Ainsi donc, il était un fidèle du père de son futur enfant... Rien de bien étonnant, réflexion faite ! Etant à moitié Elfe, c'était même normal. Et puis au moins, ce n'était pas l'arc-en-ciel qui lui servait de frère, qu'il vénérait !

Ïlimentã détourna le museau avec un léger renâclement, reportant par la même son attention sur l'autre reptile. Ce dernier venait de reprendre apparence humaine, espérant peut-être que la déesse suivrait le mouvement... Eh bien qu'il rêve ! Certainement pas !

Joignant donc le geste à la pensée, la divinité sombre se coucha, ramenant sa queue contre son flanc, conservant le cou relevé en une courbe élégante et la tête haute, en un port altier. Sa manière de lui signifier qu'elle ne comptait pas s'abaisser à l'imiter.
Cependant, la suite des paroles du dénommé William l'agacèrent de nouveau, et tout ce qu'elle trouva à rétorquer fut :

- Un adolescent, hein ?... Alors écrase-toi un peu, lézardeau !

Un peu rustre, n'est-ce pas ?... Mais c'était voulu. D'ailleurs, on eut pu croire qu'elle avait complètement oublié la présence de Fënyl, mais ce n'était pas le cas, et bien au contraire, elle gardait un oeil sur lui constamment...

Fënyl écouta le dragon parler. Ainsi donc il croyait que le semi était un elfe? Amusant, remarque c'était le but, c'était bien pour ça qu'il faisait disparaitre ses ailes, mais tout de même, pour un dragon l'odeur de Fënyl ne devait pas être celle d'un elfe. Enfin bref passons.

Le semi elfe écouta la suite de l'échange. Le dénommé William s'était tourné vers la déesse et cherchait à se justifier en racontant qu'il était un adolescent... Un adolescent?! Si lui était un adolescent, lui qu'était-il? Un bébé en couche culotte? Décidément...

-Maître dragon, vous commettez une erreur. Je ne suis pas un elfe, mais un semi. Un des votre aussi.

Afin de prouver ses dires il fit cesser le sortilège qui dissimulait ses ailes, il les remua légèrement, ses écailles noires interceptaient les rayons du soleil, leur donnant un reflet bleuté. Tient d'ailleurs ça faisait un moment qu'il n'avait pas volé ni dégourdit ses ailes. Il les étira puis les replia. Il allait devoir attendre le départ des deux autres s'il voulait voler, après tout ce n'était pas avec un de ces deux-là qu'il allait voler.

D'ailleurs une drôle d'idée lui vint à l'esprit, il avait entendu dire, il ne savait plus où, quelque chose sur la déesse du désespoir, là encore il valait mieux attendre, mais cette fois-ci que la déesse se calme.

-Déesse Ïlimentã, il est puéril de répondre ainsi... il s'est excusé, cela ne vous suffit-il pas?

Et bien, il ne se savait pas si... idiot, de parler ainsi à la déesse, mais après tout, elle n'allait peut-être pas se mettre en colère ou peut-être que si. Il verra bien de toute façon.

Coeur de Nuit fixa les ailes de l'elfe, bouche bée, se demandant bien ce qui venait de se passer. Cette elfe est à demi-dragon? C'est donc ça l'étrange odeur de celui-ci... Il prit un autre boucher de sa pomme.

-Vous êtes très...exotique! Comment un dragon à t'il put tombé amoureux d'un elfe?

Il finit sa pomme et s'assoupit bien confortablement à l'arbre. Il fixa l'elfe, voulant en savoir plus sur cette étrange chose. Il sourit à la remarque du semi-elfe et regarda la réaction de la déesse.

- Il à raison. Vous êtes une déesse, mais cela ne veux pas dire que vous êtes meilleur que nous. Vous ne pourriez exister en ce monde si cela n'était de la foi de vos fidèles. Vous devriez être un peu plus respectueux envers ceux qui répandent votre réputation sur les terres.

Il savait bien qu'il risquait gros, car essayer de ramener une déesse à l'ordre était très risquer. Mais il n'avait pas peur, il n'aurait jamais plus peur, peux importe ce qui arriverait.

La goutte de trop. Pourtant, elle avait été patiente... Mais il fallait croire que ce genre de personnages ne savaient pas mesurer la chance qu'ils avaient de conserver la vie sauve en présence d'une divinité sombre que l'on s'amusait à mettre en fureur...

Mais là, c'en était assez ! Furieuse, la déesse siffla :

- Déjà, je te serais grès de parler correctement ! Ta phrase ne veut strictement rien dire, mon pauvre ! De plus, je ne vois pas en quoi l'amour est une chose qui devrait concerner les membres d'une même race et ne jamais dépasser ces limites. Qu'est-ce que tu y connais, toi, si tu es un adolescent ?

Après un instant de réflexion, elle ajouta :

- Et puis ne me compare pas à toi, stupide lézard. Je ne te ressemble en rien.

Fënyl réprima un soupire lorsque le dénommé William se mit à répliquer à la déesse. Décidément, ça ne finirait donc jamais entre ces deux-là. Ils étaient décidément comme chien et chat. De vrais enfants. C'était lui le plus jeune et eux le plus immature, le monde à l'envers.

Tient une abeille. Qui dit abeille dit miel. Oui ça n'avait rien à voir avec les histoires de querelles des deux dragons, mais c'était fatiguant à la longue. Bref.

Il suivit l'abeille des yeux et la vit s'arrêter dans un creux d'arbre. Le semi esquissa un sourire discret et faussa compagnie discrètement aux deux dragons, les laissant s'écharper joyeusement. Il alla jusqu'au pied de l'arbre où bourdonnaient les abeilles et battit des ailes pour se mettre au niveau de leur nid. Il créa ensuite une petite flammèche dans sa main et enfuma les abeilles. Les pauvres bêtes sortirent affolées, laissant leur nid et donc leur miel, sans surveillance. Il récolta le miel en faisant léviter le miel et le mit dans un pot en terre, puis il s'éloigna du nid en voyant les abeilles revenir en force et pas vraiment contente, mais le semi ne risquait rien à la distance à laquelle il s'était mis.

Il regarda les dragons, se demandant s'ils avaient seulement remarqué son absence. La déesse l'aurait sûrement remarqué puisqu'elle avait l'air différente de la dernière fois.

Bon, il avait tout essayer sauf une chose...aussi bien jouer sa dernière carte. Il se racla la gorge avant d'avoir un petit sourire nerveux.

-Je sais que ce n'est pas dans le sujet, mais je me demandait. Vous êtes la déesse du désespoir, et tous ont peur de vous et vous craigne. Vous êtes utiliser dans les contes d'enfants pour faire peur au jeunes. Mais est-ce que quelqu'un à déjà essayer de vous démontrer autre chose que de la crainte et de la peur? De l'admiration, ou peut être de l'amitié, ou encore peux être de l'amour? Moi, je n'ai pas peur de vous, parce que je sais que même si vous êtes une déesse du mal, ce ne veux pas dire que vous êtes sans émotions. Vous pouvez me lancer une malédiction, mais qu'est ce que cela vous donnerait? Une joie temporelle? Vous vivez éternellement, donc me punir ne vous servira qu'a avoir un plaisir passager dans un éternité sans fin.

Il regarda Misaki venir et sentit la douce odeur du miel dans l'air, ce qui lui donna un idée.

-Nous sommes dans une plaine qui regorge de choses délicieuses. Enterrons la hache de guerre pour un moment et dégustons un peu les merveilles de la nature!

(Je sais, je parle beaucoup! ^^)

Les paroles du Dragon ne l'apaisa pas pour autant, mais... Ïlimentã recouvra un peu de son calme. A présent elle en était sûre... Il ne savait pas ce qu'il disait, encore moins de quoi il parlait et sur quel terrain il s'engageait !
La déesse sombre n'en avait donc que faire. Que les idiots s'enlisent dans leur propre bêtise, et le plus loin possible d'elle ! Après tout, ce n'était pas son problème.

L'immense Dragonne ébène se détourna de William, avant de lui tourner le dos pour se coucher, ramenant ses fines ailes parcheminées sur ses flancs. Bien que son museau pointe vers le sol, sa tête était portée haut par son cou qui formait cette coutumière courbe élégante en S.
Puis elle lâcha dans un murmure, plus pour elle-même que pour les deux autres :

- Et inlassablement les mortels répètent leurs erreurs, sans jamais réaliser à quel point leur vie, bien qu'éphémère, est précieuse...

Cependant, son expression se durcit presque instantanément. C'était aussi pour cela qu'Ïlimentã avait quitté les divinités de la Lumière. Cette ingratitude des mortels envers la vie qui leur a été donnée... Quelle arrogance de croire que leur propre vie leur appartient ! N'importe quelle vie, qu'elle soit animale, végétale, ou même celle des divinités, n'appartient pas à leurs propriétaires, mais à quelque chose de plus grand encore que les dieux et les déesses.
Tout cela, la Dragonne ne le savait que trop bien. Et elle ne supportait plus de voir les mortels se donner la mort en croyant que c'était leur droit.

Ah, ils voulaient mourir ?... Eh bien qu'ils viennent donc lui rendre visite, au moins ils sauraient pourquoi ils périssent !

[Désolée pour le retard, j'avoue j'avais la flemme (et pas trop d'idées) ^^]

Fënyl regarda les deux dragons continuer à se quereller comme deux enfants. Décidément. Et voilà la déesse qui se mettait à s'isoler pour bougonner. Le semi réfléchit et surtout hésita un long moment. Bon c'était passé pour la main contre le museau de la déesse, pourquoi pas ce qu'il voulait faire pour tenter de calmer le reptile? Aller il se lança. Il s'approcha de la déesse et s'assit presque entre les pattes avant de la dragonne. Non il n'avait plus peur. Après tout elle ne lui manifestait plus d'hostilité.

Il étendit ses ailes, toujours pour les dégourdir et regarda les reflets du soleil donner un éclat bleuté aux écailles noires qui composaient ses ailes. Les muscles harmonieux que lui avait légué sa mère... ces mêmes muscles recouverts d'écailles capables de soulever son propre poids. Ses ailes si fines qui, chez un véritable dragon adulte, était capable de porter des tonnes de muscle et d'os. Et la toile si fines qui reliait chaque doigt osseux. C'était vraiment quelque chose de formidable.

Fënyl regarda la déesse pour voir sa réaction et sourit poliment pour essayer de ne pas se faire dévorer, même si au final il s'en fichait pas mal. Il n'avait rien à perdre, personne qui l'attendait nulle part, alors pourquoi devrait-il avoir peur, n'est-ce pas? Plus de famille, pas de frères, pas de soeurs, rien. Éventuellement les seuls qui l'attendaient encore à présent étaient les enfants de Ra'sibe. Ha être seul n'était pas facile tous les jours, mais comment ne pas être seul lorsqu'on était silencieux et renfermé?

Coeur de Nuit soupira et regarda la déesse. Ce débat n'avait aucun sens et il le savait. Aussi bien arrêter maintenant pendant que la déesse était encore calme.

- Je suis qu'un idiot qui divague... Mais dites moi, pourquoi ne pas m'avoir éliminer dés que j'ai commencer à parler? C'est déjà surprenant que vous n'avez rien fait... Mais bon, je vais utiliser le peu d'intelligence que j'ai pour vous laissez tranquille, je croit bien que je ne serre à rien ici.

Il se retourna et commença à s'en allez, marchait tranquillement avec les mains dans les poches. Il se retourna la tête une dernière fois.

- Ravi de vous avoir rencontré! Qui sais, on pourrait peux être se revoir un jour!

[HRP : Euuuh... CDN, comment veux-tu t'approcher de Fënyl en t'éloignant d'Ïlimentã ? Il est entre ses pattes avant !... Soit tu ne lis pas les posts des autres, soit tu t'en fous. Et je penche plus pour la seconde option. Fais attention !]

» Coeur de Nuit, Dragon de L'Ombre
» Rencontre de nouveaux amis : agrandissement du groupe en perspective [Liliane, Elvir, Fubuki, Coeur de nuit]

Une pause déjeuner [pv Ïlimentã et Coeur de Nuit]

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