[ 19 Awÿn ]

J'étais recroquevillée dans un coin de rue, le plus sombre que j'avais trouvé. Mais cela ne me cachait pas pour autant. Je n'étais pas rentrée, quand bien même j'aurais retrouvé le chemin je n'en aurais pas eus le courage. J'étais dans un tel état de choc que j'étais restée dans cette forme mi-femme mi-chat. De toute manière j'étais trop blessée pour aller plus loin et j'avais peur de la réaction des gens... Alors je restais en boule dans cette pâle ombre.

J'avais tuer des gens ? Les avais-je vraiment tués ? Moi ?! Non... J ne pouvais pas avoir fait ça, c'était impossible. Et pourtant je les avaient vu tomber sans plus se relever à cause de moi. Mais ils le méritaient pourtant...

A deux doigts de basculer dans la folie, ou autre émotion similaire je restais là sans bouger.

La nuit tombée calmement sur Ra'Sibe. La journée avait été paisible comme d'habitude, j'étais partie travailler au port comme chaque jour puis j'avais vendu quelques babioles - épées, boucliers, tuniques, bijoux - au marché pour me ramasser un peu d'argent afin d'arrondir mes fins de mois. Elvir en partant ne m'avait rien laissé ou enfin presque rien, une fille à élever, une mini bourse en cuir tout juste de quoi subvenir aux besoins de mon enfant.
J'avançais donc sans but précis dans des ruelles plus sombres le unes que les autres. Tout à coup, quelque chose ou quelqu'un bougea, des murmures me parvinrent, une fille et.... une autre fille, elles parlaient. Tout en étant sur mes gardes, j'avançais prudemment.
Je fus surprise de voir un... chat enfin un mi-humain, mi-chat. Mais elle était ravissante, m'avançant encore un peu, j'avais envi de la toucher, de voir comme son poil était.

"Bonsoir"

Ma voix se sentait comme hésitante, la deuxième fille, elle me paraissait bizarre, infréquentable.

Assistant à ce spectacle, je saisis mon poignard et m'approchai de cette fille qui ne m'inspirait de moins en moins de confiance, une Nalamie, jamais je n'aurai cru que cette espèce pouvait être ainsi, jamais. Lui barrant la route, je déployai mes ailes.

"Où comptes-tu aller avec cette pauvre semie ?"

Mon ton était ferme et glaciale.

Elle avait repris forme humaine, c'est vrai que cette fille était jolie, mais elle paraissait moins apeurer d'un coup. Mes ailes étaient sortis, ma plus grosse bêtise, les autres espèces ne connaissaient pas les Anges, cette races venant du royaume des nuages. Je rangeai mon poignard puis m'approchai calmenent de la Semie, tout en la regardant dans les yeux. Elle n'avait confiance en personne et cela se voyait.

"C'est normale si j'ai des ailes, je suis née ainsi, c'est pas ma faute. Je suis un Ange même si cela peut vous paraitre étrange, bizarre et irréelle. Je ne vous veux aucun mal, d'ailleurs ce poignard ne vous était pas destiné !"

Je bouillais sur place, je n'avais rien d'un assassin contrairement à cette fille rousse.

[ euh lis ma fiche stp, c'est pas marqué sur ma tronche que je suis assassin... et attention aux tours de jeu ]

Lorsque Laureline sentit la jeune femme se dégager de son étreinte, elle comprit que son attitude avait du l'effrayer au plus haut point, étant donné son état précédent. Mais la dague présenté par l'être ailé n'était pas pour la rassurer elle non plus. A son tour, elle recula, assez vivement, se mettant au niveau de la femme. Elle remarqua alors son changement d'apparence. Pas de doutes sur l'origine Nalami, mais son regard avait changé, ce qui ne la mettait pas en bonne position. Elle lui souffla, afin que la chose ailée ne l'entende pas.

"Désolée, mais comme tu te cachais, j'ai cru qu'il ne valait mieux pas te laisser sur place. J'ai eu peur et j'ai voulu fuir, et quelque chose me dit que ce n'était pas une si mauvaise idée."

Elle aurait très bien pu prendre ses jambes à son cou et laisser les deux demoiselles s'expliquer, mais elle avait vu le visage de la jeune femme en larmes, désespérée, et elle ne pouvait décemment la laisser seule. Elle espérait seulement la convaincre de fuir avec elle. Cette ville n'avait plus de secrets pour elle. Afin de combler le vide qu'aurait pu donner ses chuchotements, elle s'adressa enfin à la femme ailée.

"Que vous soyez ange ou fynfrig me laisse de marbre, mais vous êtes bien trop prompte à sortir les armes pour qu'on puisse avoir une quelconque confiance en vous."

Message double, visant d'une part à évaluer l'attitude de l'ange, mais aussi à avertir la Nalami maintenant énervée du danger qu'elle n'aurait peut-être pas vu.

Ne pas m'approcher tant que j'avais un poignard sur moi, c'était ironique car je ne possédais pas qu'une simple dague.... Un sourire envahi mes lèvres. Je regardai un instant la rousse avant de m'adresser à la Semie.

"Je me nomme Alexandra. Et pour votre gouverne, je n'ai pas qu'une dague sur moi, et je ne compte pas m'en servir, si cela avait été le cas, je l'aurais déjà fait"

Mon ton était sec, une légère brise souffla et m'ébouriffa mes cheveux.

"Bon j'ai autre chose à faire que de discuter avec vous deux. Je vous laisse..."

Toujours sur ses gardes, Laureline écouta attentivement les paroles de l'"ange". Pas qu'une dague? Cela sous entendait bien des choses. Avait-elle plus d'armes? Ou bien son arme était-elle plus puissante qu'elle n'en avait l'air? Se rapprochant subrepticement de la semi, elle était prête à la saisir de nouveau si la situation se gâtait.

"Laissons la partir" murmura-t-elle, "et partons vite. J'ai dans l'idée que ça ne va pas s'arrêter là."

Elle ne comprenait pas vraiment l'agressivité et la froideur de cette femme ailée. Laureline se savait poursuivie, mais pas par des êtres de ce style. D'autant que son contrat ne concernait pas vraiment quelqu'un d'important. Elle n'attendait qu'une chose : rentrer chez elle et se changer, et retourner à son innocence coutumière.

Pour sur, je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. Elle m'avait pincé fort, mais le résultat me réveilla un peu.

- Aïe ! protestai-je

Du moins c'était efficasse je me sentais un peu plus consciente de ce qui m'entourait. Le cocher, la femme rousse et les maisons qui défilaient sur le côté, enfin pour le moment, cela ne durerait certainement pas longtemps. Très peu même. Je fus assez embêtée par sa question. Il fallait que je lui dise toute la vérité ? Je ne répondis pas, préférant y songer plus avant de me décider. Pendant ce temps-là la femme rousse avait prier le cocher de se dépêcher, et l'allure s'était accélérée. Elle reporta son attention sur moi, me demandant mon nom.

- Nayumi... je.. je suis serveuse à l'auberge.

Oui, c'est ça ! parler m'aiderais à ne pas sombrer, à tenir le coup un peu. En fin de compte je me décidai à lui raconter ce qui m'était arrivé. Peut être simpement parce que j'avais compris que parler m'aiderait et n'avais aucune idée de quoi lui dire. Ou juste parce qu'elle m'inspirait confiance ?

- En faite.. je suis sortie.. tard et je.. je me suis perdue.. normalement je reste.. j'aime pas la nuit.. mais je voulais retrouver... mon chat c'est stupide... j'ai voulus rebrousser chemin mais je.. je savais plus par où aller... et puis...

Je fis une pause, et repris et mes yeux s'écarquillèrent alors que je repensais à ce que j'avais fait.

- Et puis quelqu'un.. m'a agressée.. kidnappée et je... j'ai eu peur, c'était tout noir... et puis je me suis libérée mais il.. il était là, je me suis débattue et j'ai réussis... à partir.. je croix que je l'ai.. que je l'ai tuée.. et puis.. il était pas tout seul et l'autre il avait un couteau... lui aussi je l'ai tué, lui j'en suis sure.. avec mes griffes et mes crocs de monstre je.. c'était horrible..

La suite était facilement imaginable

Je ne m'attendais pas vraiment à cette réaction. Même pas du tout... Pas parce que je n'aurais pas pensé ça d'elle, simplement parce que jamais personne ne s'est comporté avec moi comme ça, aussi gentiment. Elle chercha à me rassurer autant que par le geste que par ses paroles. L'effet n'avait pas été immédiat, mais tout de même réconfortant. A partir de ce moment je me pris d'affection pour cette femme qui m'était complètement étrangère mais douce et extrêmement gentille. Elle faisais tellement pour moi ! Moi, une simple serveuse même pas fichue d'être d'une race normale...

- Merci... Merci beaucoup soufflai-je

La voiture s'était arrêtée et elle m'aida à descendre et avancer jusqu'à chez elle. Je trébuchais un peu mais grâce à son soutient je me reprenais et reprenait le chemin comme je le pouvais.